hISTOIRE DE pUb - La Distillerie
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hISTOIRE DE pUb - La Distillerie
.TV E I R GN LLE I L I EN IST .D W WW U EA JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.28, août 2011 GUEULE DE BOIS Mourir : le pâle reflet de la sensation accrochée à mon corps entier, à mon réveil. J’étais mort, c’est ce que j’ai d’abord cru, avant de réaliser que c’était bien pire que ça : je ne l’étais pas. Non seulement je ne l’étais pas, mais aurais à survivre tout le reste de la journée avec mes souvenirs flous, la tête prête à éclater, comme dans un vieux film de Cronenberg, un goût de putréfaction dans la bouche. De toute évidence, quelque chose était mort, et si ce n’était pas moi, il n’y avait qu’une autre possibilité : ça devait être mon orgueil. Oh la la Tequila. Je ne mentirai pas : j’ai longtemps, longtemps, longtemps rien voulu savoir ne serait-ce que de sentir à nouveau le spiritueux parce que j’ai longtemps, longtemps, longtemps été malade à la simple pensée de son nom. C’était simple : Tequila rimait avec meurtre, deux coups de feu à bout portant, comme dans la chanson de Nancy Sinatra. Bang ! Bang ! I hit the ground. Bang ! Bang ! La Tèque et moi, on s’est aimé trop vite, le temps d’une soirée. On s’est trop dévoilé, le temps d’une soirée, trop dévoilé trop vite. On s’est promis la lune, un amour éternel : c’était trompeur comme un coup de foudre sous influence. Vous commencez à me connaître, je suis passionné et ne fait rien à moi- Lisez notre CODE QR à partir votre iPhone, BlackBerry ou téléphone Android Applications nécessaires : iPhone – QR Reader BlackBerry – QR Code Scanner Pro Android – Barcode Scanner Oh la la Tequila! tié. La Tequila ne me ressemble pas : elle est pareille à moi. Le feu et le feu. On s’est brûlé à coup de cul sec, de sel et de citron. Je me suis laissé enivrer comme un adolescent. Bon, pour ma défense, j’étais un adolescent. Je n’étais pas «légal» et pendant longtemps, je suis resté persuadé que la Tequila ne devrait pas l’être non plus. J’étais jeune, mais déjà romantique. J’ai un souvenir d’amour et de passion, mais j’étais bien loin d’être Casanova. Zéro expérience. Je dis «on s’est brûlé», mais la vérité, c’est que j’ai dû l’embrasser la bouche grande ouverte avec beaucoup trop de langue. Elle a décidé de me cogner. My baby shot me down. Elle n’était pas du type «douce». Elle n’était pas le genre à pardonner l’abus. Elle se targuait d’être «Gold», mais ce n’était, au bout du compte, rien d’autre que du colorant. Le débutant que j’étais s’est laissé jouer par son semblant de raffinement et son faux bling. Elle n’avait pas été 100% honnête avec moi. J’étais bien décidé à ne plus jamais me laisser berner : pour rien au monde je n’aurais revécu un lendemain si difficile. Se faire casser la gueule par une fille, pfff... Parce que oui, au cas où vous ne saviez pas, la Tequila, comme la Vodka, c’est féminin. Mais si la Vodka est facile et discrète et, soyons honnêtes, souvent un peu commune, la Tequila, elle, a du caractère et il faut être un sacré bon danseur pour arriver à lui soutirer le «lead». Elle sait tenir tête à n’importe quel hidalgo… et c’est sans doute pourquoi elle nous y monte si rapidement d’ailleurs. Autour du tonneau PAR ALEXANDRE LEFEBVRE Lorsque l’on veut déguster un spiritueux d’agave, on doit commencer par lire l’étiquette. Il est utile de s’assurer qu’aucune onomatopée ne figure en titre, mais plus important encore, il faut chercher la mention suivante : « 100% de agave. » Le fait de déguster une téquila «100% de agave» garantit que chaque goutte a été produite à partir de l’agave bleu et qu’aucune autre source de sucre n’est entrée dans la composition de la téquila. Une autre mention cruciale peut vous guider dans votre choix ; il existe un mot qui, avec le temps, est devenu synonyme de saveur et de qualité : Hornitos. Une affaire de goût. La téquila s’est taillé une place parmi les grands spiritueux de ce monde grâce à plusieurs révolutions dans l’élaboration du produit et la mise en place de standards de qualité des plus strictes. Bien au-delà des effets encourus par l’alcool, la téquila est une affaire de goût. Et parmi les producteurs, rares sont ceux qui ont autant misé sur l’importance de la qualité et de la saveur que la famille Sauza. Depuis plus de trois générations, les Sauza fabriquent certaines des téquilas les plus appréciées sur le globe. Un bref survol de leur histoire met rapidement en lumière la passion et l’acharnement des membres de cette famille pour la téquila. L’appellation peut même leur être attribuée, en Histoire de pub En 1937, la Guilde des Barmen du Royaume-Uni (United Kingdom Bartenders Guild) avait connu deux présidents : Harry Craddock et William Tarling. En 1930, Craddock, barman en chef au American Bar du Savoy, publiait l’incontournable (encore aujourd’hui) Savoy Cocktail Book, véritable bible des cocktails pré-prohibitionnistes et européens. Peut-être en réponse au bouquin de Craddock, mais aussi dans le but d’amasser des fonds pour la Guilde et le Café Royal Sports Club Fund, Tarling publia, sept ans plus tard, un ouvrage sous le nom de Café Royal Cocktail Book. En quoi ce recueil était-il différent de celui de Craddock ? Premièrement, il comportait beaucoup moins de «classiques» et beaucoup plus de nouveautés. Tarling avait pris soin de faire le tour des membres de la Guilde en sélectionnant les meilleures recettes de l’heure. Mais ce qui est encore plus révolutionnaire à propos de ce livre, c’est qu’on y présente une bonne quinzaine de cocktails à base de Tequila (et quelques-uns à base de Vodka) : une première mondiale ! Car même si l’exportation de la Tequila débuta en 1873, il ne s’en buvait ailleurs qu’au Mexique (particulièrement aux États-Unis) que depuis très peu de temps, et, pour être franc, pas tellement en Angleterre. Des cocktails présents dans le livre, certains sont de réels précurseurs des aujourd’hui «tout le monde en a déjà bu au moins un» Margarita et Tequila Sunrise. Le Picador est du nombre. Composé de Cointreau, Tequila, jus de lime ou citron, le Picador est déjà, pour ainsi dire, un Margarita, alors que le Jalisco et le Tequila Cocktail partagent beaucoup, beaucoup de points communs avec le Tequila Sunrise. Le Tequila Cocktail est composé de lime/citron, grenadine et Tequila, alors que le Jalisco partage presque exactement les mêmes JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.28, août 2011 ÉDITORIAL PAR LE BUVEUR La Tequila, elle sacré bon d , a du caractère et il fa an u le «lead». E seur pour arriver à lu t être un lle sait tenir i soutirer tête à n’imp hidalgo… e orte q t c’e nous y mon st sans doute pourquo uel te si rapide ment d’aille i elle urs. «Le truc avec elle, c’est qu’on finit justement par désirer son caractère.» C’est ce qu’il avait décidé de me faire gober, rentré du Mexique avec une bonne bouteille de 100% agave bleue. C’est ce qu’il s’était donné comme mission : nous réconcilier, la Tèque et moi. «J’essaie pas de t’avoir. Je te jure : celle-là, elle est plus qu’honnête. Elle est entière. Elle est vraie. Elle va te faire regretter d’avoir un jour douté.» Il m’avait alors expliqué, en versant, que la Blanco est une partenaire fougueuse, qu’elle étourdit rapidement sous le rythme endiablé des Mariachis. La Reposado, elle, est un festin en soi ; le trésor enfermé dans une piñata confectionnée par des anges ; un souper en tête à tête avec Salma Hayek, au bord de la mer. Et l’Anejo… L’Anejo c’est tout ça en même temps. L’Anejo, c’est aussi beau qu’un tableau de Frida Kalho. Aussi exigeant, riche, violent qu’un roman de Carlos Fuentes. Engagé et troublant, comme les mots d’Octavio Paz. Puissant et doux : à l’image du pays qui l’a vue naître. «L’Anejo man, ça peut arriver à te faire chanter «Quand on se donne à une femme d’expérience» en náhuatl ou yucatèque sans même que tu t’en rendes compte. Pis tu sais quoi? Si jamais tu t’en rends compte, ben tu risques de te mettre à aimer la toune.» La boisson du Don effet, alors que Don Cenobio Sauza se procure, au jeune âge de 30 ans, sa propre distillerie, baptisée « La Perseverencia », le breuvage produit dans la petite ville de Téquila est nommé « Vino de agave». Don Cenobio Sauza sera le premier à appeler son spiritueux « Téquila », il sera aussi le premier à l’exporter. Don Cenobio voyait grand et cet homme valeureux mit tout en place afin de produire une téquila exceptionnelle, en plus de garantir l’héritage et la viabilité du produit. Les Sauza seront aussi responsables de plusieurs avancées techniques, produisant coup sur coup un produit reconnaissable, de la plus haute qualité, propre à représenter le pays à l’international. Le fils de Don Cenobio, Don Eladio Sauza, vouera sa vie à consolider les acquis de son père, et à faire rayonner la téquila au niveau international. Il résiste à la révolution et réussit à faire reconnaître la téquila comme le spiritueux national du peuple mexicain. Mentionnons que Don Eladio Sauza a aussi versé dans l’univers des médias, fondant une station de radio et un journal. Le fils de Don Eladio, Don Francisco Javier Sauza poursuit la vocation médiatique de son père en créant un feuilleton populaire, mais il est surtout reconnu pour avoir repris les rêves de son grand-père en ce qui a trait au développement d’une téquila de qualité. En effet, il sera responsable de la création d’une nouvelle gamme de téquila Sauza. Don Francisco Javier rêvait de voir la téquila être reconnue comme un spiritueux haut de gamme, De Craddock à Cruise ingrédients que le cocktail repopularisé par Mel Gibson, Michelle Pfeiffer et Kurt Russel en 1988. Vous le connaissez, ce cocktail-là ; celui que nos parents buvaient, celui trop souvent composé de Tequila Mixto, de jus d’orange concentré et de sirop de grenadine chimique. Mmmmmmm ! Le Tequila Sunrise est un cocktail qui a passé à travers le temps, certes, mais non sans perdre des plumes. Comme nous le mentionnons ci-haut, qui commande un Tequila Sunrise dans la majorité des débits de boisson peut très fortement s’attendre à recevoir un breuvage quelconque, fait d’ingrédients de qualité désirable. Pourtant… Pourtant, il fut un temps où même le Tequila Sunrise avait droit au nec plus ultra des ingrédients et à l’attention d’un barman dévoué. En effet, dans la première recette de Tequila Sunrise (environ 1940) on retrouve de la Tequila (évidemment), de la grenadine (maison S.V.P.), de la crème de cassis, le jus d’une demi-lime et un trait de soda. Pas tout à fait le même cocktail, pas vrai ? Et même si la recette #2 ressemble beaucoup plus à celle que servait Tom Cruise dans «Cocktail» (1988 était décidément une www.distillerie.tv pour ce faire, il réinvente la roue, élabore un mode de production hautement régulé, produit une téquila en n’utilisant que les sucres de l’agave bleu, et fait vieillir le liquide dans de grands réservoirs de chêne, et quelques fûts soigneusement choisis. De ces efforts est née Hornitos ; une boisson qui est à la téquila ce que le «single malt» est au scotch. Pari tenu, Hornitos s’impose très tôt comme une grande marque, on apprécie sa riche saveur d’agave. Produire une téquila de haute qualité, c’est bien, mais Don Francisco Javier n’allait pas s’arrêter là. C’est grâce à ce Sauza de troisième génération que les normes de qualité entourant la fabrication de la téquila ont pu être mises en place. La famille Sauza pétitionne le gouvernement afin d’obtenir la dénomination d’origine contrôlée qui fait que seul un spiritueux produit à partir d’agave bleu, dans la région de Jalisco, puisse porter le noble nom de Téquila. Devant tant de travail acharné, de passion et de réussite, il est temps pour nous d’offrir un hommage à cette série de grands hommes. Afin de les remercier pour les plaisirs que leur ouvrage nous procure, optons pour le geste approprié et levons nos verres en leur honneur. Muchas Gracias ! PAR MARIE-EVE BOURASSA grande année), l’utilisation d’ingrédients frais et de qualité fait, encore une fois, une majeure différence. Mais que s’est-il passé, entre les années de Tarling/Craddock et celles de Gibson/Cruise ? Le progrès ! C’est ça (entre autres) qui nous est arrivé ! Premièrement, la grenadine : entre les deux guerres, cette dernière, d’ordinaire faite avec du véritable jus de grenade, a subi une regrettable transformation. Disponible sur les tablettes des épiciers, la «nouvelle» grenadine était (et est encore) non seulement extrêmement sucrée, mais chimique, tenant davantage du sirop dans lequel les cerises marasquins baignent que de la pomme grenade. Et parlant des fameuses cerises, vous aurez deviné qu’elles n’ont pas été épargnées non plus ! En ce qui a trait au jus d’orange maintenant… On se souvient des années Kennedy-Nixon pour plusieurs raisons. Programme Apollo, Viet Nam, Guerre froide, télévision, Marilyn Monroe… Sterling Cooper… Quoi de mieux que de rentrer à la maison après une bonne journée de travail et de s’installer, avec toute la petite famille, de- Le Tequila Sunr ise est un cock qui a passé à tail certes, mais notravers le temps, n sans perdre des plumes. vant un bon TV Dinner, «Father knows best» en guise de divertissement! On embrasse le progrès : on veut des choses faciles, on veut des choses rapides. On ne sera donc pas surpris que le jus d’orange fait de concentré prenne la place du jus d’orange frais. Sincèrement : qui a encore le temps et l’envie de presser son jus ? Tellement 1940 ! Bref, les temps changent ; les cocktails restent, mais doivent, eux aussi, embrasser le progrès pour survivre. D’autant plus que la majorité des Bartenders de métiers, ceux de la trempe de Craddock et Tarling, ceux qui avaient consacré leur vie à faire du «cocktail» une expérience et pas seulement un breuvage, ceux qui ont écrit les livres que nous consultons toujours aujourd’hui, eh bien, ceux-là ont, pour la plupart, disparu après la prohibition et la Deuxième Guerre mondiale. Et soyons honnêtes : même Tom Cruise, malgré son charisme indéniable, n’est pas à la hauteur de ces géants. Heureusement, depuis le début du présent siècle, un «cocktail revival» sévit : Londres, Barcelone, New York, San Francisco, Nouvelle-Orléans… Et, pour notre plus grand bonheur, Montréal ne fait pas pâle figure, bien au contraire ! Last Call/Dernier Service Un vers dans le nez PAR ALEXANDRE LEFEBVRE Il était une fois, sur la Rive-Sud de Montréal, un jeune homme ordinaire qui menait une existence tranquille. Yannick, c’était son nom, travaillait, faisait du sport et partageait ses soirées et ses moments libres avec sa blonde. Une existence paisible se dessinait pour lui dans la charmante ville de St-Jean sur Richelieu, et Yannick contemplait l’avenir sans appréhension, avec béatitude même. Mais tout allait changer. DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM Yannick s’est vu être laissé, sa blonde le quittant pour aller on ne sait où. Yannick Larivière s’est vite retrouvé devant les vestiges de sa vie de couple et a fait ce que bien d’autres hommes valeureux ont fait avant lui; il est allé au bar. Certains bars sont des garages, pleins de cœurs brisés qu’aucun thérapeute ne soignera jamais. Dans ces antres de la mélancolie, il n’est pas rare de s’adonner à diverses distractions, façons de tuer le temps afin de ne pas être celui qui verse une larme dans le coin. N’ayant jamais été braillard, Yannick découvre un nouvel univers, un monde qui lui plait, où chacun peut devenir un ami et où l’on se divertit aux sons de la musique et des nouvelles rencontres. Les lumières tamisées, les tables de pool, les défis lancés par des comparses, tout plaît à Yannick et commence à le transformer. On pourrait dire que Yannick a eu la piqure des bars. Petit à petit, il se voyait devenir autre, il allait passer de son état de client pour aller vers autre chose; Yannick allait devenir serveur. Cabaret en main, il file entre les tables en répondant aux attentes de ses invités. Sourires, bons temps, Yannick n’est pas en mesure d’imaginer ce que le destin lui réserve encore d’épreuves. Une autre blonde, une autre séparation; bien des hommes auraient été brisés par un tel acharnement du destin. Pas Yannick. N’écoutant que son cœur, et son coach de baseball, Yannick ressent à nouveau cette vieille piqure et décide de faire le grand saut. ÉCRIT PAR ALEXANDRE LEFEBVRE e Lefebvre Alexandr Le soir venu, lorsque les hommes dorment, lorsque les parties de baseball ont toutes été jouées, Yannick enfile un nouveau costume et devient autre chose que le type sympathique et sportif auquel son entourage est habitué. À la lumière de la Lune, Yannik se métamorphose et devient quelque chose de grand, quelque chose comme un superhéros. Sa vie devient son identité secrète, son nouveau rôle prenant le pas, ses amis l’appellent désormais Larry, mais pour nous tous il est Barman! Oeuvrant à mettre un terme au règne de son ennemi juré, la Soif, Larry prépare verre après verre avec une diligence surhumaine. Bouteille, « shakers », verres et « jigger » sont ses armes de choix, sa mission; vous mettre à l’aise. En terme de superhéros, avouons-le, il est difficile de trouver plus relax que Larry. Sa propre philosophie fait en sorte qu’il évite les confrontations, tourne tout à la blague et valorise la qualité du temps passé entre amis. Son affection pour les sports d’équipes en fait un collègue efficace et aidant et sa bonhommie change une soirée à son bar en une aventure gustative enlevante. Soutenons Larry dans son combat, soyons ses partisans dévoués, continuons à le mettre au défi lorsqu’il et derrière le bar, et payons lui un « Old Fashioned » quand il ne travaille pas. Remercions le ciel de nous avoir envoyé notre héros et aimons-le (sa mère veut des petits enfants après tout). Barman, nous te saluons, que ta vaillance nous garde jusqu’au « Last Call ». JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.28, août 2011 www.distillerie.tv Lâche-moi ton faux dégout, Pis fais pas cette face-là! Je t’ai pas fait un mauvais coup; Je t’ai offert un shot de téquila. « Oui mais quand j’avais quinze ans… » Pis des tonnes de mauvais souvenirs De méchantes brosses d’adolescents Y serait peut-être temps d’en revenir. Moé tou j’nai eu, des soirs de brosse Qui m’ont mené au trône à genoux Mais j’ai vieilli, pis là je me trust Pour prendre un verre sans virer fou. La téquila, c’est pas de sa faute Si tu l’as bu en innocent Bois en une bonne comme Hornitos Faite d’agave à cent pourcent. Oui, c’est corsé, oui ç’a du goût C’est fort un peu, mais jamais trop. Pis si tu veux quelque chose de doux Personne t’empêche de boire de l’eau. “ Les apparences sont belles dans leur vérité momentanée.” - Octavio Paz - Mar Quand la Tequila entre enfin au pays d’Oncle Sam, c’est vêtu des falbalas du Margarita : le cocktail qui hissera le spiritueux, jusqu’ici quasi inconnu, dans les plus hautes sphères d’Hollywood. Oui, tout comme la Vodka, la popularité dont jouit la Tequila depuis est intimement liée au gratin de l’industrie cinématographique. L’amour que lui portait rie-Ève Bouras Bing Crosby a, sans aucun sa doute, contribué à embraser bien d’autres palais, tout comme les histoires relatives à la création du cocktail vedette. Anistatia Miller et Jared Brown font remarquer dans leur «Spirituous Journey. A History of drink» que la même problématique semble revenir avec plusieurs cocktails commençant par la lettre «M» : Manhattan, Martini, Martinez… Personne ne s’entend sur leurs origines et un nombre impressionnant d’anecdotes les entourent. Le Margarita n’échappe pas à la «malédiction» du «m». 1.1934 : Un certain «Willie», employé au Los Dos Republicos, Matamoros, l’aurait créé pour sa pe- Margarita tite amie, Marguerite Hemery. Cette dernière, fanatique de sel, ne pouvait s’empêcher d’en manger avec tout ce qu’elle buvait. Le givrage lui aurait ainsi permis de garder ses mains autour de son verre. 2.1936 : Danny Negrete, au Garci Crisp Hotel de Puebla, aurait offert ce cocktail de sa création en cadeau de mariage à sa belle-sœur, Margarita. trice utilisait lors de ses séjours au Mexique. 4.1930-1940 : Enrique Bstate Gutierrez de Tijuana rend hommage à Rita Hayworth en nommant sa nouvelle création «Margarita», nom de jeune fille de l’actrice. Adolescente, Hayworth, alors connue sous son nom de baptême, Margarita Cansino, gagne sa vie comme danseuse au Foreign Club de Tijuana. 3.1938 : Carlos «Danny» Herrera, au Rancho La Gloria de Tijuana, sous les charmes d’une starlette, Marjorie King, aurait fait des pieds et des mains pour lui plaire. La pauvre avait horreur de la Tequila «straight», mais son corps, aussi capricieux qu’elle-même, ne supportait aucun autre spiritueux. Herrera créa donc le cocktail aujourd’hui légendaire, et le baptisa «Margarita», nom que l’ac- LE BEC VERSEUR Au temps où les dieux de l’anonyme Amérique étaient cléments, il leur arrivait d’offrir certains cadeaux aux humains. Alors que les Espagnols ne rêvaient pas encore de conquêtes, et que le Mexique était cette contrée sauvage aux mœurs mystérieuses, un dieu prométhéen se manifesta dans les champs d’agaves. Un éclair, un feu céleste, fit exploser le cœur d’une plante d’agave. La plante éventrée offrait en son sein un liquide sucré, hautement fermentescible, qui allait devenir partie intégrante des rites et cérémonies religieuses de l’époque. Le mythe du « Pulque », est intrinsèque à l’histoire de la Téquila, ce liquide fermenté, on pourrait dire bière ou vin, constituait l’une des rares boissons alcoolisées de l’Amérique précoloniale. Le Pulque était considéré comme ayant un caractère sacré, et était réservé aux prêtres aux sacrifiés et aux braves. Les qualités curatives du Pulque, grâce à un contenu minéral, vitaminique et pro biotique élevé, font en sorte qu’il était aussi administré aux malades. Le Pulque aurait plus de deux mille ans et est toujours produit, bien que peu populaire, dans cer- 5.Quelque part en 1930 : Dona Bertha, propriétaire du Bertha’s Bar à Taxco, aurait mixé le premier «Margarita» en tentant d’améliorer une autre de ses créations, le Bertha (Bertita), composé de Tequila, amers à l’orange, lime, sucre et soda. 6.Quelque part en 1940 : Margaret Sames a aussi revendiqué la «maternité» du cocktail. Femme du monde et propriétaire du Alcapulco Bar à San Antonio, Texas, Sames aurait souvent déclamer son dégoût pour les hommes et les cocktails Agave Blues taines régions méso-américaines. Vinrent les Européens, conquistadors, qui en plus de piller les richesses de la « Nouvelle-Espagne » ont aussi su apporter quelques techniques ayant permis la naissance du premier spiritueux américain. C’est l’art de la distillation, appris des Arabes et exporté dans le Nouveau Monde, qui a permis au Pulque de devenir quelque chose de proprement divin. À partir du Pulque, ce liquide blanchâtre et visqueux titrant entre 4 et 8 degrés d’alcool par volume, en appliquant les techniques relatives à la distillation, il est possible d’obtenir un spiritueux d’agave. L’agave est une plante de la famille des lilas, et dont les feuilles, de grandes pointes rigides, peuvent atteindre entre 5 et 8 pieds de hauteurs. Les feuilles fibreuses, dressées telles des épées vers le ciel, ont été utilisées dans la fabrication de vêtements et d’objets utilitaires, de façon comparable au chanvre. La plante a un cœur souterrain, pouvant peser plusieurs dizaines de kilos, et les sucres qu’il renferme sont l’ingrédient de base de toute Téquila. L’agave murit lentement, quiconque veut la cultiver doit s’armer de patience, elle est prête à récolter de 8 et 12 ans après avoir été semée. Lorsque la plante est prête, un « Jimador », fermier spéciali- en garniture... Le «Royal Café Cocktail Book» n’a été édité (imprimé) qu’une seule fois, à 1000 exemplaires, ce qui en fait un livre de cocktails extrêmement rare. Dernièrement, Jared Brown, à la tête de Mixellany Books, en collaboration avec UKBG et l’Exposition Jimmy Buffet universelle des Vins et Spiritueux on fait imprimer une édition «fac-similée» de l’ouvrage. Le savoir de William Tarling, plusieurs décennies plus tard, est enfin accessible à une toute nouvelle génération de bartenders et de passionnés. Pendant près de 146 ans, le Café Royal de Londres était synonyme d’élégance, richesses et célébrités. Wiston Churchill y a déjà bu. Elizabeth Taylor aussi. Brigitte Bardot, Oscar Wilde, George Bernard Shaw et la Princesse Diana. Gordon Ramsay y a tenu sa célébration de mariage. Aubrey Beardsley y a traîné... un squelette. d’argent pour ouvrir le Café Restaurant, près de Piccadilly Circus. Tout de suite populaire, Nicols agrandit et, en 1880, rebaptise l’endroit «Café Royal». Le Café a fermé ses portes en 2008. Dernièrement, on annonçait qu’un hôtel occuperait l’immeuble d’ici 2012, à temps pour les jeux Olympiques de Londres. Le premier alcool distillé au Nouveau-Monde serait le Mezcal. Vers 1521, alors qu’ils ravagent le monde des Olmèques, Aztèques et Toltèques, les Conquistadors découvrent le pulque. L’importation de Brandy étant extrêmement difficile et couteuse, ils construisent, à Santiago de Tequila, des alambics rudimentaires, «alquitaras», faits de boue, de bois, d’une bassine et une casserole, et s’appli- quent à produire un «brandy de pulque». En 1864, Daniel Nicols s’échappe de ses débiteurs en France et trouve refuge à Londres. Avec sa femme, ils réussissent à amasser assez JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.28, août 2011 PAR MARIE-EVE BOURASSA Des évidences archéologiques pointent dans une autre direction. Vers 1530, des marins en provenance des Philippines (Manila) auraient amené des alambics à Colima et Jalisco. Ils s’en servaient d’abord pour faire du «lambanog», un arrack de noix de www.distillerie.tv faibles. Elle aurait Femme d u d’ailleurs créé le Alcapulc monde et propri o Bar à S é cocktail pour un an Anton taire du Sames a io homme d’influen, Texas, u ra it souv son dégo ce, Nicky Hilton ût pour le ent déclamer s (de l’empire du cocktails hommes et les faibles. même nom) le soir de Noël. On raconte que sa villa voisinait celle de John Wayne et que la bonne nouvelle du Margarita aurait rapidement pris son envol. Histoires vraies ? Rumeurs ? Fumisteries ? Va savoir ! Peut-être bien que le Margarita est un de ces cocktails qui fût inventé par plusieurs personnes à plusieurs endroits en même temps. Après tout, le principe du Margarita est le même de bien d’autres classiques : comme le Sidecar, ce n’est rien d’autre qu’un «sour» sucré avec une liqueur d’orange (Cointreau, Triple Sec). Margaret Sames a d’ailleurs participé à quelques campagnes publicitaires pour le comte de Cointreau. Dernièrement, l’ex-porte-parole a été personnifiée par la voluptueuse Dita Von Teese et un court film publicitaire facilement trouvable sur le web relate la création du cocktail glamour. Bref, on se saura sans doute jamais, jamais avec certitudes mise à part celle-ci : derrière tous les grands Margaritas de ce monde, il y a une femme. PAR ALEXANDRE LEFEBVRE sé dans la récolte d’agave, coupe d’abord la fleur poussant au centre de l’agave. Cette décapitation a pour but de faire gonfler le cœur de l’agave; quelques mois plus tard, le Jimador tranche les feuilles avant de déterrer l’immense cœur ou « Piña ». La piña est cuite, broyée et mise à tremper dans l’eau afin d’extraire les sucres qu’elle contient. Des levures sont introduites dans le mélange et, après fermentation, on procède à la distillation qui nous donnera, si on est au bon endroit, de la Téquila. Au bon endroit, oui, car le nom « Téquila » n’est donné qu’à un spiritueux produit à partir de l’agave bleu dans la région de Jalisco, au Mexique. D’autres variétés d’agaves sont cultivées ailleurs, et les spiritueux qu’ils produisent se nomment « Mezcals ». Plongez au fond d’un verre de Téquila, découvrez ses arômes uniques et ses notes poivrées. Dégustez un cocktail à base de Téquila, c’est l’heure de se réconcilier avec ce noble liquide, même si de mauvais souvenirs vous rendent frileux. Vous constaterez qu’une bonne Téquila est un délice puissant, aussi apte à adoucir les mœurs qu’à fouetter les sangs. Savourez le goût de la modération, avec une Téquila ; spiritueux d’exception. PAR MARIE-ÈVE BOURASSA coco. Lorsque la noix de coco se serait faite rare, les marins auraient commencé à distiller le pulque. Ce spiritueux portait le nom de «mexcalli». Le crooner et acteur de renom, Bing Crosby, littéralement en amour avec la Tequila, s’allia avec un autre acteur, Phil Harris (la voix de Baloo dans le Livre de la Jungle de 1967), et importa sa marque favorite en sol américain. En 1977, Jimmy Buffet compose une chanson qui le rend célèbre : Margaritaville. Depuis, le chanteur a ouvert des cafés et hôtels sous la bannière «Margaritaville» à travers les États-Unis. «Cheesebuger in Paradise» et «Why Don’t We Get Drunk and Screw ?» font aussi partie de ses autres «succès». La raison pour laquelle on met parfois un ver dans le Mezcal demeure obscure. Mais, selon certains, le ver aurait été, à une autre époque, une preuve de la haute teneur en alcool du spiritueux. Si le ver demeurait intact, le Mezcal possédait un haut pourcentage d’alcool. Cette pratique se veut plus rarissime de nos jours et, dans un Mezcal de qualité, on ne retrouve jamais de ver. On donne à celui qui cultive l’agave bleue et travaille dans ses champs le nom de «jimador». DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM LE CLASSE...HIC! Lafontaine et Jérôme Laflamme l’on shaké, spécialement pour vous. Alors, au passage, n’oubliez pas de goûter leur création respective, el Cinnamon Sombrero, el Burning Margarita, el Drama King. Mexico, Mexiiiiiiiiiiico! BURNING MARGARITA CINNAMON SOMBRERO 8.50 1 ½ oz ¼ oz ¼ oz 3 ½ oz ¾ oz Hornitos Plata Calvados Boulard Triple Sec quartiers de citron pilés jus de pomme à l’ancienne cordial de sureau 8.50/17 DRAMA KING 8.50 1 ¼ oz ¾ oz 4 1 ½ oz 1/2 oz 1 1/4 oz 1 1/4 oz 3/4 oz 2 traits Hornitos Plata Triple Sec cubes de lime flambés à l’angostura, pilés piment fort coupé sur le long nectar d’agave Préparation : Dans un verre boston, faire flamber les cubes de limes et le piment à l’angostura avant de les piler. Puis, ajouter les autres ingrédients et la glace. Agiter, sous le soleil qui chante, et verser dans un verre old fashionned givré, à moitié, de sel. Couronner de deux piments et goûter au bonheur de chaque jour. Préparation : Dans un verre boston, piler les 3 quartiers de citron avant d’ajouter tous les autres ingrédients et de la glace. Agiter au son des rythmes tropicaux avant de verser dans un verre old fashionned. Décorer d’un bâton de cannelle après en avoir saupoudrer sur le dessus du cocktail. jus de citron jus d’aloes Hornitos Plata Bénédictine Angostura à l’orange Top 7-UP Préparation : Dans un petit pot masson, combiner tous les ingrédients (sauf le 7up) à de la glace et agiter en dansant un tendre bolero. Compléter avec le 7up. Décorer d’un quartier de citron et goûter à l’aventure mexicaine, le paradis des coeur et de l’amour. carte de la distillerie Les Allongés Les cocktails (choix de format : 14oz ou notre fameux POT MASON) (Type Martini) HIPSTER 8,50 MOJITO BACARDI 8,50/17 Maker’s Mark, Limoncello, jus de citron, cordial gingembre et citronelle, Angostura à l’orange Bacardi Superior, menthe fraîche, lime en cubes, sirop simple, eau gazéifiée JANGO’S CARESS 8,50 BASILIC ROMANTIQUE 8,50/17 Vodka Skyy, Prunelle de Bourgogne, pamplemousse rose en cubes, sirop d’orgeat, fleur d’hibiscus confite Lillet, London Dry Gin, basilic frais, jus d’un quartier de lime, purée de fraise, sirop simple, Martini Asti (vin mousseux) LAZY LADY 8,50 HURRICANE 8,50/17 Vodka Skyy, Cointreau, concombre frais, purée de fruit de la passion, sirop simple, Angostura à l’orange Bacardi Superior, Bacardi Black, purée de fruit de la passion, jus de lime, sirop simple, grenadine, jus d’orange MANGORITA 8,50 M’PEACHED 8,50/17 Cazadores Reposado 100% Agave, Muscat, Cointreau, purée de mangue, jus de lime, verre givré de cannelle et sucre Canadian Club Premium, pamplemousse rose en cubes, purée de pêche blanche, jus de citron, sirop simple, 7-UP SAILOR’S WET DREAM 8,50 MTL ICED TEA 8,50/17 Sailor Jerry, London Dry Gin, jus de citron, sirop simple, Angostura, Cola Sailor Jerry, Kahlua, Crème de banane, jus d’ananas, crème, allspice ROCK’A’RULA 8,50/17 Amarula, Angostura, blanc d’oeuf, Rootbeer SAM-SU-FI 8,50 Southern Comfort, Triple Sec, Xérès Fino, menthe fraîche, purée de fraise SOUTHERN TART 8,50/17 Southern Comfort, Galliano, purée de pêche blanche, jus de lime, grenadine maison, jus d’orange, 7-UP WHITE LADY #2 8,50 London Dry Gin, Lillet, Cointreau, jus de citron, sirop simple, blanc d’oeuf verre rincé a l’absinthe ULTRA VIOLET 8,50/17 London Dry Gin, Blue Curaçao, Lillet, Tonic maison de La Distillerie, cordial de gingembre et citronelle, eau gazéifiée WORD UP! 8,50 London Dry Gin, Noilly PRATT Dry, Chartreuse Verte, purée de framboise, cordial de surreau, poivre moulu YARIBA! YARIBA! 9,50/19 Cazadores Blanco 100% Agave, Triple Sec, jus de lime, jus de citron, sirop simple, grenadine maison, 7-UP NOUS SOMMES OUVERTS 7 JOURS À PARTIR DE 16H! l’armoire à boissOn BRANDY Boulard (calvados) 8/11,50 Cognac VS Global 7/9,50 Courvoisier VS 9/13,50 Courvoisier VSOP 11/16,50 Courvoisier XO 24 Gaston de LaGrange VSOP 11/19,50 Grappa De Negri 7/9,50 Pisco Soldeica 7/9,50 Raynal VSOP Brandy 6/8,50 Rémy Martin Grand Cru VS 9/13,50 Rémy Martin VSOP 12/20,00 GIN Beefeater 24 8/11,50 Bombay Sapphire 7/9,50 Citadelle 7/9,50 Hendrick’s 8/11,50 Oxley** 8/11,50 Tanqueray 6/8,50 Tanqueray 10 8/11,50 RHUM/SPIRITUEUX DE CANNE À SUCRE Appleton Reserve 8/11,50 Appleton V/X 7/9,50 Bacardi 8 ans 8/11,50 Bacardi Big Apple** 7/9,50 Bacardi Blanc 6/8,50 Bacardi Coco 7/9,50 Bacardi Gold 7/9,50 Bacardi Limón 7/9,50 Bacardi Razz** 7/9,50 Cachaça Leblon 7/9,50 Cachaça Pitù 7/9,50 Captain Morgan Brun 7/9,50 Captain Morgan Spiced 7/9,50 (généralement + concentrés en alcool) CASTRO FLAMBÉ 9,50 Bacardi 8 ans, lime en cubes flambés à l’Angostura et Absinthe, sirop simple CHASSE & PÊCHE 8,50 Canadian Club Premium, Triple Sec, basilic frais, purée de pêche blanche, jus de citron, sirop simple CUCUMBER RICKEY 8,50 London Dry Gin, concombre en cubes, jus de lime, sirop simple, Regan’s Bitters ILLEGAL ALIEN 9,50 Cazadores Blanco 100% Agave, Benedictine, jus de citron, purée de poire, cordial d’hibiscus maison, fleur d’hibiscus confite MAD MAN 9,50 Maker’s Mark, Sailor Jerry, Courvoisier VS, quartier d’orange, Regan’s bitters, Peychaud’s bitters, Angostura bitters,sirop simple, cerise au brandy MAI TAI 8,50 Bacardi 8ans, Bacardi Gold, Triple Sec, sirop d’orgeat, jus de lime glace concassée OMFG 9,50 Maker’s Mark, Cynar, pamplemousse rose en cubes, sirop simple RUM RUNNER 9,50 Bacardi Gold, Crème de banane, Chambord, jus de lime frais, grenadine maison, Bacardi 151 flambé XEPEC KAIPIROSKA 8,50 Vodka Skyy, Xérès Fino, jus d’aloes, sirop simple, lime en cubes VENEZ-NOUS VOIR SUR ** IMPORTATION PRIVÉE NOTEZ, LES DISPOS PEUVENT VARIER SELON LA SAQ Cockspur 12 9/13,50 Havanah 7 ans 8/11,50 Havanah Anejo 7/9,50 Sailor Jerry Spiced Rhum 6/8,50 St-James agricole Ambré 8/11,50 WHISKEY ÉCOSSE Balvenie Double Wood 11/18,50 Bowmore 12 11/18,50 Chivas 12 9/14,50 Dewar’s 6/8,50 Glenfiddich 12 8/11,50 Glenfiddich 18 13/22,00 Glenlivet 12 9/13,50 Glenmorangie 10 12/20,00 Grant’s 7/9,50 Jonnie Walker RED LABEL 7/9,50 Lagavulin 16 15/25,00 JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.28, août 2011 Les Short Drinks Macallan 12 12/20,00 TEQUILA Cazadores Anejo** 9/13,50 Cazadores Blanco** 6/8,50 Cazadores Reposado** 7/9,50 Don Julio Anejo** 15/25,00 Don Julio Blanco** 11/16,50 Don Julio Reposado** 13/21,00 Hornitos Plata** 11/16,50 Hornitos Reposado** 13/21,00 Tres Generaciones Anejo** 14/23,00 Tres Generaciones Plata** 12/20,00 Tres Generaciones Reposado** 13/21,00 VODKA Finlandia 7/9,50 Grey Goose 9/12,50 www.distillerie.tv Grey Goose Citron 9/12,50 Grey Goose Orange 9/12,50 Grey Goose Poire** 9/12,50 Ketel One 7/9,50 Moskovskaya 7/9,50 Russian Standard 7/9,50 Skyy 6/8,50 Zubrowka 7/9,50 WHISK(E)Y DU MONDE Basil Hayden’s 9/13,50 Blanton’s 9/13,50 Booker’s 13/21,00 Bulleit Bourbon** 8/11,50 Bushmills 8/11,50 Canadian Club Premium 6/8,50 Canadian Club 12 ans 7/9,50 Canadian Club 20 ans 12/20,00 Crown Royal 7/9,50 Evan William’s 10/14,50 Gentleman Jack 8/11,50 Gibson’s Finest 7/9,50 Jack Daniel’s 7/9,50 Jack Single Barrel 9/13,50 Jameson 7/9,50 Jim Beam 6/8,50 Jim Beam Black Label 8/11,50 Knob Creek 9 ans 9/13,50 Maker’s Mark 7/9,50 Wild Turkey 7/9,50 Wiser’s 6/8,50 Woodford Reserve 9/13,50 Photos par Danny Rock - photographienomade.com DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM COCKTAILS DU MOIS. «On oublie tout, sous le beau ciel de Mexico. On devient fou, au son des rythmes tropicaux...» Luis Mariano l’a chanté; el señores Maxime Claveau, Fredérick