Anne-Lise Broyer Photo
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Anne-Lise Broyer Photo
Dossier de présentation « Swiss Life à 4 mains » Candidat photo Nom du candidat : Anne-Lise Broyer Recommandé par: Anne BiroleauLemagny À renvoyer avant le 10 mars 2014 par mail à [email protected] ou par voie postale à l’intention de: Anne Pizet Fondation Swiss Life 7 rue Belgrand 92682 Levallois-Perret Cedex I. CV du candidat Civilité Prénom : Anne-Lise Nom : Broyer Date de naissance : 6 avril 1975 Adresse email : [email protected] Formation Nom et lieu de(s) formation(s) suivie(s) : • Atelier National de Recherche Typographique, Paris • École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris Diplôme(s) obtenu(s) : • post diplôme Édition-Presse à l’ENSAD. • Atelier National de Recherche Typographique (post diplôme), boursière du Ministère de la Culture. • diplômée de l’ENSAD (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris) avec les félicitations. Réalisations personnelles Parlez-nous des œuvres, concerts, représentations, expositions, etc. que vous avez déjà réalisés : Extraits de projets déjà aboutis : Au Roi du bois : «Leur visage respire la colère au lieu de parole ils font entendre des grognements ; comme des chambres ; ils fréquentent les forêts.» Ovide Dans le bruissement des feuillages et le toucher des écorces, à la recherche du Roi du bois, figure antique et littéraire, j’ai tenté d’inventorier des lieux dits et « tus », des lieux déjà vus, déjà lus : de Nemi au désert de Retz en passant par Tiffauges, Apchon ou Les Cards. Depuis plusieurs années, je compose, tel un herbier, une collection de « paysages minuscules », de « paysages séchés » conserves dans le fantasme qu’un simple regard pourrait en réactiver la magie, l’odeur, la profondeur et le mystère... Cette suite « d'épiphanies » essaie de retranscrire l’émotion qu’avait pu lui procurer la lecture des ouvrages de Georges Bataille, Pierre Michon, William Faulkner et de maintenir dans « l’éclat », l’arcane et la subversion de ces textes. Vermillon Vermillon est le résultat d’une correspondance avec Pierre Michon. Elle croise son univers et mon expérience de lectrice, elle se nourrit de nos échanges et de fragments de textes qu'il m'a envoyés. Cette série est en gris et en rouge. Elle est comme tachée de blessures, de signes... La maison de l’écrivain devient un totem autour de laquelle on tourne inlassablement dans une sorte de danse photographique. On convoque le passé, le sien, le mien. On rêve d’indiens, de guerre de Troie... La promenade devient croisade. La recherche (du temps perdu) est minutieuse, elle explore la matière même des textes : les mots, les choses, les paysages s'y mélangent pour nous laisser apercevoir le murmure de la langue. Carnet d’A. Une Histoire sans nom Des personnages peuplent un espace. Silhouettes, corps, visages hantent des couloirs. Les images sont des notes dans un carnet, un journal ; maisons, chambres, hôtels sont une métaphore du temps. Ils sont des espaces qu'on traverse plus que des lieux qu'on habite. Quelque chose fuit, s'en va. C'est l'œil. L'œil s'échappe, c'est lui qui va dehors, c'est lui qui aborde le paysage, la montagne, l'horizon. Et si le sujet demeure à l'intérieur, à l'instar d'une histoire prisonnière d'un livre, son œil se focalise sur des objets et les pénètre. Du monde disparu l'objet garde le souvenir, il condense une réalité qui s'est dissoute ou abritée en lui. Dehors le ciel se couvre. La nature conserve un souvenir qui n'a plus rien à voir avec l'humain. Le Ciel gris s’élevant (paraissait plus grand) Rien n’aura eu lieu que le lieu. MALLARME / Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, 1897 « La Salle » : lieu dit. Lieu de l’action, on photographie pourtant son retrait. C’est là, c’était là : à Manziat, dans le Val de Saône, dans la Bresse. La ferme est maintenant vendue au pharmacien du village. Un grand-père y vivait en dernier des Mohicans, en dernier des paysans. Cette bâtisse, un Parthénon ( ?), cette maison que vous regardez-là est une maison de verre : transparente et brisée, comme tombée par terre... et dont chacune des images devant vous est un éclat (mat), dont chaque pan est un bris. Perspective redressée, tout est ramené au plan, champ aplani comme «Les pommes» ailleurs, «Les chevaux bleus» plus loin encore. C’est comme jeter un verre au sol, un «instantané» dit l’autre, un instant tanné. Tout est arrêté. On pense à Depardon, au Garet. On pense à Proust revenant à Guermantes. On pense à Faulkner, à Steinbeck, les raisins mais sans la colère. Liste oulipienne, un «je me souviens» où chaque spectateur retrouve une part enfouie de lui-même. Une demeure qui pourrait bien être celle que renferme notre mémoire et sur laquelle s’ouvre notre mental lorsque le mot « maison » est prononcé. Leçons de Sainte-Victoire La Montagne Sainte-Victoire est un motif implacable, un motif impossible, irreprésentable. Masse imposante tant par sa présence que par les Paul et les Pablo qui l’ont fréquentée, elle est l’incompréhensible, l’indomptable, le changement permanent. Son observation imposa naturellement une rupture dans ma démarche ; il fallait dès lors me positionner contre ce qui m’avait jusqu’alors (trans)portée, contre l’aura, contre l’éclatant, l’épiphanie que je tentais de fixer dans mes paysages miniatures. Il fallait être là sur l’arête, rejoindre l’aride, le sec, le neutre et tendre vers une série où chaque image (photographies et dessins) traduirait le très fort magnétisme de cette montagne, pli calcaire et réserve d’imaginaire. Ainsi dans la fragilité et l’humilité de l’apprentissage, se sont accumulées des images simplement cueillies, séchées, rassemblées… Au fur et à mesure, cette ligne du ciel s’est éloignée, s’est effacée. Elle est devenue un blanc-seing, un écran. Remember. J’ai poursuivi la roche au crayon, directement sur le tirage photographique « masqué » ici ou là. Le graphite se mélange aux sels d’argent dans l’espoir d’une nouvelle chimie, alchimie (?)…Entre photographie et dessin, un véritable trouble s’installe. Le dessin se confond d’un premier regard, avec la photographie qui l’entoure. Le blanc gagne le tirage comme la neige sur la montagne ce 10 avril 1975, jour de l’inhumation de Picasso à Vauvenargues. La neige était tombée ce jour-là, la vallée et les crêtes de la montagne étaient incroyablement blanches. Le graphite noir se dépose sur le tirage comme le carbone sur la montagne après le grand incendie de 1989. Après avoir disparue sous le blanc, elle s’effaça dans le noir. La montagne est blanche, la montagne est noire. Pour que la beauté paraisse (j’ai fait ce pari), il fallait qu’elle se fasse aveuglante et par conséquent qu’elle échappe à toute représentation déterminée, tentative de retrouver la lumière irradiante que Cézanne avait expérimentée jusqu’à la brûlure, l’éblouissement… La forme de la montagne devient aussi un leitmotiv, une forme retranscrite inlassablement et maladroitement, cailloux posés, bout de bois, papillon, nuancier tentant de retranscrire par l’énumération des couleurs et des essences recensées dans le massif, le ravissement visuel quotidien d’une palette de couleurs à l’échelle d’une montagne… Dans un jeu de références, de révérences, les exercices se sont multipliés pour finalement tendre jusqu’à la presque disparition du motif, son « évaporation » comme pour en magnifier peut-être son secret émanant. Avez-vous un site internet ou des liens pouvant illustrer vos réalisations ? www.annelisebroyer.com http://www.lagalerieparticuliere.com/fr/artistes/oeuvres/10665/anne-lise-broyer http://www.filigranes.com/main.php?act=artistes&s=fiche&id=4 http://www.nonpareilles.com/fr/catalogue http://www.editions-verdier.fr/v3/auteur-broyer.html Prix et/ou bourses obtenus Avez-vous déjà obtenu des prix, bourses ou autres récompenses ? Si oui, lesquels (merci d’indiquer les années d’obtention) ? 2011-2013 • nommée en tant qu’artiste membre de l’Académie de France à Madrid, Casa de Velazquez, Espagne. 2012 • aide à l’édition de la DRAC et de la Région Limousin pour le projet Vermillon avec Pierre Michon. 2011 • résidence “NEKaTOENEa” au domaine d’Abbadia (Hendaye) pour le projet Le H de Atlantique, Fragments d’une saison pluvieuse. 2010 • résidence “Voyons-voir, art contemporain et territoire” pour le projet Leçons de Sainte-Victoire. 2007-2008 • résidence à Naples sur l’invitation de l’Institut français 2007 • aide à l’édition du CNL (commission poésie) pour le projet Le Ciel gris s’élevant (paraissait plus grand) avec Jean-Luc Nancy. 2005-2006 • résidence à Prague via un programme carte jeune génération (Culturesfrance) pour le projet Fading en collaboration avec Nicolas Comment. 2002 • prix d’aide à l’édition des Rencontres internationales de la Photographie (Arles) pour le projet Une histoire sans nom. Projets en cours ou en préparation Photographie et dessin : Série Regards de l’égaré Photographie : Série Journal de l’œil (Les Globes oculaires) Photographie, dessin, son : Série M comme M (fugue à trois voix) Autres informations Vous pouvez ajouter tout renseignement sur vous ou votre parcours qui vous paraitrait pertinent Direction artistique 2004-2009 • co-directrice avec Paul Otchakowsky-Laurens, de la collection P.O.L – Dernière bande, autour de la littérature contemporaine (Pierre Alferi, Valère Novarina...). • co-directrice avec Rodolphe Burger, du label de musique Dernière bande. Assistante/Manager de Rodolphe Burger, chanteur, guitariste, compositeur… • co-directrice de la revue/collection Saison, avec P. Le Bescont et N. Comment au sein des Éditions Filigranes ayant accueilli les oeuvres de Richard Dumas, Rodolphe Burger, Paul-Armand Gette, Jean Vigo, Jean-Marie Straub, Yves Sabourin & Roman Opalka, André Pieyre de Mandiargues, Magdi Senadji, Agnès Propeck, Bertrand Bonello... Commissariat 2013 • avril : Programmations et rencontres autour de films sur la peinture, Anne-Lise Broyer invite André S. Labarthe, Cinémathèque et Institut Français de Madrid. 2010 • mars / mai : Le Chat de Barcelone, Anne-Lise Broyer invite André S. Labarthe, Maison d’art Bernard Anthonioz (Nogent-sur-Marne). 2008 • février / mars : Attesa, carte blanche à Anne-Lise & Nicolas Comment, Galerie Frédéric Moisan (Paris). II. Lettre d’intention Décrivez en quelques lignes (1 page maximum) ce que le thème « Chagall et la musique » vous inspire et la création artistique que vous envisagez sur ce thème ? « Nel blu di pinto di blu »* Dans l’émission Radioscopie du 25 mai 1971, Chagall révèle au micro de Jacques Chancel qu’il était venu à Paris au début des années 20 pour « chercher le bleu ». Il prétend aussi que pour lui l’art est plus une manière de montrer les états de l’âme, les émotions, les sentiments… Aussi et très intuitivement, parce qu’il faut bien commencer, je rapproche ce bleu recherché à la note bleue, la blue note, cette note ajoutée « inventée » dont le dessein est précisément de traduire et rendre audible la vibration de l’âme et des sentiments. Ce bleu, cette note de bleu, cette dominante viendrait teinter et faire vibrer le noir et blanc de mes photographies. Ces dernières se voudront plus pensives que pensées. Cela, en tentant de convoquer ce que Barthes nomme le « troisième sens »... Ce troisième sens, qui fait l’essence de la littérature et de l’art et qui permet au lecteur ou au spectateur de se glisser dans cette béance pour en compléter, par l’imagination, le sens. J’aimerais que ce travail photographique et musical devienne une expérience personnelle tant pour nous, auteurs, que pour le spectateur et c’est précisément dans cette dialectique que j’espère que s’échafaudera le travail, en donnant libre cours à l'expression d'une pulsion d'écriture inséparable d'une pulsion de partage et donc construire un univers par l’image et le son où le spectateur pourrait « entrer » et déambuler tout en y injectant sa propre lecture... Aussi il ne s’agira pas tant de répondre que d’interroger à nouveau. Lieu de correspondances, le travail réalisé ensemble, se voudra ouvert, tel un film mnémonique dont la projection se poursuivrait après le générique final etc... Ainsi voudrais-je me limiter dans l’espace, à celui de Vence et sa région, la côte d’azur, sous le ciel bleu que l’on a peint en bleu… Là où le peintre a terminé sa vie et où il eut cet entretien avec Chancel. La maison des collines, etc etc Le travail – au moins dans un premier temps – revêtira la forme de « l’enquête »... Mais au-delà d’un simple reportage sur les traces de Chagall (sa vie, son œuvre), il s’agira aussi pour moi de questionner à nouveau le medium photographique « en regard » de la musique, confronter les deux pratiques, d’un moteur faire l’autre et poursuivre... La musique était pour lui un bouillonnement émotionnel qui lui permettait de sortir du cadre de sa toile. Travailler dans ces pistes me semble une belle promesse. Anne-Lise Broyer *sous le ciel bleu que l’on a peint en bleu…