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64ÈME MOSTRA DE VENISE
PRIX DU MEILLEUR SCÉNARIO
SIXTEEN FILMS présente
UN FILM RÉALISÉ PAR KEN LOACH
ÉCRIT PAR PAUL LAVERTY
PRODUIT PAR REBECCA O’BRIEN
AVEC
KIERSTON WAREING
JULIET ELLIS
LESLAW ZUREK
DURÉE : 1H33
SORTIE LE 2 JANVIER 2008
DISTRIBUTION
PRESSE
Diaphana Distribution
Jérôme Jouneaux, Isabelle Duvoisin
155 rue du Faubourg Saint-Antoine
& Matthieu Rey
75011 Paris
6 rue d’Aumale – 75009 Paris
Tél : 01 53 46 66 66
Tél : 01 53 20 01 20
Dossier de presse et photos téléchargeables sur www.diaphana.fr
Synopsis
Angie n’a peut-être pas fait d’études, mais elle est jeune, énergique et ambitieuse.
Elle a connu des moments difficiles, mais cette fois, elle est bien décidée à avoir sa part
du gâteau.
Avec sa colocataire Rose, Angie monte un cabinet de recrutement. Elle évolue désormais
dans le monde nébuleux des agences pour l’emploi, des contremaîtres et des ouvriers
immigrés, au cœur du miracle économique anglo-saxon.
L’histoire de « IT’S A FREE WORLD ! »
PAR PAUL LAVERTY, SCÉNARISTE
« En parlant aux gens dans les hangars, les dépôts et les supermarchés, il devenait évident que le travail
temporaire était au cœur de l’énorme métamorphose que connaît actuellement le monde du travail.
Cependant une tendance, aussi profonde soit-elle, ne suffit pas à faire une bonne histoire. Malgré le soin
que j’avais mis à élaborer mes personnages, tout a volé en éclats un beau jour, lorsque Angie a fait son
apparition dans mon imagination. J’étais attiré par son énergie, son ambition et sa vulnérabilité. Dans
mon esprit, elle était pleine de contradictions et c’est excitant de se lancer dans l’écriture d’une histoire
sans réellement savoir où va vous entraîner le personnage principal. Et puis Ken Loach m’a encouragé à
suivre mon intuition. Angie pouvait être abominablement égoïste, mais ce trait de caractère était
tempéré par une impétuosité, une générosité. Quelque part, elle était en prise avec notre époque. Suivre
Angie avait aussi d’autres répercussions d’ampleur : cela signifiait que j’allais raconter l’histoire de son
point de vue à elle et non de celui des centaines et des centaines d’ouvriers étrangers qui viennent au
Royaume-Uni.
Où situer l’histoire d’Angie était une autre décision à prendre. Etant donné le désespoir de tous ces gens
qui fuient la guerre ou le chômage et veulent à tout prix trouver du travail en Europe, il y a tout un monde
de contremaîtres, de chefs d’équipe, de mafias impliqués dans la contrebande humaine. Certaines des
histoires que l’on m’a racontées sont au-delà de l’incroyable. Au moment où j’écris ces lignes,
un immigrant chinois doit payer 25 000 dollars pour être introduit en fraude en Grande-Bretagne. Il lui
faudra des années et des années pour rembourser. Les possibilités d’histoires étaient nombreuses, mais
je suppose que nous étions davantage intéressés par quelque chose qui se rapproche plus de la
« norme » que par ces extrêmes. Le monde d’Angie est une sorte de zone frontière, elle passe
« légèrement » dans l’illégalité, à la différence du monde violent des contremaîtres et des chefs
d’équipe, de la violence physique des gangsters purs et durs. Mais cette version « légère » possède sa
propre violence, que je trouve plus insidieuse parce que plus répandue et plus tolérée – ou du moins plus
ignorée.
J’ai rencontré des ouvriers qui ont été escroqués et jetés à la rue – au sens littéral. Certains avaient
travaillé sur un site, puis sur un autre, et un autre encore, et n’avaient jamais été payés. D’autres avaient
été abusés : ils avaient travaillé dans des fermes pour un salaire de misère, bien inférieur au salaire
minimum. D’autres encore avaient réchappé de blessures graves, et racontaient comment ils avaient
failli connaître un sort terrible… Certaines de ces histoires étaient réellement tragiques dans un monde
où les limites de la responsabilité n’existent plus depuis longtemps.
Un jeune Polonais a été coupé littéralement en deux avec une machine à enrouler les câbles. Un
ouvrier portugais sans équipement de protection, qui dormait à l’arrière d’un camion, est tombé en
élaguant un arbre et s’est cassé le dos. D’autres travaillent pendant des heures interminables, en prenant
de gros risques. J’ai parlé à un journaliste d’investigation qui m’a raconté l’histoire d’un homme mort
d’avoir trop travaillé, épuisé par des horaires en trois-huit continuels. Son travail consistait à apposer des
logos d’entreprises sur des boîtes, parfois pendant 24 heures d’affilée. Si nous avions montré cela,
on nous aurait accusés d’exagération. Après mes discussions avec un grand nombre d’ouvriers, j’ai eu la
curieuse sensation que 150 ans de syndicalisme et de progrès social s’étaient brusquement évanouis en
fumée.
Cette histoire aurait pu se dérouler dans n’importe quelle grande ville du Royaume-Uni, ou même
d’Europe de l’Ouest, mais Londres a quelque chose de spécial. Son ampleur et sa mixité sont
spectaculaires. Il était sans doute plus facile d’imaginer comment les liens qui relient les gens dans une
petite communauté se brisent dans l’anonymat d’une mégapole. Combien de fois avons-nous entendu
des politiciens et des économistes parler du « miracle anglo-saxon » ?
Newsweek a récemment publié un rapport sur les avantages de la main-d’œuvre moins chère et plus
disciplinée d’Europe de l’Est, et il est vrai que les « success stories » sont nombreuses. Oui, il y a une
croissance de l’économie, mais combien d’hommes et de femmes sont brisés ? Personne ne regarde
jamais sous les pierres, personne ne se penche sur les individus que recouvrent ces statistiques abstraites.
Mais peut-être est-ce possible pour un film, à une petite échelle, et j’ai pensé que le nôtre pourrait avoir
une résonance spéciale si nous le situions à Londres.
Angie vit dans un monde totalement différent de celui de son père. Depuis dix ans, elle est passée sans
arrêt d’un job à un autre, et elle commence à avoir peur de vieillir et de devenir pauvre, ce qui se
comprend aisément. Elle est déterminée à ne pas finir comme son père. Il y a chez elle une franchise
brutale que je ne peux m’empêcher d’admirer. Lorsque son amie Rose l’accuse de vivre sur le dos des
ouvriers étrangers, elle le reconnaît, mais elle ajoute : « Nous le faisons tous. » Et elle a raison…
Il faut beaucoup de personnes comme Angie pour lubrifier la longue chaîne complexe de sous-traitance
et de sous-sous-traitance qui nous permet d’acheter notre sandwich fraîchement préparé, notre poulet
surgelé ou notre barquette de fraises. Une main-d’œuvre invisible, exploitée, est impliquée dans chacun
des aspects de notre vie. Peut-être avons-nous besoin du culot des Angies de ce monde pour faire le sale
boulot à notre place et garder hors de notre vue les détails sordides de ce qui se passe dans les
entrepôts, aux abords des grandes villes… »
NOTES DE PRODUCTION
Ken Loach s’attache toujours à dépeindre avec réalisme et sans concession la société britannique mais
aussi et surtout la classe ouvrière. Après avoir évoqué le conflit anglo-irlandais des années vingt dans
LE VENT SE LEVE, il aborde à présent avec IT’S A FREE WORLD ! le sujet des ouvriers immigrés en
Angleterre :
« L’origine de cette histoire remonte au documentaire que j’avais réalisé dans les années 90,
THE FLICKERING FLAME, sur les dockers de Liverpool qui luttaient pour leur emploi. La disparition de la
sécurité de l’emploi des travailleurs et l’augmentation du nombre d’agences de recrutement sont des
éléments très significatifs sur lesquels on ne communique pas. C’est pourtant un fait explicite de la
manière dont la vie des gens a changé, et aussi le résultat d’une décision politique, qui peut être remise
en question. Mais il n’y a pas d’opposition là-dessus : le New Labour comme les Tories ou les Libéraux,
tous sont pour le marché. Ils sont tous d’accord, c’est cela qu’ils veulent. Cela s’appelle la modernisation, et c’est presque considéré comme une chose naturelle. Ce que je crois, moi, c’est que cela se
produit parce que c’est l’intérêt d’une seule classe, et que l’on nous trompe en nous amenant à penser
que c’est de cette manière que l’on doit vivre. Ce n’est pas vrai.
BREAD AND ROSES évoquait les immigrés mexicains à Los Angeles, et JUST A KISS les immigrés de la
deuxième génération en Grande-Bretagne. THE NAVIGATORS parlait quant à lui d’un groupe d’ouvriers du
rail luttant contre la privatisation.
Le scandale de l’exploitation des travailleurs immigrés en Grande-Bretagne est plus fort que jamais.
Ce glissement dans la manière dont on fait travailler les immigrés, l’existence qu’ils mènent, ce qui les
pousse à venir chez nous… Toutes ces routes convergeaient vers ce nouveau film, IT’S A FREE WORLD !
Bien sûr, nous avons pensé aux histoires qui surgissent régulièrement dans les journaux, comme les
ramasseurs de coque clandestins d’origine chinoise qui ont péri noyés dans la baie de Morecambe en
2004. Ces histoires réapparaissent régulièrement au fil des ans. Mais cette fois, nous avons pensé qu’il
serait intéressant de se pencher sur l’attitude et l’état d’esprit des gens qui sont de l’autre côté,
les exploiteurs. Faire un film sur les exploités aurait été trop prévisible.
Nous avons choisi de situer notre histoire à Londres parce que c’est là que bat le cœur du capital
britannique. Cette question est au cœur du système économique et ce qui est intéressant, c’est
l’hypocrisie avec laquelle elle est ordinairement traitée. D’une part, les gens disent que l’économie ne
pourrait pas survivre sans la main-d’œuvre de base, sans les clandestins. Et de l’autre, la droite prétend
les expulser pour le bien du pays. C’est d’une hypocrisie absolue.
Le scandale de l’exploitation des ouvriers est bien connu. Ce film n’est pas une révélation, il ne prétend
pas dénoncer de nouveaux faits mais plutôt défier cette « sagesse » prédominante qui voudrait qu’un
esprit d’entreprise sans pitié soit la seule manière pour la société de se développer ; que tout soit
une question de contrats, de compétition, qu’on ne raisonne qu’en termes d’économie orientée
vers l’acquisition de marchés. Je refuse l’idée que c’est ainsi que nous devons vivre. Cela aboutit à
l’exploitation. Cela engendre des monstres. »
Le contexte
Des centaines de milliers d’immigrants sont venus en Grande-Bretagne depuis l’élargissement de l’Union
européenne en 2004. Beaucoup ont prospéré. Ils apportent leur pierre à l’édifice, leur écot au Trésor
public britannique.
Mais ceux qui n’ont aucune qualification et ne parlent pas anglais, sont devenus une nouvelle sorte de
masse laborieuse. Ils sont arrivés en espérant un salaire raisonnable, et en croyant travailler à plein
temps. Au lieu de ça, ils se sont retrouvés ouvriers temporaires, ignorant chaque matin s’ils vont travailler
ou non ce jour-là, et souvent liés à leur employeur par les dettes et les circonstances.
La Grande-Bretagne est ravie de les avoir : ils font le travail que les Britanniques refusent (1).
Les employeurs savent que l’économie pâtirait sans ces immigrés, et souvent, ceux-ci sont préférés aux
Britanniques, particulièrement dans l’agriculture, l’hôtellerie et la restauration (2). On les préfère parce
que les immigrés sont généralement plus qualifiés (3) et qu’ils offrent souvent une plus grande
flexibilité (4).
La flexibilité est un bel euphémisme. Si certains travailleurs immigrés ne souhaitent effectivement pas
être liés par des contrats de longue durée, le plus souvent la flexibilité est synonyme d’une force de
travail qui peut être engagée, congédiée, maltraitée et sous-payée en toute impunité.
Certains travaillent illégalement. Mais c’est l’une des grandes ironies du système : les caractéristiques
d’une économie libérée – les agences de recrutement, l’externalisation et l’intérim, de longues chaînes
de sous-traitants – encouragent toutes le travail forcé, le trafic du travail et l’immigration clandestine.
Des papiers sont perdus, et finalement cela convient très bien à tout le monde. Ce n’est pas une
coïncidence si, dans le système actuel, les employés sont punis uniquement pour des manquements
administratifs. Si le gouvernement britannique voulait vraiment combattre l’exploitation, les employeurs
seraient d’abord condamnés pour la façon dont ils exploitent les immigrés.
Quelles mesures le gouvernement prend-il ? Dans le cadre de l’Accord de Warwick 2004, le Parti
travailliste s’engageait à proposer une loi pour protéger les travailleurs intérimaires, au cas où l’Union
Européenne échouerait à atteindre un consensus sur une directive européenne. Il est à présent évident
qu’un tel consensus est très improbable – en partie à cause du désir de certains
gouvernements européens de conserver la flexibilité de leur marché du travail.
Le 30 janvier 2007, un projet de loi, le Temporary Agency Workers (Prevention of Less Favourable
Treatment Bill), a été proposé par Paul Farrelly, le député travailliste de Newcastle-under-Lyme.
Il cherchait à donner aux travailleurs temporaires les mêmes droits que les employés à plein temps sur
des questions clés comme les salaires de base, la maladie et les congés payés. Les syndicats du
Royaume-Uni croyaient que ce projet de loi s’accorderait à l’Accord de Warwick du Parti travailliste. Mais
il n’a pas pu connaître de deuxième lecture le 2 mars, par « manque de temps parlementaire ». De toute
évidence, certaines institutions sont plus flexibles que d’autres »
(1) Une étude à Londres du Queen Mary College indique que les immigrés constituent 90 % des travailleurs les moins payés dans les
entreprises de nettoyage, l’industrie hôtelière, l’entretien du domicile, et la transformation des aliments.
(2) Home Office, 2006
(3) Dans son étude à Londres, l’institut Evans et al (2005) a trouvé que 49 % des travailleurs immigrés sous-payés ont obtenu une
qualification supérieure avant de venir au Royaume-Uni.
(4) Home Office, 2006
SOURCES
Anderson B et al (2006), Fair enough? Central and East European Migrants in Low
Wage Employment in the UK, COMPAS www.compas.ox.ac.uk
Anderson B and Rogaly B (2005), Forced Labour and Migration to the UK, COMPAS and Trades Union Congress www.tuc.org.uk
Clark N, ‘The Labour Market, Workers’ Rights and Migration’ JCWI Bulletin, JCWI (Joint Council for the Welfare of Immigrants), Printemps 2005
Evans Y et al (2005), Making the City Work: Low Paid Employment in London, Queen
Mary University London, www.geog.qmul.ac.uk
Düvell F and Jordan B (2002), The Immigrants’ Perspective: Migration Patterns, Migration Strategies and Identities in the UK, University of Exeter
Home Office (2006), Employers’ Use of Migrant Labour
LES PERSONNAGES
Angie
Ken Loach : « Nous voulions que les deux femmes, Angie et Rose, soient des personnages auxquels le
public puisse s’identifier. Si vous présentez quelqu’un de trop extrême, le public le rejette. Il faut
amener progressivement le spectateur à penser que les décisions du personnage sont raisonnables, que
s’il ne les prend pas, quelqu’un d’autre le fera… Il faut que le spectateur se dise qu’Angie est dans un
marché et qu’elle doit se montrer aussi compétitive que les autres, résolue et impitoyable… Le personnage
doit vous amener dans sa logique. Et au final, vous réalisez combien cette logique est horrible. C’est pour
cela que Paul Laverty a imaginé Angie. Elle incarne bien l’esprit de l’époque. Elle pourrait très bien être
élue « femme d’affaires de l’année » dans quelque temps…
Angie a une petite trentaine. Elle a un fils, Jamie. Energique, c’est quelqu’un d’attirant qui vient d’une
famille ouvrière fière et respectable. Elle n’a jamais vraiment su exploiter ses talents, et sur le plan privé,
elle a connu probablement plusieurs déceptions amoureuses. Ambitieuse, elle a le sentiment qu’elle peut
arriver à faire quelque chose si elle s’y consacre vraiment. Elle a atteint un stade dans sa vie où si elle
ne tente pas quelque chose maintenant, elle se retrouvera à près de quarante ans sans avoir rien vu
venir, elle aura perdu sa jeunesse et n’aura rien fait. Je crois qu’elle a le sentiment d’être actuellement
au sommet de sa beauté et de sa forme. Elle est un produit de la contre-révolution Thatcher qui a mis la
priorité sur les affaires, le don d’entreprendre et qui a encensé l’idée de se faire « une place au soleil »
en jouant des coudes. Angie est quelqu’un d’agréable à fréquenter mais dont on ne voudrait pas
vraiment comme amie proche. Cela se comprend à la façon dont les hommes la traitent. On la remarque ;
si elle vous accompagnait dans n’importe quel club, elle serait l’attraction principale. Mais vous n’auriez
sans doute pas envie de passer une semaine avec elle.
Il fallait qu’Angie soit capable d’exister dans un monde masculin d’argent et de compétition, tout en
étant aussi, même si elle n’emploie jamais ce mot, une féministe. Je crois qu’elle est un pur produit de
son époque. Le film ne porte pas de jugement sur elle, il juge le système dans lequel elle s’épanouit. »
Trouver l’actrice qui jouerait Angie était essentiel. Après quatre mois d’auditions, de rappels, de sessions
d’improvisation et de bouts d’essai, c’est finalement Kierston Wareing qui a été choisie. Agée de 31 ans,
elle est originaire de Leigh-on-Sea dans l’Essex et a suivi la formation du Lee Strasberg Theatre and Film
Institute à New York pendant trois ans, de 1997 à 2000.
Kierston Wareing : « Angie est très ambitieuse et elle a du cran. Mieux vaut ne pas s’opposer à elle. Elle
veut le meilleur pour son fils et ne laissera rien se mettre en travers de son chemin. Elle a connu
suffisamment de sales moments dans sa vie et elle ne se laissera plus faire. Je ne crois pas que le
public l’aimera d’emblée, mais certains verront sans doute chez elle ce que moi, j’y ai vu. Si vous la
croisez dans la rue, elle peut paraître fermée et autoritaire, mais je crois qu’au fond, c’est quelqu’un de
gentil. Elle a de mauvais moments, c’est vrai - on le voit dans le film. Dans ses relations, elle utilise les
hommes quand elle en a besoin – exactement comme font les hommes avec les femmes. Mais je crois
qu’elle est avide de beaucoup de choses et qu’elle ne s’arrêtera pas. Elle devient extravertie et
ambitieuse. C’est là qu’on commence à ne plus l’aimer du tout. De plus en plus agressive, elle sait de
mieux en mieux ce qu’elle veut, et ne fait plus du tout attention aux gens qui l’entourent.»
Pour l’actrice, se voir confier le rôle a revêtu une signification très importante : « J’étais en train
d’étudier pour devenir secrétaire juridique, parce que j’étais sur le point d’abandonner le métier
d’actrice, même si c’est ma vraie passion. Pour être honnête, cela fait dix ans que je me bagarre pour
exister. Tant de fois, j’ai été sur le point d’être choisie, nous n’étions plus que deux ou trois, et puis ça
n’a pas marché… Je m’étais dit que si cette fois cela ne se faisait pas, je laissais tomber. Et puis mon
agent m’a appelée et d’une voix bouleversée, m’a annoncé que j’avais le rôle. Je n’ai même pas crié de
joie, j’étais sous le choc. Et je lui ai demandé si c’était vraiment sûr… »
A propos du choix de son interprète, Ken Loach explique : « La directrice de casting et moi-même avons
vu plusieurs centaines de personnes sur une période de trois ou quatre mois. Nous avons vu Kierston
Wareing six ou sept fois, et chaque fois, elle s’est révélée brillante, toujours intéressante, amusante,
racée et surprenante. C’est en plus quelqu’un d’extrêmement agréable, ce qui aide quand vous êtes
amené à travailler très étroitement avec cette personne. Nous cherchions une comédienne qui ait la
capacité d’apparaître non seulement sympathique, mais aussi impitoyable. Il fallait qu’elle soit dure,
qu’elle ne fasse pas de sentiment. Kierston réussit très bien à faire passer cela dans ses yeux.
J’ai tendance à aller vers des gens que l’industrie du cinéma n’a pas encore exploités. J’aime les
comédiens qui ont encore un peu de mystère… ceux qui ne s’inscrivent pas dans le modèle facile et
vide qu’utilise si souvent la télévision. »
Rose
Juliet Ellis, interprète du personnage de Rose, a appris son métier à l’Arden Theatre School de Manchester
où elle a vécu pendant dix ans avant de s’installer à Londres.
« Rose est la plus calme du duo. C’est l’une de ces filles qui sont venues à Londres dans l’espoir de faire
des études d’art, mais elle finit par travailler dans un centre d’appels téléphoniques… Peut-être a-t-elle
encore l’espoir d’une vie meilleure, mais elle n’arrive pas à se sortir de cette existence morne et terne.
Rose est quelqu’un de technique, de logique. Elle est aussi très prudente, et elle veut que tout soit fait
comme il faut. Angie va être le catalyseur du changement. C’est l’énergie d’Angie qui déclenche tout et
entraîne Rose. Au fond d’elle-même, elle doute peut-être, mais Angie la persuade de tenter l’aventure. »
Karol
Karol, immigré polonais, est interprété par Leslaw Zurek, 27 ans, devenu acteur à cause de son ex-petite
amie. Il faisait des études d’économie à Cracovie, elle des études de théâtre. L’année suivant la fin de
ses études, elle a quitté Leslaw pour un comédien. Leslaw Zurek raconte : « J’ai voulu lui montrer que
ce n’était pas si difficile d’être acteur… De toute façon, l’économie ne m’intéressait pas ! »
Leslaw Zurek a donc appris le métier de comédien pendant quatre ans à Cracovie avant d’être choisi pour
tourner IT’S A FREE WORLD ! : « Je pense que Ken Loach cherchait quelqu’un qui avait la même sorte
d’expérience que le personnage. Il m’a juste dit que ce personnage était moi et qu’il fallait que je sois
moi-même. »
Karol est un immigrant polonais qui se retrouve pris entre les agences de recrutement et les demandeurs
d’emploi. Selon Leslaw Zurek, « Karol voit un peu cela comme une aventure, il n’est pas désespéré…
J’ai moi-même connu ce genre de mauvais traitements quand j’ai travaillé six mois aux Etats-Unis, dans
un programme « work and travel ». Vous payez une agence en Pologne qui vous envoie aux Etats-Unis.
Vous travaillez pendant deux mois et pendant le troisième vous voyagez et dépensez ainsi ce que vous
avez gagné… Nous étions dans un motel, à cinq dans une chambre. Quand j’ai travaillé en Californie,
à Palm Springs, c’était vraiment pénible. C’était l’été, il faisait très chaud et mon superviseur était un
Mexicain de 16 ans qui nous criait dessus et nous traitait comme des moins que rien. Au bout de trois
jours, je suis parti pour San Diego. Beaucoup de gens sans emploi avaient payé pour ce programme mais
l’agence polonaise n’avait pas trouvé de travail pour eux. Quand elle avait un contrat pour
20 personnes, elle offrait le poste à 200 personnes… Ça en faisait 180 qui n’avaient pas de job tout
en ayant payé l’agence. Evidemment, les billets d’avion n’étaient pas modifiables et ils devaient
attendre plusieurs semaines pour rentrer en Pologne. Certains qui n’avaient pas assez d’argent pour
vivre, ont été obligés d’aller à l’hôpital donner leur sang. C’était leur principale source de revenus. »
Geoff
Agé de 61 ans, Colin Caughlin a été choisi pour jouer Geoff, le père d’Angie : « Je suis la quatrième
génération de dockers de ma famille et je suis membre du syndicat Transport and General Workers Union.
Mais en raisons de problèmes de santé, je suis en semi-retraite. »
Ken Loach a découvert Caughlin par le biais de plusieurs contacts à Liverpool. Caughlin explique : « Il y a
de ça quelques années, les dockers de Liverpool ont connu de gros problèmes, il y a eu une grande grève
et Ken Loach avait fait un documentaire sur eux. L’un de mes copains là-bas m’a appelé l’automne dernier
et il m’a dit que Loach faisait ce film à Londres et qu’il cherchait des gens qui avaient
« de l’expérience en la matière ». C’est un filou, ce Loach – il nous a fait croire que le film serait sur les
docks dans les années 80. Quand je le lui ai reproché, il m’a dit : « si je t’en avais dit davantage, je ne crois
pas que tu serais venu. » Il n’avait pas tort ! Et je ne regrette pas un instant d’être resté ! »
Le père d’Angie est d’une autre époque. Produit d’une ère politique et économique différente, il offre un
contraste absolu avec sa fille.
LE TOURNAGE
Kierston Wareing : « Je n’avais que peu de détails sur le profil de mon personnage. La première fois que
j’ai pu lire le scénario, j’étais dans l’avion vers la Pologne. Nous commencions à tourner le lendemain.
J’ai essayé de ne pas paniquer. Puis le premier jour de tournage est arrivé, et je me suis lancée. C’était
une scène de recrutement d’ouvriers polonais. J’étais là, à ma table, en train de me dire que ça n’aurait
pas pu être pire…. Mais pour être honnête, la première appréhension passée, c’était la meilleure façon
de commencer : tout de suite dans le vif du sujet. C’était un peu marche ou crève ! »
Selon sa méthode habituelle, Ken Loach a continué tout au long du tournage à cacher des éléments clés
de l’intrigue à son actrice, ne les livrant parfois qu’au moment de filmer la scène. Kierston Wareing se
souvient : « J’habitais sur place avec la costumière, elle connaissait tous les secrets mais n’a jamais rien
dit. Ken arrivait et me disait : « Ne mange pas trop, aujourd’hui ». Je savais alors qu’il fallait que je
garde le maximum de mon énergie parce qu’il me réservait une de ses surprises… J’ai plus appris en
tournant six semaines avec Ken Loach qu’en trois ans d’école d’art dramatique ! »
LES DÉCORS
Fergus Clegg, chef décorateur du film : « Lorsque nous avons décidé de situer le film dans l’East End,
nous avons commencé à étudier divers endroits dans cette zone. Nous voulions faire naître l’impression
d’un lieu qui existe vraiment et qui vit, avec ses avenues et ses magasins. Les différents épisodes du
film se déroulent dans un quartier où on croise des gens d’Europe de l’Est qui viennent ici chercher du
travail.
Parce que l’associée d’Angie, Rose, a trouvé un job stable avec un revenu régulier, elles peuvent louer
un appartement ensemble. Nous avons demandé aux deux actrices d’apporter des photos du domicile de
chacune. Nous avons procédé ainsi parce que Ken aime qu’un acteur se sente chez lui en entrant dans
un décor. Kierston et Juliet ont apporté des objets de chez elles, et nous les avons placés dans leur
appartement. Des photos d’elles en vacances... mais aussi une radio près du lit, une affiche… Bref, des
choses que l’on ne remarque pas forcément mais qui les aident à s’approprier leur personnage.
Ken Loach tient à ce que pour chaque élément, on aille au bout des choses. Pour le bureau de placement,
il a voulu savoir comment on y travaille, la méthodologie ou le travail administratif, et il a envoyé
Kierston Wareing et Juliet Ellis dans une agence de recrutement. Tout a été vérifié. Il fallait que l’action
soit la plus authentique possible. Cela pourrait sembler presque obsessionnel, mais c’est en fait très utile.
On n’a plus besoin de répéter, les gens savent ce qu’ils font. Ken ne cherche pas les répétitions, on entre
droit dans le vif du sujet quand on tourne. Avec lui, les acteurs vivent le film plus qu’ils ne le jouent. »
LA PHOTOGRAPHIE
Nigel Willoughby, directeur de la photographie : « Ce film présentait pas mal de défis en termes de photo,
le premier étant de tourner en décors naturels, avec une lumière faible et volontairement discrète. Rien
ne devait venir interférer avec l’histoire ou les acteurs. Il fallait donc que pour chaque plan, la mise en
lumière soit minimum. Cela m’a appris beaucoup sur la pellicule, comment la pousser, quelle était sa
tolérance à des niveaux de luminosité faibles. Ken Loach a une façon très particulière de filmer. Il préfère
les longues focales, chose que j’apprécie également parce que là aussi, on élimine les distractions. On
est là, au cœur de l’action, avec les acteurs, et c’est tout ce qui compte : dire l’histoire. J’ai travaillé
dans le documentaire et là, il n’y a pas de deuxième chance : il faut apprendre à travailler très vite et à
choisir ses angles de caméra avec soin. »
LE MONTAGE
Jonathan Morris, chef monteur : « Curieusement, ce film a été plus difficile à faire que LE VENT SE LEVE.
Ken tourne toujours les séquences d’action de manière très efficace, et on peut les monter ensemble très
rapidement. Les scènes de dialogues sont les plus difficiles, particulièrement quand il y a plusieurs voix
qui viennent de directions différentes, comme c’est le cas ici parce qu’il y a plusieurs rassemblements
d’ouvriers. Il faut être vigilant sur la continuité.
En montant, je pensais que nous serions obligés d’écarter une ou deux scènes de foule, mais il y avait
une progression, surtout à cause de l’interprétation de Kierston. Il y a une scène où son père et son fils
la regardent travailler. Cela ne fait pas progresser l’intrigue, et je pensais que ce serait peut-être une
scène en trop, mais elle se révèle d’une force incroyable dans le film.
Ken n’utilise pas plus de pellicule que les autres réalisateurs, mais il fait tout développer, et donc tout
est disponible pour y puiser les images à monter. Cela rend le travail plus difficile parce qu’il y a plus de
choses à regarder, et plus à mémoriser. Mais en même temps c’est plus facile parce qu’on a davantage
d’options.»
Pour Jonathan Morris, le meilleur moment de son travail est quand il voit le premier montage pour la
première fois : « C’est aussi le plus difficile parce qu’on trouve toujours que le film a au moins une
demi-heure de trop... Il faut décider quelle durée mérite l’histoire. On retourne alors au montage puis on
revoit le film cette fois avec Paul Laverty, le scénariste, et Rebecca O’Brien, la productrice. Et on retourne
au banc de montage. On voit ainsi le film sept ou huit fois et pendant cette période, on repère de mieux
en mieux les lacunes et les longueurs. On peut encore peaufiner l’atmosphère, aider les choses à
progresser. Nous avons tous l’habitude de procéder de la sorte, ce qui nous apporte une efficacité et un
vrai confort de travail. »
KEN LOACH
1964
1966
1967
1969
1971
1974-1976
1978
1979
1981
1985
1989
1990
1993
1994
1995
1996
1998
2000
2001
2002
2004
2005
2006
2007
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Family Life
Days of Hope
Black Jack
The Gamekeeper
Regards et Sourires (Looks and Smiles)
Fatherland
Hidden Agenda
Riff Raff
Raining Stones
Ladybird (Ladybird, Ladybird)
Land and Freedom
Les Dockers de Liverpool (Strike: the Flickering Flame
- A Story of Contemporary Morality,documentaire)
Carla’s Song
Another City (documentaire)
My Name is Joe
Bread and Roses
The Navigators
11’09’’01 : September 11(co-réalisation)
Sweet Sixteen
Just a Kiss (Ae Fond Kiss)
Tickets (co-réalisation)
Le Vent se lève (The Wind That Shakes the Barley)
Palme d’Or – Cannes 2006
It’s A Free World !
REBECCA O’BRIEN
1987
1988
1990
1992
1995
1997
1998
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Friendship’s Death
Echoes
Hidden Agenda
A Statement of Affairs
Land and Freedom
Bean
My Name is Joe
Bread and Roses
Princesa
The Navigators
11’09’’01 : September 11
Sweet Sixteen
Senses
Just a Kiss
Tickets
Le Vent se lève
It’s A Free World !
PAUL LAVERTY
1996
1998
2000
2002
2004
2005
2006
2007
Carla’s Song
My Name is Joe
Bread and Roses
11’09’’01 : September 11
Sweet Sixteen
Just a Kiss
Tickets
Cargo
Le Vent se lève
It’s A Free World !
– PRODUCTRICE
Peter Wollen
Barbara Rennie
Ken Loach
Colin Gregg
Ken Loach
Mel Smith
Ken Loach
Ken Loach
Henrique Goldman
Ken Loach
Ken Loach
Ken Loach
Coke Ayala
Ken Loach
Ken Loach
Ken Loach
Ken Loach
– SCÉNARISTE
Ken Loach
Ken Loach
Ken Loach
Ken Loach
Ken Loach
Ken Loach
Ken Loach
Clive Gordon
Ken Loach
Ken Loach
FICHE ARTISTIQUE
Angie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KIERSTON WAREING
Rose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JULIET ELLIS
Karol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LESLAW ZUREK
Jamie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JOE SIFFLEET
Geoff . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . COLIN COUGHLIN
Cathy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MAGGIE HUSSEY
Andy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . RAYMOND MEARNS
Mahmoud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . DAVOUD RASTGOU
La femme de Mahmoud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MAHIN AMINNIA
Leurs enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SHADEH et SHEEVA KAVOUSIAN
Derek . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FRANK GILHOOLEY
Tony . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . DAVID DOYLE
Les directeurs de société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . EDDIE WEBBER, JOHNNY PALMIERO
L’employé en colère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FARUK PRUTI
La directrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JACKIE ROBINSON BROWN
L’attaquant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MIRO SOMERS
L’équipe du Youth Offending Care . . . . . . NEAL BARRY, MICK CONNOLLY, SIAN WHELDON
L’interprète polonaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MALGORZATA ZAWADZKA
Les interprètes ukrainiennes . . . . . . . . . . . . . . MARINA CHYKALOVETS, OKSANA GAYVAS
Les motards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ABBI COLLINS, JULIE MAYNARD
et LUDMILA BORYSH, FATON GERBESHI, KEVIN HUSSEY, STEVE LORRIGAN, NADINE MARSHALL
ANGELA MCGOWAN, ALEKSANDAR MIKIC, EZEQUIEL LIMA SANTOS, SERGE SORIC, BRANKO TOMOVIC
FICHE TECHNIQUE
Réalisateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KEN LOACH
Productrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . REBECCA O’BRIEN
Scénariste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PAUL LAVERTY
Producteur exécutif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ULRICH FELSBERG
Compositeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . GEORGE FENTON
Chef monteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . JONATHAN MORRIS
Producteur délégué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . TIM COLE
Chef costumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CAROLE K. FRASER
Monteur son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KEVIN BRAZIER
Directrice de Casting . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KAHLEEN CRAWFORD
Ingénieur du son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . RAY BECKETT
Directeur de la photographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NIGEL WILLOUGHBY
Chef décorateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FERGUS CLEGG
1ers assistants réalisateurs . . . . . . . . . . . . . NICK HECKSTALL-SMITH, DAVID GILCHRIST
Coproducteurs Pologne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . RAFAL BUKS, PIOTR REISCH pour SPI
Productrice Ukraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LERA FILSHINA
Musique enregistrée par . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . STEVE PRICE AT ANGEL STUDIOS
Musiciens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . BRUCE WHITE, BILL HAWKES (ALTOS)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .MIKE SMITH (SAXOPHONE)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . DAVE DANIELS, CAROLINE DEARNLEY (VIOLONCELLES)
MBGATE Interprétée par MAX TUNDRA Editions BALATONIC MUSIC
Sous administration BUG MUSIC, SMOKE BUBBLES (BUXTON RATCLIFFE)
Interprétée par BASEMENT JAXX Editions UNIVERSAL/MCA MUSIC LTD, FAITH (PATEL/HOLMES/LEAOSAVAII)
Interprétée par ARADHNA Editions DAWN RAID MUSIC PUBLISHING/UNIVERSAL MUSIC PUBLISHING PTY LTD
Filmé à Londres, Katowice et Kiev
Une coproduction Sixteen Films, BIM Distribuzione, EMC Produktion, Tornasol Films,
Et SPI International,En association avec CHANNEL 4, Filmstiftung Nordrhein-Westfalen, Polish Film Institute,
Diaphana Distribution, Pathé, Cinéart, Film Coopi,
Et avec le soutien du Programme Media de la Communauté Européenne
Textes : COMING SOON COMMUNICATION
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