Restaurant universitaire - Cluny

Transcription

Restaurant universitaire - Cluny
ÉQUIPEMENT
PUBLIC
R E S TA U R A N T U N I V E R S I TA I R E
Cluny
Opération
Création d’un restaurant pour l’École
nationale supérieure des arts et
métiers de Cluny (ENSAM)
290 places assises, 500 couverts
L’enceinte de l’abbaye de Cluny
dessine un paysage fini, installé dans
le calme et l’histoire. Sa silhouette
ne réclame en apparence aucune
modification. Seule, la nécessité d’un
nouvel usage autorise la greffe d’un
élément étranger.
Maître d’ouvrage
Conseil régional de Bourgogne
Maître d’œuvre
Bernard Desmoulin, architecte
Programme
• Espaces de réception (salle à
manger, cafétéria, terrasse)
• Espaces techniques (livraisons,
cuisine, stockage)
Contexte et chronologie
2006 : concours
2006 / 2008 : études
2008 / 2009 : réalisation
Octobre 2009 : livraison
Coûts
2 900 000 € ht
Surface traitée
Surface utile : 1 038 m2
© Photographies Luc Boegly
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Plan du rez-de-chaussée
Le pôle de restauration s’inscrit dans
la trace triangulaire d’une construction
ruinée qui en définit pratiquement
l’enveloppe volumétrique.
L’essentiel du projet réside dans
l’exploitation d’un paysage tout proche
construit par les remparts, par la fine
tour de Buteveaux et par le cours
discret du Médasson. La composition
des plans est orientée pour cadrer
visuellement les éléments forts et
dominants du site.
Deux types d’espaces composent
le pôle de restauration : les espaces
techniques destinés aux livraisons,
aux réserves et aux cuisines, et les
espaces de réception (salles à manger,
cafétérias et terrasses).
Au rez-de-chaussée, une longue salle à
manger révèle de l’intérieur le rempart
mis en valeur. Une large ouverture, au
sud, en cadrant le cours interrompu
du Médasson et la nouvelle école de
danse toute proche, oriente les salles
à manger vers la nouvelle rue.
nord
Vue vers
l'abbaye
depuis la
terrasse à
l'étage.
Ci-dessous, composant le nouvel îlot des Tanneries : au centre le Médasson, à l'ouest l'espace
musique et danse, à l'est le restaurant universitaire.
À l’étage, la salle à manger est un volume étroit et vitré, décollé
du rempart pour ménager une longue terrasse en bois, orientée
vers la ville, à la lumière du sud-ouest. Cadré sur l’abbaye, ce
volume répond à la tour Butevaux toute proche, en simulant
une tour couchée. Depuis le jardin, cette disposition atténue
l’impact visuel de l’étage qui sert d’appui à une lente toiture
couvrant le reste du triangle.
Chaque façade participe à l’articulation de situations contextuelles
différentes :
• La façade sud-ouest ouvre les salles à manger sur la ville.
Au sud-est, rue Porte de Paris, c’est une façade moins ouverte.
Quelques ouvertures soulignées par des encadrements de
pierre s’inspirent et jouent avec celles des pignons conservés et
restaurés.
• Sur le jardin, côté ENSAM, un rideau de câbles tendus entre sol
et auvent tamise en le végétalisant (plantes grimpantes) le niveau
bas. Il laisse entrevoir salles à manger et accueil en dissimulant
de façon aléatoire des fonctions plus confidentielles. Cette double
façade, semi-transparente, crée, sous un large auvent, une galerie
pour les attentes extérieures. Elle tempère la franchise du collage
d’un bâtiment neuf confronté à l’autorité d’un monument.
• Côté jardin, salle de réception et salle de repos s’ouvrent sur
le parc de l’ENSAM. Les salles à manger des étudiants (haute
et basse) privilégient plutôt des vues échappant au contexte
scolaire.
Perspective
Pierre/acier
Matières
Détail de façade rue Porte de Paris.
Juxtaposition
Façade ouest, côté ENSAM
et parc de l'abbaye.
La salle à manger au rez-de-chaussée.
Le plan obéit à une organisation rationnelle et compacte
qui recherche l’efficacité et le confort du personnel, tout en
répondant aux règles de fonctionnement et d’hygiène attachées
à un restaurant universitaire. La cuisine, située dans une
configuration centrale et rectangulaire, trouve zénithalement
une lumière naturelle. Les matériaux sont choisis en connivence
avec le site. Ils répondent au besoin de distinguer clairement
les parties neuves des parties patrimoniales, dans une relation
contrastée et non agressive. Plus que des matériaux, ce sont
des matières capables de donner à la construction un aspect
inamovible, portant en elle son propre vieillissement. Ceci nous
conduit à des textures primitives et légères (menuiseries en
acier et peaux en acier prépatiné et en bois) pouvant se greffer,
juste en l’effleurant, au tissu médiéval.
Ces plaques d’acier Corten recouvrent en les colorant les
toitures, les parties pleines des façades et le volume de l’étage,
ponctué de lamelles de bois qui, disposées à claire-voie, créent
à l’intérieur des transparences filtrées qui reçoivent en écho la
richesse du site. La conjugaison combinée de ces matériaux
teinte le bâtiment à la façon d’une écorce de bois et réponde
ainsi à la sensibilité du lieu autant qu’à sa qualité patrimoniale.
© Bernard DESMOULIN
SAÔNE ET LOIRE
Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de Saône-et-Loire
6 quai Jules Chagot - BP 225 - 71308 Montceau les Mines Cedex - Tél : 03 85 69 05 25 - Fax : 03 85 69 05 30 - Mail : [email protected]
2009