Déjeuner-débat du Cercle Côte d`Opale Synergie autour du digital

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Déjeuner-débat du Cercle Côte d`Opale Synergie autour du digital
Mardi 1er avril 2014
Economie
11
Déjeuner-débat du Cercle Côte d’Opale Synergie autour du digital
Quand la Côte d’Opale lorgne avec envie
sur les nouvelles technologies
Hier le Cercle Côte d’Opale
Synergie organisait un débat
autour du digital et des nouvelles
technologies qui pourraient
bouleverser notre quotidien à
plus ou moins court terme…
Autant d’exemples évoqués par
Thierry Happe, cofondateur de
Netexplo, que la Côte d’Opale
regarde avec envie.
La Côte d’Opale a mis les deux
pieds dans le numérique. Les
flashs crépitent devant Nao, le
robot humanoïde autonome et
programmable. L’imprimante
3D n’est pas en reste. JeanMarc Puissesseau reçoit des
mains de Dominique Chuffart,
qui pilote la mission SNCF Développement à Calais, un minihôtel de ville de Calais fabriqué
à partir d’une imprimante
3D. Présentée hier, elle a attiré
le regard de nombreux curieux, élus et entrepreneurs.
La Côte d’Opale en disposera
bientôt d’une dans le FabLab,
laboratoire de fabrication qui
mettra à disposition des particuliers une série d’outils pilotés par ordinateur pour fabriquer des objets de toute sorte.
Il devrait être lancé au cours du
Le robot Nao a été très populaire hier lors du déjeuner-débat.
deuxième semestre. Tektos Business Club qui a récemment
remporté un appel à projet national attend que l’Etat débloque les fonds. John Lewis, président de Tektos, précise qu’il
a entre quatre et cinq start-up
qui ont absolument besoin du
FabLab pour se lancer.
Fabriquer ses propres
pièces détachées
Thierry Happe, cofondateur du
forum Netexplo qui s’intéresse
aux innovations digitales à
l’échelle mondiale, a expliqué
hier combien le FabLab pourrait transformer la vie des Opa-
liens. Dans le domaine médical
notamment où « des prothèses ont déjà été fabriquées »,
par le biais de ces machines.
Dans le domaine de l’automobile encore où il sera peut-être
possible à plus ou moins court
terme de fabriquer soi-même
des pièces détachées à partir
d’un modèle d’objet. « Aux
Etats-Unis, c’est très en vogue.
Pour le client, l’avantage, c’est
de pouvoir imprimer lui-même
sa pièce et de la transformer à
son goût. Pour l’entreprise qui
était auparavant obligée de
stocker des pièces vieilles de
plusieurs années, ça représente un gain énorme. »
Thierry Happe a également insisté sur d’autres innovations
intéressantes qui ont beaucoup impressionné les élus et
entrepreneurs de la Côte
d’Opale : citons Withings, une
société française qui conçoit
des objets connectés, ou l’application Cafe Amazon Drive
Awake, qui peut détecter si le
conducteur s’endort ou non, et
l’alerter par un signal audio
fort, avant de lui indiquer le
café Amazon le plus proche.
Et le cofondateur de Netexplo
de lancer : « Demain peut-être
qu’une start-up calaisienne
sera à la pointe de l’innovation
et rivalisera avec la bande
Gafa (Google, Appel, Facebook, Amazon) ! »
J.P.
Thierry Happe est cofondateur de Netexplo
« Le numérique n’est ni bon, ni mauvais,
tout dépend de ce qu’on en fera »
Thierry Happe est le cofondateur du forum Netexplo qui a
récompensé ce week-end les
start-up les plus innovantes
dans le monde. Invité par
SNCF Développement au déjeuner-débat organisé par le
cercle Côte d’Opale Synergie,
ses apparitions se font rares. Il
estime que la démarche de la
Côte d’Opale va dans le bon
sens.
Pourquoi ce déjeuner-débat
autour des nouvelles
technologies ?
« Le numérique, c’est un enjeu
économique et social majeur
qui a déjà commencé à bouleverser le quotidien des entreprises, mais aussi des citoyens, et qui le fera encore de
façon beaucoup plus importante dans un futur extrêmement proche. SNCF Développement m’a contacté depuis de
nombreux mois pour intervenir et parler de l’influence des
nouvelles technologies numériques ; j’ai bien évidemment accepté et eu plaisir à intervenir
dans un territoire qui bouge. »
Quelle image avez-vous de la
Côte d’Opale en terme
d’implication au niveau du
numérique ?
« J’aime beaucoup l’expression du président de la CCICôte d’Opale Jean-Marc Puissesseau qui parle de territoire
d’intelligences. C’est exactement ça. La Côte d’Opale doit
se battre pour construire le territoire numérique de demain
avec ses jeunes, mais aussi
avec la chambre de commerce, les élus locaux, les
grandes entreprises, les entrepreneurs, etc. La question,
c’est comment j’attire les talents et comment j’associe les
différentes compétences pour
développer le territoire. »
Que pensez-vous des
initiatives qui ont été prises
par le territoire ?
« L’arrivée de Tektos, via SNCF
Développement, est une excellente chose, tout comme le développement des start-up, le
FabLab, tout cela va dans le
bon sens. Les élus de la Côte
d’Opale ont compris que le
monde de demain passerait
par le numérique. C’est
d’ailleurs inscrit dans le projet
de territoire de la CCI Côte
d’Opale. Le territoire ne manque pas d’atouts. »
Quels sont-ils selon vous ?
« Calais se trouve au carrefour
de plusieurs grandes villes
européennes comme Londres,
Paris ou Bruxelles. Alors que
les métropoles sont complètement saturées, il y a la possibilité à Calais pour de jeunes entreprises de s’implanter et de
se développer en profitant
d’une bonne qualité de vie. Ce
sont des atouts qui peuvent séduire de nombreux entrepreneurs à condition d’avoir les appuis qu’il faut derrière. »
Les questions qui vous
ont été posées abordent
la plupart du temps le
numérique sous un angle
négatif : le problème de
la vie privée, du partage
des données, etc. Cela
vous étonne-t-il ?
« Pas vraiment en réalité. C’est
une question extrêmement anxiogène et aussi une question
générationnelle. La réponse réside dans la faculté des entrepreneurs à développer des projets qui mettent en avant le
côté intelligent de l’innovation
proposée. Si le consommateur
y trouve son compte, c’est gagné ! C’est une question d’équi-
Thierry Happe, cofondateur de Netexplo.
libre et de transparence aussi.
On l’a vu avec l’exemple des
Google Glass. De prime
abord, le projet semble fabuleux : on a là un système qui
va nous permettre de voir le
monde autrement, de photographier, d’acheter des places
de concert, de vérifier son
agenda, d’engager une
conversation vidéo avec quelqu’un, etc. depuis une paire
de lunettes. D’un autre côté,
certains pointent du doigt le risque et la tentation pour Google, qui a la plus grosse régie
de publicité du monde, de faire
du placement de produits.
Face à la puissance de ces
outils numériques, quelles
sont les limites ? Mais le numérique n’est ni bon, ni mauvais.
Tout dépend de ce qu’on en
fera. »
J.P.
Réagissez sur http://www.nordlittoral.fr
CA11.

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