comme un lion - Institut Français

Transcription

comme un lion - Institut Français
KIT MEDIA
COMME UN LION
Synopsis
Mitri a 15 ans et vit dans un village au Sénégal. Comme tous les jeunes de son âge, il joue au
foot en rêvant du Barça et de Chelsea. Lorsqu'un agent recruteur le repère, Mitri croit en sa
chance. Mais pour partir à l'assaut des grands clubs européens, il faut payer. La famille se
cotise et s'endette pour l'aider.
Interprètes
Mytri Attal : Mitri Diop
Marc Barbé : Serge
Jean-François Stévenin : L'agent français
Anne Coesens : Françoise
Khady Aïdara : La grand-mère
Emmanuel Penda : L'agent camerounais
Tatiana Rojo : Fatou
Guillaume Cros : Antony
Awa Fall : L'amie de la grand-mère
À propos de
Samuel Collardey
Informations techniques
Réalisateur : Samuel Collardey
Scénario : Samuel Collardey
Scénario : Catherine Paillé
Scénario : Nadège Trébal
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KIT MEDIA
Directeur de la photo : Charles Wilhelem
Directeur de la photo : Samuel Collardey
Directeur de la photo : Stéphane Raymond
Son : Julien Roig
Son : Vincent Verdoux
Montage : Sylvie Lager
Producteur : Grégoire Debailly
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Comme un lion
de Samuel Collardey
Dossier réalisé par Arnaud Leroux
TABLE DES MATIÈRES
I. POUR MIEUX CONNAÎTRE LE FILM 3
A)Fiche technique du film 3
B) Informations sur le réalisateur 4
C) Résumé du film 4
II. POUR TRAVAILLER AVEC LE FILM EN CLASSE 5
A)Avant la séance
Fiche-élève n°1 : Découvrir le film par l’affiche 6
Fiche-professeur n°1 : Découvrir le film par l’affiche 8
B) Après la séance Fiche-élève n°2 : Reconstituer l’histoire du film 10
Fiche-professeur n°2 : Reconstituer l’histoire du film 12
Fiche-élève n°3 : Étudier les personnages du film 13
Fiche-professeur n°3 : Étudier les personnages du film 15
Fiche-élève n°4 : Comprendre un dialogue du film 16
Fiche-professeur n°4 : Comprendre un dialogue du film 17
III. POUR ALLER PLUS LOIN 19
A)Le football en Afrique francophone 19
B) La Franche-Comté industrielle 21
C) Analyse d’une séquence 23
D)Résumé du film en séquences 25
E)Sitographie 26
Dans ce dossier, les compétences langagières
sont abrégées comme suit :
– CE : compréhension de l’écrit
– CO : compréhension de l’oral
– PO : Production orale
– PE : Production écrite
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2
I. POUR MIEUX CONNAÎTRE LE FILM
A) FICHE TECHNIQUE DU FILM
Long métrage français
Acteurs :
Genre : Drame
Mytri Attal (Mitri Diop)
Durée : 1 h 42
Marc Barbé (Serge)
Sortie en France : 9 janvier 2013
(26 décembre 2012 en Franche-Comté)
Jean-François Stévenin (l’agent français)
Réalisateur : Samuel Collardey
Khady Aïdara (Maman Khady)
Scénario : Catherine Paillé, Nadège Trebal et
Samuel Collardey
Emmanuel Penda (l’agent camerounais)
Producteur : Grégoire Debailly
Image : Charles Wilhelem, Samuel Collardey et
Stéphane Raymond
Anne Coesens (Françoise)
Tatiana Rojo (Fatou)
Marc Berman (Jean-Marie)
Son : Vincent Verdoux et Julien Roig
Prix obtenus :
Montage : Sylvie Lager
– Prix du public, MyFrenchFestival.com, 2014
Musique : Vasco Chinita/Le Bronze Mécanique
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3
B) INFORMATIONS SUR LE RÉALISATEUR
Né en 1975 à Besançon, Samuel Collardey travaille durant quatre ans pour la télévision avant
d’intégrer la Fémis dans le département Image.
Durant sa formation il est chef opérateur sur
de nombreux courts métrages. Son film de fin
d’étude Du soleil en hiver reçoit de nombreux
prix, dont le prix SACD à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes et le prix spécial du
jury à Clermont-Ferrand. En 2008 sort son premier long métrage L’Apprenti, un docu-fiction
qui fait le portrait d’un jeune apprenti dans une
ferme du Haut-Doubs. Le film reçoit le prix de la Semaine de la critique à Venise et le prix LouisDelluc du meilleur premier film. En parallèle, il continue de pratiquer le métier de chef opérateur,
et collabore avec le réalisateur Nassim Amaouche sur Adieu Gary et avec Frédéric Louf sur J’aime
regarder les filles. En 2013, il sort son deuxième long métrage, Comme un lion. Il travaille actuellement sur son troisième long-métrage.
(Source : wikipédia)
C) RÉSUMÉ DU FILM
Mitri vit avec sa grand-mère dans un petit village du Sénégal jusqu’au jour où son rêve de devenir
footballeur semble se réaliser. Un recruteur camerounais organise un tournoi au cours duquel il se
fait remarquer pour son talent. L’agent propose de l’envoyer signer un contrat en France, mais cela
coûte très cher. Maman Khady, la grand-mère de Mitri, est donc obligée de vendre son verger et
d’emprunter tout l’argent de la tontine pour lui payer un visa. Une fois arrivé à Paris, l’agent français
chargé de le prendre en charge avec d’autres candidats sénégalais, semble embarrassé par son cas :
Mitri est mineur et ne peut pas être pris à l’essai par un club. Il finit par l’abandonner dans un stade
en lui faisant croire que les sélectionneurs sont en retard. Mitri, errant dans Paris, est pris sous son
aile par une Africaine, Fatou, qui l’héberge dans son foyer. Elle le confie aux soins d’une assistante
sociale qui l’envoie en formation à Montbéliard. Là, Mitri ne désespère pas de jouer un jour au foot
en professionnel. Il contraint Serge, entraîneur d’une petite équipe amateur, de le prendre dans son
club. Son don pour le ballon rond lui vaut toute l’attention de l’ex-femme de Serge, qui convainc
ce dernier, ex-joueur de Sochaux, de lui donner une chance. Pressé par sa grand-mère, criblée de
dettes, de lui envoyer de l’argent, Mitri vole cependant Serge, qui l’exclut de l’équipe. Mitri tente
alors d’intégrer par ses propres moyens le centre de formation de Sochaux, mais en vain. Serge le
réintègre alors dans l’équipe, mais au moment où celle-ci va de victoire en victoire, Mitri apprend
que sa grand-mère est morte. Il décide néanmoins de rester en France et fait gagner à son équipe
le titre départemental. Toutefois, aucun recruteur de Sochaux n’étant venu, Serge décide de forcer
le destin en présentant Mitri lui-même au centre de formation. Quatre ans plus tard, Mitri joue
désormais pour le FC Sochaux.
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II. POUR TRAVAILLER AVEC LE FILM EN CLASSE Dossier pédagogique · COMME UN LION de Samuel Collardey
5
FICHE-ÉLÈVE N°1 : DÉCOUVRIR LE FILM PAR L’AFFICHE
Niveaux : A2 – B1
1 PREMIÈRE APPROCHE
Décrivez l’affiche.
L’image
Le personnage
Le titre
Le sous-titre
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6
FICHE-ÉLÈVE N°1 : DÉCOUVRIR LE FILM PAR L’AFFICHE
2 IDENTIFIEZ LES LIONS
À quel club ou quelle équipe nationale vous fait penser le lion dans le titre du film ?
la Côte d’Ivoire
FC Cologne
FC Sochaux
le Sénégal
OGC Nice
le Togo
3 IMAGINEZ L’HISTOIRE DU FILM
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7
FICHE-PROFESSEUR N°1 : DÉCOUVRIR LE FILM PAR L’AFFICHE
Niveaux : A2 – B1
1 PREMIÈRE APPROCHE (PO)
Pour une meilleure visibilité des détails, il peut être utile de télécharger l’affiche (http://fr.web.
img3.acsta.net/medias/nmedia/18/93/98/28/20371354.jpg) et de la montrer en classe à l’aide d’un
vidéoprojecteur.
En petits groupes, les élèves sont invités à décrire chacun de ses éléments.
Ce qui aura été dit pourra aussi être consigné sur la fiche.
L’image
Cette affiche présente la particularité de ne
pas utiliser de photo mais un dessin, et plus
particulièrement une peinture. Ce genre
d’affiche est généralement employé pour
les films d’animation, mais la tradition des
affiches peintes, si elle a quasiment disparu
d’Europe occidentale, reste vivace en Asie et
en Afrique. Or, c’est à ce dernier continent que
semble faire référence, avec son style naïf et
coloré, popularisé entre autres par des artistes
comme le Congolais Chéri Samba, l’affiche de
Comme un lion.
Le personnage
Un seul personnage occupe l’affiche : c’est
un jeune garçon, vraisemblablement un
adolescent. Il est noir, peut-être africain, et
porte un maillot de foot. L’étoile en arrièreplan, le sourire qu’il affiche et son attitude
dynamique (il semble être en train de courir)
laisse imaginer qu’il a réussi à devenir une star
du football.
Vocabulaire utile :
– La photo, la peinture, le dessin (animé)
– Coloré ≠ terne, réaliste, naïf, abstrait
Quelques suggestions :
– Quel type d’image est utilisé pour cette
affiche ?
– Pour quel type de film utilise-t-on ce type
d’image ? Dans quelles parties du monde ?
– Quel est le style de cette image ?
Vocabulaire utile :
– Le maillot de foot(ball), l’étoile, la star
– Sourire, courir
Quelques suggestions :
– À quoi ressemble le personnage sur
l’affiche ? Quel âge semble-t-il avoir ? Quel
vêtement porte-t-il ? Que fait-il ?
– Que voit-on en arrière-plan ?
Le titre
Avec la mention du lion, la référence à l’Afrique
est moins équivoque encore, d’autant que
dans le domaine purement footballistique, pas
moins de trois équipes nationales du continent
(Cameroun, Maroc, Sénégal) ont adopté le roi
des animaux, symbole de force et de puissance,
comme emblème.
Vocabulaire utile :
– L’Afrique, la force, la puissance
Le sous-titre
Le sous-titre indique que ce film est inspiré
d’une histoire vraie et vient confirmer le succès
du personnage représenté.
Vocabulaire utile :
– Le destin
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Quelques suggestions :
– À quelle partie du monde fait penser le lion
du titre ? Que symbolise cet animal ?
Quelques suggestions :
– Qu’est-ce qu’on apprend grâce au sous-titre ?
8
FICHE-PROFESSEUR N°1 : DÉCOUVRIR LE FILM PAR L’AFFICHE
2 IDENTIFIEZ LES LIONS (PO)
La symbolique animale est très présente dans l’imagerie du football, où de nombreux clubs ont
adopté un animal comme mascotte (FC Cologne), héritage de l’héraldique locale (OGC Nice)
ou comme symbole d’une vertu (force, rapidité, etc.) dont ils aiment à se parer. Synonyme de
majesté et de puissance, le lion, repris sur les logos de nombre d’entreprises, d’institutions ou
d’organisations, a été adopté par plusieurs clubs et équipes nationales, dont le Sénégal et le FC
Sochaux, le club fondé par et toujours étroitement associé au constructeur automobile Peugeot.
Du fait des nombreuses références à l’Afrique de l’affiche, le renvoi à l’équipe sénégalaise de
football semble relativement évident. Mais c’est à Sochaux, autre équipe placée sous le signe du
lion, que le personnage principal finira par réaliser son rêve …
Vocabulaire utile :
– La mascotte, le porte-bonheur, la rapidité
Quelques suggestions :
– Quels animaux voit-on sur les écussons ?
– À votre avis, que représentent ces animaux ?
3 IMAGINEZ L’HISTOIRE DU FILM (PE)
À l’aide des premiers éléments fournis par l’étude de l’affiche, on demandera aux élèves, seuls
ou en binômes, d’imaginer par écrit l’histoire du film et de la présenter devant la classe.
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FICHE-ÉLÈVE N°2 : RECONSTITUER L’HISTOIRE DU FILM
Niveaux : A2 – B1
1 REMETTEZ LES IMAGES DANS L’ORDRE CHRONOLOGIQUE
Remplissez le tableau en utilisant les lettres correspondant aux images.
A
B
C
D
E
F
G
H
1
2
3
4
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5
6
7
8
10
FICHE-ÉLÈVE N°2 : RECONSTITUER L’HISTOIRE DU FILM
2 DÉCRIVEZ LES GRANDS MOMENTS DU FILM
Écrivez dans le tableau la lettre de l’image qui correspond au vocabulaire.
Ensuite, décrivez ces images à l’aide du vocabulaire.
Pourquoi sont-elles importantes ?
VOCABULAIRE
IMAGE
– la réunion
– emprunter quelque chose
– la victoire, la coupe
– fêter, féliciter quelqu’un
– le stade, le maillot
– entrer
– le banc
– se reposer ; dormir
– le serveur
– répéter quelque chose, s’exercer à quelque chose
– le centre de formation, le club
– s’inscrire
– le bureau
– inscrire quelqu’un
– le recruteur
– proposer quelque chose à quelqu’un
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FICHE-PROFESSEUR N°2 : RECONSTITUER L’HISTOIRE DU FILM
Niveaux : A2 – B1
1 REMETTEZ LES IMAGES DANS L’ORDRE CHRONOLOGIQUE (PO)
Solution :
1
2
3
4
5
6
7
8
F
B
H
A
E
D
G
C
2 DÉCRIVEZ LES GRANDS MOMENTS DU FILM (CE/PO)
À l’aide du vocabulaire du tableau, les élèves sont invités, seuls ou à deux, à décrire chacune des
images. Les élèves les plus avancés peuvent être invités à consigner par écrit leur description.
VOCABULAIRE
IMAGE
– la réunion
– emprunter quelque chose
B
– la victoire, la coupe
– fêter, féliciter quelqu’un
G
– le stade, le maillot
– entrer
C
– le banc
– se reposer ; dormir
H
– le serveur
– répéter quelque chose, s’exercer à quelque chose
A
– le centre de formation, le club
– s’inscrire
D
– le bureau
– inscrire quelqu’un
E
– le recruteur
– proposer quelque chose à quelqu’un
F
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FICHE-ÉLÈVE N°3 : ÉTUDIER LES PERSONNAGES DU FILM
Niveaux : A2 – B1
1 IDENTIFIEZ LES PERSONNAGES
Écrivez sous chaque photo le nom du personnage :
Mitri, Maman Khady, l’agent camerounais, l’agent français, Fatou, l’assistante sociale, le juge
pour enfants, Serge, Françoise.
Mitri
Âge :
Pays d’origine :
Objectif :
Remplissez la petite fiche de Mitri.
Indiquez à côté du nom de chaque personnage s’il a aidé Mitri (+) ou s’il l’a trompé (-).
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FICHE-ÉLÈVE N°3 : ÉTUDIER LES PERSONNAGES DU FILM
2 COMMENT LES PERSONNAGES AIDENT-ILS LE HÉROS ?
Découpez les phrases du tableau et collez-les à côté du bon personnage.
Pourquoi ces actions sont-elles importantes pour Mitri ?
aide Mitri à rester en France.
trouve une place pour Mitri
dans un foyer à Montbéliard.
héberge Mitri chez lui.
invite Mitri à son mariage.
donne à manger à Mitri.
élève seule Mitri.
entraîne Mitri au football.
héberge Mitri chez elle.
accepte Mitri dans son club
de football.
vend un terrain et emprunte
de l’argent pour Mitri.
inscrit Mitri au centre de
formation de Sochaux.
convainc Serge d’aider Mitri.
3 ÉCRIVEZ UN E-MAIL AUX AMIS DE MITRI
Depuis qu’il est parti en France, Mitri n’a pas eu le temps de donner de nouvelles à ses amis au
Sénégal, Amsa et Adama. Il leur envoie un e-mail pour leur raconter tout ce qui s’est passé depuis
qu’il est arrivé à Paris.
Imaginez l’e-mail qu’il leur écrit.
Salut Amsa ! Salut Adama !
À plus les gars !
Mitri
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FICHE-PROFESSEUR N°3 : ÉTUDIER LES PERSONNAGES DU FILM
Niveaux : A2 – B1 1 IDENTIFIEZ LES PERSONNAGES (PO)
Solution :
Fatou +
Françoise +
le juge pour enfants +
Serge +
Mitri
Âge : 16 ans
Pays d’origine : Sénégal
Objectif : devenir footballeur
l’agent français -
Maman Khady +
l’agent camerounais -
l’assistante sociale +
2 COMMENT LES PERSONNAGES AIDENT-ILS LE HÉROS ? (PO)
Solution :
aide Mitri à rester en France.
le juge pour enfants
trouve une place pour Mitri
dans un foyer à Montbéliard.
l’assistante sociale
héberge Mitri chez lui.
Serge
invite Mitri à son mariage.
Françoise
donne à manger à Mitri.
Fatou
élève seule Mitri.
Maman Khady
entraîne Mitri au football.
Serge
héberge Mitri chez elle.
Fatou
accepte Mitri dans son
club de football.
Serge
vend un terrain et emprunte
de l’argent pour Mitri.
Maman Khady
inscrit Mitri au centre de
formation de Sochaux.
Serge
convainc Serge d’aider Mitri
Françoise
3 ÉCRIVEZ UN E-MAIL AUX AMIS DE MITRI (PE)
À l’aide des informations recueillies au cours des activités précédentes, les élèves sont invités à
composer un petit message destiné à Amsa et Adama, les deux grands amis de Mitri, restés au
Sénégal pendant que ce dernier poursuivait ses rêves de football en France.
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FICHE-ÉLÈVE N°4 : COMPRENDRE UN DIALOGUE DU FILM
Niveaux : A2 – B1
1 SITUEZ LA SCÈNE
Mitri et Serge sont assis sur un banc et discutent. Mitri semble triste. À quel moment du film se
passe cette scène ? Que se passe-t-il avant et après cette scène ?
2 LES MOTS ENTENDUS
Regardez bien cette scène. Ensuite, cochez dans le tableau les mots que vous avez entendus.
□ mariage
□ Sénégal
□ match
□ cuisinier
□ enterrement
□ parents
□ argent
□ payer
□ Afrique
□ famille
□ rembourser
□ professionnel
3 VRAI OU FAUX ?
Si une phrase est fausse, corrigez ce qui est faux.
PHRASES
VRAI
FAUX
CORRECTION
a) Serge propose d’aider Mitri pour son billet d’avion.
b) Mitri veut retourner dans son pays.
c) Mitri pense que Serge comprend son problème.
d) La grand-mère de Mitri avait beaucoup de dettes.
e) Mitri ne veut pas que Serge l’aide à devenir
footballeur.
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FICHE-PROFESSEUR N°4 : COMPRENDRE UN DIALOGUE DU FILM
Niveaux : A2 – B1
1 SITUEZ LA SCÈNE (PO)
Cette scène, qui commence à la 70e minute du film, a lieu après l’annonce du décès de la grandmère de Mitri. Serge lui propose son aide pour rentrer au Sénégal. Auparavant, Mitri a gagné
avec son équipe la qualification pour la finale départementale et c’est à son retour qu’il a appris
que sa grand-mère était morte. L’enjeu de la finale départementale, où Mitri peut être remarqué
par des recruteurs du club de Sochaux, prend alors plus d’importance encore.
2 LES MOTS ENTENDUS (CO)
Montrer de nouveau la scène aux élèves au moins deux fois après leur avoir au préalable fait lire
les mots à trouver dans cette activité.
□ mariage
■ Sénégal
□ match
□ cuisinier
■ enterrement
□ parents
■ argent
■ payer
□ Afrique
■ famille
□ rembourser
■ professionnel
3 VRAI OU FAUX ? (CO/PE)
Solution :
PHRASES
a) Serge propose d’aider Mitri pour son
billet d’avion.
VRAI
FAUX
CORRECTION
×
b) Mitri veut retourner dans son pays.
×
Mitri ne veut pas
retourner au Sénégal.
c) Mitri pense que Serge comprend son
problème.
×
Il pense que Serge ne
comprend rien du tout.
×
Il veut que Serge
l’aide à devenir joueur
professionnel.
d) La grand-mère de Mitri avait beaucoup
de dettes.
e) Mitri ne veut pas que Serge l’aide à
devenir footballeur.
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×
17
FICHE-PROFESSEUR N°4 : COMPRENDRE UN DIALOGUE DU FILM
TRANSCRIPTION DE L’EXTRAIT (70e MINUTE) :
Serge
Écoute, si tu dois rentrer pour l’enterrement de ta grand-mère, je sais pas, je peux voir si
on peut pas trouver l’argent du billet.
Mitri
Je veux pas aller au Sénégal.
Serge
Ben pourquoi, t’as pas envie d’être avec ta famille ?
Mitri
Quelle famille ?
Serge
Je sais pas, moi. Quoi ?
Mitri
Toi, tu comprends rien du tout ! Ma grand-mère a emprunté de l’argent pour que je vienne
jouer en France. Si je retourne au Sénégal, tout le monde me regarde comme ça, comme
ça, et me dit : « Ta grand-mère me devait cette somme-là ». Comment je peux payer cette
somme ?
Serge
Qu’est-ce que tu veux que j’y fasse, moi ?
Mitri
Moi, j’en ai rien à foutre de ton billet d’avion. Tu veux m’aider ? Aide-moi à devenir joueur
de foot. Une fois professionnel, je pourrai payer la dette de ma grand-mère.
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18
III. POUR ALLER PLUS LOIN
A) LE FOOTBALL EN AFRIQUE FRANCOPHONE
S’il y a bien un sport qui unit toute l’Afrique
dans une même ferveur, c’est le football. Du Cap
au Caire et de Dakar à Djibouti, jeunes et vieux,
hommes et femmes s’enthousiasment pour ce jeu
arrivé dans le sillage des colons européens à la
fin du XIXe siècle. En Afrique francophone, le
football a pourtant connu des débuts difficiles.
Bien que le premier club d’Afrique ait été créé
à Oran, en Algérie, en 1897, ce sport était alors
avant tout réservé aux Européens. Cependant, sa
pratique se diffusa en Afrique du Nord et aboutit
à la création de clubs pour les « indigènes » en
Tunisie d’abord, puis en Algérie et au Maroc
dans les années 1920. En 1938, le premier joueur
d’origine africaine à jouer dans un club français
fut le Marocain Larbi Ben Barek, sélectionné la
même année en équipe de France.
En Afrique occidentale et centrale, bien que le
Sénégalais Raoul Diagne fût le premier Africain à
jouer en équipe de France en 1931, les Français n’encouragèrent pas spécialement son développement,
certains le jugeant même trop compliqué. De fait, ce furent principalement les missionnaires qui
répandirent sa pratique en créant des clubs confessionnels, comme l’ASC Jeanne d’Arc de Dakar en
1923, qui fit des émules dans toute l’Afrique-Occidentale française. Au Congo belge, même s’il fut
au contraire encouragé par une politique paternaliste, le football resta longtemps une affaire de
missionnaires, comme le célèbre Tata Raphaël (Raphaël de la Kethulle de Ryhove, pour l’état civil),
qui a donné son nom à l’un des grands stades de Kinshasa.
Après la Seconde Guerre mondiale, cette discipline continua de se populariser et de s’organiser,
par le biais de championnats et de fédérations, dans toutes les colonies françaises et belges pour
devenir le sport roi, symbole des indépendances acquises au tournant des années 1960. Les joueurs
professionnels africains, malgré un bref sursaut nationaliste à cette période, n’en continuèrent pas
moins d’aller se former et jouer dans les clubs européens, notamment français, phénomène allant
s’amplifiant dans les années 1980–1990.
Les carrières de joueurs d’origine africaine ou d’Africains évoluant dans les championnats européens
eurent un effet d’entraînement, accentué par le manque de moyens des clubs et des fédérations
nationales. Les jeunes talents du ballon rond
continuèrent de rêver de la France mais aussi
des grands clubs européens, d’autant que le
recrutement ou la formation sont devenus
un des rares moyens légaux d’émigration. Un
phénomène qui a pris une telle ampleur qu’en
2009, pas moins de 3 000 professionnels africains
jouaient hors du continent, tout particulièrement
en France, mais avec un contrepoint moins
glorieux : selon l’association Foot Solidaire,
entre 2000 et 2008, près de 850 footballeurs
mineurs auraient été dupés par des recruteurs
peu scrupuleux et abandonnés en France.
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19
PROPOSITIONS D’ACTIVITÉS
– Le football occupe une place prépondérante en Afrique francophone et certaines des équipes
nationales qui en sont originaires se sont illustrées en participant régulièrement à la Coupe du
Monde de football, notamment en 2014, avec l’Algérie, le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Dans
l’activité suivante, les élèves sont invités à reporter les numéros correspondant à chaque pays sur
la carte, puis sous l’écusson et le surnom de son équipe nationale.
– Les élèves pourront également être amenés, par petits groupes, à présenter devant la classe
l’une de ces équipes au choix (date de création, emblème et symbolique, palmarès à la Coupe
du Monde et/ou à la Coupe d’Afrique des Nations – CAN, joueur star, etc.) en s’aidant de sites
internet francophones.
1l’Algérie
2 le Burkina Faso
3 le Cameroun
4 la Côte d’Ivoire
5 le Mali
6 le Maroc
7 la Rép. Dém. du Congo
8 le Sénégal
9 le Togo
10la Tunisie
Les Lions
Les Éperviers
Les Aigles
Les Aigles de
Carthage
Les Étalons
Les Lions
indomptables
Les Léopards
Les Lions de
l’Atlas
Les Éléphants
Les Fennecs
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20
B) LA FRANCHE-COMTÉ INDUSTRIELLE
Frontalière de la Suisse, la Franche-Comté évoque pêle-mêle des spécialités
culinaires (fromages – comté, morbier, cancoillotte, saucisse de Morteau, etc.),
un accent traînant et un climat plutôt rigoureux (la commune de Mouthe, dans
le Haut-Doubs, est surnommée rien moins que la « petite Sibérie »). Or beaucoup
de Français ignorent qu’elle est aussi l’une des régions les plus industrialisées
et les plus exportatrices du pays. Située sur la fameuse dorsale européenne
reliant le nord de l’Italie à l’axe rhénan, l’industrie y a en effet connu des débuts
précoces au XVIIIe siècle, avec la création de la saline d’Arc-et-Senans en 1775,
aujourd’hui classée monument historique, le développement de l’industrie du bois à Saint-Claude,
puis l’horlogerie à Besançon. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’éventail des activités industrielles
s’élargit à la mécanique à Belfort, à l’automobile à Montbéliard et à Vesoul, à l’agro-alimentaire à
Lons-le-Saunier et Dole, l’alcool à Pontarlier, permettant l’éclosion de grands groupes comme Lip,
Peugeot, Alstom, Bull ou Bel. Crises, restructurations et reconversions n’épargnèrent cependant pas
ces domaines au fil du XXe siècle : l’industrie horlogère a en grande partie quitté Besançon pour la
Suisse et l’Asie, à Saint-Claude, le bois a été remplacé par le plastique et l’usine Bull de Belfort a
fermé en 1993. Mais au début du XXIe siècle, l’industrie franc-comtoise représente toujours le tiers
de la valeur ajoutée régionale et emploie plus du quart de la population active.
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21
Fromage (Bel,
Lactalis)
Automobile
(Peugeot)
Automobile (Peugeot,
Faurecia)
Trains et trams
(Alstom)
Horlogerie
(Maty, Yema) et
microtechnique
Lunetterie et
plastique
Horlogerie
de luxe
Fromage (Bel)
PROPOSITIONS D’ACTIVITÉS
– Sur la carte de la page précédente, agrandie au préalable, les élèves sont invités à placer les
vignettes correspondant à chaque centre industriel. Pour ce faire, ils peuvent s’aider de sites
internet en français. On pourra aussi leur faire noter la proximité de la Suisse, où travaillent
de nombreux frontaliers francs-comtois, en particulier dans les centres horlogers du Locle et La
Chaux-de-Fonds, spécialisés dans le luxe.
Solution :
Fromage (Bel, Lactalis) – Lons-le-Saunier ; Automobile (Peugeot) – Vesoul ; Horlogerie (Maty, Yema)
et microtechnique – Besançon ; Lunetterie et plastique – Saint-Claude ; Automobile (Peugeot,
Faurecia) – Montbéliard ; Trains et trams (Alstom) – Belfort ; Fromage (Bel) – Dole ; Horlogerie de
luxe – Le Locle et La Chaux-de-Fonds.
– Avec des élèves plus avancés, en petits groupes, on pourra également réaliser des recherches afin
d’élaborer de petits exposés sur l’une des grandes entreprises qui ont marqué la Franche-Comté,
qu’elles soient encore actives comme Peugeot (très présente dans le film puisqu’elle est à la fois
l’employeur de Serge et propriétaire du club de Sochaux), Bel ou Alstom ou disparues comme Lip.
Dossier pédagogique · COMME UN LION de Samuel Collardey
22
C) ANALYSE D’UNE SÉQUENCE
Le tableau ci-dessous est destiné aux élèves. Il contient les images les plus importantes d’une séquence.
Chaque image est accompagnée d’une série de questions, qui guident les élèves pour élaborer
l’analyse de cette séquence.
Avant de faire cet exercice, il est préférable de distribuer Le petit lexique du cinéma aux élèves,
disponible sur le site : http://www.institutfrancais.de/cinefete. S’y reporter pour les termes accompagnés
d’une astérisque.
CONSIGNES POUR L’ANALYSE DE LA FIN DE LA SÉQUENCE N°6 (À LA 39E MINUTE DU FILM)
– Après avoir regardé cette séquence une première fois, distribuer le tableau aux élèves (plier la
feuille de telle manière que les réponses n’apparaissent pas).
– Lire les questions et visionner l’extrait autant de fois que nécessaire pour y répondre.
– Faire des arrêts sur image lorsque les plans sont plus longs et qu’ils contiennent des mouvements
de caméra.
– Faire répondre à l’oral, puis à l’écrit.
IMAGE
QUESTIONS
RÉPONSES POSSIBLES
1
– Décrivez l’image.
– Quel type de plan est
utilisé ?
– Comment est le son ?
On voit ici un gros plan*. Mitri est assis dans
un bureau et il regarde quelqu’un en train
de lui parler. Le son est à la fois in horschamp* et in* : Mitri a l’air perdu et répond
à un homme qui lui parle en hors-champ.
2
– Décrivez l’image.
– Quel type de plan est
utilisé ?
– Comment est le son ?
Que représente ce
plan par rapport au
précédent ?
Ici, le réalisateur utilise un plan rapproché*
pour montrer l’interlocuteur de ­Mitri, le
juge pour enfants qui parle en agitant ses
mains. Le son est désormais in*. Ce plan représente le contrechamp* du précédent, le
champ*, qui est rappelé à gauche par un
bout du front de Mitri.
3
– Décrivez l’image.
– Quel type de plan est
utilisé ?
– Quelle information
donne-t-il ?
On voit ici un autre plan rapproché, qui permet de montrer que Mitri n’est pas seul, l’assistante sociale est assise à côté de lui. Le
son est à nouveau in hors-champ. À droite,
on aperçoit la main droite du juge avec un
stylo.
4
– Décrivez l’image.
– Quel type de plan est
utilisé ?
– Quelle erreur de
montage voit-on ?
On revient sur un plan rapproché du juge,
qui continue de parler. Il n’a plus de stylo dans la main droite, qu’il pose sur son
menton.
Dossier pédagogique · COMME UN LION de Samuel Collardey
23
6
– Décrivez l’image.
– Quel type de plan est
utilisé ?
– Vers où regarde le
juge ?
Le juge est toujours en plan rapproché et
continue de parler. Pendant ce plan, il regarde d’abord vers Mitri puis se dirige vers
la gauche, il s’adresse à l’assistante sociale.
7
– Décrivez l’image.
– Quel plan est utilisé ?
– Comment est le son ?
En contrechamp du juge, on voit l’as­sistante
sociale en gros plan. Le son est in, mais le
plan est très bref. C’est le juge qui parle le
plus, qui prend les décisions, pendant que
Mitri et l’assistante sociale sont presque silencieux.
8
– Décrivez l’image. Vers Toujours en plan rapproché, le juge regarde
où regarde le juge ?
vers Mitri. Il lui explique sa situation : il peut
Pourquoi ?
rester en France parce qu’il n’a pas encore
18 ans.
9
– Décrivez l’image.
Quel type de plan est
utilisé ?
– Comment est le son ?
À quel genre de film
fait penser cette
séquence ?
Dossier pédagogique · COMME UN LION de Samuel Collardey
Comme le juge parle à Mitri, on voit sa réaction, en gros plan. À nouveau, le son est
in hors-champ, puis in quand Mitri répond.
Cette succession de champ-contrechamp en
gros plan ou plan rapproché fait plutôt penser au style documentaire.
24
D) RÉSUMÉ DU FILM EN SÉQUENCES
N° DE LA MINUTAGE
SÉQUENCE
DESCRIPTION DE LA SÉQUENCE
1
00:00:00
Générique de début et match de foot : Mitri vit au Sénégal et rêve de devenir
footballeur. Il est repéré par un agent camerounais qui lui propose de partir en
France.
2
00:10:47
Les dettes : La grand-mère de Mitri n’a pas assez d’argent pour l’envoyer en France.
Elle vend son verger et emprunte l’argent de la tontine.
3
00:18:47
L’arrivée en France : Mitri arrive à Paris mais il a des problèmes à l’aéroport. L’agent
français lui fait croire qu’il va rencontrer des recruteurs, mais l’abandonne dans
un stade.
4
00:30:10
Une nouvelle vie : Seul, Mitri rencontre Fatou et une assistante sociale qui l’aident
à rester en France. Il va à Montbéliard où il apprend le métier de serveur.
5
00:41:37
L’espoir : Mitri rencontre Serge, qui l’accepte dans son club de foot. L’ex-femme de
Serge, Françoise, trouve que Mitri est très doué et l’invite à son mariage.
6
00:52:31
Le mariage : Lorsqu’il va chez Serge, Mitri apprend qu’il a joué dans l’équipe de
France. Après le mariage, il lui vole de l’argent pour l’envoyer à sa grand-mère.
Serge le chasse de l’équipe.
7
01:06:01
La mort de Maman Khady : Mitri essaie de s’inscrire au centre de formation de
Sochaux. Serge le reprend dans l’équipe. Mitri apprend ensuite que sa grand-mère
est morte.
8
01:19:14
La finale : Serge propose à Mitri de l’aider à rentrer au Sénégal. Mitri ne veut pas.
Avec son équipe, il gagne la finale, mais aucun recruteur de Sochaux ne vient.
9
01:27:04
FC Sochaux : Serge emmène Mitri au centre de formation. Il est refusé mais joue
quand même sur le terrain. Quatre ans plus tard, Serge regarde Mitri jouer dans
l’équipe de Sochaux.
10
01:33:31
Générique de fin
Dossier pédagogique · COMME UN LION de Samuel Collardey
25
E) SITOGRAPHIE
SUR LE FILM
http://medias.myfrenchfilmfestival.com/medias/179/87/87987/presse/comme-un-lion-2013-dossierde-presse-francais-1.pdf
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=197429.html
DOSSIERS PÉDAGOGIQUES
http://medias.myfrenchfilmfestival.com/medias/52/191/114484/presse/comme-un-lion-2013educational-kit-french-version-francais-2.pdf
http://medias.myfrenchfilmfestival.com/medias/253/201/117245/presse/comme-un-lion-2013educational-kit-french-version-francais-3.pdf
http://www.zerodeconduite.net/dp/zdc_commeunlion.pdf
SUR LE FOOTBALL EN AFRIQUE FRANCOPHONE
http://www.africultures.com/php/?nav=article&no=9106
http://www.slateafrique.com/97317/football-8-meilleurs-joueurs-africains-de-tous-les-temps
http://www.slate.fr/story/5563/le-foot-hexagonal-une-passion-africaine
http://www.slate.fr/story/88575/france-forme-joueurs-mondial
SUR L’INDUSTRIE EN FRANCHE-COMTÉ
http://www.tableaudebordcrci.fr/www/fr/accueil/franche_comte.aspx#
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1937_num_13_3_6529
http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=16&ref_id=15481
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=15341&page=thematiques/visage_
industriel_2009/vi09_chap3.1_zoom.htm
http://www.insee.fr/fr/insee_regions/f-comte/themes/hors_ligne_editoriale/indus_agroalimentaire/
Industrie_agroalimentaire2004.pdf
http://www.alstom.com/Global/Group/Resources/Documents/Investors%20document/Investor%20
events/Individual%20Shareholder%20Presentations/17-01-06%20Belfort%20site%20visit%20
%28French%29.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27horlogerie_%C3%A0_Besan%C3%A7on
http://www.groupe-bel.com/fr/groupe/histoire
http://www.lip.fr/fr/histoire
Dossier pédagogique · COMME UN LION de Samuel Collardey
26
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
Comme
un
lion
Un
film
de
Damuel
Collardey
Sommaire
I.
II.
III.
IV.
Le
cinéaste
:
Samuel
Collardey,
l’œil
documentaire
Genèse
du
film
Notes
sur
le
récit
Analyse
du
film
1. Axe
d’étude
1
:
ombres
et
lumières
2. Axe
d’étude
2
:
au
stade
et
à
l’usine
3. Axe
d’étude
3
:
une
initiation
I. Le
cinéaste
:
Samuel
Collardey,
l’œil
documentaire
Né
en
1975
à
Besançon
(Doubs),
Samuel
Collardey
est
diplômé
de
l’école
de
cinéma
française
la
Fémis,
département
image
(2005).
Si
son
film
de
fin
d’études,
le
court
métrage
Du
soleil
en
hiver,
circule
dans
des
festivals
et
remporte
notamment
le
prix
SACD
de
la
Quinzaine
des
réalisateurs
lors
du
Festival
de
Cannes
en
2005,
Collardey
entame
cependant
une
carrière
de
directeur
de
la
photographie.
Son
activité
de
chef‐opérateur
l’amène
notamment
à
tourner
Adieu
Gary
de
Nassim
Amaouche
(2009)
et
J’aime
regarder
les
filles
de
Fred
Louf
(2010),
dont
les
protagonistes
sur
le
seuil
de
l’âge
adulte
recoupent
son
propre
thème
de
prédilection.
Comme
dans
son
court
métrage,
Collardey
s’intéresse
dans
son
premier
long
à
un
garçon
pensionnaire
d’un
lycée
agricole
en
apprentissage
dans
une
ferme
du
Jura,
et
à
la
relation
qu’il
noue
avec
le
fermier
chez
qui
il
travaille.
Prix
Louis‐Delluc
du
meilleur
premier
film
en
2008,
L’Apprenti
frappe
en
tant
que
«
un
documentaire
avec
des
airs
de
fiction
»,
selon
les
mots
de
son
auteur.
Attentif
à
la
qualité
de
l’image
de
par
son
goût
et
sa
formation,
Samuel
Collardey
y
capte
sur
pellicule
35
millimètres
la
beauté
et
parfois
l’âpreté
des
paysages
du
Haut‐Doubs
dont
il
est
originaire
et
le
passage
des
saisons
qui
scande
l’année
scolaire
de
l’apprenti.
Cette
beauté
photographique
éloigne
son
projet
du
documentaire
«
brut
»
ou
du
style
du
reportage,
auxquels
il
oppose
même
un
rapport
pictural
à
l’image
de
cinéma
:
«
J'ai
été
marqué
par
Courbet,
originaire
d’ailleurs
d’Ornans
où
j’habite.
La
révolution
de
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
Courbet
a
consisté
à
consacrer
des
grands
formats,
réservés
habituellement
aux
scènes
religieuses,
à
des
scènes
plus
prosaïques,
avec
des
paysans.
Ce
qui
avait
une
portée
à
la
fois
artistique
et
politique.
»
Ce
n’est
que
quatre
ans
plus
tard
que
sort
le
deuxième
long
métrage
de
Collardey,
Comme
un
lion,
tourné
à
quarante
kilomètres
de
la
ferme
de
L’Apprenti.
Un
intervalle
que
le
cinéaste
dira
désormais
combattre
par
une
meilleure
compréhension
des
rythmes
de
financement
des
films
:
peu
après
la
sortie
de
Comme
un
lion
le
9
janvier
2013,
il
annonce
qu’il
prépare
deux
films,
l’un
en
cours
de
financement
sur
l’univers
de
la
tauromachie,
l’autre
en
cours
d’écriture
dans
le
milieu
de
la
pêche,
aux
Sables
d’Olonne.
II. Genèse
du
film
Après
L’Apprenti,
Samuel
Collardey
travaille
sans
succès
sur
le
portrait
d’une
jeunesse
populaire
dans
un
microcosme,
l’armée
de
terre,
avant
de
déplacer
son
intérêt
vers
les
centres
de
formations
de
football
qui
recrutent
des
jeunes
de
banlieue.
Ses
origines
franc‐comtoises
l’amènent
à
contacter
Jean‐Luc
Ruty,
directeur
du
Centre
de
formation
du
Football
Club
de
Sochaux‐Montbéliard
(FCSM).
Celui‐ci
lui
organise
en
janvier
2010
des
entretiens
avec
les
jeunes
footballeurs
de
son
club.,
mais
aucun
véritable
déclic
ne
se
produit.
Il
faudra
la
rencontre
avec
une
toute
récente
recrue
sénégalaise
du
club
pour
bouleverser
l’auteur‐réalisateur
:
ce
jeune
homme
qui
préfère
garder
l’anonymat
lui
confie
avoir
été
repéré
à
Saint‐Louis
du
Sénégal
par
un
«
détecteur
»,
avoir
voyagé
au
prix
d’un
immense
sacrifice
financier
de
sa
famille,
puis
avoir
été
abandonné
par
un
agent
véreux
à
son
arrivée
en
région
parisienne,
et
enfin
hébergé
dans
un
foyer
de
province.
Pour
étoffer
son
témoignage,
Collardey
se
met
par
la
suite
en
contact
avec
l’association
Foot
solidaire,
dont
les
deux
responsables,
d’origine
camerounaise,
redirigent
les
jeunes
Africains
victimes
de
ce
type
de
traite
vers
les
services
sociaux.
Le
cinéaste
passe
en
suite
du
temps
à
la
police
des
frontières
de
l’aéroport
de
Roissy
où
il
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
effectue
des
enregistrements
audio
(qu’il
transcrit
pour
les
faire
jouer)
et
rencontre
à
Bobigny
le
juge
des
enfants
Jean‐Pierre
Rosenczveig,
qui
jouera
dans
le
film
son
propre
rôle.
Malgré
ce
fort
ancrage
documentaire,
Collardey
mêle
à
un
casting
de
non‐professionnels
parfois
dans
leur
propre
rôle
(les
jeunes
footballeurs
de
l’U‐
17
de
Sochaux)
quelques
acteurs
chevronnés,
qui
composent
véritablement
(Marc
Barbé
qui
interprète
Serge,
l’entraîneur
de
Mitri,
ne
connaît
rien
à
l’univers
du
football
;
il
est
connu
notamment
pour
En
compagnie
d'Antonin
Artaud
de
Gérard
Mordillat
et
Trois
huit
de
Philippe
Le
Guay).
C’est
à
Pout
près
de
Dakar,
au
Sénégal,
que
Samuel
Collardey
tourne
les
quinze
premières
minutes
du
film.
De
cette
expérience
qui
ne
constituait
pas
sa
première
visite
en
Afrique,
il
dira
:
«
J’ai
compris
comment
un
Blanc
qui
s’intéresse
au
foot
pouvait
être
perçu :
des
habitants
me
prenaient
pour
un
recruteur.
»
Et
en
un
sens
il
l’était,
mais
c’était
un
recruteur
d’acteurs.
Après
trois
semaines
de
recherche
au
Sénégal
en
compagnie
d’un
ami
originaire
de
Pout,
le
réalisateur
choisit
Mytri
Attal
pour
son
protagoniste
Mitri
Diop.
Les
spécialistes
de
football
remarqueront
que
la
gestuelle
et
l’attitude
corporelle
du
garçon
correspondent
mal
à
la
virtuosité
footballistique
du
personnage
(même
si
Attal
est
parfois
doublé
pour
son
jeu
de
jambes
lors
des
matches).
Mais
Collardey
a
fait
ce
choix
en
conscience,
privilégiant
l’authenticité
des
émotions
à
la
véracité
technique
des
exploits
sportifs.
Produit
par
Grégoire
Debailly
(qui
a
notamment
produit
auparavant
une
autre
fiction
située
dans
le
monde
de
l’équitation,
Sport
de
filles
de
Patricia
Mazuy,
avec
Marina
Hans,
Bruno
Ganz
et
Josiane
Balasko),
Comme
un
lion
a
bénéficié
d’un
budget
de
1,8
millions
d’euros
:
deux
fois
plus
important
certes
que
L’Apprenti,
mais
modeste
si
l’on
considère
la
variété
géographique
de
ses
décors
et
le
coût
souvent
plus
élevé
d’un
tournage
en
décors
réels
plutôt
qu’en
studio
(le
vrai
poste
de
la
Police
aux
frontières
de
Roissy,
le
foyer
africain
à
Montreuil…).
Pour
la
partie
tournée
dans
les
environs
de
Montbéliard,
Samuel
Collardey
fait
jouer
son
propre
rôle
au
personnel
du
Centre
de
Formation,
mais
il
filme
aussi
au
CFA
de
Bethoncourt
et
dans
les
clubs
de
football
de
Bart
et
de
Voujeaucourt.
Pour
la
scène
de
mariage,
il
demande
à
sa
cousine
de
«
refaire
»
sa
noce
:
l’unité
préexistante
et
les
souvenirs
partagés
de
la
famille
ont
contribué
à
rendre
la
figuration
particulièrement
vivante.
Autant
de
méthodes
documentaires
qui
donnent
à
cette
chronique
sociale
une
épaisseur
inédite,
contrebalançant
la
trajectoire
scénarisée
de
la
success
story.
Bien
accueilli
à
sa
sortie
par
la
critique,
Comme
un
lion
est
comparé
par
le
journaliste
de
Télérama
Pierre
Murat
«
à
certains
films
de
Ken
Loach
—
Raining
Stones
—,
où
l'entrain
et
l'entraide
se
confondent
».
D’autres
critiques
–
comme
Sandrine
Marques
du
Monde
–
lui
reprochent
d’avoir
quitté
la
seule
trajectoire
de
l’exilé
pour
s’intéresser
à
la
psychologie
de
Serge,
et
de
conclure
sur
un
happy
end
contraire
à
la
réalité
statistique.
«
J’ai
la
naïveté
de
penser
que
l’accomplissement
d’un
rêve
est
possible,
que
le
monde
n’est
pas
encore
complètement
pourri…
»,
anticipait
Samuel
Collardey
dans
l’entretien
du
dossier
de
presse
du
film.
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
III. Notes
sur
le
récit
Portées
par
une
musique
africaine
riche
en
cuivres
et
entraînante
(toute
la
bande‐originale
égrène
en
effet
d’excellents
morceaux
de
musique
africaine
signés
Femi
Kuti,
Salif
Keita
ou
encore
Ballaké
Sissoko),
les
quinze
premières
minutes
de
Comme
un
lion
déploient
un
dynamisme
qui
programme
la
trajectoire
de
son
protagoniste.
Des
travellings
d’accompagnement
parfois
terminés
en
panoramiques
suivent
les
dribbles
étourdissants
de
Mitri,
qui
bouscule
tout
sur
son
passage
pour
venir
annoncer
la
bonne
nouvelle
:
un
tournoi
en
présence
de
recruteurs.
Exploit
sportif,
argent,
voyage
:
les
trois
éléments
sont
d’emblée
liés
dans
cette
entrée
en
matière
mouvementée.
Ouverte
sur
le
muezzin
de
la
mosquée
de
Pout,
la
séquence
suivante
est
son
contrepoint
rythmique,
et
une
fois
Mitri
sélectionné
et
présenté,
les
séquences
de
nuit
sont
celles
de
la
réflexion,
du
doute,
de
la
remise
en
question
d’un
possible
miroir
aux
alouettes
de
l’exil.
L’arrivée
à
la
douane
française,
aux
plans
en
intérieur
légèrement
sous‐exposés,
contraste
fortement
avec
l’ensoleillement
de
jour
et
l’éclairage
à
la
bougie
de
nuit
chez
Mitri
:
les
lieux
sans
fenêtres
pourraient
se
refermer
comme
un
piège
sur
Mitri
qui
n’a
pas
en
sa
possession
la
nécessaire
lettre
d’invitation
du
club.
L’autorisation
accordée
à
monsieur
Poujol
de
l’emmener
en
compagnie
des
quatre
autres
garçons
est
engloutie
dans
une
ellipse.
Le
montage
insiste
sur
la
colère
de
Poujol
envers
le
recruteur
qu’il
appelle
au
téléphone
depuis
l’habitacle
de
sa
voiture.
A
présent
immobile
sur
son
siège
dans
la
pénombre,
Mitri
n’est
plus
la
météorite
qui
dribblait
à
travers
son
village,
il
est
littéralement
immobilisé,
d’ailleurs
Poujol
le
fait
se
recoucher
le
lendemain,
au
moment
des
essais
réservés
aux
«
grands
».
A
30
minutes
environ
du
début
du
film,
après
l’abandon
qui
clôt
la
très
longue
séquence
d’attente
au
stade,
la
rapide
prise
en
charge
par
les
services
sociaux
permise
par
la
rencontre
de
Fatou
propulse
Mitri
dans
l’Est
de
la
France.
Un
changement
de
trajectoire
qu’une
partie
de
la
critique
a
pu
trouver
brusque,
la
«
galère
»
semblant
presque
de
courte
durée
:
«
lorsqu’il
est
accueilli
par
un
ouvrier
divorcé,
fruste
et
alcoolique
(Marc
Barbé)
»,
écrit
la
critique
Sandrine
Marques
dans
Le
Monde,
«
un
deuxième
film
commence
alors,
plus
problématique.
C’est
un
banal
drame
conjugal
doublé
d’une
fiction
sociale
inscrite
dans
les
zones
industrielles
désœuvrées
qui
viennent
arbitrairement
se
greffer
au
parcours
du
jeune
Mitri,
tout
en
inversant
le
point
de
vue
du
film.
C’est
l’effet
Welcome
de
Philippe
Lioret,
l’irrésistible
attraction
du
psychodrame
qui
sacrifie
l’attention
documentaire
des
débuts
».
On
pourrait
discuter
de
l’aspect
arbitraire
ou
non
de
cette
greffe
d’éléments
liés
à
la
région
d’accueil
de
Mitri.
Quoi
qu’il
en
soit,
dès
la
rencontre
avec
l’entraîneur
Serge,
dont
on
n’apprend
le
prénom
que
tardivement
et
par
la
bouche
de
son
ex‐femme,
le
film
se
focalise
sur
la
relation
entre
l’adolescent
et
l’homme.
La
trajectoire
de
l’exilé
vient
de
croiser
celle
d’un
exilé
intérieur,
d’un
homme
blessé.
C’est
environ
à
une
heure
du
début
du
film
qu’intervient
le
vol
de
Mitri
:
les
120
euros
qu’il
dérobe
à
Serge
sont
à
la
fois
liés
à
la
première
partie
du
film
(on
apprend
dans
la
séquence
suivante
qu’il
les
a
envoyés
à
sa
grand‐
mère
dont
la
dette
compromet
la
réputation
au
village)
et
à
la
relation
entre
Serge
et
son
ex‐femme
(ils
étaient
destinés
au
cadeau
de
(re)mariage
de
celle‐ci
avec
le
père
d’Anthony).
Ce
geste
rompt
momentanément
la
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
confiance
établie
entre
Serge
et
Mitri,
mais
il
ouvrira
finalement
à
une
mise
au
jour
de
la
blessure
d’amour‐
propre
de
Serge
qui
refuse
de
demander
au
Centre
de
formation
du
FC
Sochaux
de
faire
passer
des
tests
à
Mitri.
L’annonce
de
la
mort
de
la
grand‐mère
de
Mitri
ouvre
un
nouveau
chapitre
dans
la
relation
des
deux
hommes
et
lance
en
quelque
sorte
leur
initiative
commune
(chacun
à
sa
façon)
:
faire
le
forcing
pour
que
Mitri
soit
remarqué
par
les
détecteurs
du
FC
Sochaux.
Les
deux
matchs
successifs
(demi‐finale
et
finale)
font
monter
le
suspense
:
Mitri
joueur
de
football
sera‐t‐il
à
la
hauteur
de
ses
ambitions
?
Y
a‐t‐il
ou
non
des
«
détecteurs
»
de
talents
dans
l’assistance
?
D’un
point
de
vue
dramaturgique,
la
déception
que
suscite
leur
absence
le
jour
de
la
finale
met
Serge
face
à
son
déni
et
le
pousse
à
surmonter
sa
rancœur,
vieille
de
plusieurs
décennies.
Après
l’écho
à
la
première
scène
à
Sainte‐Suzanne
(où
Mitri
entre
sur
le
terrain
sans
l’accord
du
coach,
ce
qu’il
refait
au
Centre
de
formation),
le
dernier
quart
d’heure
du
film
fait
presque
office
d’épilogue,
signant
la
fin
heureuse
d’une
success
story.
IV. Analyse
du
film
1. Axe
d’étude
1
:
ombres
et
lumières
Nord‐Sud,
eux
et
lui
Bien
que
situé
dans
le
milieu
du
football
amateur
et
semi‐professionnel,
Comme
un
lion
est
aussi
la
trajectoire
d’un
migrant
parmi
d’autres.
Certes
plus
fortuné
que
ses
compatriotes
qui
ont
inspiré
la
fiction
de
Moussa
Touré
La
Pirogue
(2012),
Mitri
a
la
chance
de
ne
pas
périr
en
mer
victime
d’un
passeur
peu
scrupuleux
:
son
voyage,
a
priori,
n’a
rien
de
clandestin.
En
fait,
le
recruteur
camerounais
qui
le
repère
commet
un
«
oubli
»
coupable
en
ajoutant
à
son
convoi
de
trois
joueurs
majeurs
invités
par
des
clubs
français
deux
mineurs
non
invités.
Cette
manœuvre
lui
permet
d’empocher
l’argent
versé
par
la
grand‐mère
de
Mitri
et
de
se
dédouaner
sur
son
correspondant
en
France,
Poujol,
qui,
en
effet,
parvient
à
jouer
de
ses
relations
pour
débloquer
la
situation
à
la
douane.
Le
scénario
montre
avec
une
certaine
finesse
l’aspect
à
la
fois
apparemment
fortuit
et
en
réalité
organisé
de
ce
trafic
de
jeunes
footballeurs,
qui,
fondé
sur
l’immense
déséquilibre
économique
entre
Nord
et
Sud,
s’apparente
à
une
forme
contemporaine
d’esclavage.
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
Sujet
souvent
abordé
au
cinéma
(Welcome
de
Philippe
Lioret,
La
Pirogue
mais
aussi
Sombras
d’Oriol
Canals
ou
Après
l’océan
d’Éliane
de
Latour),
le
leurre
de
l’immigration
économique
est
ici
abordé
de
manière
beaucoup
moins
convenue
que
l’on
pourrait
croire
:
dès
avant
le
départ
de
Mitri,
ses
amis
abordent
avec
un
humour
parfois
acerbe
la
désillusion
(via
l’expérience
du
frère
de
l’un
des
amis).
Les
séquences
au
Sénégal
montrent
combien
le
voyage
de
Mitri
met
en
danger
l’équilibre
économique
dans
lequel
survit
sa
grand‐mère,
petite
propriétaire,
et
même
tout
le
village,
puisque
l’emprunt
de
celle‐ci
à
la
«
tontine
»
collective
risque
d’engloutir
tous
les
fonds
versés
par
les
femmes.
La
construction
de
cette
première
partie
qui
alterne
l’enthousiasme
et
la
réflexion,
les
scènes
de
jour
et
les
scènes
nocturnes,
va
à
l’encontre
de
clichés
sur
la
prétendue
naïveté
de
certains
immigrants
africains.
L’écueil
de
ce
type
de
sujet
consisterait
également
à
faire
de
Mitri
une
victime
si
docile
qu’elle
s’apparenterait
au
martyr.
L’écriture
du
personnage
lui
attribue
au
contraire
une
certaine
dureté
:
à
l’assistante
sociale
qui
lui
dit
que
le
foyer
paiera
sa
licence
au
club
de
Ste
Suzanne,
il
enjoint
de
payer
aussi
ses
chaussures
;
à
Serge
qui
lui
offre
le
billet
d’avion
pour
aller
aux
funérailles
de
sa
grand‐mère,
il
répond
«
je
m’en
fous
de
ton
billet
d’avion
».
A
plusieurs
reprises,
le
déséquilibre
économique
rejaillit
dans
des
colères,
face
à
des
employées
qui
n’ont
pas
le
pouvoir
d’améliorer
davantage
son
sort
:
l’assistance
sociale
du
foyer
ou
encore
la
secrétaire
du
Centre
de
formation.
Le
vol
de
l’argent
de
Serge
relève
peut‐être
aussi
de
cette
logique,
l’aide
que
lui
apportant
ses
«
bienfaiteurs
»
ne
pouvant
jamais
compenser
l’immensité
du
fossé
qui
sépare
Nord
et
Sud.
Pistes
pédagogiques
1
–
Entrée
en
matière
:
un
dribble
étourdissant.
En
revoyant
si
c’est
possible
la
première
séquence
du
film
en
classe,
ou
en
demandant
avant
la
projection
d’être
attentif
à
sa
mise
en
scène,
on
étudiera
avec
les
élèves
les
procédés
cinématographiques
qui
font
que
Mitri
«
déboule
»
littéralement
dans
le
plan
:
caméra
mobile,
musique
off,
désorganisation
du
décor
(il
coupe
la
route
à
une
femme
dans
le
village)…
En
quoi
cette
énergie
sportive
relayée
par
la
caméra
et
la
bande‐son
programme‐t‐elle
la
persévérance
à
venir
?
2
–
La
circulation
de
l’argent
:
on
pourra
relever
avec
les
élèves
les
différentes
sommes
mentionnées
tout
au
long
du
film
:
10
000
francs
CFA
pour
la
coupe
du
tournoi,
50
000
euros
promis
(par
mois
?)
pour
Mitri
par
le
recruteur,
5
millions
de
francs
CFA,
la
somme
qu’il
demande
à
la
grand‐mère
pour
ce
recrutement
;
le
montant
de
la
tontine
(200
000
francs
CFA)...
On
pourra
effectuer
les
conversions
entre
ces
deux
monnaies
et
comparer
la
somme
dérisoire
que
vole
Mitri
pour
l’envoyer
à
sa
grand‐
mère.
On
notera
aussi
que
l’aide
que
lui
apporte
Fatou
(soupe
populaire,
chambre
en
foyer,
coût
modique
d’un
appel
téléphonique)
constitue
une
solidarité
non
chiffrée
(aucune
circulation
d’argent
n’est
montrée).
Ces
contrastes
seront
la
base
d’une
réflexion
sur
les
inégalités
économiques
qui
sont
à
l’origine
du
flux
migratoire.
On
pourra
aussi
comparer
ces
sommes
avec
celles
qui
circulent
dans
le
football
professionnel.
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
3
–
L’ailleurs,
en
musique
:
on
pourra
énumérer
les
moments
non
dialogués
durant
lesquels
on
entend
de
la
musique
africaine
(ballade
douce,
instruments
à
cordes).
Comment
cette
utilisation
de
la
musique
creuse‐t‐elle
un
«
ailleurs
»
dans
le
paysage
très
français
(par
exemple
quand
Mitri
fait
des
tours
de
stade
dans
la
brume
matinale)
?
En
quoi
cette
écriture
de
l’exil
est‐elle
plus
subtile
qu’un
discours
élégiaque
?
A
quel
moment
la
musique
africaine
funk
du
début
retentit‐elle
à
nouveau
(sur
les
images
au
ralenti
du
«
test
»
sauvage
que
Mitri
s’offre
au
Centre
de
formation
en
s’invitant
sur
le
terrain).
2. Axe
d’étude
2
:
au
stade
et
à
l’usine
A
l’arrivée
dans
la
région
parisienne,
dès
le
trajet
en
voiture
depuis
l’aéroport,
l’agent
Poujol
(Jean‐François
Stévenin)
pointe
vers
le
stade
de
France
de
Saint‐Denis,
éclairé
de
nuit
:
«
Hé
les
gamins,
regardez
sur
votre
gauche,
y
a
un
match
ce
soir
!
».
Cette
vision
furtive
représente
la
métonymie
du
rêve
footballistique
de
Mitri,
que
l’on
a
vu
dans
les
premières
séquences
du
film
sur
un
terrain
de
petite
dimension
à
Pout,
son
village
natal.
Mais
le
stade
que
foule
Mitri
le
surlendemain
(celui
de
Saint‐Ouen,
en
Seine
Saint‐Denis)
est
filmé
bien
différemment
:
de
jour,
a
caméra
niveau
du
terrain,
souvent
en
plan
rapproché,
une
suite
d’ellipses
captent
la
baisse
de
la
luminosité
à
mesure
que
le
garçon,
laissé
seul
par
Poujol
sur
le
terrain,
comprend
qu’il
vient
d’être
victime
d’un
abandon.
Lorsqu’il
renfile
sa
veste
et
entre
dans
les
locaux
du
stade,
ce
lieu
a
priori
rêvé
(il
devait
y
passer
des
essais
de
football)
est
soudain
filmé
comme
un
labyrinthe
:
la
rapidité
avec
laquelle
s’enchaînent
des
plans
sur
des
portes
qu’il
tente
d’ouvrir
sans
succès
souligne
l’absence
d’issue
de
la
situation.
A
la
fois
refuge
(il
y
dort
cette
nuit‐là)
et
architecture
hostile
qui
le
recrache
comme
un
corps
étranger,
ce
premier
grand
en
précède
un
autre,
celui
qu’il
longe
sans
pouvoir
y
entrer,
tentant
un
soir
d’interpeller
en
wolof
des
joueurs
noirs
qui
s’entraînent
et
lui
rient
au
nez.
C’est
finalement
le
stade
provincial
de
Ste
Suzanne,
une
fois
Mitri
arrivé
en
Franche‐Comté,
qui
s’offre
en
terrain
abordable,
à
ciel
ouvert
et
à
taille
humaine,
d’où
la
réussite
du
«
détournement
»
de
ballon
qu’opère
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
une
première
fois
Mitri
alors
que
l’entraîneur
vient
de
rejeter
sa
demander
d’inscription
tardive
au
club.
Coulisses
mais
aussi
lieu
de
dévoilement
du
corps
et
de
la
difficulté
de
s’intégrer
à
un
groupe
préexistant,
les
vestiaires
font
l’objet
de
deux
séquences
contrastées
:
l’une
où
Mitri
est
raillé
par
ses
camarades
car
il
préfère
se
doucher
chez
lui,
l’autre
où,
buteur
triomphant
coauteur
de
la
victoire
en
demi‐finale,
il
est
arrosé
de
jets
de
champagne
dans
une
unisson
qui
inclut
aussi
l’entraîneur.
L’avant‐dernière
scène
de
football
–
la
finale
–
est
marquée
dans
sa
mise
en
scène
par
de
très
nombreux
contrechamps
sur
les
gradins
clairsemés
:
les
«
détecteurs
»
censés
repérer
les
jeunes
talents
n’ont
pas
fait
le
déplacement,
et
les
hourrahs
des
deux
dames
supporters
de
l’équipe
de
Ste
Suzanne
peinent
à
réconforter
le
garçon,
qui
se
refuse
à
jouer
uniquement
pour
la
beauté
du
geste.
C’est
encore
un
autre
choix
formel
qui
marque
la
dernière
occurrence
du
football
:
la
nouvelle
intrusion
de
Mitri
sur
un
terrain
où
il
n’a
pas
été
invité
–
celui
du
Centre
de
Formation,
cette
fois
–
fait
l’objet
d’un
ralenti,
forme
typiquement
associée
au
replay
des
extraits
de
matches
lors
de
leur
diffusion
télévisée.
Ce
ralenti
souligne
ainsi
sa
virtuosité
technique,
comme
si
Mitri
avait
rejoint
avant
l’heure
au
domaine
du
football
professionnel,
digne
d’un
moment
d’anthologie
télévisé.
Premier
club
français
à
salarier
ses
joueurs,
le
FC
Sochaux‐Montbéliard
est
historiquement
lié
à
l’industrie
Peugeot,
qui
a
été
à
l’initiative
de
sa
création
en
1928.
Ce
lien
qui
existe
dans
la
réalité,
le
scénario
de
Comme
un
lion
l’incarne
dans
le
personnage
de
Serge,
ancienne
gloire
à
20
ans
du
FC
Sochaux
qui
dit
avoir
«
fait
comme
Papa
»
une
fois
renvoyé
du
club
et
s’être
fait
embaucher
à
l’usine
Peugeot.
Dans
une
séquence
nocturne
qui
s’ouvre
sur
une
vue
en
surplomb
de
l’usine,
l’entraîneur
fait
visiter
«
la
Peuge
»
à
Mitri.
Cette
séquence
est
décisive
dans
le
dévoilement
progressif
de
Serge,
d’abord
décrit
par
son
ex‐femme
comme
un
«
vieil
ours
»,
ainsi
que
dans
sa
relation
avec
Mitri.
Ce
n’est
pas
un
hasard
si
Comme
un
lion
fait
se
télescoper
l’équipe
des
Lions
du
Sénégal
(évoquée
par
les
amis
de
Mitri
au
début)
et
les
Lionceaux
du
FC
Sochaux
:
pendant
documentaire
au
premier
quart‐d’heure
du
film
tourné
au
Sénégal,
la
visite
de
l’usine
ancre
le
film
dans
une
identité
régionale
forte,
qui
est
aussi
celle
du
réalisateur.
«
Ici,
résume
Serge,
on
mange,
on
dort
et
on
crève
Peugeot
».
Une
telle
affirmation
relever
tenir
de
la
critique
politique
(d’une
forme
de
capitalisme
industriel
paternaliste
qui
régit
entièrement
la
vie
des
ouvriers),
mais
Serge
la
prononce
comme
un
constat
mêlé
de
fierté
filiale
(il
rappelle
que
son
père
«
a
fini
chef
d’atelier
»).
Pistes
pédagogiques:
1
–
On
pourra
comparer
un
extrait
du
ralenti
du
match
dans
lequel
«
s’invite
»
Mitri
au
Centre
de
Formation
et
un
ralenti
tiré
d’un
match
de
football
télévisé.
Quels
sont
les
angles
de
caméra
choisis
?
L’échelle
des
plans
?
En
quoi
l’usage
du
ralenti
anticipe‐t‐il
le
succès
à
venir
du
garçon
?
Comment
le
graphisme
de
l’affiche
du
film
se
fait‐il
l’écho
de
cette
ascension
(effigie
peinte
plutôt
que
photo,
étoile
empruntée
au
drapeau
sénégalais…)
?
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
2
–
Analyse
de
séquence
:
la
première
visite
au
centre
du
FCSM.
Comment
Mitri
passe‐t‐il
avec
la
secrétaire
de
la
quête
au
dépit,
d’un
langage
fleuri
(«
je
t’achèterai
une
belle
robe
»)
à
un
dépit
presque
insultant
?
3
–
Nuit
propice
:
on
pourra
demander
aux
élèves
dès
avant
la
séance
de
relever
les
scènes
qui
se
déroulent
de
nuit,
depuis
le
dîner
aux
bougies
avec
la
grand‐mère,
jusqu’à
la
visite
nocturne
de
l’usine,
en
passant
par
l’approche
répétée
de
stades
pendant
un
entraînement
du
soir.
On
remarquera
la
façon
dont
la
mise
en
scène
désigne
la
nuit
comme
propice
aux
confidences.
On
notera
enfin
que
les
plans
nocturnes
font
office
au
cours
du
scénario
de
pause
rythmique,
de
«
faux
»
ralentissement
de
l’action,
prouvant
que
des
séquences
a
priori
uniquement
atmosphériques
sont
en
fait
les
prémices
d’avancées
marquantes.
3. Axe
d’étude
3
:
une
initiation
Si
l’approche
fortement
documentée
et
parfois
documentaire
de
Samuel
Collardey
rattache
Comme
un
lion
au
genre
de
la
chronique
(le
football,
les
paysages
et
la
vie
en
Franche‐Comté),
son
projet
relate
avant
tout
le
passage
à
l’âge
adulte
de
son
protagoniste.
Comme
dans
les
contes
dont
le
personnage
principal
quitte
la
maison
pour
s’aventurer
vers
l’inconnu
potentiellement
dangereux,
Mitri
quitte
le
giron
grand‐maternel
pour
un
monde
d’hommes,
du
policier
à
l’équipe
de
football.
Notons
que
les
personnages
féminins
jouent
cependant
un
rôle
qui,
s’il
semble
à
l’arrière‐plan,
se
révèle
à
chaque
fois
capital
du
point
de
vue
pragmatique
:
survie
pure
et
simple
quand
Fatou
le
nourrit
et
lui
trouve
un
logement
temporaire
;
aide
dénuée
de
toute
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
menace
policière
qu’offre
Caroline,
l’assistante‐sociale
;
coup
de
pouce
de
l’ex‐femme
de
l’entraîneur
qui
l’invite
à
son
mariage,
danse
avec
lui
et
s’enquiert
plus
tard
auprès
de
Serge
des
essais
qu’il
devait
lui
faire
passer
au
Centre
de
formation…
Mais
le
récit
initiatique
passe
principalement
ici
par
une
série
de
rencontres
avec
des
figures
masculines
qui,
vu
leur
âge
et
leur
statut,
s’apparentent
à
des
substituts
paternels
(les
parents
de
Mitri
étant
morts
ou
définitivement
absents).
Le
«
détecteur
»
camerounais
est
la
première
de
ces
figures.
Métis
comme
Mitri
(cette
particularité
est
soulignée
par
ses
amis
qui
le
traitent
en
plaisantant
de
«
Toubab
»,
de
Blanc),
ce
sélectionneur
n’est
pas
dessiné
à
gros
traits
comme
un
méchant
exploiteur,
il
parle
avec
respect
à
la
grand‐mère
quand
elle
lui
demande
le
temps
de
réfléchir.
L’escroquerie
qu’il
pratique
en
invitant
deux
mineurs
dont
Mitri
en
France
et
en
laissant
à
l’agent
Poujol
la
responsabilité
de
leur
passage
de
la
douane
le
requalifie
a
posteriori
en
trafiquant.
Même
chose
pour
Poujol,
dont
l’explosion
de
colère
dans
sa
voiture,
au
téléphone
avec
le
sélectionneur,
commence
par
l’honorer.
Plus
encore
que
«
le
Camerounais
»,
Poujol
apparaît
comme
plein
de
sollicitude,
il
loge
et
nourrit
les
garçons
et
les
encourage
à
se
reposer.
Mais
comme
le
père
du
Petit
Poucet
du
conte,
il
finit
par
abandonner
lâchement
Mitri
dans
le
froid
et
la
nuit
du
stade
verrouillé.
Comme
son
collègue,
ce
«
père
»
est
davantage
défaillant
que
véritablement
maléfique,
il
est
le
rouage
lâche
d’un
système
de
traite
d’humains
qui
repose
sur
le
goût
du
lucre.
Face
à
ces
personnages
faussement
aidants,
le
jeune
âge
de
Mitri
est
à
la
fois
une
vulnérabilité
et
un
atout.
Car
comme
le
lui
dit
le
juge,
l’adolescent
est
non‐expulsable
parce
qu’il
a
moins
de
18
ans.
Sa
jeunesse
entrave
son
accès
immédiat
à
ses
rêves
professionnels,
mais
le
juge
–
autre
substitut
paternel
–
lui
apprend
que
le
temps
joue
en
sa
faveur,
une
naturalisation
française
étant
à
envisager
d’ici
sa
majorité.
Enjeu
majeur
de
Comme
un
lion,
le
rapport
filial
qui
s’installe
entre
Mitri
et
Serge
est
d’emblée
marqué
par
les
failles
de
l’entraîneur
:
son
passé
de
jeune
joueur
exclu
du
FC
Sochaux,
son
alcoolisme,
sa
jalousie
envers
son
ex‐femme
entravent
sérieusement
toute
possibilité
de
transmission
simple
envers
le
garçon.
Tantôt
Serge
traite
Mitri
en
adulte
comme
s’il
n’avait
nul
besoin
d’être
protégé
(«
Tu
peux
dormir
en
haut
»,
lui
lance‐t‐il
après
le
mariage
sans
lui
montrer
la
pièce),
tantôt
il
laisse
échapper
des
remarques
tranchantes
qui
trahissent
une
rivalité
(«
T’as
pas
l’niveau
mon
gars
»),
tantôt
il
semble
se
glisser
dans
la
peau
d’un
père,
bienveillant
d’abord
(«
Salut
champion
!
»
lui
crie‐t‐il
après
la
demi‐finale)
puis
inflexible
après
le
vol
des
120
euros
qu’il
avait
laissés
en
évidence
chez
lui,
peut‐être
comme
un
test
(il
sait
pertinemment
qu’exclure
Mitri
de
l’entraînement
revient
à
briser
le
rêve
de
sa
vie).
La
belle
séquence
de
visite
nocturne
de
l’usine
Peugeot
où
il
travaille
et
ses
confidences
sur
sa
jeunesse
risqueraient
presque
de
compromettre
la
tension
dramaturgique
du
film,
tant
le
lien
de
filiation
semble
à
ce
moment‐là
harmonieux
.
Il
«
faut
»
donc
que
Serge
échoue
à
convaincre
son
ancien
collègue
du
Centre
de
faire
passer
des
essais
à
Mitri
:
cet
échec
final
marque
en
fait
le
vrai
passage
de
témoin
à
Mitri.
C’est
à
lui
de
jouer
(au
sens
sportif
aussi),
et
c’est
par
la
transgression
plutôt
qu’en
respectant
la
loi
du
père
que
le
jeune
homme
arrive
à
ses
fins.
Fiche
pédagogique
autour
de
Comme
un
lion
de
Samuel
Collardey,
par
Charlotte
GARSON,
My
French
Film
Festival,
17
janvier
–
17
février
2014,
Unifrance
films
Pistes
pédagogiques
1
–
Analyse
de
séquence
:
le
mariage.
Dans
cette
scène
à
forte
teneur
documentaire
mais
également
inspirée
de
Passe
ton
bac
d’abord
de
Maurice
Pialat,
on
relèvera
le
parallèle
entre
les
plans
d’ensemble
(tablées
chantantes,
couples
dansants),
unanimement
dans
la
liesse
rituelle,
et
le
petit
drame
qui
se
joue
entre
Serge
et
celle
que
l’on
comprend
être
son
ancienne
compagne.
Dans
quelle
mesure
Mitri,
invité
qui
ne
connaît
personne
d’autre
qu’eux,
est‐il
placé
dans
la
position
d’un
enfant
dont
les
parents
se
déchirent
?
Comment
le
montage
organise‐t‐il
un
court‐circuit
(via
une
ellipse)
entre
l’euphorie
de
la
fête
et
la
dysphorie
de
l’ivresse
alcoolique
?
2
–
Les
400
coups
de
Mitri
:
on
passera
en
classe
successivement
la
séquence
où
Mitri
subtilise
«
la
cagnotte
»
de
Serge
et
la
scène
des
400
Coups
de
François
Truffaut
(1959)
dans
laquelle
Antoine
Doinel
vole
une
machine
à
écrire
au
travail
de
son
père.
3
–
L’entraîneur
ouvrier
:
à
environ
73
minutes
du
début
du
film,
une
séquence
dénuée
de
dialogues
montre
Serge
à
l’usine.
En
quoi
ses
vêtements,
ses
gestes
et
son
environnement
contrastent‐ils
avec
ce
qui
a
été
dévoilé
précédemment
du
personnage
?
Comment
ce
choix
de
découpage
crée‐t‐il
une
surprise,
à
l’encontre
d’une
scène
d’exposition
qui
aurait
informé
le
spectateur
de
sa
profession
?
Comment
la
séquence
de
visite
nocturne
de
l’usine
vient‐elle
requalifier
le
sens
de
ces
premiers
plans
d’atelier
?
Fiche d’activités pour la classe
MyFrenchFilmFestival.com
Parcours – niveau B1
Thème : adolescence : vie révée / vie réelle
Après une mise en route sur les motivations qui poussent un jeune à quitter son pays, les
apprenants porteront leur attention sur le récit initiatique qui passe par une série de rencontres.
Puis, ils analyseront le rôle d’une bande-annonce. Enfin, ils réfléchiront à la portée du film auprès
d’un jeune public.
Rédaction fiche d’activités : Frédérique Gella, CAVILAM – Alliance française
Comme un lion de Samuel Collardey
NIVEAU B1 – FICHE PROFESSEUR
« Si on nous enlève le rêve, l'envie, il ne nous reste plus grand-chose. » Samuel Collardey
Objectifs communicatifs
- Formuler des hypothèses.
- Décrire des actions et des personnes.
- Donner son point de vue.
- Faire un portrait.
Sensiblisation à l’univers du cinéma
- Analyser le rôle d’une bande-annonce.
Notes culturelles
Le
Football
Club
Sochaux-Montbéliard
habituellement nommé FC Sochaux est un club
français basé à Montbéliard en Franche-Comté.
Créé en 1928, le club est étroitement lié à la
marque automobile Peugeot. Le logo actuel du
club (un lion sur fond bleu et jaune) reprend le
lion, symbole de la marque automobile Peugeot.
On peut voir aussi dans le titre du film une
allusion aux Lions du Sénégal, équipe nationale
de football, mais aussi aux lions indomptables du
Cameroun et aux lions de l'Atlas du Maroc.
La tontine est l’ancêtre du micro-crédit. Dans le
film, une assemblée de femmes se réunit pour
rassembler de l’argent qui sera prêté à la grandmère.
Remarques préalables :
Pour garder le plaisir d’une séance de cinéma et en tenant compte du niveau des
apprenants, le film sera montré en intégralité mais en trois étapes.
Premières impressions : Découvrir les premières images du film
Citez trois raisons qui peuvent pousser un jeune à quitter son pays et sa famille pour aller en
France.
Montrer le début du film et marquer un arrêt quand le recruteur prend Mitri par les épaules
[00:00] – [06:45].
Par quel événement commence le film ?
Pour quelles raisons le recruteur souhaite-t-il parler à la grand-mère de Mitri ?
Pistes de correction / Corrigés :
Diverses raisons peuvent mener au départ : les études, la soif d’aventure, la guerre, des raisons
économiques, la vision idéale d’un pays, la réalisatin d’un rêve, etc.
Le film commence avec Mitri qui bouscule tout le monde pour annoncer l’arrivée d’un recruteur
camerounais dans le village. Il est là pour repérer le meilleur joueur de football du village.
Le recruteur a remarqué les qualités de joueur de Mitri et veut lui proposer un contrat pour jouer dans
une équipe de juniors.
2
Regards croisés : À la découverte d’un conte moderne
Faire un rappel ou inviter les apprenants à indiquer la structure d’un conte et les
personnages qui le constituent.
Diviser la classe en petits groupes.
Distribuer à chaque groupe un jeu de 6 cartes-personnages (Document : cartes apprenant).
Chaque apprenant prend en main une ou deux cartes-personnages. Vérifier la bonne
compréhension des éléments à retrouver. Préciser que certaines rubriques de la carte ne
peuvent pas être renseignées.
Montrer le film jusqu’à la fin. la suite du film et marquer une pause quand Mitri se trouve
dans les cuisines d’un restaurant [06:45] – [41:32].
Complétez votre carte pour présenter votre personnage à votre groupe.
En groupe-classe. Classez les cartes selon l’ordre d’apparition de chaque personnage.
Que pouvez-vous dire des rôles féminins de ce film par rapport aux rôles masculins ?
Pistes de correction / Corrigés :
Dans un conte, le héros rencontre des obstacles. Il peut passer d’une situation d’échec à une situation
de réussite pour aller vers la résolution du problème. Pour cela, des amis lui viennent en aide. Face à
ses ennemis, les qualités du héros sont mises en avant. Finalement, le héros parvient à son but.
n°5
Prénom : Caroline
Lieu de la rencontre :
Un restaurant solidaire
Rôle dans le film/lien
avec Mitri :
Assistante sociale qui
l’accompagne chez le
juge
n°3
Prénom : .............................
Lieu de la rencontre :
Un stade
Rôle dans le film/lien avec
Mitri :
Il est peut-être le gardien du
stade à Paris
 Elle aide Mitri.
 Elle trompe Mitri.
 Elle est indifférente au sort de Mitri.
n°4
Prénom : Fatou
Lieu de la rencontre :
Une épicerie-laverie à
Paris
Rôle dans le film/lien
avec Mitri : Elle le loge,
le nourrit, le présente à
une assistante sociale.
 Elle aide Mitri.
 Elle trompe Mitri.
 Elle est indifférente au sort de Mitri.
n°1
Prénom : Maman Khady
Lieu de la rencontre :
Pout, village au Sénégal
Rôle dans le film/lien
avec Mitri :
La grand-mère de Mitri
 Il aide Mitri.
 Il trompe Mitri.
 Il est indifférent au sort de Mitri.
n°2
Prénom : .............................
Lieu de la rencontre :
La police des frontières à
l’aéroport à Paris
Rôle dans le film/lien avec
Mitri : Entraîneur qui accueille
les jeunes
 Elle aide Mitri.
 Elle trompe Mitri.
 Elle est indifférente au sort de Mitri.
 Il aide Mitri.
 Il trompe Mitri.
 Il est indifférent au sort de Mitri.
 Il aide Mitri.
 Il trompe Mitri.
 Il est indifférent au sort de Mitri.
n°6
Prénom : .............................
Lieu de la rencontre :
Un bureau à Paris
Rôle dans le film/lien avec
Mitri :
Le juge des enfants
Les trois femmes viennent en aide à Mitri. Maman Khady, la grand-mère de Mitri, l’élève. Elle l’aide à
partir en France. Fatou est une jeune femme africaine que Mitri rencontre à Paris dans une sorte
3
d’épicerie-laverie. Elle l’aide puisqu’elle le loge, le nourrit et surtout lui fait rencontrer une assistante
sociale qui lui trouve un foyer.
Cette attitude des femmes tranche avec la menace policière et les rencontres masculines à
l’exception du juge.
Selon vous, Mitri va-t-il réussir à trouver un club de foot ? Qui peut encore l’aider, de quelle
façon ?
Discussion libre, amener les apprenants à jusitifier leur propos.
Montrer la fin du film.
Quels sont les deux nouvelles personnes que Mitri rencontre dans cette partie ?
À votre avis, quelle personne joue le rôle le plus important dans l’aventure de Mitri ?
Mise en commun. Accepter toutes les réponses qui peuvent ête justifiées.
Pistes de correction / Corrigés :
Arrivé à Montbéliard, Mitri se retrouve seul dans un foyer, mais un soir il force le destin et rencontre
Serge et son ex-femme. Tous deux vont reconnaîte en Mitri un bon joueur de foot.
Beaucoup de personnes sont importantes : La grand mère, Fatou, Serge.
Un certain regard : Vivre son rêve à n’importe quel prix
Reproduire le tableau ci-dessous.
Lisez chaque situation problème puis complétez le tableau en vous aidant de vos souvenirs.
Situations problématiques
Mitri est seul, abandonné dans le stade.
Mitri se retrouve abandonné dans les rues
de Paris, sans argent.
Mitri n’a pas trouvé de club de football.
Les recruteurs du FC Sochaux ne veulent
pas juger Mitri.
Pistes de correction / Corrigés :
Situations problématiques
Mitri est seul, abandonné dans le stade.
Mitri se retrouve abandonné dans les
rues de Paris, sans argent.
Mitri n’a pas trouvé de club de football.
Les recruteurs du FC Sochaux ne
veulent pas juger Mitri.
Réactions
Réactions
Il dort dans le stade.
Il parle avec Fatou, lui
demande de l’argent pour
téléphoner
Il va jouer pour montrer son
niveau de jeu.
À nouveau, il entre sur le
terrain et joue au foot.
Résultats
Résultats
Il est rejeté.
Fatou s’occupe de lui. Il
rencontre l’assitante sociale
puis le juge.
Serge le prend dans son
club.
Il est pris au FC Sochaux.
Qu’apprenez-vous sur Mitri grâce à ses réactions ?
Faites son portrait en mettant en avant les qualités ou les défauts que vous trouvez les plus
importants.
Pistes de correction / Corrigés :
Mitri est un jeune Sénégalais qui est remarqué lors d’un tournoi pour ses qualités de joueur de football.
Grâce à sa grand-mère, il part en France tenter sa chance, mais devient la victime d’hommes
malhonnêtes. Énergique et volontaire, il a confiance en lui et ose affronter les obstacles. Il est
4
courageux et veut aller au bout de son rêve, devenir joueur professionnel. Il réussit à entrer dans un
centre de formation avec l’aide de Serge. Le film se termine ainsi sur une fin heureuse.
Le monde du cinéma : Réfléchir à la bande-annonce
En petits groupes. Inviter les apprenants à échanger sur le rôle de la bande annonce d’un
film. Pour les aider, noter au tableau les propositions ci-dessous.
Selon vous, quel est le rôle d’une bande-annonce ? Discutez-en ensemble.
- Donner une idée précise du film
- Mettre en valeur les acteurs
- Présenter les meilleurs moments
- Plonger le spectateur au cœur du film
- Raconter le film
- Inciter à aller voir le film
Imaginez la bande-annonce du film que vous venez de voir.
Mise en commun des différentes propositions.
Montrer la bande-annonce disponible sur le site http://www.myfrenchfilmfestival.com
Cliquez sur « Comme un lion » puis allez dans la rubrique « Bandes-annoces et vidéos ».
Que pensez-vous de la bande-annonce du film ?
Pistes de correction / Corrigés :
Nous pensons que le rôle essentiel d’une bande-annonce est de donner envie aux spectateurs d’aller
voir le film, de les inciter à le regarder. Selon nous, une bande-annonce permet de plonger le
spectateur immédiatement au cœur du film sans tout dévoiler de l’histoire. Nous, nous pensons que la
bande-annonce doit donner un aperçu de l'histoire à travers quelques moments clés.
Comme bande-annonce, nous proposons de garder les scènes où Mitri discute avec sa grand-mère. Il
s’agit de deux scènes très importantes pour nous : la scène de nuit dans le village puis celle où Mitri
l’appelle au téléphone de Paris, car elles montrent bien à la fois la relation entre eux deux et les
difficultés rencontrées par Mitri.
Pour nous, la bande-annonce que nous venons de voir est réussie parce qu’elle donne un aperçu de
l’ambiance du film et des sentiments du protagoniste principal.
Votre opinion nous intéresse :
Quels enseignements avez-vous tiré de ce film initiatique (sur l’Afrique, sur le monde du
football, sur l’adolescence, sur la justice, sur l’amitié, sur la crédulité, autres…) ?
Pour aider les apprenants, noter au tableau les expressions suivantes :
C’est important de montrer ce film à des jeunes, parce que/qu’… / Ils doivent faire attention
à… / Ils doivent se méfier des gens qui… / Ils ne doivent pas croire tout ce qu’on leur dit. / Ils
doivent être vigilants quand…
Laissez un commentaire sur le site d’Unifrance pour exprimer votre opinion, vos inquiétudes
et l’intérêt de proposer ce film à des jeunes. Vous pouvez vous aider des expressions
données au tableau pour laisser votre commentaire.
5
MyFrenchFilmFestival.com
Comme un lion de Samuel Collardey
NIVEAU B1 – CARTES APPRENANT
n°
Prénom : ......................
Lieu de la rencontre :
.....................................
Rôle dans le film/lien
avec Mitri :
.....................................
.....................................
 Elle aide Mitri.
 Elle trompe Mitri.
 Elle est indifférente au sort de Mitri.
n°
Prénom : ......................
Lieu de la rencontre :
......................................
Rôle dans le film/lien
avec Mitri :
......................................
......................................
 Elle aide Mitri.
 Elle trompe Mitri.
 Elle est indifférente au sort de Mitri.
n°
Prénom : ......................
Lieu de la rencontre :
......................................
Rôle dans le film/lien
avec Mitri :
......................................
......................................
 Elle aide Mitri.
 Elle trompe Mitri.
 Elle est indifférente au sort de Mitri.
n°
Prénom : ......................
Lieu de la rencontre :
.....................................
Rôle dans le film/lien
avec Mitri :
.....................................
.....................................
 Il aide Mitri.
 Il trompe Mitri.
 Il est indifférent au sort de Mitri.
n°
Prénom : ......................
Lieu de la rencontre :
.....................................
Rôle dans le film/lien
avec Mitri :
.....................................
.....................................
 Il aide Mitri.
 Il trompe Mitri.
 Il est indifférent au sort de Mitri.
n°
Prénom : ......................
Lieu de la rencontre :
.....................................
Rôle dans le film/lien
avec Mitri :
.....................................
.....................................
 Il aide Mitri.
 Il trompe Mitri.
 Il est indifférent au sort de Mitri.

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