[jde31 - 12] jde/jde31/pages31 06/02/09

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COMMERCE ET ARTISANAT
Anne et Valentin. La marque
de lunettes s’attaque au Brésil
tes n’ira qu’à quelques personnes », précise-t-il. En France, la
marque est vendue chez 150 opticiens (on en compte environ
10.000 dans l’Hexagone). Anne et
Valentin possède deux boutiques
en propre, l’une à Toulouse et
l’autre à Paris depuis 2001.
Mission: export
l Christophe Gilabert.
Déjà vendue dans une dizaine de pays, la marque toulousaine de lunettes Anne
et Valentin souhaite conquérir les marchés brésiliens,
chinois et indiens d’ici à
2010.
Opticiens à Toulouse depuis 1981,
Anne et Alain Valentin décident de
créer leur propre marque en 1997.
Leur griffe Anne et Valentin est facilement reconnaissable. « Porter des
lunettes doit être un plaisir. Notre
marque est orientée vers l’affect.
Les formes non consensuelles et les
couleurs que nous choisissons donnent de l’énergie au visage. Le
client doit trouve une monture en
cohérence avec sa personnalité »,
explique Christophe Gilabert, directeur général d’Anne et Valentin
depuis fin 2007. Alors que la mode
est à surcharger les branches ou à
faire disparaître les montures, la
griffe toulousaine se démarque.
« Quand les designers dessinent
des montures avec Anne Valentin,
la directrice artistique, ils font des
partis pris. Chaque paire de lunet-
Dès 1998, Anne et Valentin se positionne sur trois marchés, toujours
phare pour la marque aujourd’hui :
les États-Unis, le Japon et l’Europe
(le Benelux, au départ). Vendues
chez près de 80 opticiens au Japon
(250 aux États-Unis), les lunettes
Anne et Valentin sont différentes
de celles créées pour les Européens, les Japonais ayant un morphotype spécifique.
En novembre dernier, Christophe
Gilabert a été contacté par la CCI
qui lui a proposé de participer à
une mission économique au Brésil,
organisée en partenariat avec le
Club France-Brésil, présidé par JeanLucien Cabirol. « J’avais déjà trois
clients au Brésil. Lors de cette mission, j’ai pu les rencontrer et également en gagner un quatrième. Je
suis entré en contact avec un distributeur, qui devrait distribuer notre
marque cette année », se réjouit
Christophe Gilabert. Anne et Valentin bénéficie de l’assurance prospection, ce qui lui permet de financer
un déplacement sur un salon fin
février à Shanghai. Il pense également aller en Inde en mai-juin mais
avant cela, la mission économique
sur place va sélectionner pour lui
des opticiens et distributeurs.
M. L.
Tél. : 05.34.50.16.01
www.anneetvalentin.com
L. et B. Ramus. Le commerce
une histoire de famille
Début décembre, rue Fourbastard à
Toulouse. Deux nouvelles boutiques
viennent d’ouvrir leurs portes à une
semaine d’intervalle. La première Boatiful - est tenue par Benoît
Ramus, 27 ans, la seconde - Deux
par Deux - par sa sœur, Laëtitia,
d’un an sa cadette.
Quels sont vos parcours
respectifs ?
Laëtitia Ramus : J’ai travaillé un
an et demi chez Art of Wines, une
société créatrice d’événements
autour du vin. Ce premier poste, je
l’ai décroché en 2007, peu de
temps après avoir obtenu mon
diplôme à l’ESC Toulouse. J’y ai suivi un programme universitaire en
trois ans, dont une année à Aberdeen, en Écosse.
Benoît Ramus : Je suis moi aussi
diplômé de l’ESC Toulouse depuis
2005, après un cursus de trois ans
dont une année à l’étranger, au
Canada précisément.
Comment décide-t-on de se
lancer dans la création d’entreprise lorsque l’on est jeune
diplômé ?
L. R. : Contrairement à Benoît, je
n’ai pas créé ma propre société.
Tout est parti d’une rencontre, à
Montréal, avec les créateurs de la
marque de vêtements pour enfants
Deux par Deux. Au fil de nos échanges, nous sommes tombés d’accord sur le projet de lancement
d’une boutique en France, dont je
suis aujourd’hui responsable.
B. R. : C’est une idée que nous
avons eue à deux. Aurélien Poncin
et moi étions dans la même promo-
l Laëtitia Ramus, 26 ans, respon-
l Benoît Ramus, 27 ans, dirigeant
sable de la boutique Deux par Deux.
de Boatiful.
tion à l’ESC ; nous sommes devenus amis grâce à notre passion
commune pour le nautisme. Au
cours de l’année supplémentaire
que nous avons faite en section
entrepreneuriat, nous avons travaillé sur un concept qui réunirait
une boutique en ligne et un espace
de conseil autour de l’univers
marin. La société Netocéan est née
en avril 2006, suivie d’un site
Internet, réalisé par X-Prime, en
décembre. L’ouverture de la boutique, rue Fourbastard, s’inscrit dans
le prolongement du site web.
mière boutique en nom propre de
la marque. Elle n’a pas d’équivalent, même au Canada où le siège
de l’entreprise est situé.
C’est un gros challenge que d’essayer d’implanter une nouvelle
marque de vêtements pour enfants
(de 3 mois à 12 ans, ndlr) en France mais je pense qu’elle peut vraiment trouver sa place car elle est
très dynamique et se démarque de
ses concurrents par de jolies couleurs et une grande variété de tissus et de matières qui n’ont pas
échappé à nos premières clientes.
Pour l’instant, les retours sont très
bons.
B. R. : Lorsque le site a démarré,
fin 2006, 30 produits étaient réfé-
Quels objectifs vous êtesvous fixés ?
L. R. : Nous sommes ici dans la pre-
rencés dans la boutique en ligne ;
elle en compte aujourd’hui plus de
800, classés en six univers différents. Pour la boutique « physique », nous nous sommes donnés
un an avant d’arriver à l’agencement que nous souhaitons vraiment, avec plusieurs espaces distincts, dont une belle cave de
50 m² qu’il nous reste à aménager
pour exposer les très grandes
maquettes.
D’ici là, nous allons poursuivre le
référencement de nouveaux produits, en nous appuyant sur la boutique en ligne. L’idée n’est pas de
dupliquer celle-ci et ses 800 références mais plutôt de jouer la carte
de la complémentarité : Toulouse
n’est pas en bord de mer mais
beaucoup de ses habitants ont un
bateau qu’ils utilisent en période
estivale et dont ils rêvent toute
l’année. Boatiful a été conçu pour
tous les passionnés de la mer,
qu’ils soient marins ou pas.
Cette installation dans deux
boutiques voisines de la rue
Fourbastard n’est bien sûr
pas un hasard…
L. R. et B. R. : Non mais ça n’a
rien de stratégique non plus. L’opportunité s’est présentée d’occuper
deux boutiques – deux anciens
salons de coiffure – dans la même
rue : nous l’avons saisie en pensant
juste valoriser mutuellement nos
enseignes. Nous nous sommes
tous les deux lancés dans des projets ambitieux : les mener à bien
en famille est une vraie chance.
Propos recueillis
par Aline Gandy
SERVICES
Expansio. Optimiser le recours
aux aides publiques
Expansio, cabinet de conseil en financements publics.
Trouver le bon financement
l Fabrice
Benouel et Sophie
Guichard, dirigeants d’Expansio.
En France, il existe près de
750 dispositifs d’aides publiques aux entreprises, auxquelles il faut aussi ajouter
les aides européennes. Difficile alors de s’y retrouver ! Le
cabinet toulousain Expansio
accompagne les PME dans
leurs démarches.
Selon un rapport remis au Premier
ministre en 2006, au niveau national,
on peut estimer à près de 65 Mds¤
l’ensemble des aides publiques aux
entreprises, dont 90 % sont financées par l’État. Sur les 730 aides
nationales et les 22 européennes,
seules 6 % seraient utilisées. « Les
aides ne manquent pas mais il en
existe tellement que le chef d’entreprise a du mal à s’y retrouver et utilise généralement celles qu’il
connaît », explique Sophie Guichard,
codirigeante du cabinet Expansio. Un
constat qui l’a poussée avec son mari
Fabrice Benouel à créer il y a six mois
12
le
Avant de créer leur cabinet, tous
deux ont accompagné une centaine
de PME pour le compte d’une société
privée de financements publics et la
filiale d’un groupe bancaire spécialisé dans le développement à l’international des PME. Ainsi, ils se sont perfectionnés sur les aides à l’international (assurance prospection, Sidex,
etc) mais apportent leurs conseils sur
tout type d’aide publique. « Expansio
permet aux entreprises d’optimiser le
recours aux financements publics en
sous-traitant la recherche de l’aide et
le montage du dossier notamment »,
explique Fabrice Benouel. Il s’agit
d’abord de réaliser un audit de l’entreprise pour déterminer si elle est éligible à l’aide qu’elle souhaite débloquer. Cette étape effectuée, Expansio
détermine l’aide qu’il est intéressant
de déclencher et le moment opportun pour le faire. Le cabinet peut
aller jusqu’à rédiger le dossier. Enfin,
pour rassurer les dirigeants qui ont
souvent peur du contrôle fiscal, à chaque dossier sont joints tous les justificatifs nécessaires.
Le cabinet travaille avec le cabinet
montpelliérain Astrid, spécialisé dans
les actions de valorisation de la
recherche et notamment dans la
mobilisation du crédit d’impôt recherche ou de la mise en place du statut
de jeune entreprise innovante. Les
deux dirigeants envisagent de recruter un chef de projet au deuxième
semestre 2009 et de se développer
sur Paris.
M. L.
Tél. : 05.67.73.18.08
www.expansio.eu
journal des ENTREPRISES
Le créateur du mois
Rugby Horyson.
Un site pour transformer l’essai
Les perspectives
Afin d’éviter la case chômage aux
joueurs de rugby amateurs et professionnels, William Botteldoorn a créé un
site qui met en relation joueurs, entraîneurs et clubs.
Le créateur
Avec vingt ans de pratique du rugby
à son actif, William Botteldoorn
connaît bien le monde de l’ovalie.
C’est dans le Gers, là où il est né,
qu’il fait ses premières armes. Il commence à jouer dans l’équipe de Fleurance pour finir dans celle de LombezSamatan. En parallèle, il occupe la
fonction de commercial dans plusieurs sociétés avant de se fixer dans
un cabinet financier de rachat de crédit.
L’idée
Depuis près de quinze ans, William
Botteldoorn a l’idée d’aider les
joueurs de tous niveaux qui, confrontés à des accidents de la vie, sont obligés d’abandonner le rugby, souvent
seule source de revenus. « J’ai trop
souvent vu des joueurs blessés qui,
n’ayant pas de profession à côté, perdent tout », explique-t-il. De plus,
depuis 2005, le Top 16 devenu Top
14, près de 50 joueurs se sont retrouvés en Pro D2, poussant de facto un
nombre plus important de joueurs en
Fédérale 1, le niveau inférieur. Et laissant aussi au passage quelques-uns
d’entre eux sur la touche...
En août 2007, au moment de la coupe du monde, l’idée est mûre et bien
cadrée, il peut lancer le premier site
qui met en relation joueurs, entraî-
Vendredi 6 février 2009
l William Botteldoorn, dirigeant de Rugby Horyson.
neurs et clubs. Après s’être inscrits
gratuitement sur rugby-horyson.com,
ils peuvent passer leur annonce.
Le concept
Aujourd’hui plus de 650 joueurs (dont
12 à 15 % de professionnels), 330
clubs et près de 100 entraîneurs sont
inscrits. « Ce n’est pas un site agent.
C’est le club et le joueur qui entrent
directement en contact, sans intermédiaire », explique-t-il. En plus de cette mise en relation, le site propose un
annuaire de tous les clubs français
(soit 1.875 équipes dont 30 professionnelles) regroupés en 27 comités
régionaux. La place est également
donnée aux arbitres, interviewés sur
les nouvelles règles par Philippe
Benetton, commentateur sur Eurosport.
Les atouts
En plus d’être « l’ANPE du rugby »,
William Botteldoorn est équipementier. Il vend sa marque Rugby
Horyson Equipment et distribue la
marque néo-zélandaise Canterbury
auprès des clubs de Fédérale 1 et Pro
D2. « Une quinzaine de joueurs d’élite 1 sont habillés en Canterbury par
Rugby Horyson », se réjouit-il. De
plus, l’année dernière, il a lancé le kit
Premium (maillot, short et chaussettes unis estampillés du blason du
club) et le kit Millenium (le club peut
personnaliser maillots, shorts et
chaussettes), tous deux à moins de
50¤. « Nous voulions toucher les
petits clubs qui n’ont pas beaucoup
de budget. En 2007, nous avons équipé une cinquantaine de clubs », poursuit-il.
« Que des joueurs restés sur le carreau trouvent des clubs amateurs, telle est ma priorité », assure William
Botteldoorn. « Il y a des joueurs professionnels qui arrivent en fin de carrière et qui feront le bonheur d’un
club de Fédérale 1, 2 ou 3. Grâce au
site, environ 43% de joueurs ont trouvé un club cette année », poursuit-il.
En février, les joueuses auront aussi
accès au site.
Il souhaite également développer son
activité d’équipementier. « Environ
200 clubs ont montré un intérêt pour
notre offre. Cela représente 12% du
marché. Il s’agit pour nous d’équiper
à terme tous les clubs amateurs »,
explique William Botteldoorn. Pour ce
faire, en septembre, il pense embaucher une dizaine de commerciaux.
« L’ancien ailier du Stade toulousain,
David Berty est venu me solliciter. À
l’époque, il jouait dans le Top 16 et
du jour au lendemain il avait quitté la
compétition sans raison apparente. Il
m’a alors expliqué qu’il était atteint
de la sclérose en plaques ». Touché
par l’histoire de ce joueur, William
Bottledoorn décide de s’impliquer
dans cette cause. Fin juin, quand la
saison sera terminée, il prévoit d’organiser un événement pour sensibiliser
les joueurs et les entreprises à la
reconversion et à la maladie. Lors de
cette manifestation, aura lieu notamment une vente aux enchères de
maillots de joueurs professionnels.
Marie Lepesant
www.rugby-horyson.com