Volume 1 numéro 2, Mars 2010

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Volume 1 numéro 2, Mars 2010
Volume 1, Numéro 2
Le
éacteur
« From the moment I picked your book up until I laid it down I was convulsed with laughter.
Someday I intend reading it. »
- Groucho Marx
Mot du
rédacteur
Ma domination
technique de
Publisher ne
connaît plus de
limites!
Maintenant que
j’ai découvert
comment
organiser mon
texte en
colonnes, les
autres journaux
n’ont qu’à bien se
tenir. J’imagine
que, si j’en mets
un nombre
suffisamment
grand, Le Devoir
va m’engager
comme
rédacteur.
En attendant cette
promotion qui ne
saurait tarder,
cher lecteur, j’ai
fait faire au
Réacteur, le
torchon qui rêvait
de devenir un
vrai petit journal,
un pas de plus
dans la bonne
direction. J’ai
effectivement
décidé de
sérieusifier le
contenu un tout
petit peu. Vous
allez donc avoir
droit à de la
politique et à une
critique de film.
Fini les articles
sur les jeux de
bière! J’espère
que vous ne vous
endormez pas
trop, parce que
ça va être
vraiment
ennuyeux! J’ai
aussi ajouté une
section bande
dessinée et, afin
de me conformer
aux exigences de
mon lectorat
féminin, un test
psychométrique.
À ce rythme-là,
d’ici cet été, c’est
un camelot qui va
vous amener Le
Réacteur
directement à la
maison! Vous
avez intérêt à lui
donner du
pourboire, parce
que ça risque
d’être moi de
toute façon.
Politique baccalauréatale
Bien que tout de même moins importante que la politique internationale, la politique bacaclauréatale mérite
néanmoins d’être couverte par toute publication sérieuse. Je vais quand même me permettre d’en parler ici...
Le Lundi 8 mars avait lieu la présentation des divers postes de l’AEGCH pour lesquels n’importe qui étudiant au
baccalauréat en génie chimique peut poser sa candidature. Une foule record de TROIS personnes intéressées était
présente, sous le regard attentif d’une escouade antiémeute dépêchée par la SQ pour l’occasion.
Avec les élections de l’exécutif de l’an prochain qui auront lieu lundi prochain, le 22 mars, à 12 h 30, il est
primordial d’informer le plus d’étudiants possible de la nature des postes qui s’offrent à eux. En voici donc une liste
exhaustive :
Président
Fixe les objectifs de l’AEGCH pour l’année de son
règne, dirige les réunions hebdomadaires de
l’exécutif et s’assure que tous les VP fassent leur part
pour rendre le monde meilleur. Le président a aussi
la mission de promouvoir les valeurs GCH et de
pourfendre les hérétiques qui ne s’y plient pas. Si
vous avez des bébés à faire embrasser, c’est l’homme
de la situation!
Trésorier
Cette personne garde un œil sur notre flux. Notre flux
monétaire, that is ! Il se doit de noter scrupuleusement
tout ce qui rentre et, surtout, tout ce qui sort de nos
coffres. Si des gens ont des items à se faire
rembourser en lien à l’organisation d’une activité de
l’AEGCH, c’est aussi à lui qu’il faut s’adresser. À partir
de l’année prochaine, le trésorier se chargera aussi
de coordonner les efforts de recherche de
commanditaires.
VP Externe
Siège au conseil administratif de l’AESGUL et y
défend les intérêts de l’AEGCH. Si des décisions
concernant la FSG ont à être prises, il vote selon la
volonté des étudiants du programme. Le VP externe
se doit aussi d’assister aux caucus de la CADEUL et de
nous rapporter les tout derniers développements des
affaires universitaires. En gros, c’est le lien entre les
étudiants en GCH et les grandes associations
étudiantes. Étant donné la pléthore de réunions
auxquelles il est attendu qu’il se présente, le VP
externe a généralement un horaire assez chargé. En
revanche, cette position permet d’être tenu au
courant de toutes les « grosses affaires » qui se
passent, faute d’un meilleur terme.
VP Comm
Cette personne s’occupe de diffuser les nouvelles
importantes et moins importantes à tous les étudiants
du baccalauréat. Le VP comm s’occupe aussi de
publiciser auprès de la communauté universitaire les
gros partys que GCH organise sporadiquement. À
partir de cet automne, le VP Comm aura aussi la
responsabilité de gérer notre beau site internet. Mad
skillz de photoshop un atout !
VP Socio
S’occupe d’organiser les partys qui ponctuent nos
sessions. Le but ultime du VP Socio est de faire que
tous ces inconnus assis autour de nous en classe
deviennent des chummys et des chumettes plutôt
que, well, des inconnus assis autour de nous en
classe.
VP Pédago
Organise les visites industrielles et s’occupe de
défendre les droits et intérêts des étudiants. Si vous
vous êtes fait enculer sans cérémonies à un examen,
c’est elle qui va vous régler ça (la note, pas les
difficultés à s’asseoir). Si des détails dans la structure
générale du baccalauréat en génie chimique ou dans
le déroulement d’un cours en particulier vous
préoccupent, le VP Pédago peut agir à titre de lien
entre vous et de plus hautes instances.
VP Festival
Cette personne tentera de son mieux de nous faire
finir mieux qu’avant-dernier au Festival des Sciences
et de Génie 2011.
Bang ! T’es mort ou je joue pu !
Durant la semaine de lecture, j’ai bien sûr tenté par tous les moyens de ne pas faire de lecture. Après m’être
fracassé la bouille dans trois ou quatre portes qu’il fallait TIRER plutôt que POUSSER, j’ai décidé qu’un strict
minimum s’imposait. Avant de me mettre à étudier furieusement le côté de toutes les boîtes de céréales du gardemanger, je me suis donné le droit de regarder un film : Heat, réalisé par Michael Mann. J’avais déjà vu le film, alors
je croyais que plus aucune surprise ne m’attendait lors de son visionnement. Imaginez la tronche que j’ai faite
lorsque, à quelque part entre la vingt-cinquième et la vingt-sixième minute, je me suis rendu compte que j’avais
une main dans mes culottes. Imaginez maintenant ma confusion (et ma déception…) lorsque j’ai réalisé que c’était
la mienne! Mais qu’est-ce que cette menotte pécheresse allait faire là? Avais-je été m’aventurer derrière les portes
battantes du club vidéo sans même m’en rendre compte? Étaient-ce les jeux de lumière sur la titinne de Robert
DeNiro qui me forçaient à me molester ainsi contre mon gré? Après mûres réflexions, ponctuées de larmes
alternativement de rage et de confusion, j’ai épiphanisé1! Heat est excellent à un point tel que les mots cessent
d’être efficaces et où seuls les attouchements ont encore du sens! Étant donné l’impossibilité de vous attoucher à
mon tour à travers le papier et, surtout, l’illégalité d’une telle manœuvre, je vais m’évertuer à distiller toute la
fantasticité de Heat en quelques mots.
Pour paraphraser Stanley Kubrick2 : « Heat is about manly men doing
a bunch of manly shit ». Le manly shit en question inclus, mais ne se
limite certainement pas à : voler des banques, tirer des guns de gros
calibre (rien en bas de 5.56x45mm), fourrer, conduire des autos qui
vont vite, sacrer et négliger sa famille. La prémisse est simple au
point d’en friser le retard mental : on suit les tribulations de
l’escouade des crimes graves du LAPD, dirigée par Vincent Hanna
(Al Pacino), qui traque une bande de voleurs sous la gouverne de
Manly shit : Al Pacino avec un FNC
Neil McCauley (Robert De Niro). Difficile pour un scénario de mieux
venir chercher l’enfant de quatre ans en moi sans parler de tortues ninjas. À ce narratif infantile vient se greffer une
incroyable richesse de sous-histoires qui illustrent toute la complexité de l’univers des policiers et de celui des
criminels. Une des plus grandes qualités du film est que peu de jugements de valeur y sont régurgités directement
au spectateur, mais qu’une tonne de questions y sont soulevées implicitement. En d’autres mots : les zones grises
1.
2.
Un verbe de mon cru, de l’anglais epiphany
Cette citation est complètement bidon
dans les agissements des protagonistes demeurent grises. Par exemple, bien que l’incroyable implication de
Vincent Hanna dans ses enquêtes ait des conséquences désastreuses sur ses proches, la question du bien-fondé de
cette négligence en regard de la lourdeur de son travail est soulevée et, surtout, laissée en suspens. Une autre
caractéristique frappante dans Heat vient renforcer cette neutralité morale. La grande majorité des nombreux
personnages qui meurent au cours du récit n’ont pas la chance, dans leur dernier râle, de se lancer dans un
émouvant soliloque et de dire toutes ces choses qu’ils n’ont jamais eu le courage de dire avant de se prendre trois
balles dans le chest. Quand quelqu’un reçoit une balle dans la tronche, il tombe, raide et, bien que ce ne soit pas
montré explicitement, se chie dessus, sans plus de cérémonie, étant donné que les balles ne s’arrêtent
certainement pas de siffler pour si peu. Bref, exactement comme le font les vrais humains quand ils se font vraiment
tirer dessus avec de vraies armes à feu dans la vraie vie. Il en revient donc au spectateur de juger s’il s’agit là d’une
perte tragique, d’un bon débarras ou d’un cadavre de plus sur la pile.
Le style visuel que Michael Mann a choisi d’adopter dans le film est un autre aspect marquant. C’est le même style
que l’on retrouvera plus tard tout au long de Collateral et dans plusieurs scènes de Miami Vice. L’accent est mis sur
deux éléments : les gris bleutés, rappelant l’acier, la nuit ou les deux, puis les grands espaces dénudés. Trois
décors sont particulièrement frappants à cet égard : la maison de McCauley, blanche, épurée et sans meubles, le
quartier général de l’escouade des crimes graves du LAPD, une grande salle en béton avec de minuscules fenêtres
qui lui confèrent des allures de bunker puis, finalement, les pistes de décollage de LAX, où ont été tournées les
derniers instants du film, alternativement ténébreuses puis éclairées par la lumière crue des lampes à vapeur de
mercure. La bande sonore, composée par Elliot Goldenthal, se fait plutôt discrète, ce qui est dommage étant donné
la capacité qu’on lui connaît à parfaitement fondre des compositions même très lourdes dans l’action, comme il
l’avait fait avec son travail sur Alien3 de David Fincher.
Si vous n’avez pas le courage de vous taper l’entièreté du film, un plutôt brutal deux heures et cinquante minutes, il
y au moins deux scènes que vous devez vous donner la peine de regarder. La première est celle où les
personnages de Pacino et De Niro vont prendre un café
ensemble. Pas de coquille ici : ils se retrouvent bel et bien face
à face, dans un resto! Ils en profitent même pour discuter des
motivations derrière leurs actions, des conséquences de leurs
modes de vie et s’avouent candidement l’un à l’autre qu’ils
n’hésiteront pas à appuyer sur la gâchette le moment fatidique
venu. Bien qu’il puisse sembler surréaliste qu’un policier et
l’homme qu’il cherche par tous les moyens à piéger restent
assis calmement l’un devant l’autre, mais il n’en est rien.
Puisque, à ce moment dans l’histoire, Vincent Hanna n’a pas de
preuve suffisante pour faire inculper McCauley, il ne lui est d’aucune utilité de l’arrêter. McCauley est parfaitement
au courant de ce fait et sait aussi qu’il ne peut rien tenter de trop extravagant qui pourrait entraîner son arrestation.
Le seul moyen qu’il leur reste donc d’avoir le dessus, c’est de chercher à entrer dans la tête de l’autre. Le contraste
énorme entre le caractère explosif de Hanna et la froideur de la contenance de McCauley se manifeste en une
tension qui ne s’explique pas : vous vous devez de regarder ce dialogue pour pleinement l’apprécier. L’autre scène
marquante est celle de la fusillade opposant les agents de l’escouade des crimes graves du LAPD à la bande de
McCauley juste au moment où ces derniers sortent d’une banque avec des poches de hockey pleines de billets. En
prévision de cette scène, Michael Mann a fait subir à tous les acteurs impliqués un entraînement de maniement
d’armes à feu élaboré par, Mick Gould et Andy McNab, deux ex-SAS. Puisuqe ces derniers ont aussi servi de
superviseurs techniques pour toutes les scènes d’action, les déplacements de la bande de McAuley, prise en
souricière, sont aussi chorégraphiés d’une manière vraisemblable. L’aspect le plus frappant de cette scène
demeure cependant les effets sonores. Plutôt que d’utiliser des prises de son faites en studio comme c’est le cas
dans tous les films hollywoodiens, Mann a décidé de garder le son des blanks et, surtout, la réverbération de celuici sur la surface des gratte-ciels du centre-ville. L’atmosphère ainsi créée est terrifiante. Le son des premiers coups
de feu tirés diffère tellement de ce à quoi on est habitués qu’il y a une sorte de malaise qui s’en suit. Ainsi, le
spectateur se sent exactement comme les nombreux citoyens se retrouvant bien malgré eux sur les lieux de
l’affrontement. La présence de ces civils, d’ailleurs, est exploitée tout au long de la fusillade puisque, en plus
d’avoir à poursuivre les fuyards, Vincent Hanna doit s’efforcer à tout prix de nullifier les dommages collatéraux. Il
manque ainsi plusieurs occasions de neutraliser McAuley, ce qui colle parfaitement avec la réalité du travail de
policier. Donc, en plus de servir de scène d’action et d’en être une des plus parfaitement exécutées qu’il m’ai été
donné de voir, la fusillade vient aider à analyser le jeu entre les policiers et les criminels. Et je n’utilise pas le mot
« jeu » à la légère! N’oublions pas que Heat reste, dans l’essence, une grosse partie de « police-voleurs » sur grand
écran. Contrairement aux autres films basés sur cette histoire, Heat en fait une exploitation intelligente et,
techniquement, hautement raffinée. Voilà donc pourquoi ma main s’est retrouvée là où elle s’est retrouvée.
3.
Ceci n’est pas une référence de bas de page, seulement la manière
dont le titre du troisième volet de la série Alien est sensé s’écrire.
Bandes déssinées
Vin et fromage
Les bandes dessinées sont aux journaux étudiants ce que l’air
est aux sacs de chips ! Bien que celle-ci soit en néerlandais,
elle se passe de traduction.
Le mardi 30 mars 2010, dès 18 h 30, les choses vont
se passer à fond. Tout va devenir vrai pour quelques
instants dans la cafeteria du pavillon Paul-Comtois .
Ce sont les représentants qui trafiquent les billets,
t’entends. 15 $ pour les GCH et les GAL, 20 $ pour les
autres. Les connexions se font. Le conseil que je peux
vous donner en tant que gangster : mettez vos robes,
vos complets et vos brille-brilles, t’entends! Tu n’as
pas l’intention de venir, petit fanatique de merde?
Calotte sur ta bouche! BRRRAT!
Je tiens, en mon nom personnel et en celui de toute
l’équipe du Réacteur, à remercier Roi Heenok,
véritable croisé de la langue française, pour cet
éloquent reportage sur le Vin et fromage qui
approche à grands pas.
Cabane à sucre
Contrairement à ce que voulaient certaines rumeurs qui
circulaient la semaine passée, c’est le dimanche 11 avril
2010 qu’aura lieu le doublement traditionnel party cabane à
sucre GCH. Les billets seront bientôt entre les mains de vos
représentants d’année, qui se feront un plaisir de vous en
donner un contre 15 $. La cabane à sucre qui aura le
déplaisir de nous recevoir se situe en Beauce et fonctionne
selon une formule «apportez votre alcool». Afin de
maximiser votre plaisir tout en minimisant votre empreinte
carbonique, vous pourriez commencer immédiatement à
organiser le covoiturage.
Test psychométrique
Quand quelqu’un vous parle de Fourier, vous pensez
immédiatement à :
A)
B)
C)
Une forme de socialisme et/ou au féminisme
Une transformée intégrale faisant passer une fonction
complexe d’une variable réelle d’un espace de temps
à un espace de fréquence
Fourrer
Si vous avez répondu une majorité de A :
vous étudiez en sciences humaines
Le Réacteur se cherche des
collaborateurs
Pour l’instant, le Réacteur est écrit, comme
l’intégral de Shakespeare l’a été, par un nombre
très grand, mais fini et dénombrable de singes
dactylographiant au hasard. Bien que la quantité de
textes parmi lesquels j’ai à faire une sélection soit
incroyable, la qualité n’est pas toujours au rendezvous. C’est pourquoi j’enjoins tous ceux et celles
qui pourraient vouloir écrire un ou plusieurs
articles pour le compte du Réacteur de ne plus
hésiter un instant et de le faire. Vos articles peuvent
traiter d’absolument n’importe quoi! En panne
d’inspiration, j’ai déjà rédigé une page complète à
propos de ce que je faisais juste avant de
commencer à écrire. Du moment que je ne risque
aucunes représailles en justice, je le publierai. La
publication d’un article ne vous engage en aucun
cas à en produire d’autres dans un futur même
lointain. Vous n’êtes même pas obligés de
m’avertir à l’avance de votre intention de me
fournir un de vos chefs-d’œuvre. Envoyez-moi en
tout simplement une copie à
[email protected]
Au plaisir de faussement m’attribuer vos écrits
-Julien Côté
Si vous avez répondu une majorité de B :
vous êtes un physicien
Remerciements spéciaux
Si vous avez répondu une majorité de C :
vous êtes un ingénieur. Bravo !
Moi-même
Les singes
Satan