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COMMERCE ET ARTISANAT Anne et Valentin. La marque de lunettes s’attaque au Brésil tes n’ira qu’à quelques personnes », précise-t-il. En France, la marque est vendue chez 150 opticiens (on en compte environ 10.000 dans l’Hexagone). Anne et Valentin possède deux boutiques en propre, l’une à Toulouse et l’autre à Paris depuis 2001. Mission: export l Christophe Gilabert. Déjà vendue dans une dizaine de pays, la marque toulousaine de lunettes Anne et Valentin souhaite conquérir les marchés brésiliens, chinois et indiens d’ici à 2010. Opticiens à Toulouse depuis 1981, Anne et Alain Valentin décident de créer leur propre marque en 1997. Leur griffe Anne et Valentin est facilement reconnaissable. « Porter des lunettes doit être un plaisir. Notre marque est orientée vers l’affect. Les formes non consensuelles et les couleurs que nous choisissons donnent de l’énergie au visage. Le client doit trouve une monture en cohérence avec sa personnalité », explique Christophe Gilabert, directeur général d’Anne et Valentin depuis fin 2007. Alors que la mode est à surcharger les branches ou à faire disparaître les montures, la griffe toulousaine se démarque. « Quand les designers dessinent des montures avec Anne Valentin, la directrice artistique, ils font des partis pris. Chaque paire de lunet- Dès 1998, Anne et Valentin se positionne sur trois marchés, toujours phare pour la marque aujourd’hui : les États-Unis, le Japon et l’Europe (le Benelux, au départ). Vendues chez près de 80 opticiens au Japon (250 aux États-Unis), les lunettes Anne et Valentin sont différentes de celles créées pour les Européens, les Japonais ayant un morphotype spécifique. En novembre dernier, Christophe Gilabert a été contacté par la CCI qui lui a proposé de participer à une mission économique au Brésil, organisée en partenariat avec le Club France-Brésil, présidé par JeanLucien Cabirol. « J’avais déjà trois clients au Brésil. Lors de cette mission, j’ai pu les rencontrer et également en gagner un quatrième. Je suis entré en contact avec un distributeur, qui devrait distribuer notre marque cette année », se réjouit Christophe Gilabert. Anne et Valentin bénéficie de l’assurance prospection, ce qui lui permet de financer un déplacement sur un salon fin février à Shanghai. Il pense également aller en Inde en mai-juin mais avant cela, la mission économique sur place va sélectionner pour lui des opticiens et distributeurs. M. L. Tél. : 05.34.50.16.01 www.anneetvalentin.com L. et B. Ramus. Le commerce une histoire de famille Début décembre, rue Fourbastard à Toulouse. Deux nouvelles boutiques viennent d’ouvrir leurs portes à une semaine d’intervalle. La première Boatiful - est tenue par Benoît Ramus, 27 ans, la seconde - Deux par Deux - par sa sœur, Laëtitia, d’un an sa cadette. Quels sont vos parcours respectifs ? Laëtitia Ramus : J’ai travaillé un an et demi chez Art of Wines, une société créatrice d’événements autour du vin. Ce premier poste, je l’ai décroché en 2007, peu de temps après avoir obtenu mon diplôme à l’ESC Toulouse. J’y ai suivi un programme universitaire en trois ans, dont une année à Aberdeen, en Écosse. Benoît Ramus : Je suis moi aussi diplômé de l’ESC Toulouse depuis 2005, après un cursus de trois ans dont une année à l’étranger, au Canada précisément. Comment décide-t-on de se lancer dans la création d’entreprise lorsque l’on est jeune diplômé ? L. R. : Contrairement à Benoît, je n’ai pas créé ma propre société. Tout est parti d’une rencontre, à Montréal, avec les créateurs de la marque de vêtements pour enfants Deux par Deux. Au fil de nos échanges, nous sommes tombés d’accord sur le projet de lancement d’une boutique en France, dont je suis aujourd’hui responsable. B. R. : C’est une idée que nous avons eue à deux. Aurélien Poncin et moi étions dans la même promo- l Laëtitia Ramus, 26 ans, respon- l Benoît Ramus, 27 ans, dirigeant sable de la boutique Deux par Deux. de Boatiful. tion à l’ESC ; nous sommes devenus amis grâce à notre passion commune pour le nautisme. Au cours de l’année supplémentaire que nous avons faite en section entrepreneuriat, nous avons travaillé sur un concept qui réunirait une boutique en ligne et un espace de conseil autour de l’univers marin. La société Netocéan est née en avril 2006, suivie d’un site Internet, réalisé par X-Prime, en décembre. L’ouverture de la boutique, rue Fourbastard, s’inscrit dans le prolongement du site web. mière boutique en nom propre de la marque. Elle n’a pas d’équivalent, même au Canada où le siège de l’entreprise est situé. C’est un gros challenge que d’essayer d’implanter une nouvelle marque de vêtements pour enfants (de 3 mois à 12 ans, ndlr) en France mais je pense qu’elle peut vraiment trouver sa place car elle est très dynamique et se démarque de ses concurrents par de jolies couleurs et une grande variété de tissus et de matières qui n’ont pas échappé à nos premières clientes. Pour l’instant, les retours sont très bons. B. R. : Lorsque le site a démarré, fin 2006, 30 produits étaient réfé- Quels objectifs vous êtesvous fixés ? L. R. : Nous sommes ici dans la pre- rencés dans la boutique en ligne ; elle en compte aujourd’hui plus de 800, classés en six univers différents. Pour la boutique « physique », nous nous sommes donnés un an avant d’arriver à l’agencement que nous souhaitons vraiment, avec plusieurs espaces distincts, dont une belle cave de 50 m² qu’il nous reste à aménager pour exposer les très grandes maquettes. D’ici là, nous allons poursuivre le référencement de nouveaux produits, en nous appuyant sur la boutique en ligne. L’idée n’est pas de dupliquer celle-ci et ses 800 références mais plutôt de jouer la carte de la complémentarité : Toulouse n’est pas en bord de mer mais beaucoup de ses habitants ont un bateau qu’ils utilisent en période estivale et dont ils rêvent toute l’année. Boatiful a été conçu pour tous les passionnés de la mer, qu’ils soient marins ou pas. Cette installation dans deux boutiques voisines de la rue Fourbastard n’est bien sûr pas un hasard… L. R. et B. R. : Non mais ça n’a rien de stratégique non plus. L’opportunité s’est présentée d’occuper deux boutiques – deux anciens salons de coiffure – dans la même rue : nous l’avons saisie en pensant juste valoriser mutuellement nos enseignes. Nous nous sommes tous les deux lancés dans des projets ambitieux : les mener à bien en famille est une vraie chance. Propos recueillis par Aline Gandy SERVICES Expansio. Optimiser le recours aux aides publiques Expansio, cabinet de conseil en financements publics. Trouver le bon financement l Fabrice Benouel et Sophie Guichard, dirigeants d’Expansio. En France, il existe près de 750 dispositifs d’aides publiques aux entreprises, auxquelles il faut aussi ajouter les aides européennes. Difficile alors de s’y retrouver ! Le cabinet toulousain Expansio accompagne les PME dans leurs démarches. Selon un rapport remis au Premier ministre en 2006, au niveau national, on peut estimer à près de 65 Mds¤ l’ensemble des aides publiques aux entreprises, dont 90 % sont financées par l’État. Sur les 730 aides nationales et les 22 européennes, seules 6 % seraient utilisées. « Les aides ne manquent pas mais il en existe tellement que le chef d’entreprise a du mal à s’y retrouver et utilise généralement celles qu’il connaît », explique Sophie Guichard, codirigeante du cabinet Expansio. Un constat qui l’a poussée avec son mari Fabrice Benouel à créer il y a six mois 12 le Avant de créer leur cabinet, tous deux ont accompagné une centaine de PME pour le compte d’une société privée de financements publics et la filiale d’un groupe bancaire spécialisé dans le développement à l’international des PME. Ainsi, ils se sont perfectionnés sur les aides à l’international (assurance prospection, Sidex, etc) mais apportent leurs conseils sur tout type d’aide publique. « Expansio permet aux entreprises d’optimiser le recours aux financements publics en sous-traitant la recherche de l’aide et le montage du dossier notamment », explique Fabrice Benouel. Il s’agit d’abord de réaliser un audit de l’entreprise pour déterminer si elle est éligible à l’aide qu’elle souhaite débloquer. Cette étape effectuée, Expansio détermine l’aide qu’il est intéressant de déclencher et le moment opportun pour le faire. Le cabinet peut aller jusqu’à rédiger le dossier. Enfin, pour rassurer les dirigeants qui ont souvent peur du contrôle fiscal, à chaque dossier sont joints tous les justificatifs nécessaires. Le cabinet travaille avec le cabinet montpelliérain Astrid, spécialisé dans les actions de valorisation de la recherche et notamment dans la mobilisation du crédit d’impôt recherche ou de la mise en place du statut de jeune entreprise innovante. Les deux dirigeants envisagent de recruter un chef de projet au deuxième semestre 2009 et de se développer sur Paris. M. L. Tél. : 05.67.73.18.08 www.expansio.eu journal des ENTREPRISES Le créateur du mois Rugby Horyson. Un site pour transformer l’essai Les perspectives Afin d’éviter la case chômage aux joueurs de rugby amateurs et professionnels, William Botteldoorn a créé un site qui met en relation joueurs, entraîneurs et clubs. Le créateur Avec vingt ans de pratique du rugby à son actif, William Botteldoorn connaît bien le monde de l’ovalie. C’est dans le Gers, là où il est né, qu’il fait ses premières armes. Il commence à jouer dans l’équipe de Fleurance pour finir dans celle de LombezSamatan. En parallèle, il occupe la fonction de commercial dans plusieurs sociétés avant de se fixer dans un cabinet financier de rachat de crédit. L’idée Depuis près de quinze ans, William Botteldoorn a l’idée d’aider les joueurs de tous niveaux qui, confrontés à des accidents de la vie, sont obligés d’abandonner le rugby, souvent seule source de revenus. « J’ai trop souvent vu des joueurs blessés qui, n’ayant pas de profession à côté, perdent tout », explique-t-il. De plus, depuis 2005, le Top 16 devenu Top 14, près de 50 joueurs se sont retrouvés en Pro D2, poussant de facto un nombre plus important de joueurs en Fédérale 1, le niveau inférieur. Et laissant aussi au passage quelques-uns d’entre eux sur la touche... En août 2007, au moment de la coupe du monde, l’idée est mûre et bien cadrée, il peut lancer le premier site qui met en relation joueurs, entraî- Vendredi 6 février 2009 l William Botteldoorn, dirigeant de Rugby Horyson. neurs et clubs. Après s’être inscrits gratuitement sur rugby-horyson.com, ils peuvent passer leur annonce. Le concept Aujourd’hui plus de 650 joueurs (dont 12 à 15 % de professionnels), 330 clubs et près de 100 entraîneurs sont inscrits. « Ce n’est pas un site agent. C’est le club et le joueur qui entrent directement en contact, sans intermédiaire », explique-t-il. En plus de cette mise en relation, le site propose un annuaire de tous les clubs français (soit 1.875 équipes dont 30 professionnelles) regroupés en 27 comités régionaux. La place est également donnée aux arbitres, interviewés sur les nouvelles règles par Philippe Benetton, commentateur sur Eurosport. Les atouts En plus d’être « l’ANPE du rugby », William Botteldoorn est équipementier. Il vend sa marque Rugby Horyson Equipment et distribue la marque néo-zélandaise Canterbury auprès des clubs de Fédérale 1 et Pro D2. « Une quinzaine de joueurs d’élite 1 sont habillés en Canterbury par Rugby Horyson », se réjouit-il. De plus, l’année dernière, il a lancé le kit Premium (maillot, short et chaussettes unis estampillés du blason du club) et le kit Millenium (le club peut personnaliser maillots, shorts et chaussettes), tous deux à moins de 50¤. « Nous voulions toucher les petits clubs qui n’ont pas beaucoup de budget. En 2007, nous avons équipé une cinquantaine de clubs », poursuit-il. « Que des joueurs restés sur le carreau trouvent des clubs amateurs, telle est ma priorité », assure William Botteldoorn. « Il y a des joueurs professionnels qui arrivent en fin de carrière et qui feront le bonheur d’un club de Fédérale 1, 2 ou 3. Grâce au site, environ 43% de joueurs ont trouvé un club cette année », poursuit-il. En février, les joueuses auront aussi accès au site. Il souhaite également développer son activité d’équipementier. « Environ 200 clubs ont montré un intérêt pour notre offre. Cela représente 12% du marché. Il s’agit pour nous d’équiper à terme tous les clubs amateurs », explique William Botteldoorn. Pour ce faire, en septembre, il pense embaucher une dizaine de commerciaux. « L’ancien ailier du Stade toulousain, David Berty est venu me solliciter. À l’époque, il jouait dans le Top 16 et du jour au lendemain il avait quitté la compétition sans raison apparente. Il m’a alors expliqué qu’il était atteint de la sclérose en plaques ». Touché par l’histoire de ce joueur, William Bottledoorn décide de s’impliquer dans cette cause. Fin juin, quand la saison sera terminée, il prévoit d’organiser un événement pour sensibiliser les joueurs et les entreprises à la reconversion et à la maladie. Lors de cette manifestation, aura lieu notamment une vente aux enchères de maillots de joueurs professionnels. Marie Lepesant www.rugby-horyson.com