[mhn - 56] tb/reg/pages 07/12/12

Transcription

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PORTRAIT
Photo Philippe Dobrowolskaa
À 32 ans, la petite
« Lola » chantée par
Renaud se berce encore
d’enfance et d’illusions.
Auteur et illustratrice
d’ouvrages jeune public,
la fille de Renaud Séchan
est l’une des invitées de
marque du salon
morlaisien « La Baie des
livres », ce week-end. Sur
les terres natales de son
mari chanteur,
Renan Luce…
Vendredi 7 décembre 2012 Le Télégramme
Lolita Séchan. Pastels gagnants
REPÈRES
9 août 1980. Naissance à Paris. Fille
de Renaud et Dominique Séchan,
filleule de Coluche.
Septembre 1983. Inspire l’album
« Morgane de toi » et figure, avec son
père, en couverture.
1983-2012 : quinze chansons sur six
albums de Renaud évoquent Lolita
enfant et adolescente (« Lolito-Lolita »,
« Mistral gagnant », « Marchand de
cailloux »…).
31 juillet 2009. Épouse le chanteur
morlaisien Renan Luce, à Paris.
2010. Publie « Todo Loco » (avec
Emmanuel Grard) et « Marshmalone »
(Les livres Hélium).
Rendez-vous
Lolita Séchan sera en dédicace, sur le
premier salon du livre jeunesse,
« La Baie des livres », à
Saint-Martin-des-Champs (29). De 10 h
à 18 h, aujourd’hui et demain, au
Roudour. Entrée libre.
Un papa chanteur (Renaud) qu’on ne présente plus. Un mari lui aussi auteur-compositeur-interprète… La musique vous entoure,
Lolita, mais ne vous gagne pas ?
Non. J’ai essayé le piano, le violon, l’accordéon,
le saxo et même la guitare avec Renan… J’ai
fait aussi des petits boulots sur des tournages,
après des études de cinéma. Mais mon truc à
moi, c’est vraiment la bande dessinée. Je n’ai
pas choisi la même voie que mon père, c’est
sûr ! Cela dit, je ne remercierai jamais assez
mes deux parents de m’avoir lu autant de livres
et de m’avoir donné tout cet imaginaire qui
nourrit, aujourd’hui, mon travail. Même si
niveau BD, on n’est pas vraiment axés sur les
mêmes auteurs, mon père et moi. Lui a toujours
été fan d’Hergé, d’Uderzo, de Spirou et des Belges. Moi, j’ai davantage bifurqué vers les BD
américaines (Daniel Clowes, Art Spiegelman,
Charles Burns) et vers les mangas (un coup de
cœur pour le Hongkongais Hok Tak Yeung), auxquels il est allergique !
Vous avez sorti trois livres dédiés au jeune
public, en tant qu’auteur et aussi illustratrice. Entre l’écriture et le dessin, votre cœur
balance ?
J’adore surtout dessiner, vraiment. L’état dans
lequel cela me plonge me ravit complètement !
On peut écouter de la musique, papoter,
rêver… L’important, c’est d’avoir un lieu à soi
pour travailler. Et j’ai cette chance-là depuis
deux ans, puisque j’ai un atelier à moi à Paris,
avec plein d’autres dessinateurs autour (dont
Roger Unter ou la très en vogue Pénélope
Bagieu, NDLR). Ça me motive vraiment, j’ai l’impression d’aller au bureau… J’adore aussi la BD
pour ceux qui la font : c’est un petit milieu,
underground, presque anarchiste, qui n’a rien à
voir avec celui de la musique ou du cinéma.
Nous, on fait un peu ça dans notre cave, on a
des tas d’inspirations différentes, c’est un genre
qui évolue beaucoup et qui offre de nombreuses
possibilités.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Je planche sur une bande dessinée plus classique, moins « adulescente », de 300 pages. Ce
sera un roman graphique pour adultes, qui
raconte, sur dix ans, l’histoire croisée d’une jeune Parisienne et d’une petite fille de la communauté des Hmongs, au Vietnam. C’est un peu
mon histoire et celle de ma rencontre avec ce
pays, tout comme Marshmalone racontait ma
vie et la naissance de mon demi-frère Malone
(fils de Renaud et Romane Serda, NDLR). Ce nouveau projet reste intime car j’ai besoin d’être
concernée par mon sujet. Mais il est plus adulte,
plus politisé et je tends, dirons-nous, un peu
moins le bâton pour me faire battre. J’ai dessiné
Rennes. Quand l’opéra s’invite aux Trans Musicales
Pour la première fois depuis 1988,
les 34es Trans Musicales de Rennes se
frottent à l’univers feutré de l’opéra, à
travers une création du compositeur
Olivier Mellano (ci-contre). L’œuvre
proposée se compose de trois versions qui
seront jouées à l’Opéra de Rennes, à
partir de ce soir et jusqu’à dimanche : une
version symphonique avec 47 musiciens et
la soprano Valérie Gabail, une version
électrique avec douze guitaristes et le
chanteur rock Simon Huw Jones et une
version electro/hip hop, avec trois
rappeurs : Black Sifichi, MC Dälek et Arm.
« Je trouve que c’est toujours une bonne
chose quand on décloisonne. C’est
peut-être la première fois que certains,
plus habitués aux concerts rock, vont aller
à l’opéra », souligne Olivier Mellano. En
attendant, dès ce matin, sur
www.letelegramme.com, il est possible de
découvrir un reportage sur l’ambiance en
ville et dans les bars. (Photo AFP)
une centaine de pages dans mon coin mais il
me faut encore du temps. Je ne suis pas
une rapide…
Est-ce que la petite Lolita, aujourd’hui
maman, dit, elle aussi, « Adieu l’enfance » ?
Je croyais qu’avoir un enfant allait peut-être me
rendre adulte et sérieuse. Mais en fait, non !
Quand je m’occupe de ma fille, que je lui fais la
cuisine, je me revois avec mes parents, j’ai l’impression d’être en train de jouer. Quand je pense à la maison que l’on a achetée avec Renan,
près de Morlaix, je me dis : ouahhh ! Une résidence secondaire, comme les grands ! Je reste
gamine mais après tout, tant mieux. Quand on
fait un métier artistique, on a finalement peu de
raisons de devenir des adultes trop sérieux.
À part les chansons, quel est le plus beau
cadeau que votre père ait pu vous faire ?
Sa fantaisie, son envie de voyager, de tout
découvrir par lui-même. C’est un autodidacte
revendiqué : la musique, la peinture, la sculpture, il a tout tenté avec les moyens du bord… Je
n’ai jamais pris, moi non plus, de cours de dessin. Il m’a peut-être transmis la naïveté de croire
qu’on peut faire quelque chose de bien, même
quand on ne s’appelle pas Picasso ou Léonard
de Vinci.
PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHIE PRÉVOST
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Loisirs
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