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Palestine
J’ai 62 ans et mon voisin a 62 ans aussi, mes mots sont perdus dans un temps qui
n’existe plus, mon âme se trouve au centre de moi, mais je ne sais pas où ! Je respire par
mon peuple qui est à la fleur de l’âge et à l’âge tendre. J’ai des veines qui ressemblent à
un chemin empierré qui mène à la maison de mon cœur. Mon cœur a du sang carmin,
mais maintenant tout mon corps est rouge et blessé. Autour de moi il y a quatre murs, je
suis prisonnière dans ce monde, je souffre des massacres. Les monstres me tuent toujours
avec leurs armes en plastiques. Je suis une domestique maintenant, je suis les autres, je
n’ai pas d’opinion. Mes cellules sont paralysées, la maladie est répandue, mais je ne suis
pas encore morte, j’ai plusieurs esprits, les monstres ne peuvent pas me tuer …
Est-ce que vous pouvez me soigner ? Tous les jours une cellule meurt dans ma
main, dans ma jambe et dans mon cœur. Est-ce que le soleil va rester radieux dans le ciel
pour me donner l’énergie d’être vivante ?! Sans le soleil ma vie sera obscurité et
dépression. Je sens que l’air n’arrive pas à mes poumons, je ne peux pas respirer, je vois
mes enfants qui sont détruits. Je ne peux pas aller où je veux, pas à pas je perds une part
de mon corps et je l’enterre au fond des océans, maintenant je suis tellement petite alors
que je sais qu’une personne devient grande quand elle fleurit.
Suis-je différente ? Suis-je anormale ? Mes oreilles ont de la peine à entendre,
mes lèvres ont soif, est ce que quelqu’un peut étancher ma soif ? Est-ce que quelqu’un
m’entend ? Je pense que NON. Tout le monde dort, tout le monde est entré dans un
sommeil profond, personne ne peut me soigner, mais je peux vous dire quel est mon
remède ! C’est LA LIBERTE.
Vous me connaissez ? Vous connaissez mon nom ?
Je m’appelle PALESTINE et mon voisin s’appelle JERUSALEM.
Mariam FARES
1er prix inter-universitaire, 1er prix de l’université de Birzeit

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