Livre Nadjaf.indb - strategicsinternational.com

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Haîdar Abdul-Razzaq KAMOONA
Professeur d’Architecture et de planification urbaine de la ville - Université
de Bagdad.
LE PATRIMOINE HISTORIQUE ET ARCHITECTURAL
DE LA VILLE DE NADJAF
La ville de Nadjaf est l’une de ces villes privilégiées de renfermer de nombreux monuments saints et de lieux historiques et archéologiques. Le mausolée de l’Imam Ali, salut soit sur lui, est le plus important de ces lieux.
C’est pourquoi, nous lui avons consacré une plus large place particulière
en rapport à son statut et à sa sainteté. De très nombreuses personnes viennent visiter le tombeau du Commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib.
Ces dernières années leur nombre dépasse les millions dans certaines visites
spéciales. Cela est la preuve tangible de la place particulière dont jouit cette
personne chez les musulmans, et de la présence spirituelle qu’elle dégage. Les
habitants de Nadjaf et ses visiteurs disent que la « grande spiritualité du visité,
son excellente personnalité et ses attributs divin ressourcent les âmes spirituelles
des visiteurs et leur procurent ce qui les apaisent après perturbation, les rendent
heureux après tristesse, optimistes après désespoir, et les rayonnent après morosité». Même que cette réanimation spirituelle s’obtient à la seule imagination
de la personnalité du visité et de ses excellentes qualités en tournant mentalement autour de son parcours spirituel sans la spécificité de l’endroit…
Nadjaf Al-Ashraf est une ville historique et sacrée, et un centre scientifique et religieux antique. C’est une ville bâtie autour du mausolée de
l’Imam Ali, paix soit sur lui, à Dahir Kufa lors de sa découverte à la fin du
deuxième siècle de l’Hégire et dont elle titre sa fierté et son statut. Cette ville
est aujourd’hui, l’une des plus grandes et des plus anciennes villes irakiennes
à caractère sacré et à plusieurs dimensions spatio-temporelles, économique
et politique. Les monuments et le patrimoine de la ville font d’elle une sorte
de registre pour les événements du passé : c’est le lieu où se trouvent les
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restes du Prophète Adam, paix soit sur lui, la terre de naissance des proches
du prophète et le refuge des messagers. C’est aussi la terre du déluge où a accosté l’Arche de Noé, paix soit sur lui, et la demeure du prophète Abraham
paix soit sur lui.
Les événements ont ainsi continué à écrire l’Histoire honorable des partisans de Dieu jusqu’au jour où cette ville s’honore par l’inhumation du
saint corps du plus grand des tuteurs, l’imam, le commandeur des croyants
Ali Ibn Abi Talib. Nadjaf connaît aujourd’hui, des travaux urbains de rénovation connus sous plusieurs noms, tels que le renouvellement urbain,
l’expansion, le développement, etc.
La forte nécessité de l’expansion dans des espaces urbains et architecturaux vise à mieux accueillir le nombre croissant de visiteurs d’une part et à
assurer leurs services d’une autre part. De nombreux projets de développement et de changement émergent à Nadjaf. Parmi ces projets : la construction des rues, l’amélioration de la circulation entre le mausolée et son tissu,
ainsi que les travaux de décoration des murs extérieurs du mausolée, qui se
sont reconstruits plus tard, et qui n’épousent pas l’architecture de configuration du mausolée.
PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE
La ville sainte de Nadjaf Al-Ashraf caractérisée par son histoire et par
le tombeau de l’Imam de la piété Ali, paix soit sur lui, qu’elle abrite, par la
grâce duquel elle devient l’une des villes traditionnelles arabo-musulmanes
les plus illustres. Aujourd’hui, celle-ci suscite une attention particulière pour
qu’elle puisse récupérer son identité pure arabe d’antan.
BUT DE LA RECHERCHE
Illustrer les paramètres d’urbanisation et de conception de la ville de
Nadjaf Al-Ashraf afin de mobiliser les ressources inhérentes à l’héritage
architectural de la conception de la ville, et à sa reconstruction en ville
moderne. En effet, Nadjaf a perdu beaucoup d’aspects architecturaux qui
reflétaient les concepts islamiques.
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La Géopolitique de Nadjaf
DESCRIPTION DE LA VILLE DE NADJAF
1. Ses appellations, son émergence, al-Nadjaf
Nadjaf est un mot d’origine arabe qui signifie selon Ibn Farés, « Un endroit rectangulaire élevé que l’eau ne peut submergerr ». Le pluriel arabe de ce
mot est Nidjaf,
f ce qui signifie les cœurs des abysses de la Terre. Une flèche,
ou une grotte qu’on décrit de « manjouf » c’est une flèche ou une grotte
large1. Al-Jawhari donne la même définition du mot Nadjaf, c’est selon lui
« un lieu rectangulaire et plat »…Al-Zamkhachari dans son ouvrage sur « les
bases de la rhétorique » emploie le mot Nadjaf : « Au centre du Ouedi (de
la vallée) une nadjfa, une sorte d’endroit triangulaire comme un mur que les
eaux ne peuvent submerger »2. Les arabes utilisaient le mot Nadjaf dans le
sens d’« une terre ronde et haute dont le pluriel est nijaf »3. Les linguistes et les
historiens s’accordent à dire que Nadjaf signifie le terrain élevé semblable à
une digue qui repousse l’eau de ce qu’elle abrite, ou qui empêche les crues
des cours d’eau de submerger les maisons de Kufa et ses cimetières. Cette
élévation représente la tête d’un triangle dont les bases sont constituées par
les villes de Kufa et de Hira4. Ces deux dernières forment ce qu’on appelle
Al-Dhahr (littéralement le dos), ce qui signifie : les parties élevées de la
terre des deux villes5. Plusieurs noms ont été donnés à Nadjaf, parmi lesquels : Al-Rabwaa (la colline), Al-Judi, Oued Al-Salem (la Vallée de la Paix),
Al-Tawrr (la phase), Al-Mashad, Banqia, Al-Bareq, (l’éblouissant) en raison
de la brillance de ses sables ou encore Al-Ghari ou Al-Ghariyan. Cette dernière appellation signifie en langue arabe le protégé de tout6.
L’appellation de la vile de « Nadjaf » a été reliée par certains à la présence
d’une mer (la mer Ni) près de Nadjaf. Quand cette mer a tari on a dit :
« Ni-jaf », sachant que jaff en arabe signifie sec, ce qui donne « mer sèche »7.
Parmi les autres noms de la ville de Nadjaf Al-Ashraf, même s’ils sont moins
connus que (Nadjaf ), et bien que certains soient courants, on cite : Al-Tawr
(la phase), Al-Dahr, ou également « Al-Adari, qui est un endroit connu à
Dhahr Kufa s’étendant de Hira à Bareq, situé dans le désert entre Nadjaf
et Karbala»8. D’autres appellations de la ville : Al-Judi, Al-Rabwaa (ce qui est
surélevé de la terre), et Al-Ghari. Cette dernière appellation signifie la belle
bâtisse à la bonne architecture : en fait, ils étaient au nombre de deux Gharis
à l’actuelle Nadjaf, mais on en a démoli un et laissé l’autre. C’est peut-être
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ce qui est à l’origine de cette dernière appellation de Nadjaf. Ce qui soutient
cette thèse et lui apporte un témoignage, c’est le passage d’un vieux poète
Al-Chibani aux cotés d’Al-Ghariyayn, et lorsque celui-ci aperçut l’une de
ces belles constructions hautes démolies, et dont il n’en reste aucune trace,
il se mit à réciter des verres où il parle de ces deux bâtisses jadis si fortes,
mais par la force des choses, par le temps qui s’écoule ainsi que par la fatalité
qui fait que toute chose ait une fin, l’une de ces deux constructions a tout
de même fini par être démolie8. Al-Ghari qui est en arabe le singulier du
mot Al-Ghariyan, a été cité aussi dans la poésie de certains poètes tels que
Sofiane Ibn Moussab Al-Abdi, décédé vers l’année 120 ou 128 de l’hégire.
Ce mot a été utilisé aussi au singulier dans la poésie du Charif Al-Radi,
décédé en l’an 406 A.H. Parmi les autres appellations attribuées à Nadjaf,
on retrouve également Al-Machhad : ce qui signifie le regroupement de la
création. Ce nom a été cité dans le poème de l’écrivain et poète Al-Abassi
Abou Ishäq Al-Sabi dans lequel ce dernier louait les louanges d’Al- Dawla
(gouverneur de l’État) décédé en 372 A.H, lors de sa visite au mausolée de
l’Imam Ali, paix soit sur lui, à Nadjaf. Oued Al-Salem est l’une de ces autres
appellations qu’on retrouve dans les diverses documentations (littéralement
la vallée de la paix). C’est un nom donné à la base, au grand cimetière de
Nadjaf, comme une appellation du tout, par rapport à l’une de ses parties
(le cimetière). On dit que le corps et l’âme des personnes enterrées sont
bénis de paix et de sérénité par la terre de cette vallée de la paix. Il existe de
nombreux récits sur les avantages de l’inhumation dans le sol de cette région
sainte, en plus du fait qu’elle offre une dernière demeure à proximité de
l’Imam Ali qui a honoré à jamais ce sol. Dans la Sunna, on a rapporté que
l’Imam Ali, paix soit sur lui, qui a regardé vers Dhahr Al-Kufa c’est-à-dire
vers Nadjaf, et a prié dieu qu’on l’enterre dans cette terre si belle et si pure9.
Parmi les autres noms de Nadjaf, Banqia : qui est le nom d’une région
de Kufa, achetée de ses propriétaires par le prophète Ibrahim (Abraham),
paix soit sur lui, qui voulait que tout ce qui est sur cette terre entre en
sa possession10. Il a été rapporté sur Yaqout Al-Hamoudi dans « le
Dictionnaire des pays »
s que Banqia s’étend sur la terre de Nadjaf sans Kufa11
Le Cheikh Djaâfar Mahbouba soutient aussi cette dernière définition du
mot qui est, selon lui « est un nom général, excepté la région de Kufa et ses environs», s’appuyant sur ce qui est cité dans les nouvelles du Khalil Al-Rahman,
paix soit sur lui. Car celui-ci (Abraham), paix soit sur lui, « sortit de Babylone
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accompagné de son neveu Loth, et se rendit un jour à Banqia ». À l’époque, cette
région était le théâtre de fréquents tremblements de terre. Mais durant tout
le séjour du Prophète Ibrahim, cette contrée connut une heureuse accalmie.
Une nuit, le Prophète Ibrahim et son neveu, quittèrent ces terres pour un
village voisin et après leur départ, de fortes secousses sismiques reprirent de
plus bel. Le Cheikh chez qui Ibrahim séjourna dit à ses concitoyens que les
tremblements ne se sont arrêtés que lorsqu’un cheikh qui faisait beaucoup
de prières séjourna chez eux (en faisant référence au prophète Ibrahim). Les
habitants de la cité partirent retrouver Ibrahim et insistèrent fortement pour
que le Prophète habite désormais en permanence à Banqia : « À qui sont ces
terres (en faisant référence à Nadjaf ) ?? » demanda Ibrahim, paix soit sur lui.
« Elles nous appartiennentt » répondirent les habitants.
« Voudriez vous me les vendre ?? » demanda Ibrahim. « Elles vous appartiennent désormais !, Par dieu, elles ne se prêteraient ni aux cultures ni à l’élevage »
rétorquèrent-ils. Ibrahim leur dit qu’il acceptait leur offre sous réserve que les
habitants acceptaient de lui vendre ces terres qu’il ne voudrait que s’il les achetait
car il détestait les prendre sans prix. Il leur a ainsi payé sa contre partie en moutons qu’il avait avec lui ».
Parmi les autres noms donnés aussi à Nadjaf Al Lissan (la langue), c’est à
dire, la langue de la terre. Dahr Al Koufa, était ainsi connu sous ce nom là12.
Malgré le fait que les noms de : Ouedi Al-Salem, Banqia, Al-Lissan, Al-Ghari,
Al-Ghariyan, ou encore Al-Dhahrr aient été utilisés, l’appellation « Nadjaf » demeure la plus courante chez les habitants de la ville et les proches du Prophète,
paix soit sur eux. Ce nom est aussi le plus utilisé chez les écrivains et historiens, et chez les gens en général, en particulier dans les dernières époques.
Les différents noms de la ville de Nadjaf ne sont autres que l’expression
vivante de la place importante de cette ville pour les Arabes et les musulmans. Par leurs écrits, ces derniers ont essayé d’exprimer ce que représente
Nadjaf à leurs yeux et ce que cette ville procure à leurs âmes. Parfois ils
exprimaient cela en prose, d’autres fois en poésie. Et Nadjaf est l’appellation la plus commune chez les Arabes. Il est connu historiquement que
la région dans la période préislamique était le parc des rois de Hira, « les
Lakhmides ». C’était un endroit rempli de monastères chrétiens gérés par
des prêtres et des moines. Parmi ces monastères : celui d’Ibn Mazûk, de Mart
Mariam ou encore le monastère de Hanna. Ces lieux de culte étaient restés
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en l’état après la venue de l’Islam, et même après la rénovation de Kufa en
l’an 17 A.H. On raconte que Nadjaf était fréquentée par les poètes de Kufa
pour leur amusement et leur plaisir….
Dans l’ère islamique cette ville a connu d’importants événements historiques13. En l’an 12 A.H Khalid Bin Al-Walid se rendit à Nadjaf après la
conquête d’Al-Yamama, dans le but de conquérir Hira. Ses habitants se sont
réfugiés au palais blanc. Et c’est là que s’est produite la bataille Al-Bouib.
En l’an 14 A.H Nadjaf était un champ de bataille des musulmans et des
Perses. C’est dans la région de Banqia, qu’on a eu le premier tribut ((Jiziya)
de l’Islam venant des Perses. Par ailleurs, sa nature, son climat tempéré, la
beauté de ses vallées, l’abondance de la pêche dans ses eaux, ainsi que sa vue
donnant sur la mer…tout cela est resté en place jusqu’à l’époque du calife
Al-Watheq et les débuts des habitations. Cela est bien clair dans un poème
d’Ishaq Ibn Ibrahim Al-Mousli décédé en 235 A.H, qui lors d’une sortie de
promenade et de pêche dans la région décrit l’air pur et la terre parfumée de
Nadjaf dans l’un de ses poèmes 14.
2. Nadjaf, l’ancien sanatorium
Nadjaf était dans le passé et reste encore aujourd’hui, une ville au doux
climat, à la terre et à l’air pur, apportant guérison aux corps souffrants, et
sauvant des maladies rares. Ishaq Ibn Ibrahim Al-Mousli et tant d’autres
n’ont pas manqué de l’écrire et le répéter dans leurs œuvres. « Un homme
fuit la peste à Nadjaf, à l’époque de Chourayh. Celui-ci lui écrit : la fuite
ne saurait retarder le destin, ni apporter plus de richesses, et une situation ne
saurait rapprocher le destin, ni amoindrir les richesses, mais Nadjaf est presque
magique ». Avait dit Al-Djâhid15 Cela était surprenant de l’entendre de la
part de Choureyh (que dieu ait son âme). Si ont suivait ses propos à la
lettre nul malade n’est guéri, nulle médication ni nul médecin n’est utile.
Il n’existerait pas de meilleur logement ni de plus saine nourriture. Pour
la clarté de l’eau, de l’air de la terre de Nadjaf, Al-Manathéra ont construit
leur fameux palais « Al-Khurnaq » près de cette ville. Ce palais fut édifié à
la région connu sous le nom de Dahr Hira. Il existe de différentes versions
quant à ses constructeurs, selon Haitham Ibn Aday : celui qui a ordonné la
construction d’Al-Khurnaq, c’est Nuêman Ibn Imroû Al-Qays Ibn Âmrou
Ibn Adi Ibn Nasr Ibn Al-Harith Ibin Lakhm… Resté roi du trône pendant
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quatre-vingts ans, et a passé 60 ans à faire construire Al-Khawranaq, en
soixante ans par un romain « Sinimar ». Nuêman avait conquis le Levant
(Al-Cham) à plusieurs reprises, et a été l’un des rois les plus tristes. Un
jour, tandis qu’il était assis dans son siège à Al-Khurndûk il regardait vers
Nadjaf et ses parcs, ses palmiers, ses jardins et ses rivières vers l’ouest, et sur
l’Euphrate vers l’est, et le Khurnaq face à l’Euphrate… il a été si charmé par
cette vue, pleine de verdure, de lumière et de rivières, qu’il dit à son ministre :
« as-tu jamais vu une si beau paysage ? « Non, par Allah, ô roi, je n’ai jamais
vu de pareil scène si elle durait ! » Lui répondit celui-ci. « Qu’est ce qui dure ? »
rétorqua le roi. « Ce qui est chez Allah dans l’au-delà » répondit le ministre.
« Comment l’atteindre ? » demanda Nuêman. « En abandonnant ce bas monde,
et en adorant Dieu » répondit le ministre. On raconta que c’est ainsi que le
roi quitta son royaume et sa propriété pendant la nuit, vêtit d’habits simples
et est sorti fuyant en cachette sans en avertit personne. Les gens ne savaient
ce qu’il est advenu de lui. On a découvert par la suite qu’il avait abandonné
le trône et avait rejoint les montagnes sans qu’on l’ait revu après cela. On
raconte aussi que son ministre partit avec lui. Adi Ibn Zaïd nous narre
l’histoire de ce roi dans ses poèmes et nous explique comment ce vaillant
avait abandonné l’aisance et la superficialité de la vie, pour la méditation et
l’adoration du créateur.
3. Localisation et limites de la ville de Nadjaf
La ville de Nadjaf est située sur le bord du plateau du désert de l’ouest
de l’Irak, à une distance de 160 km dans le sud ouest de Bagdad, sur une
longitude de 44 degrés, et 19 minutes, et sur une latitude de 31 degrés et
59 minutes. Nadjaf est à une altitude de 70 mètres du niveau de la mer. Elle
est délimitée de l’ouest par la dépression de Nadjaf reliée à la région d’AlChanka et aux frontières saoudiennes. Au sud et au sud ouest de Nadjaf on
retrouve les villes de Hira et d’Abi Sakhr à une distance de 18 km. De l’est
on retrouve Kufa. Sa mosquée (son centre) est à une distance de 10 km. Il est
délimité du nord par la région Hidariya (Khan Al-Hamad) sur une distance
de 30 km. La population de la province de Nadjaf, selon les statistique des
Ministères de la Planification et du Commerce pour l’année 2003, atteint
environs 946 251 habitants, mais on pense qu’elle a dépassé le seuil du
1 million d’habitants. Ils sont géographiquement répandus entre la latitude
(29 50-32 21) au nord et la longitude (42 50-44 44) vers l’est (34) 15.
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La superficie de la province de Nadjaf atteint 28 824 km2, et sa population est concentrée dans la partie nord de la province, notamment dans
le centre de Nadjaf. Ses trois grandes villes à l’histoire remplie sont Kufa,
Hira et Nadjaf Al-Ashraf… La terre de Nadjaf, composée de dix couches
de différentes épaisseurs s’appuie sur un haut plateau dont le point le plus
culminant atteint 176 mètres au dessus du niveau de la mer, et à environ
40 mètres au dessus du niveau de l’Euphrate, qui se situe au sein de la ville
voisine de Kufa. Le niveau général de hauteur de ce plateau vers ses bords
ouest varie entre (100-120 mètres)16. Aujourd’hui, son emplacement peut
être défini entre les latitudes de 31,30 à 32,10 au nord et les longitudes de
43,30 à 44,30 à l’est. La superficie totale de ce plateau est de 6,760 km² environ. La superficie de la dépression de la mer de Nadjaf, est de 364 km². La
mer de Nadjaf a changé de taille, et a rétréci, et un grand nombre de sites
archéologiques se trouve aujourd’hui, sous la ville de Nadjaf.
Les frontières administratives de Nadjaf en tant que province sont comme
suit : à l’ouest et au nord-ouest, l’Arabie Saoudite et la province d’Al-Anbar.
Au nord-est la province de Karbala, et entre l’Est et le Sud-est les provinces
de Babil et Qadisiyah. Cette ville se compose de trois districts et sept cantons, et sa superficie est de 494/27 km²… mais cela concerne moins notre
sujet basé sur le thème de l’Histoire de la ville.
Ses noms et son édification : Nadjaf est connu sous plusieurs noms tirés
de son site géographique et de sa réalité ; Le nom même de Nadjaf, chez les
spécialistes en langue arabe signifie la colline et le lieu rectangulaire que les
eaux ne peuvent submerger. On dit « Nadjaf à Dhahr Kufa est tel une digue
empêchant l’eau des crues d’inonder les maisons de Kufa et ses cimetières ».
Il ya eu d’autres récits émanant de l’extérieur et l’intérieur dont l’authenticité n’est pas vérifiée, mais leur contenu est relativement cohérent quant à
la sainteté de ce lieu et sa place par le passé. Historiquement, dans la période
préislamique, cette région était le parc des rois de Hira les Lakhmides. Il y
avait, par ailleurs pleins de monastères chrétiens gérés par des prêtres et des
moines, dont le monastère Ibn Mazouk, le monastère de Mart Maryam et
celui de Hanna. Ces monastères existaient dans la période islamique, même
après la modernisation de Kufa en l’an 17 A.H. On raconte que la ville
était fréquentée par certains satyres et poètes de Kufa pour leur détente et
plaisir…
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À la venue de l’Islam, la région a connu d’importants événements historiques : en l’an 12 A.H Khalid Ibn Walid se rendit à Nadjaf après la conquête
d’Al-Yamamah, afin de conquérir Hira dont les habitants se sont réfugiés au
palais Blanc. C’est là qu’on eu lieu les événements d’Al-Bouïb.
En l’an 14 A.H Nadjaf était un champ de bataille où les perses et les musulmans s’échangeaient les attaques. C’est dans la région de Banqia, qu’on
a eu le premier tribut ((Jiziya) de l’Islam venant des Perses17. Par ailleurs,
sa nature, son climat tempéré, la beauté de ses vallées, l’abondance de la
pêche dans ses eaux, ainsi que sa vue donnant sur la mer…tout cela est
resté en place jusqu’à l’époque du calife Al-Wathik et les débuts des habitations. Cela apparait clairement dans les descriptions des poèmes d’Ishäq Ibn
Ibrahim Al-Mousli décédé en 235 A.H, déjà mentionné dans cette étude.
4. Édification de la ville de Nadjaf et ses raisons
Le commandeur des croyants l’Imam Ali, paix soit sur lui, descendit à
Kufa après la guerre Al-Jamal, et la prit pour capitale de son règne en l’an
36 A.H, pour des raisons politiques et militaires liées à son emplacement
important au sein du monde musulman. Dhahr Al-Koufa (Al-Th
(
awiya) est
devenu le cimetière des musulmans à Kufa, dont un grand nombre de compagnons et disciples sont enterrés en son sein. Le premier compagnon à être
enterré à Nadjaf est Al-Djalil Khabab Ben Al-Ërth que l’Imam Ali, paix soit
sur lui, à béni en l’an 37 A.H. En l’an 40 A.H l’Imam, Ali paix soit sur lui,
fut martyrisé dans son mihrabb (sanctuaire) à la mosquée de Kufa, dans la
nuit du 19 Ramadan.
Localisation de la sainte tombe : trois jours avant sa mort, l’imam Ali
demanda à ce qu’il soit enterré dans un tombeau qu’il avait préparé. Il avait
en plus, acheté tout ce qui y avait autour de lui, à Dhahr Kufa. Cet emplacement est située après Al-Thawiya en venant du coté de Koufa, derrière
Al-Qaîm, près de Nadjaff18 à gauche d’Al-Ghari, et à droite de Hira entre
Al-Dakawat Al-Bëid, près des tombes de Hüd et Saleh, paix soit sur eux, et
celles d’Adam et de Noé, paix soit sur eux.
Ali, paix soit sur lui, fut enterré dans la nuit, de crainte de voir sa
tombe profanée par les mains des Kharijites et des Omeyyades. Ce sont les
imams Al-Hassan et Al-Hossein et leur frère Mohammed Al-Hanafi, qui
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l’ont enterré accompagné par Abdullah Ibn Jaâfar, et d’un groupe parmi les
plus fidèle des chiites. Toutes les personnes présentes, ce jour là, on été les
témoins de la dignité exceptionnelle de la tombe liée à l’imam et à sa place.
Les archéologues et les chercheurs géologues s’accordent à dire que l’âge
de la ville de Nadjaf et de la zone environnante s’étends du Pléistocène moyen
à l’âge de pierre, ce qui est estimé à plus d’un million d’années. La ville est
construite sur un plateau de grès de sable de couleur rougeâtre19. Dans une
importante étude du géologue irakien Jaâfar Al-Sakini20, le cours de l’actuel
Euphrate est relativement récent, et il affirme que le cours de l’Euphrate a
relativement changé, en se basant sur une étude menée par « Vote » en l’an
1957, où nous est donnée une description du cours d’un fleuve dont il n’a
pas mentionné le nom, et qui était situé à l’ouest du cours actuel de l’Euphrate, entre Ramadi et Nadjaf, « Il ya un courant d’un ancien et important
fleuve qui reliait le lac Al-Hibania à la mer de Nadjaf et du cours de l’actuel
Euphrate, près de Nadjaf, à travers la mer de Nadjaf, et la falaise Tar Al-Sayed
ainsi que la dépression Abou Dabs » nous dit-il21.
William Wilcox avait démontré dans sa carte « les fleuves du haut jardin
d’Éden » qu’il ya eu un ancien ruisseau partant d’Al-Ramadi jusqu’à Kufa,
qui passait par ce qui ressemble à des lacs. Cet ancien ruisseau fut baptisé
« fleuve Pishôn ».
La Société irakienne des explorations pétrolières a effectué une étude
par satellite des zones de Nadjaf, Karbala et Ramadi. Cette étude a démontré que le cours de la mer de Nadjaf, formait une langue (lissan) de
couleur sombre qui s’étendait en direction du nord-ouest vers la falaise
Tar Al-Sayed à une distance avoisinant 25 km. Cette langue, constitue à son tour, un prolongement naturel de la plaine alluviale formée
par les dépôts du Tigre et de l’Euphrate. On peut déduire que dans les
temps immémoriaux, l’Euphrate coulait vers la faille Hit, la dépression
Razzaza, la falaise Tar Al-Sayed et la mer de Nadjaf, au sud de Nadjaff22
« Nadjaf en vertu de son emplacement sur la lisière du désert, et la particularité
de sa place religieuse et sociale, se situe sur la route de nombreux convois qui
venaient de l’ouest à travers Alep. Cette cité attirait beaucoup de voyageurs, qui
s’y arrêtaient pour un moment. Il ressort de ce qui est marqué dans le les écrits
d’un certain nombre d’explorateurs européens de cette époque, que les caravanes,
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qui circulaient entre Alep et Ispahan étaient en mesure d’emprunter cinq autres
routes connues, mis à part les deux chemins qui passaient par l’Anatolie et qui
reliaient entre Istanbul (ou Izmir) et Ispahan. La première de ces routes commence à Alep, se situe à gauche en allant vers le nord-est, et passe par Diyarbakir
et Tabriz. La seconde voie passe d’Alep vers l’Est à proximité de la Mésopotamie,
en passant par Mossoul puis Hamadan. La troisième voie penche plus vers le
sud, et traverse une petite steppe avant de passer par Ânah, Nadjaf Bagdad et
Bassora. La quatrième route est située à la droite en allant vers le sud-est, passant par Nadjaf et Bagdad. Il y avait une autre route traversant le long du
grand désert vers Bassora. Les caravanes qui l’empruntaient passaient parfois par
Nadjaf. Mais cette route ne s’empruntait qu’une seule fois dans l’année, lorsque
les commerçants turcs et égyptiens l’empruntaient pour acheter des chameaux. Il
ne fait aucun doute que ces voies étaient celles empruntées par les explorateurs
occidentaux, notamment à partir du XVIIIe siècle. »23
Depuis le troisième millénaire avant J.-C, l’emplacement géographique
de Nadjaf à favorisé à relier l’Irak à la péninsule arabique par le biais de la
porte de Nadjaf. « Des sources historiques prouvent les larges relations entre les
villes Hira, Al-Ahsa, Najd, le Hijaz et le Yémen. Par ailleurs, d’étroites relations
existaient entre les habitants de Hira et les gens de la Mecque »24. Après le recul
du rôle de Hira et la croissance du rôle de Kufa, à la venue de l’Islam, l’importance de cette route à été renouvelée comme un passage pour les armées
musulmanes sortant de l’île vers le monde oriental islamique où se trouvait
le camp des musulmans à Kufa. Cette route était aussi une voie pour les
mouvements migratoires rampant de l’île vers la Mésopotamie. Ainsi, on
conclut que la nature des facteurs géographiques de la ville de Nadjaf en
emplacement, site et climat, même s’ils ne la qualifiaient pas à émerger en
tant que ville, le facteur religieux associé à la fondation de cette ville a eu un
grand impact dans le cœur des gens qui sont entrés dans une lutte afin de
dompter la nature et de l’exploiter à leur service.
5. Les étapes historiques de la ville de Nadjaf
Première phase
Tout d’abord, il y a eu l’apparition des premières habitations au nord du
mausolée en 787 dans la région connue aujourd’hui sous le nom de Taraf Al295
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Machrek. Puis, les habitations ont commencé à s’étendre à l’ouest et au sud
du mausolée. Cela a conduit à l’apparition de quartiers résidentiels, tels que
le quartier Al-Rebat et El-Djiya qui se situaient aux alentours de l’emplacement actuel de la mosquée Al-Hindi ainsi que le quartier Al-Zenjabil qui
comprend aujourd’hui Kaâd Al-Hamir. Par ailleurs, il n’y a pas une datation
précise quant à l’édification de ces quartiers. Jusqu’à l’arrivée d’Al-Tusi, en
l’an 1057, la ville à été fortifiée de quatre remparts :
Le premier : construit par Mohamed Zaid Al-Daî aux environs du mausolée25 et dont on ignore la date de son édification.
Le deuxième a été construit par Abou Al-Hayjâ Abd Allah Ben Hamdan
dont on ignore aussi la date de sa construction.
La troisième fortification a été construite par Al-Dawla (auxiliaire du
pouvoir) après avoir réalisé une extension de la ville en 982. Durant le règne
d’Al-Tusi, d’autres quartiers ont été bâtis comme le quartier Al-Alla qui
comprend aujourd’hui la zone s’étendant du Mausolée jusqu’au souk AlRiha et d’autres quartiers avoisinants.
Le quatrième rempart fut construit en l’an 1010 par Abou Hassan
Al-Orjowani sous l’ordre d’Hassan Bin Sahelan, ministre d’État Bouïde
surnommé général des armées. Ce dernier donna à la ville de Nadjaf une
forme circulaire dont le diamètre est de 1250 mètres et la distance séparant
la plupart des cotés du rempart du mausolée était de 199 mètres. Cette
fortification se trouvait dans l’emplacement actuel du premier souk AlSaffarin. Le cinquième rempart : a été construit par Ways Al-Djalairi autour
de Nadjaf, à une distance de 75 mètres du quatrième rempart, ce qui a
permis l’extension de la ville de Nadjaf passant ainsi à un diamètre de 1721
mètres. Ce dernier rempart contient une grande porte appelée Bab Al-Belda,
(la porte de la ville). Nadjaf a été décrite en son sein comme une petite
ville entourée par des remparts bas. Ses maisons étaient plus proches des
décombres que des maisons26. Au sein du cinquième rempart, les maisons
se construisaient autour du mausolée, ce qui a conduit à l’apparition de
nouveaux quartiers d’habitants tels le quartier Al-Jalal, dont le souk AlMasabih, occupe aujourd’hui la plus grande partie. Le quartier d’Al-Baza sur
lequel la mosquée Al-Trihi, à été construite. Le quartier Al-Imara s’est élargi
autour du mausolée de Sahib Al-Djawahir. Du coté de l’est, il n y a pas eu de
296
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La Géopolitique de Nadjaf
quartiers d’habitants après l’extension du quartier Al-Oula. Cette situation
est bien montrée par la cartographie développée par Niebuhr en l’an 1765,
qui a indiqué que les zones d’habitation de Nadjaf se concentrent dans le
nord jusqu’à la montagne Al-Dick, et à l’ouest jusqu’au Mont Charaf, et sur
une partie étroite du sud, aussi que le rempart se trouve près du mausolée
du coté de l’est27.
Deuxième phase
À la période après l’année 1765, Nadjaf souffrait d’un grand nombre
encombrant et mal agencé de maisons, de rues et routes étroites, une situation compliquée par une population croissante. Cette situation a continué
jusqu’à l’année 1811, où Nidham Al-Dawla Mohammed Hussein Al-Âlaq
décida de construire un rempart à quatre portes, comportant des tours, des
forteresses, et des guérites. Il a aussi creusé un tronchée autour de ce rempart
qui est à une distance de 85 mètres de l’ancienne fortification.
Il est possible d’observer le sixième rempart de Nadjaf, qui borde la ville.
Cette dernière a pris une forme distinctive grâce à ses murailles. À la lumière
des informations historiques et en se basant sur l’image aérienne (satellite),
il est possible d’apporter des définitions approximatives des aspects de l’utilisation de l’ancienne terre pour une période déterminée. Cela a pour but
de démontrer l’importance de l’utilisation l’époque, et les effets de la vieille
ville dans sa structure actuelle. Ce qui importe à l’architecte n’est pas juste
déterminé par la phase actuelle, mais s’étend au passé afin de trouver des
explications liées aux organisations actuelles. L’urbaniste s’intéresse aussi, à
l’utilisation de tous ses moyens et de toutes ses méthodes en vue de prédire
l’avenir de la ville. D’autant plus que la planification urbaine occupe une
place importante28. À partir de cela, il devient clair que la croissance de la ville de Nadjaf et
son développement a commencé autour du saint mausolée. En effet, c’est
autour de ce dernier que se sont axées les activités résidentielles, commerciales, et religieuses, etc. Ce sanctuaire était comme une mosquée unificatrice dans la ville arabo-musulmane en ce sens qu’il est considéré comme un
centre de vie spirituelle, culturelle, politique, sociale, et éducative. En raison
de cette grande importance que revêt le saint mausolée, il a occupé la plus
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
importante place de la ville de Nadjaf, et a été la base de l’organisation de
toute son architecture29.
À la fin du quatrième siècle hégire (correspondant au Xe siècle ap. J.-C.)
un bon nombre de Chefs d’industries et d’artisanats, ainsi que de nombreux
étudiants se sont rués vers Nadjaf, où l’architecture et les souks se sont développés. Par ailleurs beaucoup d’argent a été dépensé pour la construction du
nouveau bâtiment du saint sanctuaire d’Ali paix soit sur lui.
La population de Nadjaf dans ses premières étapes était estimée à près
de six mille habitants. Dans le courant de l’année (508 A.H-1114) l’explorateur arabe Ibn Jübayr a visité Nadjaf, comme indiqué dans certains de ses
livres sur son voyage « nous sommes à Nadjaf, située à Dhahr Kufa, comme
une limite entre cette ville et le désert. C’est une terre dure et vaste qui enchante l’œil contemplateur »30.
L’explorateur arabe Ibn Batouta l’a lui aussi visité en l’an (726 A.H1326). Il la décrite comme la meilleure ville d’Irak du point de vue architectural, la ville la plus peuplée et dont les souks sont bien propres. Il a aussi,
dit que l’architecture du saint mausolée et de ses mosquées était jolie et
prospère. On pourrait prétendre que les bases des aspects du développement
urbain, de la croissance démographique et de la création des institutions des
sciences ont été mises en place dans la ville à la dernière l’époque abbasside
(550 A.H-656 AD) À l’époque du calife abbasside Al-Nasser Lidinî Allah.
En effet, à cette époque, Nadjaf connut un vaste mouvement urbanistique
et culturel. Par ailleurs, la ville a bénéficié de sa dépression géologique (mer
de Nadjaf ) comme voie de transport fluvial pour des raisons commerciales
et pour le transport des visiteurs.
Troisième phase
En l’an 1928, pour l’instauration de la sécurité, on a réalisé plusieurs
ouvertures dans la muraille de Nadjaf. Peu à peu, les gens sortaient de ces
ouvertures, et construisaient des maisons qui ont formé un nouveau quartier connu sous l’appellation « Al-Ghaziyah ». En l’an 1931 (1350 A.H), on
a procédé à l’ouverture de cinq portes sur la partie sud du rempart. On a
même aménagé de larges terrains qu’on a vendus aux habitants de la ville,
où se sont rapidement construites des maisons dont le nombre a atteint
298
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La Géopolitique de Nadjaf
200 maisons environs en 1934. Le gouvernement a construit ensuite, deux
écoles et un parc public, et l’un des commerçants a construit un grand hammam 30. (Figure 1)
Figure 1 : Nadjaf entre les années 1010-1925
Source : le chercheur, en se basant sur Al-Modhafer Mohsen Abd Al-Saheb, p. 87
299
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Quatrième phase
La ville de Nadjaf a connu de nombreuses expansions urbanistiques, civilisationnelles et culturelles. Après 1958, et en raison de l’augmentation
du nombre d’immigrants à Nadjaf, de l’amélioration des routes d’accès, de
la diversification des modes de transport, et de la création du « Real Estate
Bank »,
k la ville a connu une expansion rapide vers l’est et le sud. Elle est
même toujours en expansion dans ces deux directions. Cet agrandissement
de la ville a fait émerger de nouveaux quartiers d’habitats modernes tels
que le quartier Al-Saâd, Al-Hanana, Al-Iskan, Al-Hossein, Al-Baladiya, AlMoualimin et Al-Amir, ainsi que de nouvelles expansions vers Hanoun, AlJoumhouriya et Al-Thawra. Pendant cette période, la fonction industrielle
s’est développée à Nadjaf, notamment l’industrie mécanique. On a même
construit un quartier industriel intégré à l’extrémité de la ville. La fonction
commerciale a été élargie à son tour. Nadjaf devient un centre de collecte
et de distribution de nombreux produits. Les services publics se sont développés tels que la culture, la santé et les services liés au transport local
qu’exige l’éloignement des coins de la ville les uns des autres et du centreville. Aussi depuis 1975 jusqu’en 1981, les autorités au pouvoir de la ville de
Nadjaf, ont apporté d’énormes modifications urbaines développant la ville
de Nadjaf de manière à être en adéquation avec son statut de ville de l’Imam
Ali, paix soit sur lui. De ce fait, un nombre de projets ont été mis en œuvre :
• Le projet de relier la place de l’Imam Hossein au mausolée de l’Imam
Ali paix soit sur lui. Cela après la démolition de toutes les différentes
bâtisses entre la rue Al-Sadek et Zine Al-Abidine.
• La création de souks (marchés) commerciaux et l’aménagement de
terrains en parking dans la région de la province de Nadjaf, entre la
vieille rue Kufa et la rue Al-Hatif.
Par ailleurs, on a réalisé le projet de la rue arrière autour de la ville, l’expansion de la rue Al-Tusi et la création de groupes d’établissements de santé
au sein de la vieille ville. On a également entrepris la création de souks,
restaurants et casinos dans les nouveaux quartiers ainsi que dans le quartier
de la montagne et de la rue Abou Sakhir ainsi que la création de maisons de
détente à l’entrée de la ville et le développement de ses parcs. 300
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La Géopolitique de Nadjaf
De plus, on a mis en œuvre l’élargissement de l’esplanade du mausolée
de l’Imam Ali, et l’expansion de la rue Zine Al-Abidine et Al-Malasek du
coté de la mer de Nadjaf, ainsi que l’élargissement de la rue du rempart de la
vieille ville, et celui de la rue d’Al-Rabita. Cette dernière a été reliée à la rue
de l’Imam Ali, paix soit sur lui, et selon la conception de base. Aussi, on a
élargi les rues Al-Sadeer, et Al-Khürnaq vers une seule rue qui a été reliée à
la rue de l’Imam Ali, paix soit sur lui, et l’établissement de la ville Al-Zaïrine
(littéralement les visiteurs) à l’endroit du bord de la bâtisse actuelle. C’est-àdire qu’on a complètement démoli cet ancien quartier résidentiel.
La cinquième phase
La ville de Nadjaf a entamé son époque contemporaine en préparant une
conception pour la période 1976-2000, et en la mettant en œuvre ce qui
a mené à une phase de croissance rapide et de changement concret dans le
tissu urbain de la ville de Nadjaf. Après avoir apporté d’importantes améliorations sur le réseau routier dans la vieille ville, on a continué le processus d’ouverture de nouvelles rues dans le réseau traditionnel de la ville de
Nadjaf. La plupart de ces rues se débouchent sur l’esplanade du mausolée.
Le type de mouvement a changé à cette époque sur une assez large zone
de Nadjaf. En effet, après que les routes aient été sous forme d’étroites ruelles
fermées à courbures irrégulières, celles-ci deviennent droites et plus larges,
certaines à sens unique tandis que d’autres à double sens.
Aussi, on a construit un tunnel pour réglementer la circulation des véhicules, ainsi qu’un parking souterrain d’une capacité estimée à 80 véhicules
à Bab Al-Wilaya (la porte de la ville). Le prix du mètre carré du terrain dans
le centre-ville (centre commercial) a commencé à monter progressivement
sans interruption jusqu’à ce il flambe en 1998 passant de 150 000 dinars
à 300 000 dinars, et selon l’endroit désiré32. La facilité d’accès découlant
de toutes ces actions de modernisation qu’a connues la ville, à eu comme
conséquence l’accroissement du nombre de visiteurs qui affluent de manière
continue pour visiter le mausolée de l’Imam Ali, ou visiter le cimetière ou
en accompagnateurs de funérailles. Ces visites ont augmenté et développé
les activités économiques de la ville, et élargi la zone du centre vers les régions environnantes. Le mode de l’utilisation du terrain s’est transformé
d’un usage à des fins de constructions d’habitations à l’usage commercial
301
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
et tertiaire, comme une réponse au rôle régional grandissant de la ville et
aux besoins croissants de ses visiteurs. En cohérence avec les orientations
de la conception de base pour la ville (1976-2000) et à la lumière du plan
de modernisation de la vieille ville de Nadjaf, la municipalité de Nadjaf a
procédé à la démolition des quartiers d’habitats situés à l’ouest de la ville
dans la région (Al-Thilma et Al-Chawafiê) pour la réalisation des projets de
développement. Par ailleurs on a procédé à l’acquisition d’une grande partie
du quartier d’Al-Îmara ainsi qu’une partie du quartier Al-Hwaych, qui ont
été démolis afin de mettre en place la ville Al-Zaîrine ainsi que le centre des
services touristiques, qu’on a proposé de construire sur une partie du quartier d’Al-Îmara et une partie de la région Al-Thilma et Al-Chawafiê.
En outre, la ville a connu une croissance urbaine, en particulier avec
l’usage résidentiel qui s’est réalisé grâce à l’exploitation des espaces alloués
au logement sur la base définie par la conception de base de la ville (19762000). Deux axes (Nadjaf-Kufa et Nadjaf-Diwaniya) on connu une large
expansion résidentielle, surtout sur le premier axe, car cette période a connu
l’opération visant à relier Nadjaf à Kufa. (Figure 2)
Figure 2 : La ville de Najaf à travers ses étapes de développement sous ses murailles.
Source : le chercheur en se basant sur Al-Muzaffar Mohsin Abdel-Saheb, p. 87.
302
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La Géopolitique de Nadjaf
La ville de Nadjaf est une ville islamique, la base de sa création était religieuse. En effet cette ville possède un centre spirituel qui est le mausolée de
l’Imam Ali, paix soit sur lui, par la grâce duquel elle fut érigée, et autour duquel se sont étendues les activités résidentielles, ponctuées par l’axe du grand
souk. Cet axe va du saint mausolée et même du rempart de la ville jusqu’à ses
portes. Chose qui à fait de lui un élément d’organisation qui réglemente la
distribution des activités commerciales et tertiaires. Cet axe est aussi important dans l’organisation du mouvement de la population de la ville et de ses
visiteurs étrangers. En Outre, le rempart de la ville reste l’élément organisationnel le plus important, qui détermine la forme de croissance de la ville
ainsi que le regroupement de ses unités d’habitat. Cette fortification fait de
ses maisons un tissu organique cohérent et indivisible à partir de la proximité du mausolée atteignant le rempart (très utile en raison des conditions
sécuritaires de la ville). Chose qui fait que les habitations se sont accumulées
en exploitant au maximum tout l’espace possible. Cette exploitation maximale de l’espace a fait que de nombreuses ruelles sont devenues étroites et
presque couvertes par le haut. Par ailleurs, toutes les habitations de Nadjaf
contenaient des sous sols sur des superficies dépassant celles de l’habitation
elle-même. Ces sous-sols contiennent des étages dépassant dans certains cas,
les trois étages souterrains en plus des deux ou trois étages au-dessus du
sol. Cette organisation permettait aux habitants d’accueillir le plus grand
nombre possible de personnes sur le moins d’espace en raison des délimitations du rempart.
6. Nadjaf dans la bibliographie arabe
À chaque époque que traverse l’Homme, pour l’Histoire c’est comme un
arrêt, et pour la civilisation une histoire.
L’histoire de la ville dont nous parlons aujourd’hui est la biographie de la
civilisation dans sa grandeur, son éclat, sa prospérité, sa souffrance, sa chute,
son endurance ainsi que dans sa persévérance. C’est au milieu de plusieurs
centres de civilisations profondes et influentes dans l’histoire que s’est édifiée
la ville de Nadjaf Al-Ashraf et s’est modernisée. Non loin de Babylone de
Hammourabi (l’homme de la loi et de la légitimité portant son nom), ou
du royaume arabe de Hira, qui était le lieu de prédilection des poètes arabes
d’avant l’Islam, et où Nabighâ Al-Dhibiani avait composé son merveilleux
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
poème33. Il est cité dans les récits d’Ibrahim Al-Khalil, paix soit sur lui,
qu’il était sorti de Babylone sur le dos de son âne accompagné de son neveu
Loth qui guidait son bétail, en portant un seau sur son épaule. Ces deux là,
se rendirent à Banqia (Nadjaf ). À l’époque, cette région était le théâtre de
fréquents tremblements de terre. Mais durant tout le séjour du Prophète
Ibrahim, cette contrée connut une heureuse accalmie. Une nuit, le Prophète
Ibrahim et on neveu, quittèrent ces terres pour un village voisin et après
leur départ, de fortes secousses sismiques reprirent de plus bel. Le Cheikh
chez qui Ibrahim séjourna dit à ses concitoyens que les tremblements ne se
sont arrêtés que lorsqu’un cheikh qui faisait beaucoup de prières séjourna
chez eux (en faisant référence au prophète Ibrahim). Les habitants de la cité
partirent retrouver Ibrahim et insistèrent fortement pour que le Prophète
habite désormais en permanence : « À qui sont ces terres (en faisant référence
à Nadjaf ) ? » demanda Ibrahim, paix soit sur lui. « Elles nous appartiennent »
répondirent les habitants.
« Voudriez-vous me les vendre ?? » demanda Ibrahim.
« Elles vous appartiennent désormais !, Par dieu, elles ne se prêteraient ni aux
cultures ni à l’élevage » rétorquèrent-ils. Ibrahim leur dit qu’il acceptait leur
offre sous réserve que les habitants acceptaient de lui vendre ces terres qu’il
ne voudrait que s’il les achetait car il détestait les prendre sans prix. Il leur a
ainsi payé sa contre partie en moutons qu’il avait avec lui.
C’est ce qui a été dit dans les livres et le Hadith et les autres récits religieux détaillés sur Nadjaf. Car même s’il y a des différences dans les détails,
ils se rejoignent tous sur la trame globale de l’histoire qui a été résumée plus
haut.
« Je ne l’aimerais point si je la prenais sans contrepartie » dit Ibrahim, paix
soit sur lui. Les habitants ont fait ce que le peuple de Jérusalem a fait de l’un
des siens, ils lui confièrent leur terre. Quant la bénédiction descendit sur
cette terre, ils se retournèrent contre lui. Selon Ibrahim, paix soit sur lui,
soixante douze mille personnes de cette terre accéderaient au Paradis.
Les Hadith rapportent que le messager d’Allah, paix et salut soient sur
lui a dit à Ali, paix soit sur lui : Ô Ali, honore de ta tombe la terre de
Kufan. Ce dernier demanda alors au prophète : « serais-je enterré à Kufan
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La Géopolitique de Nadjaf
d’Irak, Ô Messager de Dieu ? » « Oui », répondit-il, que la paix et le salut
soient sur lui, « tu seras martyrisé et enterré en son sein entre Al- Ghariyayn
et Al-Dakawat Al-Bid. Le commandeur des croyants, Ali paix soit sur lui,
acheta ce qui est entre Al-Khurnaq et Hiraa à quarante mille dirhams, et
fit témoigner de cet achat. On tenta de le convaincre d’y renoncer : « Ô
commandeur des croyants, tu achètes cette terre à ce prix là alors que elle ne se
prêterait ni aux cultures ni à l’élevagee ! » lui dit-on. « J’ai entendu le Messager
d’Allah, paix et salut soient sur lui, dire que soixante douze mille personnes de
Koufa accéderaient au Paradis sans jugement, et je désire tant qu’ils soient y accédèrent de mon domaine » leur répondit-il. Le commandeur des croyants, Ali,
paix soit sur lui, sentit sa mort très proche, dit à Al-Hassan et Al-Hossein,
paix soit sur eux, « si je meurs portez moi sur un lit, faites moi sortir et portez
l’arrière du lit... puis emmenez moi à Al-Ghariyayn. Là, vous verrez alors une
roche blanche. Lorsque vous creuserez à cet endroit vous trouverez quelque chose
dans lequel vous m’enterrez ».
Le commandeur des croyants : « Si je meurs enterrez-moi dans ce Dhahr,
près du tombeau de mes frères Hûd et de Salih ».
Le commandeur des croyants : « Ouedi El-Salam est une partie de
l’Éden »34.
Habba Al-Ârni raconte qu’il sortit un jour, au Dhahr, en compagnie du
commandeur des croyants. Celui-ci, s’arrêta à Ouedi El-Salem, comme s’il
s’adressait aux peuples. Je me suis levé et fais pareil que lui jusqu’à ce que
je sois épuisé, je me suis assis jusqu’à ce que je m’en sois ennuyé, je me suis
relevé jusqu’à ce que je me sentais fatigué à nouveau, je me suis rassis jusqu’à
ce que je m’en sois ennuyé encore. Je me suis relevé et ramassé ma robe, et
dit : « O commandeur des croyants, vous priez levé depuis si longtemps que
vous me faites de la peine » puis je lui ai tendu et remis ma robe pour qu’il
s’assoit dessus. Il me dit : « Ô Habba, comme rien dans ce monde n’est caché à
mes yeux, je vois tous ceux qui ont quitté ce monde, assis ici-même, en groupes,
discutant entre eux. S’il t’avaient été révélé tu les aurais vu converser.. ». « Des
corps ou des esprits ? » ai je dit, « des esprits » me répondit-il35. Le commandeur des croyants dans son statut de Qaïm (position levée de
celui qui prie), comme s’il traversait Ouedi Al-Salem (Vallée de la Paix) vers
la mosquée Al-Sahla sur un cheval en priant.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
7. Nadjaf dans les références de l’Occident
Nadjaf était et reste encore, depuis que son sol s’est honoré de la tombe
de l’imam Abou Al Hassan, parmi les centres spirituels les plus convoités
qui attirent musulmans et visiteurs des quatre coins du monde. Dans plusieurs cas, ces visiteurs n’étaient pas uniquement musulmans et orientaux
mais des personnes non-musulmanes qui étaient attirés par cette destination
pour diverses raisons, notamment le tourisme, la curiosité, l’étude et le suivi,
l’amour du risque et des dangers, le commerce et les intérêts matériels.
Tous ces intérêts et ces objectifs se sont évolués au fil du temps devenant, avec l’occupation du pays par les Anglais, au lendemain de la Première
Guerre mondiale, des intérêts et des buts politiques et économiques. En
effet, les forces de l’occupation, voulaient s’enraciner en Irak et le faire lier
au puissant Empire britannique tentaculaire. Mais bientôt, cet empire se
heurta au vaillant Nadjaf et à son important rôle joué en Irak et dans le
monde musulman à travers son Histoire. Ce rôle de Nadjaf, a été entretenu
grâce à la présence des Oulémas sur ses terres et à leur important poids dans
la protection et l’entretien de la place de Nadjaff36.
La première fois que le mot Nadjaf apparait dans les écrits des occidentaux, c’était dans un certain nombre de livres connus en anglais qui se basent
dans la plupart du temps sur des références fournies par les arabes. Les plus
important de ces ouvrages :
• L’ouvrage «The Shi’a of India» rédigé par le Dr John Hollister37
• L’ouvrage «The Lands of The Eastern Caliphate»39 écrit par le célèbre
chercheur Guy Le Strange en 1905 et réédité en 1930.
• M. Richard Coke, auteur de «Baghdad The City of Peace»39.
• L’ouvrage de Sir Percy Sykes, «A History of Persis», écrit en anglais40.
• L’écrivain Stephen Hemsley Longrigg dans son livre «Four Centuries of
Modern Iraq»41.
• L’explorateur portugais Pedro Teixeira42.
Nous concluons que Nadjaf jouissait d’une position spéciale en prenant
en compte l’aspect social et environnemental. C’est une ville d’une archi-
306
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La Géopolitique de Nadjaf
tecture originale, différente de ce qu’on voit dans d’autres pays. Nadjaf en
plus de tout cela est une ville de savoir, place que lui assurent les différentes
Hawzaa qu’elle contient. Et c’est par ailleurs un centre de tourisme spirituel
dans la région, en plus du fait que Nadjaf soit cité dans plusieurs ouvrages
de différentes langues en raison de sa particularité dans le cœur du monde.
8. Les premières connexions de Nadjaf avec l’occident
Après l’amélioration des conditions en Europe, et l’élargissement du
champ de la renaissance moderne, sous l’effet de nombreux facteurs connus
dans l’histoire, les vues se sont tournées vers l’orient. Des explorateurs et
marins portugais et des commerçants vénitiens traversaient les mers et les
océans et errèrent dans les déserts et les terres inconnues pour atteindre
l’Inde et ce qui l’entoure.
Avant la fin du XVIe siècle, un grand nombre d’Européens, notamment
de Vénitiens, se tournèrent vers ces parties du globe, pour des raisons de
commerce et d’évangélisation. Pour ce faire, ces explorateurs passaient par
l’Irak comme un pont terrestre reliant l’Orient et l’Occident. Sur leur chemin, ils descendirent à Bagdad ou «Babylone» et passaient par Nadjaf, ou
s’arrêtèrent à Zubair. Nadjaf en vertu de son emplacement sur la lisière du
désert (Al-Badiya) d’une part, et de ses caractéristiques sociales et religieuses
spéciales d’une autre part, se situait sur le chemin de beaucoup de convois
venant de l’ouest par Alep, et attirait pléthore de voyageurs de l’époque. Ces
derniers soit ne faisaient que passaient par Nadjaf ou bien s’y arrêtaient pour
un moment. Il est cité dans de nombreux écrits des explorateurs européens
de cette époque, que les convoies, qui circulaient entre Alep et Ispahan
avaient la possibilité d’emprunter cinq autres voies générales connues, hormis les deux chemins qui passaient à travers l’Anatolie et reliaient Istanbul
(ou Izmir) et Ispahan.
La première des deux voies part d’Alep, et se trouve à gauche en allant
vers le nord-est, en passant par Diyarbakir et Tabriz. La deuxième route
part d’Alep, et se dirige vers l’est à la limite de la Mésopotamie, passant par
Mossoul et Hamadan. La troisième voie penche plus vers le sud, et traverse
une petite steppe avant de passer par Anâh, Nadjaf Bagdad et Bassora. La
quatrième route est située à la droite en allant vers le sud-est, en passant par
Nadjaf et Bagdad.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Il y avait une autre route traversant le long du grand désert vers Bassora, et
les caravanes qui l’empruntaient passaient par Nadjaf parfois. Cette route ne
s’empruntait qu’une seule fois dans l’année, lorsque les commerçants turcs
et égyptiens l’utilisaient pour acheter des chameaux. Il ne fait aucun doute
que ces voies étaient celles empruntées par les explorateurs occidentaux qui
affluaient sur la région, notamment à partir du XVIIe siècle43, quand les
Portugais prennent définitivement pied dans le Golfe, en bâtissant la grande
forteresse d’Ormuz en 1597.
9. Nadjaf dans les livres des orientalistes voyageurs
Durant ses différentes phases de croissance à travers les siècles, la ville
de Nadjaf n’a cessé d’être décrite par les orientalistes et les explorateurs
arabes et étrangers. Ibn Batouta l’a décrite dans son expédition en l’an 1224
(725 A.H), quand il dit : « nous sommes descendus dans la ville du mausolée
d’Ali, paix soit sur lui. C’est une ville agréable dont les terres sont larges et dures,
et l’une des plus belles villes d’Irak et des plus peuplées. C’est aussi la ville à l’architecture et aux constructions les plus élaborées et les plus propres. »44
En l’an 1179 A.H, (1765), l’explorateur allemand Niebuhr arriva à
Nadjaf et dit « Nadjaf est situé dans une zone infertile, pauvre de toutes végétations… et qui manque terriblement d’eau. Cette ville pompe l’eau dont elle
se sert des canaux souterrains... Les maisons sont toutes en briques construites à
base de chaux. Et ce qui rend, ces bâtisses si résistantes c’est leur forme en dôme
cambré »45.
de Nadjaf en 1908, et a mentionné ses quatre quartiers (Al-Îmara, Al-Hûwaish ; Al-Barek et Al-Mishraq)46 .
Une autre orientaliste anglaise, Lady Drawer, qui a visité la ville, en l’an
1342 A.H/1923, a réalisé un écrit où l’on peut lire « il n’est pas étrange que la
ville soit entourée de hauts remparts et d’une tranchée telles les villes du Moyen
âge...l’Histoire de ces remparts remonte à plus d’un siècle…C’est vraiment une
belle ville, même si ses rues ne sont pas droites ni organisées et des ruelles étroites
et sinueuses entourent les maisons (contenant des fenêtres) »47.
On retrouve dans le royaume d’Irak de l’année 1935-1936 que Nadjaf est
une ville aux 46064 habitants et aux routes larges et droites excepté quelques
308
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La Géopolitique de Nadjaf
unes. Ses bâtisses sont hautes, et ses souk larges et organisés, notamment
le grand souk. Celui-ci part du coté est du rempart de la ville et débouche
sur la sainte cour. Par ailleurs c’est une ville aux nombreuses mosquées, et
beaucoup de maisons abritent des tombes des savants de la ville. Nadjaf est
entourée par un somptueux bastion dont certaines parties se sont fissurées
après la révolution de 1920 (1339 A.H). Aussi, il y avait dans cette ville
de nombreuses fortifications détruites. Son dernier rempart contient quatre
portes, dont chacune d’entre elles portaient une appellation différente. Ce
rempart a été construit pour des raisons militaires afin de repousser d’éventuelles attaques sur Nadjaf. Celui qui contemple de loin ce rempart s’aperçoit, que c’est comme une sorte de lion entouré par une tranchée conçue à
cette fin48.
10. Nadjaf dans les diverses explorationss49
A – L’exploration d’Ibn Jubayr en l’an 580 AH
« ...Et nous atteignîmes Nadjaf ; à Dhahr Kufa comme une limite entre elle
et le désert. C’est le cœur d’une vaste terre à la vue agréable. »50
À l’ouest de la ville de Kufa sur une distance d’une parasange, se trouve
le célèbre mausolée d’Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui, où il gisait mort sur
sa chamelle.
B – L’expédition d’Ibn Batouta
Nous sommes descendus à Nadjaf, la ville du mausolée de l’Imam
Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui. C’est une ville agréable dont les
terres sont larges et dures, et l’une des plus belles villes d’Irak et des
plus peuplées. C’est aussi la ville à l’architecture et aux constructions les
plus élaborées et les plus propres. Les souks y sont agréables et propres.
Nous y sommes entrés de la porte d’Al-Hadra, nous étions accueillis par le
souk des épiciers, cuisiniers et boulangers. Vient ensuite le souk des fruits,
puis celui des tailleurs, puis des parfumeurs. Puis vient la porte d’Al-Hadra
où la tombe d’Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui. Non loin, on retrouve des
écoles, des zawiyas, et des Gorges. Nadjaf possède les meilleurs bâtiments,
ses murs sont en tuiles semblables à l’azulejo ornés de couleur brillante et
gravés avec soin51.
309
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
C – La Promenade amicale et la Destinée de l’écrivain affable en
l’an 1131 A.H (NUZHAT AL-DJALEES WA MINYAT AL-ADEEB AL-ANEESS)
« Nous sommes arrivés sur la terre d’Al-Athila, et entre elle et Nadjaf, le
mausolée d’Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui, les habitants de cette ville nous
accueillirent avec tous types de délicieux mets, d’aliments, et de breuvages. Nous
dormîmes cette nuit-là remplis de joie. Des amis des proches et des compagnons
se sont réunis. »
D – Le voyage de Mûnchië Al-Baghdadi en l’an 1237 A.H
« Nadjaf est sur une terre élevée, semblable à un château, comptant environ
deux mille maisons d’arabes et de perses. L’air y est d’une extrême douceur et de
qualité, surtout ses nuits. »
E – Les expéditions de Abd Al-Wahab Âzzam en l’an 1349 A.H
« Nadjaf est une ville fortifiée. Son rempart fut construit pendant les jours
de la première révolution wahhabite afin de protéger la ville de ses ennemis. Le
mausolée de l’Imam Ali, et la mosquée sont quelques uns des exemples de la somptueuse construction organisée de la ville. Ce mausolée contient une belle cour, entourée par de nombreux immeubles de grande hauteur, d’instituts d’étude, et de
logements pour les étudiants et les Oulémas. On a estimé le nombre d’étudiants à
Nadjaf, à plus de dix mille étudiants. Ce qui n’est pas étonnant, vu l’importance
et la symbolique de ce lieu dans le cœur des musulmans en général, et des chiites
en particulier. »
F- Dr. Rabab Al-Hosseîni52 : LA VILLE
DE
NADJAF,
DANS LES ÉCRITS DES
HISTORIENS ET DES GÉOGRAPHES ARABES ET MUSULMANSS53
Nadjaf jouissait d’une importance spirituelle et scientifique au point que
les explorateurs et visiteurs arabo-musulmans l’ont décrite comme le grand
nerf central du monde. Cette cité est le « cœur du monde ». C’est un « monde
dans une ville ». C’est « le carrefour de toutes les nouvelles du monde ».
Le flux des visiteurs étrangers est un modèle de tourisme spirituel fournissant un revenu aux propriétaires des auberges et aux serviteurs résidents
qui accueillent les visiteurs et leur récitent des prières54.
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La Géopolitique de Nadjaf
On peut s’approfondir sur les détails de ces services en revenant sur ce
que Lady Drawer qui a visité Nadjaf en 1922 a écrit dans son livre55, ainsi
que dans le livre de John Peters, rédigé à l’occasion de sa visite à Nadjaf et
Karbala56. Ces deux dernières villes représentaient une sorte de spiritualité
basée sur l’expérience du pénible périple avant d’arriver aux mausolées d’Ali
et des Ahlu Al-Baytt (les proches du Prophète). En effet, les mausolées de ces
saints représentent avec leurs coupoles dorées des oasis d’espoir tant attendu.
C’est à cela que faisait référence le chiite Mohammed Mehdi Al-Kazemi AlQazwini quand il dit « et l’acceptation de ses proches ... est une protection contre
la chaleur, le froid, la pluie, les tempêtes de vent et les changements climatiques
pour ceux qui visitent ces tombes »57.
LES CARACTÉRISTIQUES ENVIRONNEMENTALES ET NATURELLES
DE LA VILLE DE NADJAF
1. Le plateau de Nadjaf
Les chercheurs géologues font face à une problématique scientifique déroutante quant à l’explication du mécanisme de l’émergence du plateau de
Nadjaf. En effet cette question reste encore insolubles que nulle analyse ni
loi de cette science n’a réussi à expliquer. C’est ce qui a poussé les spécialistes
des sciences de la terre à dire que l’émergence de ce plateau peut présenter
ce que l’on appelle « une contradiction des théorèmes » ou « intersection
des témoins et des signes », ce qui amène à l’intimidation des lois du savoir
scientifique devant l’analyse logique des données de la situation géologique
du plateau. En cela le mécanisme de l’émergence du plateau de Nadjaf est
considéré parmi les dilemmes géologiques qui ne sont pas encore résolues
à ce jour. En effet, nous ne disposons actuellement d’aucun modèle logique expliquant l’émergence de ce plateau malgré le fait qu’il ait fait l’objet
d’études géologiques.
Pour comprendre le problème de l’échec dans la formulation d’un modèle logique qui s’appuie sur les lois du savoir géologique pour expliquer le
mécanisme de l’émergence du plateau de Nadjaf, il faut souligner en premier lieu les vérités spécifiques au cadre géologique du plateau et qui sont58 :
311
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
1. La forme du plateau de Nadjaf est triangulaire et s’inscrit dans la
structure en éventail des sédiments fluviaux connus sous le nom du
Delta. La forme de ce triangle est de type isocèle.
2. Le plateau est actuellement élevé d’environ 176 mètres au dessus
du niveau de la mer dans l’un des endroits de son sol et d’environ
100 mètres du niveau de la plaine alluviale dans la région de l’Euphrate.
3. Le plateau surplomb la dépression de la mer de Nadjaf de sa partie
ouest et sud. Et ce surplombement est escarpé formant des falaises
rocheuses spéciales (appelées localement Tarat) s’étendant le long de
ses deux côtés pour former les falaises Tar Al Saiyed et Tar Nadjaf.
4. Le sol du plateau de Nadjaf couvre la formation d’une petite descente Al-Dibdaba depuis le Pliocène de la fin du Tertiaire et le début
du Quaternaire. Les sédiments de cette formation se composent de
roches de sable qui se sont déposées dans un milieu fluvial.
5. D’un point de vue structural, l’ensemble des failles répandues dans
la région est constitué des failles Hit-Abou Al-Djir qui passent par
les zones du plateau de Nadjaf et ses environs. Les explications structurales de ces failles comme le montre la cartographie structurale de
la région considèrent que les régions du plateau de Nadjaf sont des
régions descendantes alors que les régions de la mer Nadjaf sont des
régions ascendantes. Aussi les types des failles longitudinales et transversales et leurs intersections ne sont pas en harmonie avec les directions et les étendues des falaises Tarî Nadjaf et Tarî Al-Sîd.
6. Les sédiments de la formation d’Al-Dibdaba dont le temps de sédimentation se situe entre 75 et 1 million d’années sont constitués
principalement de roches de sable et de graviers qui ont émergé sous
l’effet des processus de sédimentation fluviale de type deltaïque. Ils
couvrent le sol du plateau de Nadjaf et se terminent par des escarpements sur les étendues des bords du plateau sur la dépression de la
mer de Nadjaf, c’est-à-dire le long des Tarî Al-Sîd et Tarî Nadjaf.
7. Aucune preuve n’a été établie sur l’existence d’étendues de sédiments
appartenant à la formation d’Al-Dibdaba dans les régions que sur312
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La Géopolitique de Nadjaf
plomb de manière abrupte le plateau de Nadjaf du coté de Tarî AlSîd.
Le chercheur géologue se pose ensuite un ensemble de questions auxquelles il essaye de répondre en posant toutes les possibilités naturelles. Pour
ce faire, le chercheur se base sur son analyse logique, et sur la réalité des
caractéristiques géologiques de la région selon les données des sciences de la
terre. Les géologues finissent par dire : « que la recherche dans le mécanisme
de l’émergence du plateau de Nadjaf nécessite beaucoup de contemplation, en
raison du bousculement des contradictions citées sur la réalité des propriétés de
la géomorphologie du plateau de Nadjaf et les mécanismes traditionnels connus
pour l’émergence de ce type de formation ». « En cela je suis arrivé dans mes
recherches sur ce problème à conclure que l’émergence du plateau de Nadjaf me
semble l’une des images de la grâce et du soin divins spéciaux qui transcendent
les lois du savoir géologique que détiennent les spécialistes de ce domaine. »59
Le chercheur a étalé ensuite ce qui est dit dans le Coran, sur l’histoire du
déluge, et ce qui a été cité sur les Tablettes sumériennes à ce propos. En effet ces tablettes contenaient des noms de villes irakiennes dans la plaine de
la Mésopotamie ainsi que des noms de rois qui ont régné sur cette région
avant le déluge. Certains savants qui se sont spécialisés dans les traces, les
études et les civilisations de l’ancienne Mésopotamie tels que Sir William
Wilcox, et Sir Leonard Dooley sont arrivés à la conclusion que la terre du
déluge correspond aux territoires du delta de l’Euphrate, du Tigre et du
nord d’Ûr des Chaldéens. Cette hypothèse est soutenue par la découverte
des traces du déluge par l’archéologue expert Leonardo Willi lors de ses
fouilles à Ûr.
Puis, cette hypothèse a été renforcée par l’annonce de la célèbre mission archéologique de l’Université d’Oxford, de la découverte similaire des
traces du déluge dans la ville de Kish. Il y a donc une sorte de « consensus de la part de la plupart des chercheurs» sur le fait que les terres de la
Mésopotamie fut le pays du déluge et la terre du peuple de Noé. Cette affirmation est renforcée par la citation du célèbre chercheur sur les civilisations
de la Mésopotamie Sir William Wilkoks qui dit la chose suivante : « Nous
devons nous rappeler quand nous sommes dans le delta du Tigre et de l’Euphrate
que nous sommes sur la terre du déluge ». Puis se demande en disant : « Si la
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Mésopotamie est le pays du peuple de Noé noyé par le déluge, tel que cité dans
le Coran, ou s’est alors accostée l’arche de Noé ? Et ou est le mont Al-Djoudi sur
lequel l’arche s’est posée ? Et ou se situe la montagne à laquelle le fils de Noé a
voulu s’accrocher pour se sauver de la noyade ? »
On conclut alors, après l’analyse de tout ce qui a été présenté comme
preuve, que « l’émergence du plateau de Nadjaf transcende les lois de la
connaissance géologique connues par l’Homme » et que « le plateau de
Nadjaf a été le lieu de l’amarrage de l’Arche de Noé, car les zones de la vaste
plaine alluviale sont très plates, et émerge en son sein une ile élevée quand le
déluge noie les parties de cette plaine alluviale et les régions qui l’entourent ».
Rajoutons à cela une importante observation sur la convenance du plateau
de Nadjaf comme port pour une arche naviguant sur les énormes vagues des
flots désordonnés du déluge. Ces flots atteignent leur apogée dans le cours
Al-Taluk des fleuves du Tigre et de l’Euphrate. Leur puissance diminue dans
les régions éloignées du cours des deux fleuves et de leurs bassins. D’autant
plus que le plateau de Nadjaf était à environs 100 km du cours de l’Euphrate
du temps du déluge. Ce dernier point assure le mouillage de l’arche.
Les nombreuses histoires narrées par les proches du prophète, que le salut
soit sur eux, appuient notre thèse sur le pays du peuple de Noé et l’amarrage
de son Arche. Parmi ces histoires ce qui est mentionné dans la prière de la
visite du tombeau du Commandeur des Croyants Ali Ibn Abi Talib, que le
salut soit sur lui, reporté par l’Imam Zin Al-Abidine, que le salut soit sur
lui, ainsi que le reste des honorables Imams… « Que le salut soit sur toi Ô
Commandeur des Croyants, ainsi que sur ceux qui prirent place auprès de toi
Adam et Noé, et sur tes voisins Hud et Salih.que le salut soit sur eux… ». Les
histoires courantes racontent que c’est à l’emplacement de la mosquée de
Kufa que se trouvait la maison de Noé, salut soit sur lui, enterré à Nadjaf
au même endroit où sont enterrés les os d’Adam, salut soit sur lui, que Noé
avait transportés avec lui dans son arche. Le hadith rapporté par l’imam AlSadiq, paix soit sur lui déclare ce qui suit : « Si tu visites une partie de Nadjaf,
visite les os d’Adam, le corps de Noé ainsi que celui d’Ali Ibn Abi Talib »60.
Ibn Batouta, lors de sa visite à Nadjaf en 725 A.H, a décrit dans sa
célèbre expédition sur le saint mausolée et ce qu’il contient en meubles et
en décorations (cadres…). « En milieu du dôme, se trouve une terrasse carrée
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La Géopolitique de Nadjaf
couverte de bois sur laquelle on trouve les tablettes dorées et gravées avec finesse,
clouée par des clous d’argent cachant le bois. Par-dessus, on retrouve trois tombes.
On affirme que la première est celle d’Adam, paix soit sur lui et la deuxième
et celle de Noé, et la troisième est celle d’Ali, paix soit sur lui » dit il dans une
partie de sa description. Il est également mentionné que l’explorateur Sidi
Ali Al-Turki dans son ouvrage intitulé «Miroir des royaumes» lors de sa visite à Nadjaf en l’an 961 A.H, il visita la tombe de l’Imam Ali, et celles des
Prophètes Adam et Noé, paix soit sur eux.
La ville est située sur le plateau qui descend progressivement de son extrémité ouest surplombant la mer de Nadjaf, vers le sens de Kufa et de l’Euphrate. La figure montre que la vieille ville se situe sur la bordure ouest de la
ville de Nadjaf, qui est située sur le bord d’une élévation fortement abrupte
sur l’autre côté, pour finir dans la mer de Nadjaf. Ce sommet se situe à une
altitude de 55 mètres du niveau de la mer, au moment où la mer de Nadjaf
se situe à 15 mètres au dessus du niveau de la mer. C’est ce qui prouve que
la mer de Nadjaf est située sur un niveau inférieur à celui de l’Euphrate, qui
est situé à une altitude de 15 mètres du niveau de la mer.
Il est également clair que le saint mausolée qui représente le centre spirituel de la vielle ville, se situe à l’ouest du sommet de l’élévation qui s’abrupte
fortement ensuite pour aboutir sur la falaise de la mer de Nadjaff61. (Figure 3)
Figure 3 : Rapports de modernisation des conceptions de base
de la ville de Nadjaf Al Ashraf, par LYD.
Source: Quatrième rapport de l’entreprise LYD p. 65
315
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
2. Les marais de Nadjaf et ses fleuves
Dans la province de Nadjaf il existe plusieurs marais, parmi lesquels : Hor Abu Nadjm, Hor Al-Jibsah et Hor Al-Salibiat. Ces marais se
sont formés dans des endroits bas à reliefs fermés en raison des facteurs
des nouveaux mouvements structuraux. Certains géologues considèrent que l’emplacement de ces marais est un indicateur terrain sur les activités de ces mouvements structuraux62. « Ces marais d’origine récente,
sont le résultat du développement du vieillissement de la mer de Nadjaf ».
Par ailleurs, il existe dans la province de Nadjaf, un certain nombre
de cours d’eau à des centaines de kilomètres qui tombent des territoires du
Royaume d’Arabie Saoudite, comme Ouedi Hassab, Ouedi Al-Khar, Ouedi
Al-Jal et tant d’autres.
3. La mer de Nadjaf
C’est l’un des phénomènes géologiques spécifiques à Nadjaf. La mer de
Nadjaf, est située à la lisière du plateau du désert dans le sud-ouest de la ville.
Aujourd’hui, à cet endroit Nadjaf Al-Ashraf donne la vue sur des grandes
exploitations agricoles parsemées par des cours d’eau douce qui l’atteignent
par une rivière coulant dans la ville voisine d’Abou Sakhir. Des cours d’eau,
et des rivières atteignent la mer de Nadjaf-appelée jadis par les Araméens
anciens « Fertha » – par le biais de l’Euphrate. Aussi en raison du niveau
bas de son sol, les eaux des crues se versent dans cette mer63. Le célèbre
géographe et historien Abu Hassan Massoûdi, décédé en l’an 346 A.H, dit
dans son ouvrage «Meadows of Gold» (des Prairies en or) : « La mer couvrait
alors l’endroit connu aujourd’hui sous Nadjaf ... des navires venant d’Inde et de
Chine atteignirent Nadjaf sous les ordres des rois de Hira ».
Il nous a été rapporté par Ibn Al-Dabithi que Abdul-Jabbar Ibn Maîya
Al-Oulouî raconta : « des gens de Kufa sortirent pour collecter les pierres colloïdales pour les jours de visites – et cela existe à ce jour à Kufa – et arrivèrent
à Nadjaf. Ces gens marchèrent dans cette ville jusqu’à ce qu’ils craignent de s’y
perdre. Là, ils trouvèrent un morceau de teck, semblable à une partie d’une
embarcation. Ils l’emportèrent avec eux à Kufa. Une fois arrivés, ils remarquèrent des écritures sur cette planche de bois : “Louange à celui qui fait voguer les
navires en mer, le créateur des planètes, celui qui éprouve et récompense de la
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La Géopolitique de Nadjaf
meilleure façon”. Je suis sorti en mer à la quête de la fortune mais mon bateau
fut brisé. Je me suis réfugié sur ce morceau de bois, j’ai souffert des horreurs de la
mer et de ses vagues. Je suis resté pendant sept jours sur cette planche, puis affaibli
de tenir si longtemps, j’ai gravé mon histoire avec un couteau que j’avais sur moi.
Dieu bénisse les mais de celui qui tombe sur mon histoire et me pleure... ».
Le chercheur Dr. Kazem Al-Janabi, dans sa recherche académique dit la
chose suivante : « Les traces et les bâtisses répandues sur la rive Est de la mer de
Nadjaf prouvent qu’elle a été habitée à l’époque entre la dernière ère sassanide et
le troisième siècle hégire environs, comme en témoignent les fouilles en zone d’AlKhurnuq et de Tel Oum Arif. Ce qui attire l’attention aussi, ce sont les escaliers
retrouvés. Ces derniers sont construits en briques rouges (de mesure : 24 × 24 ×
8 cm) et descendaient du haut de la côte Est à la mer de Nadjaf. Il était fréquent
que ces escaliers soient construits, soit comme des annexes aux palais de Hira, ou
bien en tant que récifs au commerce maritime. La deuxième possibilité soutient
que le commerce de Hira sous ses jours de prospérité a été étroitement associé à
la mer de Nadjaf. C’était même l’une des voies principales par laquelle transitait son commerce vers l’intérieur de la ville ou vers l’extérieur à travers le golfe
Persique et ensuite vers de nombreux pays. En effet à travers la mer de Nadjaf,
l’Euphrate et le golfe Persique les habitants de Hira transportaient toutes sortes
de marchandises notamment les dattes, le bétail et les cultures. Aussi à travers
cette voie fluviale des importations étaient acheminées à Hira en provenance des
terres du Levant (Al-Cham), de Rome, de Grèce, d’Inde, de Chine et d’Afrique
orientale. Parmi les produits importés on retrouve : les métaux, la soie, le girofle,
la gomme arabique, le corail… »64.
Même après la chute de l’État de Hira, le rôle de la mer de Nadjaf a
continué à relier cette région à l’ère de l’islam avec de vastes régions de l’Irak,
vers le sud, là où le golfe Persique, et du nord du coté de l’Euphrate, vers
le Levant (Al-Cham). Cette mer avait donc un rôle important dans la rupture de l’isolement géographique de la région. Ce rôle a diminué lorsque les
passages approvisionnant cette mer par l’Euphrate ont été bouchés en 1887
pendant le règne du sultan Abdul Hamid II afin d’exploiter son territoire
dans la culture de certaines plantes »65. Dans la poésie arabe ancienne, la mer
de Nadjaf fut cité sous le nom de mer « Banaqia», sachant que Banqia, est
l’une des appellations données à Nadjaf tel que dit précédemment. À titre
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
d’exemple, le poète Al-Asha Qays Bin Mimoun a utilisé « mer Banqia »
lorsqu’il décrivait le déferlement des eaux de la mer de Nadjaf.
Le chercheur Taha Baqer dit de son coté que « les études géologiques ont
démontré que l’Euphrate était dans les temps anciens relié à la dépression
d’Al Hibania, à la dépression d’Abou Dabss et à la mer de Nadjaf. Ces dépressions étaient reliées entre elles formant un long oued (rivière/vallée) du
nord au sud »66.
Cela est soutenu par le rapport du géographe et historien Al-Massoudi,
qui dit, « dans les temps anciens, l’Euphrate débouchait sur la terre de Hira. Il
coulait dans la mer Al Habashi dans le site connu sous Nadjaf de nos jours. Des
navires venant de la Chine et l’Inde apportaient des marchandises aux rois de
Hira ».
Al-Ghassani lorsqu’il s’est adressé à Khalid Ben Al-Walid à l’époque
d’Abu Bakr, il lui dit : « de quoi te souviens-tu ? », « Je me souviens des navires
venant de Chine derrière ces bastions » lui répondit-ill67.
L’explorateur portugais Teixeira a décrit la mer sur laquelle il s’est arrêté
le jour de son arrivée (le mois Rabi Al-Thani de l’an 1013 A.H) et déclara :
« Ce lac n’a pas de forme particulière, mais s’étend en longueur jusqu’à ce que son
diamètre atteigne environ 35 à 40 parasange. En se rapprochant de son milieu
on trouve un passage peu profond que les animaux peuvent emprunter dans les
saisons de marrée basse. Il dit aussi que ce lac était trop salé, d’où on extrayait du
sel qu’on vendait à Bagdad et ses environs. Grace à sa salinité, ce lac était riche
en poissons de tailles et de types différents… »
En 1853, l’explorateur anglais Loftus, a visité Nadjaf en tant que membre
de la Commission frontalière, qui s’est baladée dans la zone de la frontière
Iran-Irak en 1849. Cet explorateur est venu à Nadjaf durant l’été 1853 et
s’est arrêté sur la mer de Nadjaf, et dit : « elle se prolonge vers le sud-est sur une
distance de quarante miles ». De ses bordures du bas naissent deux rivières
appelées le Chatt Al-Khuff et Chatt Al-Atchan.
Lors de ses crues annuelles habituelles, l’Euphrate déborde sur la mer
de Nadjaf. La distance entre elle et Al-Samawa se rétrécie en formant un
seul cours d’eau appelé Khour Allah (ruisseau de Dieu). L’eau de la mer
de Nadjaf devient de l’eau douce pure et potable lorsqu’elle provient des
318
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La Géopolitique de Nadjaf
crues de l’Euphrate. Lorsque ces crues s’interrompent, les eaux de la mer
de Nadjaf deviennent à forte salinité et les habitants de cette région furent
obligés de chercher de l’eau de Kufa.
L’explorateur Barlow qui a visité l’Irak en 1306 A.H correspondant à
l’an 1889, avait abordé la mer de Nadjaf : « La longueur de la mer de Nadjaf
atteint 60 miles et sa largeur 30 miles. C’était le meilleur moyen de transport
entre Nadjaf et le reste de l’Irak et même entre Nadjaf et l’extérieur de l’Irak.
Beaucoup de visiteurs venant de l’Inde pour visiter les lieux saints de Karbala
et de Nadjaf, empruntaient la voie de l’Euphrate. De grands navires avec une
cargaison de cinquante tonnes passaient par cette voie fluviale, qui se terminait
à Nadjaf ».
La Société irakienne des explorations pétrolières a effectué une étude par
satellite des zones de Nadjaf, Karbala et Ramadi. Cette étude a démontré
que le flux hydraulique de la mer de Nadjaf, formait une langue (Lissan)
de couleur sombre qui s’étendait en direction du nord-ouest vers la falaise
Tar Al-Sayed à une distance avoisinant 25 km. Cette langue, constitue à son
tour, un prolongement naturel de la plaine alluviale formée par les dépôts du
Tigre et de l’Euphrate. On peut déduire que dans les temps immémoriaux,
l’Euphrate coulait vers la faille Hit, la dépression Razzaza, la falaise Tar AlSayed et la mer de Nadjaf, au sud de Nadjaf.
Dans une étude publiée en 1972, l’archéologue américain Gibson montre
l’existence d’une rivière abbasside appelée rivière « Saïd ». Cette dernière
prenait son eau du coté ouest de l’Euphrate où se trouve l’actuelle ville de
Hit. On pense que cette rivière était formée par des restes d’un projet d’irrigation remontant au XIV
Ve siècle de notre ère. Ce projet fut baptisé « la tranchée Sabor ». Cette tranchée a été perforée à l’époque des Abbassides, pour
acheminer de l’eau vers les régions du désert à l’ouest de l’actuel Euphrate,
et aux exploitations agricoles de Nadjaf avant de finir dans les eaux actuelles
du Golfe près de Bassora.
Les photographies satellite prises par la société irakienne de l’exploration
pétrolière ont montré la présence de larges cours, enterrés dans la région
située au sud de l’actuelle Samawa, vers le sud de Nassiriya. On pense que
ces cours sont vieux et peuvent être liés à l’ancien cours de l’Euphrate, entre
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Hit et Nadjaf, pour former un cours complet, commençant de Hit et débouchant au sud près de l’ouest de Nassiriya.
Le chercheur Al-Sakini pense que le tarissement de l’ancien cours de
l’Euphrate, et sa déviation sont associés au tarissement du cours de HitNadjaf. Cela inclut le début du fleuve avant son tarissement. Le tarissement
du cours de Hit et sa déviation a conduit au tarissement de tout le cours et sa
déviation vers un nouveau cours. Donc l’Euphrate est entré dans une nouvelle phase appelée « deuxième phase ». On ignore toutefois la période qu’a
duré le cours Al-Karma, car nous ne savons pas à partir de quelle époque
le lit de l’Euphrate a commencé à tourner de son ancien lit à son cours actuel »68.
4. Le site et l’emplacement de la ville de Nadjaf
Le site et l’emplacement sont parmi les éléments les plus importants de
l’environnement urbain auxquels les architectes donnent beaucoup d’intérêt. Le site signifie l’étude des aspects naturels tels que les reliefs, le climat,
la météorologie, les eaux, et la végétation naturelle de l’espace occupé par la
ville. L’étude du site revêt une grande importance en raison de son impact
sur le processus de planification et la conception des zones urbaines, surtout
résidentielles.
L’emplacement, c’est l’étude de ces phénomènes naturels cités plus haut
pour la région entourant la ville et avec laquelle elle est liée par des liens
étroits et des influences réciproques.
Les villes irakiennes occupent des emplacements disparates en raison de
leur influence par des facteurs naturels, sociaux, économiques et historiques.
La ville de Nadjaf est l’une des villes disposant d’un emplacement historique, étant donné sa situation à l’ouest de Kufa, et au Nord de Hira, bénéficiant lors de sa construction de la main d’œuvre des immigrants de Kufa.
Cette main-d’œuvre présente sur le site, est l’un des motifs de ce phénomène
d’émergence de la ville.
Nadjaf, est située sur une élévation surplombant autrefois des jardins
et des rivières du coté du Sud-Est. Cette ville comporte une dépression à
l’endroit de la mer de Nadjaf et surplomb du côté du nord et du nord-est
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La Géopolitique de Nadjaf
un large espace occupé par un cimetière. La partie à l’ouest est une terre
aride représentant le désert de l’ouest. La partie de l’est représente des terres
agricoles vers Kufa.
L’emplacement de Nadjaf l’a rendu menée vers les routes de son côté Est
uniquement. Les fonctionnalités d’un tel emplacement central, sont de ce
fait peu exploitables. L’emplacement de la ville de Nadjaf, est situé sur la
marge sud-ouest par rapport à l’Irak, dans l’extrême coté sud de la section
nord de la plaine d’Irak et sur la lisière sud du désert de l’ouest, à environ
10 km à l’ouest de l’Euphrate, surplombant la mer de Nadjaf. D’un point
de vue administratif, Nadjaf est bordée au nord par la ville Al-Haydarîya,
au sud-est par la ville Al-Manathira, et du coté de l’est par la ville de Kufa.
Il convient de noter que la ville de Nadjaf en raison de son éloignement du
réseau de transport terrestre ne dispose pas d’un emplacement important
en termes de réseau routier régional ou national. En effet, cette ville n’est
traversée que par une seule route reliant l’Irak et l’Arabie saoudite par la mer
de Nadjaf. D’autant que cette route n’est pas très importante en raison de
l’existence de la route du pèlerinage qui passe par la ville de Karbala, empruntée par les pèlerins affluant pour visiter la terre sainte69.
La fonctionnalité religieuse à ajouté de l’importance à l’emplacement de
la ville gardienne de la tombe de l’Imam Ali, paix soit sur lui. Nadjaf devient
le lieu de prédilection de milliers de visiteurs affluant de l’intérieur et l’extérieur de l’Irak. La ville se caractérise aussi par son célèbre cimetière Ouedi
Al-Salem (la Vallée de la Paix), par des écoles religieuses et par des mosquées.
Cette situation a fait émerger des jours spécifiques et non spécifiques pour
la visite du saint mausolée70. Cela a été un facteur important de l’intérêt
accordé à la région et à la construction des routes menant vers elle, ainsi
que l’acheminement de l’eau vers toutes ses régions. En effet cette région a
souffert de la rareté de l’eau pendant une longue période71. Ce manque d’eau
est du en grande partie à l’élévation située entre Nadjaf et l’Euphrate. Cette
dernière s’accroit vers le sens de Nadjaf, allant de 26 m à 50 mètres au-dessus
du niveau de la mer. (Figure 4).
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Figure 4 : La vieille ville de Nadjaf au début du XX
Xe siècle
Source : Al-Dawri, p. 87
La surface du sol de Nadjaf est caractérisée par l’absence de proéminences
sévères. L’inclinaison progressive va dans deux sens. La première commence
de la ligne Contour72 et atteint 10 mètres. C’est la plus haute région de la
province, elle descend progressivement vers le sud-ouest jusqu’à ce qu’elle
atteigne 2,50 mètres dans les frontières de Nadjaf avec l’Arabie saoudite.
Le deuxième escarpement va vers le nord-est, où la hauteur est importante
(10 m) jusqu’à la ligne 5,5 m qui représente la position de la ville de Nadjaf
et son centre. La surface s’incline progressivement vers le sud et le sud-ouest
vers la mer de Nadjaf jusqu’à ce qu’elle atteigne la ligne de Contour 2 mètres.
De manière générale, la province de Nadjaf est caractérisée par une nature
topographique quasi inexistante. C’est une terre presque plate contenant
des escarpements en direction de l’Ouest variant entre 0,1 à 0,3 degrés. Les
formations sédimentaires de Nadjaf sont composées de matériaux rocheux
rugueux qui ont été déposés de manière irrégulière soit par les cours
l’eau courante, ou bien par des facteurs de glissements de terrain. La plus
remarquable caractéristique géomorphologique de la région consiste en
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La Géopolitique de Nadjaf
la présence d’un bord rocheux (escarpement) appelé localement Tar (Tar
Nadjaf ). La hauteur du bord de cette falaise varie entre 5 et 50 mètres du
niveau des terres voisines. L’escarpement du bord atteint 5,7 degrés73. Les
dunes de sable sont déployées principalement à l’ouest de la ville de Nadjaf.
Ces dunes forment une partie de l’ensemble des dunes de sable s’étendant
de Nadjaf à Nassiriya74. Il existe des petites dunes de sable mobiles dans les
zones de faible altitude et dans la mer de Nadjaf. Ce sont des dunes de type
barkhane (en forme de croissant) selon le système de classification des dunes
de sable. Elles sont de hauteurs différentes qui varient entre 8-10 mètres
(figure 5) et possèdent des marques appelées des Ripple Marks (des marques
de ride). On observe aussi dans la région, un certain nombre de cavités
représentant les restes de carrières industrielles75.
Figure 5 : La surface de Najaf
(Le point vert) : La vieille ville.
(en vert) Hauteurs des reliefs de la province de Nadjaf
Source : Direction de la planification urbaine / Nadjaf 2010
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
De manière plus large, Nadjaf a été construite sur une partie d’un plateau
de désert à roches sablonneuses76. Grâce à la description d’une coupe faite
sur un canal creusé à Nadjaf, on a pu voir que la composition stratigraphique
de cette terre se composait de 12 pieds de graviers souples de quartz blanc
dans la roche calcaire. En dessous de cette couche, on trouve une autre strate
formée de gravier de quartz et d’argile calcaire friable dont l’épaisseur est de
40 pieds. Doxiadis a résumé la stratigraphie du sol de Nadjaf, cité par Abd
Al-Mohsen Chalash. Il a démontré que l’endroit est composé de couches
de gravats au sommet, puis des couches de grès, puis une épaisse couche
de roches d’argile77. L’élévation relative de Nadjaf par rapport à ses villes
voisines a un impact significatif sur la possibilité de l’acheminement de l’eau
courante exposée, ce qui les a contraint à ouvrir des canaux sous terrains,
appelés (canaux safavides) prolongés par une série de puits au cœur de la
ville. Ces canaux ont permis à la population de creuser des puits à partir de
leurs maisons, liés aux canaux safavides qui amènent de l’eau de l’Euphrate.
La moyenne hauteur du sol de l’ancien Nadjaf, était de 60 mètres au
dessus du niveau de la mer. Cependant il existe des variations d’un point
à l’autre de la ville. Dans le quartier d’Al-Mishraq, où la vallée Al Dick, la
terre s’élève à 64 m, et dans la le quartier d’Al-Îmara près du rempart, où
se trouve la vallée Charaf, la terre s’élève à 60 m. Pareil pour la vallée d’AlNour au sud du mausolée, et la vallée Al-Hüdjalah dans sa partie est. Le
quartier d’Al-Hûwaysh s’élève à 59 m en moyenne. La partie la plus haute
de ce quartier est celle qui part de l’esplanade du mausolée, jusqu’à la bibliothèque Al Hakim et à la mosquée Al Hindi (aujourd’hui appelé Al-Tamah).
Ce quartier décline progressivement vers le sud, jusqu’au rempart où la terre
paraît un peu élevée, (le quartier d’Al-Baraq haut de 58 mètres)78.
5. Le climat de Nadjaf Le climat local de la ville est un phénomène naturel ayant un grand effet
sur l’homme urbain. Cet effet est visible dans la forme de la ville, ses traits et
caractéristiques, ainsi que dans la manière dont s’assemble ses composantes et
s’allient ses parties. Par conséquent, l’étude du climat de la ville avec ses éléments est essentiel pour le choix de l’emplacement des zones résidentielles ;
et donc la planification et la conception de ses bâtisses de sorte à créer les
conditions climatiques les plus favorables pour la vie humaine et son confort.
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La Géopolitique de Nadjaf
a. la température
La saison chaude de l’année est très longue. Le nombre de mois de l’année où la température dépasse les 18° varie entre 7 et 9 mois à la ville de
Nadjaf. Quant à la saison froide de l’année (l’hiver) dans la ville, elle s’étend
de la fin du mois de novembre jusqu’au début du mois de mars. Les températures varient entre (10,2° - 17,7°). La saison froide se caractérise par une
moyenne température maximale allant de (15,9° à 24°c) et une moyenne
température minimale de (4,5° à 11,2°c). La région se caractérise également
par une grande différence entre les températures moyenne maximale et minimale. En d’autres termes, l’amplitude thermique quotidienne est assez
grande et augmente en été79.
b. l’humidité relative et les pluies
Un changement sensible dans l’humidité relative de l’air d’un mois à
l’autre est observé. Ce changement varie avec le changement de température
et les pluies déversées enregistrées. Les mois d’hiver sont humides à moyennement humides à cause des basses températures. Durant les mois d’été où
les précipitations se font rares et la température élevée, le temps se caractérise
par une baisse de l’humidité relative. L’humidité relative basse rend les propriétés climatiques sèches plus longues que les périodes humides.
Quant aux précipitations, la plupart des pluies de la ville tombent durant
les mois d’hiver, tandis que les mois d’été sont secs et le printemps et l’automne peu pluvieux.
La pluie est caractérisée par une grande volatilité. Ce phénomène est une
caractéristique de la pluviométrie dans les zones sèches où les précipitations
sont irrégulières d’une année à l’autre et d’un mois à l’autre. En outre, les
taux d’évaporation sont très élevés : 36 fois le taux de précipitations annuelles dans la ville. Ce qui indique un grand taux de sécheresse dans la
région, dû aux quantités élevées de rayonnements solaires et à augmentation
de la durée de la luminosité du soleil80.
c. les vents
De manière générale, les vents soufflant sur Nadjaf sont secs et chauds en
été et froids en hiver. Le vent dominant est le vent du nord pour la plupart
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
des jours de l’année, vient après le vent du Nord-Ouest. L’étude de la vitesse
des vents et des périodes où ils soufflent et leurs directions à travers les saisons au sein de l’année, permet de développer des méthodes relatives à la
bonne exploitation de cette force de manière à en tirer des avantages dans
leur utilisation sur plusieurs domaines et afin d’éviter par la même occasion les effets néfastes des vents chauds et poussiéreux.
Le climat influence la ville et ses habitants. Cette influence peut être
expliquée comme suit: La température de l’air est supérieure à la température de la peau (33,4°C). Ce climat est caractérisé par de faibles taux
d’humidité et la présence d’une différence significative entre la température
maximale et minimale, ce qui affecte l’expansion et la contraction des matériaux utilisés dans la construction. D’autant plus qu’un tel climat influence
négativement la croissance de la végétation.
d. les limites de la zone de confort dans la ville de Nadjaf
Les activités physiques et intellectuelles de l’homme sont au mieux de
leur forme dans un milieu déterminé de conditions environnementales.
Tandis que ses capacités à exercer ses activités baissent en dehors d’une certaine variation de ce milieu. Ainsi, en plus du risque de maladie et du stress,
le corps humain de par son système organique dépense de l’énergie afin
de s’adapter aux conditions climatiques environnantes. Quand la dépense
d’énergie est à son minimum, les conditions environnantes se situent dans
les limites de ce champ de confort humain81. Mais comme ce champ de
confort est difficile à atteindre dans le milieu naturel, il était nécessaire de
recourir à la meilleure planification des zones résidentielles, dans leurs styles
d’assemblage, d’aménagement ainsi que dans la distribution des édifices des
services sociaux, lieux publics et espaces verts. Cette planification jouit d’un
rôle majeur dans la réalisation des conditions environnementales appropriées. Le confort thermique, fait aussi partie des critères de confort chez
l’homme. En effet, le confort thermique détermine l’efficacité de l’environnement résidentiel urbain. Cependant ce dernier critère est relatif, et ne peut
être déterminé de manière précise car il varie selon les conditions environnementales, l’état de santé, l’âge, le sexe, le type de vêtements, ainsi que les préférences personnelles (donc différente d’une personne à l’autre). De manière
générale, les meilleures conditions conventionnelles de confort thermique
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La Géopolitique de Nadjaf
se situent à des températures variant entre (18,5°C et 29,5°C)82. Bien que la
température est un élément clé dans la détermination du confort thermique,
d’autres éléments affectent le résultat final du ressentiment combiné à des
relations chevauchantes.
C’est pour cette raison que l’on s’appuie sur le graphique (Olgyay) qui
comprend les relations entre la température, l’humidité relative, la radiation
et la circulation de l’air afin d’atteindre l’adéquation des conditions climatiques dans la ville pour améliorer le confort de l’Homme, et en vue de déterminer le champ de confort thermique. Dans les villes irakiennes la zone
de confort de température est située entre 20°C et 28 °C. L’humidité relative
est située entre 30 et 60 %, avec un mouvement d’air de 1,5 m/sec dans les
espaces extérieurs ouverts83. On peut donc déterminer les caractéristiques générales du climat de la ville de Nadjaf, et définir en plus, l’étendue et le type
de traitements requis en vue d’atteindre un confort thermique pour tous les
mois de l’année. Cela est rendu possible grâce aux informations et aux données climatiques de la ville sur la forme de graphique de confort thermique
où parait avec précision le degré de l’éloignement des espaces traditionnels
ouverts de la zone de confort thermique. Grâce à l’analyse bioclimatique, il
devient clair que le taux de l’éloignement de la zone de confort se ressent à
partir du mois d’avril jusqu’à fin octobre. Cet éloignement s’intensifie dans
les mois de l’été où on tombe en dehors de la zone de traitement prescrite
par le graphe bioclimatique telle que fournir une vitesse de vent, ou un taux
d’humidité précise. Tandis que les autres mois de l’année se situent dans
cette zone de confort excepté les mois de décembre et de janvier où se ressent
la nécessité d’une exposition à une petite quantité de rayonnement solaire
afin d’atteindre la zone de confort. Sans oublier que l’ombrage (figure 6) est
nécessaire dans les moments de la journée. Cela se réalise en profitant de la
végétation et des bâtiments à toiture (de chaume). L’autre période est celle
qui est sous le chauffage et où le besoin est de l’exposition au soleil84.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Figure 6 : La mesure bioclimatique développée par Victor Olgaa
Source : Bahgat Rashad Chaheen, 1989, p. 12.
6. Nadjaf ... Ville de mausolées
Les villes spirituelles dans le monde arabo musulman sont de plusieurs
types. En effet, elles peuvent être des villes d’autorité religieuse telle Riyad,
des villes mémoires telle la Palestine, des villes de mausolées telles Karbala,
Al-Kadhimiya, Samarra, ou des villes de pèlerinage telles que la Mecque et
Médine. Le facteur religieux est très important non seulement dans la création des villes, mais dans leur développement et leur morphologie. L’impact
du facteur religieux déteint sur l’architecture de la ville, la distribution et
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La Géopolitique de Nadjaf
l’usage de la terre ainsi que sur les lois de la vie. Ce facteur a joué un rôle
direct et primordial dans les villes saintes des sanctuaires. Toutes les autres
fonctions de la ville tournent autour des constructions religieuses (le mausolée) qui représentent l’axe fonctionnel et organisationnel urbanistique dans
la vile.
Le mausolée est le fondement de l’émergence de ces villes. C’est leur
noyau et leur symbole religieux. De ce fait, le mausolée d’une ville peut être
défini comme un symbole spirituel des valeurs religieuses de la ville, car
c’est l’axe fonctionnel et architectural qui contrôle tous les événements qui
l’entourent et détermine la nature de l’usage et de la répartition des terres85.
Le mausolée est le fondement d’une ville et le noyau autour duquel elle est
construite. Ce noyau représente le premier aspect à l’apparition de la ville86.
Il est caractérisé par son emplacement fixe et central dans la cité même au
fil de l’histoire. La loi affirme que les lieux de culte occupent éternellement
les mêmes sites. C’est pourquoi, le mausolée détermine l’emplacement de la
ville. En effet, cet emplacement n’a pas été soumis à la logique des indications géographiques, comme c’est le cas des autres villes. L’émergence de la
ville mausolée et son expansion étaient possibles grâce à la présence du mausolée qui détermine relativement sa structure globale. Le noyau religieux
(mausolée religieux), représente le centre fonctionnel et architectural et de
planification qui contrôle l’ensemble des parties de la ville : en effet toutes
les autres activités se rassemblent autour de lui comme le commerce à titre
d’exemple87, ou les services aux visiteurs (comme les hôtels et auberges). Le
mausolée est constitué de trois sections principales : la section centrale, la
paroi extérieure (le mur) et la cour. À partir de ce qui précède on peut définir
les villes mausolées (ou les lieux saints) comme des villes à nature religieuse,
qui se sont construites autour du mausolée de l’un des imams et des saints.
Ce mausolée représente le centre-ville, l’axe voire le principal moteur à la
répartition des divers événements qui caractérisent la ville. Ce sanctuaire est
donc caractérisé par une place fixe et une fonction constante au fil du temps.
Et c’est ce qui distingue ces villes des autres88. Les saints mausolées ont traversé plusieurs étapes et diverses évolutions urbanistiques liées au cours de
l’histoire, pour que leurs aspects finaux se cristallisent et leur tissu urbain se
forme autour de ces noyaux après ces différentes étapes.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Les villes des saints mausolées se sont formées autour de ce noyau (le
mausolée) : une sorte d’aimant qui attire les populations. Des gens viennent le visiter ou choisissent d’habiter près de lui pour leurs bénédictions.
D’autres personnes veillent à sa protection, à l’entretien de ses lieux et à apporter les services nécessaires aux visiteurs (en les hébergeant notamment).
Une autre catégorie de personnes s’est développée : ceux qui perfectionnent
l’art de l’enterrement des morts comme gagne-pain.
Tout cela, a fait du site du mausolée, un pôle attractif qui a causé l’immigration d’un grand nombre de personnes vers ce lieu et la construction
de colonie autour de ce mausolée qui s’est transformée à travers le temps en
ville. Le tissu organique entourant le mausolée se caractérise par le fait que
c’est un tissu cohérent dont les parties sont interconnectées. Les visiteurs se
déplacent au sein de ce tissu, en empruntant des ruelles étroites et sinueuses.
Quand ils arrivent au mausolée, ils pénètrent soudainement dans un large
espace (la cour). Cette transition soudaine que rencontre le visiteur : des
étroites ruelles vers une vaste esplanade le stupéfait et le remplie de piété
et de spiritisme requis et nécessaires dans ce genre de lieux saints89. Le déplacement au sein du tissu organique du mausolée, conduit à un état de
tension « ludique » entre le visiteur et le mausolée où les coupoles dorées et
les minarets tantôt apparaissent et tantôt disparaissent durant tout le long
du chemin menant au mausolée en raison des variations des sens des ruelles.
À travers l’étude et l’analyse des informations et des ouvrages historiques, nous pouvons organiser les étapes clés et déterminer le développement du tissu organique autour de ces lieux saints. Cet enchainement n’est pas nécessairement en forme d’étapes indépendantes, mais les
phases sont souvent liées et chevauchent entre elles de la façon suivante90 :
La première phase (configurations initiales) : construction d’un
mur autour de la tombe et son lambrissage. Puis commencent les visites religieuses et les prières temporaires dans le tombeau. Un mausolée est ensuite construit sur la tombe avec un dôme de taille appropriée.
La deuxième phase (le début des agglomérations urbaines) : l’augmentation
des populations conduit à la création de diverses maisons et bâtiments près
du mausolée en laissant du vide entre eux et le mausolée par respect à sa
place.
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La Géopolitique de Nadjaf
La troisième phase (formation des espaces urbains) : avec la croissance
de la taille de la ville et la diversification de ses activités, l’espace vide laissé autour du mausolée devient un espace urbain où s’effectue un certain
nombre d’événements.
La quatrième phase (une barrière pour entourer le mausolée) avec l’accroissement du nombre de visiteurs et l’élargissement de la taille de la ville
et de ses différents besoins, les bâtisses avancent vers le mausolée. Afin de
freiner cette avancée, un mur est construit autour du mausolée. On a dirigé
ce mur vers l’intérieur (repliée : inward looking).
g
La cinquième phase (cristallisation de la forme finale) le saint mausolée
prend le gros de sa forme finale actuelle du point de vue urbanistique et
architectural résultant de la construction du mur autour de la cour et de
l’organisation de ses façades donnant sur l’intérieur. On construit ensuite les
iwans (porche voûté) sur les murs donnant sur la cour, ainsi que des corridors lambrissés autour du mausolée.
La sixième phase (ouverture de nouvelles rues) en raison de l’apparition de l’automobile, on a procédé à l’ouverture d’un certain nombre de
nouvelles rues. Les bâtiments adjacents à la barrière du mausolée ou très
proches d’elle ont été démolis. Ce qui a conduit à la construction de sentiers
et de nouveaux espaces autour du mausolée donnant au mur extérieur de
nouvelles façades pas très familières (comme une sorte d’édifices monumentaux).
La septième étape (la nouvelle architecture): en raison des nouvelles
voies et l’émergence de grandes arènes autour de la cour. Cette dernière
a perdu son rôle en tant qu’espace urbain dominant. Aussi l’architecture
du mausolée s’est transformée en une sorte de bâtisse urbaine à interface
unique.
À partir de ce qui précède, on peut dire que les villes des mausolées
ou les lieux saints ont émergé et évolué grâce à l’existence du mausolée en
son sein. Celui-ci marque le début de la configuration de la ville pour que
se développe peu à peu le tissu urbain de manière spontanée. Les diverses
manifestations commencent à émerger autour de lui, telles les activités religieuses, résidentielles, commerciales ainsi que les activités liées aux services
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
aux visiteurs. On peut donc conclure que peu importe le temps, et peu
importe le progrès qui touche la ville aujourd’hui ou la touchera demain, sa
principale fonction restera religieuse. Le mausolée restera au cœur de la ville
et le moteur de toutes ses activités. C’est ce qui distingue les villes saintes des
autres villes dans le monde.
7. Les dimensions culturelles de la ville de Nadjaf
Premièrement
Les dimensions culturelles de la ville de Nadjaf Al-Ashraf sont diverses
et variées : sa diversité culturelle résulte de la diversité ethnique qui l’habitait
avant et après l’Islam. « Avant islam » attire peut-être l’attention, puisque
l’image mentale qui se dessine de Nadjaf est qu’elle ait émergé à la naissance
du règne du Cheikh al-Tusi, (à part une existence d’une petite communauté
insignifiante qui n’est pas encore au stade de société). La vérité est que cette
image n’est pas correcte. Les historiens experts de cette région confirment
son existence même à l’époque préislamique. Rappelons ce qui a été dit
précédemment, quand le prophète Ibrahim, paix soit sur lui, se rendit à
Nadjaf : elle était une ville densément peuplées et exposée à des séismes
fréquents. Pendant tout son séjour, cette contrée connut une accalmie. Les
habitants de Nadjaf ont compris que c’était par la bénédiction d’Ibrahim,
paix soit sur lui que les séismes se sont arrêtés. Ils insistèrent fortement pour
que le Prophète habite désormais en permanence à Nadjaf. La condition que
leur posa Ibrahim, paix soit sur lui, était qu’il achetait Nadjaf en échange de
cent brebis. La villa garda, à cette époque, le nom « Baqia » qui signifie dans
leur langage de l’époque « brebis »91.
Les ruines historiques dans la ville de Nadjaf sont répandues dans diverses directions. On retrouve des traces de prisons et de campement de
l’époque d’Alexandre, ou de Nabuchodonosor. Parmi ces traces : « Ârissat »
et « Dhazn Abad », maintenant connus sous le nom de « Taârizät ». Certaines
de ces vestiges datent de trois mille huit cent ans Avant JC92, en particulier
ses prisons et ses cimetières comme « Al-Tarat ». « Nadjaf était la côte de la
mer Al Milh. Cette mer atteignit Hira dans une époque lointaine (les maisons Al-Baqila et tant d’autres…) » dit Al-Massoudi93.
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La Géopolitique de Nadjaf
L’exceptionnelle richesse à laquelle ont fait allusion est le résultat du
croisement de toutes ces diverses ressources et la fertilisation réciproque de
leurs idées. Cela a permis de constituer un indicateur riche que le connaisseur peut apercevoir dans le modèle comportemental de l’individu nadjafi.
Surtout après l’approfondissement de l’école scientifique qui a apporté de la
richesse remarquable dans les dimensions intellectuelles de l’époque après
Cheikh Al-Tusi.
Deuxièmement
Les plus importants affluents qui se sont jetés sur Nadjaf d’avant l’Islam
sont les chrétiens. Certains récits disent que ces affluents remontent jusqu’à
Jésus (Îssa), paix soit sur lui, et sa mère la Vierge Marie (Mariam). Il est cité
dans l’explication, du verset 50 de la sourat Al-Müminune (Les croyants) une
allusion au passage de Jésus et de la vierge Marie par les terres de Nadjaf :
« Et Nous fîmes du fils de Marie, ainsi que de sa mère, un prodige ; et Nous
donnâmes à tous deux asile sur une colline bien stable et dotée d’une source ».
Explication rapportée par Abu Abdallah Al-Sadiq, paix soit sur lui, qui dit :
« La colline : signifie Nadjaf de Koufa, et la source : l’Euphrate »94. L’asile quant
à lui, signifie le campement, même pour une petite période. Cette signification est soutenue par ce qui est relaté par Al-Majlissi dans son ouvrage « les
Mers des lumières » (Bihar Al-Anwar)95. Par ailleurs, l’Imam Sadiq, paix soit
sur lui, dit : « Al-Ghari est un morceau de la montagne où Dieu parla à Moïse,
sanctifia Jésus, et désigna Abraham comme ami privilégié... ». À partir de là, la
population de la région était presque à majorité chrétienne, vers le triangle
connu sous « Hira, Nadjaf et Kufa ». Mohamed Hussein Haykal dit dans son
livre « La Vie de Mohammad », paix et salut soient sur lui : « L’attachement
dans l’existence de l’empire romain de la Palestine et du Levant (Al-Cham)
jusqu’aux rives de l’Euphrate… pour que les gens de Hira la prennent comme
religion, et pour que les Lakhmides et Al-Manathïra y croient »96.
À partir de l’explication donnée à ce qui est cité dans le verset de sourat
Al-Müminune, (c’est plutôt le contraire car cela part de la zone de Nadjaf
et se propage vers le Levant). La région était reliée aux villages peuplés de
Hira, jusqu’au Levant, comme mentionné par Al-Massoudi dans son livre
« des Prairies en or » dans le chapitre sur la conquête de Hira et le voisinage
de Saad Bin Abi Waqas avec Abdul-Al-Massih Ben Bakalh, cela est soutenu
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
par la présence de presbytères : les maisons des membres du clergé chrétien
à Nadjaf. En plus de la présence des monastères et des églises. Parmi les
plus célèbres monastères de la région on retrouve : celui de Mar Abda, et de
Hanna. À l’intérieur de ces monastères on trouve des sources d’eau et des
puits creusés. Ce sont de beaux temples dans lesquels poussent l’absinthe et
le basilic. Aborder les monastères les églises et les presbytères et tout le sujet
des chrétiens de Dhahr Nadjaf, est un long et large sujet qui est une preuve
de la place de la population chrétienne majoritaire dans la région à une certaine époque. Cela traduit aussi des types de comportement, et donne une
image complète sur les caractéristiques de la vie des chrétiens de cette région. On peut, à ce sujet, revoir de nombreux écrits comme « les Monastères »
de Chabesti, « Athâr Al-Bilad » d’Al-Qazwini, « Müâjam Al-Bûldane » d’AlHamüwi, ou encore « Al-Athâr Al-Baqiyä » de Sirûni.
En conclusion, la région de Nadjaf avait un caractère chrétien, de par
les traces que l’héritage chrétien avait laissé. À leurs cotés, d’autres affluents
s’installèrent dans cette ville, parmi eux : des Perses, des Babyloniens, des
Syriaques, des Arabes et autres peuples cités dans les livres d’histoire et de
géographie.
Troisièmement
Les habitants de cette région jouissent de plusieurs caractéristiques culturelles adaptées pour la pensée islamique. En effet, la population de Nadjaf
était intellectuellement qualifiée pour profiter de l’Islam. Ajouté à cet excellent climat culturel, un climat géographique très propice. Cette région était
si pure qu’on la baptisa « la joue de la vierge ». Même qu’on la considérait
comme un sanatorium pour échapper à la peste, en raison de la pureté de
son air et de son bon climat. A cela s’ajoute la diversité de la population.
Tout cela qualifie la région pour devenir un environnement scientifique distingué. C’est probablement quelques uns des facteurs qui ont poussé l’imam
Ali, paix soit sur lui, à transférer sa capitale à Kufa. Car l’école scientifique de
l’Imam requiert un centre pour assimiler ses connaissances. Si tôt son installation faite, que l’interaction commença entre son école et le patrimoine de
la région. Un merveilleux mélange reflété par ses élèves…
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La Géopolitique de Nadjaf
Quatrièmement
Les étudiants qui affluaient à Nadjaf depuis cette époque à nos jours
étaient de différentes nationalités et de diverses cultures. Ils se sont mélangés
et ont donné un très bon résultat en termes de pensée dans les différentes
dimensions de la science. L’emplacement de Nadjaf, sur le bord de la péninsule arabique et son interaction continue avec les différentes disciplines des
sciences arabes comme la langue, le fikh, la littérature, et la compréhension,
encourageaient la communauté scientifique. Les vecteurs des connaissances
ont été variés, et les idées se sont confrontées pour former une humeur marquée par la persévérance qui manquait à beaucoup de nos écoles scientifiques ! D’autant plus que l’appartenance à Nadjaf est une chose à laquelle
nos savants tiennent beaucoup.
Cinquièmement
Le premier facteur derrière les avantages que recèle Nadjaf c’est sa position. En effet, cette terre est la dernière demeure du commandeur des
croyants l’imam de la piété Ali, paix soit sur lui. Celui-ci a semé la connaissance dans la région et s’en est occupé toute sa vie durant. Puis sa sainteté
l’a entretenu à sa manière grâce à l’impact clair sur la mentalité et le comportement du milieu religieux qui vit à Nadjaf. Cet impact transcende ces
aspects pour influencer le tempérament et les goûts de ces personnes jusqu’à
ce qu’elles deviennent des caractéristiques appartenant à cette région.
La providence a voulu que cette sainte demeure soit située sur Ouedi
Moqadesss (la vallée sacrée). Des érudits expliquent que c’est cette vallée qui
est cité dans le verset 12 de sourat Taha : « Je suis ton Seigneur. Enlève tes
sandales : car tu es dans la vallée sacrée Tuwa », comme relaté par les proches
du prophète, paix soit sur eux. Par conséquent, les proches du prophète,
Ahl Al-Bayt, paix soit sur eux, préconisaient de s’installer dans cette région.
L’Imam Al-Sadiq, paix soit sur lui, sixième imam des proches du prophète,
(Ahl Al-Bayt) avait dit à l’un de ses compagnons, qui lui avait dit qu’il avait
amassé tout son argent (or et argent) et voulait s’acheter une maison dans
l’un des lieux qu’il lui a énuméré. L’imam Al-Sadiq, paix soit sur lui, lui dit :
« Je te conseille Kufa, cette terre gardienne de la tombe sacrée de l’Imam Ali est
bénie jusqu’à douze miles autour de ses quatre coté, et toute personne inquiète ou
souffrante visitant cette tombe sacrée est soulagée après ». Il ajouta que c’est l’un
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
des lieux que Dieu a préparé pour ceux qui l’adorent, c’est une terre bénie
par les grâces de ce saint mausolée. Pour toutes ces raisons, Nadjaf est le lieu
de prédilection des âmes et des cœurs. Il convient de dire que comme c’est
une terre chère aux cœurs dans la vie, elle l’est tout autant aux âmes après
la mort, en raison de ce qui a été dit sur les vertus de son Ouedi Al-Salem
(la Vallée de la Paix) : « Et que tout croyant où qu’il se trouve, à l’Est comme à
l’Ouest, s’il venait à mourir, son âme serait transportée dans ce Paradis pour y
trouver le repos et la quiétude ».
On raconte que le commandeur des croyants, Ali paix soit sur lui,
acheta ce qui est entre Al-Khurnaq et Hiraa à quarante mille dirhams, et
fit témoigner de cet achat. On tenta de le convaincre d’y renoncer : « Ô
commandeur des croyants, tu achètes cette terre à ce prix là alors que elle ne se
prêterait ni aux cultures ni à l’élevage !! » lui dit-on. « J’ai entendu le Messager
d’Allah, paix et salut soient sur lui, dire que soixante douze mille personnes de
Kufa accéderaient au Paradis sans jugement, et je désire tant qu’ils soient y accédèrent de mon domaine » leur répondit-il97.
Ouedi Al-Salem a joué un rôle important dans la position de Nadjaf,
objectivement et subjectivement dans le cœur de chacun des croyants vit
un cher espoir, que ce lieu puisse être leur dernière demeure en raison de sa
position spirituelle. En effet, Dieu tout puissant choisit parmi les lieux et
les personnes et les temps... tel que cité dans la tradition musulmane « Ne
connaît-Il pas ce qu’Il a créé alors que c’est Lui Compatissant, le Parfaitement
Connaisseur » (Sourate Al-Mûlk, verset 14). En termes d’objectivité, un grand nombre de rois, de ministres et de
mémorables personnalités de différentes parties du monde sont enterrés à
Ouedi Al-Salem. Parmi ces personnes : Al-Dawla (auxiliaire du pouvoir)
Al-Bouïhi, (qui a demandé qu’il soit enterré à Nadjaf aux cotés de l’Imam
Ali, paix soit sur lui. Celui-ci a été enterré sur le côté nord de la cour entre
la tombe et l’entrée de la cour connue sous le nom de Bab Al-Tusi. Avant sa
mort, il ordonna à ce que soit écrits ces mots sur son tombeau « Ceci est le
tombeau du bras de Al-Dawla et le pillier de la communuaté Abi Choujaâ,
â qui
a voulu reposer auprès de ce saint imam dans l’espoir de trouver le salut, le jour
où toute personne plaide pour sa propre personne, celui du jugement dernier. »98
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La Géopolitique de Nadjaf
En parcourant ces petits aperçus sur la ville de Nadjaf et ce qu’elle recèle,
on est convaincu que la ville dans sa dimension historique est une référence,
et une puissante civilisation enracinée dans les profondeurs de l’Histoire.
C’est une ville qui a connu le passage d’un grand nombre de personnes
influentes, de savants, de sages. C’est la ville patrie de l’Imam Ali, paix soit
sur lui, qui est à lui seul, une nation incarnée en une personne, la couvrant
d’une gloire sans pareilles.
D’un point de vue scientifique Nadjaf est aussi une école riche en apports et en connaissances. Du point de vue religieux, c’est la demeure des
âmes des croyants et le lieu de leur résurrection le jour du jugement dernier.
Nadjaf est une ville de patrimoine, protectrice de la langue et la littérature arabes et orientales et la pensée brillante, etc. Après tout cela, Nadjaf
est une partie intégrante de notre chère patrie, que nous entourons et protégeons, et nous souhaitons que sa gloire et son authenticité soient eternels et
ne deviennent pas seulement un souvenir dans notre mémoire, mais un lieu
que nous chérissons dans nos âmes et qui brillera à nos yeux99.
8. Les événements historiques de la ville de Nadjaf
À travers l’histoire, Nadjaf a connu plusieurs événements historiques
importants, parmi lesquels les événements de l’année 858 connus sous les
attaques des Al-Muchâchaî Al-Ghalî qui ont cassé le coffre qui se trouve sur
le tombeau du commandeur des croyants, incendié et pillé les lieux et ont
fait des ravages dans la ville sainte. Ils ont même sauvagement assassiné ses
habitants, et exproprié beaucoup d’entre eux.
En l’an 997 le roi des Ouzbeks, Abdul Moûmine Khan, accompagna son
armée, vinrent au mausolée de l’Imam Ali paix soit sur lui, et tuèrent les
habitants de Nadjaf de manière barbare et horrible…
En l’an 1032 AH les romains assiégèrent Nadjaf, les habitants luttèrent,
le siège se poursuit pendant longtemps...
Durant le règne du sultan Mourad quand il se rendit à la conquête de
Bagdad, Nadjaf était le théâtre de plusieurs attaques.
En l’an 1040 A.H Osman entra à Nadjaf et Karbala, triomphant.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
En 1041 A.H le Pacha a conquis Nadjaf lorsqu’il fut incapable de
conquérir Bagdad, alors sous le contrôle des Safavides.
Après l’apparition du wahhabisme dans le Hedjaz, les wahhabite enviaient Nadjaf et voulaient avoir la main sur ses antiquités, ses œuvres d’art,
et son argent. Les habitants de Nadjaf ont été avertis des intentions de ces
derniers et fermèrent les portes du rempart. Les wahhabites tournaient autour de cette fortification, tuèrent ceux qu’ils rencontrèrent, et jetèrent leurs
têtes vers l’intérieur de la ville.
En l’an 1216 A.H, les wahhabites attaquèrent Karbala, tuèrent ses habitants, et touchèrent atteinte à la sainteté du Haram Al-Hossein. Ils se rendirent ensuite à Nadjaf et l’assiégèrent. Les wahhabites ont subit la plus
humiliante défaite.
En l’an 1217, Ils revinrent de nouveau, et attaquèrent Nadjaf, à l’occasion de l’Aïd Al-Ghâdir, tuant un certain nombre de scientifiques et de
combattants …
En l’an 1221 A.H les habitants de Nadjaf apprirent la venue des
wahhabites, et transférèrent le trésor du Prince à la ville de Al-Kadhimiya,
de peur des pillages qu’il risquait de subir. Ils se sont aussi préparés à se
défendre. Ce fardeau était porté par le Cheikh Jaâfar, avec l’aide d’autres
vaillants scientifiques. Les wahhabites vinrent camper sur Nadjaf la nuit
dans l’espoir qu’Ibn Massoud attaque la ville pendant la journée, pour
tuer et piller ses habitants. Mais la plupart des habitants de Nadjaf avaient
fui vers les tribus. Il ne restait que deux cents combattants environ. Ces
derniers, même s’ils savaient qu’ils étaient voués à la mort, face au nombre
important de leurs combattants ennemis, et à l’effondrement de la muraille
qui leur servait de bouclier étaient restés pour défendre leur terre patrie. Ibn
Saoûd et ses soldats ont passé la nuit à l’extérieur de la ville. Ils étaient au
nombre de quinze mille hommes. Au matin, sept cents hommes ont péri,
et Dieu épargna le pays de leurs atrocités. Certains récits montrent que la
raison est que les habitants de Nadjaf les ont surpris la nuit, ce qui les a
amenés à s’entretuer et à finir vaincus de la pire manière qui soit. D’autres
incidents ont eu lieu, tels que les incidents Al-Zikrât Wa Al-Chamrât qui ont
perturbé la quiétude des habitants de Nadjaf. Ce sont des événements qui
ont eu lieu entre les habitants de Nadjaf eux-mêmes, qui s’étaient divisés en
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La Géopolitique de Nadjaf
deux équipes ennemies. La guerre qui éclata entre eux a duré une centaine
d’années environ, la dernière bataille entre eux a eu lieu en l’an 1323 A.H
qui s’est soldée par la victoire des Al-Zikrât.
L’occupation britannique a succédé à ces événements. Après la déclaration de la Première Guerre mondiale, les Irakiens se sont rangé du coté des
Turcs, et les Oulémas chiites ont émis une Fatwaa quant à l’obligation de
défendre l’islam. Même que les scientifiques eux-mêmes ont participé à la
défense du pays contre les Anglais, dirigé par Mohamed Saïd Al-Haboubi.
Seulement, les Turcs ont perdu la guerre, et ont mal traité les Irakiens, et
Nadjaf, en particulier. C’est ainsi que les habitants de Nadjaf se révoltèrent contre les turcs et les expulsèrent. Ces derniers ont constitué un gouvernement local et national contrôlant leur pays (ce gouvernement a duré
deux ans). Ensuite vinrent les Britanniques à Bagdad, puis mettent leurs
mains sur Nadjaf. Seulement les habitants de Nadjaf, motivés par leur religion inébranlable et leur patriotisme, refusèrent cette intrusion. Ils formèrent des organisations encourageant les gens à gagner leur liberté et leur
dignité. Les Oulémas étaient à la tête des événements de planification. Ils
participèrent même à l’exécution des plans d’attaques et de défense. Une
première confrontation a eu lieu entre eux et les Britanniques dans laquelle ils avaient mobilisé 40 000 combattants qui ont tué environ 700 soldats britanniques contre une quarantaine de morts du côté des Nadjafis.
Quelques uns des tués étaient des rangs des combattants, mais beaucoup
d’autres étaient de simple gens désarmés. Les Anglais n’avaient pas eu le
contrôle de la situation qu’après une longue période de lutte acharnée.
Après cela, la révolution des années vingt a eu lieu sous les commandes de
Nadjaf avec la participation de ses Oulémas et ses penseurs. Ces derniers se
sont levés contre l’occupation. La déclaration de la révolution se produisit
un dimanche à la première moitié du mois de Chawal en 1338 A.H. Les
Britanniques se sont retirés de Nadjaf à Kufa. Et là encore, on mobilisa des
armées, et des révolutions successives se produisirent dans plusieurs points
de l’Euphrate. Les prisonniers de l’armée anglaise étaient transférés à Nadjaf,
qui représentait le siège de la révolution. On compte près de 160 prisonniers
de la bataille « Al-Raranjiyâ » qui avaient été envoyés à Nadjaf.
La révolte des années 20, dirigée par Nadjaf et ses savants et intellectuels
a poussé l’Irak sur la voie de l’indépendance et l’établissement d’un
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
gouvernement arabe de religion musulmane – en principe – pour prendre
place au règne colonial infernal100.
Bien que l’histoire fut parfois violente et amère pour Nadjaf, ce qui est
source de joie et de plaisir pour ses habitants, c’est que cette ville a su continuer à véhiculer son message de spiritualité et de savoir à traves le temps. Ce
que vit Nadjaf aujourd’hui, en la désignant capitale de la culture islamique,
est une preuve claire de la profondeur des idées qu’elle promeut et qu’elle
défend malgré toutes les épreuves qu’elle a traversées.
NADJAF, LA VILLE DES VALEURS ÉTERNELLES
1. Ville de Nadjaf
À chaque époque que traverse l’Homme, pour l’Histoire c’est comme un
arrêt, et pour la civilisation une histoire. L’histoire de la ville dont nous parlons aujourd’hui est une présentation de la civilisation dans toute sa grandeur, son éclat, sa prospérité, sa souffrance, sa chute, son endurance et sa
persévérance. C’est au milieu de plusieurs centres de civilisations profondes
et influentes dans l’histoire que s’est édifiée la ville de Nadjaf Al-Ashraf et
s’est modernisée. Non loin de Babylone de Hammourabi (l’homme de la loi
et de la légitimité portant son nom), ou du royaume arabe de Hira, qui était
le lieu de prédilection des poètes arabes d’avant l’Islam.
En réalité, Nadjaf à l’époque préislamique n’était que prolongement des
jardins et des parcs de Hira, au point où on lui donna le nom de « joue de la
vierge » (Khad Al-Âdra) en raison de l’abondance des anémones couronnées
de couleur rouge qui poussaient sur ses terres. Aussi, en raison de sa jolie
nature et de son climat tempéré, Nadjaf était une destination de prédilection
des rois perses des arabes de l’époque préislamique ainsi que des califes de
Bani Abbes après la venue de l’islam. Al-Manathera ont construit leur hauts
palais pour qu’ils surplombent la ville de Nadjaf et ses jardins, ses parcs et
ses rivières. Le plus célèbre de ces palais est le palais Al Khûrnaq. Le plus
célèbre roi de Hira de la période préislamique était le roi Al-Nûman Ben
Al-Mûndir101 flatté dans les écrits d’Al-Nabigha Al-Dhîbiani, de Hassan Ibn
Thabet et de Hatem Al-Taï et tant d’autres. On raconte que ce roi était un
fou de la nature. Un jour, lors d’une sortie à Nadjaf (autrefois appelée Dhahr
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La Géopolitique de Nadjaf
Hira), attiré par les différentes fleurs qui ornaient la terre de Nadjaf, notamment les anémones couronnées, il dit : « je vous ordonne d’ôter la main à celui
qui cueille l’une de ces fleures ». C’est d’ailleurs, pour cette raison là qu’elles
furent appelées en arabe Chaqaîq Al-Nûman (les anémones Al-Nûman).
Avec l’Islam, Kufa émerge comme l’une des villes phare de l’islam notamment après que le commandeur des croyants l’imam Ali, Paix soit sur
lui, la choisit comme capitale, pour son califat. Al-Dhîlmi raconte dans le
« Guide des cœurs », dit que « L’Imam, paix soit sur lui, contempla Dhahr
Koufaa (Nadjaf ) et dit : « Que ton air est si pur et que ta vue si agréable. Dieu
faites que ma tombe soit sur cette terre ». Dieu exhaussa sa prière, et l’Imam
Ali fut enterré en son sein. Cela a eu un impact profond sur l’émergence
et l’expansion de la ville, et a su attirer des gens de différentes classes et
races… comme mentionné précédemment. L’histoire suit son cours pendant quelques temps, jusqu’au cinquième siècle hégire (XIe siècle) où un
grand érudit, le Ouléma Cheikh Al-Tusi, décida de s’installer à Nadjaf pour
ne plus subir les hostilités et les conflits communautaires causés par les Turcs
seldjoukides à Bagdad, qui ont brûlé sa bibliothèque et toutes ses œuvres.
A Nadjaf, ce grand faqihh a réécrit ses œuvres et a fondé la grande
Université islamique dont les apports ne cessent d’être apportés depuis plus
d’un millier d’années.
Nadjaf s’est donc construit comme une ville, une école et une sorte de
forum scientifique sur deux principales dimensions spirituelles qui sont :
- La première : la terre de cette ville garde le corps pur de l’imam Ali Ibn
Abi Talib, paix soit sur lui, qui est à lui seul une véritable école de connaissances, ce qui attire des personnes de différents pays et de divers horizons qui
viennent pour s’inspirer des valeurs éternelles de la biographie de l’imam de
la piété. En effet, la symbolique de son tombeau (paix soit sur lui) n’est pas
physique, comme le pensent certains, mais cela transcende cet aspect pour
une symbolique de vie morale qui interpelle les habitants avoisinants ainsi
que les personnes qui viennent le visiter comme référence de l’Islam qu’incarne l’Imam Ali. Ces personnes évoquent quotidiennement sa dévotion,
son ascétisme, sa justice, son combat (jihad),
(
ses exploits, sa foi, sa générosité, sa piété, et tant d’autres qualités dont la profondeur ne suffit pas pour
décrire la personne que fut l’Imam Ali.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
- La seconde dimension, qui forme la base de la ville de Nadjaf Al Ashraf
et sa notoriété à travers les âges c’est « le savoir ». Véritable pilier à l’émergence de toute civilisation et moteur à son essor102. Ces deux dimensions
spirituelles et morales, représentent, à mon sens, la pierre angulaire sur laquelle émerge une civilisation pérenne. Des philosophes de la civilisation
ont prouvé que toute nation tournant le dos aux valeurs spirituelles périssait
tôt ou tard. Aussi longtemps que dure la spiritualité de Nadjaf Al-Ashraf,
et sa place centrale, religieuse, scientifique et politique et non comme zone
géographique, cela est l’essence même d’une véritable civilisation.
2. La naissance et la survie : Les premiers fondements Tout a commencé loin des eaux de l’Euphrate à environ 10 km vers
l’ouest sur la bordure sud du désert de l’ouest, et dans un site élevé et sans
vie. L’aspect de ce dernier ne semble aucunement propice à l’émergence et à
la pérennité d’une ville, en l’absence de tous les ingrédients traditionnels qui
font que l’homme s’installe sur une place et y crée une civilisation. La genèse
fut donc l’inhumation du commandeur des croyants dans cet endroit, et la
découverte de sa sainte tombe. Ce tombeau, fut le facteur essentiel par la
grâce duquel un centre scientifique et religieux à l’endroit de l’actuel Nadjaf
est né. Et peu à peu se développent les mécanismes de sa transformation
en ville, sa survie et sa pérennité physique, conceptuelle et structurelle en
plus des effets de l’immortalité spirituelle de cette ville que lui assurent ces
caractéristiques. (Figure 7)
C’est une ville sainte, semblable à la ville du Grand Prophète de l’Islam paix et salut soient sur lui, capitale des sciences des saints Ahl Al-Bayt
(proches du prophète) et lieu de repos du fils de la Kaaba et du martyr du
Mihrab l’Imam Ali.
Après sa naissance et sa survie, on pourrait, à travers les mécanismes de
la formation des trois principales structures de la ville, clarifier la nature
des valeurs sous-jacentes contenues dans cette ville et autour desquelles les
personnes se sont installées et qui sont aussi derrière la survie et l’immortalité de la ville. L’emplacement de Nadjaf est connu chez les hommes de
religion le jour de l’enterrement de l’Imam Ali, de Al-Dhakawat Al-Baîd (les
collines blanches) ce sont trois ou quatre collines : la première la « Montagne
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La Géopolitique de Nadjaf
de Lumière » (Jabal Al-Nour) dans le sud-est de cet endroit, la seconde « la
sainte montagne » (Jabal Al-Charif ), dans le sud, nord de la position, et le
troisième « Mont du coq » (Jabal Al-Dik), une colline située au nord de la
ville. Ces collines paraissent blanches en plein soleil, et sont décrites parfois
de rouges. Il semblerait que cela soit leur description au lever et au coucher
de soleil et leurs emplacements sont connus autour du tombeau à ce jour103.
(Figure 8)
Figure 7 : Site de la vieille ville de Nadjaf en Irak
Source : Direction de la planification urbaine / Najaf 2010.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Figure 8 : Plan montrant le site de la vieille ville de Nadjaf, par rapport à la ville de Kufa, ainsi
que les limites du cimetière Ouedi Al-Salem ( la Vallée de la Paix)
Source: Direction de la planification urbaine / Najaf 2010.
Il a été mentionné dans les récits des Imams sur les proches du prophète
(Ahl Al-Bayt), dans la détermination de l’endroit de la tombe (la position de
la ville) que l’imam Ali, avant sa mort, a demandé qu’il soit enterré dans un
tombeau préparé et acheté par ses soins dans le Dhahr de Kufa est situé après
Al-Thawiyâ (2 kilomètres) en venant du coté de Kufa, et derrière Al-Qaim
(n’existe plus), près de Nadjaf (c’est à dire le début du plateau surplombant
la dépression de la mer de Nadjaf et à 1 km loin du tombeau de l’imam,
à gauche d’Al-Ghari sur la droite de Hira entre Al-Dakawat Al-Baêd près
des tombes de Hûd et Saleh, paix soit sur eux, et à proximité de la tombe
d’Adam et de Noé, paix soit sur eux104.
On peut vérifier ces premiers signes avec l’émergence de la ville ou à travers
les implications de certains des noms qu’a portés la ville à ses débuts : Nadjaf
était connue sous plusieurs noms tirés de son emplacement géographique.
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La Géopolitique de Nadjaf
En fait, le nom de « Nadjaf », signifie la colline et le lieu que l’eau ne peut
submerger. On dit que Nadjaf à Dhahr Kufa comme une digue empêchant
les crues de submerger les maisons de Koufa et ses cimetières105. Parmi ses
autres noms Al-Ghari, c’est-à-dire le bon coté de toute chose, c’est aussi ce
qui sert de peinture. Et Al-Ghariyan: sont deux bâtisses comme des minarets
célèbres à Dhahr Kufa qu’a construit l’un des rois de Hira106. Al-Hamwi
suppose, que le nom d’Al-Ghari est tiré de chacun de ces minarets107.
Nadjaf est également nommé « Al-Mashad » qui a été mentionné par Ibn
Jubayr et Ibn Batouta lors de leurs voyages. C’est l’appellation du tout à partir du nom de l’une de ses parties (la plus sainte et la plus imposante). Dans
ce cas-là, Al-Mashad c’est le saint tombeau. D’autres noms furent utilisés et
cités dans des récits de certains imams des proches du prophète, paix soit sur
eux, citons : Banqia, Al-Judi, Al-Gharbi, Al-Lissan (la langue), Al-Rabwa(la
colline), Al-Tour(la phase) et Dhahr Kufa. Ces mêmes Hadith mentionnent
que les tombes de Adam et de Nûh (Noé), paix soit sur eux, se situent dans
cette terre, et que l’Imam Ali, est enterré à leur coté par sa volonté et son
insistance. Sur une distance de 11 km de ces lieux, on retrouve également
les tombes de Hûd et de Salih. Leur élévation n’est autre que les restes de
la montagne citée par le fils de Noé, tel que cité dans plusieurs récits dont
le contenu montre la sacralité de cette zone et sa sainteté par le passé. Cela
est aussi appuyé par la nature spirituelle et la sacralité des facteurs derrière
l’émergence de la ville. Par ailleurs, ce qui peut être une autre preuve de la
sacralité de cet endroit historiquement c’est le nombre
tères qui furent construits en son sein et sur lesquels veillent les clergés et les
prêtres. Parmi ces monastères ((Al-Adirâ) : celui d’Ibn Mazoûq, Dir Maryam,
Dir Martt et le monastère de Hana. Ces lieux de culte chrétiens ont continué
à exister après la venue de l’Islam jusqu’à la modernisation de Kufa en l’an
17 A.H.
Après que le commandeur des croyants l’Imam Ali soit installé à kufa,
après la guerre d’Al- Jamal, il choisit cette ville comme capitale pour plusieurs raisons politiques, militaires (et peut être même pour actualiser les
fondements se cachant derrière l’émergence d’une ville). L’emplacement de
la ville (Al-Thawiya) devient un cimetière pour les musulmans, parmi eux
un grand nombre de compagnons. Le premier à être enterré à Nadjaf fut le
compagnon Al-Jalil Khabab Bin Al-Irth sur qui a prié l’Imam Ali en l’an
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
37 A.H. Ce fut ensuite au tour de l’Imam Ali lui-même d’y être enterré.
Sa tombe fut resté secrète comme un petit amas, pour un moment avant sa
découverte en l’an (170 A.H-787) et les transformations en mausolée qu’a
faites le calife Haroun al-Rachid. Les musulmans se mettent à enterrer leur
morts aux cotés de la tombe et édifièrent un petit village vers lequel des
personnes ont immigré de Kufa depuis le IX
Xe siècle. C’est ainsi donc que fut
construit le premier quartier autour de la tombe et que le noyau de la ville a
commencé à émerger108. (figure 9)
Figure 9 : Une vue aérienne récente montrant les limites de la ville de Najaf, en relation avec
Ouedi Al-Salem et la dépression de la mer de Nadjaf adjacente.
Source : Direction de la municipalité de Najaf 2010.
Les habitations se sont premièrement construites vers le nord du mausolée
(ce qui est connu aujourd’hui sous le nom de quartier d’Al-Michraq) puis,
elles se sont propagées vers l’ouest et au sud du mausolée pour que les autres
quartiers émergent à leur tour, accompagnées de souks, de mosquées, d’écoles
religieuses et des forums de science. La structure urbaine s’est cristallisée, et
le réseau routier construit. La ville a par ailleurs été fortifiée par plusieurs
murailles, quatre d’elle avant la venue du Cheikh Al-Tusi en l’an 1057, fut
construit ensuite un cinquième puis un sixième et dernier rempart qui a été
enlevé et remplacé par la rue qui entoure la ville appelée la rue du rempart109.
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La Géopolitique de Nadjaf
À la fin du quatrième siècle hégire et au début du cinquième siècle, la ville
a prospéré et son urbanisme s’est développé et sa fonction scientifique et
religieuse s’est cristallisée. Certains explorateurs arabes visitèrent cette ville,
comme Ibn Jubayr (508 A.H-1114) et Ibn Batouta (726 A.H-1326), qui l’a
décrite comme l’une des meilleures villes d’Irak du point de vue architectural,
la ville la plus peuplée et dont les souks sont propres et bien.
Historiquement la ville fut influencée par plusieurs facteurs, forces et variables culturelles, politiques et religieuses. En effet, ces derniers ont affecté
les étapes de son développement ainsi que son urbanisme positivement et
négativement.
À l’ère de l’État Bouïde (945 A.H-1058), on a accordé beaucoup d’importance à Nadjaf. Cela a fait accroitre l’immigration vers elle et a mené à la
construction de bâtiments et du mausolée de la tombe, en particulier dans
l’ère de Al-Dawla Al-bouïde110, ainsi que dans l’ère Ilkhanides (1258-1335),
où se sont construites des écoles religieuses et se sont creusés des canaux.
La ville s’est transformée en un important centre commercial à cette ère111.
En contre partie, elle a beaucoup souffert des conséquences de la guerre
entre les Safavides et les Ottomans. Ajouté à cela la rareté de l’eau pendant de longues périodes et des raids brutaux de certains marginaux
(comme les attaques des wahhabites dans le treizième siècle hégire)112.
Indépendamment de ce qui semblaient facteurs et variables influents et visibles, le processus de la survie de la ville de Nadjaf continue (comme elle a
commencé) et on continue à activer les mécanismes de survie et de pérennité
dans leur structure physique, conceptuelle, actionnelle comportemental. Les
fondements et les accords humanitaires continuent dans ces mécanismes.
Dans la production de ces structures, se reflètent les valeurs fondamentales
derrière la survie de la ville de Nadjaf et son immortalité. Les premiers signaux pourraient être trouvés au début de l’émergence de la ville et dans les
caractéristiques du site. La propriété scientifiques – religieuses peint toutes
les utilisations de la terre et a imprégné toutes les constructions de la ville, la
nature des matériaux de construction, les structures et réseaux infrastructurels. Cette propriété (scientifique religieuse) influe aussi sur les mécanismes
structurels contrôlant les limites et les frontières dans la constitution des
emplacements urbains…
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Ce son les principaux axes qui aideront à trouver les fondements de la
ville dans les prochains paragraphes, et selon les éléments de pérennité et ses
composants clarifiés par la recherche.
3. La structure fonctionnelle dans la ville de Nadjaf :
religieuse – scientifique
La structure fonctionnelle de la ville de Nadjaf et les structures physiques qu’elle contient (la structure spatiale) et donc la structure conceptuelle (pour les fonctions traditionnelles des vieilles villes et de leur structure physique et conceptuelle) est caractérisée par une connexion unique
entre la fonction religieuse (qui peut être classique dans certaines villes) et
la fonction scientifique (est autre que la fonction classique de l’éducation).
Cette connexion se fait d’une manière influençant tous les aspects de la
vie urbaine de la ville. En effet, elle influence les utilisations du sol et leur
chevauchement, les modèles de logements, les résidents, les occupants étrangers, les activités commerciales, le modèle de structure spatiale, le réseau
routier, le niveau de l’emploi, les types d’utilisateurs et les surfaces des rencontres entre eux. S’intéresser à cette caractéristique unique sur la base de la
rencontre fructueuse bilatérale prévue par la recherche entre les valeurs, permet la détection des mécanismes et des effets de la survie de cette ville et de
son immortalité et la détection de ses racines précises et l’installation des
personnes autour d’elle et les mécanismes de lien entre elles afin de pérenniser la vie et sa survie.
A. Fonction religieuse (première racine fondamentale)
La ville de Nadjaf Al-Ashraf est une capitale religieuse-scientifique. Ces
deux caractéristiques concernent les deux racines fondamentales sur lesquels
la ville s’est basée dans son émergence et sa pérennité, et ont fait l’objet
d’accords entre les personnes afin de répondre aux fonctions urbaines. Ce
qui renforce cette conclusion (sans anticiper les résultats de l’analyse) c’est
que l’emplacement de la ville ne contient aucun élément d’un occupant. En
effet Nadjaf s’est construite dans un lieu pauvre en ressources économiques,
et qui ne contient même pas d’eau, comme indiquée par l’une des significations du nom de Nadjaf, « un endroit qui n’est pas submergé par l’eau ». La
ville a émergé et grandi autour du mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui,
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La Géopolitique de Nadjaf
à Dhahr Kufa, lors de sa découverte vers la fin du deuxième siècle hégire.
Puis Kufa hérita un statut et une place particuliers. En plus du mausolée de
l’Imam Ali, il y a aussi plusieurs mausolées et temples, dont le tombeau du
prophète Hûd, paix soit sur lui, le mausolée du prophète Saleh, paix soit sur
lui, le mausolée de l’Imam Zain Al-Abidin, paix soit sur lui, et le mausolée
de Mohammed Bin Al-Hanafia ainsi que les tombes d’Adam et de Noé, paix
soit sur eux, à coté du cimetière de Ouedi Al-Salem (la vallée de la paix).
Dans la vieille ville, on retrouve un très grand nombre de mosquées,
dont la mosquée Al-Khadra (verte), qui est une ancienne mosquée démolie
et reconstruite, ainsi que la mosquée Al Raâs. Toutes ces deux mosquées se
trouvent actuellement au sein même de la bâtisse du mausolée. On retrouve
aussi la mosquée d’Imrân Ibn Chahin (Prince Bataîh) construite vers la fin
du IV
Ve siècle de l’hégire et dont l’état est toujours le même aujourd’hui. Une
partie de cette mosquée a été rajoutée au mausolée de l’imam Ali, lorsque
le Chah Safi, le construit en l’an 1030 A.H. Parmi d’autres mosquées : celle
du Cheikh Al-Tusi (qui est à l’endroit de sa tombe), la mosquée du Cheikh
Jaâfar Chushtari, la mosquée Al-Hanana, la mosquée Al-Sagha, la mosquée
Al-Haidari, la mosquée Al-Morad, la mosquée Âl Kachef Al-Ghitaâ, celle du
Cheikh Sahib Al-Jawahir, la mosquée, Al-Hadj Mirza Hossein Al-Khalili, la
mosquée Safi Al-Safâ, la mosquée Cheikh Machkour, la mosquée Cheikh
Murtaza, la mosquée Al-Hindi, la mosquée Cheikh Al-Tarihi, la mosquée
Âl Al-Machhadi, la mosquée Ali Rafish, la mosquée Al-Hajj Hossein AlBahbahani, la mosquée Cheikh Agha Reda Al-Hamadani, et la mosquée
Allama Hassan Al-Chirazi.
Le mausolée de l’Imam Ali, paix soit sur lui, est situé en plein centre-ville
de l’ancienne ville de Nadjaf. Ses limites extérieures sont connues sou l’appellation de la galerie extérieure (la cour), dont la longueur de son côté nord
est de 74 m, et celle de son coté sud est de 57m et de l’est et l’ouest 84 m. Sa
hauteur est de 17 m. Le mausolée dispose de cinq portes qui sont : la porte
Al-Saâ en face du grand souk du coté de l’est, et c’est la porte principale du
mausolée. La deuxième porte est la porte Al-Salem (la paix), située non loin
de la première porte en face du souk Al-Âbayjiyâ. La porte Al-Tusi en face
de la rue portant le même nom (Al-Tusi) vers le nord, et la porte Al-Faraj et
se trouve en face du souk Al-Îmara à l’ouest, et enfin la porte Al-Qibla qui
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
est en face de la rue du Prophète, paix et salut soient sur lui, vers le sud113.
(Figure 10)
Figure 10 : L’horloge en haut de la mosquée de l’Imam Ali, paix soit sur lui
© Kamoona
Le mausolée (la Rawda) est situé dans la cour au milieu d’un couloir intérieur dont la hauteur est de 17 m, et la longueur de 31 m et la largeur 30 m.
Laa Rawdaa est en forme de carré, dont les cotés sont d’une longueur de 13 m.
On retrouve en milieu, la sainte tombe. Au-dessus du tombeau une coupole
s’élève de la terre du mausolée de 35 m et le périmètre de sa base est de
50 m et son diamètre et d’environ 16 m. à l’intérieur, le dôme est décoré de
mosaïques et de merveilleuses gravures. De l’extérieur, il est recouvert d’une
couche d’or pur. À l’entrée principale, on retrouve un iwan doré connu sous
le nom Al-Tarîma, et de chaque côté deux minarets dorés dont la hauteur de
chacun est de 35 m. et le périmètre de la base de chacun d’eux est d’environ
8 m, et leur diamètre 2,5 m114.
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La Géopolitique de Nadjaf
Le saint mausolée de par son emplacement central et ses caractéristiques
formelles (géométrique en milieu de l’organisation) est un organisateur de
la structure spatiale au niveau global de la ville. La distribution spatiale des
édifices religieux, (avec ses caractéristiques formelles et ses connections fondamentales) œuvre à identifier les propriétés structurelles de l’organisation
spatiale et de l’approche urbaines, localement et globalement. Ce sont les
propriétés derrière le type d’utilisation et l’identification des mouvements
des habitants et des étrangers ainsi que des lieux de rencontres entre eux,
pour que les espaces urbains restent en vie et afin d’assurer la fonction religieuse de la ville. C’est celle là, la place des mécanismes de pérennité basés
sur les valeurs fondamentales de la religion dans les plus importantes villes
pérennes, parmi lesquelles la ville de Nadjaf Al-Ashraf que nous développons dans une analyse future détaillée. (Figure 11)
Figure 11 : La Rawda Al-Haïdarîa dans ses caractéristiques exceptionnelles distinguées par
l’organisation de la structure fonctionnelle dans la ville.
© Kamoona
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
B. La fonction scientifique
La principale caractéristique de la structure fonctionnelle (ou combinaison d’événements) de la ville de Nadjaf est la prédominance de «la fonction scientifique», qui est autre que la fonction éducative comme l’une des
fonctions urbaines de base des villes conventionnelles. Cette prédominance
a dépeint la ville comme une « ville de la science». C’est même la capitale
des sciences religieuses et de la jurisprudence islamique (Fiqh). Et sans retarder sur l’analyse des composantes de la pérennité de la ville de Nadjaf
qui pourrait être basée sur la confrontation d’évaluation entre révélation et
conventionnisme, la prise de cette caractéristique dominante de la ville, qui
est la ville de l’Imam Ali, « la Porte de la ville de la connaissance », selon
l’expression du saint prophète, pourrait indiquer à une racine et une origine fondamentale dans la genèse de la ville et dans sa survie «sa pérennité»
organisé par des accords humanitaires divers qui se sont manifestés sous de
nombreuses formes et qui ont influencé la structure fonctionnelle de la ville.
Il est possible d’observer l’impact de cette fonction sur les caractéristiques
sociales, économiques et architecturales de la ville de Nadjaf. Cet influence
est reflétée dans les données démographiques, les types des utilisateurs des
usagers des espaces urbains en habitants et étrangers, Cette influence affecte
également la nature de la compréhension de la construction urbaine et de
son utilisation. Les infrastructures les plus importantes pour cette fonction
sont les écoles, les bibliothèques, mais également les mosquées ainsi que
d’autres bâtiments. Ce qui caractérise aussi ces structures c’est la distribution
spatiale et sa diffusion. Ce dernier point possède une symbolique importante dans la structure fonctionnelle «scientifique» caractérisant la ville.
Premièrement : les écoles Les écoles étaient répandues dans la vieille ville de Nadjaf. On retrouvait
des écoles dans toutes les localités et tous les quartiers de la ville. Les écoles
de Nadjaf étaient principalement dédiées aux habitants en quête de science.
L’enseignement s’effectuait dans des salles annexées à ces écoles ou dans la
cour du saint mausolée de l’Imam Ali, dans ses chambres et Awaween au rez
de chaussée. Il y avait au total 44 chambres, en particulier dans le tombeau
d’Al-Yazdi, Al-Haboubi, et Cheikh Al-Chariâ, etc. L’enseignement s’effectuait aussi dans les mosquées, et les plus prisées par les étudiants étaient la
mosquée Al-Hindi, et la mosquée Cheikh Al-Ansari (appelée la Mosquée
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La Géopolitique de Nadjaf
d’Al-Turk),
k ou encore la mosquée Cheikh Al-Tusi ou la mosquée Al-Khadra,
Al-Sebzewarii ou toute autre mosquée ou Hosseiyniâ sur laquelle s’accordent
le maître et ses disciples. C’est en cela que consiste la signification de la nature répartie spatialement pour la fonction scientifique de la ville. La ville
comporte plus de quarante écoles variant en taille de grandes, moyennes et
petites et distribuées dans les quartiers de la ville. Parmi ces écoles : l’école
de la cour Haîdari Charif, l’école Al-Sadr fondée par Mohammed Hossein
Khan Isfahani en l’an 1140 A.H, située dans le Grand Souk, l’école Kachif
Al-Ghita fondée par Abbas Kali en l’an 1250 A.H et située dans le quartier
d’Al-Ïmara, l’école Al Mahdia fondée par Cheikh Mehdi Kachif Al-Ghita
en l’an 1291 A.H et située à côté de la mosquée Al-Tusi et bien d’autres115.
Deuxièmement : les bibliothèques
En plus des écoles, « le travail scientifique de la ville » est complété par les
bibliothèques. Elles sont nombreuses et on en retrouve des privés et des publiques. Les bibliothèques recèlent des centaines de milliers de publications
dans divers types de culture, et des dizaines de milliers de manuscrits dans diverses sciences islamiques. Elles sont répandues à travers les recoins de la ville
dans les monastères, les mosquées, les mosquées chiites (Al
( Hosseiniyatt), les
associations, les écoles et dans des bâtiments qui leur sont allouées. Parmi les
plus importantes bibliothèques de la ville de Nadjaf citons : la bibliothèque
Al-Rawda Al Haîdariya Al-Mûtahara, située dans la cour du mausolée de
l’Imam Ali. C’était un entrepôt pour les saints ouvrages religieux Alaouites,
datant de l’époque d’Al-Dawla Al-Bouïhi en l’an 372 A.H, et été appelée le
trésor scientifique, et regroupait les précieux livres, principalement avec la
propre écriture manuscrite de leurs auteurs. D’autres bibliothèques telles :
« Al-Sadr Al-Aâdham », Al-Hosseiniya Al-Chûchtariyaa ou encore les bibliothèques Al-Îlmiyeen, Madrassa Al-Qiwam, ou Al-Râbita Al-Îlmiya (association scientifique), etc116.
Par ailleurs, il existe de nombreuses bibliothèques sous les appellations
des maisons de Nadjaf, où se complète la propagation spatiale de la fonction
scientifique et où se pratique leur impact sur l’aspect urbain et sa pérennité.
Troisièmement : les Souks La vieille Ville comprend un ensemble de souks traditionnels, qui occupent environ 25 % de la superficie de son tissu organique urbain. Les
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
plus importants sont : le grand souk et ses annexes et les souks des quatre
quartiers de la ville117. Comme c’est le cas dans les villes islamiques, ces souks
commencent en général à partir du centre-ville vers les quartiers d’habitas,
où chacun de ces souks commence à partir de l’une des portes du saint mausolée, qui représente le cœur de la ville, et se termine à l’entrée de l’une des
quatre quartiers résidentiels qui composent la vieille ville : (figure 12)
Figure 12 : Le grand marché de la vieille ville de Najaf distingué par sa toiture
et son influence sur la structure fonctionnelle de la ville.
© Kamoona
Le grand souk est l’un des souks musulmans traditionnels les plus importants qui sont toujours en activité. Il commence à partir de la porte du mausolée d’une ligne droite séparant entre les quartiers Al-Bariq et Al-Mishraq.
Ce souk est relié aux principaux axes menant au mausolée, avec environ trois
mille boutiques. Des souks secondaires spécialisés de la vente au détail lui
sont reliés : le souk Al-Sagha, le souk Al-Abaijiyâ le souk Al-Qassabine (des
bouchers), les souks Al-Massabih, le souk Al Naâljiya (des savetiers), le souk
Al-Haddadeen (des forgerons).
- Le souk Al-Hûwaych qui commence de la porte d’Al-Qibla de la cour
du mausolée et se termine au quartier d’Al-Huwaych.
- Le souk Al-Mishraq qui commence à la porte Est de la cour et se termine au quartier d’Al-Mishraq.
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La Géopolitique de Nadjaf
- Le souk Al-Qadi (le juge) qui commence à partir de la porte ouest de
la cour et se termine à le quartier d’Al-Îmara.
Ces souks et les axes de mouvement qui leur sont associés imprègnent le
tissu traditionnel de la ville (bien que le grand souk prenne une ligne droite)
pour occuper les axes (moteur - visuel), caractérisés par des propriétés structurelles distinguées sur la base de leurs connexions locales et globales au sein
du système spatial de la ville. Ce sont ces caractéristiques qui ont permis et
encouragé le mouvement des résidents et des étrangers (visiteurs). En effets,
ces espaces de circulation, ont constitué une surface de convergence de ces
deux types de mouvement : le mouvement des résidents s’est appuyé sur
l’expérience dans le système et sur de bonnes images mentales. Les étrangers
(visiteurs) se basent sur la clarté du système global (et le degré d’arrivisme
élevé), dont la fonction principale est d’accéder au saint mausolée. Car ce
dernier est considéré comme l’organisateur essentiel de l’espace dans la ville.
Dans l’ensemble, ces espaces et système restent vivants quand se chevauchent les emplacement des personnes sur les événements commerciaux, et
sur les fondements de la fonction de base de la ville, et une analyse future
des propriétés de synthèse selon l’analyse des règles de l’espace de la ville et
de ses parties locales, et ce qui lui permet de révéler en termes de dimensions
relatives aux valeurs fondamentales et aux accords humains œuvrant à la
pérennité de la ville et sa survie.
L’usage résidentiel
Comme c’est le cas pour toutes autres villes, la fonction résidentielle
est la fonction dominant l’usage de l’espace urbain dans la vieille ville.
Néanmoins, ce qui la distingue c’est que cette fonction résidentielle s’entrecroise fortement avec la fonction « scientifique » de la ville. Ce chevauchement lui confère des caractéristiques structurelles particulières et fait
allusion à la référence des valeurs sur lesquelles la ville s’est basées dans son
émergence et sa pérennité, comme nous allons le détailler plus tard.
Dans chaque quartier de l’ensemble des quatre quartiers de la ville, on
retrouve un grand nombre d’écoles et de bibliothèques. On retrouve aussi
à leurs côtés quelques-unes des maisons du savoir de la ville. Les souks pénètrent ces quartiers, ils se terminent généralement dans le centre de la ville
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
près du saint mausolée. Cette dernière description ne la rend pas très différente des autres villes islamiques. (Figure 13)
Figure 13 : Plan de la ville de Nadjaf pour l’année 917.
Source : documents du Waqff chiite de la ville de Nadjaf.
Avant la dernière cristallisation morphologique de la ville, les maisons
sont d’abord apparues au nord du mausolée en l’an 787. Cette région de la
ville est connu aujourd’hui sou le nom de quartier d’Al-Mishraq. Puis les habitations commencèrent à se répandre à l’ouest et au sud du mausolée pour
que d’autres quartiers résidentiels apparaissent telles Al Ribat et Al Jih, qui
étaient situées près de la mosquée actuelle d’Al-Hindi, ou le quartier d’AlZanjabil (gingembre). Cependant, on ignore la date précise de l’émergence
de ces quartiers 118.
Puis les habitations se répandent du mur du mausolée jusqu’au centre de
la ville. Le tissu urbain a été divisé en quatre quartiers résidentiels, dont les
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La Géopolitique de Nadjaf
limites se sont dessinées au cours de la période de l’occupation ottomane en
l’an 1875, lorsque les autorités ont décidé d’instaurer la mobilisation forcée
(dans l’armée). Ces quartiers sont : Al-Îmara, Al-Hûwaych, Al-Mishraq et
Al-Buraq119.
- Le quartier Al-Îmara : C’est le plus grand quartier de Nadjaf, situé à
l’ouest du mausolée, et comprend en plus des habitations, quelques maisons
de savoir (Bûyout Al-Îlm). Dans la ville un certain nombre d’écoles dont
l’école Al-Bûjurdî Al-Soughra, deux écoles du Cheikh Hassan Al-Khalili,
l’école Kachif Al-Ghitâ, en plus d’un certain nombre de bibliothèques. Le
souk d’Al Kadi s’étend de la porte ouest de la cour jusque dans le quartier.
- Le quartier Al-Mishraq : Situé au nord du mausolée, et marque la fin
du souk Al Mishraq qui commence à la porte Est de la cour. Ce quartier
abrite plusieurs écoles et bibliothèques, comme l’école d’Al-Salimiyâ, l’école
Al-Sadr et d’autres écoles. Ce quartier abrite également les tombeaux du
cheikh Al-Tusi et de Mahdi Bahr Al-Ûlum. Al-Mishraq, abrite des auberges
et hôtels pour les visiteurs.
- Le quartier Al-Hûwaych : Situé au sud du saint mausolée, et comporte
les maisons et des usines de tisserands. Parmi les écoles qui sont situés dans ce
quartier l’école Kazim Al-Yazdi, l’une des plus belles écoles, ainsi que l’école
Al-Êrwani, et Al-Akhund Al-Koubra et d’autres. Le souk Al-Hûwaych qui
commence de la porte d’Al-Qibla de la cour du mausolée, prend fin ici.
- Le quartier Al-Buraq : Situé à l’est du mausolée et comportant un
certain nombre d’écoles dont les écoles du Cheikh Kazem Al-Khorasan, et
l’école Al-Akhund Al-Soughra. Ce quartier comprend également les maisons des riches marchands de la ville. (Figure 14)
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Figure 14 : Image aérienne montrant la division spatiale des quartiers d’habitats.
Source : La Mairie de Nadjaf
Ce chevauchement unique dans la ville sainte de Nadjaf entre la fonction
résidentielle et la fonction « scientifique » en plus des utilisations commerciales qui les ponctue, possède une signification particulière dans le contexte
de la recherche sur les mécanismes permettant la survie de la ville mais aussi
et surtout d’atteindre la pérennité de ses références de valeurs à travers deux
aspects principaux :
1. La structure fonctionnelle affecte les propriétés structurelles de la
ville sur leur trois niveaux (conceptuel, spatial, comportemental) et
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La Géopolitique de Nadjaf
l’étendue de leur conformité (et cette cohérence est l’essence même
de la survie de la ville).
2. Ce chevauchement fonctionnel exige des propriétés structurelles spatiales permettant la réunion conjointe entre les résidents et les étrangers sans aucun effet sur la spécificité des espaces résidentiels urbains,
dans lesquels les résidents s’appuient sur l’expérience dans le système
urbain, et sur la clarté visuelle et l’« arrivisme », qui nécessite l’utilisation des visiteurs (étudiants).
3. Ce qui précède indique d’ores et déjà la nature des références fondamentales à l’émergence de la ville et à sa pérennité « religieuses –
scientifiques » qui tournent autour des localisations des personnes
dans leurs zones urbaines.
C. La structure physique (l’espace) Sans anticiper les résultats, ont peut dire que la structure de l’urbanisme
de la vieille ville de Nadjaf, tant à travers le niveau des connexions de ses
éléments ponctuels, que sur le plan de ses relations globales, est caractérisée
par un ensemble exceptionnel de caractéristiques de synthèse des éléments
et de la structure globale, a créé un modèle distinctif de relation entre les
structures physiques comportementales. Ces propriétés sont imputées à la
nature des valeurs fondamentales derrière les origines et l’évolution de la
ville et reflète l’impact de la fonction distinctive « scientifique – religieuse »,
et le rôle du mausolée d’Ali en tant qu’organisateur de l’espace urbain. Car
ses effets s’étendent du niveau global aux connexions locales.
L’expansion des structures de cette fonction grâce aux mosquées, écoles,
et bibliothèques et leur incrustation du tissu urbain à créé des surfaces précises de rencontre, entre les modèles d’utilisation des habitants et des étrangers, et à travaillé pour enrichir les espaces urbains et accroître leur vitalité et
même leur durabilité et pérennité.
L’organisation physique apparente de la ville ne semble pas différente à
première vue des autres villes islamiques traditionnelles, du tissu organique
compact qui est ponctué par un réseau spatial de mouvement sinueux dont
certains sont ouverts et d’autres clos.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Les rues débutent ou finissent sur l’espace de la cour du saint mausolée et
s’étend de ses principales portes jusque dans les profondeurs les plus intimes
du tissu urbain vers les quartiers d’habitation, comme c’est le cas de l’espace
des quatre principaux Souks : le grand souk, souk Al-Hûwaych, souk AlMishraq, souk Al Kadi dans le quartier d’Al-Îmara. Ce sont des espaces de
mouvement caractérisés par des propriétés structurelles qui encouragent les
étrangers et les habitants à les utiliser grâce à leur clarté visuelle sans le recours à l’expérience du système spatial. Les utilisations et fonctions urbaines
chevauchantes de cette ville ont donc encouragé l’extension de ces espaces.
Il existe dans la vielle ville de Nadjaf deux autres espaces uniques, (en plus
de l’espace central du saint mausolée) vers lesquels débouchent les ruelles,
qui sont Fadwa Al-Mishraq, Fadwa Al Hwaich. La superficie de chacune
d’entre elles est de 3 000 m2 (120).
Depuis le milieu du siècle dernier, plus précisément en 1954, de grands
changements ont eu lieu dans la structure de l’organisation spatiale de la
vieille ville de Nadjaf. Ces changements on été rendus possible grâce aux
opérations de construction des routes droites atteignant le mausolée et traversant de grandes parties du tissu traditionnel de la ville : comme la rue
Zine Al-Abidine, la rue Al Sadik, la rue Al-Rassoul, ou encore la rue AlTusi… De nouveaux usages commerciaux et tertiaires sont nés tout au long
de ces rues. On a ensuite construit de nouvelles rues, et élargi celles déjà
existantes comme la rénovation de la rue Al Tusi et la construction de la
rue Al Tusi. Avant cela, la rue entourant la vielle ville était l’héritière de la
vielle muraille de la ville qui a été complètement supprimé en 1938 et on a
édifié à son endroit une rue entourant la ville connue sous la rue du rempart
(Al-Sour). Les murailles ont joué un rôle important dans la formation de la
structure physique spatiale de la vieille ville de Nadjaf, et dans la détermination de la taille de la ville et de ses expansions. Au total, on a construit six
murailles à Nadjaf, et à des étapes successives, avec lesquels la morphologie
de la ville et sa forme physique (la masse et l’espace) se sont cristallisées.
Des opérations de suppressions arbitraires ont été ensuite effectuées sur
de grandes parties du tissu urbain avoisinant le saint mausolée, notamment
celles effectuées dans le quartier Al-Îmara riche en écoles, bibliothèques et
bâtiments.
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La Géopolitique de Nadjaf
Tout cela a influencé en grande partie la structure de l’organisation spatiale de la ville. Cependant Nadjaf a continué à conserver de nombreuses caractéristiques de sa structure spatiale globale en sus de ses spécificités locales,
et qui permettent de découvrir la nature des fondements autours desquels
agissent les mécanismes de durabilité et de survie.
D. Urbanistiques : les bordures et frontières extérieures et
intérieures de la ville de Nadjaf
La nature des bords et des frontières, tant externes qu’internes, qui définissent les localités urbaines dans la vielle ville de Nadjaf, comme les secteurs
et les trajectoires de mouvements et les espaces, ces frontières impliquent des
indicateurs cachés de la nature des valeurs qui s’érigent derrière ces cites. Des
indicateurs qui font référence à sa nature fondamentale et à des aspects religieux bien clairs atteignant la limite de la confrontation quelques fois avec
les principes utilitaires dans l’émergence des villes et leur essor. Ainsi que la
manière dont se sont mis en place les accords des personnes, afin d’accroitre
la clarté de ces valeurs dans la ville et qui peuvent être observées dans ce qui
suit :
1 - Depuis les débuts de l’émergence de la ville, avec la découverte de la
tombe de l’Imam Ali, avant que ne soit connu la taille de la ville, la nature
géographique de la position de la ville et sa région voisine, ont connu des
limites primaires à cette stabilité urbaine pérenne et à son territoire direct.
Nadjaf fut édifiée sur une position vallonnée constituant une partie de la
bordure d’un plateau désertique à roches de sable121. Cet endroit est à une
distance de 5 km de Hira et de Kufa122. Nadjaf est semblable à une digue
à Dhahr Kufa, qui la protège des eaux123. (C’était un endroit haut (comme
une digue) surplombant ce qui l’entoure, et qui ne peut être submergé par
l’eau. Nadjaf est une ville manquant d’eau, ce qui est en soi, décourageant
à l’émergence des villes (l’eau est l’une des conditions traditionnelles à leur
apparition). C’est justement ce qui attire l’attention sur les valeurs inhérentes
à la position de l’émergence des villes. Ce fut les débuts de la définition des
frontières extérieures de la ville donnant sur la mer de Nadjaf et le cimetière
de Ouedi Al-Salam. Il faut souligner l’importance de la situation et des limites
géographiques de la ville sur ses appellations. En effet, pratiquement tous les
noms de la ville de Nadjaf impliquaient des connotations géographiques
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
liées à sa topographique. Parmi ses noms : Al-Tûr, Al-Dahr, Al-Judi (le
mont Al-Judi), Al-Rabwa(la colline), Ouedi Al-Salem (la Vallée de la Paix),
Banqia, Al-Dhakawat Al Baêd (les collines blanches), Al-Mashad, Nadjaff124.
Et a fait l’objet de Nadjaf, des clercs appelés à l’imam de la journée pieuse
de la sépulture Ali Ibn Abi Talib (AS) des œufs Al-Dhakawat Al-Baêd125.
L’emplacement de Nadjaf est connu chez les hommes de religion le jour de
l’enterrement de l’Imam Ali, de Al-Dakawat Al-Baêd (les collines blanches)
ce sont trois :
- La première « Mont du coq » (Jabal Al-Dik), une colline située au nord
de la ville.
- La seconde la « Montagne de Lumière » (Jabal Al-Nour) dans le sud-est
de cet endroit.
- La troisième « la sainte montagne » (Jabal Al-Charif ), dans le sud, nord
de la position. Il est très probable que ces caractéristiques géographiques
sont à l’origine des frontières extérieures qui ont forgé la structure urbaine
globale de la ville avec ce qu’elle implique.
2 - Les remparts sont apparus avec l’émergence de la ville et sa croissance
comme des éléments importants (des bords et des frontières) dans la formation des parties de la structure urbaine globale. Sa principale fonction
était de protéger le mausolée des attaques de certains mouvements religieux
déviants, comme ce qui est arrivé dans le passé (les mouvements de 1216,
1221 et 1226 A.H) qui ont envahi la ville. A ce moment là, le rôle des murailles urbaines de la ville de Nadjaf est différent de sa fonction traditionnelle
avec ses dimensions religieuses dans la protection de la croyance religieuse,
révélant de nouveaux fondements dans et la pérennité de cette sainte Ville.
Avant l’arrivée d’Al-Tusi, en l’an 1057, la ville à été fortifiée de quatre
remparts :
- Le premier : construit par Mohamed Zaid El Daî aux environs du mausolée, mais dont on ignore la date de son édification.
- Le deuxième : a été construit par Abu Al-Hija Abdallah Ben Hamdan
dont on ignore aussi la date de sa construction.
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La Géopolitique de Nadjaf
- La troisième fortification a été construite par Al-Dawla (l’auxiliaire du
pouvoir) après avoir réalisé une extension de la ville en 982.
Durant le règne d’Al-Tusi, d’autres quartiers ont été bâtis comme le
quartier El Alla qui comprend aujourd’hui la zone s’étendant du mausolée
jusqu’au souk El-Âla et d’autres quartiers avoisinants.
- Le quatrième rempart : fut construit en l’an 1010 par Abu Hassan
Al-Arjawani sous l’ordre du ministre d’État Bouïde, surnommé général des
armées. Ce dernier donna à la ville une forme circulaire dont le diamètre est
de 1250 mètres et la distance séparant la plupart des cotés du rempart du
mausolée était de 199 mètres. Cette fortification se trouvait dans l’emplacement actuel du premier souk Al-Saffarin.
- Le cinquième rempart : a été construit par Ways Al-Djalaîri à une distance de 75 mètres du quatrième rempart, c’est la nouvelle bordure extérieure qui a permis l’extension de structure globale de la vieille ville passant
ainsi à un diamètre de 1721 mètres. Au sein de cette muraille, des maisons
ont été construite autour du saint mausolée, ce qui a conduit à l’apparition
de nouveaux quartiers d’habitants tels le quartier (district) Al-Jalal, dont
le souk Al-Masabeh, occupe aujourd’hui la plus grande partie de son ancien quartier. Le quartier d’Al-Baza sur lequel la mosquée Al-Trihi, à été
construite. Le quartier Al-Îmara s’est élargi autour du mausolée de Sahib
Al-Djawahir. Du coté de l’est, il n y a pas eu de quartiers d’habitants après
l’extension du quartier. Cette situation est bien montrée par la cartographie
développée par Niebuhr en l’an 1765, qui a indiqué que les zones résidentielles de Nadjaf se concentrent dans le nord jusqu’à la montagne Al-Dik, et
à l’ouest jusqu’au Mont Charaf. Le rempart se trouve près du mausolée du
coté de l’est127. Nadjaf a été décrite comme une petite ville entourée par une
muraille basse128 (Figure 15).
Ainsi, on constate la structure globale de la ville en plus de ses parties
locales et l’influence de ses crêtes et de ses murailles qui s’intègrent avec les
éléments naturels (bordures naturelles) représentés sous forme de colline à
travers des motifs religieux.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Figure 15 : Plan mis en place par Niebuhr en 1765. La figure de gauche est un dessin du
saint sanctuaire tel que décrit par Niebuhr pendant son voyage.
Source : Niebuhr, 1955, p. 79
- Le sixième rempart : a été mis en place en 1811 par Mohammed
Hussein à une distance de 85 m environ de l’ancienne muraille. Cette dernière comprenait quatre sections, des tours et des bastions, des observatoires, une tranchée a été creusée autour d’elle, qui a fait prendre à la ville
une forme distinctive.
Au premier quart du siècle dernier, plusieurs ouvertures ont été crées
dans la muraille de Nadjaf, les gens empruntaient ses ouvertures et traçaient
leurs habitations ce qui a fait émerger de nouveaux quartiers d’habitations
jusqu’à la démolition entière de la muraille en (1938, 1357 A.H), et la mise
en place d’une rue qui fait le tour de la ville connue sous le nom de la rue
du rempart. À l’heure actuelle il représente le bord final de l’ancienne cité.
Une autre source de lignes et des bords (qui faisait les parties locales et
l’ensemble de la structure de la ville), celui qui pénètre dans la masse du tissu
compacte provenant de l’espace de la cour (espace central de la ville) pour
qu’elle se précipite vers des sites plus profonds dans les sections résidentiels,
depuis les murailles de la clôture qui entoure la cour et sont cinq comme
suit :
• Bab Al-Saâ (la Porte du temps) : C’est la porte principale, par laquelle
commence le grand souk du coté Est étant une limite entre la localité
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La Géopolitique de Nadjaf
Mishrak et Barak, et finit autour de la ville (frontières extérieures), et est
associée à ce souk les pistes du mouvement latéral pour faciliter la caractérisation des fibres synthétiques (liens locaux et totalitaire) la circulation des
étrangers et des résidents. Certains de ces chemins forestiers aboutissent aux
plus profondes zones résidentielle à forte caractéristique.
• Bab Al-Salam (la porte de la paix) : qui est situé à côté de la porte du
temps et d’où démarre les voies du temps cinétique associée au grand souk.
• Bab Al-Tusi: sur le côté nord du mur de la cour, et d’où démarre un
chemin important qui mène au cimetière Ouedi Al-Salem, qui a été étendu
par la suite à la rue-Tusi.
• Bab Al-Qibla : sur le côté sud en face de la rue le Prophète et il était
liée à un espace important qui est le souk Al-Huwaych où il prend fin à la
localité Al-Huwaych après la ramification des chemins plus profond qui
représentaient les frontières et les arêtes qui formaient les parties localisées
de ce camp résidentiel.
• Bab Al-Faraj: à partir duquel commence le souk Al-Imara jusqu’au coté
ouest, et comme les trajectoires, les ramifications de ce souk ont limité les
masses urbaines dans la localité Al-Îmara.
Ce qui précède indique, et principalement sur les mécanismes et les
conducteurs de la valeur (révélations ou compromis), qui se tient derrière les
thèmes urbains dans la ville sainte de Nadjaf, qui est connu par les bordures
et les lignes des frontières extérieures influencée par l’emploi « religieux –
scientifique » qui caractérise la ville et le saint mausolée, comme animateur
de la structure de l’espace global, ainsi que pour les pièces locales et où ils
peuvent étudier l’impact de ces mécanismes dans la survie et l’immortalité
de la ville et à travers les éléments de base de l’éternité conçue par la recherche.
Matériaux et systèmes, la construction et la technologie ont impliqué les
caractéristiques géographiques de l’emplacement de la ville de Nadjaf et la
structure géologique, ses dépôts ont contribué à des structures de durabilité
et de la survie en milieu urbain en elle, malgré ce qui semblait à première vue
que ce site est libre d’éléments qui encouragent la stabilité et le peuplement
urbain en elle. C’est ici que réside la capacité des structures et des éléments
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
matériels de la persistance et la survie qui est exclusif à la composante physique des éléments de par ses fondements structurels immortalité physique
et technologique, ainsi que tout fondements structurels ou nature structurelle des matériaux de construction et des technologies de la construction
et les structures et sur des détails déjà vu. Peut-être la recherche dans cet
aspect révèle la nature des arrestations derrière l’immortalité de la ville et des
accords humanitaires qui ont établi ou renforcé à la construire.
Une coupe dans le sol de la ville montre une (12 pieds) de composites
souples graviers de quartz calcaire blanc rouge blanchâtre, et en bas de
l’épaisseur de la couche (40 pieds) de gravier de quartz et d’argile Jerry est
soumise à la fragmentation, d’ailleurs Doxiadis décrit ces composants très
brièvement et les classe en trois types129 : les couches de gravats au dessus des
couches de roche et de sable et d’une épaisse couche de boue-rock. Ainsi que
le site de la ville qui l’a établi est le site d’une partie de composer ondulée
élevée de la bordure du désert de plateau avec du sable des roches130, le désert
Valzaar à la ville de terre, qui se trouve au nord et à l’ouest et au sud-ouest
est un plateau désertique descendent progressivement vers la plaine alluviale
(131), et le plus important à distinguer c’est le bord arrière qui s’étend de
l’ouest de Karbala, à l’est et au sud-est de Nadjaf et même aussi loin au sud
d’Abu Sakhir, et allant de hauteur entre le M (2-5) est appelé (Tar). Suivie
d’une vallée appelée faible (Chûaib), s’étend à l’ouest de Karbala, Nadjaf
jusqu’à ce qu’il atteigne une basse132.
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La Géopolitique de Nadjaf
Figure 16 : Figure aérienne du plateau Al-Tar,
qui est le coté du désert de la vielle ville de Nadjaf.
Source : Direction de planification urbaine 2010.
Nous pouvons enquêter sur l’impact de ces caractéristiques physiques
(géologiques) sur la nature des structures et des éléments physiques de la
ville de Nadjaf et sa capacité à survivre de manière pérenne. La nature de
la technologie traditionnellement utilisée peut indiquer la nature des fondements derrière la survie et l’immortalité de la ville. Par ailleurs, la nature
des couches de roche dans la structure géologique de la ville a permis la
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
construction des sous sols comme une extension aux structures, mais au
dessous de leur surface. Ces sous-sols sont utilisés dans la vie quotidienne
(comme refuge contre la chaleur des chaudes journées de l’été) pour des fins
de stockage… On compte actuellement plus de 6 000 sous-sol distribués à
plus de (86 %) de leurs maisons (Municipalité de Nadjaf )133.
Il y a quatre types d’abris dans la ville :
a) Les refuges au sol avec une profondeur de six mètres.
b) Les refuges Assin Al-hashas et dont la profondeur moyenne est de
dix mètres.
c) Les refuges Al-Qûrs qui ont un taux de profondeur de quinze mètres.
d) Les refuges Râs Al-Tar et qui atteint une profondeur moyenne de
vingt-cinq mètres.134
1. Les refuges représentent plus de (5 %) de la zone de la ville. La superficie de chaque refuge n’est pas moins de 7 m2. Les refuges s’étendent dans
de nombreux cas vers des petites maisons au-delà de leurs frontières à la face
inférieure des ruelles.
La structure globale de la ville apparait ainsi comme une Méga structure
où sont intégrées les caractéristiques géologiques et les motivations écologiques (environnementales) avec les fonctions et les structures constituantes.
C’est l’une des caractéristiques de la ville qui active à entretenir les mécanismes de sa survie.
2. La nature de la formation géologique de la position de la ville c’est-àdire, les couches de sable propres et sèches de sa stratigraphie la protègent
des risques liés à l’inondation, ce qui lui assure un rôle important et positif
dans le renforcement et la consolidation de la croyance liée aux avantages de
l’enterrement dans le cimetière de Nadjaf. Nous constatons aussi, un grand
nombre de sous sols avec d’importantes profondeurs dans les habitations de
Nadjaf, en particulier dans la périphérie externe de la ville, donnant sur le
cimetière de Ouedi Al Salem, en plus de leur propagation au sein même du
cimetière.
Cette rencontre est intéressante dans la synergie entre les valeurs fondamentales et leurs références (Marjaîya) religieuses avec le potentiel qu’offrent
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La Géopolitique de Nadjaf
la formation géologique et les caractéristiques géographiques de la ville de
Nadjaf. Ce dernier point est peut-être même derrière les mécanismes de
survie et de pérennité de cette ville.
3. Les caractéristiques géographiques et géologiques de l’emplacement
de la ville de Nadjaf impliquent des capacités de survie et de pérennité. Ces
capacités sont activées par la sédentarisation des personnes sur ces terres et la
nature spéciale du réseau des services et des infrastructures de base telles que
l’alimentation en eau, et le drainage… l’élévation de l’emplacement et la nature sablonneuse de la terre de Nadjaf et le bas niveaux des eaux souterraines
ont poussé à ouvrir des canaux sous terrains appelés (canaux Al Safawiya)
afin de pomper les eaux de l’Euphrate. Un réseau de puits est relié à ces
canaux. Ces puits atteignent le centre ville de Nadjaf et se ramifient vers ses
cotés. En plus de cela, les gens de la ville ont creusé des puits connectés à ces
canaux. Ces derniers sont de deux types :
- Les puits Nabiya : le taux de leur profondeur est de 60 m environ et le
taux de leur diamètre est de 1,5 m. Ils découlent de An Naziz.
- Les puits Abbasside dont la profondeur est de 40 m environ et le taux
de diamètre 2,5 m. Les Puits Al Kahariz135 : leurs sources sont reliées
aux eaux de l’Euphrate. Les habitants de la vielle ville de Nadjaf creusent des puits dans leurs (Al-Saradib) sous-sols. Ils ouvrent également
des bouches d’aération entre les puits. L’eau de ces puits est extraite
grâce à une corde et un seau pour être placé ensuite dans un bassin en
milieu de la maison136. Une partie de ces puits existe à ce jour dans
certaines maisons et écoles religieuses.
En ce qui concerne le réseau d’assainissement des eaux : les caractéristiques du sol et le niveau peu profond des eaux souterraines aident à faciliter l’évacuation des eaux usées, donc la plupart des anciennes maisons
de Nadjaf contiennent deux cuvettes : l’une pour les toilettes et la seconde
pour l’évacuation des eaux du lavage. Les gens évitaient le mélange pour des
raisons sociales et religieuses.
Ces configurations physiques et ces cavités spatiales font partie de la
structure physique globale de (l’espace) la ville, même si elles se trouvent
en dessous du niveau naturel de la surface de la terre (plus de 6 000 abris et
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
plus de 7 000 puits et plus de 14 000 éviers). Cette infrastructure agit avec la
super structure physique comme un système intégré visant la pérennité et la
survie de la ville. En plus de l’utilisation de matériaux de construction avec
des niveaux de vie élevés (comme les briques) et d’autres moins permanents
(le bois), avec ses opérations de maintenance régulières. Les mécanismes
de pérennité physique indiquent les méthodes sur lesquelles s’effectuent les
sédentarisations de l’Homme en clarifiant des endroits ou des résultats, qui
peuvent sembler inappropriés à l’installation urbaine et à la pérennité à première vue. Cela fait référence à des valeurs fondamentales précises et cachées
qui s’érigent derrière la pérennité des villes telles que Nadjaf.
Nous concluons par cet aperçu historique de la ville de Nadjaf comme
suit :
La ville de Nadjaf est la capitale culturelle du monde et l’une des capitales
mondiales religieuses. Cette position lui confère une place spéciale dans le
mode, en plus de sa riche histoire. Il fut un temps où Nadjaf était la capitale
de l’État Musulman après Médine. C’est l’un des plus importants lieux de
pèlerinage dans le monde chiite en particulier et le monde musulman en
général. Cette ville tire sa sacralité du mausolée de l’Imam Ali Ibn Abi Talib,
paix soit sur lui, neveu et gendre du prophète de l’islam (époux de sa fille
Fatima). Pour l’impact ce grand Homme à laissé sur l’histoire de l’humanité…
L’étude de Nadjaf, signifie l’étude des avantages de l’endroit que couvre
la ville directement. L’importance de la position réside dans la connaissance
de ses effets sur la structure de l’habitant et ses méthodes qui ne peuvent
être organisées si son sol comprend des collines et des dépressions. Car cela
affecte la circulation des personnes et des véhicules dans la ville.
La connaissance de ces détails est utile pour l’architecte qui souhaite
appliquer ses lois dans son travail sur la ville. Cependant, en dépit de l’adoption des fondamentaux économiques, le travail est lié à la géographie de la
terre. Il commence toujours par l’entourage, afin de comprendre l’impact de
sa géologie et de sa topographie, et de sa géomorphologie sur la structure de
la ville ou sur son existence.
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La Géopolitique de Nadjaf
Afin d’atteindre une image claire sur l’emplacement de Nadjaf, nous
devons étudier sa géographie historique et élucider le type de la relation
ancienne entre l’emplacement et l’émergence de la ville au-dessus, ainsi que
l’étendue de son impact sur son système et son évolution. Bien que les ouvrages d’Histoire qui sont écrits sur la terre de Nadjaf, la décrivent dans des
séquences incohérentes, manquantes d’analyse et pleines de contradictions.
Ces ouvrages se sont tous accordés à dire que la position sur laquelle Nadjaf
s’est construite est à la même distance de 5 km de Hira et de Kufa137. Et
que Nadjaf est une sorte de digue située au Dhahr Koufa empêchant l’eau
de la submerger (Kufa)138.
Il parait logique de dire que l’emplacement de Nadjaf constitue une digue surplombant relativement ce qui l’entoure, et ne peut être submergée
par l’eau. Seulement les circonstances de l’environnement qui l’entoure ne
présentent pas de risques d’inondation menaçant Kufa. Si un tel risque existait, il serait rare et ponctuel.
Nadjaf est connue sous plusieurs appellations. Certaines d’entres elles
ont une signification relative à sa géographie, à sa position topographique, et
parfois même à la région qui l’entoure. Ces noms sont les suivants : Al-Tour,
Al-Dhahr, Al-Judi (le mont Al-Judi), Al-Rabwa (la colline), Ouedi Al-Salem
(la Vallée de la Paix), Banqia, Al-Dakawat Al-Bëid (les collines blanches),
Al-Machad, Nadjaf.
L’appellation Nadjaf reliée à l’existence d’une mer appelée Niy près de
son endroit, fut de la pure invention racontée dans les récits populaires, cette
version dit que lorsque cette mer (Niy) tarit, on a dit Niy Jaf (jaf en arabe
signifie sec), puis Nadjaf. En, effet certains chercheurs ont essayé d’analyser
ces appellations se basant sur la réalité géographique, mais ils n’ont trouvé
rien qui puisse étayer cela139.
L’emplacement de Nadjaf était connu chez les hommes de religion le
jour de l’enterrement de l’Imam Ali, de Al Dakawat Al Bid (les collines
blanches) ce sont trois ou quatre collines : la première la « Montagne de
Lumière » (Jabal Al Nour) dans le sud-est de cet endroit, la seconde « la
sainte montagne » (Jabal Charif ), dans le sud, nord de la position, et le troisième « Mont du coq » (Jabal Al-Dik), une colline située au nord de la ville.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Les autres appellations de la ville ont des significations historiques et
légendaires. Ibn Fares a donné une définition au mot Nadjaf et dit que c’est
un mot d’origine arabe qui signifie un endroit rectangulaire élevé que l’eau
ne peut submerger. Le pluriel arabe de ce mot est Nidjaf ce qui signifie les
cœurs des abysses de la Terre. On ne connait pas grand-chose sur l’histoire
préislamique de la terre de Nadjaf. Certains écrits disent que ce fut une sorte
de parc pour les rois de Hira les Lakhmides. Des monastères chrétiens gérés
par les prêtres et les moines existaient sur le site même après la chute de Hira
et étaient bien entretenus. Parmi ces monastères cités par les poètes de la
ville : celui de Ibn Mazoûq, Mart Mariyam ou encore le monastère Hanna.
On peut conclure que la ville sainte de Nadjaf Al Ashraf est l’une des
villes religieuse les plus importantes de l’histoire. C’est une ville à plusieurs
dimensions : temporelle et spatiale ainsi qu’économique et politique. Les
monuments et le patrimoine de la ville font d’elle une sorte de registre pour
les événements du passé: c’est le lieu où se trouvent les restes du Prophète
Adam, et la terre de naissance des proches du prophète et le refuge d’immigration des messagers. C’est aussi la terre du déluge où a accosté l’arche de
Noé, et la demeure du prophète Abraham. Les événements ont ainsi continué à écrire l’histoire honorable des partisans de dieu jusqu’à ce que cette
ville s’honore du saint corps du plus grand des tuteurs, l’imam de la piété, le
commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib.
Nadjaf ville sainte et sacrée a commencé d’exister en tant que telle depuis
que le commandeur des croyants l’imam Ali Ibn Abi Talib l’honore et la
choisit comme sa dernière demeure.
Aujourd’hui, cette ville connait des activités urbanistiques connues sous
le renouvellement urbain, l’expansion, l’évolution… se basant sur un seul
et même mot d’ordre, la démolition ! Même si la ville a peut être besoin de
pareils pratiques… Nadjaf émerge et reste l’une des plus illustres villes de civilisation islamique dont s’est confirmée l’importance historique et religieuse
à travers le temps. C’est une terre bénie qui peut s’enorgueillir de porter le
corps de l’Imam commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib, paix soit sur lui.
Pendant des siècles, Nadjaf a joué un important rôle dans l’histoire de
l’Irak et du monde islamique, et a été et reste toujours un centre de rayonnement civilisationnel, culturel et religieux, en dépit de son exposition durant
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La Géopolitique de Nadjaf
les trois dernières décennies à beaucoup d’injustice, d’oppression et de négligence, et à des tentatives délibérées de perturber son excellent rôle culturel
et religieux.
Par ailleurs, la ville de Nadjaf Al Ashraf s’est caractérisée par les avantages
que présente son sol pour les enterrements en plus de la compagnie qu’offre
son cimetière : l’Imam Ali, paix soit sur lui, et beaucoup d’autres éléments
de preuve claire cités dans la Sunna rapportée par les proches du prophète,
paix soit sur eux…
À travers tout ce qui précède, on peut tirer les conclusions suivantes :
1. Le caractère sacré dont Nadjaf Al Ashraf fut gratifiée, trouve ses racines du fait que c’est le lieu de repos des prophètes et des justes des serviteurs de Dieu, notamment l’Imam Ali, paix soit sur lui. Cela a fait de Nadjaf
une destination et un refuge pour les musulmans.
2. Un des aspects les plus importants de Nadjaf, son université scientifique religieuse, et son centre de la Marjaîya (référence) musulmane.
3. Son originalité et authenticité arabe, car malgré l’ouverture de Nadjaf
à tous les musulmans, de divers pays islamiques, les langues de ces visiteurs
affluents sur la ville, leur coutumes et traditions n’ont pu affecter Nadjaf, qui
est resté authentique à travers les siècles.
4. Le rôle politique de Nadjaf, exercé par le biais de la Marjaîya AlDiniya « l’autorité spirituelle » qui émettait d’imposantes recommandations
politiques au niveau de l’Irak et de tout le monde arabo musulman. Ce
point a eu le plus grand impact sur la survie de Nadjaf en tant que centre
vital partageant les préoccupations et aspirations de son peuple.
5. La société Nadjafie, durant toutes ces années a traité avec le modernisme tout en se souciant de préserver l’ancien, dans une tentative de combiner entre les deux tendances moderniste et conservatrice pour satisfaire les
exigences du développement de la communauté religieuse dans le monde
islamique à cette époque.
6. Nadjaf a soulevé une pensée encyclopédique culturelle, et un élan
généreux qui l’caractérisé du reste des autres villes qui ont participé dans ce
contexte que nous ne pouvons dénombrer.
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Le patrimoine historique et architectural de la ville de Nadjaf
Notes
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
Jawad Dr Mustafa, « Encyclopédie des lieux saints », Département de Nadjaf,
Beyrouth, 1965, p.9-10.
Abdul-Hussein, Ali Abbas, L’Authenticité du passé et la prééminence du présent,
t
Bagdad, Babel Press, 1988, p. 9.
Mahbouba, Jaafar Al-Baqir, Le Passé de Nadjaf et son présent, éd 2, Tome I, Arts
Press, Nadjaf, 1958, p. 8.
Al-Dhahr : ce qui s’épaissit et s’élève à partir du sol. La route qui conduit à la terre
ferme ou à la mer est ainsi appelée la route du dos. C’est donc tout à fait différent
de la partie du corps humain ou animal. [Taje Al-Arous, p. 371].
Abdul-Hussein, idem, 1988, p. 10.
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65. Ibid, p. 23.
66. Ibid, p. 23.
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71. Muzaffar, Mohsen Abdul-Sahib, « La Grande ville de Nadjaf – une étude dans son
émergence et ses liens régionaux », Bagdad, 1982, p. 25.
72. La ligne de contour ou lignes de contour : sont les lignes imaginaires dessinées sur
la carte entre les points similaires en hauteur qui s’élèvent sur le terrain. Ces lignes
sont représentées sous forme de lignes courbées sur la carte, et chaque ligne représente une hauteur précise. Les lignes sont proches dans le cas des pentes raides et
s’éloignent quand c’est des pentes moins importantes.
73. Shannon, Falah Hassan, « Étude de la géomorphologie des collines d’Al Tar »,
Thèse de Master, Faculté des Arts, Université de Bagdad, 1988, p. 71-72.
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Haydariya, http://www.haydarya.com:80/maktaba_moktasah/main.htm (À partir
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102. Ibid.
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116. Al-Zubaidi, ibid, p. 68-70.
117. Al-Khawaja, Abdul-Karim Abdul-Majid Jassim, ibid, 1985, p. 155.
118. Mahbouba, ibid, 1958, p. 23-24.
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124. Al-Khalili, Jaâfar, ibid, 1965, p. 15.
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126. Mahbouba, ibid, 1958, p. 23-26.
127. Niebuhr, Carsten, ibid, 1955, p. 76-77.
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Al-Baghdadi – voyage Al Mounchi Al Baghdadi », Bagdad, Irak, 1948, p. 91.
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138. Al-Zubaidi, Al Mourtada, ibid, 1971, p. 350.
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