N`oublions pas le séjour prolongé de McQueen et MacGraw dans

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N`oublions pas le séjour prolongé de McQueen et MacGraw dans
N’oublions pas le séjour prolongé de McQueen
et MacGraw dans une benne à ordures nantie d’un
broyeur, qui recrache les époux au milieu des déchets d’une décharge publique. Vision terrible d’un
couple abîmé et à la dérive dans un paysage de fin
du monde…
Car ce violent thriller, dégraissé au maximum,
est d’abord et surtout l’histoire d’un couple. C’est
d’ailleurs sur le tournage que naîtra l’idylle entre
McQueen et MacGraw, alors mariée à Robert
Evans, le directeur de la Paramount qui – comble
de l’ironie – avait produit pour elle Love Story.
Evans dira par la suite : “ Tout homme qui croit
comprendre les femmes est un fou et un ignorant.
(…) Ali demanda le divorce et se maria avec
McQueen moins de trois mois plus tard (le 31
août 1973) (…) Quand une femme part sans regret, ce n’est déjà pas facile. Mais quand elle part
avec la plus grande star de cinéma du monde,
disons que vous vous sentez un peu… petit. ”
Le mariage avec McQueen, miné par de gros
problèmes d’alcool, durera en tout cinq ans. Élevée
par un père irlandais violent, Ali était battue par
son époux, comme autrefois sur cette bretelle d’autoroute dans Guet-apens. Elle tournera encore avec
Sam Peckinpah dans Le convoi (Convoy, 1978),
film joyeux et sans prétention, montrant la solidarité entre routiers, cowboys des temps modernes
communiquant par CB.
McQueen, lui, a failli faire ensuite Rencontres
du troisième du type de Steven Spielberg, Le convoi
de la peur de William Friedkin et Apocalypse Now
de Francis Ford Coppola. Mais huit ans après
Guet-apens, l’icône meurt, à 50 ans, d’un cancer
des poumons.
Plus grand succès commercial du nihiliste
Peckinpah, Guet-apens aura droit, en 1994, à un
pâle mais fidèle remake signé Roger Donaldson,
avec un autre couple à la ville comme à l’écran :
Alec Baldwin et Kim Basinger. Mais Baldwin est
très loin d’avoir l’animalité dangereuse de Steve
McQueen. Même si une part plus importante a
été accordée au personnage féminin, joué par
Basinger. Mais là encore, la conclusion déprimante
du livre de Thompson est supprimée (dans celui-ci,
les McCoy débarquent au Mexique dans un camp
spécial réservé aux gangsters américains en cavale
où ils sont soumis à un régime peu enviable. Et ils
se trahissent mutuellement !).
Résumons : Steve McQueen + Jim Thompson
+ Walter Hill + Sam Peckinpah = The Getaway,
le plus badass des badass movies ! Ça se discute,
bien sûr. Mais il est placé très haut au firmament
de nos films chéris. Si seulement on pouvait
m’offrir la même carabine que Stevie pour mon
anniversaire !
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