UN FILM DE KEN LOACH

Transcription

UN FILM DE KEN LOACH
just a kiss
UN FILM DE KEN LOACH
just a kiss
(Ae Fond Kiss)
un film réalisé par
Ken Loach
avec
Atta Yaqub et Eva Birthistle
Sélection Officielle Berlin 2004
durée : 1h43
SORTIE LE 14 JUILLET 2004
Distribution :
Diaphana
155 rue du Fbg St Antoine
75011 Paris
Tél : 01 53 46 66 66
Presse :
Jérôme Jouneaux, Isabelle Duvoisin & Matthieu Rey
6 rue d’Aumale
75009 Paris
Tél. : 01 53 20 01 20
SYNOPSIS
Casim Khan, émigré Pakistanais de la deuxième génération,
travaille comme DJ dans une discothèque de Glasgow et rêve de
monter son propre club. Ses parents, Tariq et Sadia, musulmans
pratiquants, ont décidé de le marier à sa cousine, Jamine, dont
ils attendent l'arrivée en Écosse. Leur projet semble bien
compromis quand Casim s’éprend de Roisin.
Jeune enseignante, Roisin est différente de toutes les filles que
Casim a fréquentées jusqu'alors. Elle n'est pas seulement belle et
intelligente, mais aussi volontaire, indépendante, et catholique.
Deux dates
qui ont bouleversé le monde
15 août 1947
En se retirant des Indes, le Royaume-Uni n'avait aucune intention de les laisser en position
de force. Pour des raisons stratégiques, il lui sembla judicieux d'exploiter les dissensions
internes de son ancienne colonie et de favoriser sa sécession.
Certains musulmans initialement favorables à la Partition, crurent qu'elle annonçait la fin des
persécutions. En réalité, elle entraîna un exode massif, obligeant les Hindous à quitter
précipitamment leurs terres ancestrales pour gagner le sud, tandis que les musulmans, tout
aussi dépossédés, faisaient le chemin inverse. Des milliers d'innocents furent massacrés.
Tariq Khan est l'un de ceux qui sont parvenus à fuir. Installé en Écosse, il n’a pas oublié la
tragédie de 1947. Sa vie familiale heureuse, sa maison confortable et son activité
professionnelle prospère ne suffisent pas à lui faire oublier les évènements tragiques vécus
des années auparavant. Tariq vit replié sur lui-même, immuable, rétif à toute forme de
changement. Et depuis son arrivée à Glasgow, c'est toujours vers la communauté pakistanaise
qu'il se tourne lorsqu'il est confronté à l'hostilité et au racisme. Ce réflexe ne l'a jamais quitté,
alors même que les certitudes du passé lui semblent chaque jour plus chancelantes.
Le scénariste Paul Laverty était aux États-Unis lors des attentats du World Trade
Center et fut frappé par la vacuité des reportages et l'explosion de patriotisme : “Une
maison sur quatre – et chaque voiture – arborait le drapeau américain. Peu après, j'ai
appris qu'un Sikh (!) s'était fait tuer dans une station essence de l'Arizona.”
Une amie de Glasgow lui confia que sa jeune nièce Najimee avait maintenant peur
de sortir le soir, et qu'une de ses copines s'était fait arracher son foulard : “Najimee
a toujours habité cette ville où elle se sentait chez elle. Maintenant, elle sait qu'elle
y sera à jamais considérée comme une étrangère. Comment les choses peuvent-elles
changer aussi brutalement?”
À la même époque, Shabana Bakhsh entamait sa deuxième année d'études dans une
école d'art dramatique. “Je n'observais aucun changement chez la moitié de mes
condisciples. Mais, certains, à la lecture du journal, se tournaient vers moi et
lâchaient : “C'en est une!” J'avais oublié que je faisais partie d'un lot…”
Tout cela amena Paul Laverty à écrire cette histoire basée sur le thème classique de
l'affrontement entre appartenances religieuses et élans du cœur. “La perception que
le monde a de nous peut changer d'un instant à l'autre. Cela m'a fait réaliser la
fragilité de toute chose.”
Le scénariste a également été inspiré par le poète Robert Burns :
“Ae Fond Kiss est un poème de Robert Burns, dédié à l'être aimé qu'on l'oblige à
abandonner. C'est une ode plutôt qu'un cri de protestation contre la société qui sépare
ceux qui s'aiment. Sa mélancolie plane sur l'histoire d'amour de Casim et Roisin.”
Cette histoire n'a pas seulement pour but d'émouvoir. Elle éclaire aussi les conflits
qui se développent au sein de la famille de Casim lorsque celui-ci s'éprend de Roisin.
“Les parents désirent profondément voir leurs enfants épouser quelqu'un qui leur
ressemble” observe Paul Laverty, qui s'intéresse également “au processus
d'émancipation et de rejet des croyances parentales, étape sérieuse et lourde de
conséquences dans la vie d’un jeune adulte.”
JUST A KISS traite aussi de l'identité – non seulement celle que se forge un individu,
mais aussi l’identité imposée par sa famille et sa communauté. Paul Laverty est
fasciné “par le fait que nous parlions froidement d'un “enfant musulman” ou d'un
“enfant catholique”, sans songer un instant à ce que ce gosse fera de son avenir.”
À l'inverse des deux précédents films écossais du tandem Loach/Laverty, MY NAME
IS JOE et SWEET SIXTEEN, JUST A KISS n'est pas focalisé sur un individu, mais
sur un groupe de personnages, au sein duquel les familles et univers respectifs de
Casim et Roisin ont autant d'importance que les deux amants eux-mêmes.
11 septembre 2001
Personnages et interprètes
“Nous voulions une famille non seulement pakistanaise mais aussi typique de
Glasgow par son langage et ses références. Certains acteurs vous font des
imitations passables, mais seuls les natifs de cette ville sont authentiques”,
explique Ken Loach.
Kathleen Crawford, de Big Fish Casting, commença ses prospections par
l'entremise de Bombay Cinema. “Ensuite, nous avons placardé des affichettes en
ville et visité les libraires, disquaires, boutiques de prêteurs, mosquées et centres
communautaires asiatiques, en nous efforçant de respecter les usages et préjugés
communautaires.”
En matière de casting, le premier défi consistait à trouver des actrices au sein
d'une communauté qui juge encore immoral l’exercice de ce métier.
Shamshar Akhtar (héroïne de la série comique écossaise “Still Game”) a abordé
la profession par le biais du documentaire. Cela n'empêcha pas son ex-mari de la
stigmatiser, en déclarant à sa famille pakistanaise que, devenue modèle, elle avait
sombré dans le vice.
L'actrice professionnelle Shabana Bakhsh informe toujours ses producteurs qu'il
n'est pas question pour elle “de tourner une scène de baiser ou d'être filmée en
jupe courte”, du fait qu'elle est “la seule comédienne musulmane à se montrer à
la télévision”.
Le “problème jupe” se posa cependant sur le plateau de JUST A KISS, à l'occasion
d'un tournage en boite de nuit. “Mais chacun a fait preuve de souplesse”, explique
l'actrice, “et nous avons trouvé un compromis.”
Les auditions se déroulèrent dans une ambiance remarquablement détendue. "Ken
faisait travailler les comédiens en tandem, leur fournissant quantité de détails",
explique Kathleen Crawford. "Il est très directif et sait toujours précisément ce
qu'il veut."
La plupart des candidats furent retenus comme figurants et apportent au film leur
propre vécu, car "Ken n'a jamais manqué de demander l'avis des gens, que ce soit
sur une tournure de phrase ou sur telle ou telle spécificité pakistanaise."
ATTA YAQUB (Casim Khan)
Ken Loach n'hésita pas à engager un débutant parfaitement inconnu pour le rôle de Casim, fils unique idolâtré mais
rebelle aux traditions familiales. Diplômé en management et modèle à temps partiel, Atta Yaqub n'avait aucune
expérience en matière de comédie, mais possédait tous les attributs d'un jeune premier romantique. Outre son
charme naturel, il a en commun avec Casim de vivre à cheval entre deux cultures foncièrement différentes.
Chez lui, en famille, Casim Khan se comporte en fils dévoué, parle le panjabi, et a accepté le mariage de convenance
auquel le destinent ses parents. A l’exterieur, il s'exprime en anglais, travaille comme DJ et sort avec une jeune
catholique – ce qui sera pour lui source d'innombrables problèmes.
Quantité de jeunes immigrés asiatiques mènent aujourd'hui cette double vie, écartelés entre le respect et l'amour
qu'ils vouent à leurs parents et le désir de se forger leur propre avenir.
Cette contradiction est familière à Atta Yaqub, partagé comme Casim entre son attachement à une famille et un
milieu protecteurs et son désir d'accomplissement personnel :
“J'ai vécu pendant quatre ans avec une Occidentale, mais quand nous nous promenions ensemble, je lui lâchais la
main sitôt que j'apercevais un “barbu”. Je n'arrivais pas à m'ôter de la tête l'idée que ma communauté nous observait.
Le problème s'est brutalement amplifié après les attentats du 11 septembre, et les gens me demandaient à tout bout
de champ si j’étais musulman. “Mes amis sont aussi bien Occidentaux qu'Asiatiques, et j'ai découvert à cette
occasion que j'étais plus à l'aise avec ces derniers. Ils comprenaient, eux, ce qui était en train de se passer…”
EVA BIRTHISTLE (Roisin Hanlon)
Sur le papier, le personnage de Roisin était une jeune Écossaise, mais Eva Birthistle, native de Dublin, s'est imposée
immédiatement dans ce rôle auquel elle a apporté toute son authenticité.
“Ken choisit toujours l'acteur qu'il sent le plus proche du personnage, et je pense que Roisin et moi avons beaucoup
en commun”, explique la comédienne. “Nous sommes toutes deux indépendantes et terre-à-terre et nous ne nous
laissons pas “rouler dans la farine”. Roisin n'est pas femme à se sacrifier pour un homme ou à s'engager à la légère.”
Eva, comme Roisin, se définit comme une femme moderne et affranchie, mais elle a subi, elle aussi, le poids de son
héritage catholique, durant ses études dans une école protestante. Ce sentiment d'exclusion, plus aigu chez Roisin,
obère jusqu'à son avenir professionnel.
“Roisin agit en toutes circonstances comme je le ferais. Il m'est quand même arrivé d'objecter à Ken qu’à la place
de Roisin, je ne dirais pas telle ou telle chose comme elle. Il apprécie ce genre d'intervention, heureux de voir l'acteur
s'exprimer avec ses propres mots et amener un peu plus de lui-même sur le plateau.”
En comédienne aguerrie, Eva Birthistle a apprécié les méthodes de Ken Loach qui laisse les comédiens découvrir le
script par pans successifs : “J'ai été sincèrement choquée lorsque Casim révèle à Roisin ses problèmes familiaux. Je
n'avais pas idée qu'on puisse subir de telles contraintes en 2003 et, comme Roisin, j'en ai éprouvé à la fois stupeur
et colère.”
SHABANA BAKHSH (Tahara Khan)
Shabana Bakhsh est déjà bien connue en Écosse pour sa participation au feuilleton “River City”. Mais son
expérience professionnelle s'avéra ici un handicap inattendu : “J'étais la seule à répéter le texte chez moi. Personne
d'autre ne le faisait sur ce film. Et lorsqu'on changeait les répliques – ce qui arrivait souvent – ou que les comédiens
improvisaient, j'étais larguée! Je comprends maintenant pourquoi Ken travaille ainsi. Cela lui permet d'obtenir de
nous une véritable spontanéité.”
Tahara est la benjamine de la famille Khan. Bien qu'elle n'ait que dix ans de moins que sa sœur Rukhsana, une
génération semble les séparer.
Alors que son aînée pense mariage et devoir, Tahara ne songe qu’à l’éducation et à la liberté. Une attitude dans
laquelle se reconnaît pleinement Shabana : “Ce rôle m'a permis d'exprimer certaines choses que je n'avais jamais
dites à ma propre famille. Mon père n'a pas déchiré mon certificat d'admission à la Royal Scottish Academy of
Music and Drama, mais ce fut tout comme. Lâchée par les miens, je dus me débrouiller seule pour me rendre à ma
première audition. Ma mère s'inquiétait des réactions de la communauté. Finalement, elle m'a dit que c'était possible
– sous réserve toutefois que je devienne professeur d'art dramatique plutôt que comédienne. J'ai donc vécu cette
scène d'affrontement comme une véritable catharsis. J'ai pleuré à chacune des cinq prises, et encore bien longtemps
après.”
SHAMSHAD AKHTAR (Sadia Khan)
Shamshad Akhtar aurait toutes les raisons du monde de haïr la tradition. Mariée contre son gré à quatorze ans, elle
a connu le manque d'amour, le désespoir, les violences conjugales et l'exil dans une ville froide et étrangère :
Glasgow.
“Je travaillais toute la journée comme employée de bus, sans personne à qui parler. J'ai dû apprendre l'anglais à la
télé et dans les dictionnaires.”
Shamshad ne renie pas pour autant tout son héritage : “J'aimais notre boutique de quartier car j'y trouvais, en
l'absence de mon mari, une ambiance quasi familiale. Il y avait toujours des gens avec qui parler et manger un bout.”
Avant son mariage, Shamshad avait suivi quelques cours de comédie à l'école. Une fois libre, elle reprit sa formation
et participa à une poignée de documentaires avant de décrocher le rôle de l'acariâtre Meena dans la série comique
“Still Game”.
“Lorsque j'ai su que Ken Loach voulait me voir, j'ai bondi de joie à l'idée de travailler avec ce grand réalisateur et
sur un script qui sonnait si juste. L'approche très ouverte de Ken m'a permis de vivre cette histoire comme un épisode
de ma propre existence.”
AHMAD RIAZ (Tariq Khan)
“J'avais huit ans lorsque ma famille émigra au Pakistan à la suite de la Déclaration d'Indépendance et de la partition
de l'Inde. Le voyage dura une semaine, chaque détail en est resté gravé dans ma mémoire”, rapporte Ahmad Riaz.
Installé en Écosse au début des années soixante, anglophone accompli et diplômé de Droit, il fallut d'abord à Ahmad
Riaz, tout comme son personnage Tariq, se contenter d'un emploi de contrôleur de bus.
“Je suis frappé de voir à quel point nos vies se ressemblent. Le script ne saurait être plus authentique.”
Mais contrairement à Tariq, Riaz prône la mixité culturelle et y voit une source d'enrichissement : “Il faut plus d'une
couleur pour faire un arc-en-ciel”, répète-t-il volontiers, “Tariq est trop rigide. Il est déphasé, comme beaucoup de
représentants de notre vieille garde. Ces gens ont besoin de s'adapter aux réalités actuelles si nous ne voulons pas
voir se creuser un gouffre entre les générations. À l'inverse, des jeunes comme Casim ont besoin qu'on leur explique
ce qu'il y a de bon dans les valeurs traditionnelles : la solidarité, les vertus de la cellule familiale… L'Occident
surestime l'individu. La solution, selon moi, serait de respecter l'individualité au sein de la famille.”
GHIZALA AVAN (Rukhsana Khan)
Ghizala Avan, qui interprète la sœur aînée de Casim, jette sur les personnages de JUST A KISS le regard averti d'une
psychologue professionnelle :
“Les groupes qui se sentent marginalisés font un effort particulier pour améliorer leur statut, obtenir des
qualifications, gagner plus d'argent en travaillant dur. Les émigrés asiatiques en sont un bon exemple.
“Rukhsana est une traditionaliste. Elle s'habille de façon modeste, adhère aux valeurs de l'Islam, mais ne va pas
jusqu'à porter le voile. Elle craint que la relation de Casim et Roisin ne soit source d'ennuis, voire de drames.
“Dans cette famille, les hommes ont tous les droits, et le fils est idolâtré. Mon expérience personnelle est très
différente car, dans la réalité, mon frère et moi avons des relations parfaitement égalitaires.” Mais Ghizala n'en
comprend pas moins son personnage…
KEN LOACH
Ken Loach est désormais un visage familier dans Glasgow et ses environs, bien qu'il n'ait jamais conçu MY NAME
IS JOE, SWEET SIXTEEN et JUST A KISS comme une trilogie ou une approche globale de l'identité écossaise
contemporaine. “J'espère simplement avoir fait trois films qui, dans leurs différences, sont bien représentatifs de la
vie en Écosse de l'Ouest.”
À l'inverse de nombreux personnages des films de Ken Loach, Tariq Khan n'appartient pas à la classe ouvrière :
“D'origine paysanne, entreprenant, il a su monter un commerce prospère, mais n'a pas intégré pour autant la classe
moyenne.” Sa réussite matérielle le console partiellement de ce rejet et lui apporte une certaine sécurité, mais c'est
quelque chose de moins tangible et de bien plus important que l'argent qui est en cause ici. “JUST A KISS est un
film sur la manière dont les gens se définissent sur le plan social et personnel.”
Ken Loach et Paul Laverty ont choisi pour point de départ de leur script une histoire située dans la communauté
asiatique de Glasgow.
Ken Loach connaissait mal cette communauté : “J'ai dû écouter, poser des tas de questions et trouver des points
communs à ces témoignages. On découvre alors que les ressorts fondamentaux de la politique familiale ne changent
guère – la différence tient au mode d'expression. Pour capter cela, il faut prêter une oreille attentive aux gens, leur
demander sans relâche comment les choses doivent être dites. J'espère que les spectateurs seront concernés par le
sort de nos personnages et qu'ils auront plaisir à y repenser.”
Filmographie :
UP THE JUNCTION (1965), CATHY COME HOME (1966),
POOR COW (Pas de larmes pour Joy) (1968),
KES (id.) (1970), FAMILY LIFE (id.) (1972), DAYS OF HOPE (1974/76),
BLACK JACK (1978), THE GAMEKEEPER (1979),
LOOKS AND SMILES Regards et sourires) (1980),
FATHERLAND (id.) (1985), HIDDEN AGENDA (id./Secret-défense) (1989),
RIFF-RAFF (id.) (1990), RAINING STONES (id.) (1993), LADYBIRD LADYBIRD (Ladybird) (1994),
LAND AND FREEDOM (id.) (1995), CARLA'S SONG (id.) (1996), MY NAME IS JOE (id.) (1998),
BREAD AND ROSES (id.) (2000), THE NAVIGATORS (id.) (2001),
SWEET SIXTEEN (id.) (2002), AE FOND KISS (Just a Kiss) (2004)
Depuis 1964, Ken Loach a aussi réalisé de nombreux téléfilms et documentaires. Il a participé en 2002 au film
collectif 11 MINUTES 9 SECONDES 1 IMAGE, inspiré par les attentats du 11 septembre.
PAUL LAVERTY (Scénariste)
Des rues bordées d'arbres, des intérieurs confortables et accueillants – c'est l'univers bourgeois de JUST A KISS. Un
monde bien différent de celui des deux précédents films écossais de Ken Loach, MY NAME IS JOE et SWEET
SIXTEEN.
“Ces jeunes sont intelligents, ils bénéficient de nombreuses opportunités, mais ils endurent d'énormes pressions
psychologiques du fait de leur culture et de leur religion”, explique Paul Laverty, qui connut lui-même une longue
période d'endoctrinement durant ses études religieuses.
L'onde de choc du 11 septembre et la menace croissante d'une guerre contre l'Irak rapprochèrent le scénariste de la
communauté asiatique de Glasgow et lui firent découvrir un monde contrasté, “où on croise des musulmanes voilées,
des vieillards assis en groupe sur les marches d'une mosquée et des jeunes qui sillonnent les rues en faisant rugir les
moteurs de leurs voitures.”
Un monde qui semble au premier abord exotique, mais se révèle étrangement familier: “Plus j'en apprenais sur la
communauté pakistanaise, plus j'y découvrais des similitudes avec la minorité catholique de la génération
précédente. À l'image des Pakistanais d'aujourd'hui, les immigrés catholiques irlandais furent diabolisés. On les
disait paresseux et stupides, et on les accusait d'allégeance à une autre nation ainsi qu’à un autre Dieu.”
Mais, en approfondissant ses recherches, Paul Laverty découvrit la relativité de ses propres jugements : “Plus j'en
apprenais sur le sujet, plus je réalisais la vacuité des stéréotypes. Car, à l'échelle d'une seule et même famille,
coexistent de multiples façons d'appréhender son identité. C'est ce que j'ai tenté d'illustrer à travers le portrait des
Khan, en me mettant à l'écoute des personnages, en essayant de me laisser guider par eux et d'appréhender leur
nécessaire évolution.”
JUST A KISS cherche à montrer les liens qui unissent une communauté sans craindre pour autant de remettre en
question ses valeurs.
“Les Pakistanais traditionalistes n'y sont pas plus épargnés que l'establishment chrétien ou les propagateurs d'un
racisme “originaire” en quête de légitimité.
Ce film soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses ; c'est sans doute sa raison d'être.”
REBECCA O'BRIEN (Productrice)
“Ce n'est jamais facile, même après un succès comme SWEET SIXTEEEN”, confesse la productrice Rebecca
O'Brien à propos du financement de JUST A KISS.
Septième long métrage du tandem Loach/O'Brien, ce nouveau film a été prévendu à ses habituels partenaires : EMC
en Allemagne, Diaphana en France, Bianca et BIM en Italie, Tornasol en Espagne, Cinéart en Belgique et aux PaysBas, Film Coopi en Suisse (ce dernier faisant également office de coproducteur).
“Travailler avec ces partenaires qui nous garantissent les fonds nécessaires relève de la simple logique. Une relation
de confiance s'est établie entre nous depuis plusieurs années. Nous leur décrivons le projet, nous leur expliquons nos
objectifs, et cela leur suffit. Un vrai luxe!”
Doté d'un budget de 3 M£, JUST A KISS a bénéficié de multiples sources de financement parmi lesquels les apports
de Scottish Screen et du Glasgow Film Fund.
MARTIN JOHNSON (Chef décorateur)
Décédé le 9 octobre 2003, Martin Johnson travaillait avec Ken Loach depuis une trentaine d'années.
C'est dans le sud de Glasgow qu'il avait trouvé la maison de la famille Khan, consacrant plusieurs semaines à
restaurer le jardin attenant et à re-décorer l'intérieur en s'inspirant des maisons visitées durant la préparation.
“Nous travaillons rarement en studio parce que c'est déroutant pour les acteurs non-professionnels - confiait Martin
Johnson à la fin du tournage - Comme ils peinent à se concentrer lorsqu'ils sont sous le regard des curieux, nous
limitons l'équipe au strict nécessaire. Les comédiens se créent alors leur propre monde, et agissent en toute
spontanéité, comme dans la vie. C'est ainsi qu'on capte les réactions les plus justes.”
BARRY ACKROYD (Directeur de la photographie)
JUST A KISS est un film plus romantique que ceux que Barry Ackroyd a éclairés précédemment pour Ken Loach.
Ses scènes de sexe, que le scénariste Paul Laverty jugeait nécessaires à une juste représentation de la relation
Casim/Roisin, n'en constituèrent pas moins un challenge technique et artistique : “Traiter le sexe de façon
naturaliste, le rendre aussi érotique que dans la vie, n'est pas chose facile”, reconnaît le chef opérateur.
Barry Ackroyd, qui travaille avec Ken Loach depuis 1991, a pour principe de “rester légèrement en retrait, pour
laisser les choses se dérouler naturellement et permettre aux comédiens de s'installer dans la scène.”
“Nous savons clairement ce que nous voulons”, ajoute-t-il, “mais nous consommons une sacrée quantité de pellicule
pour y arriver! Ici, nous avons sciemment réduit de moitié le nombre des scènes, mais avons allongé la durée de
chacune, afin d'y communiquer autant d'informations que dans trois scènes classiques.”
Barry Ackroyd apprécie le degré de concentration qu'exige une telle méthode: “Les plans ne sont pas minutés, ni
structurés seconde par seconde dans nos têtes. Nous aspirons à une spontanéité contrôlée, nous sommes à l'affût de
l'authentique ; notre caméra est plus intuitive que directive.”
JUST A KISS fut tourné durant l'été caniculaire de 2003 qui offrit à Barry Ackroyd une lumière d'une rare intensité.
“Ken privilégie un éclairage réaliste et favorise donc la lumière naturelle, qui n'est jamais plus belle aux yeux d'un
photographe que par temps couvert.”
JONATHAN MORRIS (Chef monteur)
Jonathan Morris travaille depuis longtemps avec Ken Loach.
“Mon travail commence à l'instant précis où prend fin celui du reste de l'équipe. Après le tournage, je visionne les
rushes. Je suis en quelque sorte le premier spectateur. J'essaie de ne pas m'imprégner par avance du script, pour me
laisser surprendre par le film.” Le premier montage, qui demande une dizaine de semaines de travail, “est toujours
trop long”. Le mois suivant est consacré à “faire joujou avec les scènes” et à éliminer environ quarante minutes de
film avant de mettre en place la bande son.
“Travailler avec Ken implique des discussions et des négociations prolongées. C'est lui qui a le “final cut”. Trop de
films sont galvaudés par des intérêts commerciaux et bousillés par les diktats de producteurs anonymes. Avec nous,
l'enjeu commercial est modeste, et cela nous laisse une grande liberté de manœuvre.”
Fiche Artistique
Casim Khan
Atta Yaqub
Roisin Hanlon
Eva Birthistle
Tariq Khan
Ahmad Riaz
Sadia Khan
Shamshad Akhtar
Tahara Khan
Shabana Bakhsh
Rukhsana Khan
Ghizala Avan
Wee Roddie
David McKay
Big Roddie
Raymond Mearns
Danny
Gary Lewis
Hammid
Shy Ramzan
Annie
Emma Friel
Elsie
Karen Fraser
Le directeur de l’école
John Yule
Mary Nolan
Ruth McGhie
Le Père David
Father David Wallace
Le gardien
Dougie Wallace
Jacqueline
Jacqueline Bett
Amar
Pasha Bocarie
Sa mère
Foquia Hayee
Son père
Abdul Hayee
Jasmine
Sunna Mirza
Fiche Technique
Réalisation
Ken Loach
Scénario
Paul Laverty
Production
Rebecca O’Brien
Image
Barry Ackroyd
Montage
Jonathan Morris
Décors
Martin Johnson
une production SIXTEEN FILMS avec BIANCA FILMS, EMC et TORNASOL FILMS en association avec
MATADOR PICTURES et SCOTTISH SCREEN et avec le soutien de DIAPHANA DISTRIBUTION,
CINÉART et THE GLASGOW FILM OFFICE.
UK – 2004 – 1h43 – format 1 :1.85 – Son Dolby SRD
Musiques et chansons
Album de la bande originale édité par Debonair
'Rahaye Rahaye' Interprété par the Safri Boys, composé par Harjinder Singh Boparai et Balwinder SafriAvec l'aimable autorisation de Savera Music Ltd
'Chit Karda'Composé et interprété par H.S. Talwar Avec l'aimable autorisation de Kamlee Records Ltd
'Intimacy' Extrait de l'album 'Before the Light'Composé par Ketil Bjørnstad, interprété par Ketil Bjørnstad, Eivind Aarset et Nora TaksdalAvec l'aimable
autorisation de November Music Ltd
'Mali Twist' Écrit et interprété par Boubacar TraoréAvec l'aimable autorisation de Label Bleu Music Publishing
'The Viaduct' (On The Right Banke of the River Mix)de Stephen McRobbie et Katrina MitchellSous licence Domino Recording Company LtdAvec l'aimable
autorisation de Universal/Momentum Music Ltd
'Tracy' (Playing With The Young Team Remix) Écrit et interprété par Mogwai © 1998 Chrysalis Music Ltd Sous licence Chemikal Underground
'Djam Leelii' Interprété par Baaba Maal et Mansour Seck, composé par Baaba MaalAvec l'aimable autorisation de Palm Pictures Ltd, Sous licence Blue
Mountain Music
'Strange Fruit' composé par Lewis Allan et interprété par Billie Holiday © Edward B Marks Corp. and Music Sales CorporationAvec l'aimable autorisation de
Carlin Music Corp and Music Sales CorpAvec l'aimable autorisation de Universal Music Publishing Ltd
'A Man's A Man For A' That' et 'Ae Fond Kiss'de Robert Burns
'Ah, vous dirai-je Maman 'K265'Composé par W.A. Mozart
Clip 'Asoka' avec l'aimable autorisation de Arclightz
Photos utilisées avec l'aimable autorisation de Pixel Press:
The lynching of Laura Nelson, May 25, 1911, Okemah, Oklahoma
The lynching of Joseph Richardson, September 26, 1913, Leitchfield, Kentucky
The lynching of Garfield Burley and Curtis Brown, October 8, 1902, Newbern, Tennessee
The lynching of Lige Damiels, August 3, 1920, Center, Texas
The burning corpse of William Brown, September 28, 1919, Omaha, Nebraska
Photos utilisées avec l'aimable autorisation de la Bibliothèque du Congrès:
'Hotel Clark - For Colored Only'
'Colored Dining Room'
'White Waiting Room'
Générique
Création générique
Laboratoire
Pellicule
Cameras et matériel d'éclairage
Ré-enregistrements à
Cineimage Ltd
Martin Butterworth, Creative Partnership
Color by deluxe
Fujifilm
VFG
Pinewood Studios<
'Rahaye Rahaye' Interprété par the Safri Boys, composé par Harjinder Singh Boparai et Balwinder SafriAvec l'aimable autorisation de Savera Music Ltd
'Chit Karda'Composé et interprété par H.S. Talwar Avec l'aimable autorisation de Kamlee Records Ltd
'Intimacy' Extrait de l'album 'Before the Light'Composé par Ketil Bjørnstad, interprété par Ketil Bjørnstad, Eivind Aarset et Nora TaksdalAvec l'aimable
autorisation de November Music Ltd
'Mali Twist' Écrit et interprété par Boubacar TraoréAvec l'aimable autorisation de Label Bleu Music Publishing
'The Viaduct' (On The Right Banke of the River Mix)de Stephen McRobbie et Katrina MitchellSous licence Domino Recording Company LtdAvec l'aimable
autorisation de Universal/Momentum Music Ltd
'Tracy' (Playing With The Young Team Remix) Écrit et interprété par Mogwai © 1998 Chrysalis Music Ltd Sous licence Chemikal Underground
'Djam Leelii' Interprété par Baaba Maal et Mansour Seck, composé par Baaba MaalAvec l'aimable autorisation de Palm Pictures Ltd, Sous licence Blue
Mountain Music
'Strange Fruit' composé par Lewis Allan et interprété par Billie Holiday © Edward B Marks Corp. and Music Sales CorporationAvec l'aimable autorisation de
Carlin Music Corp and Music Sales CorpAvec l'aimable autorisation de Universal Music Publishing Ltd
'A Man's A Man For A' That' et 'Ae Fond Kiss'de Robert Burns
'Ah, vous dirai-je Maman 'K265'Composé par W.A. Mozart
Clip 'Asoka' avec l'aimable autorisation de Arclightz
Photos utilisées avec l'aimable autorisation de Pixel Press:
The lynching of Laura Nelson, May 25, 1911, Okemah, Oklahoma
The lynching of Joseph Richardson, September 26, 1913, Leitchfield, Kentucky
The lynching of Garfield Burley and Curtis Brown, October 8, 1902, Newbern, Tennessee
The lynching of Lige Damiels, August 3, 1920, Center, Texas
The burning corpse of William Brown, September 28, 1919, Omaha, Nebraska
Photos utilisées avec l'aimable autorisation de la Bibliothèque du Congrès:
'Hotel Clark - For Colored Only'
'Colored Dining Room'
'White Waiting Room'

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