et tourisme balistique aux USA
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et tourisme balistique aux USA
K KN NO OB BC CR RE EE EK KR RA AN NG GE E ((K KC CR R)) :: O OR RA AG GE ESS D DE E PPL LO OM MB B E ET TT TO OU UR RIISSM ME EB BA AL LIISST TIIQ QU UE EA AU UX XU USSA A.. Par Xavier BARISIEN. Tout chrétien doit accomplir un pèlerinage au moins une fois dans sa vie (Rome, Compostelle, Jérusalem), tout musulman doit quant à lui se rendre à La Mecque et Médine, et ainsi de suite. Pour nous tireurs sportifs à la recherche de sensations rares, le voyage initiatique passe par Knob Creek, bourgade paisible du Kentucky (15ème Etat des Etats-Unis, au dessus du Tennessee, en dessous de l’Ohio), dotée d’un « stand » de tir de plusieurs centaines d’hectares où a lieu deux fois par an ce qui est désigné comme le plus grand festival d’armes automatiques du monde, le Knob Creek Range gun show dit « KCR » en abrégé, ouvert au public. Un rapide tour sur le net vous apprendra que d’autres shows existent aussi ailleurs aux USA– Oklahoma, Minnesota…-, mais apparemment pas de cet ampleur. Aussi, munis de nos bâtons de pèlerins et de bonnes protections auditives, deux camarades tireurs français, l’un du stade niortais, l’autre du revolver club de Woippy (57) sont allés s’aventurer dans ce lieu de plaisirs prohibés en France, où culture et réglementation des armes ne permettraient pas de tels événements inouïes vus de nos pupilles européennes. Dans l’Amérique de tous les excès ou de toutes les libertés selon le point de vue que l’on adoptera, cette manifestation est bien dans la lignée de la conquête de l’ouest et de la superpuissance « étasunienne », véritable nouvelle Rome impériale. Situé au sud ouest de Louisville, à une demi-heure de l’aéroport et dans une campagne tranquille, l’endroit est annoncé quelques kilomètres avant, une station service affichant même un panneau « welcome machine gunners »…. Quelques panaches de fumée annoncent au loin que les festivités ont commencé (carcasses de voitures cibles en train de brûler). Les trois jours de festival se déroulent dans un cadre boisé et champêtre, d’immenses parkings sur les pelouses de clairières et entre les bosquets accueillants des touristes bien particuliers : énormes pick-ups aux plaques minéralogiques très personnalisées (« viet nam vet », « full auto », « I’m the NRA », autocollants simulant des impacts de balles…) , remorques chargés de caisses de munitions, particuliers allant et venant avec fusils ou affût de mitrailleuse sur l’épaule. Quelques bus scolaires emmènent des écoliers au spectacle.Le camping du stand est déjà rempli, des drapeaux américains flottent encore plus nombreux que dans les villes et les campagnes, le temps est splendide et fait oublier la boue qui colle aux chaussures suites aux pluies de la semaine d’avant. L’organisation est efficace et sérieuse, malgré l’affluence, les bénévoles –pistolets au holster- régulant la circulation aux côtés de policiers dès la sortie de la highway 44. Les porteurs d’armes venus tirer voient leurs engins provisoirement neutralisés par un bracelet plastique rilsan à la culasse, lequel ne sera coupé que sur le pas de tir. De sympathiques magazines d’armes et militaria sont distribués, dont un exemplaire de la small arms review qui consacre sa couverture à un chanteur de rock à succès brandissant guitare étoilée et M16 dans un concert ! Passés les guichets et une fois acquittés les 10 dollars journaliers de droits d’entrée, nous prenons petit à petit la mesure de l’événement, déjà très sonore. Des carcasses de véhicules attendent dans un cimetière d’épaves leur tour d’être déchiquetées. Un gros canon de marine de la guerre de sécession allumé à la mèche fait feu à côté des rangées de mitrailleuses alignées sur 70 mètres, entrecoupées par un obusier court de 75 mm; le stand de location de lance-flammes attire les premiers curieux. Le ou plutôt les stands utilisent une géographie au relief propice à un tir en toute sécurité : le premier pas de tir consacré aux armes les plus lourdes, notamment à partir du calibre 50 , est un petit vallon de plusieurs centaines de mètres de profondeur bordé de 1 collines raides jouant le rôle de pare-balles, où après chaque passe de tir des engins de chantier tout terrain viennent renouveler les carcasses de voitures, bus, canots, congélateurs, bidons ou chauffe-eaux qui servent vaguement de cibles. Une immense halle d’une surface proche de celle du pavillon Baltard de Nogent sur Marne abrite une bourse aux armes, et le club possède aussi des hangars, une grosse armurerie et une guinguette qui donne rendez vous aux tireurs dès 7 h du matin pour le solide « brunch » américain , petit déjeuner salé et charcutier se rapprochant plus d’un repas de midi chez nous. Tous les 300 mètres, au même niveau ou en contrebas, d’autres espaces de tir thématiques se succèdent, à droite ou à gauche du chemin boueux utilisé par les quads à remorque qui promènent accessoires et tireurs chargés en un ballet incessant. Différents matches en parcours dédiés à tel ou tel type d’arme s’y déroulent, et les stands de locations d’armes automatiques ne désemplissent pas. Voici concrètement le déroulement du festival. Après le brunch et dès 9h, le stand lourd déchaîne son feu d’enfer toutes les heures de 9h à 19 h durant vingt minutes (ou plus selon l’humeur), sous les yeux du public agglutiné derrière le grillage de sécurité ou sur les gradins situés juste derrière. Les carcasses métalliques disposées sur le terrain se tordent, se déchirent, flambent, se déforment et deviennent méconnaissables sous des rafales de tous calibres qui soulèvent des nuages de terre et de poussière. Les propriétaires des armes ainsi que leurs invités vident chargeurs et caisses de munitions les uns après les autres, changent les canons fumants comme des locomotives et reprennent aussitôt. Les quelques pièces d’artillerie envoient un obus non explosif de temps à autre sur les plus grosses des carcasses, faisant subir aux poumons des spectateurs un léger blast. Les pauses de la journée sont mises à profit pour réapprovisionner et refaire des bandes dont les précieux maillons sont récupérés à cette fin avec des aimants. On tire à tout ce qui existe en termes d’armes à feu modernes post-poudre noire: Gatling de western à manivelle et cuivre, pistolets mitrailleurs Ppsh 41, MP 40, thompson etc, glocks rafaleurs avec crosse et chargeurs de 30 coups, tous les fusils d’assaut en service dans le monde munis de chargeurs simple ou de grande capacité, mitrailleuses lewis, schwarzlose, browning, fn herstal, minimi, MG 34 et 42, rpk, M60, affuts simples , doubles voir quadruples etc etc. Certaines comme la browning en calibre 50 voient même leurs canons raccourcis au niveau du manchon de refroidissement, pour accroître encore le bruit et la flamme. Ici, comme au Viet Nam ou en Irak, c’est moins la précision que l’effet de saturation et de terreur qui semble recherché ! On tire au Barret en 12.7 à la hanche, des femmes participent à la fusillade, des obèses voient leur excès pondéreux trembler en vaguelettes sous l’effet de leur crosse d’arme durant des rafales de 250 coups ininterrompues, et les mitrailleuses gatling d’hélicoptère (mais oui, la même que dans Predator et La chute du faucon noir !) mettent tout le monde d’accord sur leur suprématie en décibels : un bruit de tronçonneuse de 6000 coups/ minute couvre alors toutes les autres détonations durant 10 secondes, créant une véritable « tempête du désert » dans son rayon d’action. Le simoun retombé, on regarde ahuri le tas de douilles et de maillons qui forment des sortes de monticules – termitières sous l’engin et à côté. La caisse d’approvisionnement de ce modèle performant ne contient que mille coups, excusez du peu ! Un grand halo de chaleur entoure les canons de l’arme, comme un calorifère de terrasse de restaurant en hiver. La colline qui fait face est à ce point truffé de métal qu’en certains endroits les impacts se muent en une nuée d’étincelles. La séquence de tir terminée, close par un coup de sirène de brume, les volontaires ayant loué des lance-flammes – plaisir de riches audacieux à 195 dollars la séquence- s’en vont griller ce qui reste des épaves sous la conduite d’un expert qui les fait arroser dans le sens du vent, ça va sans dire. Des femmes s’y essayent, avec casque et combinaison en plus des 12 kilos de l’engin, le tout filmé par le reporter du KCR caméra à l’épaule. 2 La nuit, le spectacle continue (night & day service !), adapté au clair de lune. Les traçantes viennent arroser de leurs lueurs orangées ce grand tableau psychédélique et fouiller les nouvelles carcasses disposées sur le terrain, lesquelles ont été garnies de bidons d’essence et autres surprises flambées et explosives pour les tirs au but. Côté tireurs, les flashes de détonation de certaines armes comme la cal.50 raccourcie ou les gatlings agressent autant la rétine qu’un film manga japonais ultra agressif et font de cette scène un spectacle volcanien digne du Stromboli au meilleur de sa forme. Apocalypse now et Full metal jacket feraient presque pâlots à côté. Voir, c’est bien, participer c’est mieux, et c’est là un des intérêts du festival. Il y a en premier lieu les matchs individuels , c’est à dire des parcours de tir à cibles type gongs métalliques au fusil d’assaut, au fusil cal 12 à pompe ou semi-auto, au fusil à verrou (« bolt action »), et la jungle walk, la plus ludique, au pm dans la verdure. Il faut venir avec son arme, ou alors dans certains cas on vous prêtera un modèle Uzi de base. On peut en second lieu, et c’est là le plus intéressant, essayer dès le 2ème jour une quarantaine de modèles en full auto sur le stand « lower range » d’en bas dans un petit vallon, auprès de deux loueurs, puisque le stand lourd du haut ne loue qu’une browning 12.7 (25 cartouches pour 60 dollars) et une FN herstal , et ce dans des conditions moins propices aux photos vu l’encombrement. Chacun de ces deux philanthropes propose donc des modèles différents et non redondants entre eux, pour tous les goûts : Ingram M10, Thompson tous modèles, Sten, Uzi, Sterling, Valmet, AK 47, AKMS, FM bar, Fal, M14, M16 toutes versions, Heckler & Koch en fusils et pm, mitrailleuses PKR, Browning, MG 42, M60 etc (liste non exhaustive !), disponibles sur affuts ou tirables à la hanche selon formule. Ces expériences ne sont pas données – 30 dollars le chargeur et 55 dollars la bande de 50 cartouches de mitrailleuse- mais sont uniques pour nous tireurs français, et sans corvée de nettoyage. Des femmes et des enfants (taille requise d’1m35, comme pour un tour de montagnes russes !) participent aussi aux festivités. Une fois les billets verts encaissés, chargeurs et bandes sont confectionnés, et le propriétaire des armes vous explique brièvement le maniement et comportement de l’engin si celui-ci est particulier (la PKR russe relève moins qu’elle ne part vers la droite par exemple). La notion de cible est là encore plus vague qu’ailleurs : il est loisible de tirer à 100 m sur des résidus métalliques datant de la saison de tir dernière, de labourer le terrain devant soi, tirer sur le plan d’eau formé la semaine d’avant par la pluie, ou participer à l’abattage d’arbres à troncs conséquents sciés à coups de rafales quelques heures après, geste peu écologique mais qui semble participer à la régulation de la pousse forestière abondante des lieux. Entre nos règlements intérieurs de stands et ces pratiques particulièrement « cow boys », un monde de différences… Quelques mots sur la bourse aux armes. Il s’agit bien ici d’une bourse aux armes, réelles, surabondantes et non une bourse aux vieilles frusques, breloques et cartes postales comme chez nous sous ce même vocabulaire. Tout se vend et s’achète, de l’arme de poing custom gravée au canon antichar hotchkiss sur roues de 25 mm en passant par tous types de FM et mitrailleuses, des fusils antichar Boys et même trois FM Chauchat français de la 1ère guerre mondiale à 6000 dollars pièce en état de marche. Ceux qui connaissent cet engin et sa rareté en France même à l’état de neutralisé apprécieront. Des rateliers sans fin proposent toutes les versions imaginables des fusils d’assaut en crosses, longueur de canon, carcasses, optiques, teinte du métal et des garnitures (tous types de camouflages possibles). Un chariot dans une allée contenait à lui seul 228 (deux cent vingt huit, oui ce n’est pas une coquille, et ce n’était pas le seul) canons d’AR 15 neufs de tous types avec leurs garnitures, chambre et carcasse supérieure. Des particuliers se promènent fusils à la bretelle, un écriteau fiché dans le 3 canon mentionnant le prix de l’objet à vendre. De nombreux fusils en 12.7 ou similaires trônaient ici et là, avec leurs freins de bouche gros comme le poing, fidèles au slogan américain « big is beautiful ». Toutes sortes d’accessoires et souvenirs sont disponibles : chargeurs tambours pour ak 47 , glock ou AR 15, sangles et gilets tactiques, holsters, produits d’entretien, outils, pièces détachées ou match, kits de reconstruction, carcasses, coutellerie, affûts divers, optiques et montages très abordables, manuels d’instruction pour armes, autocollants, pannonceaux, cibles à tête de Ben laden ou Saddam Hussein, vêtements, vidéos et objets commémoratifs du KCR. Des palettes de caisses de munitions de tous calibres s’étalent et fondent au fur et à mesure de la journée. On ne vend pas en dessous de la caisse, unité de base, que l’on ne peut d’ailleurs pas acheter vide. Les prix des calibres courants (223, 308, 9mm, 45 acp) sont bien inférieurs à chez nous, presque de moitié, loi des grandes séries et consommation oblige. On peut trouver des cartouches rares, comme ces calibres 12 à fléchettes testées pendant la guerre du Viet nam. Les armes gadgets semblent être une tendance : des répliques de mitrailleuses browning à l’échelle 1/3, tirant réellement des bandes de …22 lr, avec accessoires et trépied à l’échelle, à un prix d’ailleurs supérieur à leur modèle de référence. De manière générale, l’arme longue prédomine, et curieusement les grandes marques traditionnelles telles que colt, ruger ou smith et wesson, n’exposent pas, laissant ainsi la place aux spécialistes du custom et des variantes comme DPMS panther arms, valkyrie arms, rock river arms, cobb manufacturing etc. On peut acquérir des armes rares dans des calibres confidentiels (et énormes, forcément) comme le pistolet du modèle de Bronson dans un de ses « Le Justicier de… ». Il faut toutefois s’ôter de l’esprit le cliché qui veut qu’ aux US on peut acheter n’importe quelle arme n’importe où. La législation américaine est très variable selon les Etats mais s’est globalement renforcée pour les armes de poing et les fusils d’assaut semi-auto, que l’on ne peut plus acheter immédiatement et sans contrôle d’identité. Les armes totalement automatiques quant à elles n’ont jamais été sous un régime libéral puisqu’elles sont soumises à une sévère réglementation. Les prix s’en ressentent : jusqu’à 30 000 dollars pour une Browning M2 en 12.7 ou une MG 42, et 270 000 pour la rotative minigun …. Les mêmes existent en version bridée semi auto pour le tiers de ces sommes. Ces coûts ne freinent apparemment pas tous les citoyens américains, ce qui nous vaut ce spectacle. La NRA, bien entendu, tient un stand, recueille des dons pour son lobbying, offre des autocollants à slogans chocs « It’s more than guns, it’s freedom !». Nous nous entretiendrons avec eux et ils prendront la mesure de notre misère armurière, nous félicitant au passage d’être venus de si loin. Autres distractions sur place: effectuer un tour d’hélicoptère aux couleurs de l’US Army pendant les phases de tir (à une altitude suffisante, pas en tant que cible et en dehors de l’axe des armes !) ; poser pour la photo avec une playmate à poitrine avantageuse, qui vous dédicacera un poster de l’armurier où elle s’affiche tout de court vêtue avec les fusils dernier cri de celui-ci (merci D.S.Arms inc pour ce gracieux interlude dans un monde de brutes !) ; ou bien encore pour une donation de 5 dollars au Patton Museum, se faire photographier déguisés en uniforme et armes 2ème guerre mondiale sur un half - track ou devant un pack 75 amenés par cette institution. Le KCR, c’est aussi une ambiance et des gens sympathiques. Garés hors de l’enceinte suite à l’engorgement des parkings pourtant immenses du KCR, nous fûmes embarqués par un pick-up d’afficionados à badge prioritaire, ravis de découvrir après coup qu’ils avaient chargés des frenchies. Dans ce pays, on a gardé un esprit pionnier ; la conversation peut être engagée facilement si l’on est bon anglophone et une fois habitué à ce terrible accent local si 4 loin de notre anglais scolaire, il y a de quoi bien échanger. Evidemment, la France dans ce festival à contexte pro-Bush a perdu de sa cote depuis la guerre avec l’Irak. Un certain étonnement à notre présence est marqué, et l’on se rend compte à l’oreille que le festival est essentiellement américain malgré son « world wide » proclamé, puisque nous n’aurons jamais entendu parlé aucune langue de notre continent durant ces trois jours ; il est vrai aussi que nous portions des protections auditives la moitié du temps. Qui dit Amérique dit aussi chauvinisme et religion viscérales ; une interruption de 10 minutes avec prières pour les boys US engagés en guerre et chant patriotique a été observée, figeant hommes et femmes sur place la main sur le cœur. Une caravane baptiste proposait à côté de la bourse la bonne parole en petites bandes dessinées avec une fresque édifiante posant la question « Will you spend Eternity with God or Satan ? ». Enfin, s’il vous reste quelques jours , il serait dommage de repartir sitôt le KCR clos sans avoir goûté à un peu plus d’Amérique tout en vous reposant les tympans. Signalons les centres d’intérêt suivants au Kentucky ou dans l’Ohio à moins de deux heures et demi de voiture de Louisville: - - - - - le musée Patton, gratuit et à quelques km du KCR, riverain de Fort Knox (dépôt d’or américain vu dans le James Bond Goldfinger, photographiable depuis l’autoroute) : musée de l’arme blindée US et souvenirs du Général Patton (ses célèbres colt à crosse d’ivoire). Saviez vous qu’il était passé par l’école de cavalerie française et qu’il a été 5ème aux jeux olympiques de 1912 en pentathlon moderne ? le musée dédié à la chevrolet corvette à Bowling Green vers le sud du Kentucky (possibilité de visiter la chaîne de montage de la plus célèbre voiture de sport américaine) ; le parc Dinosaur world, non loin : 100 dinosaures reconstitués en taille réelle, familial, ludique et kitsch ; les distilleries de bourbon dont le Kentucky est un des plus gros producteurs (le Four Roses, le Jim Beam etc) la ville de Frankfort : visite possible de la réplique du capitole, bâtiment civil imposant qui abrite le gouverneur du Kentucky et son administration avec l’Attorney general. Un musée de l’histoire militaire du Kentucky est aussi visitable dans cette ville. Il faut savoir que le Kentucky a été très disputé dans les deux camps lors de la guerre de sécession ; Louisville : encore un musée d’armes le Frazier arms museum , enrichi par un fonds d’armures britanniques ; un musée de la bate de base ball (signalé par une vraie bate de 19 m de haut en pleine ville), le renommé musée du derby et du cheval, car le Kentucky pratique intensivement l’élevage de chevaux pour les courses qui s’y organisent chaque année ; Trois parcs nationaux pour les amateurs de nature, grottes, canoë ; Nashville au Tennessee, juste en dessous du Kentucky : pour aller écouter de la vraie musique country dans ce lieu fréquenté par les idoles françaises de la chanson, renifler les mânes d’Elvis, voir la réplique du Parthénon grec avec une statue d’Athéna de 13 mètres ; Musée de l’US Air Force à Dayton dans l’Ohio : incontournable, gratuit qui plus est et passionnant, il n’est qu’à deux heures 30 de Louisville. En quatre énormes hangars vous découvrirez tous les avions US depuis les frères Whright jusqu’au B2 furtif, en passant par le B29 de Nagasaki, le B36, les prototypes, le SR 71, des missiles intercontinentaux, plusieurs avions 5 présidentiels Air Force One visitables dont celui dans lequel le corps de Kennedy était ramené de Dallas pendant que Johnson prêtait serment à bord. Comment y aller ? En pratique, pour aller au Kentucky, l’affaire n’est pas trop compliquée. Les agences de voyage ne pourront vous faire que la réservation d’avion et de voiture, donc autant s’organiser l’expédition soi-même pour s’éviter une inutile commission. Grâce à la magie d’internet, prenez vous minimum un mois à l’avance un billet d’avion aux bonnes dates Paris-Louisville (ce n’est pas du direct, il y a un changement pour un vol intérieur de Chicago à Louisville), ce qui vous coûtera pour ce vol sec une somme raisonnable de 3500 francs aller et retour. La location de voiture (plusieurs agences dans l’aéroport de Louisville) se paye également d’avance, tarif intéressant et voitures dépaysantes à gros moteurs et boîtes automatiques et/ou tiptroniques (il est possible de louer une Mustang ou un 4*4 pour à peine plus cher qu’une Focus). A 25 euros le plein, on peut rouler ! Restera les hôtels, qu’il est possible de réserver sans payer d’avance sur internet aussi. Le site du KCR donne de nombreuses références en la matière dans un rayon de 20 km. Les chaînes du genre Econolodge et Motel 6 sont à privilégier pour leurs prestations homogènes sur tout le territoire, à 50 dollars la nuit en moyenne et un bon confort. Chez Voyageurs du monde (VDM) à Paris, vous pourrez vous procurer une carte routière du Kentucky, bien pratique pour se planifier un grand circuit entre 1500 et 2000 km. N’oubliez pas le passeport en cours de validité à lecture optique obligatoire, et le permis de conduire international à solliciter (gratuit) auprès de votre Préfecture, le permis européen n’étant pas forcément admis par les policiers en cas de contrôle (incarcération possible en son absence, ça s’est déjà vu !). Lire attentivement tous les conseils de l’ambassade américaine, et les règles de conduite automobile différentes de chez nous et parfois surprenantes : pas de priorité à droite, possibilité de griller les feux rouges pour tourner à droite, emplacements des feux aux carrefours, limitations de vitesses différentes etc . Vérifiez auprès de l’ambassade et de votre préfecture que le visa n’aura pas été rendu obligatoire pour les Etats-Unis. Il est tout indiqué d’y aller à plusieurs pour diminuer les frais, et avec au moins un bon anglophone. Attention au contenu des bagages de soute comme de cabine, que l’on vous fera systématiquement ouvrir pour le moindre écho métallique de toute taille, surtout au retour : ont ainsi été examinés dans les nôtres les rasoirs électriques, matériel photographique et vidéo à faire fonctionner (syndrome Massoud ?), petite boîte de conserve, modèle réduit de voiture en métal etc car ça ne rigole pas aux US sur la sécurité aérienne. Eviter les tentations au KCR : il est bien sûr hors de question de ramener des armes, éléments d’armes ou munitions eu égard à la législation des transports aériens et à la législation française. En revanche, des accessoires tels que les optiques, les chargeurs (avec autorisation douanière française car c’est de la 4ème ou 1ère catégorie) ou les petites pièces mécaniques (percuteurs, extracteurs, ressorts, écouvillons…) passent dans les bagages après examen des services de sécurité aérienne. Bref, ce petit Etat méconnu du Kentucky est plein d’atouts touristiques, et si vous êtes un vrai tireur et amateur d’armes digne de ce nom, le KCR est un must à ne pas manquer, deux fois par an mi avril et mi-octobre., un dépaysement civilisationnel, une nouvelle Katmandou aux vapeurs de poudre et de napalm, si on se laissait aller aux superlatifs, envolées lyriques et bouffées délirantes, lesquels seront encore en dessous de la réalité de ce que vous y verrez si vous décidez d’aller voir nos cousins d’Amérique… Tous renseignements utiles sur les sites suivants : www.knobcreekrange.com www.machinegunshoot.com www.kentuckytourism.com www.usatourist.com 6