Le programme du colloque [PDF - 414 Ko ]

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Le programme du colloque [PDF - 414 Ko ]
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER
LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
La culture n’est pas un domaine clair et stable. Les différentes études et recherches
UNIVERSITÉ LUMIÈRE-LYON 2 / DRAC RHÔNE-ALPES
publiées ces dernières années – et jusque il y a quelques jours – ont montré que ce
domaine évolue, se transforme. Les pratiques que l’on dit culturelles se portent sur
des objets nouveaux et se jouent des limites entre l’art et l’industrie. L’État n’est
plus le seul à définir la norme : la culture se pratique désormais au pluriel ; même
le singulier dit la volonté de faire société avec le plus grand nombre que sont les
spectateurs, les auditeurs, les visiteurs, les lecteurs mais aussi les habitants, les
patients, les résidents, les internés...
« Communautés éphémères », « Art partout/Esthétisation du quotidien »,
« Expérience sensible/Expérience esthétique » : les trois axes de réflexion de ce
colloque ont en commun d’interroger une même évolution qui semble caractériser
notre monde contemporain. C’est-à-dire que ce qui existait en soi et possédait une
identité pérenne propre – les sociétés, les territoires, les œuvres – est désormais le
fait toujours actualisé des relations que des personnes entretiennent entre elles,
avec leur environnement et avec l’art et la culture. Les avis sont très partagés : si
certains sont favorables à ces changements et y voient un renouveau prometteur,
d’autres sont plus critiques, voire résolument opposés.
colloque
> 1959
> 2009
> 2059
ré>inventer
la politique
culturelle ?
L’ambition de ce colloque est de rassembler ces personnes, non pas pour dire ce
que devrait être la politique culturelle, mais pour engager une discussion, un débat
entre les parties prenantes de ce secteur d’activité – aux avis très divers – qui
œuvrent dans les domaines de la création, la diffusion, la médiation, la définition
des politiques, la gestion, la formation et la recherche.
LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
ORGANISATION
>
AVEC LE CONCOURS DE
>
UNIVERSITÉ LUMIÈRE-LYON 2 / DRAC RHÔNE-ALPES
colloque
> 1959
> 2009
> 2059
ré>inventer
la politique
culturelle ?
LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
2009-2059 : le « pas de côté »
Le 26 juillet 1959 paraissait au Journal officiel de la République française le
décret n° 59-889 « portant organisation du ministère chargé des Affaires
culturelles ». Daté du 24 juillet précédent, rédigé par André Malraux, nommé
le 3 février de la même année « ministre d’État, ministre des Affaires
culturelles », il précisait dans son article premier les missions du nouveau
département ministériel :
Cinquante ans se sont déroulés depuis la création du ministère des Affaires
culturelles par André Malraux. La société, les hommes et les femmes, les arts
et les techniques ont profondément changé et il nous a semblé utile de poser
des jalons pour repenser la politique culturelle.
« Le ministère chargé des Affaires culturelles a pour missions :
- de rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la
France, au plus grand nombre possible de Français ;
- d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel ;
- de favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit qui l’enrichissent ».
Pour la première fois dans l’histoire administrative de la France – si l’on excepte
les quelques tentatives avortées du XIXe siècle –, l’État se dotait d’une structure
unique de pilotage de la politique culturelle nationale. Non pas que cette
politique n’existait pas auparavant : mais c’est bien avec la Ve République
naissante que l’État crée un département ministériel spécifiquement chargé
de la politique culturelle et le confie à l’un des plus prestigieux intellectuels
français du XXe siècle, André Malraux.
Depuis 1959, les politiques culturelles en France ont connu un développement
remarquable qu’a accentué la mise en place, à partir des années 1980, de la
décentralisation. Selon l’heureuse formule de René Rizzardo, notre pays vit
désormais sous le régime du « gouvernement partagé de la culture », « l’État
partenaire » s’étant substitué à « l’État tutélaire » (Philippe Poirrier). C’est
dire l’importance, dans la vie politique et culturelle du pays, du décret du 24
juillet 1959. Rien moins qu’un texte qui, après des siècles d’intervention de
l’État dans le champ culturel, jetait enfin les bases d’une réelle politique
culturelle nationale.
Mais notre société contemporaine n’est plus celle qui voyait le jour au sortir
de la guerre. Comme d’autres secteurs de l’action publique, les politiques
culturelles apparaissent en crise. Aussi semble-t-il urgent de mettre à profit le
cinquantenaire du « décret Malraux » afin de stimuler la réactualisation d’une
pensée de politique culturelle, voire – compte tenu des évolutions constatées
ou probables de la société contemporaine – de poser les modalités d’une
critique, si ce n’est d’une rupture.
www.50ans.culture.fr
Ce colloque n’a pas pour ambition de revenir sur les fondements de la pensée
et de l’action de Malraux comme nous pourrions le faire dans une démarche
généalogique, de retour aux sources. Comme il n’a pas pour ambition de
questionner les politiques culturelles contemporaines : d’autres, et non des
moindres, se sont attelés à ces tâches en cette année de célébration.
Nous avons choisi de faire un « pas de côté » et d’interroger un horizon encore
difficilement identifiable mais que les artistes, les chercheurs, les acteurs des
politiques culturelles ressentent et tentent d’apercevoir au cours de leurs
activités professionnelles. Tous en effet, nous cherchons, un peu comme un
mot que nous aurions au bout de la langue, des manières de dire ce que nous
éprouvons et qui pourraient fonder une action collective durable.
En d’autres termes, de même que la création du ministère des Affaires
culturelles s’appuyait sur une certaine conception de l’art, de la culture et de
l’action publique largement héritée des Lumières et des penseurs des XIXe et
XXe siècles, ce colloque cherchera à mettre au jour les lignes de force qui, selon
les différents points de vue sollicités – ceux des anthropologues, des historiens,
des philosophes, des sociologues comme ceux des artistes, des professionnels
de la culture ou des décideurs –, semblent aujourd’hui caractériser
durablement la société contemporaine. Des lignes de force que la future
politique culturelle devra bien prendre en considération si elle veut constituer
une réponse adaptée aux enjeux du demi-siècle à venir.
C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité réunir des professionnels de
la gestion des arts et de la culture, des artistes, des universitaires, des
étudiants et des élus autour de réflexions sur l’art, la culture, la dimension
sensible de l’expérience et la constitution du politique.
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1959-2009 : 50 ans de culture
Nous avons opté pour une organisation de ces journées qui accorde une part
importante à des tables rondes réunissant des personnes aux profils divers
afin de privilégier l’échange et le dialogue.
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Programme
Pour élaborer le programme de ce colloque, le comité d’organisation
(cf. page 80) s’est appuyé sur un comité de pilotage ainsi composé :
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009
CO-PRÉSIDENTS
Olivier Christin, président de l’Université Lumière-Lyon 2,
représenté par Jacques Gerstenkorn, vice-président Alain Lombard, directeur régional des affaires culturelles de Rhône-Alpes
MEMBRES
Patrice Béghain, ancien directeur régional des affaires culturelles,
ancien adjoint au maire de Lyon, chargé de la culture et du patrimoine,
chargé d’enseignement à l’Université Lumière-Lyon 2
Abraham Bengio, directeur général adjoint des services
(Région Rhône-Alpes)
Côme Besson, représentant de la promotion « Master 1 » du parcours
« Métiers des arts et de la culture », Université Lumière-Lyon 2
(année 2008-2009)
Marie-Christine Bordeaux, maître de conférences
à l’Université Stendhal, Grenoble (Isère)
Élisa Dumay, chargée de développement culturel,
association De l’aire, Crest (Drôme)
Marie Évreux, représentante de la promotion « Master 2 » du parcours
« Métiers des arts et de la culture », Université Lumière-Lyon 2 (2008-2009)
Anne-Céline Genevois, coordonnatrice de la « Caravane des dix mots »
en Rhône-Alpes, représentante des anciens étudiants du parcours
« Métiers des arts et de la culture », Université Lumière-Lyon 2
Anne Grumet, chargée de mission « Culture » à la Ville de Lyon (Rhône)
Dominique Hervier, Comité d’histoire du ministère de la Culture, Paris
Mélaine Lefront, représentante de la promotion « Licence » du parcours
« Métiers des arts et de la culture », Université Lumière-Lyon 2
(année 2008-2009)
Géraldine Mercier, compagnie Bloc opératoire (Lyon, Rhône), doctorante
(thèse en cours sur l’histoire de la décentralisation théâtrale)
François Portet, conseiller pour l’ethnologie (DRAC Rhône-Alpes)
Thierry Renard, poète, éditeur (Éditions La passe du vent)
et directeur de l’Espace Pandora, Vénissieux (Rhône)
Jean-Pierre Saez, directeur de l’Observatoire des politiques culturelles,
Grenoble (Isère)
Daniel Sonzini, adjoint au maire de Cran-Gevrier (Haute-Savoie),
ancien professionnel de l’action culturelle
9h-12h30
Université Lumière-Lyon 2 – grand amphithéâtre
séance d’ouverture, suivie des conférences inaugurales
de Laurent Martin et Richard Shusterman
14h-17h30
Université Lumière-Lyon 2 – grand amphithéâtre
Maison de l’Orient méditerranéen –
amphithéâtre Émile-Benveniste
Hôpital Saint-Joseph Saint-Luc
Ateliers :
1 – Communautés éphémères
2 – Art partout – Esthétisation du quotidien
3 – Expérience sensible / Expérience esthétique
18h30-19h30 Université Lumière-Lyon 2 – grand amphithéâtre
Débat proposé par des professionnels de la culture
issus du collectif « Mais où va la culture ? ! »
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009
9h-12h30
Université Lumière-Lyon 2 – grand amphithéâtre
Maison de l’Orient méditerranéen –
amphithéâtre Émile-Benveniste
Hôpital Saint-Joseph Saint-Luc
Suite et fin des trois ateliers :
1 – Communautés éphémères
2 – Art partout – Esthétisation du quotidien
3 – Expérience sensible / Expérience esthétique
14h-16h
Rapports des trois ateliers
(chaque rapport sera suivi d’un débat)
16h-17h
Intervention de clôture
Yves Michaud
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Comité de pilotage
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Présente dans le hall de l’Université pendant les deux jours, la librairie « Le
Bal des ardents » propose une sélection de publications dues aux différents
intervenants présents ou consacrées aux politiques culturelles.
À l’issue des deux journées, le vendredi 20 novembre entre 18 et 20 heures, le
Bal des ardents accueillera également dans ses locaux une rencontre avec
Richard Shusterman.
Le Bal des ardents, 17 rue Neuve, Lyon 1er – Métro : ligne A, « Hôtel de VilleLouis Pradel » – www.lebaldesardents.com
éditions La passe du vent
La Noblesse du monde.
1959-2009 : la politique culturelle en question(s)
Le cinquantième anniversaire du « ministère des Affaires culturelles » a
suscité, en Rhône-Alpes, nombre d’actions de formation, séminaires ou
rencontres dont cet ouvrage se veut la trace ; augmenté d’entretiens avec une
vingtaine de grands témoins ou acteurs culturels, le livre s’enrichit également
d’une dizaine d’« archives capitales ». Pour mieux comprendre les questions
que pose, cinquante ans après le décret fondateur de 1959, l’action publique
en matière culturelle.
144 p. / 12 ¤ / [coll. « Politiques culturelles et territoires »].
Programme
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009
MATIN (9H-12H30)
Accueil des participants
Allocutions d’ouverture
par Olivier Christin, président de l’Université Lumière-Lyon 2
et Alain Lombard, directeur régional des affaires culturelles de Rhône-Alpes
Présentation du colloque
par Denis Cerclet, maître de conférences en ethnologie,
Centre de recherche et d’études anthropologiques,
Université Lumière-Lyon 2
et Michel Kneubühler,
responsable du Centre d’information et de documentation,
Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes,
chargé d’enseignement, Université Lumière-Lyon 2
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
Librairie « le Bal des ardents »
Retour en images sur 50 ans de politique culturelle
en Rhône-Alpes
par l’Institut national de l’audiovisuel – INA – Délégation Centre-Est
Présentation : Jérôme Gouy, délégué régional
Ouvrage publié avec le concours de la DRAC Rhône-Alpes.
Deux conférences inaugurales
Pour tous !
Démocratiser l’accès à la culture. 1789-2009
« La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte […] à la culture »,
proclame depuis 1946 la Constitution de la République française. De Condorcet
à Malraux en passant par Hugo, Jaurès, Joanny Berlioz ou Jean Vilar, ils ont
été nombreux à nourrir par leurs discours inspirés la belle utopie qu’en 1960,
Gaëtan Picon exprimait en ces termes : « Qu’est-ce qu’une beauté qui n’existe
pas pour tous ? Qu’est-ce qu’une vérité qui n’existe pas pour tous ? Que la
culture n’existe que pour quelques-uns, c’est un scandale qui doit cesser et que
la démocratie s’emploie à faire cesser depuis qu’elle existe ».
« 1959-2009 : histoire d’un demi-siècle
de politique culturelle en France »
par Laurent Martin,
chargé de recherche au Centre d’histoire de sciences politiques, Paris
« La culture de soi »
par Richard Shusterman, philosophe,
professeur à la Florida Atlantic University, Boca Raton, États-Unis
176 p. / 10 ¤ / [coll. « Haute Mémoire »]
Contact : [email protected]
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RICHARD SHUSTERMAN
Agrégé et docteur en histoire de l’Université de Paris 1 – il a consacré sa thèse
à l’histoire du Canard enchaîné –, spécialiste de l’histoire culturelle et politique
de l’Occident contemporain, Laurent Martin est chargé de recherche au Centre
d’histoire de « Sciences Po ». Il y co-anime avec Emmanuelle Loyer le groupe
de travail sur l’histoire culturelle. Membre de l’Association pour le
développement de l’histoire culturelle (ADHC) et de la Société pour l’histoire
des médias (SPHM), il est aussi chercheur associé à l’Institut Mémoires de
l’édition contemporaine (IMEC).
Professeur de philosophie à la Florida Atlantic University (Boca Raton, Floride),
Richard Shusterman a d’abord étudié l’anglais et la philosophie à l’Université
hébraïque de Jérusalem. Il s’y initie à la philosophie analytique et, en 1979,
achève au Saint John’s College, à Oxford, une thèse intitulée The Object of
Literary Criticism. Bien que philosophe de formation, il a ensuite mené ses
recherches dans d’autres disciplines : la littérature comparée et la théorie de
l’art, la recherche en esthétique, la philosophie du corps et les sciences de
l’éducation.
Ses travaux s’articulent principalement autour de trois axes : l’histoire des
politiques culturelles en France et en Europe ; la culture médiatique et la
censure ; les problématiques croisant histoire intellectuelle et épistémologie
historique.
En 1992, son ouvrage L’Art à l’état vif propose une théorie esthétique qui
s’inscrit dans le renouveau de la philosophie pragmatiste et, tout en adhérant
à une conception unitaire de l’art, porte une attention plus particulière aux
arts populaires et à la culture des mass médias.
Ayant découvert, par son parcours philosophique personnel, la philosophie
asiatique et la pratique du zen, il développe de nouvelles représentations du
corps en vue de créer une « soma-esthétique ». En 1999, dans La Fin de
l’esthétique, il pose différentes interrogations : l’art peut-il survivre à
l’apparente fin de la modernité ? Le déclin du monde institutionnel de l’art
signifie-t-il la fin de l’expérience esthétique ? Ou bien de nouvelles voies sontelles en train de s’ouvrir à l’expression artistique ? Et, dans ce cas, comment
convient-il de les rattacher à notre tradition esthétique ?
En matière de politiques culturelles, Laurent Martin travaille plus
particulièrement sur l’action conduite pendant la Ve République et les « années
Lang » (1981-1986 et 1988-1993). Dans le cadre d’une coédition associant le
Comité d’histoire du ministère de la Culture et l’IMEC, il a également coordonné
la publication d’un ouvrage consacré à la loi sur le prix unique du livre (10 août
1981).
Il a notamment publié :
- Jack Lang, une vie entre culture et politique.- Paris, Complexe, 2008 ;
- « Penser les censures dans l’histoire », in Sociétés et représentations,
printemps 2006 ;
- La Presse écrite en France au XXe siècle.- Paris, Le Livre de poche, 2005 ;
- Histoire culturelle du contemporain.- Paris, Nouveau Monde, 2005
[avec Sylvain Venayre dir.] ;
- Le Canard enchaîné ou les fortunes de la vertu. Histoire d’un journal satirique,
1915-2000.- Paris, Flammarion, 2001 [rééd. Nouveau Monde 2005].
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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LAURENT MARTIN
En France, où il est chercheur associé à l’École des hautes études en sciences
sociales et membre du Collège international de philosophie, il s’est fait
connaître grâce à Pierre Bourdieu, auquel il a consacré un ouvrage. À la
demande de l’UNESCO, il a par ailleurs travaillé sur la culture urbaine et a été
nommé en 1995 membre du projet « Philosophie et démocratie dans le monde ».
Bibliographie (ouvrages traduits en français)
- L’Objet de la critique littéraire.- Paris, Questions théoriques, 2009
[coll. « Saggio Casino » ; trad. Nicolas Vieillescazes] ;
- Conscience du corps. Pour une soma-esthétique.- Paris, Éditions de l’Éclat,
2007 [coll. « Tiré à part » ; trad. Nicolas Vieillescazes] ;
- Vivre la philosophie. Pragmatisme et art de vivre.- Paris, Klincksieck,
2001 [coll. « Collection d’esthétique » ; trad. Christian Fournier] ;
- La Fin de l’esthétique.- Pau. Presses universitaires de Pau, 1999 ;
- Sous l’interprétation.- Paris, Éditions de l’Éclat, 1994 [coll. « Tiré à part » ;
trad. Jean-Pierre Cometti] ;
- L’Art à l’état vif. La pensée pragmatiste et l’esthétique populaire.- Paris,
Éditions de Minuit, 1992 [coll. « Le sens commun » ; trad. Christine Noille].
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Pendant les deux jours du colloque, l’Université accueille l’exposition « 19592009 : 50 ans de culture » réalisée par le ministère de la Culture et de la
Communication. Cinquante panneaux pour mieux connaître l’action menée par
l’État au cours du demi-siècle écoulé.
L’INA et Séquencesculture.tv :
la culture en images
Réalisés en partenariat avec l’INA-Délégation Centre-Est, deux montages
d’archives (17 et 25 minutes) rappellent certains moments privilégiés d’un
demi-siècle de politiques culturelles en Rhône-Alpes.
En écho à ces images d’archives, la société Séquencescultures.tv (Lyon)
propose quant à elle un florilège de productions audiovisuelles contemporaines.
Programme
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009
APRÈS-MIDI (14H-17H30)
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009
MATIN (9H-12H30)
Les ateliers
Ces ateliers seront les lieux du questionnement, de l’échange d’expériences
et du dialogue (cf. programme détaillé ci-après).
Trois thèmes sont retenus, qui nous permettront de saisir ce qui est en jeu
dans le devenir de nos sociétés et qui pourrait servir à une redéfinition, à un
réajustement de la politique culturelle :
- Atelier 1 : Communautés éphémères ;
- Atelier 2 : Art partout / Esthétisation du quotidien ;
- Atelier 3 : Expérience sensible / Expérience esthétique.
À voir sur les bornes installées dans le hall de l’Université.
Les principes communs aux trois ateliers :
www.ina.fr / www.hautlesmainsproductions.fr
•
deux questions abordées au cours d’une demi-journée,
soit quatre questions par atelier ;
•
trois intervenants par question, pour trente à quarante minutes au total ;
•
cinquante à soixante minutes pour des témoignages et les débats ;
•
trente minutes de pause entre les questions ;
•
IMPORTANT
!
Les différentes questions traitées dans chaque atelier ayant été conçues
dans la perspective d’une réflexion collective progressive, il est vivement
souhaité que la même personne participe à l’ensemble de l’atelier.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-17H30 / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-12H30
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Exposition
« 1959-2009 : 50 ans de culture »
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Animation :
Fazette Bordage, chargée de mission « Nouveaux Territoires de l’art », Institut
des villes, présidente de Mains-d’œuvres, Saint-Ouen
et Gilles Herreros, professeur de sociologie, Université Lumière-Lyon 2
Rapporteur :
Abraham Bengio, directeur général adjoint des services, Région Rhône-Alpes
Le mot société ne correspond pas à une réalité immuable, un corps qui
persisterait dans sa forme. Nos sociétés contemporaines se démarquent de la
recherche de l’unité qui a marqué l’usage du mot société et reflètent la
diversité, tant à l’échelle de l’individu qu’à celle de la diversité des origines,
des pratiques, des croyances.
L’art et la culture ne permettent-ils pas le partage d’expériences communes,
la mise en présence et la réduction éphémères de la diversité ?
Les politiques culturelles n’ont-elles pas pour missions de rendre visibles ces
actualisations du collectif et de pérenniser une certaine conscience de l’être
ensemble qui caractérise ces instants éphémères ?
FAZETTE BORDAGE
Après des études de musicologie et l’animation d’un magazine musical sur
France 3, elle a réhabilité en 1983, à Poitiers, un entrepôt en lieu artistique
multidisciplinaire dédié aux pratiques culturelles contemporaines des jeunes
générations : le Confort moderne.
En 1986, le Confort moderne rejoint le réseau culturel européen Trans Europe
Halles, dont Fazette Bordage a assuré la coordination générale de 1994 à 2000.
Elle a alors investi, à Saint-Ouen, un nouvel espace de quatre mille mètres
carrés qui a ouvert ses portes à la fin janvier 2001 : Mains d’Œuvres, un lieu
d’accompagnement et de rencontres publiques ouvert à des recherches
artistiques et citoyennes contemporaines de toutes disciplines.
C’est la même année 2001 qu’elle crée avec son équipe une plate-forme de
ressources internationales appelée « Artfactories », qui regroupe des lieux
d’art et de culture nés d’initiatives de la société civile et réhabilitant des
espaces en friche.
En mars 2008, elle rejoint l’Institut des villes et la mission « Nouveaux
Territoires de l’art » née du rapport Une nouvelle étape de l’action culturelle
rédigé par Fabrice Lextrait en 2002. Cette mission interministérielle
« Culture / Ville » a été développée pour des lieux et projets artistiques qui
naissent en dehors des champs institutionnels et qui, dans leur majorité,
entrecroisent plusieurs disciplines artistiques. Ces lieux réinterrogent le
déroulement traditionnel de la production artistique, de l’écriture à l’œuvre,
et sa relation aux populations. Ce dispositif de soutien concerne
l’accompagnement des projets, l’appui aux collectivités locales et aux services
déconcentrés de l’État, le soutien à la mise en place d’une réflexion
transversale au sein des ministères, et entre l’État et les collectivités.
Bibliographie
- Les Fabriques, lieux imprévus.- Besançon, Éditions de l’imprimeur, mai 2001.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-17H30 / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-12H30
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Atelier 1 :
Communautés
éphémères
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ABRAHAM BENGIO
Professeur en sociologie à la faculté d’anthropologie et de sociologie de
l’Université Lumière-Lyon 2, il est responsable du master « Sociologie des
organisations ». Membre du MODYS (Mondes des dynamiques et des sociétés,
CNRS), il pratique la sociologie d’intervention au sein d’espaces d’action très
divers : hôpitaux, quartiers relevant de la politique de la ville, entreprises,
administrations, secteur du travail social.
Il est né en 1949 à Tanger (Maroc) et, après des études secondaires au lycée
Regnault de sa ville natale, puis au lycée français de Madrid, entre en
hypokhâgne puis en khâgne au lycée Louis-le-Grand à Paris. Auditeur libre à
l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, il obtient une licence de
linguistique générale puis, en 1971, est reçu premier à l’agrégation de lettres
classiques, juste un an après avoir obtenu la nationalité française.
La sociologie d’intervention est une démarche engagée, sans être pour autant
militante. Elle mobilise une forme d’intelligence théorique et pratique, qui
privilégie la circulation entre les paradigmes et les systèmes conceptuels.
Selon Gilles Herreros, la sociologie d’intervention consiste à « venir entre et
parmi les acteurs d’une situation afin d’établir, notamment au moyen d’une plusvalue cognitive et / ou affective, une relation qui puisse être aidante ». Cette
approche est fondée sur la clinique, une observation seulement envisageable
dans la proximité des corps, attachée au malade plus qu’à la maladie.
Il débute sa carrière en 1972 en qualité de professeur au lycée de La Salle à
Saint-Germain-en-Laye avant de la poursuivre en Espagne, d’abord comme
professeur principal à l’Institut français de Barcelone (1973-1979), puis comme
directeur de l’Institut français de Madrid (1979-1983). De retour en France, il
retrouve l’enseignement au collège Gabriel-Havez de Creil puis est nommé
conseiller pour l’action culturelle et le théâtre à la Direction régionale des
affaires culturelles (DRAC) de Picardie en 1984. L’année suivante, il entame
une carrière de directeur régional des affaires culturelles qui le mènera
successivement en Champagne-Ardenne (1985-1990), en Franche-Comté
(1990-1993), en Midi-Pyrénées (1993-1996) et enfin en Rhône-Alpes (19962003). Nommé délégué général adjoint à la langue française et aux langues
de France en 2003, il rejoint à la fin de l’année suivante la Région Rhône-Alpes
pour y occuper le poste de directeur général adjoint des services, délégué à la
culture et au sport.
Gilles Herreros a réalisé une évaluation de la convention « Culture à l’hôpital »,
commanditée en 2004 par l’Agence régionale d’hospitalisation Rhône-Alpes
(ARHRA) et la DRAC Rhône Alpes. Son rapport, intitulé Les Petites Liaisons
Culture-Hôpital. Variations sur le vital est disponible sur la Toile à l’adresse :
http://www.culture.gouv.fr/rhone-alpes/hopital/image/Rapport-herreros2004.pdf
Bibliographie
- Au-delà de la sociologie des organisations : Sciences sociales et intervention.Ramonville-Saint-Agne, Éditions Erès, 2008 ;
- Principes d’une sociologie d’intervention complexe : la médiaction.- Paris,
Éditions de l’Harmattan, 2005 [avec Alain Taché] ;
- Pour une sociologie d’intervention.- Ramonville-Saint-Agne, Éditions Erès, 2002 ;
- Les Nouvelles Approches sociologiques des organisations.- Paris, Éditions du Seuil,
1996 [avec Henri Amblard, Philippe Bernoux et Yves-Frédéric Livian].
Expert ès affaires culturelles, cet humaniste est aussi un militant enthousiaste
de la diffusion artistique et du dialogue entre les cultures. En témoigne
l’ouvrage que, sous le titre – emprunté à Sigmund Freud – Quand quelqu’un
parle, il fait jour, il a publié en 2007 aux Éditions La passe du vent. Brillante
déclaration d’amour à la langue française et à l’école de la République, cette
« autobiographie linguistique » est aussi un plaidoyer passionné en faveur du
plurilinguisme.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-17H30 / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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GILLES HERREROS
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Dans un livre fameux, Yves Michaud parlait de « l’état gazeux de l’art » ; ne
pourrait-on pas utiliser la même expression à propos de la société, des
habitants, des publics ? Le travail des opérateurs culturels est-il à même de
favoriser une certaine continuité à ce qui est continuellement changeant ? Ou
bien de distendre des liens trop denses et de créer les conditions favorables
au dynamisme ?
Intervenants
- Fazette Bordage, chargée de mission « Nouveaux Territoires de l’art », Institut
des villes, présidente de Mains-d’œuvres, Saint-Ouen ;
- Gilles Herreros, professeur de sociologie, Université Lumière-Lyon 2 ;
- Didier Fusillier, directeur de « Lille 2004 » puis de « Lille 3000 ».
Fazette Bordage
Voir page 13.
Gilles Herreros
Voir page 14.
DIDIER FUSILLIER
En dirigeant récemment « Lille 3000 > L’Europe XXL », manifestation
regroupant trois cent cinquante événements artistiques placés sous le signe
de l’Inde et de Bombay, Didier Fusillier poursuit la dynamique mise en œuvre
à l’occasion de « Lille 2004 – capitale européenne de la culture ».
Aussi éclectique que varié, le parcours de cet homme d’action, né à
Valenciennes en 1959, est marqué par le goût de l’inattendu et l’intérêt pour
tout ce qui rend la culture vivante. Titulaire d’une maîtrise de droit, de
philosophie et d’un DEA de Lettres modernes, Didier Fusillier, encore étudiant,
participe en 1983 à une expérience originale sur le site de l’entreprise
Jeumont-Schneider : l’organisation d’un festival de théâtre au sein d’un
complexe industriel avec, pour le montage technique, le concours actif du
personnel de l’usine. De 1984 à 1989, il exerce comme assistant à la mise en
scène au Centre dramatique national du Nord-Pas-de-Calais et, à ce titre, dirige
en 1987 à Maubeuge Les Inattendus de juillet, festival qui transforme Maubeuge
en station de ski !
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-15H30
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Question 11
Les communautés éphémères
jeudi 19 novembre 2009
après-midi (14h-15h30)
Depuis 1990, il assure dans cette même ville de Maubeuge la direction du
Manège, théâtre entré depuis dans le réseau des « scènes nationales ». En
1993, il accepte la proposition que lui fait Jack Lang, ministre de la Culture, de
prendre la direction de la Maison des arts et de la culture de Créteil, à la
condition de pouvoir conserver ses activités à Maubeuge. S’ensuivent entre
les deux structures qu’il dirige de nombreux partenariats et échanges. Nommé
directeur de « Lille 2004 – capitale européenne de la culture », il s’affirme
soucieux de prolonger la dynamique engendrée par l’événement et mobilise
à nouveau les partenaires de l’agglomération lilloise pour les manifestations
qui suivront, la dernière en date – « Lille 3000 > L’Europe XXL» – ayant exploré
en 2009 le thème de l’Europe et de son avenir.
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PHILIPPE DUJARDIN
[Les organisateurs tiennent à adresser leurs plus vifs remerciements à Philippe Dujardin
qui – à la suite des empêchements successifs de Christian Troadec et de Jean-Marie
Barbe, initialement sollicités – a accepté in extremis d’intervenir dans le cadre de cette
question].
La capacité de l’événement à rassembler parvient-elle seulement à générer
un sentiment de proximité de goûts, de pratiques ? Qu’en est-il de l’émergence
d’un sentiment de localité, de la construction de l’espace ? Du rappel
épisodique, voire incessant, de la volonté de faire exister un territoire ?
Intervenants
- Philippe Dujardin, politologue, chercheur au CNRS,
conseiller scientifique de la Communauté urbaine de Lyon ;
- Claude Sicre, chanteur et troubadour, membre du groupe
« Les Fabulous Troubadors », Toulouse ;
- Alain Lefebvre, professeur émérite à l’Université de Toulouse-le Mirail,
chercheur associé au GRESOC.
Politologue, chercheur au CNRS, il mène des travaux qui portent sur la relation
entre « espace civique » et « espace symbolique » et s’appliquent, notamment,
aux rituels festifs et commémoratifs. Il occupe, depuis 2005, la fonction de
conseiller scientifique de la Direction de la prospective et de la stratégie d’agglomération [devenue depuis la Direction Prospective et Dialogue public] de
la Communauté urbaine de Lyon (le Grand Lyon). Mobilisant les matériaux de
l’histoire de la ville et de son agglomération, il met à l’épreuve le protocole de
recherche qui a été le sien, visant à articuler politologie historique et anthropologie politique. Il vient de publier, dans les Cahiers Sens public (n° 11/12, octobre 2009) un essai intitulé De quoi sommes-nous contemporains ? Essai
d’anthropologie politique.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 16H-17H30
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Question 12
Événement et territorialisation
jeudi 19 novembre 2009
après-midi (16h-17h30)
Éléments de bibliographie
- « ‘Lyon l’allumée’ : de l’illumination du 8-Décembre à la Fête des lumières, avatars d’un
rituel urbain », in Le Destin de rituels. Faire corps dans l’espace urbain, Italie-FranceAllemagne, Rome, Collection de l’École française de Rome, 404, 2008 [a cura Gilles
Bertrand e Ilaria Taddei] ;
- « De La Marseillaise, de Jean-Paul Goude, à La Nuit miraculeuse, d’Ariane Mouchkine.
Une célébration artistique des droits de l’homme ? », in Les Cahiers de la Maison des
droits de l’homme, n° 2, juin 2006, Grenoble ;
- Quand la ville danse. La naissance d’un défilé, 7ème Biennale de la danse de Lyon, Lyon,
Éditions lyonnaises d’art et d’histoire, 2000 [co-dir. Gilberte Hugouvieux et Sonia Bove ;
conception graphique Bruno Théry] ;
- « Lyon, la basilique et la préfecture, ou le lieu du politique à la fin du
XIXe
siècle », in
Lugares de poder, Europa seculos XV a XX, Lieux de pouvoir, Europe XVe-XXe siècles, Lisbonne,
Acarte, 1998 [Fundaçao Calouste Gulbenkian ; coord. Gérard Sabatier et Rita Costa
Gomes] ;
- « Le rituel décrié ou la fête profanatrice », in Les Usages politiques de la ville, Paris,
Presses de la Sorbonne, 1994 [dir. Alain Corbin, Noëlle Gérôme, Danielle Tartakowsky] ;
- « La Marseillaise, ou l’invention chimérique de Jean-Paul Goude », in Mots, 1992.
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ALAIN LEFEBVRE
Né en 1947, ce Toulousain est d’abord connu comme chanteur des « Fabulous
Troubadors », groupe de rap occitan formé en 1987 et qui a produit quatre
albums, dont le dernier est sorti en 2003. Il est actuellement directeur
artistique de l’association Escambiar.
Après une formation universitaire en sciences économiques, Alain Lefebvre
travaille entre 1964 et 1967 dans des organismes d’aménagement du territoire
en Moselle. Chargé d’études au ministère des Affaires culturelles entre 1968
et 1970, il contribue à ce titre aux premières enquêtes sur l’intervention des
collectivités territoriales dans le domaine culturel et participe aux Rencontres
d’Avignon organisées, dans l’environnement du festival, avec le concours de
Jean Vilar.
Après une licence de philosophie, il développe un goût pour la culture occitane
par ses activités au sein du Conservatoire occitan et la création, en 1977, d’un
premier groupe, « Riga Riga ». Opposant de toujours à l’antagonisme entre
culture populaire et culture savante, Claude Sicre, responsable du secteur
musical de l’Institut des études occitanes pendant des années, aime mêler le
patrimoine occitan et les formes contemporaines de la création musicale et
littéraire.
Dans sa ville, Toulouse, ce disciple de Félix Castan et fervent partisan de la
décentralisation culturelle est un agitateur actif à qui l’on doit notamment la
création de l’association « Carrefour Culturel Arnaud-Bernard » et
l’instauration, en 1991, des premiers « repas de quartier », un concept perpétué
depuis par le Centre Arnaud-Bernard : « L’un des buts des repas de quartier »,
dit-il, « sans doute le plus mal compris, c’est d’être un contre-pouvoir à la logique
de l’anonymat ».
Biblio-discographie
- Des nouvelles du quartier enchantant, CD audio avec Renaud Perrin, octobre 2008 ;
- Le Quartier enchantant, CD audio, illustré par Tom Schamp, octobre 2006 ;
- High Tençon. Nouvelles et textes poétiques divers.- Paris, Éditions Syllepse,
2000 [avec Noël Arnaud] ;
- Vive l’Américke !.- Paris, Éditions Publisud, 1988 [essai] ;
- Carnaval à Toulouse.- Toulouse, Éditions Loubatières, 1984 [essai].
Devenu ensuite enseignant-chercheur en aménagement-urbanisme à
l’Université de Toulouse-le Mirail – université dont il est aujourd’hui professeur
émérite –, il mène de nombreuses enquêtes de terrain sur les liens entre
activités culturelles, développement local et dynamiques sociales, comme en
témoigne l’étude menée en 1987-1988 sur le festival « Jazz in Marciac ». Il
effectue actuellement des missions d’accompagnement pour des projets
culturels territoriaux auprès de collectivités locales, en liaison notamment avec
l’Observatoire des politiques culturelles. Il est également directeur et chercheur associé au GRESOC (Groupe de recherches socio-économiques). Par
ailleurs, il est membre du groupe de prospective « Temps libre et territoire
2020 » mis en place par la DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire
et à l’action régionale, aujourd’hui devenue Délégation interministérielle à
l’aménagement et à la compétitivité des territoires).
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 16H-17H30
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CLAUDE SICRE
Publications récentes
- « Musique et territoire : entre produit culturel et fait de culture »,
in Comment la musique vient aux territoires, Bordeaux, Maison des sciences
de l’homme d’Aquitaine, 2009 [Raibaud (Y.) dir.] ;
- « L’économie culturelle au risque de l’économie de la création »,
in L’Économie culturelle et ses territoires, Toulouse, Presses universitaires du Mirail,
2008 [Leriche (F.) et alii dir.] ;
- « Entrées dans l’espace public », in L’Espace public urbain : de l’objet au processus
de construction, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2007 [Capron (G.) et
Haschar-Noé (N.) dir.] ;
- Guide des politiques culturelles des petites villes.- Paris, Dexia Éditions, 2006
[avec Mariette Sibertin-Blanc] ;
- Perspectives territoriales pour la culture.- Bordeaux, Maison des sciences de l’homme
d’Aquitaine, 2004 [avec Jean-Pierre Augustin ; dir. ].
21
Les publics se composent à l’occasion d’un spectacle et se dispersent. Mais
qu’en est-il de la présence partagée avec les artistes et les autres spectateurs
lors de la représentation ? Le terme communauté, qui dirait le lien, peut-il
prendre le pas sur la fragilité et la fugacité ?
Intervenants
- Jean-Marie Pradier, professeur émérite d’ethnoscénologie,
Université Paris 8, Maison des sciences de l’homme Paris-Nord ;
- Vincent Carry, directeur du festival Nuits sonores, Lyon,
et conseiller artistique de la Gaîté, Paris ;
- Jeff Thiébaut, directeur artistique de la compagnie Délices Dada
(Les Tourettes).
JEAN-MARIE PRADIER
Professeur émérite de l’Université Paris 8, il y co-dirige le département
« Théâtre » jusqu’à son départ à la retraite en 2009. Il soutient en 1969 à
l’Université de Toulouse une thèse en psychologie ayant pour titre Valeurs
idéologico-culturelles dans le discours sur l’apprentissage du théâtre. Puis, en
1980, il obtient à l’Université de Vincennes son doctorat d’État ès lettres et
sciences humaines avec une thèse intitulée Le Faux, le vrai et le secret :
contribution à l’analyse du rapport discours comportement dans l’apprentissage
du théâtre et consacrée à l’approche interdisciplinaire du phénomène théâtral.
Tout en exerçant le théâtre dans un groupe expérimental et en milieu
psychiatrique (Centre psychothérapeutique Philippe-Pinel de Lavaur, Tarn), il
enseigne d’abord la psychologie à l’Université de Toulouse, puis à l’Université
d’Istanbul (Turquie), avant d’exercer pendant cinq ans les fonctions de
directeur des activités culturelles de l’Alliance française de Montevideo
(Uruguay) ; il y fonde et anime le Teatro Laboratorio puis est affecté à
l’Université de Rabat (Maroc), où il enseigne la linguistique. Associé au Théâtre
Norwid, il organise en septembre 1979 le premier colloque international sur
les aspects scientifiques du théâtre. À son retour en France, en 1982, il rejoint
à l’Université de Paris 7 le Laboratoire de l’imaginaire de Jean Duvignaud. En
1985, il est nommé maître de conférences au département « Théâtre » de
l’Université Paris 8. Il y fonde et dirige le « Groupe de recherche
interdisciplinaire sur les comportements humains spectaculaires organisés »,
devenu depuis le Laboratoire d’ethnoscénologie. C’est alors la naissance de la
discipline qu’il enseigne par la suite : les « sciences du théâtre » ou
« ethnoscénologie ».
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H30-10H30
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Question 13
Présence et attachement
vendredi 20 novembre 2009
matin (9h-10h30)
Il est directeur du comité de rédaction de la revue L’Ethnographie consacrée
aux recherches sur les pratiques artistiques et le fait esthétique dans les
sociétés humaines.
Bibliographie
- La Scène et la fabrique des corps. Ethnoscénologie du spectacle vivant en Occident.Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 1997 [coll. « Corps de l’esprit »] ;
- Le Téléspectateur face à la publicité : l’œil-l’oreille-le cerveau.- Paris, Nathan,
1989 [dir.].
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JEFF THIÉBAUT
Militant des cultures électroniques et indépendantes depuis le début des
années 1990, il a été programmateur de nuits électroniques de 1990 à 1997
dans plusieurs clubs lyonnais (le Zoo, puis l’Opera Mundi). Il a également fait
partie de l’équipe fondatrice du label et magasin de disques « Independence
Records ». Dans ce cadre, il a participé à la mise en place d’événements
majeurs de l’histoire électronique rhônalpine. Ainsi, au printemps 1994, il crée,
en hommage au groupe allemand Kraftwerk, le collectif d’artistes « Man
Machine », composé de douze DJs lyonnais. Après une année à Londres, il
intègre en 1996 la rédaction de l’hebdomadaire Lyon Poche en tant que critique
de cinéma.
Co-fondateur et actuel directeur artistique de la compagnie de théâtre de rue
Délices Dada, basée dans la campagne drômoise, il a suivi, à l’origine, une
formation de plasticien. En 1976, il participe à la création d’une des premières
compagnies spécialisées dans les « arts de la rue », la compagnie Pot-auxroses, et, en 1984, fait partie des fondateurs de Délices Dada « sous la casquette
vaste et sans visière de concepteur et coordinateur général des projets
artistiques ».
Son intérêt pour les questions liées à l’appropriation de l’espace urbain et du
patrimoine architectural l’a amené à créer en 2003, à Lyon, le festival « Nuits
sonores ». En sept éditions, ce festival, organisé par l’association Arty Farty
dont il est aujourd’hui le directeur, est devenu un événement européen majeur
dans le domaine des cultures électroniques et indépendantes. En 2007-2008,
il s’est aussi engagé dans la candidature de Lyon au titre de capitale
européenne de la culture pour 2013 en tant que conseiller artistique, aux côtés
de Jérôme Delormas, et collabore encore aujourd’hui avec ce dernier à la
direction artistique de la Gaîté à Paris, dont l’ouverture est programmée à
l’automne 2010. Depuis 2009, il est également co-directeur artistique du
festival Sonorama à Besançon.
Le travail de la compagnie illustre bien la permanente remise en question des
rapports établis qui caractérise les préoccupations de son responsable. Le
spectacle recherche des formes inédites, différentes interpellations des publics
et, à chaque création, réinterroge les possibilités offertes par l’espace public
et imagine, pour son appropriation, de nouvelles modalités. Son écriture
s’appuie sur l’invention collective, la création électro-acoustique ; elle bouscule
la parole en l’utilisant sous toutes ses formes, jusqu’à la création de langages
sonores ou imaginaires. En témoigne la dernière création de la compagnie,
RUSHs, qui emprunte à l’espace public vingt-cinq mètres linéaires pour y
donner à voir une rue qui jamais n’existera. Soutenu par une bande sonore
continue, ce spectacle muet fait, par le va-et-vient incessant de ses dix
personnages, se chevaucher des fragments de vie entrecoupés d’interventions
de vigiles vêtus de noir, de brancardiers grisâtres et de manutentionnaires en
uniformes. Vision panoramique d’un univers entre fiction politique, dérision
tendre ou violente et échappées surréalistes, RUSHs met en images les
appréhensions que suscite notre époque : le tout-sécuritaire, le tout-sexe, le
tout-communication, la violence du machisme, celle de la révolte contenue...
et, de manière plus impalpable, le mutisme grandissant.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H30-10H30
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VINCENT CARRY
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Nous souhaitons interroger la pérennité, la question de la durée, la continuité
de l’action, le partage de la mémoire. Quels rôles peuvent avoir les institutions
dans la formation d’un sentiment d’appartenance, la constitution de modes
d’association, l’expression de groupes ?
YVES HENRI
Né en Charente, Yves Henri suit des études d’arts plastiques à l’Université
d’Aix-en-Provence, puis est successivement directeur de MJC et éducateur. En
1985, il entre à la Maison des artistes, développe des activités de création au
sein d’associations d’insertion ou d’organismes de formation, comme le GRETA
et l’AFPA. Il intervient aussi dans les écoles et anime des stages pour
l’Académie de Lyon. Il participe de manière continue à la manifestation « L’art
sur la place » organisée à l’occasion des diverses éditions de la Biennale d’art
contemporain de Lyon et crée l’association « Et ils n’ont pas de nom » avec
les participants. Après douze années à Francheville, il occupe depuis 2004,
par convention avec la Ville de Grigny, un atelier qu’il ouvre aux visiteurs.
Intervenants
- Yves Henri, plasticien, Lyon ;
- Gilberte Hugouvieux, ex-directrice d’Images-Spectacles-Musiques
du monde (ISM), chargée de mission pour le développement culturel,
Opéra national de Lyon ;
- Octave Debary, anthropologue, Université Paris 5.
Ce sont surtout ses sculptures monumentales qui l’ont fait connaître, de même
que ses « veilleurs » qui, de-ci de-là, perchés sur les immeubles, nous
accompagnent de façon quelque peu énigmatique… Il aborde l’art et la
production de ses œuvres comme une « création partagée », portant alors un
vif intérêt pour les créations collectives. Son travail est le reflet d’un
questionnement permanent sur le thème du développement urbain et de ses
productions artistiques : « L’artiste n’a pas peur de la destructuration initiale,
fondatrice de nouvelles formes, de nouveaux espaces dans lesquels d’autres
peuvent se retrouver et intervenir. C’est l’aventure d’une création partagée que
je propose afin de créer un espace, un temps, une histoire où le spectateur pourra
déambuler, pour regarder l’autre, pour le connaître, se reconnaître ».
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Question 14
Pérennité
vendredi 20 novembre 2009
matin (11h-12h30)
Quelques œuvres
- rentrée 2009 : en lien avec l’Université Lumière-Lyon 2, création artistique
collective, exposition programmée en mars 2010 au Musée des moulages
(où aura lieu une partie de la résidence) ;
- mars 2009 : « Le guetteur d’eau », démarche de création partagée
avec les habitants de Pierre-Bénite ;
- octobre 2008 : création collective lors du 2ème Forum international
des Caravanes francophones (Québec) ;
2006 : Biennale de la danse de Lyon ; réalisation de structures roulantes
pour la ville de Grigny ;
2004 : Musée d’art contemporain de Lyon : exposition « Le petit peuple
des guetteurs ».
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OCTAVE DEBARY
Après un parcours de formatrice et de travailleuse sociale, Gilberte
Hugouvieux a développé, en tant que responsable du Département culturel
d’ISM-CORUM Rhône-Alpes (Inter-Service-Migrants / Images-SpectaclesMusiques du monde), un travail de recensement et d’accompagnement à la
professionnalisation des artistes autodidactes issus des immigrations – en
particulier ceux du mouvement hip-hop (danse, graff...). Elle a surtout
contribué à établir des passerelles entre ces jeunes artistes en émergence et
les institutions culturelles de la région, favorisant ainsi la visibilité et la
reconnaissance de leur talent artistique (Biennales de Lyon – danse et art
contemporain –, Orchestre national de Lyon, Espace Malraux de Chambéry
etc.).
Maître de conférences à l’Université Paris 5, il est membre du laboratoire de
recherche du LAHIC (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du
contemporain). Docteur en anthropologie sociale de l’École des hautes études
en sciences sociales (Paris), il a mené sa thèse, intitulée La Fin du Creusot ou
l’art d’accommoder les restes et soutenue en 2001, sous la direction de Jean
Bazin.
Depuis 2003, pour le compte de l’Opéra national de Lyon, elle a effectué un
travail de conseil et d’ingénierie de projet afin que, grâce à la mise en place
d’un pôle d’action culturelle, l’Opéra aille à la rencontre des habitants des
quartiers populaires. Présidente jusqu’en 2008 de l’association des
« Pockemon Crew », compagnie de danse hip-hop de renommée internationale
en résidence depuis 2003 à l’Opéra, elle a contribué à la structuration et à la
professionnalisation des jeunes danseurs. Forte de son expérience, elle
travaille aujourd’hui pour des collectivités et des équipements culturels dans
le cadre de missions axées sur l’étude et la mise en œuvre de projets d’action
culturelle articulant exigence artistique et approche sociale et territoriale.
Son parcours est également marqué par un post-doctorat de l’Université du
Québec à Montréal et de l’Université Laval à Québec, rattaché à la chaire de
recherche du Canada en patrimoine. Il travaille sur les enjeux que recouvrent
les processus de qualifications et de requalifications d’espaces sociaux en
espaces culturels ou patrimoniaux, sur les mécanismes de l’oubli et les
fonctions sociales de la mémoire collective ainsi que sur la construction du
discours en anthropologie, en particulier l’analyse des relations entre les
positions méthodologiques en sciences sociales et les formes d’écriture
qu’elles impliquent.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 11H-12H30
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GILBERTE HUGOUVIEUX
Sont à noter ses travaux sur la patrimonialisation de l’industrie métallurgique
du Creusot, les musées et l’exposition, les « marchés de la mémoire » tels que
la grande braderie de Lille, les vide-greniers et les marchés à réderies dans la
Somme.
Bibliographie
- Objets & Mémoires : des objets recyclés à la mémoire rachetée.- Paris,
Maison des sciences de l’homme / Québec, Presses de l’Université Laval,
2003 [avec Laurier Turgeon ; rééd. 2007] ;
- Restes d’une visite au musée.- Neuchâtel / Paris, Musée d’ethnographie de
Neuchâtel / Maison des sciences de l’homme, 2003 [avec Gilles Saussier, photographe] ;
- La Fin du Creusot ou l’art d’accommoder les restes.- Paris, Éditions du Comité des
travaux historiques et scientifiques, 2002 [coll. « Le regard de l’ethnologue »].
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Animation :
Fabrice Lextrait, chargé de mission, Paris
et William Saadé, chargé d’enseignement, Université Lumière-Lyon 2
Rapporteur :
François Barré, consultant (projets culturels et urbains)
L’art et l’esthétique semblent avoir littéralement « contaminé » notre environnement, à tel point que certains pronostiquent leur dilution et leur disparition.
Peut-on encore penser ces domaines de l’activité humaine de manière
séparée ? Conserver la ligne de partage d’avec le quotidien ? Affirmer que
tout ne se vaut pas ?
Les interventions, les œuvres, les aménagements artistiques n’opèrent-ils pas
dans le domaine de la civilité et du politique ? Ne nous interrogent-ils pas sur
les processus à l’œuvre ?
FABRICE LEXTRAIT
Il contribue à l’ouverture et au développement du Système Friche Théâtre – la
Friche « La Belle-de-Mai » à Marseille – en tant qu’administrateur, et devient
rapidement un des experts reconnus sur les questions liant création artistique
et développement urbain. Sollicité par les Rencontres internationales de la
Villette en 1996 pour une conférence intitulée « Espaces culturels urbains et
sécurité urbaine », il se voit confier en 2000 par le ministère de la Culture et
de la Communication une mission d’observation et d’analyse des nouveaux
espaces de création et d’action culturelle. Le rapport qu’il remet en 2001 à
Michel Duffour, secrétaire d’État au Patrimoine et à la Décentralisation
culturelle, est publié la même année et donne naissance à une politique
innovante destinée à identifier sur le territoire national les « nouveaux
territoires de l’art » où s’élaborent des formes inédites d’action culturelle ; en
février 2002, un colloque international sur le sujet rassemble à Marseille – à
la Belle-de-Mai, naturellement – plus de deux mille participants et prouve, s’il
en était besoin, la pertinence des analyses développées dans le « rapport
Lextrait ». Les interventions de plus de quatre-vingts acteurs seront reprises
en 2005 dans l’ouvrage Nouveaux Territoires de l’art, qu’il publie en
collaboration avec Frédéric Kahn.
Passionné de gastronomie, il crée à la Belle-de-Mai le collectif ¿ Quoi ?, dont
il assure la présidence et qui mêle création sonore et recherche
gastronomique, et ouvre en 2006 le restaurant « Les grandes tables de la
friche ».
Bibliographie
- Nouveaux Territoires de l’art.- Paris, Éditions Sujet / Objet, 2005 [avec Frédéric Kahn] ;
- L’Urgence permanente.- Paris, Éditions Galerie Enrico Navarra /
Galerie Patrick Seguin, 2002 [avec Jean-Paul Robert] ;
- Friches, laboratoires, fabriques, squats, projets pluridisciplinaires...
Une nouvelle époque de l’action culturelle.- Paris, La Documentation française,
2001 [collab. Marie Van Hamme et Gwénaëlle Groussard].
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Atelier 2 :
Art partout /
esthétisation
du quotidien
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FRANÇOIS BARRÉ
Conservateur en chef honoraire du patrimoine et commissaire d’expositions,
William Saadé est également chargé d’enseignement à l’Université LumièreLyon 2. Après des études à l’Université de Paris 1 Sorbonne, à l’École du Louvre –
où il se spécialise dans l’archéologie grecque – et à l’École pratique des hautes
études, il enseigne l’histoire de l’art et la muséologie à la faculté des BeauxArts de Phnom-Penh (Cambodge). Il travaille en Thaïlande dans le cadre du
programme des Nations-Unies pour le développement. De retour en Europe, il
occupe différents postes dans les musées en France ainsi qu’en Suisse, parmi
lesquels celui de conservateur du Musée du Suquet et du Musée de la Mer à
Cannes, conservateur à la Direction départementale des musées de la Nièvre,
et enfin conservateur en chef des musées de l’agglomération d’Annecy. Il gère
à Château-Chinon les collections offertes par les chefs d’État au président de
la République François Mitterrand.
Ancien élève de l’École nationale d’administration, il intègre en 1960, à la fin
de ses études, le ministère des Affaires étrangères puis gagne Bordeaux où il
travaille auprès du maire, Jacques Chaban-Delmas. Dans les années 1970, il
crée avec François Mathey – alors directeur de l’Union centrale des arts
décoratifs, qu’il avait rejoint pour mettre en place une « galerie du quotidien »
– le Centre de création industrielle, une des composantes du Centre national
d’art et de culture Georges-Pompidou construit sur le plateau Beaubourg. Il
dirige ensuite la conception du Parc de la Villette et de ses aménagements. En
1990, il est nommé délégué aux arts plastiques par Jack Lang, ministre de la
Culture, puis il prend, de 1993 à 1996, la présidence du Centre GeorgesPompidou avant de retrouver le ministère de la Culture en 1997 : artisan de la
fusion entre la Direction de l’architecture et celle du patrimoine, il devient le
premier « directeur de l’architecture et du patrimoine ».
Au début des années 1980, il prend part à la dynamique de rénovation des
musées, comme en témoignent ses participations au mouvement « Muséologie
nouvelle et expérimentation sociale » ainsi qu’au « Mouvement international
de nouvelle muséologie ».
Aujourd’hui président des Rencontres internationales de la photographie
d’Arles et du domaine de Chaumont-sur-Loire, il exerce également, depuis
2000, une activité de consultant sur des projets culturels et urbains pour de
nombreuses villes, parmi lesquelles Montpellier, en vue de la création d’un
centre d’art contemporain, ou encore Saint-Étienne, afin de mettre en place
la Biennale du design.
Ses fonctions au sein de différentes collectivités l’ont amené à concevoir et à
réaliser de très nombreuses expositions dans les domaines du patrimoine et
de l’art contemporain : Bill Culbert, Daniel Dezeuze, Philippe Durand, Gloria
Friedmann, Pierre Gilliard, Hip Hop, Axel Hütte, William Kentridge, Walter
Niedermayr, Michel Paysant, Giuseppe Penone, Paolo Mussat Sartor, Elmar
Trenkwalder, Claude Viallat… Il a co-réalisé en 2009 une expositon sur Rodin
et les arts décoratifs. De même, sur les territoires où l’a conduit sa vie
professionnelle, il a mis en œuvre une politique de commande publique
destinée à renforcer la place de l’art contemporain dans l’espace public.
Bibliographie
- Urban Landscapes.- Grane, Éditions Créaphis, 2008 [collab. Jean-Christophe Ballot
et Thierry Paquot] ;
- Joindre et rejoindre – L’art et le métro de Toulouse.- Paris, Éditions du Panama,
2007 [collab. Michel Chassat] ;
- André Wogenscky – Marta Pan. L’œuvre croisée.- Paris, Éditions du Cercle d’art,
2007 [collab. Philippe Monsel] ;
- Nouvelles Villes de design.- Paris, Éditions Pyramyd, 2005
[collab. Marie-José Lacroix, Saskia Sassen et John Thackara].
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-17H30 / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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WILLIAM SAADÉ
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L’art est-il contagieux ? Les objets, les aménagements urbains et du territoire
sont-ils conçus comme des œuvres ? Peut-on y voir le signe d’une importance
donnée à ce que peut éprouver le spectateur, le citadin, le citoyen ? Le signe
aussi d’une volonté de qualifier l’espace ? Ou bien faut-il parler de profanation,
de contamination de l’art par le quotidien ?
Intervenants :
CYRILLE BRET
Né en 1977 à Annecy, il a suivi des études de lettres modernes et d’histoire de
l’art à Lyon, qu’il poursuit actuellement par une thèse de doctorat à l’Université
Paris 10. Ses recherches portent sur les formes d’art de l’événement, dans le
sillage de l’œuvre de George Brecht, à partir de 1959. Il est également chargé
d’enseignement en histoire de l’art contemporain à l’Université Lumière-Lyon
2, et a notamment publié des articles portant sur le champ des Performance
Studies dans des revues telles que Inter art actuel (Québec), Zéroquatre (Lyon)
ou encore 20/21.siècles. Les Cahiers du Centre Pierre-Francastel (Paris).
Parallèlement à ses études et recherches universitaires, il a exercé des
activités de chargé de médiation à l’Institut d’art contemporain de
Villeurbanne, de 2004 à 2009, et dernièrement à la Biennale d’art
contemporain de Lyon.
- Cyrille Bret, historien de l’art, Université Lumière-Lyon 2 ;
- Philippe Rahm, architecte, Lausanne / Paris ;
- Raphaële Jeune, directrice de l’association Art to be,
commissaire des Ateliers de Rennes – Biennale d’art contemporain.
Sélection d’articles :
- « Décès de George Brecht, essai de nécrologie critique », in Inter art actuel,
n° 103, 2009 ;
- « Hermès en coyote. Le chemin heuristique de Michel Giroud », in Zéroquatre,
n° 4, 2009 ;
- « George Brecht : vers une logique de la relation », in Inter art actuel, n° 101, 2008 ;
- « Robert Filliou et l’esprit de Mai-68 », in 20-21.siècles.
Les Cahiers du Centre Pierre-Francastel, n° 2, 2005.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-15H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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Question 21
Contagion de l’art
jeudi 19 novembre 2009
après-midi (14h-15h30)
Ouvrage en préparation pour l’automne 2010 :
- Robert Filliou et sa Recherche sur l’origine.- Québec, Inter éditeur.
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RAPHAËLE JEUNE
Architecte, il est diplômé en 1993 de l’École polytechnique de Lausanne et
fonde avec Jean-Gilles Décosterd sa première agence, « Décosterd & Rahm,
associés ». Ensemble, ils développent sous l’appellation d’« architecture
physiologique » une nouvelle façon d’envisager le geste architectural. Cette
nouvelle approche s’intéresse aux champs de l’imperceptible, du virtuel, et
révèle une volonté de proposer de nouvelles pistes d’investigation. En 2002,
les deux architectes représentent la Suisse à la 8ème Biennale de l’architecture
de Venise. Ils y recréent les conditions physiologiques et climatiques de la
haute montagne, afin de retrouver la blanche luminosité caractéristique de ce
paysage.
Titulaire d’un DEA de théorie et pratique des arts plastiques obtenu en 1992 à
l’Université Paris 8, Raphaële Jeune, après avoir occupé le poste d’attachée
de conservation au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, travaille comme
responsable du Bureau des arts plastiques à Cologne, tout en poursuivant ses
recherches de commissaire indépendante à Berlin et Leipzig. À son retour en
France, elle occupe pendant deux ans le poste de chargée de production aux
Laboratoires d’Aubervilliers.
Parallèlement à ses activités d’architecte, il dispense des enseignements dans
différentes universités et participe à de nombreuses conférences. Depuis
2004, il est professeur titulaire à l’École cantonale d’art de Lausanne. Il a
participé à un grand nombre d’expositions dans le monde entier : Musée d’art
moderne de la ville de Paris (2001), Tirana Biennial (2001), Mori Art Museum
(2005), FRAC Centre, Orléans (2005), Centre Georges-Pompidou (2003, 2005
et 2007), Kunsthaus Graz (2006). Il a également été résident de la Villa
Médicis à Rome en 2000. En 2007, dans le cadre de la manifestation
« Environnement : manières d’agir pour demain », le Centre canadien
d’architecture de Montréal lui consacre, ainsi qu’à Gilles Clément, une
exposition personnelle. Depuis 2004, il est à la tête de « Philippe Rahm
architectes », une SARL localisée depuis 2008 à Paris.
Depuis 2006, Raphaël Jeune dirige « Les Ateliers de Rennes – Biennale d’art
contemporain ». L’édition 2008, intitulée Valeurs croisées, interrogeait les
relations entre l’art et l’entreprise sur le mode de la rencontre, en abordant
une problématique partagée par ces deux champs de production : la création
de valeur par le travail. La Biennale 2010, intitulée Ce qui vient, traitera des
modes de pensée de l’avenir. L’événement rassemblera une quarantaine
d’artistes internationaux qui, pour certains, réaliseront une œuvre liée à ce
contexte. Certaines seront en lien avec le monde de l’économie. Les
propositions des artistes seront prolongées par la contribution de chercheurs
et d’acteurs économiques en vue d’ouvrir à partir des œuvres un champ de
réflexion en relation avec la réalité du terrain. Le fruit de ces travaux sera
rendu accessible au fur et à mesure, notamment par le biais du réseau Internet.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-15H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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PHILIPPE RAHM
Bibliographie
- Catalogue de la Biennale 2008, Valeurs croisées.- Les presses du réel, 2009.
Animé par la volonté de dépasser la modernité en architecture et d’intégrer
les questions environnementales liées au réchauffement climatique, il travaille
depuis quelques années sur le concept d’« architecture météorologique ». Il
s’attache ainsi à l’invisible : température, variations d’humidité, lumière, air...
réflexions qu’il a mises en application à Paris en 2009, lors de la deuxième
édition de « La Force de l’art », au Grand Palais. L’exposition est intitulée « La
géologie blanche » : il y questionne les effets de l’invisible sur le visible. Il
produit actuellement des projets architecturaux privés et publics en France,
en Pologne, en Italie et en Autriche.
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Nous souhaitons interroger la dimension relationnelle de l’intervention de
certains artistes. S’agit-il de favoriser la création d’« espaces-temps
artistiques » dans la perspective d’une amélioration des situations sociales et
politiques ? Qu’en est-il de la dimension pragmatique du faire ensemble ?
Intervenants :
- Géraldine Bénichou, Le Théâtre du Grabuge, Lyon ;
- Jacques Livchine, Théâtre de l’Unité, Audincourt ;
- Fred Forest, artiste multimédia et professeur émérite de l’Université de
Nice Sophia Antipolis (Sciences de l’information et de la communication).
GÉRALDINE BÉNICHOU
Après avoir suivi des études de philosophie, elle fonde en 1996 le Théâtre du
Grabuge, qu’elle dirige aujourd’hui et dont elle assure les mises en scène.
Basée à Lyon, cette compagnie, composée d’un comédien (Sylvain BolleReddat), d’un chanteur (Salah Gaoua) et d’un compositeur musicien (Philippe
Gordiani), expérimente, selon ses promoteurs, un « théâtre sans les murs ». À
travers une forme d’intervention appelée « passerelle », le Théâtre du Grabuge
organise, en coopération avec des institutions culturelles (médiathèques,
musées, théâtres…), des rencontres artistiques en lien avec une quarantaine
de lieux à vocation sociale et éducative de l’agglomération lyonnaise : centres
sociaux, associations d’insertion, foyers de sans-abri, maisons de quartier,
résidences pour personnes âgées, centres d’hébergement, établissements
scolaires… Ce travail a abouti à la création de cinq spectacles mêlant écriture
contemporaine, vidéo, musique, chant et intégrant les paroles des habitants.
En 2003, elle intègre l’Unité nomade de formation à la mise en scène du
Conservatoire de Paris ; dans ce cadre, elle participe à des stages de mise en
scène sous la direction d’Alain Françon, Bob Wilson, Claude Strazt, Ludovic
Lagarde et Kristian Lupa. À la recherche d’un théâtre à la fois épique et intime
où se tissent chant, musique et texte, elle explore, à partir de témoignages
glanés lors de ces rencontres, « un théâtre de création documentaire».
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 16H-17H30
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Question 22
Art relationnel
jeudi 19 novembre 2009
après-midi (16h-17h30)
Elle présente en 2009 à Avignon Le Cri d’Antigone, d’après le roman d’Henry
Bauchau, et, aux Rencontres de la Villette, sa création Ulysse et moi, dans
laquelle le récit mythologique dialogue avec les odyssées d’aujourd’hui.
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JACQUES LIVCHINE
Pionnier de l’art vidéo (1967) puis du Net Art (1996), il fut aussi, en, 1972, le
créateur des « expériences de presse » (interventions sur les mass médias :
presse écrite, radio, TV). En octobre 1974, il fonde avec Jean-Paul Thénot et
Hervé Fischer le « Collectif d’art sociologique ». Il s’agissait pour ce collectif,
actif de 1974 à 1980, d’utiliser certaines méthodes de la sociologie afin de
questionner les rapports complexes entre arts et sociétés. En d’autres termes,
par la méthode dite « de la perturbation », de renvoyer au spectateur une
image de son conditionnement, de le faire participer, de l’inciter à se
réapproprier les médias et à porter sur eux un regard critique et contestataire.
Après des études de lettres à la Sorbonne, il fonde à la fin des années 1960
son Théâtre de l’Unité à Issy-les-Moulineaux, où il restera vingt-trois ans.
Pendant cette période, il crée la Ligue d’improvisation française avec Hervé
de Lafond et Claude Acquart. En parallèle, il est membre fondateur de la
Fédération des arts de la rue. En 1991, la Ville de Montbéliard lui confie la
direction de sa scène nationale, qu’il rebaptise « Centre d’art et de
plaisanterie ». En 2000, le Théâtre de l’Unité déménage à nouveau et s’installe
à Audincourt dans les friches de l’ancienne filature de textile Japy.
En 1983, à Salerne (Italie), il crée avec Mario Costa le « Groupe international
de recherche de l’esthétique de la communication ». L’objectif de ses
performances / actions est de montrer en quoi les nouvelles technologies de
communication modifient notre rapport au réel, au temps et à l’espace, faisant
appel à des notions telles que l’ubiquité, l’immédiateté, le temps réel, les
réseaux, l’action à distance.
Primé à la Biennale de São Paulo et au Festival des arts électroniques de
Locarno, il a représenté la France à la Biennale de Venise et à la Documenta
de Kassel. En octobre 1996, il met en vente à l’Hôtel Drouot, en première
mondiale, une œuvre numérique intitulée Parcelle / Réseau. En septembre
1998, il crée à Paris (Espace Pierre-Cardin) une installation spectaculaire, Le
Centre du Monde, qui fonctionne en relation avec l’internet. En mars 1999, il
se marie sur l’internet avec une artiste, Sophie Lavaud, et à cette occasion ils
créent et mettent en œuvre un programme de réalité virtuelle.
L’ensemble de son œuvre, toujours en cours de développement, a rejoint en
juillet 2005 le patrimoine national au titre du dépôt légal, sous forme d’une
convention signée avec l’INA (Institut national de l’audiovisuel). Il est à ce jour
le seul artiste français vivant à bénéficier d’un tel statut.
Militant pour un théâtre populaire et accessible à tous, il a fait du Théâtre de
l’Unité, depuis sa création, une compagnie pionnière des trottoirs ; les arts de
la rue lui permettent de toucher un public plus large, souvent non familier des
lieux classiques de représentation. Il alterne ainsi ses spectacles dans des
espaces traditionnels et non traditionnels. Il définit son théâtre selon quatorze
valeurs où l’on retrouve les notions de mixité du public, de cadre et hors-cadre,
de subversion, d’accessibilité et de service public. Ses premières visées sont
de partager plaisir et distraction. Pour lui, « le théâtre de rue, c’est le goût de
jouer pour tout le monde ».
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 16H-17H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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FRED FOREST
En dehors de son activité théâtrale, il écrit depuis l’automne 2000, dans la
revue Cassandre, une chronique intitulée Petites théories jetables.
Bibliographie - Griffoneries. L’aventure du CAP, Centre d’art et de plaisanterie.
Éditions Les Solitaires intempestifs, 2002 ;
- Brunet (Bénédicte).- Paroles intermittentes.- Montmorillon, Éditions Hors Commerce,
2004 [recueil de témoignages, dont celui de Jacques Livchine].
Bibliographie
- Art et Internet.- Paris, Éditions du Cercle d’art, 2008 ;
- L’Œuvre-système invisible.- Paris, Éditions de l’Harmattan, 2006 ;
- De l’art vidéo au Net Art.- Paris, Éditions de l’Harmattan, 2004 ;
- Fonctionnements et dysfonctionnements de l’art contemporain :
un procès pour l’exemple.- Paris, Éditions de l’Harmattan, 2000 ;
- Pour un art actuel. L’art à l’heure d’internet.- Paris, Éditions de l’Harmattan, 1998 ;
- Art sociologique-vidéo.- Paris, Union générale d’édition, 1977 [coll. « 10/18 »].
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La présence de l’art dans l’espace public n’a-t-elle pour seule fonction que de
créer des conditions favorables à la vie urbaine ? Ambiance, décor
deviendraient-ils les maîtres mots pour qualifier désormais l’espace public ?
Ou l’intervention artistique a-t-elle pour fonction de créer une distance
critique ? Une déterritorialisation ? N’est-ce qu’une question de regard ?
Intervenants :
- François Gindre, directeur, Lyon Parc Auto ;
- Jean-François Augoyard, directeur de recherches, CNRS,
Laboratoire « Ambiances architecturales et urbaines » /
CRESSON, Grenoble ;
- Alain Baraquie, graphiste, IJ Design, Saint-Jean-Roure.
FRANÇOIS GINDRE
Il est depuis une dizaine d’années le directeur de Lyon Parc Auto (LPA) mais
travaille depuis 1990 au sein de cette société d’économie mixte spécialisée
dans la création de parcs de stationnement urbains alliant esthétique, confort,
services et sécurité. Convaincu que « ces lieux techniques, conçus d’abord dans
le cadre d’une doctrine de soumission à la logique des flux et de la circulation
[sont devenus] des espaces publics à part entière », il relève que « jamais on n’a
autant pensé aux sons, aux matériaux, aux couleurs, à la qualité de l’air et de la
lumière dans la conception des espaces de transport ».
L’implication d’artistes lui semblant indispensable, il fait appel à Georges
Verney-Carron (Art / Entreprise) pour assurer la coordination et l’assistance
à maîtrise d’ouvrage afin d’intégrer des œuvres d’art contemporain à
l’intérieur des parcs de stationnement de Lyon. Ce partenariat se traduit depuis
deux décennies par l’intervention de nombreux artistes de premier plan : Daniel
Buren, parc des Célestins ; Michel Verjux, parc de la Croix-Rousse ; Dror
Endeweld, parc Berthelot ; Joseph Kosuth, parc de la Part-Dieu ; Matt Mullican,
parc des Terreaux ; François Morellet, parc République ; Jody Elff, parc de la
Cité internationale ; Marin Kasimir, parc Saint-Georges etc. La dimension
artistique se traduit aussi par l’association à l’ensemble des projets menés
depuis 1990 du designer Jean-Michel Wilmotte et du graphiste Yan D. Pennor’s,
lequel a créé pour la signalétique extérieure et intérieure des parcs une
typographie originale.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-10H30
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Question 23
Espace public comme décor
vendredi 20 novembre 2009
matin (9h-10h30)
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ALAIN BARAQUIE
Directeur de recherches au CNRS, il a d’abord étudié la philosophie,
l’esthétique et la musicologie avant de soutenir un doctorat en études
urbaines. Il enseigne un premier temps dans le secondaire, puis pratique
l’urbanisme à Paris.
Il est, avec Pascale Péronnet, le co-fondateur de l’atelier de création graphique
Plan Fixe, devenu IJ Design. Le début de son parcours professionnel est
ponctué de divers travaux graphiques et photographiques pour des
compagnies de danse (Régine Chopinot) ou de théâtre, et des organisations
de concerts. Après quelques années à la direction des télécommunications de
Lyon (1977-1982), il fonde l’atelier Plan Fixe en juillet 1983. En 2007, l’atelier
change d’appellation et quitte Lyon pour s’installer à Saint-Jean-Roure
(Ardèche).
C’est à partir de 1975 qu’il commence ses recherches en sociologie urbaine et
en anthropologie de l’environnement, tout en enseignant dans plusieurs
universités (Vincennes, Paris 6, Grenoble 3) et, dès 1976, à l’École
d’architecture de Grenoble. En 1979, il fonde le Centre de recherche sur
l’espace sonore et l’environnement urbain (CRESSON) à Grenoble. Directeur
adjoint du laboratoire « Ambiances architecturales et urbaines » (fédérant le
CRESSON et le CERMA, École d’architecture de Nantes), il milite pour une
réflexion plus nuancée sur l’environnement sonore urbain et l’emploi de
nouveaux outils interdisciplinaires pour appréhender les sons de la ville. Il a,
avec son équipe, élaboré une classification sonore et, affirmant qu’une part
de notre perception du bruit est due à la culture, prône tolérance et respect
dans un environnement où tout le monde est « faiseur de bruit » et « craintif
du vrai silence ».
Co-responsable d’une formation doctorale française sur les ambiances
architecturales et urbaines, il dirige aussi la collection « Ambiance,
ambiances » aux Éditions « À la Croisée ». Il a été expert et membre de
nombreux comités scientifiques ou universitaires français ou étrangers sur
l’environnement urbain, le paysage, l’espace public et les relations entre l’art
et la ville.
Ses principales publications se répartissent en quatre ouvrages, onze chapitres
d’ouvrages collectifs, vingt synthèses de recherche et trente-quatre articles
ou communications publiés. C’est dans l’ouvrage Sonic Experience, a Guide to
Everyday Sounds [Jean-François Augoyard et Henry Torgue (dir.), McGillQueen’s University Press, 2006], qui fait suite au livre À l’écoute de
l’environnement : répertoire des effets sonores [Éditions Parenthèses, 1995] des
mêmes auteurs, que l’on peut découvrir sa classification sonore, aujourd’hui
reprise dans le monde entier.
IJ Design intervient dans différents domaines : design graphique, graphisme
d’exposition, signalétique, scénographie, identité visuelle, édition d’ouvrages…
et travaille essentiellement pour des structures culturelles ou des institutions
territoriales. Fortement orienté vers la culture et le patrimoine, son champ
d’intervention s’étend à l’urbanisme, au social, à l’environnement et au
tourisme. S’affirmant contre les « pensées uniques graphiques », l’atelier se
tient volontairement à l’écart des courants dominants. De ses travaux
novateurs se dégagent une étonnante cohérence graphique et un univers
poétique très personnel aux deux auteurs.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-10H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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JEAN-FRANÇOIS AUGOYARD
Le travail de l’atelier a été distingué à plusieurs reprises : premier prix
d’identité visuelle, Échirolles (1992) ; mention spéciale du jury, prix du livre
d’architecture, Briey (1996) ; premier prix de l’affiche « Culture Rhône-Alpes »,
Échirolles (1996) ; premier prix du journal intercommunal, Cap Com, Paris
(1998)… Il a également été présenté dans de nombreuses biennales du design
graphique et de l’affiche aussi bien en France qu’à l’étranger. Son parcours est
jalonné de nombreuses collaborations : ministère de la Culture (Direction de
l’architecture et du patrimoine, DRAC Rhône-Alpes et Franche-Comté…),
Maison de la danse (Lyon), Théâtre de Vénissieux, Musée gallo-romain de LyonFourvière, Musée Paul-Dini (Villefranche-sur-Saône), Parc naturel régional du
Haut-Jura etc.
L’atelier intervient aussi sur des actions de médiation avec des publics divers :
étudiants en école d’art, patients à l’hôpital... Dans le cadre du programme
« Culture à l’hôpital », il travaille sur la saison culturelle 2010 de la Ferme du
Vinatier (Bron) et sur un ouvrage consacré au jumelage entre le Musée des
Beaux-Arts de Lyon et l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu. IJ Design a également créé
une collection de livres pour le Centre de formation des musiciens intervenants
(CFMI) de Lyon.
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KAÏS DHIFI
Nous nous interrogeons sur les démarches qui revendiquent un très faible
coefficient de visibilité artistique, ouvrant la perspective d’un nouveau statut
pour l’art. L’art d’aujourd’hui peut-il être sans œuvre, sans auteur, sans
spectateur ? L’artiste devient-il un animateur ? Celui capable de partager un
espace fictionnel ? D’agir dans le domaine du sensible ?
Son entreprise, Premium Consortium, est un collectif de designers prônant le
développement de process génératifs comme alternative au design
contemporain.
Intervenants :
- Kaïs Dhifi, art numérique, Premium Consortium, Lyon ;
Directeur artistique de Premium Consortium, il est également un generative
designer, le Generative Art étant une forme artistique, généralement
numérique, se fondant sur des algorithmes destinés à concevoir des pièces se
générant d’elles-mêmes.
Il a travaillé en tant que graphiste designer pour différents organismes et
structures tels que le festival « L’Original », « Au court du comptoir »,
« Chasseurs d’influences », « Tendances Presqu’île », les « Nuits sonores »
ainsi que pour la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon. Il a également
travaillé avec le festival Échos sonores de Tunis (le « Fest ») et a exposé à la
Biennale internationale de design de Saint-Étienne.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 11H-12H30
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Question 24
Œuvre sans auteur
vendredi 20 novembre 2009
matin (11h-12h30)
- Stéphane Sauzedde, directeur de l’École supérieure d’art, Annecy ;
- Laurent Trémel, chargé de conservation et de recherche, Musée national
de l’éducation, Institut national de la recherche pédagogique.
En mai 2009, dans le cadre des « Nuits sonores », il a exposé sur le site du
festival (le Marché-Gare, dans le quartier du Confluent) une installation
intitulée Back to the Future. Ludique, l’installation proposait de re-découvrir
des jeux vidéos et leur graphisme.
Il est aussi co-fondateur de la société Hexadecimal, unité de production et de
promotion de projets artistiques électroniques en Tunisie.
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LAURENT TRÉMEL
Né en 1973, il est agrégé d’arts plastiques, docteur en arts et sciences de l’art
et auteur d’une thèse sur l’artiste entrepreneur. Il développe des activités
plurielles dans le champ de l’art et de l’économie et, plus particulièrement,
autour de la figure de l’entrepreneur, située à la lisière de ces deux mondes.
Docteur en sociologie de l’EHESS (thèse soutenue en 1999), Laurent Trémel
exerce actuellement des fonctions de chargé de conservation et de recherche
au sein du Musée national de l’éducation, musée scientifique situé à Rouen,
composante de l’Institut national de recherche pédagogique (INRP).
Tour à tour enseignant, commissaire d’exposition, directeur de OUI – centre
d’art contemporain situé à Grenoble et dédié à la jeune création –, chercheur
associé au LARHRA – Université Pierre-Mendès-France Grenoble 2 –, il est
aujourd’hui, depuis quelques mois, directeur de l’École d’art d’Annecy. Au sein
de cette école, il ouvre un espace particulier : une unité de recherche atypique,
permettant à des artistes et des théoriciens de l’art de travailler ensemble,
« pour le plaisir de fabriquer des formes avec leur intelligence », déclare-t-il.
Il y mène des travaux liés à l’étude et à la valorisation scientifiques de
collections (jeux de société, matériels audiovisuels aux dimensions
pédagogiques et littérature s'y rapportant). Dans une perspective sociohistorique, il analyse les discours se rapportant à différents corpus, en lien
avec des perspectives sociétales (par exemple, la commercialisation de jeux
aux dimensions militaristes et xénophobes avant la Première Guerre
mondiale). Dans le cadre de ses travaux, il a été amené à interroger les
discours actuels de légitimation des jeux vidéo, « œuvres sans auteur »,
produites par l'industrie du loisir sur la base de stéréotypes, pâtissant d’un
faible degré de légitimité culturelle et subissant des formes de critique sociale.
Dans ce contexte, voulant valoriser ces produits, certains intervenants vont
leur prêter des dimensions utilitaristes (vertus pédagogiques, socialisatrices,
thérapeutiques) ou tenter de les ennoblir en fonction des caractéristiques
socio-culturelles supposées de leurs publics (qui seraient aujourd’hui, non pas
des enfants et des adolescents, mais des adultes trentenaires…).
En 2008, il est aussi commissaire d’une exposition d’œuvres de Joseph Aloïs
Schumpeter qui a été présentée à OUI. Reprenant les recherches développées
au cours de la préparation de son doctorat, il travaille actuellement sur un
projet d’édition d’un ouvrage intitulé L’Artiste entrepreneur. Il collabore
régulièrement avec Nicolas Thély avec lequel il vient de participer au catalogue
de Camille Laurelli et prépare une monographie consacrée à l’artiste Serge
Comte.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 11H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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STÉPHANE SAUZEDDE
Cette réflexion intéresse directement les acteurs de la communauté éducative
ou du monde de la culture et, en parallèle à ses travaux scientifiques, Laurent
Trémel est l’auteur de plusieurs articles se situant dans une perspective de
vulgarisation et/ou de débat social (cf. Les Cahiers pédagogiques, Les Cahiers
du jeu vidéo, Alternatives non violentes).
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Animation :
François Lorin, co-responsable des relations avec le public, Rencontres
chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
et Axel Guïoux, maître de conférences, Université Lumière-Lyon 2 (Faculté
d’anthropologie et de sociologie)
Rapporteur :
Patrice Béghain, ancien adjoint au maire de Lyon, chargé de la culture et du
patrimoine, ancien directeur régional des affaires culturelles
Les questions que nous pouvons nous poser aujourd’hui sont : « De quelle
nature est la relation à l’art ? S’agit-il de faire une expérience impossible
ailleurs ? De faire l’expérience de soi-même ? ».
À travers l’esthétique ou le sensible, ne faisons-nous pas l’expérience d’autrui
en même temps que celle de nous-même ? Comment articuler ces sphères,
faciliter la rencontre, penser la perception ?
FRANÇOIS LORIN
Né en 1979, il a effectué son parcours universitaire au sein du cursus « Métiers
des arts et de la culture » de l’Université Lumière-Lyon 2 et a ensuite complété
sa formation par un DESS « Management culturel européen » à l’Université
Paris 8.
Il a travaillé dans différents festivals de musiques improvisées, comme « Jazz
en pays d’Apt » et « Banlieues bleues » (2002-2004), en Seine-Saint-Denis, où
il a poursuivi une réflexion sur les problématiques de la transmission à travers
des projets d’art contemporain auprès de publics scolaires des quartiers
populaires de grandes agglomérations.
Depuis 2005, il est co-responsable des relations avec le public des Rencontres
chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, festival de danse
contemporaine. À ce titre, il conçoit et coordonne le programme d’action
artistique (interventions, parcours d’enseignement auprès des différents
publics scolaires et amateurs…). Cette mission lui a permis de travailler avec
des artistes tels que Julie Nioche, Myriam Gourfink, Fabrice Lambert, Thierry
Niang, Christophe Haleb, Michael Laub, Kettly Noel, Valentine Goby, Anne
Collod…
Il est chargé d’enseignement à l’Institut d’études européennes de l’Université
Paris 8.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-17H30 / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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Atelier 3 :
Expérience sensible /
Expérience esthétique
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PATRICE BÉGHAIN
Chercheur au Centre de recherche et d’études anthropologiques depuis 1995,
maître de conférences en ethnologie à l’Université Lumière-Lyon 2 depuis
2005, il a été responsable de la licence « Métiers des arts et de la culture » et
dirige actuellement la licence d’anthropologie. Il a réalisé avec Virginie Milliot
et Évelyne Lasserre, dans le cadre du programme interministériel « Cultures,
villes et dynamiques sociales », une recherche ethnographique intitulée Faire
œuvre collective aux frontières des mondes de l’art et consacrée à la
manifestation « L’art sur la place » organisée dans le contexte de la Biennale
d’art contemporain de Lyon. Il a également participé au programme de
recherche initié par le Centre culturel « La Ferme du Vinatier » implanté au
sein du Centre hospitalier éponyme de Bron et y a réalisé, avec Évelyne
Lasserre, une analyse de l’institution psychiatrique.
Né en 1944, agrégé de lettres classiques, il enseigne de 1967 à 1977 puis est
secrétaire national du SGEN-CFDT (Syndicat général de l’Éducation nationale)
avant d’en devenir, de 1980 à 1983, le secrétaire général. En 1983, à
l’instigation de Jean Gattégno, alors directeur du livre et de la lecture, il rejoint
le ministère de la Culture et, après quelques mois à la Direction du
développement culturel, est nommé directeur régional des affaires culturelles.
Commence alors une période de treize années qui le voit successivement
occuper le poste de « drac » en Franche-Comté (1983-1985), Midi-Pyrénées
(1986-1991) et Rhône-Alpes (1991-1996). Il prend ensuite la direction de la
FEMIS (Fondation européenne des métiers de l’image et du son) – qu’il
transforme en « École nationale supérieure des métiers de l’image et du son »
– puis rejoint le cabinet de Catherine Tasca, ministre de la Culture et de la
Communication, pour y occuper les fonctions de conseiller technique en
charge de la coopération interministérielle et de la décentralisation. Élu en
mars 2001 sur la liste du nouveau maire de Lyon, Gérard Collomb, il quitte Paris
pour devenir adjoint au maire, délégué à la culture et au patrimoine, et
conseiller à la Communauté urbaine de Lyon, fonctions qu’il occupe jusqu’en
mars 2008. Il a en outre été, dans le cadre du parcours « Métiers des arts et
de la culture », chargé d’enseignement à l’Université Lumière-Lyon 2.
Les thématiques de recherche qu’il aborde convergent toutes vers un
questionnement central : les « imaginaires du corps ». Il envisage la corporéité
comme le lieu d’inscription de normes et valeurs culturelles en perpétuelle
recomposition, advenant par les langages et les pratiques (scientifiques,
technologiques, médicaux, esthétiques etc.). Les discours sur le corps sont
l’enjeu d’appropriations, d’interprétations et de traductions, et invitent à
comprendre les logiques contemporaines de construction de soi et de
reconnaissance identitaire. La notion d’imaginaire contribue ainsi à envisager
les présupposés implicites et explicites des logiques de pensée et d’action
propres à toute société humaine.
Bibliographie
- « Ceci est ‘Notre corps’ : le théâtre de l’intériorité ou l’anatomie mise en récit »,
in Actes du colloque « Herméneutique et médecine – ‘Expliquer plus’
pour comprendre mieux ? » [à paraître, 2010)] ;
- « Retour sur la pensée métisse », in Lévy (J.), Saillant (F.), Seffahi (M.), Valentin (T.),
Autour de François Laplantine – Anthropologie et regard sur le monde, Genouilleux,
La passe du vent, (à paraître, 2010) ;
- « Cadre et débordements. Une expérience ethnologique en milieu psychiatrique »,
in Ignace Olazabal et Joseph J. Lévy, L’Événement en anthropologie.
Concepts et terrains, Québec, Presses de l’Université de Laval, 2006 ;
- « Le corps décor : réflexion philosophique et anthropologique sur les
transformations du corps », in Parcours anthropologiques, Lyon, CREA, n° 4, 2004
[avec Jérôme Goffette et Évelyne Lasserre].
Depuis lors, il n’exerce plus de responsabilité publique et se consacre à
l’écriture, faisant successivement paraître en 2009 un livre d’entretiens
(augmenté d’une Lettre au successeur d’André Malraux) et, en collaboration
avec trois autres auteurs, un imposant Dictionnaire historique de Lyon. Il
s’exprime régulièrement sur son blog (www.patricebeghainlyon.com) pour y
publier des textes de réflexion et contribuer sur divers sujets au débat citoyen.
Bibliographie
- Dictionnaire historique de Lyon.- Lyon, Éditions Stéphane Bachès,
mai 2009 [avec Bruno Benoit, Gérard Corneloup et Bruno Thévenon] ;
- Le cours du fleuve fait le mien. Entretiens avec Nelly Gabriel et Jean-Pierre Saez.
Lyon, Éditions La passe du vent, mars 2009 ;
- Inconnus et célèbres. Regards sur 30 portraits du Musée des Beaux-Arts de Lyon.
Lyon, Éditions Stéphane Bachès, 2004 ;
- Écrivains et artistes en Quercy.- Rodez, Éditions du Rouergue, 1999 ;
- Le Patrimoine : culture et lien social.- Paris, Presses de la Fondation nationale
des sciences politiques, 1998 [coll. « Bibliothèque du citoyen »] ;
- Guerre aux démolisseurs ! Hugo, Proust, Barrès. Un combat pour le patrimoine.Vénissieux, Éditions Paroles d’Aube, 1997.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-17H30 / VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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AXEL GUÏOUX
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RICHARD SHUSTERMAN
Sensible / Esthétique
Professeur de philosophie à la Florida Atlantic University (Boca Raton, Floride),
il a d’abord étudié l’anglais et la philosophie à l’Université hébraïque de
Jérusalem. Il s’y initie à la philosophie analytique et, en 1979, achève au Saint
John’s College, à Oxford, une thèse intitulée The Object of Literary Criticism.
Bien que philosophe de formation, il a ensuite mené ses recherches dans
d’autres disciplines : la littérature comparée et la théorie de l’art, la recherche
en esthétique, la philosophie du corps et les sciences de l’éducation.
jeudi 19 novembre 2009
après-midi (14h-15h30)
Nous souhaitons interroger la fin annoncée de l’esthétique et la place
grandissante que prend le corps dans nos sociétés contemporaines. S’agit-il
pour les artistes de provoquer des états particuliers chez les spectateursauditeurs ? Quel en est l’enjeu ?
Intervenants :
- Richard Shusterman, philosophe, professeur à la Florida Atlantic University,
Boca Raton, États-Unis ;
- Christian Lhopital, plasticien, Lyon ;
- Marion Laval-Jeantet, plasticienne, Art Orienté Objet, Montreuil.
En 1992, son ouvrage L’Art à l’état vif propose une théorie esthétique qui
s’inscrit dans le renouveau de la philosophie pragmatiste et, tout en adhérant
à une conception unitaire de l’art, porte une attention plus particulière aux
arts populaires et à la culture des mass médias.
Ayant découvert, par son parcours philosophique personnel, la philosophie
asiatique et la pratique du zen, il développe de nouvelles représentations du
corps en vue de créer une « soma-esthétique ». En 1999, dans La Fin de
l’esthétique, il pose différentes interrogations : l’art peut-il survivre à
l’apparente fin de la modernité ? Le déclin du monde institutionnel de l’art
signifie-t-il la fin de l’expérience esthétique ? Ou bien de nouvelles voies sontelles en train de s’ouvrir à l’expression artistique ? Et, dans ce cas, comment
convient-il de les rattacher à notre tradition esthétique ?
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-15H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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Question 31
En France, où il est chercheur associé à l’École des hautes études en sciences
sociales et membre du Collège international de philosophie, il s’est fait connaître
grâce à Pierre Bourdieu, auquel il a consacré un ouvrage. À la demande de
l’UNESCO, il a par ailleurs travaillé sur la culture urbaine et a été nommé en 1995
membre du projet « Philosophie et démocratie dans le monde ».
Bibliographie (ouvrages traduits en français)
- L’Objet de la critique littéraire.- Paris, Questions théoriques,
2009 [coll. « Saggio Casino » ; trad. Nicolas Vieillescazes] ;
- Conscience du corps. Pour une soma-esthétique.- Paris, Éditions de l’Éclat,
2007 [coll. « Tiré à part » ; trad. Nicolas Vieillescazes] ;
- Vivre la philosophie. Pragmatisme et art de vivre.- Paris, Klincksieck,
2001 [coll. « Collection d’esthétique » ; trad. Christian Fournier] ;
- La Fin de l’esthétique.- Pau. Presses universitaires de Pau, 1999 ;
- Sous l’interprétation.- Paris, Éditions de l’Éclat, 1994 [coll. « Tiré à part » ;
trad. Jean-Pierre Cometti] ;
- L’Art à l’état vif. La pensée pragmatiste et l’esthétique populaire.
Paris, Éditions de Minuit, 1992 [coll. « Le sens commun » ; trad. Christine Noille].
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MARION LAVAL-JEANTET
Né à Lyon en 1953, il est représenté par les galeries Polaris, à Paris, et Domi
Nostrae, à Lyon, où il vit et travaille. Il s’intéresse à tracer sur papier les
effleurements de la vie, la fugacité des mouvements, la fulgurance. Ses œuvres
se composent de personnages d’univers différents, de situations, de
mouvements qui dérapent et semblent vivre des vies parallèles plus
qu’interférentes.
Artiste plasticienne, auteure et psychothérapeute, elle a obtenu plusieurs
diplômes de troisième cycle en sciences de l’art, en ethnologie et en
psychologie clinique. Parallèlement, elle mène depuis plusieurs années des
recherches en esthétique et en ethnopsychiatrie, en particulier sur le domaine
africain. Elle est maître de conférences à l’Université Paris 8 et donne
également des consultations de psychothérapie.
Dans la démesure, ses gestes acérés, nerveux et compulsifs gomment et
estompent le dessin pour créer des zones de turbulences, atmosphères
brumeuses et tourmentées. Pour l’artiste, la gomme ne se réduit pas à un petit
bloc de repentir sous la pulpe des doigts : effacer, chiffonner, c’est dessiner.
Sa manière est celle d’un useur d’image, il en polit le sens au plus près de l’être,
par-delà la rétine.
Elle est l’auteure d’une thèse en arts plastiques et sciences de l’art, sous la
direction de Richard Conte, de l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, De
l’immersion à la vision. Expérience ethnographique et révélation poïétique. À
travers ce travail, soutenu en 2006, elle aborde la question du « faire œuvre »
dans l’expérience ethnographique. Confrontée à de nombreuses et diverses
pratiques de terrain, dont une initiation aux rites gabonais du Bwiti, Marion
Laval-Jeantet interroge alors la possibilité de réintégrer la question visionnaire
dans l’art actuel, à travers la conception d’objets pensés à des fins
réparatrices.
Depuis 1991, en tandem avec Benoît Mangin, elle expose sous le pseudonyme
Art Orienté Objet. Passionné par les sciences du vivant et par celles du
comportement en particulier – de l’éthologie à l’ethnopsychiatrie –, le duo
mène ses recherches entre l’art, la science et l’éthique, en questionnant la
valeur des relations entre l’homme et son environnement.
Pour lui, l’usage de l’usure est même sensible à travers le choix de l’un de ses
matériaux d’élection : le graphite n’est plus seulement l’âme d’un quelconque
crayon, en poussière il est usé au-delà de sa « durée de vie » solide normale.
Expositions personnelles les plus récentes
- « L’énigme demeure », Musée d’art contemporain de Lyon, 2008 ;
- « Ces rires et ces bruits bizarres », Galerie Domi Nostrae, Lyon, 2008 ;
- « Dream Drame », Galerie Polaris, Paris, 2007 ;
- « Le pavillon silencieux », Galerie Domi Nostrae, Lyon, 2006 ;
- « Wall Dreamer », Galerie Polaris, Paris, 2006 ;
- « Récidive », Casino Luxembourg, Forum d’art contemporain, 2005.
Expositions collectives les plus récentes :
- « Dessine-le », ADDC François-Mitterrand, Périgueux, 2007 ;
- « Veduta », Biennale d’art contemporain de Lyon, Musée d’art contemporain,
Lyon, 2007.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 14H-15H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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CHRISTIAN LHOPITAL
Le duo Art Orienté Objet a participé à de nombreuses expositions
internationales, parmi lesquelles, récemment : Unrooted Trees, Espace
Doual’art, Douala (Cameroun) ; Genipulation, Centre PasquArt – Kunsthalle,
Bienne (Suisse) ; Artificial Nature, Verbeke Foundation, Kemzeke (Belgique).
En 2010, deux expositions personnelles du duo seront présentées à Muzz
Space à Kyoto ainsi qu’à la galerie Kapelica à Ljubljana.
Bibliographie :
- Voyage en Iboga.- Paris, CQFD Éditions, 2007 ;
- Dreigestirn.- Munich, Éditions Piper, 2006 ;
- Iboga invisible et guérison, une approche ethnopsychiatrique.
Paris, CQFD Éditions, 2006 ;
- Paroles d’un enfant du Bwiti, Les enseignements d’Iboga.- Éditions L’originel, 2005 ;
- Art Orienté Objet. 1991-2002.- Paris, CQFD Éditions, 2004 [avec Benoît Mangin].
Filmographie :
- Ravalec (Vincent).- Art Orienté Objet, production Canal Plus, 2005.
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Les comportements des spectateurs-auditeurs-lecteurs semblent se modifier
dans le sens d’une amplification des réactions. En quoi ces interventions dans
l’espace public, en public, peuvent-elles être perçues comme le reflet d’une
nouvelle conception de la création ? Une nouvelle forme de débat public ? Ou
bien faut-il y voir là une euphémisation du débat public ?
Intervenants :
- Christophe Haleb, La Zouze – compagnie Christophe Haleb, Marseille ;
- Jean-Philippe Lefèvre, chargé de formation, Fédération nationale
des collectivités territoriales pour la culture (FNCC), ancien adjoint
au maire chargé de l’action culturelle (1995-2008), Dole ;
- Damien Malinas, maître de conférences, Université d’Avignon
et des Pays de Vaucluse (Département des sciences de l’information
et de la communication).
CHRISTOPHE HALEB
Il commence ses études de danse classique en 1970, à l’âge de six ans, au
Conservatoire de Vincennes. En 1979, il expérimente le travail et le mode de
vie communautaire du Physical Dance Theatre – Theatre in Transition, collectif
d’artistes dirigé par le comédien et metteur en scène Richard Thomas Cianci,
en Avignon.
À partir de 1983, il devient interprète avec Rui Horta, Anne Dreyfus, Andy
Degroat, Angelin Preljocaj, Daniel Larrieu, François Verret. Il fonde sa propre
compagnie, la Zouze, en 1993 et crée entre autres La Marche des vierges, au
Théâtre de la Bastille, Sous les pieds des citoyens vivants, au Théâtre
contemporain de la danse, Idyllique, au Théâtre de la Ville, Yes, yes, yes, au
festival d’Avignon (« Vif du Sujet »), Résidence secondaire, au 3bisF et au
festival « Chalon dans la rue », Domestic Flight, dans le cadre du festival
« Instances », à l’Espace des arts, scène nationale de Chalon-sur-Saône,
Evelyne House Of Shame, au Palais de la Bourse de Marseille…
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 16H-17H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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Question 32
Expérience intime, publique et politique
jeudi 19 novembre 2009
après-midi (16h-17h30)
Il pratique régulièrement la danse contact, travaille sur la perception et le
mouvement. Il découvre la technique Feldenkrais et expérimente le Body-Mind
Centering. Cette ouverture sur les nouvelles techniques corporelles est un
moteur de recherche pour son approche du mouvement dansé et de
l’improvisation. Les danseurs, chorégraphes, comédiens, musiciens, chanteurs,
plasticiens avec lesquels il collabore dans ses pièces proposent un terrain
propice à l’approfondissement et à la création de véritables interactions entre
le mouvement, la parole et la mise en scène. L’enseignement faisant partie de
sa recherche chorégraphique, il propose régulièrement des stages et des
ateliers.
La compagnie développe sa recherche dans plusieurs espaces de
représentation : productions chorégraphiques dans des dispositifs
traditionnels (théâtres, plateaux…) et des propositions in situ qui interrogent
le corps en rapport à une diversité d’espaces (architecture, patrimoine, espace
urbain, espace rural, nature, privé, public, intime…).
59
DAMIEN MALINAS
Né dans la banlieue parisienne en 1964, il suit des études de sciences politiques
à Strasbourg, puis d’histoire à Besançon où il obtient une maîtrise d’histoire
contemporaine et son CAPES d’histoire-géographie. De 1989 à 1995, conseiller
municipal de Dole (Jura), il est chargé de la politique théâtrale. Dans la ville
qui fut celle de Jacques Duhamel, ministre des Affaires culturelles (1971-1973),
il est ensuite, de 1995 à 2008, adjoint au maire, délégué à l’action culturelle.
De 2003 à 2008, il est élu vice-président de la Fédération nationale des
collectivités territoriales pour la culture (FNCC). La FNCC est un lieu de
rencontre entre élus, permettant l’échange d’informations, la confrontation
des expériences, la réflexion partagée sur les politiques culturelles, l’analyse
en commun des problématiques sectorielles et l’élaboration de propositions
dans tous les domaines de l’action culturelle locale.
Né en 1977, il est maître de conférences, responsable du master « Publics de
la culture et communication – festivals, cinémas, événements, télévisions »
de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse. En 2001, il intègre la
commission pédagogique de l’IUP « Métiers des arts et de la culture » de cette
même université, où il est également chargé de mission pour la culture et les
associations culturelles. Depuis 2004, il fait en outre partie du comité
d’experts pour le théâtre mis en place par la DRAC Provence-Alpes-Côte
d’Azur.
Aujourd’hui, tout en continuant son enseignement d’histoire-géographie, il
travaille comme consultant en ingénierie culturelle et organise, pour le compte
de la FNCC, des sessions de formation à la culture destinées aux élus. Il est
ainsi amené à animer des séminaires sur différents sujets, tels que : « L’élu et
la saison culturelle : où se situe-t-il ? » ou « Musiques amplifiées, n’ayez pas
peur ! ».
De novembre 2003 à février 2004, dans le cadre du programme de recherche
sur les festivals mis en place en vue de la création du doctorat international
conjoint « Muséologie, patrimoine et médiation culturelle » développé entre
l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse et l’Université de Québec à
Montréal (UQAM), il effectue un stage de recherche à l’UQAM au sein du Centre
inter-universitaire de recherche sur les sciences et les technologies.
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 16H-17H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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JEAN-PHILIPPE LEFÈVRE
Au sein du laboratoire « Culture et communication » mis en place dans le cadre
du Centre Norbert-Elias, il développe l’ensemble de ses recherches autour de
l’axe « publics de la culture – cinémas, festivals, événements ». Il prend part
au programme de recherche, débuté en 1994, sur les festivals – et
particulièrement les festivals d’Avignon et de Cannes – puis, avec Emmanuel
Ethis et Jean-Louis Fabiani, est nommé responsable scientifique de l’enquête
sur les publics du Festival d’Avignon 2003-2004 commanditée par le
Département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de
la Culture et de la Communication. Les travaux de réflexion qu’il développe
avec le laboratoire « Culture et communication » s’articulent autour des
mêmes mots-clés : transmission, médiation, pratiques, publics.
Bibliographie
- Avignon, le public participant.- Paris, La Documentation française /
L’Entretemps, 2008 [avec Emmanuel Ethis et Jean-Louis Fabiani] ;
- Portrait des festivaliers d’Avignon. Transmettre une fois ? Pour toujours ?.- Grenoble,
Presses universitaires de Grenoble, 2008 [coll. « Arts, cultures, publics »].
61
La présence de l’art dans l’espace public n’a-t-elle pour seule fonction que de
créer des conditions favorables à la vie urbaine ? Ambiance, décor
deviendraient-ils les maîtres mots pour qualifier désormais l’espace public ?
Ou l’intervention artistique a-t-elle pour fonction de créer une distance
critique ? Une déterritorialisation ? N’est-ce qu’une question de regard ?
Intervenants :
- Anne Decoret-Ahiha, anthropologue consultante, Lyon ;
- Stéphanie Airaud, chargée de l’action éducative, MAC/VAL,
Musée départemental d’art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine ;
- Élisa Dumay, chargée de développement culturel,
association De l’aire, Crest.
ANNE DECORET-AHIHA
Docteur en anthropologie de la danse de l’Université Paris 8 et certifiée en
coaching et team building, elle est actuellement formatrice et consultante. Elle
développe son activité vers l’accompagnement de personnes, d’équipes et
d’organisations, et traite des questions de transition professionnelle. Elle
intervient, parmi d’autres, auprès d’organismes du secteur de l’éducation, de
la jeunesse, de la recherche et de la culture. Elle participe aussi à l’élaboration
de produits pédagogiques et s’occupe de la reconversion professionnelle des
artistes chorégraphiques. Pendant deux ans, elle a été membre du LAPRACOR
(Laboratoire d’anthropologie des pratiques corporelles) de l’Université
Clermont-Ferrand 2. Ses recherches portaient notamment sur les arts du
mouvement et les pratiques inter-culturelles de danse.
En 2004, elle publie Les Danses exotiques en France : 1880 – 1940, aux éditions
du Centre national de la danse. Il est primé meilleur livre de danse de l’année
par le Syndicat professionnel de la critique de théâtre, de musique et de danse.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-10H30
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Question 33
La médiation en crise.
La parole et le corps
vendredi 20 novembre 2009
matin (9h-10h30)
Elle est également conférencière et chargée de cours, notamment à
l’Université Lumière-Lyon 2 et à l’Université Clermont Ferrand 2 … Danseuse
de Bharata Natyam depuis plus de dix ans, elle enseigne ponctuellement cette
danse classique de l’Inde du Sud (Biennale de la danse de Lyon 2008).
Bibliographie
- Les Danses exotiques en France – 1880-1940.- Pantin, Centre national de la danse,
2004.
63
ÉLISA DUMAY
Après avoir suivi des études d’histoire de l’art, elle est nommée en 2002
attachée de conservation, en charge de la collection d’art contemporain, aux
Musées de l’agglomération d’Annecy. Elle se trouve alors confrontée à la
diffusion de la création contemporaine au cœur d’un environnement nourri
par une attention, quasi exclusive, au patrimoine bâti et paysager. Comment,
sans pour autant dénaturer le projet artistique, envisager à destination des
publics des actions permettant une appropriation par tous des enjeux et des
formes de la création contemporaine ?
Après des études d’histoire de l’art et de sociologie, elle a obtenu à l’Université
Grenoble 2 un master de sciences politiques « Direction de projets culturels ».
Elle a travaillé ensuite auprès d’une compagnie de théâtre itinérante dans les
communes d’Ardèche et, au sein du collectif Ardrom, a pris part à
l’organisation de résidences d’artistes dans des villages de la Drôme. Là, elle
s’est intéressée aux rencontres entre des habitants et des artistes dans un
contexte de création artistique. Depuis lors, elle travaille sur différents projets,
interrogeant à chaque fois la participation des habitants et la notion de
territoire au sein de projets culturels. Elle développe une approche fondée sur
la proximité avec les personnes et le respect des spécificités locales : ces
domaines d’expérience relèvent des paroles d’habitants, de la mémoire, des
représentations contemporaines, du patrimoine, de l’environnement naturel
et, plus largement, du politique à l’échelon local. Elle œuvre à la croisée du
développement local et de l’intervention d’artistes dans l’espace public.
En 2004, elle rejoint le MAC/VAL, le musée d’art contemporain ouvert à Vitrysur-Seine par le Département du Val-de-Marne, pour y prendre en charge
l’action éducative. Aux côtés de Muriel Ryngaert, chargée de l’action culturelle,
elle a pu y mettre en œuvre une programmation éducative pour tous, adossée
à la politique artistique et scientifique de l’établissement et du territoire. Ainsi
ont été imaginés des ateliers pour les enfants, « des fabriques d’art
contemporain », dit-elle, « permettant de retrouver cette volonté de croiser
soutien à la création – à l’origine du projet du musée, anciennement un Fonds
départemental d’art contemporain – et un accompagnement vers les formes et
postures de l’art contemporain via le processus même ».
En matière de publications, elle a notamment dirigé et participé à la rédaction
de plusieurs ouvrages édités par le MAC/VAL, dont Date limite de conservation
et C’est pas beau de critiquer !, tous deux parus en 2009.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 9H-10H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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STÉPHANIE AIRAUD
Depuis 2002, elle est co-fondatrice et coordinatrice de l’association De l’aire
dans l’objectif de contribuer à la formation des différents acteurs culturels.
Elle initie et accompagne aujourd’hui des démarches de participation
citoyenne autour de projets culturels en lien avec le territoire de la Drôme,
associant habitants, élus, associations, artistes, chercheurs, techniciens
territoriaux, afin de les inviter à réfléchir et à travailler ensemble autour
d’actions partagées.
Bibliographie :
- Turbo Cacahuète, l’aventure scandaleuse.- Sète, Éditions à Rachid,
s. d. [Élisa Dumay, Carole Chrétien-Deperrois, Sandra Saint-Denis et al.].
65
Si la relation à l’art est une expérience vécue, complexe et changeante, la
question de la perception devient importante. Comment envisager nos
compétences physiologiques lorsqu’il s’agit d’éprouver du plaisir, de partager
ses impressions ? L’expérience de l’œuvre est-elle une activité privée ?
Culturellement déterminée ? Est-il envisageable d’améliorer notre capacité à
faire l’expérience du monde ?
Intervenants :
- Isabelle Ginot, professeur, Université Paris 8 ;
- Orna Cohen, COO & commissaire d’exposition,
Dialogue Social Enterprise, Hambourg (Allemagne) ;
- Pascal Mamassian, membre du Laboratoire « Psychologie de la perception »
(CNRS UMR 8.158) de l’Université Paris Descartes.
ISABELLE GINOT
Professeur au département danse de l’Université Paris 8 Saint-Denis
Vincennes, où elle enseigne depuis 1997, elle est également praticienne
« Feldenkrais ». Ses premières recherches sur l’analyse des œuvres en danse
contemporaine mettaient l’accent sur la perception et l’ont conduite à
interroger les pratiques des danseurs, et notamment les techniques « à la
marge », telles que les méthodes somatiques. Celles-ci font désormais l’objet
de son enseignement et de ses recherches : d’une part, leur épistémologie et
d’autre part, leurs usages dans le monde de la danse comme dans le monde
médical et médico-social. Ils s’articulent autour d’une problématique où se
croisent esthétique, anthropologie, phénoménologie, neuro-sciences et
analyse des pratiques : l’image du corps. Elle dirige aujourd’hui notamment un
diplôme d’université intitulé « Techniques du corps et monde du soin » (Paris
8).
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 11H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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Question 34
Expérience et perception
vendredi 20 novembre 2009
matin (11h-12h30)
Parallèlement à son enseignement universitaire, elle collabore régulièrement
avec diverses structures et écoles professionnelles (Centre national de danse
contemporaine d’Angers, Centre national de la danse, Théâtre de la Cité
internationale...) ainsi qu’avec des danseurs et chorégraphes (Rosalind Crisp,
Loïc Touzé, Julie Nioche, Emmanuelle Huynh, Mark Tompkins).
Bibliographie
« Discours, techniques du corps et technocorps », in P. Gioffredi [dir.],
À l’[a r]encontre de la danse contemporaine, porosités et résistances,
Paris, Éditions de L’Harmattan, 2009 ;
- Dominique Bagouet, un labyrinthe dansé.- Pantin, Centre national de la danse, 1999.
En préparation
- La Critique en danse contemporaine : théories et pratiques, pertinences et délires.
67
PASCAL MAMASSIAN
Formée au théâtre, aux sciences de l’éducation et à la psychologie, elle est
l’une des figures majeures de la muséologie pour enfants. Dès 1986, elle dirige
l’Inventorium, l’espace « Enfants » à la Villette. Elle y développe pour le jeune
public un projet innovant d’expositions mettant en jeu des scénarios
participatifs. Devant le succès rencontré par son travail, elle est nommée chef
de projet pour la future Cité des enfants. Parallèlement, elle développe un
concept d’expositions itinérantes : les « inventomobiles ».
Diplômé de Sup’ Télécom Paris, il est titulaire d’un doctorat en psychologie
expérimentale obtenu à l’Université du Minnesota (Minneapolis, États-Unis). Il
a travaillé à l’Institut Max-Planck (Tübingen, Allemagne) en cybernétique
biologique et à l’Université de New York (New York, États-Unis). Il a été
professeur assistant, puis professeur associé à l’Université de Glasgow
(Glasgow, Royaume-Uni) avant de prendre un poste de chercheur au CNRS. Il
est actuellement membre du Laboratoire « Psychologie de la perception »
(CNRS UMR 8.158) de l’Université Paris Descartes. Ce groupe de recherche
s’intéresse au lien entre le traitement de traits élémentaires dans une image
et la perception consciente de scènes naturelles.
Depuis 2003, elle investit le champ des sciences sociales et développe une
collaboration internationale autour d’un concept de « laboratoire social ». Les
expositions deviennent des expériences dont l’objectif est d’amener les
visiteurs à identifier leur potentiel et leurs limites, de dépasser leurs préjugés
et de favoriser la créativité sociale. Une des plus connues, « Scènes de silence »
(Cité des sciences et de l’industrie, 2004), est une plate-forme théâtralisée
mêlant sourds et entendants.
Entre 2001 et 2005, elle enseigne la cognition et la muséographie en
psychologie de l’enfance et de l’adolescence à l’Université Paris 8. Depuis
2005, elle dirige sa propre entreprise, Orna & CO, qui propose des expositions
interactives dans le monde entier.
Bibliographie
- Dialogue in the Dark. What are its consequences and how can they be proved ?.Hamburg, Dialog im Dunkeln, 2006 ;
- « Scènes de silence, an exhibition to brake down mental prejudice »,
in Visitor Studies Today, Volume VII, Issue III, 2004 ;
- « Comment les enfants apprennent-ils ? Apprendre en jouant ! »,
in Enfance & Psy, n° 24, éditions ERES, 2004 ;
- « The Social Lab, a new approach for Science Centres », in ECSITE Newsletter,
Issue 55, 2003 ;
- « Une exposition = une expérience de sens », in Actes du colloque de l’AMSCTI,
Grenoble, 2001 ;
- Electricity, what’s behind the socket ?, AYM Conference, Baltimore, 2000.
Il enseigne dans le master de sciences cognitives commun à l’École normale
supérieure, à l’École des hautes études en sciences sociales et aux Universités
Paris 5 et Paris 6. Il est responsable de la section « Psychologie » de ce master.
Il est également coordonnateur du réseau d’apprentissage à la recherche
« Perception for Recognition and Action » fondé par la Commission
européenne, qui réunit neuf laboratoires européens.
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > MATIN 11H-12H30
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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ORNA COHEN
Dans un article récent (cf. ci-dessous, 2008 b), il s’est intéressé à la perception
des arts visuels. Percevons-nous des peintures comme nous percevons notre
four à micro-ondes ?
Bibliographie
- « Ambiguities and conventions in the perception of visual art »,
in Vision Research, 48 (20), 2008 [b] [2143-2153] ;
- « Overconfidence in an objective anticipatory motor task »,
in Psychological Science, 19 (6), 2008 [a] [601-606] ;
- « Temporal dynamics in bistable perception », in Journal of Vision, 5,
2005 [361-375 ; avec R. Goutcher] ;
- « Bayesian modelling of visual perception », in R. Rao, B. Olshausen et M. Lewicki
(éd.), Probabilistic Models of the Brain : Perception and Neural Function,
Cambridge (MA), MIT Press, 2002 [avec M. S. Landy et L. T. Maloney ; p. 13-36] ;
- « Prior knowledge on the illumination position », in Cognition, 81, 2001 [B1-B9 ;
avec R. Goutcher].
69
Programme
JEUDI 19 NOVEMBRE 2009
APRÈS-MIDI (18H30-19H30)
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009
APRÈS-MIDI (14H-17H)
« Mais où va
la culture ? ! » :
La plupart d’entre eux – et, dans ces « eux », il y a beaucoup d’ « elles »… – n’a
pas trente ans mais, après des études spécialisées (master « Métiers des arts
et de la culture »), a déjà une solide expérience professionnelle dans le secteur
culturel. Ils / elles sont généreux, enthousiastes, impliqués, efficaces… inquiets
aussi de la façon dont les enjeux culturels seront pris en compte dans les
décennies à venir.
À l’occasion du cinquantième anniversaire du décret de 1959, ils / elles ont
pris l’initiative d’organiser des rencontres thématiques consacrées aux
questions culturelles et, dans la foulée, ont créé un collectif dont le titre dit
tout de leurs interrogations et de leurs espoirs : « Mais où va la culture ! ? ».
À leur initiative est organisé, à l’issue de cette première journée de colloque,
un débat qu’ils / elles présentent ainsi :
Vous vous demandez : « Mais où va la culture ? ! ». Nous aussi ! Rendezvous le jeudi 19 novembre 2009, à 18h30, dans le grand amphithéâtre de
l’Université pour compléter cette première journée de colloque par un
débat animé par des professionnels de la culture issus du collectif « Mais
où va la culture ? ! ».
À la suite de ce débat, « Mais où va la culture ? ! » vous propose de
poursuivre les échanges et de fêter dès 20 heures la création de son
association au bar à tapas L’Atlantic Café, 88 rue Béchevelin, Lyon 7e
(Métro : ligne B, Jean-Macé). Ouvert à tous !
maisouvalaculture.wordpress.com
Rapports des trois ateliers
14h-14h40 :
atelier 1 (« Communautés éphémères »),
par Abraham Bengio ;
14h40-15h20 :
atelier 2 (« Art partout / Esthétisation du quotidien »),
par François Barré ;
15h20-16h :
atelier 3 (« Expérience sensible / Expérience esthétique »),
par Patrice Béghain.
La restitution des travaux de chaque atelier sera suivie d’un débat.
Intervention de clôture
16h-17h :
Yves Michaud,
philosophe, fondateur de l’Université de tous les savoirs
19 et 20 novembre 2009… et après ?
Séances plénières ou ateliers, l’ensemble des séquences du colloque
« >1959>2009>2059> : ré-inventer la politique culturelle ? » font
l’objet d’une captation images et sons par les soins de la société Haut les
mains productions et du service audiovisuel de l’Université Lumière-Lyon 2.
À partir de ces enregistrements, les organisateurs ont prévu de mettre en
ligne, au cours du premier semestre de l’année 2010, sur les sites de
l’Université Lumière-Lyon 2 (http://socio.univ-lyon2.fr) et de la DRAC
Rhône-Alpes (www.culture.gouv.fr/rhone-alpes), une sélection de certains
moments. En accord avec les intervenants concernés, certaines
contributions pourront également être transcrites de façon à permettre
leur téléchargement.
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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Débat
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YVES MICHAUD
Né en 1977, il a été, après une maîtrise de cinéma sur les solutions
psychotiques chez Cronenberg et un DEA Arts et sociétés actuelles sur la
dramaturgie de double réalité, journaliste spécialisé en animation et images
numériques. Il a travaillé à l’écriture de jeux vidéo, de jeux de rôle, de bandes
dessinées et d’expositions interactives. Il est scénariste de dessins animés pour
la télévision et enseigne la dramaturgie (EMCA Angoulême et Université
Bordeaux 3). Parallèlement, il développe une pratique artistique
transdisciplinaire qui va de brancher des légumes vivants sur des ordinateurs
à poser des bombes dans des festivals, en passant par tenir des bars à jus
d’oranges informées.
Reçu en 1964 à l’École normale supérieure puis en 1968 à l’agrégation de
philosophie, il obtient ensuite un doctorat en lettres et sciences humaines et
enseigne successivement à Berkeley, Édimbourg, Rouen, São Paulo et Paris
avant de retrouver Rouen. De 1989 à 1996, après avoir été rédacteur en chef
des Cahiers du Musée national d’art moderne (Centre Georges-Pompidou), il
dirige l’École nationale des Beaux-Arts de Paris. De 2003 à 2009, il est en outre
membre de l’Institut universitaire de France.
Amorcé en 2004, son projet Organes (simulation esthétique des rapports aux
corps de demain) le fait remarquer par l’Institut Benway (acteur historique du
marché mondial des biotechnologies de confort) qui l’engage comme directeur
des relations publiques – chargé de la célébration de son cinquantenaire, poste
qu’il occupe toujours, à mi temps. En 2008, il a été élu représentant de la
commission artistes-entrepreneurs d’AppoloNext et siège depuis au conseil
d’administration de cette agence européenne de prospective en politiques
culturelles, un operational think tank mandaté par la CEE. Revendiquant une
porosité calculée entre art et commerce, création et industrie, technologie et
humanisme, environnement et temporalité, esthétique et contrôle, AppoloNext
réfléchit notamment sur les futures co-stratégies globales / locales de
géopolitique culturelle, les synergies public-privé à venir dans l’action
culturelle, l’innovation en économie récréative et la gestion des risques
culturels émergents.
Il prépare actuellement un simulateur de conditions climatiques en partenariat
avec Météo France (Machine à remonter le temps), un dispositif de téléprésence
interspécifique et une résidence en milieu médical (Hospitalité), dans une
démarche qu’il qualifiera prochainement de Play for ReALL.
Appartenant « au petit nombre des philosophes qui délaissent leur tour d’ivoire
pour tenter de saisir les mutations de l’époque » (Roger-Pol Droit), il travaille
sur l’art contemporain, la culture contemporaine et la théorie politique
(accords, désaccords, violence, normes, institutions). Ses analyses sur la
« culture de l’événement » croisent les thématiques du colloque, d’une part
quant à la constitution de « communautés éphémères » – « Le public [des
événements culturels] ne vient pas seulement pour l’œuvre mais pour se
retrouver » –, d’autre part, quant au développement de la « culture de
l’expérience » – les fêtes techno attestent selon lui « la fin de la contemplation
de l’œuvre au profit d’une expérience active des sens ». D’où l’ouvrage qu’il
prépare sur les fêtes d’Ibiza comme laboratoire des pratiques culturelles
actuelles : à ses yeux, la ville est en effet « exemplaire de l’industrie culturelle
de demain ».
VENDREDI 20 NOVEMBRE 2009 > APRÈS-MIDI 16H-17H
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
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MAËL LE MÉE
C’est lui qui, à partir de 1998, en prévision du passage à l’An 2000, a par
ailleurs conçu et coordonné « l’Université de tous les savoirs » (UTLS) puis, à
compter de juillet 2001, a assuré le redémarrage de « l’UTLS-la suite », dont il
a été le président jusqu’en septembre de la même année, avant que Daniel
Malingre ne lui succède. Il continue aujourd’hui de participer activement à
cette structure, en sa double qualité de vice-président chargé de la
programmation et de directeur de la collection « UTLS » créée aux Éditions
Odile Jacob.
Il est aussi, en compagnie de Max Gallo et de Jean-Louis Bourlanges, l’un des
intervenants permanents de l’émission L’Esprit public diffusée chaque
dimanche matin sur France Culture et présentée par Philippe Meyer.
Bibliographie
- Qu’est-ce que le mérite ?.- Paris, Bourin Éditeur, 2009 ;
- Précis de recomposition politique.- Paris, Flammarion, 2007 [coll. « Champs »] ;
- L’Artiste et les commissaires.- Paris, Hachette, 2007 [coll. « Pluriel »] ;
- L’Art à l’état gazeux.- Paris, Hachette, 2004 [coll. « Pluriel »].
73
L’organisation du colloque « >1959>2009>2059> : ré-inventer la
politique culturelle ? » a été rendue possible grâce à de nombreux concours
institutionnels, professionnels ou personnels.
Les organisateurs tiennent à adresser leurs très vifs remerciements
aux personnes et institutions suivantes :
> les membres du comité de pilotage (cf. page 4)
> les conférenciers de la séance inaugurale et de la séance de clôture
> l’ensemble des intervenants, animateurs et rapporteurs des ateliers
> les partenaires : Cluster 13 / Hôpital Saint-Joseph Saint-Luc /
Maison de l’Orient méditerranéen / INA-Délégation Centre-Est /
Haut les mains Productions / Séquencesculture.tv /
Librairie « Le Bal des ardents » / Association « Mais où va la culture ? ! »
> le Comité d’histoire du ministère de la Culture et de la Communication
> la Mission du cinquantenaire
(Ministère de la Culture et de la Communication)
> l’Espace Pandora et les Éditions La passe du vent
> Beau fixe, manufacture d’images
> les services de l’Université Lumière-Lyon 2 et de la DRAC Rhône-Alpes.
Des remerciements particuliers s’adressent à l’ensemble des étudiants du
parcours « Métiers des arts et de la culture » (cf. p. 76-77) pour le précieux
concours qu’ils ont apporté à la préparation, à l’organisation et au bon
déroulement du colloque, notamment en ce qui concerne la recherche
documentaire préalable à la rédaction des notices bio-bibliographiques
contenues dans le présent livret.
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
Remerciements
75
Parcours
« Métiers des arts
et de la culture »
(année 2008-2009)
« M 1 » master 1ère année
« M 2 » master 2e année
« M 2 » master 2e année
Jean Berton
Ysaline Bouet
Ophélie Brisset
Elsa Butet
Bruno Cayreyre
Sandrine Chéry
Pauline Combier
Oriana Convelbo
Alexandra Dalsbaek
Fagner Da Silva
Victoria-Lou Devèze
Chloé Diafera
Grégory Douriez
Adriana Garcia
Elsa Grand
Annabelle Giudice
Anthony Guillermont
Hsiang Ning Huang
Joana Jacuzzi
Audrey Keraudran
Marie Irma Kramer
Alice Lamy
Mélaine Lefront
François Lehérissier
Corinne Mairet
Marie Maubert
Élodie Monnet
Agathe Mouchard
Natacha Perche
François Péricault
Léonor Rey
Vanessa Rippe
Élise Rodier
Béatrice Roux
Raphaël Sylvestre
Rachel Billet
Vincent Bouvais
Charlotte Brouessard
Camille Cohen
Carine Debortoli
Clément Delage
Marine Doyen
Agata Frankowska
Magali Garcia
Stéphanie Gay
Marie Geoffroy
Adrien Goy
Mireille Guimbretière
Florian Guyot
Martin Julhes
Clarisse Lavaure
Joseph Le Gouz de Saint-Seine
Alice Levron
Elsa Littner
Magali Llimous
Astrid Mayer
Hélène Meizel
Christophe Metton
Clément Morlon
Aurélie Ouang
Yannick Pierre
Mathilde Protot
Virginie Reboul
Lise Rivollier
Virginie Saigne
Antonin Simon
Marianne Skorpis
Habla Troudi-Khayat
Fadel Abdesselam
Sylvaine Boisson
Audrey Bornand
Marion Bouvier
Mathilde Combe-Laboissière
Boris Courtot
Marie Évreux
Mélanie Fagard
Marie Folliot
Anne Grandsire
Aurore Guinot
Zo-Yu Huang
Marlène Jandard
Delphine Larger
Lu Liu
Anaïs Longiéras
Priscille Maglon de la Giclais
Rafaele Mamane
Fanny Minetti
Isabelle Moisy
Martin Mourlon
Pauline Pasquier
Isabelle Perez
Adeline Périnel
Marion Portal
Aurélie Réal
Jeanne-Lise Thiennot
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
76
Parcours
« Métiers des arts
et de la culture »
(année 2009-2010)
77
Table des matières
1959-2009 : 50 ans de culture
Stéphanie Airaud
Jean-François Augoyard
Alain Baraquie
François Barré
Patrice Béghain
Abraham Bengio
Géraldine Bénichou
Fazette Bordage
Cyrille Bret
Vincent Carry
Orna Cohen
Octave Debary
Anne Decoret-Ahiha
Kaïs Dhifi
Philippe Dujardin
Élisa Dumay
Fred Forest
Didier Fusillier
François Gindre
Isabelle Ginot
Axel Guïoux
Haleb Christophe
Yves Henri
64
44
45
33
53
15
39
13
35
24
68
29
63
47
19
65
40
17
43
67
52
59
27
Gilles Herreros
Gilberte Hugouvieux
Raphaële Jeune
Marion Laval-Jeantet
Alain Lefebvre
Jean-Philippe Lefèvre
Maël Le Mée
Fabrice Lextrait
Christian Lhopital
Jacques Livchine
François Lorin
Damien Malinas
Pascal Mamassian
Laurent Martin
Yves Michaud
Jean-Marie Pradier
Philippe Rahm
William Saadé
Stéphane Sauzedde
Richard Shusterman
Claude Sicre
Jeff Thiébaut
Laurent Trémel
14
28
37
57
21
60
72
31
56
41
51
61
69
8
73
23
36
32
48
9/55
20
25
49
2
2009-2059 : le « pas de côté »
3
Comité de pilotage
4
Programme général du colloque
5
Librairie « Le Bal des ardents » / Éditions La passe du vent
6
Jeudi 19 novembre matin : programme
7
Conférence inaugurale : Laurent Martin
8
Conférence inaugurale : Richard Shusterman
9
Exposition « 50 ans de culture »
INA / Haut les mains productions
10
Jeudi 19 novembre après-midi et vendredi 20 novembre matin
présentation des trois ateliers
11
Atelier 1 – « Communautés éphémères »
introduction / animateurs / rapporteur
12-15
Question 11 – « Les communautés éphémères »
16-17
Question 12 – « Événement et territorialisation »
18-21
Question 13 – « Présence et attachement »
22-25
Question 14 – « Pérennité »
26-29
Atelier 2 – « Art partout / Esthétisation du quotidien »
introduction / animateurs / rapporteur
30-33
Question 21 – « Contagion de l’art »
34-37
Question 22 – « Art relationnel »
38-41
Question 23 – « Espace public comme décor »
42-45
Question 24 – « Œuvre sans auteur »
46-49
Atelier 3 – « Expérience sensible / Expérience esthétique » :
introduction / animateurs / rapporteur
50-53
Question 31 – « Sensible / Esthétique »
54-57
Question 32 – « Expérience intime, publique et politique »
58-61
Question 33 – « La médiation en crise ? La parole et le corps »
62-65
Question 34 – « Expérience et perception »
66-69
Jeudi 19 novembre 2009, 18h30 : le débat (maisouvalaculture)
70
Vendredi 20 novembre après-midi : programme
71
Intervention : Maël Le Mée
72
Intervention de clôture : Yves Michaud
73
Remerciements
75
Parcours « Métiers des arts et de la culture »
étudiants / M 1 – master 1 / 2009-2010
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
Index des intervenants
76
Parcours « Métiers des arts et de la culture »
étudiants / M 2 – master 2 / 2009-2010
76
Parcours « Métiers des arts et de la culture »
78
étudiants / M 2 – master 2 / 2008-2009
77
Index des intervenants
78
Comité d’organisation
80
79
COLLOQUE 1959 > 2009 > 2059 > RÉ>INVENTER LA POLITIQUE CULTURELLE ? LYON, 19 ET 20 NOVEMBRE 2009
Comité d’organisation
MEMBRES (ÉGALEMENT MEMBRES DU COMITÉ DE PILOTAGE – CF. PAGE 4)
Denis Cerclet,
maître de conférences en ethnologie, Université Lumière-Lyon 2
Axel Guïoux,
maître de conférences en ethnologie, Université Lumière-Lyon 2
Fabienne Jullien,
administratrice de la compagnie Balagan Système, professeure
associée en service temporaire à l’Université Lumière-Lyon 2
Michel Kneubühler,
responsable du Centre d’information et de documentation
(DRAC Rhône-Alpes), chargé d’enseignement à l’Université Lumière-Lyon 2
Catherine Maisonneuve,
consultante, chargée d’enseignement à l’Université Lumière-Lyon 2
William Saadé,
conservateur en chef du patrimoine honoraire, commissaire d’expositions,
chargé d’enseignement à l’Université Lumière-Lyon 2
SECRÉTARIAT
Rita Colomb, Faculté d’anthropologie et de sociologie,
Université Lumière-Lyon 2
ASSISTANCE TECHNIQUE
Frantz Delpla, assistant communication, DRAC Rhône-Alpes
COORDINATION GÉNÉRALE
Denis Cerclet, maître de conférences en ethnologie,
Université Lumière-Lyon 2
Michel Kneubühler,
responsable du Centre d’information et de documentation
(DRAC Rhône-Alpes), chargé d’enseignement à l’Université Lumière-Lyon 2
Achevé d’imprimer en novembre 2009
par les soins des services de l’Université
Lumière-Lyon 2.
80
Graphisme et mise en page : Beau fixe, manufacture d’images