Final fact sheet - The Pew Charitable Trusts

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Final fact sheet - The Pew Charitable Trusts
La France est le plus grand consommateur
de requins menacés d’extinction en Europe
En 2005, la France détenait la deuxième place (après l’Espagne) sur la liste des Etats membres de
l’Union européenne pour les captures d’élasmobranches (requins et raies). Cette année, les navires
français, qui pêchent en priorité en Atlantique Nord-Est, ont déclaré avoir pêché 21 342 tonnes (t) de
requins et de raies : soit 11 365 t de requins et 9 978 t de raies. La France est le pays qui pêche le plus
de raies en Europe.
Parmi les prises françaises de requins figurent principalement des espèces comme la roussette (5 819 t,
soit 51% des prises de requins), l’émissole lisse (2 361 t, soit 21% des prises de requins) et l’aiguillat (1
098 t, soit 10% des prises de requins). Les navires français ont pêché 276 t de requin taupe commun et
290 t de requin hâ ainsi que 816 t (8% des prises de requins) de différentes espèces de requins de
profondeur, y compris du pailona commun et du requin chagrin de l’Atlantique, qu’on appelle aussi
« siki ».
L’aiguillat et le requin-taupe commun sont considérés comme
en danger critique d’extinction par l’UICN (Union mondiale pour
la nature) alors que le requin-chagrin de l’Atlantique et le pailona
commun sont considérés comme en danger. Deux espèces
d’émissoles de Méditerranée sont pressenties pour figurer
dans la catégorie menacée. Plusieurs raies européennes sont
également considérées comme vulnérables par les experts de l’UICN
Les scientifiques du Conseil International pour l’Exploitation de la Mer (CIEM) ont recommandé l’arrêt des
pêcheries d’aiguillat, de requin taupe et de siki pour éviter leur extinction. Parmi ces espèces, seules les
pêches d’aiguillats et de sikis sont réglementées en Europe, et les quotas de pêche outrepassent les avis
des scientifiques.
En juin 2007, l’Union européenne a tenté d’obtenir un accord afin de limiter le commerce international
d’aiguillat et de requin-taupe au sein de la CITES – Convention on International Trade in Endangered
Species – mais aucune des deux propositions n’a abouti.
En 2006, la France a importé un total de 3 364 t de requin et de produits du requin. La France est la
troisième nation la plus importatrice de requin et de produits du requin dans l’Union européenne, derrière
l’Espagne (16 220t) et l’Italie (12 757 t).
Actuellement, l’espèce la plus importée en France est l’aiguillat, qui représente 57% des importations
françaises de requin. D’autres espèces, principalement du requin peau bleue, comptent pour 38% des
importations françaises. La roussette complète les 5% restants.
L’aiguillat est généralement importé
congelé. La moitié des importations
provient des pays de l’Union
européenne, principalement
d’Espagne et de Belgique. Le
Canada et les USA sont les
principaux fournisseurs d’aiguillat
hors Europe ; la Nouvelle-Zélande, le
Chili et l’Argentine y contribuant dans
une moindre mesure.
Des quantités substantielles de requins
congelés, principalement du requin peau
bleue, sont importées principalement
d’Espagne, du Royaume-Uni et du Portugal,
ainsi que de pays lointains comme le Sri
Lanka, le Brésil et l’Argentine. De plus petites
quantités proviennent d’Equateur, du
Surinam, d’Oman et du Venezuela.
Au début des années 1990, alors que les prises d’aiguillat baissaient à cause du déclin de sa population
dans l’Atlantique Nord-Est, la France continuait de consommer le plus d’aiguillat en Europe, en important
en moyenne 5000 t par an.
Vers la fin des années 1980, les navires de pêche français ont commencé à cibler d’autres espèces et
d’employer d’autres techniques de pêche. Alors que déclinaient les populations de poissons de fond
pêchés traditionnellement, comme la morue, de nombreux pêcheurs se mirent à pêcher plus profond des
espèces comme le grenadier et les requins de profondeur.
Actuellement, les requins que l’on trouve le plus communément chez les poissonniers et dans les
supermarchés sont la petite roussette ou l’émissole. On y retrouve aussi fréquemment du pailona
commun et du requin chagrin de l’Atlantique.
La chair pelée de petite roussette est aussi fréquemment vendue sous le nom de « saumonette » (en
référence au saumon) à cause de la couleur rose pâle de sa chair. L’aiguillat est commercialisé sous le
nom de « saumonette siki », tout comme les requins de profondeur.
Requin de profondeur vendu comme “requin siki"
chez un poissonnier, 2007
Filets d’aiguillat (sur des ailes de raies), vendus
en tant que "saumonette aiguillat" dans un
supermarché français, 2007
Les principaux ports de débarquement de requins sont Le Guilvinec, Boulogne-sur-Mer, Cherbourg et
Caen. La chair de requin y est fréquemment vendue chez les poissonniers, dans les supermarchés et les
hypermarchés. Son prix relativement bas et l’absence d’arête en font un plat apprécié dans la restauration
collective comme les écoles, les cafeterias et les hôpitaux.
Petites roussettes vendues comme telles
dans un supermarché français, 2007
Steak de requin taupe dans un supermarché français, 2007
Perspectives
En tant que principal pays consommateur de produits du requin, la France doit prendre la responsabilité
de mener et de promouvoir une politique de conservation des populations menacées de requins et de
raies en Europe.
En déployant des mesures de conservation des requins et en demandant à la Commission européenne
d’élaborer un Plan d’Action Européen pour les requins, la France peut contribuer à ce que les requins
bénéficient de toute l’attention nécessaire à leur conservation réelle et à la durabilité de leurs pêcheries.
www.sharkalliance.org