tradition et technologie de pointe
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tradition et technologie de pointe
LA SAGA GUCCI : LA MODE EN TANT QU’INDUSTRIE LE MAGAZINE DES AFFAIRES ET DES TECHNOLOGIES DE SANDVIK COROMANT N° 1.2006 LYMINGTON : À BONNE DÉCISION, HAUTE PRÉCISION LA NOUVELLE FONTE FAIT DE LA RÉSISTANCE GC4225 : LA NOUVELLE RÉFÉRENCE DE L’EXCELLENCE LES DESSOUS DE L’USINAGE MULTIFONCTIONS LA VALLÉE DE L’ARVE, CENTRE DU DÉCOLLETAGE TRADITION ET TECHNOLOGIE DE POINTE LA COMPÉTITIVITÉ EN BONNE COMPAGNIE « POUR COLLER À L’ÉVOLUTION DES MARCHÉS, il faut rentabiliser un maximum à tous les niveaux », affirme Bernard Gradel, directeur commercial de Techni Deco en Haute-Savoie. Pour exporter 70 % de la production de son entreprise, la productivité est indispensable à chaque étape de son activité. Pour y parvenir, il faut faire tout son possible pour susciter une compétitivité durable. Les bonnes machines, les bons outils et des conditions de coupe optimisées sont nécessaires pour s’assurer le facteur essentiel à la réussite : la productivité. Sandvik Coromant a 500 clients dans la vallée savoyarde de l’Arve, capitale mondiale du décolletage. Notre objectif est de fournir à chacun d’eux la meilleure solution adaptée à ses besoins. Que l’application soit médicale ou aérospatiale, les entreprises de la Vallée suivent une nouvelle orientation industrielle et optent pour différentes méthodes d’usinage, la micromécanique et une production intégrée pour répondre à la demande du marché. LES MARCHÉS GRANDISSENT et se restreignent, PHOTO: LARS ÅBOM la concurrence est féroce. Seuls ceux qui donnent la priorité à la productivité et au savoirfaire bénéficieront d’un avantage concurrentiel sur leur marché. Lorsque celui-ci évoluera, ils seront capables de saisir les opportunités qui se présenteront tout en restant rentables. La situation est partout la même : les exigences de flexibilité et de réduction des séries et des coûts sont autant de défis pour toutes les entreprises. La société britannique Lymington Precision Engineers n’échappe pas à la règle, mais elle a trouvé un moyen de contourner le problème. Elle planifie, coopère avec le fournisseur d’outils et le constructeur de la machine, et fait les bons choix dès le départ. Du bon sens ? Pour nous, c’est certain. Chez Sandvik Coromant, le bon sens débouche sur un partenariat ouvert et novateur où le savoirfaire et l’expérience s’unissent pour créer les meilleures solutions pour votre entreprise. Avec le bon partenaire, on peut trouver les solutions adaptées sans transiger sur ses exigences ou celles de ses clients. NOTRE NOUVELLE NUANCE de tournage GC4225 est un bon exemple. Sandvik Coromant mise énormément sur la recherche et le développement car, à notre avis, l’innovation est un élément naturel des partenariats productifs et un must pour renforcer la compétitivité. Pour créer une nouvelle nuance de tournage exceptionnelle, nous avons réuni les meilleurs experts mondiaux en matière de technologie des matériaux. Cette nuance, qui est probablement l’outil en carbure le plus productif qui soit, améliorera votre productivité en tournage général des aciers sans modifier la vitesse ou la sécurité. LES DEUX FONT LA PAIRE, dit-on. Ceci est nécessaire pour assurer une productivité et une compétitivité durable. Il faut être deux pour créer un partenariat productif pour les deux partenaires. J’espère que vous trouverez ce numéro de Metalworking World productif pour vos affaires. Bonne lecture, KENNETH V SUNDH PRÉSIDENT SANDVIK COROMANT 2 METALWORKING WORLD PHOTOS : AFTONBLADET BILD, ADAM HAGLUND, SAMIR SOUDAH SOMMAIRE METALWORKING WORLD N° 1.2006 TECHNOLOGIE 14 NUANCE NOUVELLE GÉNÉRATION La nuance GC4225 est plus polyvalente et performante que la GC4025. Elle permet d’utiliser une nuance P25 dans davantage d’applications (ce qui est particulièrement intéressant pour les ateliers fabriquant des composants hors série) sans perdre la capacité de s’accommoder de taux d’enlèvement du métal plus élevés pour l’usinage de grandes séries. 26 LE PERÇAGE EN PROFONDEUR Aujourd’hui, on s’applique à percer des trous de la manière la plus performante possible. La variété des trous et cavités usinés est vaste et leur qualité meilleure que jamais. Bref, le perçage est aujourd’hui une activité compétitive et exigeante. 34 EXIGEANT MAIS PAYANT Lorsqu’un atelier investit dans une machine multifonctions, il acquiert une nouvelle technologie qui lui assure une qualité plus homogène et des temps de cycle plus courts. Il peut cependant rencontrer quelques difficultés, mais qui pourront être évitées en prenant les mesures adéquates surtout avant de choisir la machine. 6 4 6 L’ACTUALITÉ DE L’USINAGE 17 RÉSISTANTE ET LÉGÈRE LA FONTE CGI MULTIPLIE LES CONQUÊTES 20 L’INGÉNIERIE DE PRÉCISION EN PREMIÈRE LIGNE 29 30 L’ACTUALITÉ DE L’USINAGE 30 DES SÉRIES ET DES HOMMES : LA VALLÉE DE L’ARVE 26 LA SAGA GUCCI : LA MODE DANS TOUS SES ÉTATS METALWORKING WORLD est le magazine des affaires et des technologies d’AB Sandvik Coromant SE-811 81 Sandviken - Suède. Tél. : +46 (26) 26 60 00. Metalworking World est publié trois fois par an en allemand, anglais, américain, chinois, coréen, danois, espagnol, finnois, français, hongrois, italien, japonais, néerlandais, polonais, portugais, russe, tchèque et suédois, et est envoyé gratuitement aux clients de Sandvik Coromant dans le monde entier. Publié par Spoon Publishing à Stockholm, Suède. ISSN 1652-5825 Rédactrice en chef et directrice de la publication : Pernilla Eriksson Responsable de budget : Christina Hoffmann Directeur de la rédaction : Fredrik Strömberg Rédactrice : Luise Steinberger Maquette : Pernilla Lindqvist Rédacteur photo : Christer Jansson Responsable technologie : Christer Richt Version française : Agnès Carbon/Jean-Paul Pouron Coordinatrice : Monica Åslund Coordinateur linguistique : Sergio Tenconi Prépresse : Markus Dahlstedt 17 Les articles non commandés ne sont pas acceptés. Les articles de cette publication ne peuvent être reproduits sans autorisation. Toute demande d’autorisation doit être envoyée au responsable de la distribution de Metalworking World. Les opinions exprimées dans Metalworking World ne reflètent pas nécessairement celles de Sandvik Coromant ou de l’éditeur. Toute la correspondance et demandes concernant ce magazine doivent être envoyées à : Metalworking World - Spoon Publishing AB - Kungstensgatan 21B - SE-113 57 Stockholm - Suède. Tél. : +46 (8) 442 96 20. Courriel : [email protected] Renseignements sur la distribution : Monica Åslund - Sandvik Coromant. Tél. : +46 (26) 26 60 14. Courriel : [email protected] Imprimé en Suède par Sandvikens Tryckeri sur MultiArt mat 115 g/m² et MultiArt brillant 200 g/m² de Papyrus AB, certifié ISO 14001 et enregistré éco-audit. Coromat Capto, CoroMill, CoroCut, CoroPlex MT, CoroTurn, CoroDrill, CoroBore, CoroGrip, HydroGrip et AutoTAS sont toutes des marques déposées de Sandvik Coromant. Metalworking World est publié à titre d’information. L’information publiée est d’ordre général et ne doit pas être considérée comme des conseils, servir de base à des décisions ou être utilisée dans un but spécifique. L’utilisateur exploite l’information publiée à ses seuls risques. Sandvik Coromant ne peut en aucun cas être tenu pour responsable de quelque dommages directs, accidentels, consécutifs ou indirects découlant de l’utilisation de l’information publiée dans Metalworking World. METALWORKING WORLD 3 NEWS LE DESIGN, REFLET DE LA VALEUR PHOTO : GETTY IMAGES Le 13 est un chiffre porte-bonheur pour l’Afrique du Sud où un nouveau Centre de Productivité vient d’ouvrir. CAP SUR LA PRODUCTIVITÉ Un nouveau Centre de Productivité, le 13e dans le monde à respecter les normes uniformisées de Sandvik Coromant, a été homologué et vient d’ouvrir ses portes en Afrique du Sud. Les clients sont les bienvenus à JetPark, près de Johannesburg, pour être formés sur des machines à la pointe de la technologie et informés des dernières avancées en matière d’outils de coupe. « L’idée, c’est que la formation mutuelle soit la base d’un partenariat stable, indique Rolf Petersén, chef du projet. Nous connaissons parfaitement nos outils. Nos clients savent tout de leur production. Ces savoir-faire se rencontrent dans nos Centres de Productivité et peuvent se développer pour trouver la solution la plus productive pour le client. » 4 METALWORKING WORLD Le design, ce n’est pas uniquement l’aspect : la fonctionnalité est aussi partie prenante de l’équation. Sandvik Coromant a changé de couleur lors du lancement de la fraise Coromill Century et du nouveau foret CoroDrill 880. « Nous l’avons fait avant tout parce que les matériaux sont plus performants, explique Johannes Rosenberg, responsable du design industriel chez Sandvik Coromant. Par ce biais, nous signalons aussi que le produit est une nouveauté. » On cite rarement les outils quand on parle de design. Pourtant celui-ci, qui concerne à la fois la couleur et la forme, joue un rôle de plus en plus prépondérant dans tous les domaines. « Même les échanges B-to-B impliquent des hommes et dès qu’il y a intervention humaine, le design a son importance », estime Johannes Rosenberg. Mais le design ne consiste pas seulement à donner un bel aspect à l’outil, ajoute-t-il ; la fonctionnalité entre aussi en ligne de compte. Dans bien des domaines, il devient de plus en plus difficile pour les clients de faire la distinction entre les produits. Même chose pour les performances. Dans ce cas, le design peut remplir un rôle capital en contribuant à emporter la décision. « Le principal, c’est que le produit communique sa valeur au client par l’intermédiaire de sa forme. Il doit véhiculer sa marque de fabrique et transmettre le même message que le marketing. Pour Sandvik Coromant, cela signifie que l’outil doit montrer que la société a choisi la voie de la qualité supérieure et qu’il résiste aux phénomènes de mode qui existent aussi dans le domaine du design industriel. - Pour ce qui concerne l’apparence des outils, un fini poli a le vent en poupe en ce moment. Tout doit briller. Mais nous avons délibérément choisi de conserver notre apparence mate et sombre. Nos produits sont des outils professionnels et nous voulons le montrer en nous distinguant de la concurrence. » Si le design doit renforcer la fonctionnalité d’un outil, il faut prendre cet élément en compte dès le développement, insiste Johannes Rosenberg. Si le designer peut donner son opinion lors de la phase d’étude préliminaire (lorsqu’on positionne le produit et qu’on détermine son groupe cible), on peut inclure certains aspects du design dans le cahier des charges. « Le design n’a pas forcément un coût si le designer participe très tôt au processus. Plus il arrive tard, plus il devient onéreux d’intégrer le design dans le produit. » Johannes Rosenberg précise qu’il est généralement invité aux réunions de planification avec les services de recherche & développement au moment du lancement de nouveaux projets. Le fait qu’il ait un diplôme d’ingénieur en plus de sa formation de design joue en sa faveur et facilite la communication avec les concepteurs. Une bonne partie du travail s’effectue en collaboration avec des agences de design industriel comme Ergonomidesign de Bromma, en Suède. Sandvik Coromant collabore aussi avec l’école supérieure des arts et métiers de l’université de Göteborg, en Suède. Le principal, c’est que le produit véhicule de la valeur. OUTIL POUR OUTIL PHOTO : GETTY IMAGES Le service Shop Online permet de gagner un temps précieux. ACHETER EN LIGNE FAIT GAGNER DU TEMPS Le service de commande en ligne ShopOnline (SOL) est une manière pratique et simple pour les clients de Sandvik Cormant d’effectuer leurs achats par Internet. Il suffit d’une simple connexion Internet pour accéder à 25 000 produits standard avec photos, données techniques et disponibilité. Le système prend également en compte les accords tarifaires spécifiques afin que les clients puissent consulter leurs prix nets. Ton Ederveen, responsable outillage chez Het Zuiden à Kerkrade, aux Pays-Bas, se sert souvent de SOL : « Quand on commande par fax, il faut généralement l’envoyer avant 14h00 si on veut être livré le lendemain. Avec SOL, on gagne du temps parce qu’on peut commander jusqu’à 18h00 pour le lendemain. » L’autre gros avantage, c’est que le client peut voir directement si le produit est disponible. Pour éviter des arrêts de production, il peut, dans certains cas, trouver tout de suite une solution de rechange. Équipementier de l’industrie automobile, Het Zuiden utilise environ 95 % d’outils de fraisage et 5 % d’outils de perçage. Ton Ederveen gère ses commandes au quotidien via Internet. Grâce au service en ligne, il gagne du temps, affirmet-il. « Avant, je passais une heure et demie à remplir des commandes, trois fois par semaine. Maintenant, je commande tout en 25 minutes. J’économise ainsi environ 150 heures de travail par an en achetant par Internet. » ShopOnline est gratuit et ne requiert aucun logiciel particulier. La commande est protégée et sécurisée. Le service est facile à utiliser, notamment parce que le client peut passer commande dans sa langue maternelle. Comment savoir quels outils sont le mieux adaptés aux opérations qui vont être exécutées sur une machine ? En plus d’un vaste savoir-faire unique et d’une grande expérience, les collaborateurs Sandvik Coromant disposent de logiciels pour calculer le montant exact des économies réalisées en utilisant un outil spécifique. Pour améliorer les opérations d’usinage sur les machines déjà en place, le logiciel Productivity Analyzer (PA) participe aux essais comparatifs effectués lorsqu’on teste de nouveaux outils, explique Olle Orlander, ingénieur support des ventes chez Sandvik Coromant. « Une partie des informations de base sont des données sur la production du client, la machine, la pièce à fabriquer, le matériau, le type de finition… le nombre de trous à percer par exemple. En parallèle, on entre des informations sur la solution actuelle et celle proposée, les conditions de coupe et la durée de vie d’outil. Ensuite, le logiciel fait ses calculs et émet un rapport de productivité précisant quelles économies seront réalisées avec le nouvel outil. » Un autre logiciel, TINA (Tool Investment Analyzer), fonctionne à peu près de la même manière. On l’utilise pour calculer la productivité de nouveaux investissements. Quand on acquiert une nouvelle machine, l’une des questions primordiales est son outillage. « Tandis que PA analyse une ou deux opérations, TINA étudie toutes les opérations nécessaires pour fabriquer une pièce donnée », indique Olle Orlander. Mais le savoir-faire du technicien est toujours indispensable pour suggérer des améliorations ou les montages les plus adéquats pour la nouvelle machine. « Quelqu’un qui s’y connaît en outillage doit également bien connaître les données de coupe et pouvoir dire dans quels domaines l’outil est le plus performant afin d’entrer les bonnes informations. » Le logiciel sert le plus souvent à documenter des essais réels car ces données sont le résultat d’essais déjà réalisés. La machine est, dans un premier temps, équipée des anciens outils et les données sont collectées. Puis on répète l’opération avec les nouveaux outils. On compare ensuite les résultats. Le rapport de productivité qui en résulte fait état des économies réalisées. « Il est aussi possible d’entrer au préalable les données escomptées avec un nouvel outil, ce qui permet de vérifier rapidement si le montant des économies potentielles est intéressant pour le client ou s’il vaut mieux essayer une autre solution », souligne Olle Orlander. Économies par an : 264 240 SEK Product Analyzer contribue aux essais comparatifs lors de la mise en place de nouveaux outils. METALWORKING WORLD 5 De bassin horloger à pôle de compétitivité, la vallée de l’Arve, forte de sa tradition manufacturière et haut lieu du décolletage et de la mécanique de précision, mise désormais résolument sur la fabrication de composants, sous-ensembles et produits finis à forte valeur ajoutée. Metalworking World s’est rendu sur place. 6 METALWORKING WORLD DES SÉRIES ET DES HOMMES METALWORKING WORLD 7 ❯❯ PHOTOS : ADAM HAGLUND DE LA VALLÉE DE L’ARVE, en Haute-Savoie, le voyageur lambda n’en connaît que les stations de ski prisées de la haute vallée, coulée naturelle entre l’Italie et la Suisse, et bien sûr le Mont-Blanc, toit de l’Europe, d’où la rivière l’Arve prend sa source pour se jeter dans le Rhône à la sortie du lac Léman. Pour le professionnel de la mécanique, et spécialement du décolletage, c’est la moyenne vallée qui retient son intérêt, et plus précisément un tronçon d’une trentaine de kilomètres entre Annemasse, jouxtant Genève, et Sallanches en passant par Cluses, « capitale mondiale » du décolletage et centre historique, et désormais névralgique, de la Technic Vallée. Ce bassin de compétence dans le domaine de la sous-traitance industrielle compte aujourd’hui quelque 800 entreprises, dont plus de 500, en grande majorité familiales, dédiées uniquement au décolletage. C’EST À UN SAVOYARD que l’on doit le démarrage du processus d’industrialisation rurale dans la vallée. Émigré à Nuremberg, en Allemagne, où il est formé horloger, ClaudeJoseph Ballaloup revient au pays en 1720 et crée le premier atelier artisanal de pièces d’horlogerie à Saint-Sigismond, sur les hau- « La vallée a longtemps été une excroissance de l’industrie horlogère suisse », indique Laurent Cartier, spécialiste régional chargé du support et de l’accompagnement technique de l’agence Sandvik Coromant dans la vallée de l’Arve. teurs de Cluses. Il forme à son tour des apprentis et fixe ainsi les populations dans la vallée. L’horloger-laboureur devient une réalité et des ateliers familiaux voient le jour. À la veille de la Révolution, en 1789, la vallée compte 115 « horlogers ». Cent ans plus tard, ils sont quelque 1 200 qui fabriquent en soustraitance dans leur ferme, souvent une pièce unique en série, une roue dentée, un pignon, un axe ; les « finisseurs » se spécialisent dans le polissage, d’autres montent les mouvements, d’autres encore centralisent les fabrications pour les livrer à Genève. « La vallée a ainsi longtemps été une excroissance de l’industrie horlogère suisse », confirme Laurent Cartier, spécialiste régional chargé du support et de l’accompagnement technique de l’agence Sandvik Coromant dans la vallée de l’Arve. LA MANUFACTURE HORLOGÈRE prenant une À la veille de la Révolution française, la vallée comptait 115 « horlogers ». 8 METALWORKING WORLD réelle ampleur, une école royale d’horlogerie est fondée à Cluses en 1848. C’est aujourd’hui un lycée technique d’État. À la fin du 19e siècle, et pour surmonter la crise de l’industrie horlogère qui sévit, on assiste à l’émergence d’une activité qui découle directement de l’horlogerie : le décolletage. L’histoire voudrait que ce soit un certain César Vuarchex de Scionzier, à proximité de Cluses, qui donne l’impulsion technique en s’équipant d’un tour pour décolleter les petites vis qui servent alors à fixer les parures en laiton des peignes en corne pour femmes produits dans la vallée d’Oyonnax, dans le Jura voisin. « C’est une constante, les décolleteurs ont toujours anticipé les évolutions technologiques. C’est probablement dû à l’existence d’un environnement socioculturel très spécifique. Le cadre familial est essentiel à la compréhension du développement de l’industrie du décolletage », indique Jean-Max Dufour, directeur de Depery-Dufour, négociant en métaux pour le décolletage et distributeur Sandvik Coromant. La plupart des petites entreprises familiales se reconvertissent alors et commencent à produire pour d’autres secteurs de l’industrie et notamment ceux de l’armement (mouvements d’horlogerie), des cycles (écrous de rayons de roue, axes), de la téléphonie, de l’électricité, de l’automobile... Les années 1960 voient le déclin de l’horlogerie et la montée en puissance de l’industrie mécanique dans des secteurs tels que l’aviation, l’électroménager, l’électronique, la télévision, l’automobile ; les décolleteurs, très réactifs, opèrent les reconversions nécessaires en renouvelant leur parc-machines pour la production de pièces haut de gamme. C’est à cette époque, et sur l’initiative de décolleteurs avant-gardistes qui s’interrogent sur le soutien technologique de la profession dans la vallée, qu’est créé le C.T.DEC, le centre technique de l’industrie du décolletage. Placée sous la tutelle de l’État, cette association est aujourd’hui un élément marketing fort pour les entreprises du pôle industriel (veille technologique, assistance technique, formation, solutions informatiques, travaux de R&D sur la coupe, conseils, etc.). LA CRISE DES ANNÉES 1990 obligera, une fois de plus, les industriels du décolletage à de nouvelles mutations pour satisfaire aux contraintes de plus en plus exigeantes imposées par les donneurs d’ordres (zéro défaut, livrai- ❯❯ « Les décolleteurs ont toujours anticipé les évolutions technologiques. C’est probablement dû à l’existence d’un environnement socioculturel très spécifique » METALWORKING WORLD 9 Les applications du décolletage concernent quasiment tous les secteurs d’activité : médical, électronique, connectique, aéronautique, nucléaire, téléphonie, automobile, électroménager, travaux publics, etc. Pour y répondre, une nouvelle orientation industrielle commence à s’imposer : l’usinage, la micromécanique et la production intégrée. 10 METALWORKING WORLD ❯❯ sons juste à temps, certifications, capacité de production, etc.) impliquant le recours à des machines-outils et de l’outillage toujours plus performants (tours CNC, à poupée mobile, multibroches, centres d’usinage, machines transferts, plaquettes carbure, etc.). La vallée du décolletage devient l’un des premiers SPL français (Système Productif Localisé, inspiré des districts industriels italiens et des clusters anglo-saxons) sous le label « Technic Vallée » pour mutualiser encore mieux ses moyens, innover en s’adaptant, mettre en valeur ses compétences intrinsèques, faire face aux défis de la mondialisation et consolider le réseau des PME de la vallée. Il existe quelque 105 SPL en France dans pratiquement tous les domaines d’activités. En juillet 2005, l’État français a retenu la vallée de l’Arve comme pôle de compétitivité du décolletage. Toujours l’idée de faire collaborer sur un même territoire des institutions et un réseau d’entreprises d’une même filière. « Cela permettra, entre autres, aux institutions et aux acteurs du décolletage de la vallée de travailler plus en synergie, de se partager les rôles. Apprendre à travailler en commun, c’est le challenge du pôle de compétitivité », constate Thierry Guillemin, responsable du C.T.DEC. Aujourd’hui, l’industrie du décolletage de la vallée est un secteur de haute technologie qui emploie quelque 19 000 personnes en direct, plus un certain nombre en services associés et connexes (notamment une plateforme logistique très conséquente) et qui répond pour 65 % de la production française de ce domaine d’activité (le décolletage ne représentant que 2 % de la mécanique en France) ; 70 % des pièces, sous-ensembles et produits finis du secteur partent à l’export. Les applications du décolletage concernent quasiment tous les secteurs d’activité. Pour répondre à la demande, une nouvelle orientation industrielle commence à s’imposer : l’usinage, la micromécanique et la production intégrée. La culture d’entreprises de type familial évolue, on assiste à des prises de contrôle de groupe externes et notamment des groupes nord-américains. Néanmoins, les entreprises de moins de 20 salariés représentent toujours 70 % des sociétés de Haute-Savoie. LE RECRUTEMENT de main d’œuvre qualifiée est un problème récurrent, la Suisse toute proche et ses salaires supérieurs attirent, mais aussi l’étroitesse de la vallée limite le foncier, les loyers y sont extrêmement élevés. La plupart des entreprises pallient la pénurie en assurant elles-même des formations internes. La capacité de réactivité, d’adaptation, de dynamisme, d’innovation et de conception des entreprises de la vallée de l’Arve, reste une référence dans la profession. C’est l’héri- L’industrie du décolletage de la vallée est un secteur de haute technologie qui emploie quelque 19 000 personnes. tage du savoir-faire de l’activité horlogère et sa précision légendaire. C’est aussi l’atavisme des mentalités de ce bassin de vie où tout le monde se connaît et est solidaire, où le travail a toujours été érigé en valeur fondamentale et où l’esprit de rigueur domine. Longtemps résidant en zone franche, les habitants de la Savoie se sont finalement bien adaptés à l’influence genevoise calviniste et son pragmatisme, leur esprit entrepreneurial est là qui le prouve. Un formidable réservoir de compétence en matière de décolletage. JEAN-PAUL POURON DE L’HORLOGERIE À L’AÉRONAUTIQUE : ZOOM SUR LA VALLÉE DE L’ARVE LA PRÉCISION. Entreprise familiale créée en 1904 sise sur deux sites à Scionzier et la Rochesur-Foron. Effectif : 300 collaborateurs. Quatre secteurs principaux d’activité : connectique-optique, armement-aéronautique, médical et hydraulique. 80 % de décolletagefraisage, 20 % centres d’usinagefraisage. Diamètre cible 5 à 26 mm. Sous-traitance. La précision n’y est pas un euphémisme. Plus petite pièce réalisée : 0,7 mm de diamètre, 0,4 mm de long comprenant un alésage complexe, un cône intégré et toutes les cotes à quelques microns près. « Le premier outil du décolleteur, c’est la loupe, fait observer Raphaël Depery, directeur technique, quatrième génération clé, des pièces irréprochables de haute technicité. Cela passe par un changement des mentalités. » PERROTTON. « Chez Perrotton, Raphaël Depery : La Précision est à la pointe du décolletage. de décolleteur. Relever les défis est partie intégrante de notre culture d’entreprise. L’orientation vers des marchés instables implique une réactivité accrue et davantage de valeur ajoutée dans les produits. La c’est la famille », souligne Jacques Perrotton, directeur usine. Ils sont en effet quatre frères à faire tourner l’entreprise depuis 1999. Philippe, le PDG, Pierre, le directeur technique, et Claude, le directeur de production. Une vraie saga familiale. C’est grâce à la démarche commerciale de leur père, Jean, figure emblématique dans la vallée, que la SA décolle dans les années 1960. L’entreprise est toujours installée là où l’arrière-grand-père, tout en faisant ses fromages, a démarré son activité d’horloger en 1899. Forte d’un effectif de 270 personnes, moyenne d’âge 37 ans, l’entreprise produit quelque 85 millions de pièces par an de haute précision pour l’industrie automobile et ses équipementiers principalement. « En décolletant et assemblant des composants et des sous-ensembles à forte valeur ajoutée, les donneurs d’ordre n’iront pas les faire fabriquer chez les low- METALWORKING WORLD ❯❯ 11 ❯❯ « Il faut rationaliser la production », note Gérard Blondel d’Anthogyr. costs, fait valoir Jacques Perrotton. Pour gagner, il faut savoir investir et bien le chiffrer. » Un dynamisme et une compétitivité qui en font les « champions » incontestés de la vallée, selon bon nombre de concurrents. ANTHOGYR. Fabrique des instruments dentaires depuis 1947 à Sallanches. Entreprise très spécialisée qui emploie 180 personnes et qui consacre toutefois 20 % de sa production à la sous-traitance pour « nous étalonner par rapport à la concurrence, indique son PDG, Claude Anthoine, ce qui nous permet d’investir dans du matériel de pointe. » Seringues, arrachescouronnes, portes-amalgames sont des classiques, les contre-angles tournant à 200 000 tr/mn, produits de très haut de gamme, requièrent une précision et un souci du détail hors pair. L’adjonction récente de l’activité implant dentaire nécessite « une approche et une démarche plus scientifique et marketing que mécanique, poursuit le PDG. C’est presque un nouveau métier, sachant que ce qui coûte le plus cher dans l’implant, ce n’est pas de le fabriquer, mais de le vendre ! » Claude Anthoine d’Anthogyr, spécialiste des instruments dentaires. 12 METALWORKING WORLD Anthogyr exporte dans plus de 80 pays, les exportations représentent 65 % de son C.A. qui croît régulièrement de 10 % par an. La production est intégrée, la productivité un objectif premier. « Cela passe par une rationalisation de la production et avant toute chose que les pièces sortent finies des machines », fait remarquer Gérard Blondel, coordinateur technique. Seule « difficulté » de l’entreprise : trouver de bons régleurs. « La mise en place de ‘matrices de compétence’ devrait permettre de faciliter la formation en interne, car, plus on va vers la miniaturisation, plus on aura besoin de bons décolleteurs », conclut le coordinateur. J.-M. Gradel de Techni Deco, société de micro-mécanique de précision. TECHNI DECO. Un standard en terme de taille dans la vallée. Quatorze salariés résolument tournés vers la productivité. Une mutation du traditionnel vers la CN en 1999. L’arrière-grand-père décolletait des écrous de rayons de vélo sur un tour à cames, la quatrième génération fabrique pour l’aéronautique, le médical, la connectique et l’automobile, des petites et moyennes séries de pièces à haute valeur ajoutée, toujours au même endroit à Magland. « En fait, nous ne sommes plus des décolleteurs, au sens originel, nous sommes des micro-mécaniciens de précision, estime Bernard Gradel, le directeur commercial. Pour coller à l’évolution des marchés, il faut rentabiliser un maximum à tous les niveaux. Des machines hyper performantes et un outillage fiable sont les moyens incontournables d’une bonne productivité, un personnel qualifié est aussi indispensable. » 70 % de la production de l’entreprise est destinée à l’export. « Le savoir-faire est un atout capital » estime Jean-Max Dufour de DeperyDufour. DEPERY-DUFOUR. Négociant de différentes matières en barre pour le décolletage, d’huiles de coupe et distributeur des outils de coupe Sandvik Coromant depuis 1971. Scierie en 1920, la société compte actuellement 24 salariés et réalise un C.A. de 15 millions d’euros, la vente d’outillage représentant quelque 4 000 références en stock. « L’industrie du décolletage est consciente de sa compétitivité en termes de technicité, mais est préoccupée par les délocalisations vers les pays de l’Est ou la Chine, souligne Jean-Max Dufour, directeur de la société. Les gros donneurs d’ordres font la loi. Connaissant bien les capacités de réactivité et d’adaptation des acteurs de la vallée, je suis persuadé que la profession de décolleteur et la mienne, de négociant, est encore pérenne. Le savoir-faire est un atout capital dans le monde du décolletage. » Une relation de prestation de service en formation est en train de se mettre en place entre Sandvik Coromant et le C.T.DEC. Les techniciens de Sandvik Coromant prêteront main-forte au centre pour ses cycles de formation dans le domaine de l’usinage de l’inox, des matières réfractaires et notamment pour les décolleteurs qui se tournent vers l’aéronautique. En retour, le C.T.DEC fournira des spécialistes lorsque le fournisseur d’outils de coupe suédois organisera des stages de décolletage dans son centre de productivité à Orléans. L’AGENCE SANDVIK COROMANT de Bonneville. Forte de quatre collaborateurs, elle a ouvert ses portes en janvier dernier. « On a 500 clients et tout ce qui va avec, c’est à dire tous les fabricants de machines et d’outils. Cela crée une formidable émulation concurrentielle qui nous oblige à une approche très technique du marché dans la vallée, constate Laurent Cartier, spécialiste régional chargé du support et de l’accompagnement technique. Il y a un fort potentiel qui va de la production intégrée, LE C.T.DEC. Centre technique de l’industrie du décolletage. Institution en place depuis 1962 à Cluses. Apporte son soutien à la performance industrielle par le biais des conseils de ses spécialistes et de différentes formations. « La relation des décolleteurs avec le centre est basée sur la confiance, note Thierry Guillemin, responsable du C.T.DEC. Beaucoup de relationnel, c’est normal, tout le monde se connaît. » Alain Mispreuve, responsable de l’agence Sandvik Coromant à Bonneville. en émergence, à la sous-traitance de quatrième niveau. C’est unique. Les tendances sont à la fois au regroupement et dans les productions nichées à très forte valeur ajoutée. » LE DÉCOLLETAGE. Une revue professionnelle pour les métiers du décolletage. Un must pour les décolleteurs de la vallée. Thierry Guillemin, responsable du C.T.DEC. « Il y a un fort potentiel qui va de la production intégrée, en émergence, à la sous-traitance de quatrième niveau. C’est unique. Les tendances sont à la fois au regroupement et dans les productions nichées à très forte valeur ajoutée » TECHNOLOGIE La GC4225 est la nuance carbure la plus polyvalente, sûre, facile à utiliser et productive jamais produite. VITESSE ET SÉCURITÉ AVEC LA NOUVELLE GÉNÉRATION DE NUANCES LA NUANCE GC4225 ÉLARGIT LE CHAMP D’APPLICATIONS Que peuvent avoir en commun les entreprises et applications suivantes ? TransForm Automotive, aux USA, fabrique des tambours pour l’industrie automobile à partir d’aciers non alliés à faible teneur en carbone roulés à chaud dans des cellules robotisées avec tours CNC. L’usinage s’effectue sur des pièces forgées à faible surépaisseur. 14 METALWORKING WORLD Nachbur de Holderbank, en Suisse, est un spécialiste du décolletage qui a recours principalement à des tours à poupée mobile. L’une des nombreuses pièces produites est un clapet de vanne en acier fortement allié pour pompes hydrauliques de petite taille. Le tournage, en une seule passe, inclut la réduction de moitié du diamètre le long du composant et le profilage. LE TOURNAGE GÉNÉRAL DES ACIERS Ces deux exemples illustrent l’envergure du champ d’application de la nuance P25. Dans aucun autre domaine d’usinage, un outil de coupe ne satisfait autant de critères différents qu’en tournage P25. On peut parler là de tournage général au sens le plus large du terme. L’acier varie du matériau non allié au matériau fortement allié en barre en passant par diverses pièces coulées ou forgées. Les opérations vont de l’ébauche à la finition et les conditions de bonnes à difficiles. Il peut s’agir d’une pièce unique, de séries de pièces miniatures ou d’arbres géants, d’un engagement court ou long de l’arête, avec ou sans lubrifiant. Lors du processus d’optimisation, l’utilisateur optera soit pour des conditions de coupe plus élevées, qui lui assureront une productivité maximale, soit pour une durée de vie d’outil plus importante qui diminuera le nombre de changements. La GC4225 est plus polyvalente et performante que la GC4025. Elle permet d’utiliser une nuance P25 dans davantage d’applications (particulièrement intéressant pour les ateliers fabriquant des petites séries de pièces) sans perdre la capacité de s’accommoder de taux d’enlèvement du métal plus élevés pour l’usinage de grandes séries. ISO Résistance à l’usure Opérations, matériaux, conditions d’usinage et taille des plaquettes sont fort différents dans les deux entreprises. Leur point commun réside dans le fait qu’elles font toutes deux appel à la même nuance de plaquette revêtue ISO P25. 5 15 EXIGENCES ÉLEVÉES ❯❯ ACIERS, ACIERS COULÉS ET FONTES MALLÉABLES À COPEAUX LONGS GC4005 GC4015 GC4025 GC4225 25 GC4035 Ténacité « On demande souvent aux nuances P25 de réaliser l’écroutage ainsi que l’ébauche des passes suivantes », explique Alain Delcourte, responsable des produits de tournage chez Sandvik Coromant en France. Sandvik Coromant a une grande expérience des applications de la GC4025 qui est depuis des années la nuance P25 dominante et le premier choix de bien des ateliers de tournage. « Prenez l’exemple d’une ferrure forgée en acier faiblement allié pour un train d’atterrissage. L’ébauche se déroule en deux passes : une première pour écrouter, à profondeur de coupe variable, suivie d’une seconde passe à 8 mm de profondeur. Une passe ultérieure de semi-finition de 1mm est nécessaire pour rester dans les tolérances de la prochaine opération - le tout avec la même plaquette. Celle-ci doit résister aux exigences particulières des trois opérations tout en maintenant un bon contrôle des copeaux et doit être en contact pendant une durée de vie de 40 minutes. » Les avancées qui ont permis de perfectionner la GC4025, lancée en 1997, sont le fruit d’années d’analyse et de développement. Ce travail a débouché sur l’amélioration de plusieurs propriétés de la nuance, un résultat remarquable quand on sait qu’il y a environ un tiers d’applications de plus dans le champ d’application P25 qu’en finition P15 et en ébauche P35. P La nouvelle nuance GC4225 pourra également être utilisée avec succès dans les champs d’application P15 et P35. 35 45 ISO L’International Organization for Standardization (ISO) a élaboré un système de classification portant sur les applications d’usinage et déterminant les champs d’application des matériaux des pièces à usiner. Le groupe P (matériaux à copeaux longs) est dominé par l’acier sous diverses formes. Ce groupe est divisé en sous-groupes de 01 à 50. Plus ce nombre est élevé, plus l’outil de coupe devra être tenace ; plus il est bas, plus il lui faudra de résistance à l’usure. La finition se situe donc généralement entre P01 et P20 et l’ébauche entre P30 et P50. Reste un champ intermédiaire tournant autour de P25 où il faut trouver un équilibre entre la ténacité et la résistance à l’usure. METALWORKING WORLD 15 TECHNOLOGIE « Avec la nuance GC4225, nous avons beaucoup progressé vers la réduction de la tendance à l’apparition, rapide ou non, des types d’usure non souhaitée » ❯❯ USURE CONTRÔLÉE « Compte tenu de l’envergure du champ d’application du tournage P25, nous rencontrons différents mécanismes d’usure, indique Peter Littecke, chef de projet développement de la nuance GC4225 chez Sandvik Coromant, en Suède : la traditionnelle usure en dépouille, la déformation plastique, du micro-écaillage ou encore des cratérisations. L’idéal serait que toutes les plaquettes ne développent qu’une usure en dépouille dans toutes les opérations. C’est la seule manière abrasive ‘naturelle’ par laquelle une arête devrait s’user et, par conséquent, le taux d’usure le plus prévisible d’une arête de coupe. Aujourd’hui, beaucoup de mécanismes d’usure interagissent, limitant de ce fait la durée de vie véritable de l’outil et entraînant souvent une détérioration prématurée de l’arête. - Avec la nuance GC4225, nous avons beaucoup progressé vers la réduction de l’apparition, rapide ou non, des types d’usure non souhaités. L’usure en dépouille est mieux contrôlée, d’où une durée de vie régulière et fiable. Naturellement, ces améliorations sont très intéressantes pour les utilisateurs. » La tendance selon laquelle l’usure en dépouille prévisible remplace d’autres mécanismes d’usure plus destructeurs est confirmée par les essais des ateliers. Le champ d’application du tournage P25 est le théâtre d’un changement de génération évident des plaquettes indexables pour le tournage général des aciers. UNE SOLUTION D’ENVERGURE « Le renforcement de la ténacité de la plaquette, combiné à celui de sa résistance à l’usure, permet à la nuance GC4225 de devenir plus polyvalente », confirme Cécilia Föjer, spécialiste du développement des nuances chez Sandvik Coromant en France et du champ d’application du tournage P25. « De par son mode de fabrication la nuance GC4225 améliore considérablement l’adhérence du revêtement d’arête, ce qui se traduit par une meilleure ténacité et une meilleure résistance à l’usure (notamment en cratère). On peut utiliser plus souvent une plaquette P25 pour des opérations plus exigeantes, comme les coupes intermittentes, et la sécurité est plus élevée. » 16 METALWORKING WORLD Par conséquent, en plus de l’amélioration des performances dans le champ d’application P25, la nouvelle nuance GC4225 pourra également être utilisée avec succès dans les champs d’application P15 et P35. Exemple de ce changement, l’usinage de vilebrequins pour l’industrie automobile. En général, cette opération délicate est juste au-delà des limites du champ d’application P25. Les pièces forgées en acier sont tournées et requièrent des coupes intermittentes exigeantes. Pour des raisons de sécurité et de durée de vie d’outil, on les usine normalement avec une nuance tenace P35 (dans ce cas, la nuance GC4035) dont la durée de vie est de 44 composants par arête. Testée dans cette application, la nuance GC4025 avait usiné 14 composants avant que l’on doive indexer la plaquette. Dans la même application, la nouvelle nuance GC4225 a permis de tourner 44 composants, avec une durée de vie pré-programmée, en présentant moins d’usure que la nuance GC4035. UN PREMIER CHOIX NATUREL Cet exemple montre bien que la nouvelle GC4225 tolère mieux les variations des matériaux des pièces à usiner et les exigences opérationnelles d’applications plus difficiles en faisant preuve de plus de polyvalence. L’augmentation de la durée de vie d’outil rend son application plus facile et améliore la sécurité. Elle est aussi plus résistante grâce à sa plus grande capacité à tolérer les contraintes thermiques. Ainsi, elle s’est montrée plus adaptée à des exigences de performances et, surtout, d’augmentation de la productivité dans le champ d’application du tournage général des aciers. CHRISTER RICHT PHOTOS : SINTERCAST La fonte CGI vue à travers un microscope électronique à balayage : le graphite prend la forme de particules vermiculaires à trois dimensions au sein de la microstructure de la fonte, lui donnant le même aspect que le corail. SUPER ALLIAGE À LA BARRE Qui aurait pensé qu’une idée des années 1950 allait révolutionner l’industrie automobile en 2005 ? SinterCast, la petite entreprise qui a élaboré la fonte CGI, lui a consacré des années de recherche. Aujourd’hui, elle devrait connaître une réussite planétaire. UNE FONTE DEUX FOIS PLUS RÉSISTANTE que celle utilisée actuellement pour les moteurs. Voilà ce qu’a inventé SinterCast, entreprise de Katrineholm, en Suède. Si modestes que soient ses débuts, son innovation est une découverte industrielle de premier plan. « À cette date, notre plus belle récompense a été l’adoption de notre fonte par Ford/PSA pour sa production en série en 2003 », indique Steve Wallace, directeur d’exploitation chez SinterCast. Cette fonte à graphite vermiculaire est sur le point de révolutionner l’industrie de l’automobile et du poids lourd. La combinaison de proportions bien spécifiques de fonte et d’alliage de magnésium produit un matériau parfait pour les moteurs Diesel par exemple, qui doivent résister à une compression très forte. Des blocs-moteurs et culasses sont désormais en fonte CGI. Les travaux sur ce matériau ont commencé dans les années 1950, mais les outils nécessaires pour la fabriquer n’ont été élaborés que bien plus tard. La recherche fondamentale a eu lieu entre 1983, date de la fondation de SinterCast, et 1991. « On a passé beaucoup de temps à étudier la solidification de la fonte, reprend Steve Wallace. Au début, on s’est concentré sur la recherche fondamentale pour être absolument certain qu’on ajoutait la bonne quantité de magnésium à la fonte. Dans la production en série d’aujourd’hui, nous contrôlons systématiquement que l’alliage de magnésium ne dépasse pas 20 grammes par tonne de fonte. » La recherche fondamentale a débouché sur des réponses mais aussi sur des difficultés. La principale a été de trouver un moyen de fabriquer la fonte CGI à l’échelle industrielle. « Notre découverte reposait sur un procédé de mesure extrêmement précis et exigeant. Nous avons réussi à l’adapter. Il suffit que les fonderies utilisent nos équipements pour obtenir le même processus et ajouter la bonne quantité de magnésium. » POUR RÉUSSIR, SinterCast avait besoin de capitaux et a donc fait son entrée à la Bourse de Stockholm en 1993. En 1997-98, elle a beaucoup progressé en remplaçant son collecteur d’échantillon en céramique (qui permet d’analyser la fonte en fusion avant de lui ajouter le magnésium et l’inoculant) par un autre en acier. La fiabilité est indispensable à la fabrication de la fonte CGI puisque l’opération doit être répétée avec la même exactitude. Produire le matériau en toute sécurité n’est pas tout : il faut aussi pouvoir l’utiliser efficacement dans la production. « La mise au point des outils pour la fonte CGI a été un vrai défi, explique Steve Wallace. Nous savions que le matériau ne pourrait pas être utilisé à des fins industrielles si nous ne trouvions pas de solution. » Au milieu des années 1990, SinterCast a coopéré avec plusieurs entreprises afin d’améliorer ses connaissances sur la fonte CGI et définir des critères précis pour les outils requis pour sa transformation. En 1999, l’entreprise et ses collaborateurs étaient prêts à autoriser la production industrielle. Les avantages évidents du matériau ont occasionné une demande immédiate, suivie par une percée commerciale quelques années plus tard lorsque Ford et PSA Peugeot Citroën ont uni leurs forces pour créer un moteur Diesel V6 de 2,7 litres en fonte CGI. METALWORKING WORLD 17 ❯❯ Aujourd’hui, ces moteurs sont montés sur douze véhicules et six marques de voitures en Europe. « On savait déjà que ça marchait. Cela nous l’a confirmé, indique Steve Wallace. Pour nous, il était essentiel que quelqu’un donne l’exemple et choisisse la fonte CGI pour une production en série. Ainsi, on a pu démontrer que notre processus fonctionne pour produire des moteurs à grande échelle. » Toute l’entreprise, soit sept salariés (des ingénieurs spécialisés pour la plupart), savait que la réussite était imminente. « Les constructeurs automobiles se sont rendu compte du potentiel du matériau. Ils sont tous concernés par les nouvelles technologies. Notre impression, c’est que la plupart s’intéressent à la fonte CGI. » Les normes environnementales de plus en plus rigoureuses en Europe rendent le matériau encore plus attrayant. Les moteurs Diesel en fonte CGI supportent une pression de combustion plus élevée, ce qui permet de réduire leurs émissions. Lorsque la pression augmente dans les cylindres, le processus de combustion est plus propre et émet moins de CO2, de particules et d’oxyde d’azote. Steve Wallace voit l’avenir avec optimisme : « Je pense que les moteurs Diesel vont prendre des parts de marché aux USA. Le prix du pétrole augmente et les lois sur la protection de l’environnement se durcissent. » Cependant, la demande en fonte CGI ne se limite pas seulement à l’industrie des véhicules lourds et légers. Elle concerne aussi toutes celles pour qui la légèreté et la résistance ont de l’importance. General Electric fabrique déjà un moteur de train non polluant avec culasses en fonte CGI. Ce matériau est de plus en plus prisé pour les pistons des moteurs marins et les composants pour générateurs. Selon Steve Wallace, il sera de plus en plus avantageux de fabriquer des moteurs plus petits en fonte CGI au fil de l’évolution de la conception des véhicules car un moteur de taille réduite laisse plus de marge au design. Mais la raison principale de l’intérêt manifesté pour le matériau est le durcissement de la législation relative à l’environnement dans de nombreux pays. Que se serait-il passé si la fonte CGI n’avait pas été mise sur le marché au moment où l’on a commencé à exiger des émissions plus propres ? « L’un des ‘moteurs’ du développement est d’accroître la puissance des moteurs , et c’est ce que permet de faire la fonte CGI. Nous croyons que la demande aurait existé indépendamment des questions écologiques », répond Steve Wallace avec conviction. TIMOTHY TORE HEBB QUEL MATÉRIAU CHOISIR ? À bien des égards, la fonte à graphite vermiculaire ou CGI se classe entre la fonte malléable et la fonte grise. Le graphite prend la forme de particules vermiculaires à trois dimensions au sein de sa microstructure : lorsqu’on examine sa structure graphitique au microscope électronique à balayage, celle-ci a le même aspect que le corail. La morphologie de la fonte CGI et les bords arrondis et la surface irrégulière des particules de graphite confèrent des propriétés de forte adhésion entre le graphite et la matrice ferrique. La forme du graphite évite la formation et la propagation des fissures. Elle est aussi à l’origine de l’amélioration des propriétés mécaniques propres à la fonte grise et de la conductibilité thermique de la fonte malléable. La fonte CGI est deux fois plus résistante que l’aluminium. Comparée à la fonte grise, sa résistance à la traction est supérieure de 75 % et sa rigidité de 45 %. Ces caractéristiques la rendant plus difficile à usiner, on a élaboré des techniques pour en obtenir le meilleur rendement possible. Sa résistance à la fatigue est cinq fois supérieure à celle de l’aluminium à des températures élevées. Comparée à la fonte malléable, sa coulabilité, sa conductivité thermique et son usinabilité sont supérieures. 18 METALWORKING WORLD Les propriétés combinées de la fonte CGI en font une solution rentable pour des composants complexes soumis à des charges mécaniques et/ou thermiques. On l’utilise pour les pièces coulées dans l’industrie automobile et de plus en plus pour les culasses et les blocs-moteurs Diesel car les normes antipollution requièrent des pressions de charge supérieures. Ses propriétés acoustiques se prêtent aux applications automobiles. En outre, elle est tout à fait adaptée au développement de composants plus légers et plus résistants pour réduire le poids des véhicules, par exemple. PHOTOS : SINTERCAST ❯❯ La convivialité de System 2000 (logiciels et machine) permet aux fonderies de mettre au point de nouveaux produits en fonte CGI. LA FONTE CGI était difficile à fabriquer à grande échelle jusqu’à ce que SinterCast mette au point un processus fiable qui contrôle la formation des particules vermiculaires de graphite. C’est la structure de ces particules et leur quantité au sein de la matrice ferrique qui donnent au matériau toutes ses propriétés générales. La quantité de magnésium injectée dans la fonte détermine la formation du graphite en lamelles spécifiques à la fonte grise ou en nodules comme dans le cas de la fonte malléable. La fonte CGI se situe entre les deux : alors qu’il convient d’éviter la formation de lamelles, un petit pourcentage de nodules est toléré. Sa fabrication commence avec une fonte de base spécifique à la fonderie. La quantité de magnésium restant après le premier traitement ne doit pas dépasser certaines limites sous peine d’influer sur le traitement secondaire. Une analyse continue et précise du comportement en cours de solidification de la fonte de base dans laquelle on a introduit le magnésium et un inoculant est déterminée par analyse thermique étant donné que la formation de la structure graphitique caractéristique de cette fonte se produit à un moment relativement court du cycle thermique lors du traitement secondaire. SINTERCAST a mis au point un collecteur d’échantillon spécial avec deux thermocouples qui vérifient les caractéristiques de refroidissement de l’échantillon de 200 g. Cette mesure est utilisée pour corriger le processus de coulée : le système de commande de la coulée détermine la quantité nécessaire de magnésium et/ou inoculant et les injecte automatiquement dans la fonte. Ce processus de mesure et de correction continue ne prend que trois minutes environ et s’effectue parallèlement aux opérations habituelles comme le décrassage et le déplacement de la poche de coulée. Il n’entrave pas le fonctionnement continu de la ligne de moulage au rythme normal de production de la fonte grise. Au milieu des années 1990, SinterCast et Sandvik Coromant ont entamé une collaboration pour étudier l’usinabilité de la fonte CGI et optimiser les outils de coupe et les matériaux. Des solutions d’outillage adaptées et des conditions de coupe performantes pour ce matériau sont essentielles puisque le coût par composant est déterminant dans l’industrie automobile. ELAINE MCCLARENCE « Pour nous, il était essentiel que quelqu’un donne l’exemple et choisisse la fonte CGI pour une production en série. Nous avions besoin d’une référence. On a pu ainsi démontrer que notre processus fonctionne pour produire des moteurs à grande échelle » PHOTO: SAMIR SOUDAH « On a passé beaucoup de temps à étudier la solidification de la fonte. Au début, on s’est concentré sur la recherche fondamentale pour être absolument certain qu’on ajoutait la bonne quantité de magnésium à la fonte », explique Steve Wallace, directeur d’exploitation chez SinterCast. METALWORKING WORLD 19 RELATIONS PRIVILÉGIÉES DE L’INTÉRÊT DU BON CHOIX DÈS LE DÉPART Comme les autres entreprises d’ingénierie contractuelle, Lymington Precision Engineers n’échappe pas aux exigences d’une plus grande flexibilité et d’une réduction des temps et des coûts de production. Mais l’entreprise a réussi à contourner le problème - et la solution est simple : planifier à l’avance, coopérer avec le fournisseur d’outils et le constructeur de machines et faire les bons choix dès le départ. Chez Sandvik Coromant, ce concept s’appelle OTS (Original Tooling Service). Chez Lymington, c’est juste du bon vieux sens commun. 20 METALWORKING WORLD PHOTOS : JOHN COLE Bien outillés pour un partenariat productif : les collaborateurs de LPE et les représentants de Sandvik Coromant savent comment obtenir une productivité optimale. LYMINGTON PRECISION ENGINEERS and Co. Ltd (LPE) a basé sa réussite sur le principe du respect de la qualité et des délais. Pour se développer dans le secteur très compétitif de l’ingénierie contractuelle, l’entreprise britannique a réalisé qu’elle devait s’impliquer très en amont dans la phase de conception du client. Aussi, lorsqu’elle a décidé qu’elle avait besoin d’un processus plus performant pour fabriquer un composant pour l’un de ses clients, elle a fait appel à Sandvik Coromant et à Matsuura Machinery PLC, la filiale britannique du constructeur japonais de centres d’usinage, afin d’associer tous ces savoirfaire et déterminer le procédé de fabrication optimal pour la pièce. « Pour respecter les délais de mise sur le marché, il était essentiel que ce projet soit opérationnel le plus vite possible, indique Leon Crouch, fondateur et directeur général de LPE. Je crois qu’on y est parvenu grâce à un travail d’équipe et une communication efficace entre le personnel de LPE, Sandvik Coromant et Matsuura. » Pour David Barras, l’ingénieur chargé du compte LPE depuis plus de quatre ans chez Sandvik Coromant, c’était l’occasion rêvée de mettre en œuvre le service OTS (Original Tooling Services). Ce service se base sur la coopération étroite entre le client, le constructeur machine et le spécialiste de l’outillage, dès la phase initiale d’un projet d’investissement dans une nouvelle machine. Le but est de récolter les bénéfices de ces savoir-faire combinés en créant des solutions qui répondront aux objectifs fixés par le client : coûts réduits, haute qualité, rendements élevés, réduction des temps morts et rapidité d’amortissement. LPE a investi principalement pour « produire 24 heures sur 24 ; la machine devait tourner la nuit sans surveillance », explique Tony Chalk, directeur commercial et administratif de l’entreprise. Il souhaitait transférer la fabrication d’une pièce coulée complexe par une cellule flexible vers une nouvelle machine Matsuura, capable de répondre à l’augmentation des cadences de production et, en même temps, aux délais serrés du client. « La machine que nous avions ne pouvait pas satisfaire cette nouvelle capacité. » De plus, LPE tenait absolument à augmenter sa propre capacité, ce qui l’a poussée à investir dans la H.Plus-630 à deux palettes de Matsuura. Toutes les parties impliquées étaient sous pression. La pièce devait être produite le plus rapidement possible pour que LPE puisse METALWORKING WORLD 21 ❯❯ « La machine en notre possession ne pouvait pas satisfaire les besoins en capacité », estime Tony Chalk. ❯❯ commencer à rentrer dans ses fonds ; un centre d’usinage représente un investissement de 735 000 euros environ, une somme considérable pour une PME comme elle. La fixation de la pièce devait être conçue pour que la machine puisse travailler en automatique pendant la nuit. L’outillage devait non seulement répondre aux exigences complexes du matériau à usiner, mais aussi à celles d’une équipe de nuit entièrement automatisée. Cette pièce coulée en acier devait faire l’objet de deux opérations : un premier 22 METALWORKING WORLD usinage préalable au traitement thermique et une seconde opération post-trempe, cette dernière étant réalisée en externe. L’idée était d’exécuter les deux opérations sur la même machine. Pour ce faire, le choix de l’outillage approprié était donc capital. AVEC LE CONCEPT OTS, toutes les questions relatives aux besoins de la production du composant ont été abordées dès le départ, reprend David Barras. Ce spécialiste a donné des conseils sur tous les aspects de l’outillage et LPE a également requis son avis sur les capacités de la H.Plus-630, signe de la confiance existant entre les deux entreprises. « Après avoir étudié le cahier des charges, il était clair que cette machine était capable de tirer les meilleures performances de l’outillage Sandvik Coromant requis pour produire cette pièce. » LPE maîtrisait le processus de fabrication ainsi que la matière à usiner. Elle comprenait aussi les attentes de son propre client et a donc pu motiver ses exigences vis-à-vis de la nouvelle machine. En outre, son ingénieur de production, Martin Booker, a conçu un nouvel attachement octogonal pour la pièce, à même de faciliter l’usinage et de répondre aux exigences d’une production automatisée. La pièce coulée avait également une forme complexe sans arêtes droites qui ajoutait à la complication de la fixation de la pièce sur la machine. PENDANT QUE MATSUURA travaillait à la programmation, Sandvik Coromant recommandait la meilleure solution d’outillage. Pour cela, il a fallu étudier soigneusement les conditions de coupe en fonction des caractéristiques de la matière à usiner. « Nous avons examiné l’usure des outils pour optimiser la production, indique David Barras. Afin « La machine a si bien fonctionné que la production de la pièce coulée s’est terminée avant la date prévue, la libérant pour d’autres projets » giciel TINA (Tool Investment Analyzer) , raconte David Barras. Puis par la suite, j’ai fait une présentation détaillée de l’offre. » Dans le même temps, les ingénieurs de production de LPE lui ont envoyé un cédérom avec des fichiers DXF reproduisant la forme des supports de pièces, ce qui lui a permis de vérifier que les outils étaient bien compatibles. Pendant ce temps, l’équipe OTS, composée de Steve Weston et Steve Tann, dialoguaient avec Matsuura dont le technicien a accepté la collaboration pour que la mise en route et les essais se déroulent rapidement sur le site de LPE à Lymington. La machine est arrivée le 16 février. Au cours des trois semaines qui ont suivi, l’outillage, les supports et les trajectoires d’outils ainsi que les conditions de coupe ont été testés sur la machine. Les derniers essais ont eu lieu pendant deux jours pour vérifier que les tolérances de la pièce étaient respectées, même pendant la production de nuit. Lorsque le client, le constructeur machine et le fournisseur d’outils collaborent étroitement, la solution n’est jamais bien loin. d’atteindre les objectifs de la production de nuit, nous avons mis en place le concept d’outils frères en remplacement automatique des outils usés. » Les trois partenaires ont travaillé aussi vite que possible. L’ingénieur de Sandvik Coromant a rencontré Tony Chalk le 9 janvier 2004. Une fois la machine évaluée, il a pris contact avec Steve Weston du service OTS de Sandvik Coromant pour s’entretenir du projet. Ensuite, il est entré en relation avec Matsuura pour s’assurer « que les contacts personnels étaient en place afin que le projet se déroule sans heurt ». En moins d’un mois, LPE avait fourni à Sandvik Coromant les plans de la pièce et un schéma du système de fixation de manière à pouvoir vérifier les dépouilles des outils. « J’ai d’abord préparé une offre préliminaire de montages d’outils de coupe à l’aide du lo- La durée totale du projet, de la phase de conception au démarrage de la production, a été de trois mois. Depuis, la machine a si bien fonctionné que la production de la pièce coulée s’est terminée avant la date prévue, la libérant pour d’autres projets. CE PROJET COMMUN a été riche d’enseigne- ments. David Barras estime, qu’en dépit des bons résultats obtenus, une meilleure planification initiale entre les parties prenantes aurait apporté des bénéfices supplémentaires. D’après lui, il n’était pas facile de solutionner les problèmes sur place, une fois la machine installée, et il aurait mieux valu procéder à tous les essais chez le constructeur. De plus, LPE aurait pu réceptionner la machine et la mettre en production plus tôt. La preuve en a été fournie ultérieurement : pendant que le premier projet était en cours, LPE a acheté à Matsuura une deuxième H.Plus 630 pour usiner une autre pièce coulée MATSUURA : L’EXIGENCE DE LA QUALITÉ Matsuura Machinery Corporation a été fondée en 1935, date de l’inauguration de ses installations de production à Fukui, au Japon. Au départ, l’entreprise était spécialisée dans les tours. Dans les années 1960, elle a commencé à mettre au point des centres de fraisage à commande numérique. Elle a été à la première à lancer le concept de l’usinage grande vitesse et à développer des broches grande vitesse et machines-outils CNC. Aujourd’hui, elle emploie 450 salariés dans le monde entier et produit une vaste gamme de centres d’usinage grande vitesse, horizontaux et verticaux, configurés 3 à 5 axes, avec différents types de palettisation, à deux broches et changeurs d’outils, systèmes de cellules robotisées et une gamme de machines à moteur linéaire ultra haute vitesse. Matsuura est considérée comme un leader technologique dans le monde des machines hautes performances. Ses clients se trouvent dans des secteurs aussi divers que l’aéronautique, l’automobile, l’électronique, la recherche médicale, les moules et matrices, etc. C’est toujours une entreprise familiale. « Matsuura est fière d’être une méritocratie progressiste où le travail et le dévouement sont récompensés », signale Ian Michie, responsable marketing. Cela permet à ses collaborateurs de monter dans la hiérarchie. Matsuura Machinery prospère grâce à l’innovation et a reçu en 2004 le grand prix de la technologie industrielle au Japon. Elle vient de renforcer sa présence sur le marché britannique pour assurer le service après-vente des machines qu’elle installe. Sa filiale Matsuura Machinery PLC de Coalville, dans le Leicestershire, propose des services d’études techniques et d’assistance. Elle possède une « salle blanche » pour la construction et la remise à neuf des broches et un système d’entreposage automatisé pour les pièces qu’elle livre dans toute l’Europe. METALWORKING WORLD 23 ❯❯ En dépit des bons résultats, l’équipe OTS estime qu’une meilleure planification initiale aurait apporté des bénéfices supplémentaires. 24 METALWORKING WORLD ❯❯ en acier ; dans ce cas, les supports devaient avoir quatre faces pour permettre de charger 16 pièces par palette, le tout sans surveillance la nuit. David Barras a de nouveau fait appel au service OTS de Sandvik Coromant qui a chargé plusieurs collaborateurs de concevoir et réaliser les montages d’outils qui ont été par la suite installés sur la machine chez Matsuura. Résultat, le projet n’a pris qu’un mois et demi au total. « En planifiant les essais chez Matsuura, avant la réception finale chez le client, et en utilisant des trajectoires d’outils et des conditions de coupe optimisées ainsi qu’un outillage ‘bon dès le départ’, on peut économiser en moyenne 50 % du coût total du projet », estime David Barras. SON COLLÈGUE STEVE TANN de l’équipe OTS confirme : « Une implication précoce est constructive pour de nouveaux processus de fabrication et décisions d’investissement, et peut contribuer à économiser beaucoup de temps et d’argent. Notre service OTS, nos ingénieurs technico-commerciaux et nos spécialistes centraux possèdent un savoir-faire sans pareil en matière d’usinage. » Il fait aussi remarquer que les clients « à qui on fait la démonstration du processus d’usinage sur leurs pièces avant la livraison de leur machine sont moins inquiets vis-à-vis de l’ampleur de leur dépense et adoptent plus vite dans leur atelier les nouveaux outils et méthodes liés à cette machine. De plus, la relation étroite de travail qu’ont Matsuura et « Avec un bon outillage ‘dès le départ’, on peut économiser en moyenne 50 % du coût total du projet » Alors que bien des entreprises éprouvent des difficultés face à la concurrence internationale, LPE décroche des commandes car elle investit dans les dernières technologies et processus. Sandvik Coromant avec les utilisateurs finaux et entre eux renforce l’idée du partenariat à trois, ce qui entraîne plus de rentabilité pour chacun et réduit les risques d’erreurs. » « Nous apprécions ces relations, renchérit Ian Michie, responsable du marketing chez Matsuura. Non seulement elles fidélisent des clients, mais elles nous donnent une chance de nous développer avec nos clients et de mieux les servir à terme. » Naturellement, ajoute-t-il, un tel partenariat ne peut grandir que sur des bases solides, à savoir la confiance et l’intégrité. « L’excellente relation de travail qui s’est développée au fil des années entre LPE et Sandvik Coromant a largement contribué à la réussite de l’opération car nous avons, d’entrée, été invités à participer », souligne Steve Tann de l’équipe OTS. David Barras a passé deux jours par semaine chez le client à qui il a apporté son expertise sur l’outillage et qu’il a persuadé d’adopter un système de gestion d’outils simple et performant qui assiste les opérations et veille à ce qu’il y ait suffisamment d’outils en stock pour éviter un arrêt des machines. Quant à Sandvik Coromant, le projet lui a permis de tisser des liens étroits avec Matsuura, liens qui ont entraîné de nouveaux partenariats et débouchés. La société lui a récemment acheté quatre machines. Dans le cas de LPE, cette collaboration lui a permis de continuer à livrer des produits de première qualité en restant compétitif. Vitesse, qualité et respect des délais au bon prix sont des facteurs cruciaux pour survivre dans l’univers en constante évolution de l’ingénierie contractuelle. ELAINE MCCLARENCE LA RÉACTIVITÉ AU SERVICE DES AFFAIRES Grâce à l’implication de son équipe dirigeante, Lymington Precision Engineers (LPE), qui fait partie du groupe Fullers, est dédiée à l’excellence en matière d’ingénierie. Ses sites de production sont certifiés ISO 9001 et équipés pour exécuter une gamme impressionnante de processus, du soudage à l’assemblage final en passant par la fabrication et les essais. Le niveau de propreté et d’organisation de ses installations est très élevé. Alors que bien des entreprises britanniques éprouvent des difficultés face à la concurrence internationale, LPE décroche des commandes car elle investit dans les dernières technologies et processus. En 2004, elle a mené à terme un programme d’investissement de 9,3 millions d’euros, encore renforcé en 2005 par l’achat de nouvelles machines-outils pour améliorer ses capacités de production déjà impressionnantes. En se donnant les moyens (dernier cri de la technologie des machines-outils, logiciels d’assistance à la conception et au développement, formation de son personnel et certification qualité), elle propose à ses clients des services sophistiqués qui lui ont fait remporter des marchés en télécommunication, défense, équipements médicaux, aéronautique et ingénierie offshore. Ses ingénieurs ont une solide connaissance des différents types de matériaux et processus. Ses capacités lui permettent de fabriquer aussi bien des pièces unitaires que des sous-ensembles, jusqu’à la réalisation des essais finaux. « Nous sommes compétitifs car nous prenons des initiatives et sommes flexibles », estime Tony Chalk, directeur commercial et administratif de LPE. Tony Chalk ajoute que la plupart des projets commencent par la fabrication d’un prototype du produit. Cela signifie, souligne-t-il, qu’il est important d’être impliqué « aussi tôt que possible dans le processus d’étude ». Pendant que les clients mettent la touche finale à leur étude, LPE élabore le processus de fabrication. La rapidité est essentielle dans la plupart des projets. Les clients veulent que leurs produits soient prêts à être lancés dans les délais les plus brefs possible. Tony Chalk précise que le fait d’avoir investi dans des logiciels d’étude élaborés permet d’échanger plus vite les informations dans la plupart des formats. Pour sa production, LPE a investi dans un système de bases de données en réseau qui suit chaque activité de production et assiste la planification en étant complètement intégré dans tout l’atelier. LPE emploie environ 150 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 43 millions d’euros. En plus de ses investissements continus dans les machines, elle propose à son personnel des programmes de formation et prévoit ses propres contrats d’apprentissage. METALWORKING WORLD 25 TECHNOLOGIE LE PERÇAGE EN PROFONDEUR TOUR D’HORIZON Aujourd’hui, on s’applique à percer des trous de la manière la plus performante possible. La variété des trous et cavités usinés est vaste et leur qualité meilleure que jamais. Bref, le perçage est aujourd’hui une activité compétitive et exigeante. Les machines et outils de perçage évoluent rapidement, tandis que les ateliers disposent de nouveaux équipements performants et de tout un choix de méthodes pour exécuter des opérations de haute technicité. CHOIX STRATÉGIQUE Réaléser avec un foret étagé optimise le perçage de trous multidiamètres. Cette solution haute productivité se prête parfaitement à la production en série. 26 METALWORKING WORLD Les ateliers ont la difficile mission de choisir les meilleurs outils et procédés de perçage. Cependant, on ne sait plus aussi clairement qu’avant si un trou doit être foré, alésé ou fraisé, si l’outil doit être standard et flexible, ou spécial et dédié. L’évolution des machines-outils a élargi la gamme des méthodes d’usinage. Au lieu, par exemple, d’exécuter un mouvement d’avance, l’outil peut être programmé pour suivre une trajectoire hélicoïdale et peut pratiquement s’incliner sous tous les angles en fonction de la pièce à usiner. Le perçage est donc devenu plus complexe, mais ses performances se sont beaucoup améliorées et peuvent l’être encore. Avec, à leur disposition, des méthodes plus performantes et plus générales, les ateliers doivent revoir leur façon de procéder. CHOIX DES OUTILS ET MÉTHODES Le coût d’usinage est le facteur prépondérant lorsque l’on sélectionne une méthode. L’échelle de l’opération (production d’une grande série ou perçage d’un trou unique dans une petite pièce) détermine l’envergure de l’optimisation. Cependant, en règle générale, usiner en utilisant la meilleure pratique et le meilleur moyen disponibles est payant. En plus des priorités de productivité, les facteurs principaux déterminant le choix de l’outil et de la méthode sont la taille et les limites du trou, le type et le matériau du composant, la taille de la série, le type et les capacités de la machine. Les trous varient en diamètre, profondeur, exigences de tolérance et d’état de surface, stabilité de la pièce à usiner et de la fixation. Le matériau de la pièce et sa dureté jouent aussi un rôle clé, tout comme le type de la pièce : un manchon rond nécessitant un seul trou débouchant requiert des réglages et des procédés différents d’un palier où l’on doit percer beaucoup de trous différents sur ses faces. La taille de la série joue aussi énormément. S’il s’agit de trous en série, un outil optimal pour produire chaque trou aux coûts les plus bas est une priorité. Mais si l’atelier souhaite une méthode de perçage très flexible capable d’exécuter toute une configuration de trous dans un ou plusieurs composants, la polyvalence est alors de mise. En matière de capacité de perçage, les machines-outils varient en type, état, système de commande, taille, puissance, couple, force d’avance, vitesse de broche, système d’arrivée du liquide de refroidissement, volume et pression. N’importe laquelle de ces caractéristiques peut influencer le choix de l’outil, de la méthode et des conditions de coupe, voire recourir à une autre machine. CHOIX DE MÉTHODES Le procédé retenu est généralement l’un des suivants (ou la combinaison de plusieurs) : perçage, trépanage, réalésage, alésage micrométrique ou alésage, et fraisage. Le perçage monobloc est la méthode la plus courante et la plus directe. Elle fait appel à des outils standard très simples et très performants pour percer des petits trous comme des trous de 60 mm (qu’il faut trépaner ensuite pour faire des économies d’énergie et de matériau). Le diamètre de la plupart des trous va de 10 à 30 mm. Ils sont percés principalement par des forets à plaquettes indexables et des forets en carbure monobloc. Le perçage monobloc doit être considéré comme une méthode rapide et flexible qui nécessitera ou non une opération de finition ultérieure. L’alésage et l’alésage micrométrique consistent à usiner un trou existant pour l’agrandir et/ou le finir. L’alésage peut être une opération d’ébauche ou de finition réalisable CoroDrill 880 complété par un alésoir haute avance 830 est une méthode de perçage rapide et précise. avec des outils spéciaux pour chaque opération. L’alésage micrométrique est une opération de superfinition qui donne aux trous de la pièce un très bon état de surface. Il peut être effectué avec des outils rotatifs, ou des barres d’alésage. Lorsqu’ils sont rotatifs, ce sont généralement des outils d’alésage réglables à plaquette unique ou plaquettes multiples. Les outils de combinaison pour le réalésage et les forets étagés sont des solutions spécialisées basées sur la technologie du perçage et du tournage. Ils sont normalement conçus pour produire des trous spécifiques multidiamètres pouvant avoir des chanfreins. Le but est de proposer un outil étagé spécialisé, capable de forer tout le trou en une seule passe. C’est une méthode de perçage optimale qui laisse peu, sinon pas du tout, de flexibilité et exige souvent plus de puissance et de stabilité de la machine-outil. Néanmoins, c’est une solution très productive pour produire de grandes séries. ❯❯ METALWORKING WORLD 27 TECHNOLOGIE Fraiser des trous est idéal avec une machine CNC à interpolation hélicoïdale. C’est une méthode flexible pour toute une variété de trous et de cavités, mais son temps de cycle est plus lent. Grâce à sa conception robuste, l’outil d’alésage de finition réglable, CoroBore 825, peut être équipé de plaquettes Wiper qui assurent des avances considérablement supérieures et des temps de cycle plus courts. ❯❯ Le fraisage de trous est devenu une option depuis que les machines-outils à fraisage par interpolation hélicoïdale et à fraisage de cavités sont arrivées sur le marché. Cette méthode est très souple puisque c’est la programmation qui détermine comment faire le trou à l’aide d’une fraise. Les outils sont standard (de simples fraises, souvent à rainurer) et ne nécessitent pas une énorme puissance ou stabilité. La gamme de trous est très étendue, mais, comparée aux autres méthodes, le temps de cycle est plus long. ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION : CAS D’APPLICATION Les types de trous usinés les plus courants sont les trous pour boulons, pas de vis, positionnement, roulement, guidage, fluide, évacuation, réduction de poids et formation de cavités. Généralement, une opération de perçage monobloc s’impose, suivie par une finition lorsque cela est nécessaire. Aujourd’hui, avec CoroDrill 880, la nouvelle génération de forets à plaquettes indexables, on peut opter pour le perçage étant donné qu’il offre un taux de pénétration de 40 à 100 % supérieur en fonction du matériau de la pièce, des tolérances de trou plus serrées, une plus grande fiabilité et une meilleure économie. Les trous pour pas de vis, par exemple, étaient auparavant audessus des capacités des forets à plaquettes indexables, 28 METALWORKING WORLD à moins que le foret n’effectue une opération de perçage supplémentaire. Le CoroDrill 880 peut percer des trous qui sont dans les limites requises. Voici quelques éléments auxquels réfléchir avant d’opter pour telle ou telle méthode de perçage : • En matière de temps de cycle, pour percer des trous de 25 mm avec une tolérance IT7, par exemple, quand remplacer le perçage monobloc et l’alésage micrométrique par le perçage monobloc et l’alésage pour la production de séries moyennes avec des outils rotatifs ? • Quel(s) outil(s) utiliser pour percer des trous à fond plat avec des tolérances de diamètre importantes ? • Quel est le meilleur moyen de percer une poche avec coins radiaux ? • Un trou d’écrou multidiamètre est-il mieux percé par réalésage avec un foret étagé spécial ou par un foret et une fraise à rainurer ? • Jusqu’à quelle profondeur un foret à plaquettes indexables peut-il percer avant de passer le relais à un outil de forage de trous profonds (un domaine où il se passe actuellement des choses intéressantes) ? Quelle que soit l’application, la méthode doit toujours être examinée en prenant les coûts d’usinage comme point de départ, et en se souvenant qu’il existe des alternatives à la plupart des méthodes de perçage. CHRISTER RICHT NEWS SANDVIK COROMANT CHANGE SA POLITIQUE DE PUBLICATION DE CATALOGUES métaux. La structure et l’aspect de ces deux publications sont similaires. Divisés en huit chapitres couvrant la plupart des domaines d’application en usinage, ils forment ensemble un outil de référence de quelque 1 500 pages. Les nouveaux produits et solutions seront, quant à eux, toujours présentés deux fois par an dans les CoroPak qui existent depuis bientôt une quinzaine d’années. Ceux-ci comprennent à la fois un support électronique (CoroGuide Web) et un support papier (un supplément nouveaux produits). Enfin, CoroKey, un petit guide au format A5, conduira les clients vers l’outil constituant le choix de base pour une opération spécifique. Pour que Sandvik Coromant soit le fournisseur N° 1 d’outils de coupe pour l’industrie transformatrice des métaux, il faut parler la même langue que les clients : voilà pourquoi les publications sont éditées simultanément en 15 à 20 langues. Les alliages très durs à base de nickel sont difficiles à usiner. Mais leur dureté est justement ce qui les rend résistants et appropriés aux applications requérant de la précision et de la fiabilité. En janvier 2006, Sandvik Coromant lancera le GC1105, une nouvelle nuance pour le tournage de ces alliages à base de nickel. « Cette nuance aura un champ d’application relativement large puisqu’elle pourra servir dans l’aéronautique, la fabrication de turbines à gaz, le médical et le décolletage », explique Malin Mårtensson, chef de projet chez Sandvik Coromant. « Nous nous sommes rendus plusieurs fois chez des clients pour tester la nuance avant de décider si elle était prête à être lancée, poursuit-elle. Ils faisaient essentiellement partie du secteur aéronautique, mais aussi du médical. » Elle ajoute que c’est surtout ce dernier secteur qui devrait tirer parti de la nouvelle nuance car elle sera disponible sur plusieurs outils de coupe très demandés dans ce segment. « Elle peut être mise à profit, par exemple, pour fabriquer des prothèses de hanche et des vis médicales dans des matériaux tels que le cobalt-chrome et des aciers inoxydables très purs comme le Sandvik Bioline 316LVM. Ces pièces exigent en effet une excellente finition que nous pouvons obtenir grâce à l’acuité de l’arête de coupe. » La nuance GC1105 sera lancée en janvier prochain dans le cadre du CoroPak. 100% AU PREMIER RANG 90% 80% 70% 60% 50% Sandvik Coromant 0% Sandvik Coromant 10% Sandvik Coromant 20% Sandvik Coromant 30% Sandvik Coromant 40% Sandvik Coromant TOTAL PATENT CUTTING TOOL RELATE Les catalogues de tournage, fraisage et perçage ont toujours été les outils de vente de base de toute société commercialisant des outils d’usinage. Aujourd’hui, les machines multifonctions remplacent les machines CNC et les machines transfert sont remplacées par des centres d’usinage et des machines spécialisées. Pour Sandvik Coromant, il est essentiel d’être à la pointe non seulement en termes de produits et de solutions techniques, mais aussi en matière d’informations et de savoir-faire. La nouvelle politique relative à la publication des catalogues va donc permettre de donner aux clients des informations plus fréquentes et plus détaillées sur les outils et la manière de les utiliser afin qu’ils trouvent plus facilement ce dont ils ont besoin. Cette nouvelle stratégie repose sur plusieurs canaux de communication. Le premier est le Guide Technique d’Usinage. Sandvik Coromant proposant à ses clients des outils sophistiqués et des solutions ingénieuses, ce manuel de plus de 600 pages est conçu pour leur donner l’information nécessaire pour utiliser ces outils et solutions de la manière la plus productive possible. Deuxième canal, un nouveau Catalogue Général en un seul volume portant sur l’ensemble du programme Sandvik Coromant, soit environ 25 000 produits destinés à l’industrie transformatrice des NOUVELLE NUANCE POUR SURFACES DE PRÉCISION 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Sandvik Coromant est sans conteste le premier détenteur de brevets d’outils et de nuances de coupe. Entre 1998 et 2004, 25 à 40 % de tous les nouveaux brevets associés à des outils de coupe et délivrés aux USA ont été déposés par Sandvik Coromant. Dix autres entreprises concurrentes se sont partagées les brevets restants, soit 60 à 75 % selon les années. Sandvik Coromant est particulièrement dynamique dans le domaine des nuances de coupe : en 2001, À gauche : nombre total de brevets relatifs à des outils de coupe délivrés aux USA. plus de la moitié des brevets ont été délivrés à des nuances Sandvik Coromant. « Notre politique en matière de brevets est très active, indique Henrik Tåqvist, ingénieur des brevets chez Sandvik Coromant. Nous pensons qu’ils sont de la plus haute importance sur un marché aussi concurrentiel que le nôtre. - Certes, la quantité n’est pas tout. Mais cette vague de brevets est la preuve de la forte activité de notre service de recherche et développement et reflète le fait que Sandvik Coromant investit deux fois plus en recherche et développement que la moyenne de ses concurrents. La qualité parle d’elle-même. METALWORKING WORLD 29 COMMENT GUCCI S’EST FAIT UN NOM AU DÉBUT DU 20E SIÈCLE, le jeune Guccio Gucci, fondateur de la dynastie italienne, travaille au Savoy de Londres. Même s’il n’est que plongeur, serveur et garçon de courses, il n’a aucune peine à observer le luxe et les habitudes des clients du grand hôtel : le prince de Galles entretient sa maîtresse dans une suite, des sommités comme la comédienne Sarah Bernhardt et le peintre Claude Monet y font des séjours. Dans le hall de l’hôtel, il a tout le loisir d’étudier en détail les bagages onéreux en cuir de haute qualité qui s’empilent sur les chariots. Pas besoin de beaucoup d’imagination pour conclure que c’est là que naît sa marque, du moins dans sa tête. Il faudra cependant près d’un demisiècle avant que cette idée naissante se transforme en l’une des premières sociétés de 30 METALWORKING WORLD luxe du monde. En 1921, il ouvre son premier magasin, une maroquinerie, à Florence, en Italie ; 30 ans plus tard, il possède une boutique sur la 5e avenue, à New York. Lorsque l’acteur américain Sidney Poitier se rend en Afrique à la fin des années 1970, on lui demande ce qu’il ressent à l’idée de poser le pied sur le sol du pays de ses ancêtres. « C’est bien, à travers les semelles de mes chaussures Gucci. » La marque, alors plus connue pour ses sacs et ses mocassins, est devenue synonyme de luxe et de glamour. Les vedettes de cinéma et les membres de la jet-set comme Grace Kelly, Jackie Onassis, Sophia Loren ou Ronald et Nancy Reagan portent tous des sacs, chaussures ou écharpes Gucci. En 1975, le New York Magazine publie un article de quatre pages sur Gucci sous le titre « La boutique la plus grossière de New York ». D’après le journaliste, on y traite les clients avec condescendance en adoptant une PHOTOS : CORBIS OUTLINE, AFTONBLADET BILD Le monde de la mode est très dépendant de la fabrication de dernière minute d’accessoires tendance. Gucci n’échappe pas à la règle. L’histoire de cette légende de la mode italienne n’a rien à envier au scénario d’une série télévisée avec ses querelles familiales, intrigues et scandales. Mais elle montre aussi comment transformer une catastrophe en réussite – en prenant les bonnes décisions au bon moment. Sandvik Coromant produit les outils de coupe de précision qui servent à fabriquer les moules et matrices pour les flacons de parfum, les tubes de rouge à lèvres, les semelles des chaussures, etc. Tom Ford rêvait de faire de Gucci une marque de mode branchée. attitude supérieure et arrogante tout en les encourageant à revenir pour faire patiemment la queue et recevoir le même traitement. C’est que le gérant, Aldo Gucci, l’un des cinq fils de Guccio et génie du marketing, emploie les enfants de ses amis européens de la haute- société dans sa boutique new-yorkaise - un choix qui n’ajoute pas grand chose au niveau de service mais qui apparemment ne fait pas de mal aux ventes. Il est aussi l’un des premiers à saisir la valeur d’un club privé, réservé à la clientèle et distribue des cartes VIP qui permettent à un petit cercle de clients illustres d’accéder à une galerie de luxe à l’étage supérieure de la boutique de la 5e avenue. MAIS, À LA FIN DES ANNÉES 1980, tout ce faste n’est plus qu’un souvenir. L’éclat de la marque s’est terni et Gucci est devenu un signe extérieur de richesse pour les trafiquants de drogue, apparaissant plus souvent dans les textes des chansons rap que dans les colonnes de Vogue. Un accord de licence trop enthousiaste a dilué son prestige. Ses sacs en toile En 1975, le New York Magazine publie un article de quatre pages sur Gucci sous le titre « La boutique la plus grossière de New York ». Les choses ont bien changé... bon marché se vendent en grande quantité dans les grands magasins et son caractère huppé d’origine a disparu. La famille Gucci elle-même fait l’objet d’articles dans les tabloïds et magazines à scandale. Le groupe perd beaucoup d’argent, en particulier pour financer les actions en justice continuelles de certains membres de la famille contre d’autres aux USA et en Europe. À la fin des années 1980, Maurizio Gucci, petit-fils de Guccio et neveu d’Aldo, organise une cabale et chasse du groupe, avec l’aide de l’avocat italo-américain Domenico De Sole, le tout-puissant mais vieillissant Aldo et y fait entrer Investcorp, une société d’investissements de Bahreïn. Maurizio a de grands projets pour Gucci et souhaite redonner à la marque son éclat d’antan en mettant, entre autres, un terme à la fabrication sous licence. Malheureusement, Maurizio, comme son oncle, a moins de sens des affaires que d’idées créatives. Après s’être battu pendant cinq ans, il cède ses parts à Investcorp. METALWORKING WORLD 31 ❯❯ « Ce travail cultive d’une certaine manière l’autosatisfaction. Être styliste et dire : ‘Voilà comment on doit s’habiller, à quoi doivent ressembler les intérieurs, ce que le monde doit être’. Mais c’est ça, l’objectif : dominer le monde par le style » ❯❯ Tom Ford coordonnait la décoration des boutiques, l’intérieur des bureaux, les vêtements portés par le personnel et même les compositions florales des défilés Gucci. En 1993, le dernier membre de la famille Gucci laisse un groupe au bord de la faillite et sans véritables moyens, ne serait-ce que pour l’achat des matières premières. L’avocat Domenico De Sole prend la tête de la direction et du conseil d’administration. On parle de faire appel à un styliste extérieur, fait plutôt rare à cette époque. Les noms de Calvin Klein et Giorgio Armani circulent, mais, finalement, c’est Tom Ford, qui travaille au service design depuis quelques années, qui est choisi. Le Texan, qui vient d’avoir 32 ans, quitte New York pour Milan et devient directeur artistique de la marque. Il a déjà travaillé avec Maurizio Gucci et Dawn Mello, que Maurizio avait débauchée du Bergdorf Goodman, le grand magasin new-yorkais. Mais il choisit de ne pas suivre leur ligne plutôt classique. Il veut faire de Gucci une marque branchée. « Maurizio voulait des vêtements doux et marrons, affirmet-il dans le livre de Sara Gay Forden, La saga Gucci. Je voulais du noir. » LORSQU’IL DEVIENT directeur artistique, Tom Ford reçoit carte blanche du PDG, qui considère ce changement de direction comme un risque mais aussi une chance de sortir le groupe du marasme. Après une collection peu convaincante en octobre 1994, l’Américain trouve son style. Au printemps 1995, il est prêt. Sur la passerelle, les top-modèles portent beaucoup de brillant à lèvres, de chemisiers de satin largement échancrés et de pantalons en velours à taille très basse. La collection exsude le sexe 32 METALWORKING WORLD et le style de vie de la jet-set, dont apparemment le monde de la mode est avide. En quelques mois, des vedettes comme Madonna, Gwyneth Paltrow et Elizabeth Hurley se présentent aux premières ou autres événements mondains habillées Gucci de pied en cap. En même temps, les sacs Gucci, fer de lance du groupe, commencent à s’arracher. La demande fait un tel bon qu’on a du mal à y répondre. Tom Ford devient lui-même une mégastar, ce qui est une nouveauté dans l’univers de la couture. Il est élu l’une des 50 personnalités les plus sexy de la planète par la revue américaine People Magazine. Il achète une maison à Los Angeles et se met à fréquenter sérieusement les stars du cinéma et les célébrités, renforçant ainsi sa mainmise sur la marque. Il contrôle les campagnes publicitaires et a recours à des images à la limite de la vulgarité, ce qui lui apporte un maximum de publicité. Il prend en main les 11 catégories de produits de Gucci et lance une collection de couture. Tout comme les marques Ralph Lauren et Calvin Klein, Tom Ford crée un univers Gucci. Il coordonne la décoration des bouti- GUCCI ♥ SANDVIK COROMANT Quel est le point commun entre Gucci et Sandvik Coromant ? Sandvik Coromant produit les outils de coupe de précision qui servent à fabriquer les moules et les matrices pour les flacons de parfum, les tubes de rouge à lèvres, les semelles de chaussure, etc. Chaque moule ou matrice doit être parfait, la qualité de sa forme et de sa surface doit être très élevée car cela a eu une incidence directe sur la qualité du produit final. Sandvik Coromant dispense son savoir-faire pour le processus d’usinage. Le secteur industriel Moules & Matrices de Sandvik Coromant développe constamment cette technologie de pointe. Le niveau de design très élevé des produits Gucci exige l’évolution permanente du savoir-faire technologique en termes d’application et d’outillage de coupe - une stratégie dont Sandvik Coromant tire fierté. ques, l’intérieur des bureaux, les vêtements du personnel et même les compositions florales des défilés et soirées Gucci. « Le concept ‘The World of Ralph Lauren’, à savoir les vêtements, mais aussi les meubles, les campagnes de publicité et les magasins, m’a toujours impressionné », a déclaré Tom Ford à Vogue en 2003. À Hello!, il affirme que « ce travail cultive d’une certaine manière l’autosatisfaction. Être styliste et dire : ‘Voilà comment vous devez vous habiller, à quoi doivent ressembler vos intérieurs, ce que le monde doit être’. Mais c’est ça, l’objectif : dominer le monde par le style. » L’ANNÉE 1995 est celle du revirement, comme l’affirme Gucci. En effet, cette année là, le groupe est introduit en Bourse et remporte un vrai succès. L’ensemble du marché du luxe commence à décoller. Mais le groupe n’est pas au bout de ses peines. En 1999, il fait l’objet d’une OPA hostile de la part du groupe de luxe français LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy). Le seul moyen de s’en sortir est de s’allier avec l’ennemi héréditaire de LVMH, PPR (Pinault-Printemps-Redoute). L’accord conclu avec François Pinault inclut le rachat d’une des plus célèbres marques du monde de la mode, Yves Saint Laurent (YSL). Tom Ford prend aussi en main les collections d’YSL et tous les yeux sont rivés sur lui. S’il échoue, ce serait la catastrophe - pour YSL, mais aussi pour Gucci. Le groupe est entré dans une nouvelle phase : il devient son propre empire de marques de luxe. Rapidement, il achète les marques de mode et de cosmétiques Boucheron, Bottega Veneta et Balenciaga, et signe des accords de partenariat avec Stella McCartney et Alexander McQueen. Aujourd’hui, c’est un acteur mondial aux multiples ramifications dans les industries de la mode et des cosmétiques. En 2003, son chiffre d’affaires s’est élevé à 1 500 millions d’euros, dont la moitié provient de la maroquinerie, les produits qui ont fait la marque. Le rêve de Guccio Gucci de créer une vraie marque de luxe s’est réalisé. Les ventes de vêtements haute couture ont atteint 214 millions d’euros en 2003, pas autant que les sacs, pourtant la mode reste l’atout principal du groupe. Ce sont les vêtements qui vantent la marque et qui servent de tremplin à toute la gamme d’accessoires. En 2004, Gucci a dû dire adieu à son duo de choc. Domenico De Sole et Tom Ford ont tous deux quitté le groupe fin 2003 et on a fait appel à quatre nouveaux stylistes maison. La collection est toujours marquée du sceau de l’Américain, a écrit le mensuel américain Vogue après avoir vu la collection d’automne 2005. Après tout, Tom Ford lui-même a eu besoin d’une saison pour se débarrasser de l’influence de son prédécesseur. La palpitante saga de Gucci n’est pas encore près de se terminer. Le groupe Gucci est un acteur mondial aux multiples ramifications dans les industries de la mode et des cosmétiques. En 2003, son chiffre d’affaires s’est élevé à plus de 1 500 millions d’euros. IMKE JANOSCHEK METALWORKING WORLD 33 TECHNOLOGIE LE MEILLEUR RACCOURCI POUR DES PERFORMANCES ACCRUES L’USINAGE MULTIFONCTIONS EST EXIGEANT MAIS PAYANT Lorsqu’un atelier investit dans une machine multifonctions, il acquiert une nouvelle technologie qui lui assure une qualité plus homogène et des temps de cycle plus courts. Il peut cependant rencontrer des difficultés, qui pourront être évitées en prenant les mesures adéquates. NOUVEAU POTENTIEL ET NOUVEAUX OBSTACLES Les têtes de forage sont entièrement usinées sur des machines multifonctions, en un seul montage. 34 METALWORKING WORLD L’usinage multifonctions repose essentiellement sur le changement automatique des outils, l’usinage multi-axes, l’utilisation d’outils rotatifs et non rotatifs, et la possibilité de disposer d’une broche principale, de bi-broches et d’une tourelle complémentaire. Son avantage principal est qu’il permet d’usiner des composants complexes en un seul montage. Cela améliore à la fois la qualité et le rendement : nul besoin de posages différents, qui pourraient entraîner des variations de la précision. Et, sans étape intermédiaire dans le processus d’usinage, le flux de production est accéléré. La machine multifonctions est très flexible et représente un potentiel considérable. Toutefois, en phase de planification, certains aspects doivent être pris en considération. En premier lieu, pour éviter les hors-courses, il convient de bien prendre en compte la notion de déplacement d’axes. D’autre part, en fonction du modèle, il sera nécessaire de réfléchir à l’aspect puissance/couple sur les broches, en particulier pour quelques opérations de tournage d’ébauche. Pour pallier à ce type d’inconvénient, il est judicieux de passer à d’autres techniques d’usinage, comme le fraisage. L’outillage et la programmation sont plus délicats. Le mandrin doit souvent être surdimensionné par rapport à la normale, en raison de la variété des pièces à usiner. Cela implique de trouver un compromis entre les longs porteà-faux d’outils et la stabilité nécessaire à un usinage de qualité. Le système d’attachement modulaire Coromant Capto, grâce à sa stabilité maximale et à sa grande précision, peut permettre de remédier à cela. Il faut également résoudre la question de la taille des séries : quand la machine multifonctions devient-elle une meilleure solution qu’un tour ou un centre d’usinage CNC ? Autre difficulté, fréquemment sous-estimée : les opérateurs et les programmeurs ont besoin d’être formés pour savoir comment utiliser des procédés d’usinage plus variés, car généralement, ils sont spécialisés dans certains types de machine et connaissent mieux certaines méthodes que d’autres. Avec l’usinage multifonctions, ils doivent se familiariser avec de nouvelles méthodes et acquérir de nouvelles compétences. De plus, les programmeurs sont confrontés à de nouvelles combinaisons d’outils et de trajectoires. Pour que ces machines fonctionnent en continu, il faut donc changer les habitudes. Mais ce changement augmente considérablement le potentiel d’usinage. PASSAGE À L’USINAGE MULTIFONCTIONS Plusieurs niveaux de solutions : • Avec des outils conventionnels déjà utilisés et, dans une certaine mesure, des méthodes moins optimales ; • En utilisant des outils modernes et des outils mis au point pour les machines multifonctions et en optimisant les méthodes une fois la machine installée ; • En planifiant les outils et méthodes avant d’investir et pendant la phase de mise en route. L’usine Sandvik Mining and Construction (SMC) en Suède a rencontré tous ces types de cas. On y usine des têtes de forage de quelque 200 types différents, en séries variant de huit à 48 exemplaires et produits à partir de pièces forgées en acier allié. Auparavant, ces produits relativement complexes étaient fabriqués avec davantage d’intervention manuelle dans un atelier équipé de machines-outils conventionnelles dans un pays à coût de main d’oeuvre réduit. La production a été déplacée en Suède dans une cellule robotisée avec trois machines-outils et un robot de manipulation des pièces. « Nous sommes en concurrence avec d’autres sites Sandvik et d’autres fabricants de têtes de forage, indique Hans Sletten, directeur technique. La qualité et la ponctualité de la livraison sont des critères importants pour réussir. Pour nous. cette production devait être effectuée dans une cellule avec des machines capables d’exécuter l’ensemble de l’usinage en un seul montage. La conception du composant et les délais de livraison convenaient à l’usinage multifonctions. La cellule représentait une mise de fonds importante, mais nous savions qu’elle promettait un retour sur investissement satisfaisant tout en répondant aux exigences de qualité et de volume. Auparavant, nos délais de production étaient de 20 jours et il fallait quatre heures de travail par composant. Aujourd’hui, les délais sont de cinq jours et il ne faut plus qu’une heure par composant. Et ces chiffres baissent encore. » La cellule robotisée comprend trois machines multifonctions Nakamura STS 40 alimentées par un robot et un PC via lequel on accède à toutes les unités de commande. Le magasin qui peut contenir jusqu’à 40 outils en renferme 30 en permanence ; dix d’entre eux sont interchangeables en fonction du type de composant usiné. Les temps de réglage varient selon le nombre de changements nécessaires et des préparatifs sont indispensables pour obtenir de bonnes performances. L’IMPORTANCE DE NOUVELLES STRATÉGIES « Plusieurs opérations sont nécessaires pour fabriquer une tête de forage, explique Jimmy Pihl, ingénieur de la fabrication. Les pièces forgées sont plutôt tenaces à usiner. En plus du tournage, il faut procéder à plusieurs opérations de fraisage et de perçage. Les têtes sont pourvues de cannelures et, dans certaines configurations, de filetages. Lorsque la pièce est usinée, elle est expédiée au traitement thermique au terme duquel on insert les boutons. - Nous avions besoin de nouvelles stratégies pour les nouvelles machines multifonctions afin d’assurer une manutention et une gestion efficaces des outils. Nous avons dû assimiler un savoir-faire considérable pour arriver à une production satisfaisante de séries dans les cellules automatisées. Au départ, les machines fonctionnaient avec des outils utilisés auparavant sur d’autres machines. - Cependant, nous devions atteindre un certain volume de production annuel. Le constructeur de la machine-outil nous proposait un temps de cycle de 0,8 heure par pièce, mais nous devions descendre à 0,5 heure. Par conséquent, il était vital de se concentrer sur les temps de fonctionnement individuels une fois les machines en place afin d’obtenir les temps de cycle nécessaires. - Les outils dont les performances n’étaient pas acceptables en usinage multifonctions ne servaient à rien. Les outils et méthodes sont devenus des goulets d’étranglement qu’il fallait éliminer. Nous nous sommes donc concentrés sur ces éléments en coopération avec notre fournisseur d’outils coupants Sandvik Coromant, pour obtenir des améliorations. » Les temps de production sont passés de 45 à 25 minutes depuis l’arrivée des machines. Mais Hans Sletten et Jimmy Pihl avouent regretter de ne pas avoir procédé à une analyse des outils et méthodes et de ne pas avoir collaboré plus étroitement avec le constructeur des machines et le fournisseur des outils en amont du projet. Ils auraient fait l’économie d’une longue période de rodage pour atteindre plus tôt les performances requises s’ils avaient opté pour le service Original Tooling Supply (équipement d’origine des machines). Vu le peu d’élasticité des ressources de production actuelles et l’arrivée constante de nouvelles technologies, il faut du temps pour obtenir des solutions optimales sans l’aide des partenaires appropriés. CHRISTER RICHT Pour économiser du temps de changement d’outils, on a élaboré de nouveaux concepts d’outillage. Les nouveaux outils CoroPlex proposent une vaste gamme de types d’outils adaptables. Le tournage sur les machines multifonctions pose de nouvelles difficultés liées à la manière d’exploiter le basculement de la broche pour positionner les outils de coupe. Les outils spécialement conçus pour ces machines exploitent ces nouvelles capacités. METALWORKING WORLD 35 CoroDrill® 880 featuring: Découvrez la nouvelle façon de faire du perçage court de manière plus rentable. Il s’agit de notre toute dernière innovation, le CoroDrill 880. Ce foret à plaquettes indexables, développé pour les Professionnels du Perçage, se caractérise par sa Step Technology. Grâce à une pénétration pas à pas, des forces de coupe parfaitement équilibrées et des plaquettes à technologie Wiper, les gains de productivité peuvent atteindre 100 %. Ainsi, les coûts par trou percé peuvent être réduits de moitié dans de nombreuses applications. À n’en pas douter, un réel moteur de productivité et d’économies. Pour plus d’informations, contactez votre ingénieur commercial Sandvik Coromant ou visitez www.coromant.sandvik.com. Partenaire de votre productivité Print n:o C-5000:515 FRE © AB Sandvik Coromant 2005:03 Vos objectifs atteints. CoroDrill® 880.