Je créé Laurent Derote ...osophie de partnership

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Je créé Laurent Derote ...osophie de partnership
"Je créé Laurent Derote Consultants dans une philosophie de partnership"
CARRIÈRES - 27.01.2014
Laurent Derote a quitté le conseil en recrutement Hudson à la toute fin de l'année 2013, après avoir piloté pendant 25 ans le département Immobilier et
Construction. Le chasseur de têtes lance sa propre structure, avec l'ambition d'atteindre un chiffre d'affaires de 1,8 à 2,5 M€ en 2015. Il nous explique pourquoi et
surtout comment il compte atteindre cet objectif.
Busine ss Immo: Votre départ a beaucoup surpris ! Pourquoi avez-vous quitté Hudson en fin d’année dernière
?
Laurente Derote ©
DR
Laurent Derote : Je comprends que mon départ ait pu surprendre. Vingt-cinq ans de bons et loyaux services au sein du
même employeur, cela fait un bail ! Mais les baux ont une fin, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et ce quart de siècle
s’est déroulé en fait au sein de trois sociétés aux cultures très différentes : Daniel Porte Consultants, cabinet d’executive
search, au sein duquel j’ai créé l’activité spécialisée Immobilier & Construction en 1988 et qui m’a façonné comme un «
chasseur » à la culture de partnership. Puis le cabinet a été acquis par TMP Worldwide en 1998, groupe américain coté au
Nasdaq, qui avait intégré le site de recrutement en ligne Monster. Les diversifications de TMP ont jeté le trouble chez les
analystes financiers en pleine crise des valeurs high-tech et le groupe a muté pour devenir Hudson en 2003, recentré sur
le recrutement classique et le « talent management », Monster reprenant son indépendance. J’aime la liberté et l’autonomie.
J’aime aussi le changement et les nouvelles expériences, même si je l’ai manifesté tardivement. J’ai à présent un projet que je
souhaite développer.
BI: Et quel projet, plus précisément ?
LD: Celui de faire le métier que j’aime avec toute l’autonomie que je souhaite, dans le contexte de
« partnership » évoqué : le conseil en amont des sociétés clientes en matière d’organisation humaine puis la mise en œuvre de la stratégie définie : la chasse
de tête, et ceci sur l’ensemble du spectre des métiers de l’immobilier et de la construction, depuis le jeune professionnel à fort potentiel ayant cinq ans
d’expérience jusqu’au dirigeant. Je propose la vision de plus de 26 ans d’histoire des femmes et des hommes de l’immobilier, conjuguée à la connaissance des
métiers que donne la conduite en équipe d’une centaine de missions ciblées par an en moyenne ces dix dernières années, dont des missions de conseil, de
benchmark d’organisation, d’études de rémunération... Ceux qui chassent uniquement au niveau des comités exécutifs ne peuvent pas vivre et saisir tous les
méandres et les grands enjeux des métiers de l’immobilier et de la construction ; il faut pour cela y
« baigner au quotidien », à condition bien sûr de savoir prendre du recul. Les missions de conseil qui me sont confiées et la démarche qui est la mienne
d’adopter régulièrement « une vision hélicoptère » me le permettent. Il est donc clair que je garde le positionnement marché que j’ai initié avec la possibilité de
mettre en œuvre ma philosophie, mes valeurs et ma méthode.
BI: Quelle s sont-elles ?
LD: Tout d’abord, je voudrais dire que l’« approche directe » est une expression fréquemment galvaudée ces dernières années. Je m’explique : avec l’explosion
des réseaux sociaux, le « web hunting » prend trop souvent la place de l’approche directe dans les méthodes de recherche de candidats. Les réseaux sociaux
ne devraient servir utilement la méthodologie de l’approche directe que pour développer le sourcing, afin d’approfondir les investigations, connaître les
organigrammes et suivre leurs évolutions. Trop souvent ils s’y substituent et il n’y a pas ou peu de valeur ajoutée. Il manque la compréhension des
organisations, le benchmark et le conseil qui doivent s’y associer. Mon ambition est de résoudre la quadrature du cercle avec l’appui d’un système d’information
de gestion et des moyens adaptés : respecter une échéance courte pour l’entreprise cliente, prendre le temps nécessaire pour identifier, approcher, recevoir,
motiver, convaincre des professionnels qui ne sont pas en recherche d’emploi, approfondir la connaissance du marché au bon moment et mettre à profit le sens
des opportunités pour saisir « au vol » un professionnel en cours de changement avant qu’il ne soit trop tard, enfin, maintenir la qualité de conseil et de
prestations à tous les niveaux, tant pour les sociétés clientes que pour les femmes et les hommes approchés.
BI: C’est-à-dire ?
LD: Je n’adhère pas à cette pratique trop fréquente, qui consiste à « mettre systématiquement sur le grill » des professionnels devenus candidats. Mon
approche, après des années de pratique, est de conseiller puis de rapprocher des partenaires entreprises / hommes-femmes, qui ont au moins intérêt, et si
possible vocation à réussir ensemble. Je ne juge pas un « candidat », j’apprécie l’adéquation du professionnel intéressé, de ses compétences techniques et
comportementales, de ses aspirations et ambitions, avec le projet et les besoins de l’entreprise cliente. Pour cela, il m’est indispensable de bien appréhender,
en toute confiance, le contexte de l’entreprise, et de pouvoir prendre la liberté de refuser une mission si je pense qu’il n’y a pas de possibilité de mettre en
adéquation les aspirations d’un professionnel et les besoins réels du client. L’écoute, l’empathie, le respect, le conseil, la transparence, l’éthique et la
confidentialité, sont les valeurs phares dans mon nouveau projet.
BI: Quelle s sont vos ambitions ?
LD: Je n’ai aucune vocation à poursuivre mon activité en préretraite pour arrondir mes fins de mois. Ce qui m’intéresse, c’est de construire un bateau avec son
équipage, de le lancer, de tenir la barre avec l’équipe constituée. Je vise un chiffre d’affaires de 1,8 M€ à 2,5 M€ d’honoraires, voire plus selon l’évolution de la
conjoncture, avec une douzaine de collaborateurs et associés à l’horizon 2015. La création de « Laurent Derote Consultants » s’inscrit dans une philosophie de
« partnership », pour accueillir des consultants chevronnées. Par ailleurs, j’ai commencé à établir des contacts afin de construire un réseau de partenaires à
l’international. Enfin, à terme j’envisage une diversification, horizontale en lançant d’autres secteurs aux côtés de l’immobilier et de la construction, verticale avec
l’intégration de métiers complémentaires tels que le « talent management », le management de transitionH,afin de croître en développant des activités
diversifiées et contra-cycliques.
BI: Où en êtes-vous aujourd’hui ?
LD: J’ai eu la chance de bénéficier de la confiance d’entreprises qui me connaissent pour mon professionnalisme et m’ont sollicité ayant appris que je quittais
Hudson, afin de me confier six missions, dont cinq en recrutement et une en conseil, pour plus de 175 000 € au total à la fin de mon premier mois de nouvelle
activité, alors même que je ne suis pas encore installé physiquement. Je m’y emploie désormais rapidement étant particulièrement encouragé dans mes projets.
Je conduis tous les chantiers du créateur d’entreprise, dont le site internet de « Laurent Derote Consultants », bien avancé à l’exception de l’adresse des
bureaux. Le site va être accessible dans les prochains jours sur www.ldc-search.com. J’ai dû aussi et j’en suis très heureux même si je travaille 18h par jour,
organiser ma production avec d’anciennes collaboratrices chargées de recherche formées à l’immobilier, qui m’ont quitté il y a quelques années pour des
raisons de mutation professionnelle et qui se sont mises à leur compte. L’une de mes priorités désormais est de recruter des consultants spécialisés, chargés de
recherche et assistantes. Je suis bien sûr ouvert aux associations dès le début de l’histoire, dans l’esprit de « partnership », primordial dans mon projet.
AUTEUR(S)
Gaël Thomas
Directeur de la rédaction - Business Immo
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Mot(s) clé(s) : Daniel Porte Consultants, Hudson, Laurent Derote, Monster, TMP Worldwide, Laurent Derote Consultants