Comment trouver la bonne
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Comment trouver la bonne
OBJECTIFNEWS.COM SEPT/OCT 14 10 RUE DES ARTS 31000 TOULOUSE - 05 34 31 40 40 Bimestriel Surface approx. (cm²) : 2366 N° de page : 52,53,54,...,61 Page 1/6 ENTREPRISES REPRENDRE UNE ENTREPRISE Et si le patron e était vous ? Comment trouver la bonne Les obstacles sont nombreux lors d'une reprise d'entreprise. Vers qui se tourner? Comment procéder? Mode d'emploi avec des conseils de spécialistes et des retours d'expérience, alors que de nombreuses entreprises seront à céder dans les prochaines années. par Alexandre Léoty et Paul Perlé E LE CHIFFRE 2 510 entreprises ont été reprises en Midi-Pyrénées en 2013 n 2013, 2 510 entreprises ont été reprises en Midi-Pyrénées, selon les statistiques de la Chambre de commerce et d'industrie régionale. Des chiffres partiels qui n'illustrent pas totalement les enjeux que représente la transmission d'entreprises pour l'économie régionale. « Ces données ne tiennent pas compte des cessions de titres mais seulement des cessions de fonds de commerce, explique Éric Goi. On estime en effet que 5 ooo à 6 DOO entreprises changent de main chaque année dans la région. Le nombre de transmissions d'entreprises n'augmente pas de maniêre exponentielle malgré la démographie des dirigeants », poursuit le chef du service Création - transmission - reprise d'entreprises à la CCI Midi-Pyrénées. 25 % des 114 ooo établissements de Midi-Pyrénées sont dirigés par des chefs d'entreprises de plus de 55 ans. Des sociétês potentiellement à reprendre dans les to ans qui viennent. Deux marchés distincts Cependant, les départs en retraite ne représentent que 50 °/o des cessions d'entreprises. « II existe deux marchés différents, détaille Éric Goi. Celui des TPE, généralement des commerces, où l'offre est pléthorique. » TROPHEESCRA 9448911400501/GFD/OTO/3 Tous droits réservés à l'éditeur Sur ce marché, les vendeurs peinent parfois à trouver des repreneurs. Un déséquilibre offre-demande qui se renverse sur le second marchê. « Pour les PME et les business 628, il y a souvent une réticence à s'afficher comme étant vendeur. C'est donc essentiellement un marchê caché sur lequel peu d'offres sont visibles alors que beaucoup de cadres ou cadres dirigeants cherchent des opportunités », développe Éric Goi, le chef du service Création - transmission - reprise d'entreprises à la CCI Midi-Pyrénées. Dans ce cas, l'aspect rêseautage est essentiel. Un véritable enjeu pour l'économie régionale « II y a trop d'entreprises et de savoir-faire qui disparaissent faute de repreneurs », s'inquiète Pascal Galliau, président de la commission Transmission-création d'entreprise de la CCI de Toulouse. « Pourtant, entre 500 ooo et 600 ooo entreprises devraient changer de mains dans les 10 prochaines années », assure-t-il. Pour Christophe Leyronas, spécialiste du management des fusions et acquisitons à Toulouse Business School, ce déficit de repreneur vient « d'une méconnaissance des aides qui existent et des besoins des entreprises. Pour cela, un observatoire de la transmission reprise OBJECTIFNEWS.COM SEPT/OCT 14 10 RUE DES ARTS 31000 TOULOUSE - 05 34 31 40 40 Bimestriel Surface approx. (cm²) : 2366 N° de page : 52,53,54,...,61 Page 2/6 entreprise d'entreprise verra le jour à l'automne. » L'objectif est ainsi de disposer d'une base de données fiable sur la région et d'adapter les dispositifs d'aide. Des profils de repreneurs différents Gérard Senevat, délégué des Cédants et repreneurs d'affaires (CRA) à Toulouse, comptait au début de l'été « une vingtaine d'entreprises à céder en Midipyrénées et environ 35 repreneurs. Des sociétés de tous secteurs qui enregistrent un chiffre d'affaires entre 500 ooo euros et 5 M€. La vente intervient la plupart du temps lors du départ à la retraite du dirigeant. Les repreneurs sont souvent des cadres issus de grands groupes qui, à 45 ou 50 ans, ont été débarqués et veulent s'acheter un salaire. » « Mon idée n'était pas de m'acheter un job, maîs de développer une aventure avec une équipe existante, assure de son côté Nicolas de Sarrau, qui a repris une entreprise de services aux entreprises. Les gens se rendent compte que les carrières à vie au sem des entreprises n'ont plus aucun sens et que la reprise est l'une des solutions envisageables. » D'autres formes de reprises existent : la transmission familiale et les reprises en Scop Un cas particulier, comme l'explique Muriel Decout, directrice de l'Union régionale des Scop de Midi Pyrénées. « Les repreneurs recherchent souvent des entreprises très rentables, situées en milieu urbain. Pas forcément des sociétés de dix, vingt ou trente salariés, situées dans le Lot ou dans l'Aveyron, où il faut mettre les mains dans le cambouis. Pour ces sociétés-là, il n'est pas toujours facile de trouver un repreneur. Reste alors la solution alternative d'une reprise par les salariés. » • 3 questions à ÉricGoi Chef du service Création transmission reprise d'entreprises de la CCI Midi-Pyrénées TROPHEESCRA 9448911400501/GFD/OTO/3 LA REPRISE EN SCOP : DANS QUELLES CONDITIONS ? Les reprises d'entreprises sous forme de scop (sociétés coopératives et participatives) sont encore rares en Midi Pyrenees En 2013, seules sept societes ont ete transmises sous cette forme dans la region Pourtant, selon Muriel Decout, directrice de I Union regionale des Scop de Midi Pyrenees, les avantages d'une telle formule sont nombreux « Les salaries qui reprennent l'entreprise sont ceux qui la connaissent le mieux, estime t elle Cela permet d'assurer une continuité naturelle en termes de gestion et de savoir-faire, et cela rassure a la fois les clients et les fournisseurs » Avec un taux de pérennité a trois ans de l'ordre de 84 % contre seulement 77 % pour les entreprises classiques Pour le cédant, c'est aussi l'opportunité de réaliser son patrimoine tout en sauvegardant les emplois et en évitant les délocalisations Le profil des entreprises concernées par la cession sous forme de Scop ? « Des societes de dix à cent salaries, plutôt situées hors des grandes villes », résume Muriel Decout ON : Comment se porte le marché de la cessiontransmission en Midi-Pyrénées ? Éric Go! : II est très difficile de dresser un état des lieux précis de ce marché car il n'existe pas de fichier recensant l'ensemble des opérations. Les cessions de titres sont enregistrées aux greffes du Tribunal de commerce qui n'établit pas de statistiques. Cependant, le nombre de cessions devrait augmenter dans les années qui viennent du fait de la démographie des chefs d'entreprises. Tous droits réservés à l'éditeur ON-.Quel est le rôle des Cd sur ce dossier ? É.G : Les chambres consulaires sont présentes tout au long du processus de cession-transmission. De l'accompagnement des cédants à la mise en relation avec un repreneur en passant par un diagnostic de l'entreprise. Par ailleurs, nous mettons en place des ateliers et des forums afin de sensibiliser les cédants car, aujourd'hui, ils se tournent vers nous au moment où ils souhaitent vendre. Or, une cession s'anticipe. Nous menons des opérations de phoning auprès des dirigeants d'entreprises de plus de 55 ans. ON : Cest l'un des freins à la transmission ? É.G : Tout à fait. Grâce au plan Entreprendre Midi Pyrénées, les cédants disposent de tous les outils pour bien faire maîs il y a un réel problème d'anticipation de la démarche. Notre rôle est de lever tous les freins à la cession d'entreprise. OBJECTIFNEWS.COM SEPT/OCT 14 10 RUE DES ARTS 31000 TOULOUSE - 05 34 31 40 40 Bimestriel Surface approx. (cm²) : 2366 N° de page : 52,53,54,...,61 Page 3/6 1- Préparer son projet Les étapes impératives Démarche longue et périlleuse, la reprise d'entreprise nécessite implication et organisation. Si toutes les transmissions ne se ressemblent pas, il existe des étapes à ne pas négliger pour mener à bien son projet. P our un créateur d'entreprise comme pour un repreneur, l'envie d'entreprendre est indispensable. Dans les deux cas, le projet doit mûnr avant d'être mis en pratique. « Cela nous arrive de dire à un repreneur qu'il n'est pas prêt », indique ainsi Éric Goi, de la CCI Midipyrénées Afin de limiter les risques, mieux vaut suivre les étapes suivantes. Définir le projet Quel que soit le type de transmission, en interne ou en externe, le projet doit être anticipé et bien défini. « II faut être sûr de ce que l'on cherche et avoir une démarche structurée », développe Éric Goi. « Le projet de reprise, c'est l'aboutissement d'un projet profes sionnel », explique de son côté Olivier Delhomme, qui a repris CD2i après 14 ans en tant qu'ingénieur dans la société. Le type et le secteur de l'entre prise sont des éléments à déterminer en amont de la recherche. Pour le repreneur, il est três important d'avoir évalué risques et contraintes liés au projet. « II faut se poser la question : suis-je vraiment prêt à reprendre une entrepnse ? Quand on a passé une partie de sa carrière comme responsable dans un grand groupe, on n'imagine pas que dans une TPE, à la fin d'une journée de travail, le patron doit parfois vider sa corbeille et changer l'ampoule de son bureau ' », pointe Gérard Senevat, délégué des Cédants et repreneurs d'affaires à Toulouse. Rechercher des cibles Une fois le secteur d'activité défini, le processus de recherche peut s'avérer particulièrement long et n'aboutit pas forcément. Ainsi, Serge Aba, fondateur de Biofinesse, revendue en 2011, a étudié 45 dossiers de reprises avant finalement de créer une nouvelle entreprise, Proxidélice. Si les sites qui proposent des offres de cession sont nombreux, il faut trouver l'entreprise qui corres TROPHEESCRA 9448911400501/GFD/OTO/3 pond à ses cntères. Entrer directement en contact avec la cible est parfois nécessaire. « Tous les réseaux doivent être activés. Il y a parfois une difficulté pour des salariés qui ne souhaitent pas dévoiler leur projet », indique Éric Goi. Négocier « L'humain représente 90 °/o du pro cessus de négociation et de reprise. On est alors dans une démarche de séduction », assure Éric Goi. Les deux parties ont des objectifs antagonistes et la valorisation de l'entreprise est un point qui doit être réglé par un cabinet d'experts. Pour Christophe Leyronas, professeur à Toulouse Business School, spécialiste du management des fusions et acquisitons, « il y a souvent une différence entre la valeur estimée et le prix réel. Plus l'entreprise est petite, plus la valeur estimée par le cédant est différente du prix réel. » Dans le cas d'une reprise en Scop, « les difficultés viennent parfois de valorisation très importantes, liées à de gros outils de production. Ces dossiers peuvent coincer, quand les capacités financières des salariés repreneurs atteignent leurs limites », indique Munel Decout, directrice de l'Urscop Midi Pyrénées. Assurer le passage de témoin « Dans mon cas, il était important de savoir si mes collègues adhéraient à mon projet. Ensuite, la difficulté est dans la posture de dmgeant. Il est très compliqué de passer du statut de sala né à celui de patron », assure Olivier Delhomme. L'accompagnement du repreneur est donc une étape essen tielle. « Avec le cédant, nous avons prévu une période d'accompagnement de trois mois, à laquelle vont s'ajouter des interventions plus ponctuelles, au fil des dossiers », explique Nicolas de Sarrau, qui a repris Freschet Exper lises en mars dernier. Par ailleurs, cet accompagnement du cédant peut avoir une incidence sur le prix • Tous droits réservés à l'éditeur TEMOIGNAGE Nicolas deBarrau Président de Freschet Expertises « J'ai mené mon projet de reprise de façon volontariste Cadre dirigeant dans une société financière,jai quitte mon emploi pour me consacrer a 100 % a ma recherche d'entreprise à reprendre Je recherchais une société de services de 5 a 30 salaries implantée en Midi Pyrenees J'ai tout d abord travaillé pendant trois mois sur la definition de mon projet, entoure d'un conseil, d'un expert-comptable et 25 dossiers Iétudiés d'un avocat Ma recherche a duré seize mois Je visais une societe avec une belle notoriété et un veritable potentiel de développement J'ai étudie 25 dossiers, dix se sont révélés intéressants, j'en ai regarde tres sérieusement six et, au bout du compte, j'ai fait trois offres Parmi celles ci, une a finalement abouti J'ai rachete la societe toulousaine Freschet Expertises en mars 2014 Elle compte 9 salariés et enregistre un chiffre d'affaires de 1,1 MC Pour moi, cetait un risque, un vrai pan J'ai vendu ma maison et mis en jeu la moitié de mon patrimoine Maîs quoi qu il puisse arriver, je ne regrette pas cette aventure » OBJECTIFNEWS.COM SEPT/OCT 14 10 RUE DES ARTS 31000 TOULOUSE - 05 34 31 40 40 Bimestriel Surface approx. (cm²) : 2366 N° de page : 52,53,54,...,61 Page 4/6 2 - Savoir bien s'entourer L i rn po rta n ce d'être accompagné Experts-comptables, avocats, notaires... Les aides ne manquent pas pour accompagner votre processus dè reprise. Se passer de leurs conseils représente un risque. LES PIÈGES À ÉVITER C ela peut paraître évident, mais le choix de l'entreprise à reprendre est primordial. Il est en effet préférable de bien connaître le secteur d'activité de la société. « Le repreneur doit connaître parfaitement le métier de l'entreprise qu'il va racheter. Cela peut sembler aller de soi, mais on voit parfois des cadres issus de grands groupes, du BTP par exemple, qui veulent racheter de petites entreprises du secteur car ils croient le connaître. Mais la réalité du terrain est souvent bien différente », assure Bruno Le Besnerais. « Le réseau que l'on a tissé dans sa carrière peut-être utile et on le perd en s'éloignant de son secteur d'activité », ajoute Éric Goi. Acheter au bon prix Vient ensuite l'étape de la négociation lors de laquelle « le repreneur doit se faire entourer par des professionnels qui ont les compétences techniques, poursuit Éric Goi. Il faut les associer à la négociation tout en les manageant pour qu'ils restent à leur place. » « II n'y a pas un argus des entreprises. Un industriel peut étre prêt à surpayer une entreprise, jusqu'à trois fois plus cher qu'un cadre qui se lance dans l'entrepreneuriat, si la société à reprendre lui permet de compléter sa gamme ou de pénétrer un nouveau marché. Chacun a sa 3questionsà Bruno Le Besnerais Président dè l'Ordre des expert-comptables Toulouse Midi-Pyrénées TROPHEESCRA 9448911400501/GFD/OTO/3 propre rationalité et sa propre logique », assure de son côté Bruno Le Besnerais. Le métier de chef d'entreprise ne doit pas être confondu avec celui de responsable d'unité. « Une PME ne se manage pas comme une business unit, ajoute le chef du service Crêation - transmission - reprise d'entreprises à la CCI Midi-Pyrénées. Il faut prendre en compte l'aspect communication, faire adhérer les équipes et être présent en permanence. » « II faut apprendre à devenir dirigeant », confirme Olivier Delhomme, repreneur de CDai. « Des formations sont disponibles et il est important de les faire dans le bon timing. » Bruno Le Besnerais ajoute que l'accompagnement du cédant est indispensable. « Se passer d'une période de tuilage serait une erreur. Même si cela ne dure que quèlques mois. » • Objectif News : Quel rôle joue l'expert-comptable darts la reprise? Bruno Le Besnerais : Une transmission d'entreprise, c'est aussi la rencontre entre deux experts-comptables, celui du cédant et celui du repreneur. Et notre rôle est très large. Bien au-delà de la simple étude des comptes de l'entreprise, nous devons conseiller nos clients de façon rationnelle et raisonnable. Tous droits réservés à l'éditeur ON : Pour le repreneur, commentnepasse tromper lors de la phase de valorisation? B.L.B : Souvent, le repreneur est obsédé par l'achat. Son recul en est amoindri. Or, l'audit des comptes ne suffit pas. Il faut aller plus loin. Il faut étudier la performance passée et le potentiel futur de l'entreprise, mais aussi de son marché. ON : Quel montage financier le repreneur doit-il privilégier ? B.L.B : II n'y a pas de recette miracle. Bien sûr, la plupart du temps, le repreneur « Au cours de l'audit de l'entreprise, il faut regarder la situation du personnel. N'y a-t-il pas de conflits larvés, des prud'hommes en cours ? Des cadres qui n'auraient pas été consultés au moment de la reprise et pourraient s'en aller ? », rappelle Gérard Senevat, délégué des Cédants et repreneurs d'affaires à Toulouse. Des éléments à prendre en compte lors du processus, confirme Bruno Le Besnerais, président de l'ordre des expertscomptables. « ll faut se poser les bonnes questions et aller au fond des choses. N'étudier que le simple compte de résultats serait une folie. » rachète les titres de la société. Mais il peut parfois être plus intéressant de ne racheter que le fonds, car lorsque l'on reprend les titres, on reprend à la fois l'actif et le passif. Par ailleurs, à partir d'une valorisation de l'ordre de 400 DOO euros, il peut être intéressant de monter une holding, notamment lorsque l'on souhaite organiser un tour de table. L'étude de ces différents montages financiers est au cœur du travail de l'expert-compable. OBJECTIFNEWS.COM SEPT/OCT 14 10 RUE DES ARTS 31000 TOULOUSE - 05 34 31 40 40 Bimestriel Surface approx. (cm²) : 2366 N° de page : 52,53,54,...,61 Page 5/6 3 - Déterminer le juste prix Anticiper pour mieux vendre Lors d'une transmission, le cédant est en position de force puisqu'il est seul décisionnaire. Pourtant, un accompagnement est nécessaire pour éviter les mauvaises surprises lors de la vente. P I comme l'explique Bruno Le Besnerais, président de l'ordre des experts-comptables de Midi-Pyrénées. « Dans l'idéal, une cession d'entreprise devrait pouvoir s'anticiper sur plusieurs années. Car le dirigeant doit avoir le temps de se poser les bonnes questions : que veut-il faire de son argent ? A-t-il prévu comment financer sa retraite ? A-t-il étudié l'option d'une transmission familiale ? » Au-delà de l'aspect personnel, le manque d'anticipation peut entraîner une perte de valeur pour l'entreprise. « Le risque, lorsque le chef d'entreprise n'anticipe pas la cession, est qu'il perde du mordant. C'est très insidieux. Petit à petit, il perd la niaque et sa société décline », assure ainsi Bruno Le Besnerais. vendu, avec son mari, une entreprise de BTP. C'est très douloureux. » II faut alors accepter de partir. Le processus d'accompagnement du repreneur peut être une étape de transition même si elle peut se révéler difficile. « Je l'ai très mal vécu », confie Mady Manfé. « La plupart du temps, lorsqu'une vente ne va pas à son terme, cela vient du cédant. Son entreprise, c'est son bêbé, son cocon. En la cédant, il se retrouve seul, perdu dans la nature. Il se dit que sans son entreprise, il n'est plus rien. Il perd à la fois ses repères et son leadership », développe Gérard Senevat, délégué des Cédants et repreneurs d'affaires (CRA) à Toulouse. La relation avec les salariés doit également être prise en compte tout au long du processus de cession. Pour mieux gérer cette étape, l'anticipation est primordiale, Optimiser l'entreprise « II faut une entreprise saine pour vendre, rappelle Mady Manfé. Avec un vrai carnet de commandes, un bon bilan et une renommée. » Gêrard Senevat ajoute : « II est important de réaliser un travail de 'nettoyage' de l'entreprise avant la cession, en relation avec un expert-comptable et un avocat fiscaliste, pour dégager un maximum de profits. » Déterminer le prix de l'entreprise que l'on vend ? Un point délicat. Il faut évidemment bien s'entourer et être réaliste. « L'étape de la valorisation est complexe. Parfois, le pactole mirobolant qu'imaginait le cédant s'efface et l'entreprise ne vaut finalement pas grand-chose », explique Gérard Senevat. La Région, avec les CCI, a mis en place un outil de diagnostic et de valorisation • our le cédant, le processus de transmission peut parfois s'avérer aussi compliqué que pour le repreneur. Même si « c'est le cédant qui a la main », comme le rappelle Éric Goi de la CCI Midi-Pyrénées, il lui est souvent difficile de partir. L'aspect psychologique est parfois négligé, alors qu'il est très important. « C'est compliqué pour les deux parties, confirme Mady Manfé, qui a La plupart du temps, lorsqu'une vente ne va pas à son terme, cela vient du cédant LES PIÈGES À ÉVITER « Le cédant a souvent tendance à surestimer la valeur de son entreprise. Il y a mis tout son temps, toute son énergie. C'est un facteur purement psychologique. Et parfois, la valeur estimée est le double de la valeur réelle ! Le rôle de l'expert-comptable est de rationnallser tout cela. Au fond, TROPHEESCRA 9448911400501/GFD/OTO/3 c'est la même chose que lorsque l'on vend une maison : celle-ci ne vaut que ce que veut bien en donner l'acheteur », rappelle Bruno Le Besnerais, président de l'Ordre des experts-comptables de Toulouse Midi-Pyrénées. De son côté, Gérard Senevat met en garde contre une tendance apparue dans Tous droits réservés à l'éditeur les contrats de cession. « ll faut à tout prix éviter la clause d'earn-out (une partie du prix de cession peut être indexée sur les performances futures de l'entreprise, NDLR), très à la mode en ce moment. C'est une très mauvaise idée. En cas de conflit, la procédure - un arbitrage coûte très cher. » OBJECTIFNEWS.COM SEPT/OCT 14 10 RUE DES ARTS 31000 TOULOUSE - 05 34 31 40 40 Bimestriel Surface approx. (cm²) : 2366 N° de page : 52,53,54,...,61 Page 6/6 4 - Apprendre a diriger Devenir patron, mode demploi Plusieurs formations ou programmes existent pour apprendre les spécificités du métier de dirigeant. Cette démarche peut être effectuée en parallèle de la reprise. I l faut apprendre à devenir dirigeant. » Olivier Delhomme, qui a repris la société CD2i dans laquelle il était salarié, a rapidement été confronté aux réalités de ses nouvelles fonctions. « Dès la signature, on sent le poids des responsabilités sur ses épaules. Le stress s'installe. D'où l'importance de se former, et de le faire dans le bon tuning de la reprise. » Olivier Delhomme a choisi de suivre le cursus « Métier dirigeant » de Toulouse Business School. Des formations adaptées Geneviève Fernandez, responsable de développe ment et coordination des programmes dirigeants à TES, indique que « plusieurs formations existent en fonction des projets ». Le cursus « Métier din geant », qui est un programme court de 2 jours par mois pendant 18 mois, existe depuis 40 ans. « II est unique en France, affirme Geneviève Fernandez. Nous travaillons en cas réel. » TES dispose également d'un cursus « Outils de pilotage de l'entreprise », qui s'étale sur 9 mois à raison d'un jour tous les 15 jours. « Ce programme est davantage orienté TPE », précise t elle. En 2014, Toulouse Business School propose aussi une formation continue spéciale Transmission / Reprise d'entreprise. « Ce cursus s'intéresse aux trois aspects de la reprise d'entreprise, détaille la reponsable de développement et coordination des programmes dirigeants. Un module est consacré à la dimension financiêre, un autre au côté humain et le dernier se concentre sur l'aspect négociation. » De multiples offres de formation existent au niveau régional. UAsso nation nationale pour la formation des adultes (Afpa) possède deux formations destinées aux porteurs de projets. Le programme « Gestion pour repreneurs d'entreprise et créateurs » est réparti sur 10 semaines et s'intéresse à toutes les étapes du projet, en incluant Carnet d'adresses De nombreux sites permettent cle trouver des offres de reprises d'entreprise Petite liste non exhaustive Sites généralistes : • www reprendre midipyrenees fr • www cession-entreprise com • www cci fr/web/reprise-d-entreprise • www reprise entreprise bpifrance fr TROPHEESCRA 9448911400501/GFD/OTO/3 les aspects gestion, marketing et commercial. Le deuxième, « Démarche de repnse d'entreprise » dure 2 jours et se concentre sur les points clés cle la repnse (recherche, business plan, évaluation financière). L'École des managers d'Albi et celle de Rodez, organes des CCI, dispensent une « Formation des repreneurs » de 55 jours répartis sur un an. En accompagnant le repreneur, l'objectif est « d'acquênr les fondamentaux, de mener un diagnostic de l'entreprise et de conduire le projet de reprise / développement ». Au travers de séminaires et d'une formation dédiée, les Cédants et repreneurs d'affaires peuvent aider à mieux appréhender le métier de chef d'entreprise. « Le CRA propose un module de formation d'une durée de trois semaines dont le but est de permettre aux repreneurs de passer au mieux le cap des 100 premiers jours. Pour le moment, cette formation n'existe qu'en Bretagne, à Paris et à Lyon, maîs nous sommes en discussions avec la CCI de Toulouse afin de la décliner localement. Se former est primordial, car un manageur n'est pas forcément un entrepreneur », explique Gérard Senevat, délégué du CRA à Toulouse • • www era asso fr • wwwfusacqcom • wwwapcecom • www cessionpme com • www apec f r Tous droits réservés à l'éditeur Sites spécialisés • Commerce : wwwvente fonds-commerce fr • Artisanat : www bnoa net • Agriculture : www repertoireinstallation com • BTP : www services itffb fr