PIZZERIA EN FRANCHISE VERSION OUEST

Transcription

PIZZERIA EN FRANCHISE VERSION OUEST
l’histoire
pizzeria en franchise
version Ouest américain
un ressemble à Clint Eastwood, l’autre
est un lointain cousin de Lee Van Cleef.
Deux cow-boys prêts à en découdre, au
milieu d’une rue déserte, qui se retrouvent finalement autour d’une bonne pizza au sein
d’un saloon. Ces personnages, héros d’un petit
film animé, sont les mascottes d’une toute nouvelle franchise créée par Cyril Picot, à Aubagne
(Bouches­-du-Rhône) : Farwest Pizza. Associer
le Grand Ouest et la pizza est un défi, un pari.
Cela n’effraie pas cet entrepreneur qui a fondé
son premier commerce à 22 ans : « Il a la tête sur
les épaules. Il connaît son métier et sait sentir les
tendances », témoigne Céline Fourcade, directrice
d’Initiative Pays d’Aubagne La Ciotat, qui soutient ce trentenaire pour la deuxième fois.
Car Cyril Picot est un récidiviste. En 2003, tout juste
revenu de l’armée, il réussit à convaincre une banque de l’aider à acheter une boutique de pizzas à
emporter. Cinq ans tous les jours derrière les fourneaux, et une petite réputation locale plus tard, l’ancien apprenti pâtissier revend son affaire. « En 2009,
je souhaitais alors racheter un restaurant, une pizzeria connue en ville, La Cave à Pizza », résume-t-il. Il
découvre alors l’existence d’Initiative Pays d’Aubagne La Ciotat. Il convainc le jury de lui accorder un
prêt d’honneur pour financer le renouvellement
du matériel (chambre froide, plan de travail réfrigéré) pour un montant de 15 000 euros. La banque,
qui le suit depuis ses débuts, reste fidèle, d’autant
qu’il apporte une mise de fonds conséquente. Cette
aventure durera quatre ans. « J’aurais pu attendre un an de plus pour revendre, afin de bénéficier
d’un régime fiscal plus avantageux, mais je voulais lancer une franchise, aller plus loin », explique
Cyril Picot, avec son accent du Sud. De fait, il affiche un bilan plus que satisfaisant : le chiffre d’affaires atteint 300 000 euros par an, et cinq équivalents
temps plein sont salariés. Début 2013, il considère
avoir emmagasiné assez d’expérience pour débuter
un nouveau projet.
Ce sera Farwest Pizza : « C’est d’abord en raison d’un
goût personnel pour ce thème et aussi pour le côté
marketing : je sais que les gens aiment cet univers,
qui est très familial », dit-il. Il se lance alors dans une
réflexion au long cours : imaginer les décors, créer
Après avoir
repris deux
pizzerias,
Cyril Picot
lance une
franchise :
Farwest
Pizza.
Une étape
de plus pour
ce trentenaire
qui possède
déjà une belle
expérience
d’entrepreneur.
des produits appropriés
et une gamme élargie
(hot-dogs, bagels…), travailler sur la communication afin d’attirer les
enfants, très prescripteurs auprès de leurs
parents. Pour cela, il se
rapproche une nouvelle
fois d’Initiative Pays
d’Aubagne La Ciotat. Un prêt d’honneur
de 15 000 euros lui est
accordé. S’y ajoutent un
apport personnel d’un montant similaire, un prêt bancaire de 65 000 euros et la vente du fonds de commerce
pour 200 000 euros. Il bénéficie également d’une mise
en relation avec un parrain. Gérard Renucci, responsable logistique et RSE au sein du groupe Auchan, l’aide
à formaliser les process de production et d’achats, et
à modéliser sa stratégie : « À se mettre en mode franchise », résume Céline Fourcade. Des recettes au décor
en passant par la communication : tout doit être écrit,
référencé, indexé. Un travail, certes laborieux, mais
exaltant selon le jeune créateur.
En octobre 2013, à grand renfort de cow-boys qui
quadrillent la ville, le premier restaurant Farwest
Pizza ouvre à Aubagne, fort de sept salariés. Cyril
Picot espère ouvrir un autre magasin dans les six
mois, d’abord en périphérie et en nom propre. Il
sera alors temps, une fois le modèle bien rodé, de
chercher des partenaires afin de véritablement lancer sa franchise en Provence. Une perspective qui
l’enthousiasme : « Mettre en place un projet à partir
de zéro, et le faire avec d’autres, cela fait partie de
mes convictions. Je n’ai plus envie d’avancer seul,
l’aspect collectif me plaît. Je veux réfléchir avec une
équipe, collectivement », affirme Cyril Picot. « Il souhaite réellement se développer rapidement, explique Céline Fourcade. Le modèle de la franchise est
donc tout à fait adapté à son profil. » En attendant
que sa marque prenne vraiment son envol, Cyril
Picot peaufine sa carte. À Noël, la pizza au foie gras
a fait son apparition. Depuis, il s’attache à bien structurer son premier magasin afin de faciliter l’ouverture du deuxième, prévue en 2015.
Fabien Laporte
La Lettre Initiative est cofinancée par l’Union européenne / directrice de la publication Bernadette Sozet / rédacteur en chef Amine Moussaoui
([email protected]) / chef d’édition Marion Fournier ([email protected]) / ont participé à ce numéro Fabien Laporte
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l no 197 l septembre 2014