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JEUDI 22 MAI 2014 WWW.SUDOUEST.FR Saveurs Andrée Rosier contre la mucoviscidose La chef étoilée des Rosiers à Biarritz et l’association Les Anciens du Palais organisent un repas gastro le 22 juin à la Brasserie de l’Aviron, afin de ne faire qu’une bouchée contre la « muco ». PH. B. L. « J’arrive à Biarritz sur la pointe des pieds » BIARRITZ Georges Blanc sera le chef consultant de la brasserie haut de gamme de l’hôtel Régina, rénové, et proposera une offre culinaire aux accents basques PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE BERLIOCCHI [email protected] A l’autre bout du fil, Georges Blanc nous interrompt : « Attendez, je signe un autographe à ce sympathique chauffeur de taxiparisien,etjesuisàvous.»Lechef triplement étoilé de Vonnas, 71 ans, est une figure de la gastronomie française. Trois étoiles au Guide Michelin depuis 1981, à la tête d’un empire au cœur de la Bresse, le cuisinier superstar débarque comme chef consultant à Biarritz. « J’arrive ici sur lapointedespieds,aucœurd’untrès beau projet », confie Georges Blanc. « Sud Ouest ». Comment avez-vous atterri dans ce projet à Biarritz ? Georges Blanc. Il s’agit d’un contrat classique de chef consultant, que j’ai signé avec le groupe Naos, qui a repris la gestion du Régina Biarritz Hôtel & Spa à Accor. Le projet de réhabilitation de ce très bel établissement, situé dans un endroit remarquable, à côté du phare de Biarritz, m’a séduit. Avec Pascal Lemarchand [le PDG de Naos, nouvel acteur de l’hôtellerie haut de gammeenFrance],nouspartageons les mêmes valeurs d’excellence et de convivialité. Comment se définit votre rôle, exactement ? Le restaurant, qui s’appellera No 1 by Georges, sera dirigé par un chef exécutif, Pascal Clerc, que j’ai sélectionnéàParisparmiplusieurscandidats. Il va venir, avec ses deux seconds, une semaine chez moi, à Vonnas, afin que nous finalisions la carte que j’ai imaginée pour cette nouvelle table, qui sera une brasserie de qualité. La carte changera tous les deux mois, les plats seront bien sûr exécutés sur place par le chef et sa brigade. Et je me rendrai plusieurs fois sur la Côte basque pour vérifier que tout roule. Quel type de cuisine allez-vous proposer ? Ce ne sera pas un restaurant gastronomique.Cettebrasserieserviraune cuisine fraîche et goûteuse, avec des produits du terroir et de saison, que l’on aime déguster en toute simplicité. Ce ne sera pas une cuisine d’assemblage. Connaissez-vous le Pays basque, Biarritz ? Bien sûr, j’y viens souvent, pas plus tard qu’il y a quelques semaines, pour un récent congrès à l’Hôtel du Palais, chez Jean-Louis Leimbacher. Georges Blanc, chef triplement étoilé de Vonnas, arrive à Biarritz comme chef consultant de la brasserie du tout nouvel hôtel Régina, situé sur les hauteurs de la station balnéaire. PH. « SO » J’aime beaucoup cette région, mais attention, je n’arrive pas à Biarritz pour révolutionner la gastronomie locale, qui est d’un très bon niveau. J’arrive plutôt sur la pointe des pieds pour accompagner un très beau projet. Servirez-vous le poulet de Bresse à la crème « selon la Mère Blanc » ? Vous verrez, c’est une surprise. Nous cuisinerons des produits locaux issus de petits producteurs du Pays basque, où l’agriculture locale est assez exceptionnelle. De l’œuf poché au madiran sur piperade basquaise au jambon de Bayonne, en passant par l’emblématique homard au vin jaune ou encore la minute rouget barbet aux sucs de piment d’Espelette, la carte sera teintée d’accents basques, le ticket tournera autour des 50 euros. Pas de cuisine moderne, comme le préconise la revue anglaise « Restaurant » ? Ah non, vous savez, ce classement met en valeur des restaurants qui proposent une cuisine moléculaire, à l’instar du Noma. Ces établissements touchent une clientèle restreinte. Je connais bien Ferran Adrià, je l’ai eu en stage à Vonnas, il y a vingt ans, ce n’est pas du tout ma sensibilité. « Je n’arrive pas à Biarritz pour révolutionner la gastronomie locale, qui est d’un très bon niveau » Comment se porte Vonnas ? Très bien, je vous remercie. Vonnas est une entreprise prospère. Il y a eu du chemin depuis l’ouverture de l’auberge, en 1872. Aujourd’hui, le complexe s’étend sur 6 hectares et emploie 180 personnes dans ce petit « bled » perdu au fin fond de la Bresse ! Chaque jour, c’est un travail detouslesinstantspourremplirnos hôtels, nos restaurants. Pensez-vous développer ce genre de contrat de chef consultant ? Biarritz n’est que le second contrat de ce type, l’autre est l’Hôtel de Paris à Saint-Tropez. En revanche, près de chez moi, j’ai développé une expertise, du consulting, comme l’on dit, dans une dizaine de restaurants de la région Rhône-Alpes. Mais mon restaurant à Vonnas reste ma priorité. Cela fait trentetrois ans que nous avons trois étoiles au Michelin, c’est pour cela que je reste très présent dans la cuisine au- près de ma brigade. Le 12 mai, nous avons organisé le 60e anniversaire deRelais&Châteaux,àVonnas.J’étais entouré de 66 chefs qui ont investi la maison historique créée en 1872 par ma grand-mère. Ce fut un moment très émouvant pour moi… Pierre Hermé à la rescousse ÉDITION L’illustratrice Soledad Bravi est allée recueillir de précieux conseils auprès du pâtissier pour mieux réussir les desserts. Un régal Pierre Hermé, pâtissier de renommée internationale, a élevé le macaron au rang de bijou gastronomique et a convaincu les gourmands de faire la queue – avec le sourire – devant ses boutiques parisiennes au milieu de hordes de Japonais. Soledad Bravi, illustratrice au trait reconnaissable entre tous, fait le grand écart entre la collection des « Paresseuses » (gym, grossesse, cuisine du monde…) et d’incontournables livres pour enfants (« Le Livre des bruits », « Le Livre des cris »…). Hermé livre ses astuces C’est en usant de son humour que la seconde a conquis le premier. Telle une petite souris, Soledad Bravi s’est introduite dans le laboratoire de Pierre Hermé pour lui poser tout un tas de questions. Des questions simples que nous nous sommes tous posées un jour face à des recettes de pâtissier : « Pourquoi faut-il mettre les œufs à température ambiante? », « Pourquoi faut-il toujours mélanger en partant du centre ? », « Pourquoi faut-il mettre la pâte au frigo ? ». Le but de ce livre n’est absolument pas d’atteindre le niveau de Pierre Hermé, mais de profiter de son savoir pour adopter des trucs et astuces qui rendront meilleurs les desserts. Soledad Bravi transmet des recettes « fastoches » et moins « fastoches » et croque des petits moments savoureux passés en compagnie du « maître » et de son équipe. Restaurant le No 1 by Georges, au Régina de Biarritz, 52, avenue de l’Impératrice, ouverture le 23 juin. Réservations : tél. 05 59 41 33 00. LE RÉGINA Un hôtel 5 étoiles franchisé M Gallery Le montant des investissements est confidentiel. Mais le groupe Naos a signé un chèque important pour refaire de A à Z l’hôtel Régina. Il est vrai que ce dernier, une fois terminé, intégrera la « collection » M Gallery. Une sélection de 60 hôtels de luxe et de caractère situés dans des lieux d’exception. Naos, bien que lancé en 2008 seulement, compte déjà une dizaine d’établissements. Implanté pour l’instant à Poitiers, Bordeaux et Marseille, Naos vise d’habitude des hôtels de 170 chambres environ. Le Régina, avec ses 65 chambres, est un produit à part, avec une histoire. Charlotte aux poires, mousse au chocolat, tarte au citron, cake Ispahan, sacristain, baba au rhum, mont-blanc, crème caramel, macaron et riz au lait changent d’allure grâce aux conseils avisés de Pierre Hermé. Pour conclure son joli livre plein de peps, Soledad Bravi lance un défi au pâtissier : transformer le gâteau qu’elle a baptisé le « vite fait » en « vite fait et bien fait ». Défi apparemment réussi à peu de frais ! S. T. « Pierre Hermé et moi », par Pierre Hermé et Soledad Bravi, éd. Marabout, 128 p., 19,90 €.