Télécharger le livre "60 ans au centre de la grande Europe"

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À travers ces lignes parfois émouvantes,
c’est un peu l’histoire de l’Europe qui peut
se lire, une Europe réunifiée et toujours jeune.
L’Association tient à remercier les personnalités
qui ont bien voulu accepter de préfacer ce livre,
ainsi que tous les anciens qui ont apporté
leur contribution.
28
21
FINLANDE
NORVÈGE
H
H
H
H
28
À l’occasion du 50e anniversaire du Centre
Européen Universitaire de Nancy,
l’Association des anciens étudiants a souhaité
raconter l’histoire du Centre,
à la fois connue et méconnue.
De nombreux témoignages représentatifs
de toutes les promotions, démontrant
l’attachement de chacun à cette institution
si particulière, ont été recueillis et rassemblés
par décennie.
L’Association fêtant à son tour ses 50 ans
(et le Centre ses 60), il a été décidé de
prolonger l’ouvrage édité il y a 10 ans.
Le précédent livre est disponible dans son
intégralité sur le site internet de l’association :
www.anciens-ceu-nancy.asso.fr
H
H
Depuis 1950, 3 527 étudiants
ont suivi leurs études
au CEU de Nancy
2
SUÈDE
ESTONIE
1 125
LETTONIE
H
1 125
14
H
LITUANIE
H
18-
DANEMARK
29
RUSSIE
H H
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HH H H H H
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H H H HH
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H
H
IRLANDE
99
ROYAUME UNI
98
179
BELGIQUE
152
41
POLOGNE
BIÉLORUSSIE
1 125
ALLEMAGNE
TCHEQUIE
20
25
SLOVAQUIE
UKRAINE
1 125
14
SLOVENIE
15
CROATIE
11
BOSNIE
7
79
ROUMANIE
AUTRICHE
SUISSE
1 125
HONGRIE
27
FRANCE
2
PAYS-BAS
LUXEMBOURG
1125
193
MOLDAVIE
125
85
SERBIE
BULGARIE
6
MACÉDOINE
156
ITALIE
199
27
190
ESPAGNE
GRÈCE
PORTUGAL
1
MALTE
99
TURQUIE
3
CHYPRE
C’
est avec un réel plaisir que je souhaite un bon anniversaire à l’Association des
Anciens étudiants du Centre Européen Universitaire de Nancy.
50 ans, ce n’est pas rien !
Je tiens à féliciter le bureau de l’Association pour le très dense programme mis au point
pour commémorer ce bel événement.
Je suis toujours impressionné de voir les fonctions éminentes auxquelles sont parvenus,
dans leurs différents pays, les anciens étudiants du C.E.U, et combien ils conservent un
bon souvenir de leurs études.
Le C.E.U contribue de façon remarquable au rayonnement universitaire et intellectuel du
Grand Nancy et je me plais à croire que les anciens étudiants sont des ambassadeurs de
notre ville.
Le C.E.U a été, est et restera un fleuron de l’Université.
La formation qui y est dispensée, à la fois originale et de grande qualité, explique l’attractivité jamais démentie du Centre et la présence de nombreux anciens à Nancy pour cet
anniversaire montre leur attachement à la singularité du Centre, singularité qui, au milieu
d’une très grande offre universitaire, est la véritable « marque de fabrique » du Centre.
Je me réjouis de pouvoir célébrer avec vous ce cinquantenaire et vous assure du soutien
renouvelé et amical du Centre pour ses Anciens.
Jean-Michel BERLEMONT
Adjoint au maire de Nancy
Président du Centre Européen Universitaire de Nancy
L
Centre européen universitaire est né en 1950, à l’initiative du Conseil de l’Europe, par une
délibération du Conseil de l’Université de Nancy, avec le soutien financier et logistique de la
ville de Nancy. Dès le départ, le Centre européen a été un lieu de brassage entre l’Europe de
l’Ouest et l’Europe de l’Est.
Beaucoup rêvaient déjà à l’époque, pour reprendre la phrase du général de Gaulle, d’une « Europe
de l’Atlantique à l’Oural » et faisaient leur la prophétie de Robert Schuman, qui déclarait en 1959 :
« Nous ne devons pas construire l’Europe uniquement dans l’intérêt des peuples libres. Nous devons
être en mesure d’accueillir les peuples de l’Est le jour où ils nous le demanderont ».
Passerelle entre différentes cultures, le Centre européen a effectivement accueilli, et il le fait toujours,
des centaines de jeunes étudiants de l’Est de l’Europe auxquels il a inculqué un certain nombre de
valeurs et « l’idée européenne ». Beaucoup d’entre eux, au tournant des années quatre-vingt-dix, ont
été amenés à exercer d’éminentes responsabilités dans leur pays à la démocratie retrouvée.
Mais le Centre européen ne s’est pas contenté d’accueillir de jeunes étudiants et de leur donner un
solide bagage sur l’Europe. Il a aussi cherché à s’inscrire dans le débat européen, par des publications
et par l’organisation de colloques. Il a créé le Centre de Documentation Européenne, aujourd’hui relais
« Europe direct » de la Commission. Il a développé des thèses en co-tutelle. Il a obtenu la création d’un
Pôle européen Jean Monnet…
Depuis 2005, le Centre délivre le Master « Études Européennes » en deux ans, avec une première année
pluridisciplinaire et quatre spécialités en deuxième année (« Gestion financière et espace européen »,
« Communication stratégique et relations publiques en Europe », « Collectivités territoriales et Union
Européenne », « Droit de la construction européenne »).
Il a noué des partenariats féconds, pour des diplômes conjoints, avec l’Université de Luxembourg et
l’Institut Européen d’Administration Publique de Maastricht.
Ces partenariats se sont étendus à de nombreuses universités de l’Est de l’Europe, au sein desquelles le
Centre européen a délocalisé son Master « Études Européennes » : Sofia, Bucarest, Belgrade, BanskaBystrica…
Le Centre fête cette année son 60ème anniversaire. Il entre dans le « troisième âge », riche de son passé,
de ses valeurs ; fort de l’esprit européen qui l’a toujours animé.
Il a certes beaucoup changé, mais il est resté un lieu d’ouverture à l’Europe et au monde, un lieu
d’échanges, de partage et de découverte. Il n’aurait pas pu le faire sans le concours de ses anciens dont
l’Association célèbre cette année son 50e anniversaire. Pour irriguer toute l’Europe, et même au-delà,
pour attirer de bons étudiants, pour participer à leur formation (et notamment leur stage de fin de
Master), le Centre européen a et aura toujours grand besoin de ses anciens et de leur Association.
e
Étienne CRIQUI,
Directeur du Centre Européen Universitaire de Nancy
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D
epuis que j’ai l’honneur d’assumer les
fonctions de directeur du Centre Européen Universitaire, ayant répondu à
l’aimable sollicitation de Jean Charpentier, mon prédécesseur, j’ai appris à comprendre pourquoi cet Institut, modeste par ses moyens, suscite un
tel attachement chez les étudiants qui s’y sont succédés
depuis maintenant cinquante ans, et que traduisent les
lignes inspirées, parfois émouvantes, écrites par eux
pour cet ouvrage.
par les deux guerres mondiales, devant le déclin économique et politique des Nations européennes devenues
trop petites par rapport aux forces géantes du monde
moderne, l’union de l’Europe est une impérieuse nécessité.
Cette union doit trouver naturellement son fondement
dans l’héritage commun de la civilisation et des valeurs
spirituelles et culturelles des peuples européens. Mais
les universités, gardiennes de cet idéal, si elles sont
largement ouvertes à l’intérêt des problèmes internationaux, n’en demeurent pas moins nationales, et par
là, en un certain sens, incomplètes. C’est pourquoi
la Commission Permanente Culturelle du Conseil de
l’Europe s’est déclarée unanimement favorable à la
création d’une Université Européenne.
Sans préjuger des mesures qui seront prises pour la réalisation d’une œuvre d’aussi longue haleine, le Centre
Européen Universitaire de Nancy n’a d’autre ambition
que d’être en liaison avec les organismes semblables,
un foyer où savants et étudiants se rencontreront sans
considération de nationalité, et où les uns et les autres
pourront, par leurs recherches, « contribuer à libérer
l’homme de ses œuvres en les humanisant ».
Dès cette année, un vaste programme attirera à Nancy d’éminents conférenciers français et étrangers, qui
ont déjà promis leurs concours. Le premier souhait
des fondateurs du Centre Européen Universitaire serait que les étudiants des diverses facultés manifestent
un intérêt actif à l’œuvre entreprise, et que la LorLe Recteur Jean Capelle
raine qui fut souvent un champ de bataille, devienne
Le discours inaugural de la première session, pronon- aujourd’hui dans l’Europe déchirée, l’un des premiers
cé en 1951 par le premier directeur du CEU, René champs « où se lève l’espérance d’une moisson ».
Roblot, peut nous éclairer : « Après les ravages causés
Tout ce qui, à mes yeux, explique la singularité du
Centre Européen Universitaire est contenu dans ce
programme. Cet Institut, dont la création et le développement le feront flirter avec l’Europe officielle,
aura la chance de ne pas devenir une institution estampillée, ce qui garantira son indépendance, même
si cela peut créer aussi des soucis…
Au dessus : Le Centre Européen Universitaire
place Carnot
En dessous : Le foyer du centre déserté pendant
les cours
Par ailleurs, tout en évoluant dans le sens d’une inévitable technicité des études et des recherches, au fur
et à mesure de la construction communautaire, il
saura rester un lieu où souffle l’esprit d’une Europe
culturelle et pas étroitement technocratique.
Enfin, dès l’origine destiné à accueillir des étudiants
et enseignants de la Grande Europe, il sera un pont
précieux, et probablement unique, dans le monde
universitaire, entre l’Est et l’Ouest.
Un institut original et attachant
L’origine du Centre Européen Universitaire a quelque chose de rocambolesque.
Il tient à la rencontre d’agitateurs européens, de
hautes personnalités académiques, et de jeunes et
brillants professeurs de l’Université de Nancy.
L’idée de créer une université européenne a été lancée
au Congrès de La Haye qui s’est tenu en mai 1948
et dont devait sortir, une année plus tard, le Conseil
de l’Europe. Celui-ci reprendra l’idée par sa Com-
mission des affaires culturelles en septembre 1949,
appuyée par le Ministre français de l’Éducation Nationale, Pierre-Olivier Lapie. Deux jeunes Nancéiens,
Maître Vivier et le professeur Treheux, passionnés par
la question, étaient partis durant l’été 1949 à Strasbourg où ils avaient rencontré Pierre-Olivier Lapie et
avaient contribué à le convaincre.
Cette résolution de la Commission des affaires culturelles allait tout naturellement intéresser le Recteur
de l’Université de Nancy, Jean Capelle, très ouvert à
la coopération internationale, et qui réunit autour de
lui des jeunes universitaires de Nancy, les professeurs
Chaumont, Roblot, Goetz, Treheux et Min der.
À partir de là, ce groupe va concocter un projet qui
va rencontrer sur sa route d’inévitables obstacles.
Tout d’abord la concurrence du Collège d’Europe de
Bruges, créé dans le sillage du mouvement européen
en 1949, et qui, tout de suite aidé par le gouvernement belge, fut poussé par celui-ci auprès du Conseil
de l’Europe. Mais aussi celle du projet d’université
fédéraliste mondiale inspiré par l’UNESCO, et qui
rencontrait des appuis au sein même du ministère de
l’Éducation nationale français. Le Recteur Capelle,
soutenu par Pierre-Oliver Lapie, par ailleurs Député
de Meurthe-et-Moselle, harcela le Ministère pour faire
avancer le projet nancéien. Les universitaires engagés
dans l’affaire rédigèrent un projet de Centre d’Études
Européen qui, examiné par une Commission à Paris,
va se transformer en projet d’Université européenne de
type fédéral, repris par la délégation française auprès
du Conseil de l’Europe. Devenant ainsi une affaire officielle et ambitieuse, ce projet rencontra l’hostilité ou
la méfiance de certains, ce qui aboutit à son abandon
par le Conseil de l’Europe.
Cet échec poussera les universitaires de Nancy, autour
du Recteur Capelle, à reprendre leurs travaux dans un
sens plus modeste mais immédiatement réalisable : ainsi fut créé le Centre Européen Universitaire de Nancy
le 21 octobre 1950 par le Conseil de l’Université de
Nancy, présidé par le Ministre Pierre-Olivier Lapie.
Ainsi, dès son origine, le CEU sera donc lié indirectement à l’Europe institutionnelle, mais sa naissance
sera finalement le résultat de l’action de personnalités
enthousiastes qui se contenteront d’un organisme modeste mais efficace.
L’histoire, d’une certaine manière, se répétera une
vingtaine d’années plus tard. Dès 1951, avait été créée
une Association des Instituts d’Études Européennes,
à l’initiative du Centre Européen de la Culture de
Genève, regroupant des Instituts comme Bruges ou
Nancy et quelques autres.
La présidence de l’AIEE par le Recteur Capelle, puis
par le professeur Yves Séguillon, deuxième directeur
du C.E.U., montre l’importance acquise par l’Institut
nancéien. On aurait pu penser que cette association,
à laquelle le Conseil de l’Europe reconnut d’ailleurs le
statut d’O.N.G., jouerait un rôle central dans la créa-
semblée Parlementaire du Conseil de l’Europe entre
nationalement. D’abord la Communauté Européenne
tion de l’Université européenne prévue par le Traité
1952 et 1954 ; puis Paul Jacquet, adjoint au maire de
qui l’a choisi pour être son Centre de documentation Sciences politiques), les étudiants étaient en réalité as-
d’Euratom dans le cadre de la Communauté euro-
Nancy, lorsqu’il fut élu à la tête du CEU en 1968. En
officiel en Lorraine, qui a fourni de nombreuses aides
péenne, cette fois-ci en 1958.
1974, Georges Bonet prenant la direction du CEU
aux actions d’enseignement et de recherche de l’Ins- thème unique était retenu chaque année universitaire
Mais il faut dire que le professeur Séguillon, en qua- et devenant lui-même en 1977, adjoint au Maire de
titut, puis qui l’a admis grâce au professeur Alain pour l’ensemble des départements et un thème unique
vilisation, Sciences sociales, Sciences économiques,
treints à suivre les cours des quatre départements et un
Nancy, obtint du conseil général de Meurthe-et-Mo-
Buzelay, directeur du département de sciences écono-
était retenu chaque année universitaire pour l’ensem-
rités européennes sur les risques que pouvait receler selle puis du District Urbain, qui s’était substitué à
miques et gestion, en 1999, dans le club très fermé
ble des départements : c’est ainsi qu’une 1965-1966
une Université européenne centralisée par rapport aux
la Ville de Nancy, une contractualisation des aides de
des Pôles européens Jean Monnet. Et puis le Quai
par exemple, les étudiants réfléchissent sur le thème de
organismes, tel que le CEU déjà existant. D’où sa
ces deux collectivités locales. Cette contractualisation
d’Orsay, à travers de nombreuses ambassades, confère
l’information appréhendé sous son angle culturel, éco-
lité de président de l’AIEE, attira l’attention des auto-
proposition d’une université en réseau, préfigurant à n’empêcha pas, en 1993, le conseil général de Meurcertains égards le mouvement d’harmonisation euro-
the-et-Moselle de dénoncer cette convention ; d’où
désormais au CEU un nombre de bourses d’étudiants nomique, juridique, politique… En somme, on venait
croissant ; mais ces dernières années, ce sont aussi des
au Centre Européen Universitaire suivre des conféren-
péenne aujourd’hui en œuvre. Quoi qu’il en soit, la une fragilisation du CEU. Heureusement, le District
programmes du CEU délocalisés qui sont financés par ces de haut niveau pour se cultiver dans une perspecti-
création envisagée en 1958 ne fut finalement réalisée Urbain, puis la Communauté Urbaine, continuèrent
le ministère des Affaires étrangères. Lorsqu’ayant eu ve européenne. La qualité des conférenciers est tout à
à soutenir fidèlement le CEU, grâce à l’engagement
l’honneur d’être invité à participer à la visite d’état
fait impressionnante. À cette époque, le CEU est une
cidément, Nancy ne sera pas le siège d’une Université d’Henri Begorre, Vice-Président chargé de l’enseigne-
de Jacques Chirac en Ukraine et Moldavie en 1998,
sorte de mélange entre un Collège de France et une
européenne officielle, laissant cette place à Florence et ment supérieur. Par ailleurs, l’Éducation nationale,
je me présentait au Président, il me répondit en sou-
Académie diplomatique. Par exemple, au programme
qu’en 1972 : c’est l’Institut européen de Florence. Dé-
au Collège d’Europe de Bruges. Cette situation peut
grâce à l’appui de Pierre Bardelli, Président de l’Uni-
riant : « Ah, le Centre de Nancy je connais. Lorsque des années 1953 et 1954, on lit les noms de Pierre
donner lieu à des regrets mais elle n’empêchera pas le versité Nancy 2, permit au CEU de passer ce cap dif-
je rencontre M. Van Miert, Commissaire chargé de la
Renouvin, professeur à la Sorbonne, membre de l’Ins-
ficile. Le soutien reçu aussi de la Ville de Nancy, sous
concurrence, il ne manque pas de me rappeler, cha-
titut, de Pierre-Henri Simon, à l’époque professeur
Le caractère finalement spontané et local de la créa- la magistrature d’André Rossinot, contribua à pouvoir
que fois qu’il épingle la France, qu’il a été formé chez
à Fribourg, de Maurice Duverger, de Monsieur De-
CEU d’être un lieu reconnu dans toute l’Europe.
tion du CEU devait conduire ses fondateurs à recher-
offrir aux dernières générations d’étudiants des condi-
vous ! ».
housse, professeur à Liège, du Doyen Georges Vedel,
cher les subsides nécessaires à son fonctionnement. Le
tions de travail et d’ambiance très satisfaisantes.
Ainsi le CEU modeste (par sa taille et ses moyens)
de Sir Gérald Fitzmaurice, Jurisconsulte au Foreign
soutien de la Ville de Nancy fut obtenu au terme d’un
Mais l’intérêt renouvelé que manifestent à l’égard du
institut de 3e cycle a pu, par son rayonnement inter-
Office, de Maurice Schumann, Secrétaire d’État aux
débat agité, au cours duquel plusieurs conseillers mu-
CEU en ce 50e anniversaire les trois collectivités loca-
national, sauvegarder le soutien des collectivités terri-
Affaires étrangères, de Paul Reuter, professeur à Paris
nicipaux de bords politiques différents s’y opposèrent ;
les, rejointes d’ailleurs par la Région Lorraine de ma-
toriale, s ce qui permet de donner à ses étudiants des
et un des inspirateurs de la CECA, de Monsieur Al-
mais grâce à l’influence du Recteur Capelle, la Ville nière de plus en plus substantielle, tient beaucoup à la
conditions de travail et de vie privilégiées, facteur favo-
phand, Ambassadeur de France, de Pierre Cot, ancien
accorda au CEU un local (un étage du prestigieux reconnaissance internationale obtenue par le CEU. Je
risant évidemment l’attachement qu’ils ont au Centre
Ministre, du philosophe Jean Hyppolite, de l’historien
Musée des Beaux-Arts) et une subvention.
me souviens ici de cet étonnement rapporté par un élu
et l’importance que celui-ci revêt dans leur vie.
Jacques Madaule, d’Alfred Grosset, de l’économiste
Puis le Recteur Capelle sollicita de la part du Ministre
nancéien, au retour d’une mission à Prague, lorsque
Mais cet attachement et ce rayonnement sont dus au François Perrou, de Marcel Jeanneney, du Président
de l’Éducation nationale une subvention pour l’amé-
le Ministre le recevant lui dit toute l’émotion que ses
fait que, tout en étant une institution universitaire
nagement des locaux et le démarrage des activités ; et
souvenirs de Nancy lui provoquaient, et notamment
strictement indépendante, le CEU a su entretenir le Michel Debré…
Basdevant, du professeur Georges Scelle, du sénateur
grâce à l’intervention d’un homme politique lorrain celui de la célèbre place… Carnot (qui abrite le CEU
souffle de l’esprit européen, en dépit d’une évolution
Recevant il y a trois ans la promotion 1957 à Nan-
connu, Philippe Serre, le CEU reçut aussi un soutien depuis 1966). L’efficacité recherchée, malgré la mo-
plus technicienne.
cy, je recherchai les noms des conférenciers que les
étudiants avaient suivis cette année-là, dont le thème
financier du conseil général de Meurthe-et-Moselle.
destie de la structure, par ses fondateurs, a donc trouvé
Ce subventionnement des trois collectivités locales fut
un écho international qui ne pouvait pas ne pas reve-
Le souffle d’une conception culturelle de l’Europe
général était « Cosmopolisme et traditions nationa-
renouvelé ensuite régulièrement, mais cela tint beau-
nir aux oreilles des édiles nancéiens et lorrains. Au-
L’évocation des deux premières décennies par les vingt
les », et je tombai, parmi d’autres, sur le philosophe V.
coup à la personnalité des directeurs successifs du CEU ;
delà de la reconnaissance la plus essentielle, celle des
premières promotions est éclairante quant au contenu
Jankelevitch, l’historien A. Kantorowicz, le spécialiste
après Yves Séguillon, François de Menthon, Ministre
étudiants qui y sont passés depuis 50 ans et que tra-
de l’enseignement dispensé au CEU à l’origine. Si dès
de l’énergie nucléaire P. Aigrin, le scientifique Albert
de l’Économie nationale en 1946 et Président de l’As- duit cet ouvrage, le CEU a été en effet consacré inter-
le départ le CEU comptait quatre départements (Ci- Ducros, l’homme politique Jules Moch, le secrétaire
général de l’OECE Robert Marjolin, le philosophe du
droit Michel Villey, le philosophe Roger Garaudy, le
juriste André Hauriou, le sociologue Alain Touraine,
le journaliste François Fejto. Je m’arrête, la liste est
éloquente.
On comprend que les étudiants passant quelques mois
à Nancy en aient gardé un souvenir si fort.
Mais le développement de la construction communautaire, les perspectives professionnelles de plus en plus
évidentes au niveau européen, aboutirent inévitablement à une spécialisation et à une technicisation des
études. Dès 1965 l’année universitaire est divisée en
deux parties : lors du premier semestre, les étudiants
suivent l’ensemble des enseignements délivrés dans
chaque département. Mais le deuxième semestre est
réservé à la préparation du mémoire et aux travaux du
département choisi par les étudiants à titre d’option
principale. Puis après quelques années, par nécessité
d’une spécialisation encore plus poussée, les étudiants
furent cantonnés dans leur département, étant invités
à suivre les enseignements des autres départements à
titre facultatif. Mais dans le même temps, les examens
sont devenus de plus en plus lourds… et exigeants.
Cependant, la vision culturelle qui avait marqué les
deux premières décennies ne fut pas pour autant abandonnée.
D’abord, le CEU a maintenant un département
d’Étude des Civilisations (dirigé aujourd’hui par le Pr.
Louis-Philippe Laprévote), dont les étudiants apprécient fortement le programme et l’originalité ; Et puis,
malgré la spécialisation en département, les étudiants
sont amenés à réfléchir ensemble sur l’Europe. C’est
ainsi que les deux premières semaines comportent une
quarantaine d’heures de cours suivis en commun sur
l’intégration européenne à partir d’une approche juridique, économique et culturelle. Par ailleurs, tout au
long de l’année, les étudiants ont, à leur programme,
des conférences plus généralistes par des enseignants
ou des personnalités françaises ou venant des pays de
l’Union Européenne et des PECO, qui portent sur
différents aspects de l’idée européenne. Ces conférences donnent lieu à des débats qui souvent se poursuivent au foyer. Enfin, les voyages dans les hauts lieux
des institutions européennes (Bruxelles, Luxembourg,
Strasbourg) contribuent à entretenir cet esprit européen. Très souvent, ces dernières années, de jeunes anciens étudiants sont venus me dire combien ils étaient
reconnaissants au CEU de leur avoir offert à la fois
des connaissants techniques, les préparant à leur profession, mais aussi une vision plus globale et culturelle
du phénomène européen.
J’ajouterai, enfin, que l’Association des Anciens, par
son activité, entretient au sortir du Centre cet esprit
européen. Mais si le Centre Européen Universitaire
de Nancy se singularise par cette vision d’une Europe
large sur le plan intellectuel, c’est aussi sur un plan
philosophique qu’il peut être qualifié de « Centre de la
Grande Europe ».
Un pont entre
l’Est et l’Ouest
Je ne manque pas de souligner, chaque fois que l’occasion se présente, la formidable intuition qui fut celle
des fondateurs du CEU de vouloir, dès l’origine et en
pleine période aiguë de la guerre froide, accueillir des
étudiants de l’autre côté du rideau de fer. Dès les premières sessions, de 1951 à 1966, sur 500 étudiants
ayant fréquenté le CEU, une centaine venait d’Europe
de l’Est. Le pourcentage entre 1/5 et ¼ se maintint
grosso modo tout au long de la période dite de bipolarisation. Durant ces quatre premières décennies, deux
pays d’Europe de l’Est ont été largement en tête : la
Pologne, dont les rapports avec la Lorraine s’inscrivent
dans la longue durée, et la Yougoslavie, du fait d’une
politique d’ouverture relative du Maréchal Tito et aussi du fait de liens noués par le Président Rosambert,
éminente personnalité nancéienne, avec ce pays dès les
années 1950. Cette volonté d’être en pont entre l’Est
et l’Ouest concerne aussi les enseignants ; le Recteur
Capelle en 1952 constatant qu’en raison de la guerre
froide des professeurs de l’Est n’avaient pu se rendre à
Nancy s’élevait publiquement contre ces obstacles :
« Je regrette que des professeurs que nous aurions aimé
recevoir et entendre et qui sont dans cette autre partie
intégrante de l’Europe actuellement séparée de nous
par ce qu’on appelle le rideau de fer, n’aient pas été
autorisés à venir à Nancy exposer leurs idées. Je le regrette parce qu’il n’y a pas d’avenir stable, dans notre
société moderne, pour ce que Bergson appelait « La
société fermée ». À méditer…
Cet accueil continu d’étudiants originaires de l’Europe de l’Est va se révéler être un investissement extraordinaire à la fois pour les pays concernés et pour le
CEU lui-même. Une partie du personnel politique de
l’après-communisme est formée d’anciens du CEU.
Deux exemples : le premier ministre des Affaires étrangères de la Pologne sortie de l’ère communiste est un
ancien du Centre, Krzysztof Skubiszewski (ministre
entre 1989 et 1993) ; premier ministre de la Justice
de l’après révolution de velours en Tchécoslovaquie,
Ladislav Kosta, est également un ancien du Centre.
Mais le Centre fournit également les responsables de
la préparation de ces pays à la participation aux institutions européennes. Ainsi est-ce le cas de l’actuel
ministre de l’intégration de Pologne, Jacek SaryuszWolski, je citerai aussi le premier juge roumain à la
Cour Européenne des Droits de l’Homme, Corneliu
Birsan, ancien du Centre. Tous les quatre seront présents en juin 2000 à Nancy pour fêter le 50e anniversaire du Centre Européen Universitaire.
Le nombre d’ambassadeurs des PECO auprès de
l’Union Européenne ou des Pays d’Europe occidentale, anciens du Centre, est également impressionnant. Mais l’une des influences du CEU, grâce à
l’accueil continu des étudiants originaires des Pays de
l’Est, s’est également manifestée très fortement dans
le domaine de l’enseignement, notamment européen.
Je me souviens, lors de ma première visite du Collège
d’Europe de Natolin, dirigé alors par Jacek SaryuszWolski, de ces mots d’accueil : « Vous avez ici devant
vous la réplique du CEU de Nancy ». J’ai entendu ce
même propos à Sofia, en Bulgarie. Le nombre d’universitaires originaires des PECO présents à Nancy au
50e anniversaire parlera de lui-même. Et l’on comprend que l’intuition des fondateurs du CEU se soit
révélée être un des meilleurs investissements pour le
CEU lui-même.
La chute du Mur provoquant l’arrivée sur le devant de
la scène de ces personnalités allait être très bénéfique
pour l’institut. Je l’ai déjà dit, les ambassades de France découvrant les réseaux nancéiens dans tous les pays,
appelés maintenant PECO, favorisèrent les relations
entre le CEU et les institutions de ces pays. Oserai-je
avouer que le directeur du CEU est reçu avec tous les
égards dus… au Centre lorsqu’il accomplit des missions de la Pologne à l’Ukraine ? Ceci a permis d’accentuer le nombre d’étudiants originaires de l’Europe
de l’Est (sur 84 étudiants, la promotion 2000 compte
33 étudiants d’Europe de l’Est), d’accueillir une diversité de plus en plus grande de pays (ces dernières
années, le Centre s’est enrichi d’étudiants Lettons,
Estoniens, Croates, mais aussi Ukrainiens, Moldaves…). Les thèses en cotutelle se développent, ce qui
garantit une coopération encore plus approfondie. Les
programmes sur place d’enseignement se multiplient
avec le soutien du ministère des Affaires étrangères
et de l’Union Européenne. Actuellement, le Centre
est fortement présent à Lublin (Pologne), à Bratislava
et Banska Bistrica (Slovaquie), à Bucarest (Roumanie), à Kiev (Ukraine), à Saint-Pétersbourg (Russie).
La création officielle de la Maison des Pays d’Europe
Centrale et Orientale, à Nancy, par le ministère de
l’Éducation nationale, tient certainement à l’action
du Centre Européen Universitaire, et, en tous cas, va
faire partie de son développement dans les années qui
mobilité, la Maison des PECO va être amenée à pré-
ment juridique, dirigé depuis quelques années par le L’Union Européenne continuera évidemment à assu-
viennent.
parer les étudiants et universitaires français d’un côté,
Pr. Olivier Audeoud, est suivie avec beaucoup d’intérêt
les étudiants et universitaires des PECO de l’autre.
Cet apprentissage, dans le domaine historique, cultu-
par les collectivités locales à la recherche de spécialistes des anciens étudiants a aussi un rôle capital à jouer. La
sachant travailler avec les structures de Bruxelles et part qu’elle a prise, sous l’impulsion de son président
rel, politique, juridique, économique devra être fourni
rodés aux différents aspects du droit, des politiques et
Noël Minet et de son bureau (spécialement Anne et
Cette création de la Maison des PECO à Nancy, dont
par le CEU, fort de son interdisciplinarité. La forma-
des programmes communautaires.
la responsabilité vient d’être tout naturellement confiée
tion européenne doit dépasser aujourd’hui le stade des
La réussite du DESS « Gestion financière et espace
Philippe Grell, Ivo et Margareta Dubois, Raphaella
Et maintenant ?
rer son aide. Mais pour atteindre ce but, l’Association
Gallo, Françoise Becourt, Denis Baran), à la prépa-
vité du Centre dans ses missions d’enseignement et de
développement d’une citoyenneté européenne. Qui,
recherche à destination de ces pays.
mieux que le CEU, est capable d’assumer ce rôle ?
européen » est un exemple à suivre. Mais si le CEU ration du 50e anniversaire de « son » Centre, me rend
doit s’affirmer dans les années qui viennent comme
optimiste.
un centre d’enseignement et de recherche sur les ques-
L’un des objectifs du Pôle Jean-Monnet est précisé-
tions européennes de plus en plus présent sur un plan
Dans un contexte où l’entrée dans l’Union Européen-
ment de toucher, au-delà du milieu des spécialistes,
local, national et international, il faudra veiller à ce
ne se rapproche, le CEU doit être le centre franco-
un plus large public. Il revient au CEU de multiplier
que soit sauvegardée son originalité première, source
phone de formation aux affaires européennes pour le les actions de formation et de sensibilisation aux ques-
d’attachement pour les cinquante promotions d’étu-
personnel des structures d’intégration européenne de tions européennes pour des publics diversifiés.
diants qui s’y sont jusqu’à aujourd’hui succédées.
au directeur du CEU, va évidemment renforcer l’acti- spécialistes ; cela fait d’ailleurs partie des exigences du
ces pays et pour les jeunes universitaires spécialisés sur
À travers cette fonction se profile le concept de Cen-
ces questions. Dans une situation où les grands pays tre de ressources capable de mettre son savoir-faire au
Le CEU doit continuer à donner envie à ses anciens
de l’Union Européenne sont de plus en plus présents service de publics divers, du simple citoyen aux pro-
étudiants d’être d’excellents ambassadeurs de Nancy
dans ces pays, il convient aussi d’attirer à Nancy des
fessionnels spécialisés. À l’égard de ces derniers, l’ap-
et de la Lorraine dans toute l’Europe, d’un Nancy et
étudiants originaires de l’Europe occidentale qui vont
partenance à l’Union Européenne ayant de plus en
de la Lorraine où souffle cet esprit européen qu’appe-
avoir à travailler dans le monde économique, adminis- plus d’influence sur les structures internes, il convient
tratif ou universitaire avec les PECO. En matière de
aussi de développer des formations pointues directe-
recherche, il faut développer les thèses en cotutelle et
ment professionalisantes, ou visant à améliorer la
les programmes européens de recherche avec les jeunes
formation continue pour les personnes déjà profes-
laient de tous leurs vœux ses fondateurs.
Jean-Denis MOUTON
Directeur du Centre Européen Universitaire
P.-S. : Dix années se sont écoulées depuis l’écriture de
ce texte. Le monde et l’Europe ont changé. Le Centre
Européen Universitaire aussi. Des projets se sont réalisés, d’autres ont avorté. Des personnes attachées au
Centre nous ont quittés : Louis-Philippe Laprévote,
Claudine Dumondel. Mais sous la direction d’Étienne
Criqui, et avec une équipe pédagogique et adminis-
Le dynamisme des enseignants et d’un personnel dé- trative renouvelée, le CEU fait un soixantenaire qui
voué et fidèle est évidemment primordial. Le soutien se porte bien, au service des étudiants, de la future
universitaires et les spécialistes de l’ensemble des pays sionnalisées. La création d’un DESS « Collectivités
des collectivités territoriales, du ministère de l’Éduca- Université de Lorraine… et de l’Europe (qui en a betion nationale et du ministère des Affaires étrangères soin).
d’Europe de l’Est. Mais dans sa mission de soutien à la territoriales et Union Européenne » dans le départe-
devra non seulement être maintenu mais s’amplifier.
E
n 1971, le professeur Paul Jaquet, alors
directeur du Centre Européen Universitaire,
m’a proposé d’occuper le poste de directeur
du département de « Sciences économiques » devenu
vacant. Avec toute la fougue du jeune universitaire
que j’étais, j’acceptai sans hésitation, prenant mes
fonctions dès la rentrée académique, en octobre de
cette même année 1971, fonctions que je devais
assumer jusqu’à septembre 2009. Je succédais ainsi
aux professeurs Robert Goetz, Yves Séguillon, René
Gendarme et Jacques Houssiaux.
Depuis ma prise de fonction en 1971, le département
a évolué en trois grandes étapes :
n Au milieu des années soixante-dix, un accord avec
le troisième cycle de la Faculté permettait à certains
candidats de mener, parallèlement à leurs études
supérieures européennes, des études conduisant à
l’obtention d’un Diplôme d’Études Approfondies
(DEA) en économie du développement.
n Puis, dès le début des années quatre-vingt, j’ai
souhaité associer aux enseignements théoriques
À l’époque, spécialisé en économie publique et d’économie européenne des enseignements de gestion,
financière du fait de mes recherches, mes centres une discipline imposée par le nouvel environnement
d’intérêt n’étaient pas prioritairement axés sur européen. D’où le nouvel intitulé de notre département,
l’Europe. Mais cette Europe, à la construction déjà devenu « de Sciences économiques et Gestion ».
bien amorcée et aux idées de laquelle ma famille et
mes professeurs, tel François de Menthon, m’avaient n En 1989, nous avons reçu l’habilitation à préparer
fait adhérer, allait très vite devenir l’axe de mes actions directement à l’obtention d’un diplôme d’État :
et recherches universitaires.
« Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées en
gestion financière et espace européen », qui s’ajoute
Le département, dont l’activité avait été suspendue au Diplôme d’Études Supérieures Européennes
à la suite du décès brutal de Jacques Houssiaux, ne sanctionnant une formation principalement axée sur
comptait que cinq ou six étudiants lorsque je suis le grand marché, l’entreprise et la monnaie.
arrivé. Son auditoire dépassa par la suite largement
la vingtaine d’étudiants : je me réjouis qu’il ait ainsi Un tel développement n’aurait pas été possible sans
retrouvé cette diversité plurinationale spécifique au l’aide précieuse que m’a apportée, pendant près de 20
Centre.
ans, le professeur Albert Kervyn de Lettenhove (décédé
le 13 juillet 1998) de l’Université de Louvain, sans le
soutien d’Alain Bouré, professeur associé à l’Université
de Nancy, de Jean-Noël Ory, mon successeur, et sans la
collaboration de tous ceux qui sont venus et viennent
enseigner à mes côtés.
plus apporté que je ne leur ai moi-même apporté.
Qu’il me soit enfin permis d’exprimer ma sincère
reconnaissance à Étienne Criqui, doyen honoraire de
la Faculté et directeur de notre Centre, ainsi qu’à JeanNoël Ory qui m’a succédé à la tête du département, de
Ce département, que j’aurai animé pendant presque m’avoir proposé – en tant que professeur émérite – de
40 ans, m’a toujours apporté de nombreuses poursuivre mes enseignements au Centre.
satisfactions. Les efforts que j’y ai déployés, sans
négliger la Faculté de droit, de sciences économiques
Alain BUZELAY
et de gestion où j’ai eu, jusqu’à mon éméritariat en
Ancien directeur du département
2009, mon poste d’enseignant titulaire, ont déjà été
« Sciences économiques et Gestion »
largement récompensés par l’obtention d’une Chaire
Jean Monnet en 1992, devenue ad personam, puis
d’un Pôle Européen Jean Monnet en 1999.
Je dois remercier tous ceux de mes amis qui ont pris la
direction générale du Centre Européen : les professeurs
Paul Jaquet, Georges Bonet, Jean Charpentier, JeanDenis Mouton, et actuellement, Étienne Criqui.
Chacun à sa façon a permis la poursuite d’une
collaboration fructueuse et a accepté que mon
dynamisme – parfois impétueux – puisse toujours
servir ma volonté européenne.
Il me faut également remercier tous mes étudiants
qui, de par leur curiosité, leurs motivations et leur
différence de sensibilité culturelle, m’ont peut-être
Excursion vosgienne en 1952 avec le Pr et Mme René Roblot
Excursion vosgienne en 1952 avec le Pr et Mme René Roblot
Les salles de cours au Musée des Beaux-Arts
Le Château de Monbois
Débat conférence du matin à Montbois
1950
Le réveil de l’Europe
1960
Après la Deuxième Guerre mondiale, deux pays se disputent le monde :
les États-Unis et l’URSS. Les « puissances européennes », à force de
s’être combattues, ont perdu leur prépondérance. L’idée d’unité cesse
alors d’être l’affaire d’idéalistes pour devenir l’une des préoccupations
essentielles des hommes d’État, tels Schuman, Gasperi ou Adenauer
qui ne se satisfont pas de la création du Conseil de l’Europe (1949),
organisme aux compétences limitées. Ils réussiront à créer un embryon
d’Europe (CECA en 1951 puis CEE et l’EURATOM en 1957). Mais
si le problème politique est posé, il n’est pas résolu… Sans attendre
davantage, des étudiants de tout le continent affluent vers Nancy
où le Centre Européen Universitaire a été créé dès 1950, grâce à la
volonté de passionnés, convaincus que l’Europe ne peut se faire sans
une recherche universitaire et une formation adéquate. Ensemble, ils
vont (se) construire, à leur manière, un avenir commun.
1960
Les golden sixties ou
la décennie de mai 68
1970
Printemps de Prague - 1968
Gerda la Hollandaise devant le Centre
La décennie qui s’ouvre ne sera pas très spectaculaire pour le
développement de l’Europe. Certes la PAC (Politique agricole
commune) s’affirme comme une véritable politique communautaire
et la fusion des institutions des trois communautés (CECA, CEE et
CEEA) va contribuer à rationaliser la construction communautaire ;
mais le concept strict d’une « Europe des États » provoque une longue
crise à laquelle le compromis de Luxembourg apportera une solution
nourissant un « europessimisme ». Cependant, durant cette période au
cours de laquelle de grands événements politiques et socioculturels se
produisent, le CEU connaîtra une phase d’expansion et confirmera sa
vocation à être un lieu de dialogue.
Le professeur Vandamme présente au Centre
le Rapport Tindemans
Promotion 1970-1971
Ariane symbole de l’Europe technologique (1979)
L’équipe de football du CEU en 1978, au premier rang, barbu,
le futur commissaire européen Manuel Marin
1970
Doutes & espérances
1980
Le premier élargissement (à la Grande-Bretagne, l’Irlande et le
Danemark) a lieu en 1973. Le Système monétaire européen est crée
en 1979 doté d’un numéraire : l’E.C.U. La même année, les premières
élections européennes au suffrage universel connaissent un taux de
participation de 62,5 %. L’intégration semble donc en bonne voie. En
apparence seulement. Les efforts pour créer une communauté politique
(comme l’atteste l’échec en 1979 du rapport Tindemans) restent vains
et les crises ne manquent pas.
Cela n’empêche pas le Centre Européen Universitaire de Nancy de
continuer dans la voie qu’il s’est tracée depuis sa création : former
des jeunes venus de tout le continent (y compris des pays de l’Est) à
l’idéal européen.
« Sans infini on peut vivre, sans en rêver on ne le peut ».
1980
La chute du Mur
1990
L’entrée en vigueur de l’Acte unique le 1er juillet 1987 constitue l’avancée
institutionnelle la plus importante depuis 1957. Cet acte améliore le
fonctionnement de la Communauté et élargit son champ d’action. Il
étend le recours au vote majoritaire et fait intervenir davantage le
Parlement européen dans le processus législatif.
Quelques années plus tôt, l’adhésion de la Grèce en janvier 1981, puis
celle de l’Espagne et du Portugal en 1986, ont opéré un recentrage de
l’Europe vers le bassin méditerranéen. La chute du Mur de Berlin, en
1989, lui ouvrira les portes de l’Est. Le Centre Européen, fort de son
acquis, va se placer dans le sens de l’histoire.
1990
Cap à l’Est
2000
Promotion 1999-2000
Le traité de Maastricht fut l’objet de nombreuses critiques : trop de
fédéralisme ou pas assez, et surtout le sentiment massif qu’en 35 ans
de construction européenne, les peuples avaient été tenus à l’écart de
décisions où se jouait leur avenir. Il est vrai que son contenu est large :
il instaure, entre autres, la politique étrangère et de sécurité commune
(PESC), l’Union Économique et Monétaire (UEM), la citoyenneté
Traité d’Amsterdam - 2 octobre 1977
Voyage à Strasbourg 1999
européenne, etc.…
Et en effet, l’Euro va voir le jour le 1er janvier 1999. Mais la Commission,
cette même année, sera poussée à la démission, ce qui montre combien
la naissance d’une Europe politique se révèle délicate. Cette décennie
est également marquée par l’irruption des Pays d’Europe Centrale et
Orientale (PECO) qui frappent à la porte de l’Union.
C’est grâce à cette orientation vers l’Est que le Centre Européen
Universitaire va trouver son nouveau souffle.
Département «Civilisations» - 1996
Côté cuisine - 1991
Promotion 2006- Visite de la Cour des Comptes à Luxembourg
Assemblée générale 2000
2000
pour 27
2010
La fin des années 1990 marque le lancement du processus
d’élargissement historique de l’Union européenne (UE) aux pays
d’Europe centrale et orientale (PECO). Ainsi le 1er mai 2004, l’Estonie,
la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque,
la Slovaquie, la Slovénie, de même que Malte et Chypre, deviennent
membres de l’UE. Plus tard, en 2007, la Roumanie et la Bulgarie
vont rejoindre les 25. Mais les frontières de l’Europe élargie posent
la question de ses rapports avec ses nouveaux voisins et de sa place
dans le monde.
Les crises internes qui surviennent lors de cette décennie, et
principalement celle liée à l’adoption du Traité de Lisbonne, sont là
pour rappeler la fragilité de l’édifice.
Dans le même temps, le Centre Européen Universitaire, qui délivre
depuis 2005 un Master européen (deux années d’études) et accueille
un nombre d’étudiants toujours croissant, s’ouvre également à l’Est,
d’une nouvelle manière, en exportant ses diplômes à Luxembourg,
Sofia, Belgrade, Bucarest ou Bratislava, dans le cadre des universités
locales. Le dynamisme est toujours là.
« Une fête d’amitié, de souvenirs
et d’avenir de l’Europe.
J’espère, notre avenir commun. »
Titre emprunté à une lettre de Stefka, venue de Sofia,
que nous avons eu la joie de compter parmi nous.
« Ce fut une fête magnifique. C’est vraiment
dommage que nous ne soyons plus là pour le prochain
centenaire ! ». Sentiment que je partage volontiers
avec vous, chère Madame Roblot, vous l’épouse du
premier Directeur du Centre Européen, étudiante de
la première heure avec Françoise Bécourt. Toutes deux,
vous avez vu défiler 50 promotions dont 48 étaient
représentées à Nancy en ce début juin et comptaient,
à peu de chose près, autant de nationalités.
« Réussite sur tous les plans…, succès énorme…,
journées magiques…, rencontre chaleureuse… »,
lisons-nous encore en parcourant le courrier. « J’ai pu
retrouver ‘ma sœur finlandaise` et cela m’a fait un
très grand plaisir d’avoir des amis comme ça » (Éva de
Budapest). « Revoir le Centre m’a procuré un immense
plaisir » (Kamal de Tizi Ouzou).
Souvenirs bien vivants, porteurs d’espérance. « Nous
avons eu beaucoup de bons moments, nous avons
enrichi notre propre culture, gardé le contact audelà des séparations politiques, nourri notre foi dans
une grande Europe » (Ivo Dubois, promo 57, avec
Margareta Ingelson : 1er couple nancéien - il y en a
51 connus jusqu’à présent).
Souvenir des lieux, des visages. Le ciel étant avec nous,
imaginez les anciens flânant dans les rues, retrouvant
leur hébergement d’antan, et quelques fois leurs
hôtes, s’attablant aux terrasses (devant un croquemonsieur n’est-ce pas ?) tout en hélant l’un ou l’autre
repéré grâce à la jolie valisette bleue, au sigle ‘CEU
1950-2000’qu’il porte à la main. Celle-ci contient
les invitations aux deux soirées, de jolis dépliants, le
nouvel annuaire, et… « le » livre : « CEUN, 50 ans
au Centre de la Grande Europe » recouvert des douze
étoiles déployées au-dessus de la place Stanislas.
Lieux des cours, le Musée des Beaux-Arts (et le café
du Commerce) pour les moins jeunes, musée rénové à
ne pas manquer ; la place Carnot pour tous les autres
c’est-à-dire le Centre transformé en maison d’accueil et
de retrouvailles. « Je n’ai jamais vu ça ! », s’exclame un
membre nancéien du Rotary, « les gens s’embrassent
en pleurant, ils ne se sont plus revus depuis 30 ans ! »
(et plus !).
Tout à côté, dans le nouvel amphithéâtre, se déroule
notre Assemblée Générale, exceptionnelle par le
nombre de participants et par les interventions du
‘Bureau’sortant, non pas plus solennelles - ce n’est pas
son style - mais plus larges, plus informatives, plus
anecdotiques, plus émues aussi. Ceci pour satisfaire la
sympathie et la curiosité de l’auditoire, notamment de
ceux qui assistent pour la première fois à notre A. G.,
ainsi que le désir de communiquer ce qui nous tient à
cœur depuis des années. L’Association des Anciens a
connu des hauts et des bas ; bien davantage de hauts
que de bas, le plus haut étant à ce jour !
Nous n’oublions pas les nombreux absents qui ont
exprimé leurs regrets de ne pouvoir être avec nous ou,
vu l’énorme circulation d’informations préalable aux
festivités, remercié d’avoir pu « rétablir le contact avec
les collègues perdus de vue » (e-mail de Stanislav de
Bulgarie).
Les candidats au Bureau se présentent. Nous passons
aux votes dans un joyeux tohu-bohu, mais dans les
règles, rassurez-vous ! Les élus se répartissent les
fonctions. Et, l’orchestre jouant un moment en
sourdine, le tout est annoncé le même soir au micro
de la grande salle de l’hôtel de ville. La fête y bat son
plein ; du haut des balcons, nous pouvons respirer l’air
tiède de la place Stanislas délicatement éclairée. Ne
pouvant parler qu’en mon nom, je suis particulièrement
heureuse du jeune tandem, Président/Secrétaire
Général, anglo-luso/français : Philip Bastos G. Martin
basé à Bruxelles et Jérôme Haxaire à Nancy.
L’avenir ? Il s’annonce bien. « J’ai senti que l’Association
devait absolument continuer » commenta Philip.
D’aucuns parlent de nouvel élan, de relance. Et tous,
nous souhaitons poursuivre l’étroite et indispensable
collaboration avec le Centre Européen. L’Association
des Anciens a bénéficié d’une « impulsion nécessaire
pour le développement des futurs contacts humains,
culturels et, je l’espère bien, professionnels entre ceux
qui ont partagé, à travers le temps, le même idéal :
l’Europe unie » (Carmen de Bucarest).
Les deux tables rondes, animées par Pierre-Yves
Séguillon, donnent l’occasion à plusieurs anciens qui
ont mis leur compétence et leur ardeur au service de leur
pays, de l’Union Européenne, du Conseil de l’Europe,
de l’OTAN, de nous faire part de leurs témoignages,
de leurs convictions et de leurs souhaits.
Je voudrais terminer ces quelques impressions glanées
de-ci de-là par la belle « évocation » de Roustam
Khassianov, originaire de Russie, de la promotion
2000, celle du 50e anniversaire (p. 109 du Livre Souvenir) : «… on peut se permettre de dire que le
Centre Européen de Nancy favorise le développement
de la dimension personnelle et sociale d’un individu,
des jeunes d’Europe pour qui le moment est venu de
prendre le pouvoir qui leur est transmis en héritage
pour remplir le devoir civique, pour que la démocratie
devienne une réalité au XXIe siècle et que nous
trouvions ensemble des solutions aux nombreux
et graves problèmes auxquels nous sommes tous
confrontés ».
Anne Grell-De Backer (1959)
« Serions-nous en mesure de recréer
la magie de ces temps-là ? »
forts : comment cela allait se passer, après tellement
de temps que l’on n’avait pas eu l’occasion de se voir ?
La vie nous aurait-elle beaucoup changés, d’aspect et
de caractère ? Serions-nous en mesure de recréer la
magie de ces temps-là ? Mais tous ces doutes se sont
vite dissipés lorsque l’on s’est revus, Andrea, Marion,
Beata, Eszter, Boris, Jean-Luc, Enrique et moi, on
s’est embrassés, et tout a été comme si l’on s’était
quittés à peine la veille ! Un grand merci à toutes
celles et tous ceux qui ont contribué à organiser - et de
manière parfaite - cette rencontre d’exception.
Laura Candeloro (1986)
Lettre à Raffaella
Chère Raffaella,
Tu me demandes quatre ou cinq lignes comme
témoignage des quatre jours passés à Nancy lors du
50e du CEU. Mais qu’est-ce qu’on peut dire en quatre
ou cinq lignes ? J’essaie quand même.
Émotions
La plus grande, mais aussi la plus amère, a été celle
de revoir Monbois. La plus grande pour la foule de
souvenirs qui affleuraient, la plus amère parce que
Monbois n’est plus celui de 58, a l’époque à laquelle
j’y ai vécu.
Rencontres
La plus émouvante a été celle avec Klaus Kunkel, un
Le cadre, d’abord : le temps magnifique, estival, le très cher ami de ma promotion, que j’avais perdu de
soleil qui nous a accompagnés et qui a rendu encore vue depuis quarante-deux ans. Naturellement, j’ai revu
plus gais l’arrivée et le séjour dans la ville, parée des avec plaisir beaucoup d’autres personnes, toi comprise,
couleurs de la fête ; la Place Stan, bien sûr, la Place que j’avais toutefois eu l’occasion de rencontrer une
Carnot et la vieille ville, et partout des anciens, avec ou plusieurs fois dans les années passées.
leurs jolies mallettes bleues. Cela fait presque quinze
ans que j’ai été étudiante au Centre. Chaque fois que je Souvenirs
reviens à Nancy, les souvenirs sont très vifs. Mais cette Comment synthétiser ? Le plus doux a été celui des
fois-ci, c’était différent : car je savais que cette fois-ci, années de ma jeunesse, pendant lesquelles une place
les copines et les copains de ma promotion seraient très importante est occupée par les mois passés à
Nancy, comme je l’ai déjà raconté dans un livre de
présents, à revivre ces moments-là avec moi.
souvenirs que je t’ai envoyé il y a quelque temps…
Les sentiments de curiosité, d’attente étaient bien Rosario Amodeo (1958)
Se revoir et effacer 30 ans
d’éloignement
Aller à Nancy quand on habite au Luxembourg, ce
n’est pas un grand exploit… mais aller à Nancy pour
rencontrer 400 anciens du CEU venus des quatre
coins du monde, alors, c’est autre chose… Tout était
parfait : le soleil a accompagné les promenades 1900,
commentées par le professeur Vigato ; les après-midi
chauds permettaient de s’asseoir à la terrasse du
“Commerce” et de se raconter beaucoup d’années,
tout en buvant un café ; et puis les soirées étaient si
douces qu’il faisait bon se promener dans les rues de
Nancy ou simplement s’asseoir, place Stanislas, sur
les marches du monument au grand Polonais et humer
les parfums de la nuit avec, en fond sonore, la musique
sortant à flots de l’Hôtel de Ville.
L’amitié est le fil conducteur de cette rencontre
nancéienne : constater qu’il suffit de se revoir pour
effacer 30 ans d’éloignement et s’apercevoir que c’est
toujours comme « alors », quand on était étudiants.
Chacun de nous a un vécu différent, mais l’année
passée à Nancy est « commune », et l’amitié aussi :
chacun l’exprime de manière différente, mais elle
réchauffe toujours le cœur. Quelle chance pour nous
tous que le CEU existe !
Raffaella Gallo (1977)
À Nancy, 32 ans après,
quelques phrases d’un journal
personnel fictif concernant
le samedi 3 juin 2000 a Nancy
Je reste debout à une de ces hautes fenêtres de l’Hôtel
de Ville pleinement ouvertes dans le bleu indigo d’une
chaude nuit d’été. Derrière mon dos, le « buffet-dîner »
bat son plein. En regardant les reflets d’une nuit des
lumières sur les grilles les plus fabuleuses de toute la
France, j’essaye de retenir le parfum de cet instant
et de l’engraver profondément dans ma mémoire.
Puisque tout est concentré dans les bouffées de l’air
frais nocturne, de l’air authentique de Nancy, pleins
des souvenirs et des promesses d’antan. Toute une
journée qu’on vient de passer ensemble ainsi que toute
l’année qu’on a vécue profondément il y a 32 ans. Des
années creuses de séparation. Ceux et celles qui sont
arrivés ainsi que ceux et celles qui ne sont pas là. Les
espoirs et les illusions de l’époque. Des expériences et
des déceptions acquises au cours du temps. Des amitiés
qui vont continuer.
Joseph Kreuter (1968)
« Une expérience vivifiante… »
Nous gardons un excellent souvenir de la célébration
des 50 ans du CEU et des retrouvailles avec beaucoup
d’anciens. Ce fut une expérience vivifiante pour
longtemps. Le Bureau de l’Association a très bien
organisé (et cofinancé) ces journées grâce auxquelles
nous avons pu découvrir la ville de Nancy (on s’est
rendu compte qu’à l’époque, on la connaissait mal) et
redécouvrir les anciennes salles de cours (aujourd’hui
Musée) de la place Stanislas, l’ « annexe Jean Lamour »,
Monbois (bien changé depuis lors), etc.
Notre promotion n’était pas représentée par un grand
nombre d’étudiants mais il est si gai de voir comment
il est facile de créer des contacts avec les anciens des
autres années. Cette année à Nancy crée beaucoup
de liens même entre étudiants de différentes années
qui, évidemment, ne se connaissaient pas avant. Nous
nous sommes réjouis de voir que le Centre, par son
directeur jeune et dynamique, est toujours actif et
reçoit un nouvel élan par la création d’une Maison
des Pays d’Europe Centrale et Orientale, région
jamais oubliée par le CEU mais au centre d’intérêt
pour les années à venir. L’avenir est aussi assuré par
une nouvelle équipe, que nous avons pu élire et qui
animera notre Association.
Walter et Lieve Muller-Vierin (1963), couple
nancéien
L’exemple des bâtisseurs
de cathédrales
En voiture, sur la voie du retour vers Milan, je suis
encore dans le plateau de l’est : le paysage des côtes,
ce « sourire de la Lorraine », est un vaste glacis
monotone, sans relief. La nature de la Lorraine est
souvent sans grâce. La rudesse et l’humidité du climat,
aux hivers très longs, sont des souvenirs inévitables
pour nous, les anciens, lors de notre rencontre pour
le cinquantenaire du Centre Européen. Mais aussi les
promenades de ski de fond dans les forêts des Vosges,
les rivières très proches, la Moselle surtout, avec ses
vins… et l’amitié - parfois l’amour - entre étudiants de
l’est et de l’ouest de cette Europe, si longtemps coupée
en deux.
En étudiant, nous avons appris l’utilisation des
instruments juridiques, économiques et culturels
nécessaires à bâtir l’Europe et nous avons donné
notre contribution personnelle au rapprochement et
à l’intégration européenne dans notre âme, suivant
l’exemple - en France - des Bâtisseurs de Cathédrales.
Quelle meilleure occasion de nous rencontrer et de
témoigner la validité des valeurs institutionnelles du
Centre Européen et l’efficacité de la méthode adoptée
par les fondateurs ? Quelle meilleure occasion que
notre présence à l’inauguration de cette nouvelle
cathédrale nancéienne représentée par la Maison des
Pays de l’Europe Centrale et Orientale ?
En rentrant à la maison à Milan, près de Sant’Ambrogio,
vous savez, cette église qui semble vous embrasser avec
son autel en or massif du VIIIème siècle, je suis sûr de
pouvoir faire encore plus, dans l’esprit nancéien.
Salvatore Vella (1978)
Place au plus jeune participant
En rentrant à Milan, Angelo Vella, sept ans et demi,
le plus jeune participant au 50e anniversaire du
CEU a dû rédiger, comme devoir scolaire, une brève
composition sur ses prochaines vacances : « Je crois
que l’été prochain je ferai un voyage avec mes parents
et leurs amis de Nancy, en Ukraine, ou en Pologne
pour y visiter les couvents, ou en Biélorussie, ou je
pourrais rencontrer des copines ‘bellerusses’... ». Il y a
peut-être un brin de confusion dans ses propos, mais
les projets de voyages des anciens l’ont impressionné.
Bienvenue parmi les “anciens”, Angelo !
2001
Les retrouvailles du continent européen
ne vont pas sans difficultés économiques ni sans
interrogations sur l’avenir de l’Union et sur ses règles
de fonctionnement. Aussi, la Commission européenne
adopte-t-elle en 1997 l’Agenda 2000, un ambitieux
programme d’action sur l’ensemble de l’élargissement,
la réforme des politiques communautaires et le futur
cadre financier de l’Union.
Finalisé en février 2001, le Traité de Nice s’efforce
d’apporter les réformes institutionnelles rendues
nécessaires par l’adhésion des pays candidats déjà
talonnés par d’autres pays qui, à l’instar de la
Turquie, souhaitent aussi à terme rejoindre l’Union.
Mais inquiets de la faiblesse et de la lenteur de
ces aménagements institutionnels, les pays de
l’Union appellent, à l’issue du Conseil européen de
Laeken (14-15 décembre 2001), à la convocation
d’une Convention sur l’avenir de l’Europe chargée
d’examiner les questions essentielles que soulève le
développement futur de l’Union et de rechercher des
solutions possibles. La Convention, qui se réunit une
à deux fois par mois, mène ses travaux entre février
2002 et juillet 2003, sous la présidence de Valéry
Giscard d’Estaing.
équilibre budgétaire, limitation des déficits publics et
stabilité des taux de change entre les pays de la zone.
Le 1er janvier 1999, l’euro est officiellement adopté
comme unité de compte. Pour les consommateurs,
la découverte des nouveaux billets et pièces a lieu le
1er janvier 2002. Reste désormais à s’habituer à la
nouvelle monnaie en oubliant peu à peu le casse-tête
des conversions…
Les billets sont identiques dans tous les pays. Les
pièces, elles, ont une face commune, indiquant la
valeur, et une autre arborant un emblème national.
Toutes circulent librement : payer son ticket de métro
à Madrid avec un euro finlandais (ou autre) est devenu
banal.
2002
Après une année de fermeture, le
Département d’Étude des Civilisations a rouvert ses
portes à la rentrée 2002-2003 avec deux diplômes à
la clé : le DESE “Étude des Civilisations” que nous
connaissons tous, et dont la renommée n’est plus
à faire, et un nouveau DESS “Communications
Stratégiques et Relations Publiques en Europe”
lancé avec brio par le Professeur Louis-Philippe
Laprévote. Dès la première année de son existence,
cette nouvelle formation a accueilli 19 étudiants, dont
17 étaient également inscrits au DESE “Étude des
Civilisation”.
Les étudiants, venus de Hongrie, Roumanie, SerbieMonténégro, Pologne, Turquie, Allemagne, Italie,
Finlande et des 4 coins de la France, ont suivi les
enseignements traditionnellement dispensés au
Département, portant sur l’histoire, la géographie,
l’identité culturelle et les pays européens, et les
enseignements spécialisés en communication et
relations publiques, tels que “Relations médias”,
“Intelligence économique et stratégique”, “Mécénat et
sponsoring”, “Lobbying”, “Stratégies et Politiques des
Relations Publiques” et bien d’autres… L’année s’est
Les dix années qui ont suivi le Traité de Maastricht terminée par un stage que les étudiants ont passé dans
ont aussi vu les douze États membres de l’Union des entreprises françaises et étrangères, ainsi que dans
économique et monétaire adapter leurs économies les Institutions européennes.
aux “critères de convergence” : maîtrise de l’inflation,
Le Département “Étude des Civilisations” a reçu plus
d’une centaine de candidatures, les deux diplômes
confondus, pour cette nouvelle année universitaire, ce
qui confirme encore une fois la réputation du Diplôme
d’Études Supérieures Européennes et le succès
incontestable du nouveau DESS “Communication
Stratégique et Relations Publiques e Europe”.
Le “renouveau” du Département, que nous devons
en très grande partie au Professeur Louis-Philippe
Laprévote, réjouit les anciens qui n’imaginaient pas le
CEU sans leur Département, mais aussi les nouveaux
étudiants qui seront heureux de suivre les nouvelles
formations.
Xénia Stoupnikova-Kaltani (1997)
européenne, se sont terminés avec la remise du texte
final. À l’image des 102 membres de la Convention,
plus son président Valéry Giscard d’Estaing et ses deux
vice-présidents Giuliano Amato et Jean-Luc Dehaene,
l’atmosphère au Centre cette année a longtemps été
marquée par ces travaux. Les questions institutionnelles
se mélangeaient aux sujets identitaires, sociaux et
économiques de l’Europe, et étaient toujours au centre
de l’intérêt de tous les étudiants, en faisant une fois
de plus du CEU un catalyseur d’idées et un terreau
prolifique pour la réflexion.
Nous étions tous marqués par cette année spéciale
que nous étions en train de vivre à Nancy, et cela en
dépit du fait que la Convention par la suite n’ait pas
abouti à un traité constitutionnel comme beaucoup
l’envisageaient. Le chemin devait être long et tortueux,
et en effet, il l’est encore, pour que les efforts déployés
se cristallisent dans quelque chose de concret. Cela,
Une année extraordinaire
significativement, s’est fait en 2010 mais nous
pour Nancy et pour l’Europe
sentions que les regards étaient plus que jamais posés
C’est en juin 2003 que les travaux de la Convention sur l’Europe, là où les débats prenaient forme, et que
sur l’avenir de l’Europe devant déboucher, après nous étions en train de témoigner d’une autre étape
presque deux ans d’efforts, sur une constitution du grand combat d’idées qui, au fur et à mesure des
2003
années, a mené à la construction européenne.
Cette même année, le Département de civilisations
a effectué une visite au Centre Mondial de la Paix à
Verdun. Sur le trajet, nous avons traversé les lieux
historiques des guerres mondiales, notamment le
monument aux morts témoignant du rapprochement
franco-allemand à l’initiative de François Mitterrand
et Helmut Kohl. Au même moment où, avec la
Convention, les grandes capitales de l’Europe
s’engageaient à nouveau pour écrire une autre page de
l’histoire, nous descendions aux racines profondes de
la construction de la paix sur le sol européen.
Je crois que c’est, parmi d’autres, l’un des enseignements
que nous a laissés Louis-Philippe Laprévote, ancien
directeur du Département de civilisations, en
nous invitant, hier comme aujourd’hui, à regarder
constamment derrière nous pour retrouver ce souffle
inspirateur et visionnaire qui a poussé les pères
fondateurs à faire de l’Europe l’espace de paix qu’elle
est devenue. C’est cette foi dans l’histoire, à l’instar
des 60 ans du Centre, de la mémoire institutionnelle,
du brassage interculturel et entre générations, qui a
aussi profondément marqué mon passage en Lorraine,
et c’est ce qui fait que les liens avec Nancy, une des
capitales de l’Europe ancienne, comme le diraient le
comte de Sully ou encore Éric Crucé, resteront forts
et présents à jamais dans mon esprit.
Gilles Cavaletto (2003)
2004
La page des divisions politiques entre
Europe de l’Ouest et Europe de l’Est est définitivement
tournée lorsque pas moins de dix nouveaux pays
adhèrent à l’UE en 2004.
Le plus grand élargissement jamais envisagé concernait
à l’origine dix pays d’Europe centrale et orientale
auxquels s’ajoutaient les îles méditerranéennes de
Chypre et Malte. Sur les douze pays en lice, seuls dix
adhèrent à l’UE le 1er mai 2004 : Chypre, l’Estonie, la
Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne,
la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie. La
Roumanie et la Bulgarie devront attendre 2007 pour
rejoindre les Vingt-cinq.
De nombreux Européens estiment qu’il est temps que
l’Europe dispose d’une constitution, mais il s’avère
difficile de trouver un accord sur la forme que cette
constitution doit prendre et le débat sur l’avenir de
l’Europe fait rage.
Pour limiter les risques de blocage et donner à cette
réforme un caractère plus démocratique, le Conseil
européen convoque une assemblée spéciale : la
Convention européenne, présidée par Valéry Giscard
d’Estaing, composée de parlementaires européens et
nationaux ainsi que de représentants de la Commission.
La Convention rédige un projet de Constitution
européenne dont le texte final est signé par les chefs
d’État et de gouvernement le 29 octobre 2004.
À l’instar des traités précédents, le traité établissant une
Constitution pour l’Europe doit être ratifié par tous les
États membres pour entrer en vigueur. Au printemps
2005, les électeurs français et néerlandais se prononcent
contre ce texte. Lors du Conseil européen de juin
2005, les Chefs d’États ou de gouvernement décident
que le processus de ratification doit se poursuivre.
Mais ce n’est qu’un vœu pieux. Très vite, certains
États, notamment le Royaume Uni, interrompent leur
processus de ratification national, de peur de subir le
camouflet d’un rejet. L’Europe s’enlise dans une crise
institutionnelle majeure.
2005
ville française dont je savais presque uniquement qu’elle
Nancy fête, en cette année 2005, le se trouvait au cœur de l’Europe. Je n’y connaissais
e
250 anniversaire de sa célèbre place Stanislas.
personne. Je me rappelle que j’éprouvais un mélange
Cette célébration donne lieu à de nombreuses de joie et de tension. Finalement je me présentais à
manifestations dont la presse s’est fait largement un rendez-vous avec l’inconnu… Nancy m’a accueillie
l’écho en déclarant d’ailleurs que Nancy possédait “la les bras ouverts. Je l’ai tout de suite aimée, cette ville
plus belle place du monde !
magnifique et je reste émerveillée chaque fois quand
Il est normal que le Centre Européen Universitaire j’y vais.
s’associe à cette année des lumières. Il organise, en
collaboration avec ICN et Sciences Po, un colloque C’était une année très intense еn émotions. J’avais
qui aura lieu les 2 et 3 décembre 2005 sur le thème l’impression que le temps volait – il n’y en avait
“L’Europe en quête de son identité culturelle”.
jamais assez : les cours, les bibliothèques, les livres,
Je me réjouis que le bureau de l’Association des anciens les amis, les promenades, le cinéma, la radio… Toute
du C.E.U. ait décidé de se joindre à cette manifestation une panoplie dans le quotidien qui donnait envie d’en
en réunissant un nombre, je l’espère élevé, d’anciens découvrir davantage.
au cours d’une assemblée générale qui se déroulera à Cette année m’a apporté énormément. J’ai rencontré
Nancy durant ce week-end.
des gens formidables et vu des endroits magnifiques.
J’ai beaucoup aimé l’atmosphère qu’on trouve au
Jean-Denis MOUTON (1972) Centre européen universitaire, cette bonne ambiance
Ancien directeur du Centre de partage, de curiosité envers l’autre et d’amitié. Pour
moi, c’était une vraie ouverture vers le monde, puisque
Mon année universitaire
je n’avais jamais auparavant rencontré tant de gens de
au ceu de Nancy
pays différents. Je trouve cette présence multiculturelle
dans un cadre français précieuse et enrichissante et j’ai
Pour moi, l’année que j’ai passée à Nancy est ma plus été ravie d’en avoir fait partie.
belle année universitaire.
Pendant cette année j’ai également découvert le système
Je ne vais jamais oublier ma première journée dans cette universitaire français, une certaine partie de la doctrine
française et de la jurisprudence communautaire et bien
évidemment le droit communautaire (qui ne m’était
pas totalement inconnu, mais dont je savais très peu).
Même aujourd’hui, plus j’exploite son « terrain », plus
il me passionne. Je me rappelle que le jour où a été signé
l’acte d’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne
(25 avril 2005), j’avais à peine terminé de rédiger mon
mémoire et j’ai éprouvé un double soulagement.
Si je devais résumer les sentiments que m’a inspirés
mon séjour à Nancy et cette année au CEU je noterais
« émerveillement » et « liberté ».
Silviya Obaydi-Gallo (2005)
étudiants s’est tenu au foyer du CEU, la galette des rois
a, quant à elle, été partagée par près de 80 étudiants,
en respectant la tradition française, la plus jeune étant
sous la table pour distribuer aléatoirement les parts.
La nouvelle année Serbe, le 14 janvier a également
donné lieu à festivités.
En ce qui concerne la Saint-Nicolas, début décembre,
la visite organisée par le CROUS le même jour,
pour les étudiants étrangers de toutes les universités
nancéiennes, ne nous a pas empêchés de nous
retrouver tous ensemble pour le défilé des chars et le
feu d’artifice. Même si ce dernier était un peu court et
déplacé cours Léopold en raison de la rénovation de la
place Stanislas.
Le froid de la petite Sibérie Lorraine en a surpris
plus d’un, même les étudiants tchèques ou polonais,
toutefois, il n’y a eu aucune épidémie de grippe ou
maladie majeure à déplorer. En revanche, les lourdeurs
de l’administration française ont laissé plus de
séquelles, certains n’ayant réussi à obtenir leur carte
de séjour qu’en mars.
Cela n’a cependant pas affaibli le moral des troupes,
en effet de nombreux voyages ont agrémenté l’année.
Il y eut les officiels, organisés par le CEU. Bruxelles
et Luxembourg pour le département économie,
Luxembourg pour les juristes et, Sarrebruck et
Strasbourg pour les communicants. À côté, il y eut
quelques petits voyages de groupe plus restreint d’une
quinzaine de personnes à Strasbourg, Luxembourg et
Colmar ainsi qu’un court séjour de ski dans les Vosges.
Une délégation de 6 étudiants a également assisté à
une conférence du collège de Bruges, accueillis à bras
ouvert par les anciens du CEU qui leur ont fait visiter
la ville. Les cours se sont arrêtés le samedi 2 avril, mais
le travail continue, chacun de son côté, en espérant ne
pas se perdre de vue une fois l’année définitivement
terminée.
Gwenaël Gouerou (2005)
Il n’est pas forcément aisé de résumer en quelques
lignes toute une année, surtout celle-ci, au Centre
européen. Cette année a été riche en événements,
rencontres et partages, peut-être une des plus riches
de nos vies jusqu’à aujourd’hui.
La rentrée des classes eut lieu le lundi 4 octobre 2004.
Après la présentation par M. Mouton du Centre et
de ces enseignements, les soirées entre étudiants ont
proliféré pendant le cycle introductif.
Dès le troisième jour, près de 30 participants en
moyenne étaient présents à chaque soirée, nombre
relativement stable à population tournante. En 45
jours, il y eut près de 37 soirées en passant par les
rencontres aux cafés des Anges ou au Blitz, les visites
de musées, ainsi qu’une à deux sorties cinéma par
semaine, permettant rencontres, partages de cultures,
apprentissage de la langue française et découverte des
autres langues. Cela a permis de souder dès le début
l’ensemble de la promotion 2005 du CEU, tous
départements confondus.
L’emploi du temps type à ce moment de l’année
était 9h-17h en cours, petite sieste puis sortie de
19 heures à 2 heures du matin pour rester frais et
dispo le lendemain. Arrivé mi-novembre, le froid, la
séparation en département (communication, économie
et juridique), ainsi que l’approfondissement des cours
ont fait ralentir le rythme des sorties pour passer un
… juin 2010, un restaurant quelque
autre stade de soirées moins nombreuses mais plus part à Luxembourg, un groupe de sept personnes qui
élaborées.
discutent autour d’un bon verre. Ces sept personnes,
Ainsi, une distribution de cadeaux de Noël entre c’est nous : Mihai, Andreea, Nikola, Adela, Florian,
2007
Angélique et moi. Cette fois, nous ne sommes que
sept, mais d’habitude, nous sommes plus nombreux.
Je dis « d’habitude » parce que c’est notre rendez-vous
hebdomadaire, à nous les anciens du Centre européen.
Et oui, nous nous voyons toujours, trois ans après avoir
quitté le CEU, nos diplômes en poche. Nous nous
voyons, parce que nous sommes devenus amis pendant
les 1 ou 2 ans passés à Nancy, et encore mieux, nous
le sommes toujours !
Car c’est surtout cela le Centre : un lieu de rencontres,
de partage. Ce sont aussi nos plus belles années de
notre vie d’étudiants. Nous avons beaucoup fait la
fête, mais cela ne nous a pas empêchés d’obtenir nos
diplômes et de préparer notre vie professionnelle. C’est
ce qui s’est passé pour nous : nous avons trouvé notre
voie au niveau professionnel, certains ont trouvé…
l’amour, mais le plus important, c’est que nous avons
tous trouvé des amis. Et c’est cela le message que je
veux faire passer : avant toute chose, le Centre nous a
permis de NOUS trouver, nous Français, Roumains,
Bulgares, Serbes… Européens !
Alors, à quand notre prochain rendez-vous ? La
semaine prochaine, dans un restaurant quelque part à
Luxembourg, autour d’un bon verre…
Iana BAREVA (2007)
L’Europe à 27
Deux autres pays d’Europe orientale, la Bulgarie et la
Roumanie, ont rejoint l’UE, portant le nombre d’États
membres à 27. La Croatie, l’ancienne République
yougoslave de Macédoine et la Turquie sont également
candidates.
Pour tenter de sortir de l’impasse institutionnelle
provoquée par les rejets français et néerlandais, les
Chefs d’États ou de gouvernement ont approuvé, lors
du Conseil européen informel des 18 et 19 octobre
2007 un “traité modificatif” ou “simplifié”. Fruit
de longues négociations entre les États membres, il
modifie les traités existants sans les remplacer. Le
13 décembre 2007, l’ensemble des États membres
signe ce traité, à Lisbonne, dénommé officiellement
“Traité de Lisbonne”. Ce traité apporte de nombreuses
modifications institutionnelles majeures notamment
l’élection du Président du Conseil européen pour deux
ans et demi, renouvelables et l’extension des pouvoirs
du Parlement européen.
L’Europe souffle ses 50 bougies
… en cette année 2007 et espérons qu’elle garde assez
de souffle ou en refasse provision pour l’avenir !
Comment pourrions-nous envisager notre futur sans
l’Union Européenne ? Imaginer le retour en arrière
de notre Histoire en biffant cette aventure sans pareil
qui touche à notre vie quotidienne et jusqu’à la scène
mondiale - bien trop faiblement il est vrai -, en faisant
mentir le logo “Ensemble depuis 1957” qui célèbre la
signature des Traités de Rome ?
Nécessaire il y a 50 ans car : - “Plus jamais de guerre
entre nous” après les ruines et les millions de morts
des deux guerres mondiales “européennes exportées” ;
- il fallait reconstruire, nous adapter aux nouvelles
donnes économiques ; - il fallait survivre à la guerre
froide entre les deux superpuissances, nous adapter
aux nouvelles donnes politiques.
Nous jouissons de cette paix et en connaissons le
prix (je suis née en 1935) mais nos enfants et petitsenfants vivent, par médias interposés, d’autres conflits
sanglants, d’autres menaces. Ils ont des copains à
l’école venus “d’ailleurs”. Ils vivent la pollution, les
crises pétrolières en participant avec bonheur aux
“Dimanches sans voitures”. Ils demandent, quasi dès
le berceau, des tas d’explications ! Les aînés bénéficient
d’études à l’étranger - Erasmus dépasse de loin le
million de bénéficiaires - merveilleux progrès, mais
vivent aussi l’anxiété de leur avenir professionnel, tout
en étant nombreux à s’indigner de la misère de notre
planète.
Nous - Union Européenne - avons d’innombrables
défis à relever : économiques, sociaux, à combien
serons-nous ? c’est-à-dire nos frontières, notre
diversité, la tension entre la vue “globale” de ceux qui
nous gouvernent et celle “locale” des citoyens inquiets,
la précarité, le monde extérieur, etc. La mobilité
des personnes et des marchandises bouleversée par
l’avion… qui pollue ! Les haricots verts les plus fins de
En mémoire
de Louis-Philippe Laprévote
Louis-Philippe Laprévote nous a quittés le
1er octobre 2008. Il venait à peine de prendre
sa retraite et était gravement malade depuis un
certain temps.
Il était de ceux dont l’esprit vif et étonnamment
jeune vous marque à jamais. Il avait cette façon
bien à lui de voir le monde. L’originalité de son
interprétation et la finesse de son analyse vous
subjuguaient, tant par la liberté que la sagesse
de ses jugements. Il était un Professeur avec un
grand « P », capable d’enflammer son public. Avec
cette énergie, cette passion et cet humour qui le
caractérisaient, il entraînait ses étudiants dans
l’observation des événements passés et récents,
dans la réflexion sur les sociétés modernes. Tout
comme pour des centaines d’entre eux, il était
mon Maître à penser.
Il était profondément attaché aux traditions de
ses ancêtres et respectueux de celles des autres.
Charitable et généreux, il aimait aider les gens
mais détestait en parler. Fidèle en amitié, fidèle à
ses principes et son sens de devoir, il aimait son
travail par-dessus tout. Il fût l’un des piliers du
Centre Européen Universitaire dont il dirigeait
le département « Étude des Civilisations » depuis
presque 15 ans.
Européen convaincu, il était intimement
persuadé que la construction d’une Europe unie
passe par un effort quotidien d’apprentissage
des autres cultures. La création en 2001 d’un
DESS « Communication stratégique et relations
publiques en Europe », transformé par la suite en
une spécialité du Master « Études européennes »,
était l’une de ses contributions à la construction
européenne.
Mon cher Professeur, vous me manquez…
Xénia Kaltani (1997)
mon hyper-marché viennent d’Éthiopie ! Qu’y gagne le
paysan éthiopien ? Combien de pétrole pour ce transport ?
Mais j’ai aussi pu voir dans ce pays “pauvre” des carrés
verts de cultures au milieu des terres arides, signalés par
les panneaux bleu et jaune de l’U.E. Elle fournit l’aide la
plus importante au développement dans le monde.
“Hic et Nunc” - Ici et maintenant. Sortons-en de
cette crise ! Consultations - Élections - Déclarations n
Institutions…
Au XXIe s. projetons-nous au-delà de nos frontières
nationales, trop de domaines restent sous la responsabilité
de nos gouvernements. La non-Europe coûte cher, des
études le démontrent.
n au-delà de nos frontières européennes : la TV,
l’informatique, les satellites, la pollution, les tempêtes, les
rivières, les oiseaux, les moustiques aussi, les franchissent
allègrement, nos frontières ! Les immigrés, les réfugiés :
non, il est grand temps que leur sort soit résolu d’une
même voix : “le triptyque sécurité/ immigration/asile est
au cœur de la problématique européenne”.
n au-delà de notre temps : pensons au “développement
durable de la planète” pour les générations futures, au bien
de tous “y compris les plus fragiles et les plus démunis”
(Traité constitutionnel). Ayons “une nouvelle vision de
l’avenir”.
n en deçà de notre temps : “Pas d’avenir sans mémoire”.
Que les Européens n’occultent pas leur passé, avec tout
ce qu’il contient, y compris les guerres et les horreurs…
“qu’ils assument l’ensemble de leur patrimoine historique
et culturel, afin de faire émerger les vraies valeurs de
l’Europe, y compris ses valeurs spirituelles”. J’ai envie
d’ajouter : patrimoine riche d’héritages extérieurs et
d’emprunts multiples.
50 ans :
la fête… L’Euro… L’élargissement à
l’Est - “mission historique de réunification du continent”
( J. Delors) - “Nous étions membres de la famille avant
1940” (V. Landsbergis, Lithuanien) - “Nous étions
membres d’une collectivité que nous n’avions pas choisie.
Nous n’avons reçu que des nouvelles bien filtrées. Je n’ai
découvert ces Traités qu’adulte, dans les années quatrevingt, quand nous avons commencé à connaître la vie
réelle de l’Europe unie et à voir le décalage” (M. K. Kovacs,
Hongroise). - “Je me rappelle le récit de la signature
des traités, capté sur une radio étrangère, mais c’était
tellement éloigné de notre expérience personnelle et
collective” (B. Geremek, Polonais).
50 ans : la morosité…”La crise actuelle est liée
à l’absence de vision commune des dirigeants
européens…” - “L’Europe ne se construit pas en ellemême. Elle se construit face aux défis de l’Histoire”,
n’attendons pas un nouveau drame pour nous unir,
pour nous ressaisir.
Alors : que voulons-nous FAIRE ensemble ? Avec “la
compétition qui stimule, la coopération qui renforce,
la solidarité qui unit”, 3 grands objectifs : 1) paix et
reconnaissance mutuelle entre les pays et les peuples ;
2) définition d’un cadre pour le développement durable
- avec contribution à la maîtrise de la mondialisation et solidaire ; 3) enrichissement de la diversité culturelle.
Solidarité entre pays, personnes, générations, régions
riches et pauvres, villes et zones rurales. “L’Europe doit
être puissante et généreuse… Comment être généreux
sans puissance ?”, stimuler le goût de l’échange, du
débat d’idées, de la confrontation des projets “ce que
les gouvernements semblent fuir comme de la peste”.
Dire qui fait quoi, bien distinguer entre les niveaux de
décision en appliquant cette chère subsidiarité, “traiter
les problèmes le plus près possible de ceux qui sont
intéressés par leur solution et, à l’inverse, monter plus
haut dans la hiérarchie des pouvoirs, si c’est plus haut
qu’on peut mieux répondre au problème”.
On ne parle plus de deux vitesses mais de
“différenciation” : il s’agit de respecter le rythme de
chaque État, mais si un groupe d’États membres veut
“aller de l’avant” vers l’intégration, que les pays “non
volontaires ou tout simplement non préparés” n’y
fassent pas obstacle.
négliger les appels du large”. Cet appel déjà nous
l’entendions, nous partagions les mêmes passions
entre amis de notre promotion. À présent à 27, “nous
avons besoin d’une nouvelle pensée sur le monde et,
en tant qu’artisans de cet ensemble de 500 millions
d’habitants, nous pouvons donner non pas le seul
exemple, non pas le seul modèle, mais un exemple
réussi” (J. Delors).
N.B. : toutes les citations sont extraites du livre
“L’Europe tragique et magnifique” de Jacques Delors
et des travaux de “notre Europe”.
Anne Grell (promo 59)
2008
Il n’est pas facile de “recollecter” ses
souvenirs d’une période de vie qui est passée aussi vite
et qui était presque surchargée de nouvelles expériences
et de défis. Mais c’est avec plaisir que je vais essayer de
plonger un peu dans la mémoire pour raconter ce qui
reste en tant qu’essence de mes deux années de Master
au Centre Européen Universitaire de Nancy.
J’ai fait mes études à Nancy de Septembre 2006
jusqu’en Mars 2008, suivies d’un stage obligatoire
pour compléter le Master, jusque Juillet 2008. Venant
de l’Allemagne, équipée d’un Bachelor of Science en
gestion de l’information, j’ai eu envie de faire quelque
chose de complètement nouveau. Mon Bachelor se
composait des études en informatique, en économie et
en droit. Avec un diplôme aussi interdisciplinaire, j’ai
eu la chance d’être acceptée au Centre européen.
Maintenant, presque deux ans après avoir quitté
Nancy, les détails commencent à s’estomper, mais
il reste une image générale : je suis heureuse d’avoir
tenté l’aventure de partir à l’étranger et j’ai eu de la
chance d’avoir trouvé par hasard le CEU.
Le casse-tête des Institutions, les mini - maxi Traités D’un côté professionnel, le Master au CEU a complété
avec ou sans tel ou tel chapitre ne préoccupent pas le ma formation d’une manière très profonde. La première
citoyen, et encore moins les jeunes citoyens.
année m’a appris les bases de la société et le contexte
Ces quelques lignes, sans prétentions - sans solutions, politique dans lequel nous vivons aujourd’hui et dans
sont jaillies d’une foi et d’un espoir en l’Europe ; lequel ma génération a grandi. L’histoire de l’Union
à Nancy en 1959, nous étudiions “le trésor des Européenne est celle de mes parents et de moi même fondateurs” concernant 6 pays, mais “on ne peut et les cours d’histoire, de politique, d’économie m’ont
appris à comprendre l’Union Européenne.
Avant la deuxième année du Master, il fallait choisir
une spécialisation parmi quatre : le droit européen,
la finance/l’économie, les PECO (pays d’Europe
centrale et orientale) ou la communication/les
relations publiques. Suivant l’idée de vouloir faire
quelque chose que je n’avais pas fait avant, j’ai
choisi la communication. Je me souviens surtout
de Mme Kaltani qui s’occupait de nous, et qui était
toujours là pour résoudre des soucis et problèmes de
toute sorte. Ce qui est resté de cette deuxième année
est – à nouveau – une meilleure compréhension et
capacité d’analyse de ce qui m’entoure. Les revues de
presse, les devoirs en groupe et les travaux sur l’actualité
de la vie européenne et française étaient essentiels
pour mon intégration en tant qu’étrangère. Je me suis
habituée à suivre l’actualité d’une manière plus précise,
et je continue à faire ainsi toujours aujourd’hui, en
Allemagne. En outre, le bon « mix » des cours, j’en suis
sûre, sont en grande partie la raison pour laquelle j’ai
été acceptée à la Commission Européenne à Bruxelles
pour faire mon stage.
D’un côté personnel, le Master m’a montré comment
l’Europe fonctionne au quotidien et m’a apporté
beaucoup d’amis. Dans notre promo, il y avait des
étudiants venant de Pologne, de Hongrie, de Bulgarie,
de Roumanie, d’Espagne, de Russie – bref, de partout
en Europe. Je suis toujours en contact avec quelques
uns et il est vrai de dire que chacun, je pense, a trouvé
des amis pour la vie. L’engagement au bureau des
étudiants du CEU pour environ une année a complété
ce sentiment d’être intégrée et de pouvoir faire partie
d’une équipe multiculturelle.
J’ai beaucoup grandi en un an et demi à Nancy. La
petite ville m’a vite permis de me sentir « chez moi ».
Le Centre Européen, petit et personnel, m’a ouvert
l’esprit pour d’autres cultures. Grâce à cet entourage,
il n’était pas possible de faire une expérience négative
en étant étrangère. Le CEU m’a ouvert la porte
pour travailler à la Commission Européenne, et pour
m’intégrer à nouveau très facilement dans un autre
pays, la Belgique, et une ville multiculturelle comme
Bruxelles. Aujourd’hui, de retour en Allemagne depuis
un an, j’ai à nouveau envie de partir et déjà plein d’idées
car j’ai appris que partir vers un pays européen, c’est
en même temps rentrer en Europe.
Merci, CEU !!
Claudia Bernarding
(promotion 2008)
Week-end d’intégration 2008
du Centre Européen Universitaire
de Nancy
Les 18 et 19 octobre 2008 s’est déroulé à La Bresse
le 2ème Week-end d’intégration du Centre européen
universitaire. Cette manifestation, organisée par le
Bureau Des Étudiants (BDE) du CEU, a pour but de
faciliter l’intégration des étudiants de 1re année, ainsi
que des nouveaux étudiants de 2e année. Cette année,
près de 63 étudiants étaient présents. Des amitiés
sont nées, et les nouveaux étudiants ont pu prendre
conscience de l’esprit particulier qui règne au sein du
Centre.
Français, Espagnols, Roumains, Turcs, Ukrainiens,
Luxembourgeois, Macédoniens, Polonais, Tchèques,
Slovaques, Italiens, Africains… tous ont participé
aux activités proposées par le BDE dans le but de faire
naître une cohésion entre eux, qui représentaient à
la fois différentes cultures mais également différents
départements du Centre (Master1, Master2
« Collectivités territoriales et UE », Master2
« Communication stratégique et relations publiques
en Europe », Master2 « Gestion financière et espace
européen »).
C’est par un apéritif de bienvenue que cet événement
a été lancé. Ont pu alors être abordé des thèmes
chers aux étudiants de Master1 comme leur avenir
professionnel, ou encore le contenu des enseignements
proposés par les différentes spécialités de Master2.
Après une randonnée sportive sur le domaine skiable
de La Bresse, tout le monde a pu profiter, sous le
soleil vosgien, d’un pique-nique bien mérité. L’aprèsmidi fut l’occasion pour tous de s’adonner à des jeux
en équipes, toujours organisés par le BDE qui s’est
beaucoup impliqué pour la réussite de l’intégration
des néo-nancéiens. Après un dîner copieux pris dans
le chalet loué pour l’occasion, la fête a pu battre son
plein jusqu’à des heures plus que tardives. Le brunch
du lendemain englouti, tout le monde a pu repartir
ravi dans le bus, les photos de groupe clôturant ces
deux jours inoubliables.
Le prochain déplacement organisé par le Bureau des
étudiants est un voyage à Prague, du 7 au 11 janvier
2009. 30 à 60 étudiants seront du voyage pour
découvrir ou redécouvrir la ville aux cent clochers.
Les anciens étudiants vivant dans la capitale tchèque
peuvent, s’ils le souhaitent, contacter le BDE pour
par exemple, organiser une rencontre au cours du
séjour. Les rencontres avec les anciens étant toujours
appréciées des étudiants, c’est avec grand plaisir que
le BDE accepterait d’inclure au programme un tel
événement.
Mathieu LEFEVRE (2009)
2009
Le Traité de Lisbonne ratifié
Alors que la crise financière ébranle tous les États
européens, les Irlandais acceptent la ratification du
traité de Lisbonne lors du référendum du 2 octobre
2009. En contrepartie, ils obtiennent le maintien
d’un commissaire par État membre et d’autres
garanties nationales sur la non-intervention de l’UE
sur l’avortement, la fiscalité ou la neutralité militaire.
Après avoir surmonté les réticences des présidents
polonais et tchèque (ce dernier ayant obtenu que la
Charte des droits fondamentaux ne s’appliquera pas
en République tchèque, il signe l’acte national de
ratification nécessaire le 3 novembre 2009), le traité
est donc ratifié par les 27 États membres.
Depuis le 1er décembre 2009, le traité de Lisbonne
s’applique au sein de l’Union européenne et
réforme substantiellement le processus de décision
communautaire, le rendant plus efficace et plus
démocratique.
Voyage à Prague, janvier 2009,
Bureau des étudiants du ceu
C’est du mercredi 7 au lundi 12 janvier 2009 que le
bureau des étudiants du Centre Européen Universitaire
(BDE du CEU) a organisé le premier voyage de sa
jeune existence. Le choix de la destination a été fait
en avril 2007, à la suite d’un sondage réalisé auprès
des étudiants de Master1. Compte tenu de l’histoire
du CEU, il était évident d’organiser ce voyage dans
un pays d’Europe centrale et orientale, et c’est Prague
qui a été choisi. Après un voyage en bus éprouvant,
la capitale tchèque, également capitale de l’Europe
pendant la présidence tchèque de l’Union Européenne
a donc reçu une trentaine d’étudiants de différentes
nationalités.
Grâce à la coopération de la direction et des services
administratifs du Centre, les dates d’examens ont été
aménagées dès septembre pour rendre cet événement
réalisable. De plus, la subvention attribuée au BDE
par le CEU lors du Conseil d’Administration de juin
2008 a permis de rendre ce voyage plus accessible à
tous.
36 étudiants de Master1 et de Master2 ont donc eu la
chance de découvrir la ville aux cent clochers. Tous les
étudiants se sont vus remettre une carte de transport
et un “pass” pour se rendre dans de nombreux musées
de la ville. Le séjour a été rythmé par des visites et des
repas en commun mais également par des périodes de
temps libre permettant à chaque étudiant de visiter
la ville comme il l’entendait. Même si la cuisine
traditionnelle n’a pas toujours fait l’unanimité, la
beauté et la richesse culturelle de la ville a su séduire les
36 chanceux, éblouis par le Musée national, le Château
de Prague ou encore le fameux Pont Charles.
Le froid polaire qui frappait la République Tchèque
n’a pas empêché les étudiants d’apporter avec eux
l’ambiance si particulière qui règne au Centre. C’est
donc dans la bonne humeur que tout ce petit monde
a eu la chance d’être guidé par Anna Prihodova, la
vice-présidente tchèque du BDE ainsi que par Damien
Perry, un ancien de la promotion 2006-08 établi à
Prague.
Ce voyage, qui a nécessité beaucoup de travail et
d’investissement de la part du BDE 2008, a donc
été couronné de succès. C’est maintenant au tour
du nouveau BDE, élu en février, de faire ses preuves
en continuant à organiser de tels événements qui
resserrent les liens entre étudiants de divers horizons,
mais aussi entre anciens et étudiants…
Mathieu LEFEVRE (2009)
UN RÉSEAU DE
CONTACTS
À TRAVERS
L’EUROPE
Réceptions par M. le Maire au palais vénitien du
XVIIe et à l’Académie ionienne de musique abritée
dans le vieux port. Soirée de réflexion sur l’Europe,
entre nous.
Agréable séjour de détente « en cette île riche d’Histoire
et de beautés naturelles, avec son doux climat cher aux
dieux… moi, j’ai éprouvé de grandes émotions dans
ces régions chères à Ulysse, les mêmes émotions que je
ressens chaque fois que je reviens à Nancy ! » comme
l’écrit Pino. Qu’il soit remercié !
Turquie, mai 2007
SOUVENIRS
DE VOYAGES
Académie nationale de service fiscal, déjeuner
abondant de mets provenant intégralement de la
ferme du campus et, avant de se quitter, visite à la
petite église toute neuve. S’y trouvent gravés dans une
Ukraine septembre 2001
plaque commémorative les noms des policiers du fisc
Sous l’impulsion d’Alexandre Hrystenko (promo tombés en service commandé.
2000), ayant répondu à notre souhait de connaître Émerveille, étonnés, à chaque pas, à chaque
son pays.
rencontre…
Kiev, belle, émouvante, meurtrie, fière de son passé, de
Corfou mai 2004
ses héros, de sa liberté retrouvée. Églises et monastères
À l’invitation de Pino Lofino (promo 1966), capitale
y abondent, fréquentés à toute heure, fresques et
de l’île, jumelée sur son initiative avec sa ville,
mosaïques byzantines parmi les plus anciennes, les
Carovigno.
hymnes sublimes y résonnent à nouveau. Certaines
Kerkyra, point le plus occidental de la Grèce (depuis
ont ressurgi de façon surprenante de leur totale
1864), situé le long d’une voie maritime stratégique,
dévastation. Avec notre charmante Galina, nous
détient maintes traces de diverses « civilisations ».
découvrons la ville… Flânant dans les vieux quartiers,
Logés dans des bungalows étalés au long d’une
des jeunes mariés nous prient de leur souhaiter le
colline, un funiculaire nous épargnant la grimpette,
bonheur en chacune de nos langues !
la mer vers le bas, la piscine-terrasse-restaurant vers le
En bus, vers le nord, à la ville sainte de Tchernigov.
haut ! Balades en ville, aux imposantes forteresses en
Des marchands vendent quelques fruits tout au long
bord de mer – quatre siècles d’occupation vénitienne
de la route.
– aux alentours de l’immense esplanade – terrain
En bateau sur le Dniepr aux rives dominées par les
de manœuvre de la garnison britannique – sous les
dômes dorés et la gigantesque statue de la « Mère
arcades, répliques exactes de celles de la rue de Rivoli
Patrie ».
– occupation française au XIXe – dans les ruelles où
En train jusqu’en Crimée, bords de mer verdoyants,
s’envolent les chants byzantins des petites églises, le
Yalta et sa conférence au château de Livadia, douce
jour de la grande fête de Pentecôte.
maison de Tchekhov, Pouchkine très présent. Hélena,
Éblouissant panorama du vieux monastère de
notre guide, nous régale de poèmes en russe et en
Paleokastritsa perché dans la montagne, château et
français, vins délectables… Sébastopol, vestiges grecs,
jardins de la princesse Sissi, joyeuse excursion en
navires fatigués…
bateau avec arrêt natation-barbecue sur une plage
À 20 km de Kiev, le dernier jour, table ronde avec
déserte.
professeurs et étudiants en uniforme, à la récente
Comme promis par Ferhat Senatalar (promo 1962),
qui nous a choisi, jouxtant la tour de Galata, le
bel hôtel où nous dominons le Bosphore, depuis
un restaurant panoramique. Nous rencontrons de
nombreux anciens (plus d’une centaine sont passés
à Nancy), la « régionale turque » animée par Ferhat
étant très active.
Istanbul, diversité des civilisations ressentie comme
nulle part, tant de lieux chargés d’Histoire et
de légendes, Sainte Sophie, la mosquée bleue,
l’Hippodrome, la citerne aux 336 colonnes, Topkapi,
le Harem, le Grand Bazar, le marché aux épices et
aux fleurs, les mosaïques de toute beauté : couleurs,
saveurs… Les tables dressées sont de vrais tableaux !
Croisière jusqu’à la Mer noire, un bateau pour nous
seuls, forteresses (Rumeli et Anadolu), palais, villas
fastueuses, jardins sur les rives, grande animation sur
l’eau…
En route vers Ankara : imposant mausolée consacré
à Atatürk, musée des civilisations anatoliennes qui
recouvre 15 000 ans, et retrouvailles avec Ismaïl Musa
(promo 1988), et Tulaï son épouse, qui nous invitent
à dîner dans un restaurant historique situé dans
l’ancienne citadelle qui domine la capitale éclairée.
Poursuite vers la Cappadoce, le paysage change, à
1 270 m d’altitude détour inédit au tombeau du sage
soufiste Haci Bektas (XIIIe siècle), très vénéré – lieu
de recueillement et de paix. La Cappadoce enfin et ses
merveilles, canyons, cheminées de fées, aiguilles, bolets
géants sculptés par la nature et églises creusées dans le
tuf ornées de fresques byzantines, villes souterraines,
habitations troglodytes… À découvrir plutôt qu’à
décrire…
Retour vers Istanbul par la voie des airs. Grands adieux.
Ferhat, organisateur parfait, attentif… a toute notre
reconnaissance.
Ce livre est édité par l’Association des anciens étudiants
du Centre Européen Universitaire de Nancy.
Que toutes les personnes qui ont contribué à sa réalisation
et qui ont bien voulu prêter des documents
et des photographies
soient ici remerciées.
ASSOCIATION DES ANCIENS
DU CENTRE EUROPÉEN UNIVERSITAIRE
15, place Carnot
54000 NANCY
E-Mail : [email protected]
Site : www.anciens-ceu-nancy.asso.fr
Maquette MANUFACTURE COMMUNICATION NANCY
Impression : IMPRIMERIE PARADIS - LUNÉVILLE
Septembre 2010