MEDIUM Patricia Arquette, Alias Allison Dubois : 1,55m de caractère

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MEDIUM Patricia Arquette, Alias Allison Dubois : 1,55m de caractère
MEDIUM
Patricia Arquette, Alias Allison Dubois : 1,55m de caractère façon « café turc » ( court et
fort !) + une bonne dose de pouvoirs divinatoires pour cette assistante du procureur hors
normes. MEDIUM, à découvrir tous les samedis à 21 H35 sur M6…
Encore un médium ! Quel que soit le ton que vous emploierez ( surprise, ravie, lasse), vous
n’y serez pas ! Loin des « Millénnium », « Dead Zone » ou « Missing », MEDIUM propose
une héroïne crédible, ancrée dans une réalité familiale avant tout, accessoirement enquêtrice,
accessoirement voyante. Avant tout mère attentive à l’héritage qu’elle lègue à ses filles (« Le
grand méchant loup », « Le bon samaritain »), épouse inquiète ( « Soupçons »), sœur
attentionnée (« cas de conscience »), citoyenne investie (« L’homme de mes rêves ») et
moralement responsable de son don.
Une femme dont les problématiques quotidiennes se voient envenimées par une capacité à
s’entretenir avec les morts. D’où certaines situations incongrues, portes ouvertes à un humour
parfois surréaliste : à l’inverse de l’excellent « Sixième sens » de S.Night, la peur n’est pas
une constante. Absorbée par la trivialité de la vie, sa clairvoyance est contre-balancée par le
Yang du Yin, Joe, l’époux mathématicien, soutien inconditionnel et néanmoins barrage
salutaire contre la dérive parapsychique qui guette la famille Dubois. Son questionnement, ses
doutes, sa distanciation font de lui un sympathique antidote, l’élection libre qui gravite
autours de la planète « médium » ( Allison et ses filles).
Car ce couple fonctionnant sur un modèle intelligent de communication et d’amour, est un
régal à suivre. D’autant qu’Allison, loin de s’effacer derrière ses pouvoirs, est dotée d’une
personnalité bien trempée. Dès le premier épisode, confrontée à un chef des Rangers du Texas
fraîchement descendu de son cheval, elle s’impose avec calme et fermeté. Jusqu’à se révéler
venimeuse lorsqu’il s’agit de défendre son secret ( « Soupçons »). Bref, des personnages
intéressants servis par des histoires prétextes à une narration sophistiquée. Ici, pas de feuilles
de style scénaristiques. Ainsi, l’intervention éventée d’un énième tueur en série ( « Le bon
samaritain ») se pare de nouveaux atours grâce une situation temporelle inversée et au
traitement graphique ( BD animée) du récit. De même, « Insomnies »  où la double intrigue
est dessinée version impressionniste, par petites touches  aboutit à une compréhension
finale contrariée.
Provoquant un véritable engouement aux USA, gageons que MEDIUM saura conquérir les
téléspectateurs français. Reste à espérer que l’évolution de la série sera confiée à la même
équipe de scénaristes, ce qui nous évitera peut-être une désillusion à la « Alias » :
embourgeoisement et perte de créativité. A surveiller…
Marilyn Bouchain