Télécharger le livre "60 ans au centre de la grande Europe"
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À travers ces lignes parfois émouvantes, c’est un peu l’histoire de l’Europe qui peut se lire, une Europe réunifiée et toujours jeune. L’Association tient à remercier les personnalités qui ont bien voulu accepter de préfacer ce livre, ainsi que tous les anciens qui ont apporté leur contribution. 28 21 FINLANDE NORVÈGE H H H H 28 À l’occasion du 50e anniversaire du Centre Européen Universitaire de Nancy, l’Association des anciens étudiants a souhaité raconter l’histoire du Centre, à la fois connue et méconnue. De nombreux témoignages représentatifs de toutes les promotions, démontrant l’attachement de chacun à cette institution si particulière, ont été recueillis et rassemblés par décennie. L’Association fêtant à son tour ses 50 ans (et le Centre ses 60), il a été décidé de prolonger l’ouvrage édité il y a 10 ans. Le précédent livre est disponible dans son intégralité sur le site internet de l’association : www.anciens-ceu-nancy.asso.fr H H Depuis 1950, 3 527 étudiants ont suivi leurs études au CEU de Nancy 2 SUÈDE ESTONIE 1 125 LETTONIE H 1 125 14 H LITUANIE H 18- DANEMARK 29 RUSSIE H H H H HH H H H H H H H H H H H HH H H H H H H H H H H IRLANDE 99 ROYAUME UNI 98 179 BELGIQUE 152 41 POLOGNE BIÉLORUSSIE 1 125 ALLEMAGNE TCHEQUIE 20 25 SLOVAQUIE UKRAINE 1 125 14 SLOVENIE 15 CROATIE 11 BOSNIE 7 79 ROUMANIE AUTRICHE SUISSE 1 125 HONGRIE 27 FRANCE 2 PAYS-BAS LUXEMBOURG 1125 193 MOLDAVIE 125 85 SERBIE BULGARIE 6 MACÉDOINE 156 ITALIE 199 27 190 ESPAGNE GRÈCE PORTUGAL 1 MALTE 99 TURQUIE 3 CHYPRE C’ est avec un réel plaisir que je souhaite un bon anniversaire à l’Association des Anciens étudiants du Centre Européen Universitaire de Nancy. 50 ans, ce n’est pas rien ! Je tiens à féliciter le bureau de l’Association pour le très dense programme mis au point pour commémorer ce bel événement. Je suis toujours impressionné de voir les fonctions éminentes auxquelles sont parvenus, dans leurs différents pays, les anciens étudiants du C.E.U, et combien ils conservent un bon souvenir de leurs études. Le C.E.U contribue de façon remarquable au rayonnement universitaire et intellectuel du Grand Nancy et je me plais à croire que les anciens étudiants sont des ambassadeurs de notre ville. Le C.E.U a été, est et restera un fleuron de l’Université. La formation qui y est dispensée, à la fois originale et de grande qualité, explique l’attractivité jamais démentie du Centre et la présence de nombreux anciens à Nancy pour cet anniversaire montre leur attachement à la singularité du Centre, singularité qui, au milieu d’une très grande offre universitaire, est la véritable « marque de fabrique » du Centre. Je me réjouis de pouvoir célébrer avec vous ce cinquantenaire et vous assure du soutien renouvelé et amical du Centre pour ses Anciens. Jean-Michel BERLEMONT Adjoint au maire de Nancy Président du Centre Européen Universitaire de Nancy L Centre européen universitaire est né en 1950, à l’initiative du Conseil de l’Europe, par une délibération du Conseil de l’Université de Nancy, avec le soutien financier et logistique de la ville de Nancy. Dès le départ, le Centre européen a été un lieu de brassage entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Beaucoup rêvaient déjà à l’époque, pour reprendre la phrase du général de Gaulle, d’une « Europe de l’Atlantique à l’Oural » et faisaient leur la prophétie de Robert Schuman, qui déclarait en 1959 : « Nous ne devons pas construire l’Europe uniquement dans l’intérêt des peuples libres. Nous devons être en mesure d’accueillir les peuples de l’Est le jour où ils nous le demanderont ». Passerelle entre différentes cultures, le Centre européen a effectivement accueilli, et il le fait toujours, des centaines de jeunes étudiants de l’Est de l’Europe auxquels il a inculqué un certain nombre de valeurs et « l’idée européenne ». Beaucoup d’entre eux, au tournant des années quatre-vingt-dix, ont été amenés à exercer d’éminentes responsabilités dans leur pays à la démocratie retrouvée. Mais le Centre européen ne s’est pas contenté d’accueillir de jeunes étudiants et de leur donner un solide bagage sur l’Europe. Il a aussi cherché à s’inscrire dans le débat européen, par des publications et par l’organisation de colloques. Il a créé le Centre de Documentation Européenne, aujourd’hui relais « Europe direct » de la Commission. Il a développé des thèses en co-tutelle. Il a obtenu la création d’un Pôle européen Jean Monnet… Depuis 2005, le Centre délivre le Master « Études Européennes » en deux ans, avec une première année pluridisciplinaire et quatre spécialités en deuxième année (« Gestion financière et espace européen », « Communication stratégique et relations publiques en Europe », « Collectivités territoriales et Union Européenne », « Droit de la construction européenne »). Il a noué des partenariats féconds, pour des diplômes conjoints, avec l’Université de Luxembourg et l’Institut Européen d’Administration Publique de Maastricht. Ces partenariats se sont étendus à de nombreuses universités de l’Est de l’Europe, au sein desquelles le Centre européen a délocalisé son Master « Études Européennes » : Sofia, Bucarest, Belgrade, BanskaBystrica… Le Centre fête cette année son 60ème anniversaire. Il entre dans le « troisième âge », riche de son passé, de ses valeurs ; fort de l’esprit européen qui l’a toujours animé. Il a certes beaucoup changé, mais il est resté un lieu d’ouverture à l’Europe et au monde, un lieu d’échanges, de partage et de découverte. Il n’aurait pas pu le faire sans le concours de ses anciens dont l’Association célèbre cette année son 50e anniversaire. Pour irriguer toute l’Europe, et même au-delà, pour attirer de bons étudiants, pour participer à leur formation (et notamment leur stage de fin de Master), le Centre européen a et aura toujours grand besoin de ses anciens et de leur Association. e Étienne CRIQUI, Directeur du Centre Européen Universitaire de Nancy Quelle que soit la composition de votre patrimoine et votre situation personnelle, vous avez à cœur de protéger ce que vous avez acquis. Vous souhaitez bien sûr que ce patrimoine puisse s’apprécier avec le temps. Les experts de Banque Populaire GESTION PRIVÉE sont là pour vous aider à : vous constituer une retraite complémentaire, protéger et favoriser ceux qui vous sont chers, vous constituer et développer un patrimoine immobilier et financier, transmettre votre patrimoine, privé ou professionnel, mettre en place des stratégies patrimoniales qui allègent votre pression fiscale, guider vos choix juridiques et financiers pour atteindre vos objectifs. * Selon vos besoins, ils feront appel aux spécialistes du réseau Banques Populaires en matière juridique, fiscale, économique, financière ou comptable. N’hésitez pas à contacter votre Conseiller Banque Populaire. 0,12 c TTC/mn - Attente gratuite depuis un poste fixe - Banque Populaire Lorraine Champagne, société anonyme coopérative à capital variable, 3 rue François de Curel 57 000 METZ - Siren 356 801 571 RCS Metz - N° ORIAS 07 005 127. Avec nos experts, trouvez la bonne formule pour gérer votre patrimoine. BPLC Gestion Privée 2 rue Hermite NANCY 0 890 90 90 90* - www.bplc.fr UN CENTRE À L’ I M AG E D E L’ E U RO P E , UNIQUE EN SON GENRE D epuis que j’ai l’honneur d’assumer les fonctions de directeur du Centre Européen Universitaire, ayant répondu à l’aimable sollicitation de Jean Charpentier, mon prédécesseur, j’ai appris à comprendre pourquoi cet Institut, modeste par ses moyens, suscite un tel attachement chez les étudiants qui s’y sont succédés depuis maintenant cinquante ans, et que traduisent les lignes inspirées, parfois émouvantes, écrites par eux pour cet ouvrage. par les deux guerres mondiales, devant le déclin économique et politique des Nations européennes devenues trop petites par rapport aux forces géantes du monde moderne, l’union de l’Europe est une impérieuse nécessité. Cette union doit trouver naturellement son fondement dans l’héritage commun de la civilisation et des valeurs spirituelles et culturelles des peuples européens. Mais les universités, gardiennes de cet idéal, si elles sont largement ouvertes à l’intérêt des problèmes internationaux, n’en demeurent pas moins nationales, et par là, en un certain sens, incomplètes. C’est pourquoi la Commission Permanente Culturelle du Conseil de l’Europe s’est déclarée unanimement favorable à la création d’une Université Européenne. Sans préjuger des mesures qui seront prises pour la réalisation d’une œuvre d’aussi longue haleine, le Centre Européen Universitaire de Nancy n’a d’autre ambition que d’être en liaison avec les organismes semblables, un foyer où savants et étudiants se rencontreront sans considération de nationalité, et où les uns et les autres pourront, par leurs recherches, « contribuer à libérer l’homme de ses œuvres en les humanisant ». Dès cette année, un vaste programme attirera à Nancy d’éminents conférenciers français et étrangers, qui ont déjà promis leurs concours. Le premier souhait des fondateurs du Centre Européen Universitaire serait que les étudiants des diverses facultés manifestent un intérêt actif à l’œuvre entreprise, et que la LorLe Recteur Jean Capelle raine qui fut souvent un champ de bataille, devienne Le discours inaugural de la première session, pronon- aujourd’hui dans l’Europe déchirée, l’un des premiers cé en 1951 par le premier directeur du CEU, René champs « où se lève l’espérance d’une moisson ». Roblot, peut nous éclairer : « Après les ravages causés Tout ce qui, à mes yeux, explique la singularité du Centre Européen Universitaire est contenu dans ce programme. Cet Institut, dont la création et le développement le feront flirter avec l’Europe officielle, aura la chance de ne pas devenir une institution estampillée, ce qui garantira son indépendance, même si cela peut créer aussi des soucis… Au dessus : Le Centre Européen Universitaire place Carnot En dessous : Le foyer du centre déserté pendant les cours Par ailleurs, tout en évoluant dans le sens d’une inévitable technicité des études et des recherches, au fur et à mesure de la construction communautaire, il saura rester un lieu où souffle l’esprit d’une Europe culturelle et pas étroitement technocratique. Enfin, dès l’origine destiné à accueillir des étudiants et enseignants de la Grande Europe, il sera un pont précieux, et probablement unique, dans le monde universitaire, entre l’Est et l’Ouest. Un institut original et attachant L’origine du Centre Européen Universitaire a quelque chose de rocambolesque. Il tient à la rencontre d’agitateurs européens, de hautes personnalités académiques, et de jeunes et brillants professeurs de l’Université de Nancy. L’idée de créer une université européenne a été lancée au Congrès de La Haye qui s’est tenu en mai 1948 et dont devait sortir, une année plus tard, le Conseil de l’Europe. Celui-ci reprendra l’idée par sa Com- mission des affaires culturelles en septembre 1949, appuyée par le Ministre français de l’Éducation Nationale, Pierre-Olivier Lapie. Deux jeunes Nancéiens, Maître Vivier et le professeur Treheux, passionnés par la question, étaient partis durant l’été 1949 à Strasbourg où ils avaient rencontré Pierre-Olivier Lapie et avaient contribué à le convaincre. Cette résolution de la Commission des affaires culturelles allait tout naturellement intéresser le Recteur de l’Université de Nancy, Jean Capelle, très ouvert à la coopération internationale, et qui réunit autour de lui des jeunes universitaires de Nancy, les professeurs Chaumont, Roblot, Goetz, Treheux et Min der. À partir de là, ce groupe va concocter un projet qui va rencontrer sur sa route d’inévitables obstacles. Tout d’abord la concurrence du Collège d’Europe de Bruges, créé dans le sillage du mouvement européen en 1949, et qui, tout de suite aidé par le gouvernement belge, fut poussé par celui-ci auprès du Conseil de l’Europe. Mais aussi celle du projet d’université fédéraliste mondiale inspiré par l’UNESCO, et qui rencontrait des appuis au sein même du ministère de l’Éducation nationale français. Le Recteur Capelle, soutenu par Pierre-Oliver Lapie, par ailleurs Député de Meurthe-et-Moselle, harcela le Ministère pour faire avancer le projet nancéien. Les universitaires engagés dans l’affaire rédigèrent un projet de Centre d’Études Européen qui, examiné par une Commission à Paris, va se transformer en projet d’Université européenne de type fédéral, repris par la délégation française auprès du Conseil de l’Europe. Devenant ainsi une affaire officielle et ambitieuse, ce projet rencontra l’hostilité ou la méfiance de certains, ce qui aboutit à son abandon par le Conseil de l’Europe. Cet échec poussera les universitaires de Nancy, autour du Recteur Capelle, à reprendre leurs travaux dans un sens plus modeste mais immédiatement réalisable : ainsi fut créé le Centre Européen Universitaire de Nancy le 21 octobre 1950 par le Conseil de l’Université de Nancy, présidé par le Ministre Pierre-Olivier Lapie. Ainsi, dès son origine, le CEU sera donc lié indirectement à l’Europe institutionnelle, mais sa naissance sera finalement le résultat de l’action de personnalités enthousiastes qui se contenteront d’un organisme modeste mais efficace. L’histoire, d’une certaine manière, se répétera une vingtaine d’années plus tard. Dès 1951, avait été créée une Association des Instituts d’Études Européennes, à l’initiative du Centre Européen de la Culture de Genève, regroupant des Instituts comme Bruges ou Nancy et quelques autres. La présidence de l’AIEE par le Recteur Capelle, puis par le professeur Yves Séguillon, deuxième directeur du C.E.U., montre l’importance acquise par l’Institut nancéien. On aurait pu penser que cette association, à laquelle le Conseil de l’Europe reconnut d’ailleurs le statut d’O.N.G., jouerait un rôle central dans la créa- semblée Parlementaire du Conseil de l’Europe entre nationalement. D’abord la Communauté Européenne tion de l’Université européenne prévue par le Traité 1952 et 1954 ; puis Paul Jacquet, adjoint au maire de qui l’a choisi pour être son Centre de documentation Sciences politiques), les étudiants étaient en réalité as- d’Euratom dans le cadre de la Communauté euro- Nancy, lorsqu’il fut élu à la tête du CEU en 1968. En officiel en Lorraine, qui a fourni de nombreuses aides péenne, cette fois-ci en 1958. 1974, Georges Bonet prenant la direction du CEU aux actions d’enseignement et de recherche de l’Ins- thème unique était retenu chaque année universitaire Mais il faut dire que le professeur Séguillon, en qua- et devenant lui-même en 1977, adjoint au Maire de titut, puis qui l’a admis grâce au professeur Alain pour l’ensemble des départements et un thème unique vilisation, Sciences sociales, Sciences économiques, treints à suivre les cours des quatre départements et un Nancy, obtint du conseil général de Meurthe-et-Mo- Buzelay, directeur du département de sciences écono- était retenu chaque année universitaire pour l’ensem- rités européennes sur les risques que pouvait receler selle puis du District Urbain, qui s’était substitué à miques et gestion, en 1999, dans le club très fermé ble des départements : c’est ainsi qu’une 1965-1966 une Université européenne centralisée par rapport aux la Ville de Nancy, une contractualisation des aides de des Pôles européens Jean Monnet. Et puis le Quai par exemple, les étudiants réfléchissent sur le thème de organismes, tel que le CEU déjà existant. D’où sa ces deux collectivités locales. Cette contractualisation d’Orsay, à travers de nombreuses ambassades, confère l’information appréhendé sous son angle culturel, éco- lité de président de l’AIEE, attira l’attention des auto- proposition d’une université en réseau, préfigurant à n’empêcha pas, en 1993, le conseil général de Meurcertains égards le mouvement d’harmonisation euro- the-et-Moselle de dénoncer cette convention ; d’où désormais au CEU un nombre de bourses d’étudiants nomique, juridique, politique… En somme, on venait croissant ; mais ces dernières années, ce sont aussi des au Centre Européen Universitaire suivre des conféren- péenne aujourd’hui en œuvre. Quoi qu’il en soit, la une fragilisation du CEU. Heureusement, le District programmes du CEU délocalisés qui sont financés par ces de haut niveau pour se cultiver dans une perspecti- création envisagée en 1958 ne fut finalement réalisée Urbain, puis la Communauté Urbaine, continuèrent le ministère des Affaires étrangères. Lorsqu’ayant eu ve européenne. La qualité des conférenciers est tout à à soutenir fidèlement le CEU, grâce à l’engagement l’honneur d’être invité à participer à la visite d’état fait impressionnante. À cette époque, le CEU est une cidément, Nancy ne sera pas le siège d’une Université d’Henri Begorre, Vice-Président chargé de l’enseigne- de Jacques Chirac en Ukraine et Moldavie en 1998, sorte de mélange entre un Collège de France et une européenne officielle, laissant cette place à Florence et ment supérieur. Par ailleurs, l’Éducation nationale, je me présentait au Président, il me répondit en sou- Académie diplomatique. Par exemple, au programme qu’en 1972 : c’est l’Institut européen de Florence. Dé- au Collège d’Europe de Bruges. Cette situation peut grâce à l’appui de Pierre Bardelli, Président de l’Uni- riant : « Ah, le Centre de Nancy je connais. Lorsque des années 1953 et 1954, on lit les noms de Pierre donner lieu à des regrets mais elle n’empêchera pas le versité Nancy 2, permit au CEU de passer ce cap dif- je rencontre M. Van Miert, Commissaire chargé de la Renouvin, professeur à la Sorbonne, membre de l’Ins- ficile. Le soutien reçu aussi de la Ville de Nancy, sous concurrence, il ne manque pas de me rappeler, cha- titut, de Pierre-Henri Simon, à l’époque professeur Le caractère finalement spontané et local de la créa- la magistrature d’André Rossinot, contribua à pouvoir que fois qu’il épingle la France, qu’il a été formé chez à Fribourg, de Maurice Duverger, de Monsieur De- CEU d’être un lieu reconnu dans toute l’Europe. tion du CEU devait conduire ses fondateurs à recher- offrir aux dernières générations d’étudiants des condi- vous ! ». housse, professeur à Liège, du Doyen Georges Vedel, cher les subsides nécessaires à son fonctionnement. Le tions de travail et d’ambiance très satisfaisantes. Ainsi le CEU modeste (par sa taille et ses moyens) de Sir Gérald Fitzmaurice, Jurisconsulte au Foreign soutien de la Ville de Nancy fut obtenu au terme d’un Mais l’intérêt renouvelé que manifestent à l’égard du institut de 3e cycle a pu, par son rayonnement inter- Office, de Maurice Schumann, Secrétaire d’État aux débat agité, au cours duquel plusieurs conseillers mu- CEU en ce 50e anniversaire les trois collectivités loca- national, sauvegarder le soutien des collectivités terri- Affaires étrangères, de Paul Reuter, professeur à Paris nicipaux de bords politiques différents s’y opposèrent ; les, rejointes d’ailleurs par la Région Lorraine de ma- toriale, s ce qui permet de donner à ses étudiants des et un des inspirateurs de la CECA, de Monsieur Al- mais grâce à l’influence du Recteur Capelle, la Ville nière de plus en plus substantielle, tient beaucoup à la conditions de travail et de vie privilégiées, facteur favo- phand, Ambassadeur de France, de Pierre Cot, ancien accorda au CEU un local (un étage du prestigieux reconnaissance internationale obtenue par le CEU. Je risant évidemment l’attachement qu’ils ont au Centre Ministre, du philosophe Jean Hyppolite, de l’historien Musée des Beaux-Arts) et une subvention. me souviens ici de cet étonnement rapporté par un élu et l’importance que celui-ci revêt dans leur vie. Jacques Madaule, d’Alfred Grosset, de l’économiste Puis le Recteur Capelle sollicita de la part du Ministre nancéien, au retour d’une mission à Prague, lorsque Mais cet attachement et ce rayonnement sont dus au François Perrou, de Marcel Jeanneney, du Président de l’Éducation nationale une subvention pour l’amé- le Ministre le recevant lui dit toute l’émotion que ses fait que, tout en étant une institution universitaire nagement des locaux et le démarrage des activités ; et souvenirs de Nancy lui provoquaient, et notamment strictement indépendante, le CEU a su entretenir le Michel Debré… Basdevant, du professeur Georges Scelle, du sénateur grâce à l’intervention d’un homme politique lorrain celui de la célèbre place… Carnot (qui abrite le CEU souffle de l’esprit européen, en dépit d’une évolution Recevant il y a trois ans la promotion 1957 à Nan- connu, Philippe Serre, le CEU reçut aussi un soutien depuis 1966). L’efficacité recherchée, malgré la mo- plus technicienne. cy, je recherchai les noms des conférenciers que les étudiants avaient suivis cette année-là, dont le thème financier du conseil général de Meurthe-et-Moselle. destie de la structure, par ses fondateurs, a donc trouvé Ce subventionnement des trois collectivités locales fut un écho international qui ne pouvait pas ne pas reve- Le souffle d’une conception culturelle de l’Europe général était « Cosmopolisme et traditions nationa- renouvelé ensuite régulièrement, mais cela tint beau- nir aux oreilles des édiles nancéiens et lorrains. Au- L’évocation des deux premières décennies par les vingt les », et je tombai, parmi d’autres, sur le philosophe V. coup à la personnalité des directeurs successifs du CEU ; delà de la reconnaissance la plus essentielle, celle des premières promotions est éclairante quant au contenu Jankelevitch, l’historien A. Kantorowicz, le spécialiste après Yves Séguillon, François de Menthon, Ministre étudiants qui y sont passés depuis 50 ans et que tra- de l’enseignement dispensé au CEU à l’origine. Si dès de l’énergie nucléaire P. Aigrin, le scientifique Albert de l’Économie nationale en 1946 et Président de l’As- duit cet ouvrage, le CEU a été en effet consacré inter- le départ le CEU comptait quatre départements (Ci- Ducros, l’homme politique Jules Moch, le secrétaire général de l’OECE Robert Marjolin, le philosophe du droit Michel Villey, le philosophe Roger Garaudy, le juriste André Hauriou, le sociologue Alain Touraine, le journaliste François Fejto. Je m’arrête, la liste est éloquente. On comprend que les étudiants passant quelques mois à Nancy en aient gardé un souvenir si fort. Mais le développement de la construction communautaire, les perspectives professionnelles de plus en plus évidentes au niveau européen, aboutirent inévitablement à une spécialisation et à une technicisation des études. Dès 1965 l’année universitaire est divisée en deux parties : lors du premier semestre, les étudiants suivent l’ensemble des enseignements délivrés dans chaque département. Mais le deuxième semestre est réservé à la préparation du mémoire et aux travaux du département choisi par les étudiants à titre d’option principale. Puis après quelques années, par nécessité d’une spécialisation encore plus poussée, les étudiants furent cantonnés dans leur département, étant invités à suivre les enseignements des autres départements à titre facultatif. Mais dans le même temps, les examens sont devenus de plus en plus lourds… et exigeants. Cependant, la vision culturelle qui avait marqué les deux premières décennies ne fut pas pour autant abandonnée. D’abord, le CEU a maintenant un département d’Étude des Civilisations (dirigé aujourd’hui par le Pr. Louis-Philippe Laprévote), dont les étudiants apprécient fortement le programme et l’originalité ; Et puis, malgré la spécialisation en département, les étudiants sont amenés à réfléchir ensemble sur l’Europe. C’est ainsi que les deux premières semaines comportent une quarantaine d’heures de cours suivis en commun sur l’intégration européenne à partir d’une approche juridique, économique et culturelle. Par ailleurs, tout au long de l’année, les étudiants ont, à leur programme, des conférences plus généralistes par des enseignants ou des personnalités françaises ou venant des pays de l’Union Européenne et des PECO, qui portent sur différents aspects de l’idée européenne. Ces conférences donnent lieu à des débats qui souvent se poursuivent au foyer. Enfin, les voyages dans les hauts lieux des institutions européennes (Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg) contribuent à entretenir cet esprit européen. Très souvent, ces dernières années, de jeunes anciens étudiants sont venus me dire combien ils étaient reconnaissants au CEU de leur avoir offert à la fois des connaissants techniques, les préparant à leur profession, mais aussi une vision plus globale et culturelle du phénomène européen. J’ajouterai, enfin, que l’Association des Anciens, par son activité, entretient au sortir du Centre cet esprit européen. Mais si le Centre Européen Universitaire de Nancy se singularise par cette vision d’une Europe large sur le plan intellectuel, c’est aussi sur un plan philosophique qu’il peut être qualifié de « Centre de la Grande Europe ». Un pont entre l’Est et l’Ouest Je ne manque pas de souligner, chaque fois que l’occasion se présente, la formidable intuition qui fut celle des fondateurs du CEU de vouloir, dès l’origine et en pleine période aiguë de la guerre froide, accueillir des étudiants de l’autre côté du rideau de fer. Dès les premières sessions, de 1951 à 1966, sur 500 étudiants ayant fréquenté le CEU, une centaine venait d’Europe de l’Est. Le pourcentage entre 1/5 et ¼ se maintint grosso modo tout au long de la période dite de bipolarisation. Durant ces quatre premières décennies, deux pays d’Europe de l’Est ont été largement en tête : la Pologne, dont les rapports avec la Lorraine s’inscrivent dans la longue durée, et la Yougoslavie, du fait d’une politique d’ouverture relative du Maréchal Tito et aussi du fait de liens noués par le Président Rosambert, éminente personnalité nancéienne, avec ce pays dès les années 1950. Cette volonté d’être en pont entre l’Est et l’Ouest concerne aussi les enseignants ; le Recteur Capelle en 1952 constatant qu’en raison de la guerre froide des professeurs de l’Est n’avaient pu se rendre à Nancy s’élevait publiquement contre ces obstacles : « Je regrette que des professeurs que nous aurions aimé recevoir et entendre et qui sont dans cette autre partie intégrante de l’Europe actuellement séparée de nous par ce qu’on appelle le rideau de fer, n’aient pas été autorisés à venir à Nancy exposer leurs idées. Je le regrette parce qu’il n’y a pas d’avenir stable, dans notre société moderne, pour ce que Bergson appelait « La société fermée ». À méditer… Cet accueil continu d’étudiants originaires de l’Europe de l’Est va se révéler être un investissement extraordinaire à la fois pour les pays concernés et pour le CEU lui-même. Une partie du personnel politique de l’après-communisme est formée d’anciens du CEU. Deux exemples : le premier ministre des Affaires étrangères de la Pologne sortie de l’ère communiste est un ancien du Centre, Krzysztof Skubiszewski (ministre entre 1989 et 1993) ; premier ministre de la Justice de l’après révolution de velours en Tchécoslovaquie, Ladislav Kosta, est également un ancien du Centre. Mais le Centre fournit également les responsables de la préparation de ces pays à la participation aux institutions européennes. Ainsi est-ce le cas de l’actuel ministre de l’intégration de Pologne, Jacek SaryuszWolski, je citerai aussi le premier juge roumain à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, Corneliu Birsan, ancien du Centre. Tous les quatre seront présents en juin 2000 à Nancy pour fêter le 50e anniversaire du Centre Européen Universitaire. Le nombre d’ambassadeurs des PECO auprès de l’Union Européenne ou des Pays d’Europe occidentale, anciens du Centre, est également impressionnant. Mais l’une des influences du CEU, grâce à l’accueil continu des étudiants originaires des Pays de l’Est, s’est également manifestée très fortement dans le domaine de l’enseignement, notamment européen. Je me souviens, lors de ma première visite du Collège d’Europe de Natolin, dirigé alors par Jacek SaryuszWolski, de ces mots d’accueil : « Vous avez ici devant vous la réplique du CEU de Nancy ». J’ai entendu ce même propos à Sofia, en Bulgarie. Le nombre d’universitaires originaires des PECO présents à Nancy au 50e anniversaire parlera de lui-même. Et l’on comprend que l’intuition des fondateurs du CEU se soit révélée être un des meilleurs investissements pour le CEU lui-même. La chute du Mur provoquant l’arrivée sur le devant de la scène de ces personnalités allait être très bénéfique pour l’institut. Je l’ai déjà dit, les ambassades de France découvrant les réseaux nancéiens dans tous les pays, appelés maintenant PECO, favorisèrent les relations entre le CEU et les institutions de ces pays. Oserai-je avouer que le directeur du CEU est reçu avec tous les égards dus… au Centre lorsqu’il accomplit des missions de la Pologne à l’Ukraine ? Ceci a permis d’accentuer le nombre d’étudiants originaires de l’Europe de l’Est (sur 84 étudiants, la promotion 2000 compte 33 étudiants d’Europe de l’Est), d’accueillir une diversité de plus en plus grande de pays (ces dernières années, le Centre s’est enrichi d’étudiants Lettons, Estoniens, Croates, mais aussi Ukrainiens, Moldaves…). Les thèses en cotutelle se développent, ce qui garantit une coopération encore plus approfondie. Les programmes sur place d’enseignement se multiplient avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et de l’Union Européenne. Actuellement, le Centre est fortement présent à Lublin (Pologne), à Bratislava et Banska Bistrica (Slovaquie), à Bucarest (Roumanie), à Kiev (Ukraine), à Saint-Pétersbourg (Russie). La création officielle de la Maison des Pays d’Europe Centrale et Orientale, à Nancy, par le ministère de l’Éducation nationale, tient certainement à l’action du Centre Européen Universitaire, et, en tous cas, va faire partie de son développement dans les années qui mobilité, la Maison des PECO va être amenée à pré- ment juridique, dirigé depuis quelques années par le L’Union Européenne continuera évidemment à assu- viennent. parer les étudiants et universitaires français d’un côté, Pr. Olivier Audeoud, est suivie avec beaucoup d’intérêt les étudiants et universitaires des PECO de l’autre. Cet apprentissage, dans le domaine historique, cultu- par les collectivités locales à la recherche de spécialistes des anciens étudiants a aussi un rôle capital à jouer. La sachant travailler avec les structures de Bruxelles et part qu’elle a prise, sous l’impulsion de son président rel, politique, juridique, économique devra être fourni rodés aux différents aspects du droit, des politiques et Noël Minet et de son bureau (spécialement Anne et Cette création de la Maison des PECO à Nancy, dont par le CEU, fort de son interdisciplinarité. La forma- des programmes communautaires. la responsabilité vient d’être tout naturellement confiée tion européenne doit dépasser aujourd’hui le stade des La réussite du DESS « Gestion financière et espace Philippe Grell, Ivo et Margareta Dubois, Raphaella Et maintenant ? rer son aide. Mais pour atteindre ce but, l’Association Gallo, Françoise Becourt, Denis Baran), à la prépa- vité du Centre dans ses missions d’enseignement et de développement d’une citoyenneté européenne. Qui, recherche à destination de ces pays. mieux que le CEU, est capable d’assumer ce rôle ? européen » est un exemple à suivre. Mais si le CEU ration du 50e anniversaire de « son » Centre, me rend doit s’affirmer dans les années qui viennent comme optimiste. un centre d’enseignement et de recherche sur les ques- L’un des objectifs du Pôle Jean-Monnet est précisé- tions européennes de plus en plus présent sur un plan Dans un contexte où l’entrée dans l’Union Européen- ment de toucher, au-delà du milieu des spécialistes, local, national et international, il faudra veiller à ce ne se rapproche, le CEU doit être le centre franco- un plus large public. Il revient au CEU de multiplier que soit sauvegardée son originalité première, source phone de formation aux affaires européennes pour le les actions de formation et de sensibilisation aux ques- d’attachement pour les cinquante promotions d’étu- personnel des structures d’intégration européenne de tions européennes pour des publics diversifiés. diants qui s’y sont jusqu’à aujourd’hui succédées. au directeur du CEU, va évidemment renforcer l’acti- spécialistes ; cela fait d’ailleurs partie des exigences du ces pays et pour les jeunes universitaires spécialisés sur À travers cette fonction se profile le concept de Cen- ces questions. Dans une situation où les grands pays tre de ressources capable de mettre son savoir-faire au Le CEU doit continuer à donner envie à ses anciens de l’Union Européenne sont de plus en plus présents service de publics divers, du simple citoyen aux pro- étudiants d’être d’excellents ambassadeurs de Nancy dans ces pays, il convient aussi d’attirer à Nancy des fessionnels spécialisés. À l’égard de ces derniers, l’ap- et de la Lorraine dans toute l’Europe, d’un Nancy et étudiants originaires de l’Europe occidentale qui vont partenance à l’Union Européenne ayant de plus en de la Lorraine où souffle cet esprit européen qu’appe- avoir à travailler dans le monde économique, adminis- plus d’influence sur les structures internes, il convient tratif ou universitaire avec les PECO. En matière de aussi de développer des formations pointues directe- recherche, il faut développer les thèses en cotutelle et ment professionalisantes, ou visant à améliorer la les programmes européens de recherche avec les jeunes formation continue pour les personnes déjà profes- laient de tous leurs vœux ses fondateurs. Jean-Denis MOUTON Directeur du Centre Européen Universitaire P.-S. : Dix années se sont écoulées depuis l’écriture de ce texte. Le monde et l’Europe ont changé. Le Centre Européen Universitaire aussi. Des projets se sont réalisés, d’autres ont avorté. Des personnes attachées au Centre nous ont quittés : Louis-Philippe Laprévote, Claudine Dumondel. Mais sous la direction d’Étienne Criqui, et avec une équipe pédagogique et adminis- Le dynamisme des enseignants et d’un personnel dé- trative renouvelée, le CEU fait un soixantenaire qui voué et fidèle est évidemment primordial. Le soutien se porte bien, au service des étudiants, de la future universitaires et les spécialistes de l’ensemble des pays sionnalisées. La création d’un DESS « Collectivités des collectivités territoriales, du ministère de l’Éduca- Université de Lorraine… et de l’Europe (qui en a betion nationale et du ministère des Affaires étrangères soin). d’Europe de l’Est. Mais dans sa mission de soutien à la territoriales et Union Européenne » dans le départe- devra non seulement être maintenu mais s’amplifier. E n 1971, le professeur Paul Jaquet, alors directeur du Centre Européen Universitaire, m’a proposé d’occuper le poste de directeur du département de « Sciences économiques » devenu vacant. Avec toute la fougue du jeune universitaire que j’étais, j’acceptai sans hésitation, prenant mes fonctions dès la rentrée académique, en octobre de cette même année 1971, fonctions que je devais assumer jusqu’à septembre 2009. Je succédais ainsi aux professeurs Robert Goetz, Yves Séguillon, René Gendarme et Jacques Houssiaux. Depuis ma prise de fonction en 1971, le département a évolué en trois grandes étapes : n Au milieu des années soixante-dix, un accord avec le troisième cycle de la Faculté permettait à certains candidats de mener, parallèlement à leurs études supérieures européennes, des études conduisant à l’obtention d’un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en économie du développement. n Puis, dès le début des années quatre-vingt, j’ai souhaité associer aux enseignements théoriques À l’époque, spécialisé en économie publique et d’économie européenne des enseignements de gestion, financière du fait de mes recherches, mes centres une discipline imposée par le nouvel environnement d’intérêt n’étaient pas prioritairement axés sur européen. D’où le nouvel intitulé de notre département, l’Europe. Mais cette Europe, à la construction déjà devenu « de Sciences économiques et Gestion ». bien amorcée et aux idées de laquelle ma famille et mes professeurs, tel François de Menthon, m’avaient n En 1989, nous avons reçu l’habilitation à préparer fait adhérer, allait très vite devenir l’axe de mes actions directement à l’obtention d’un diplôme d’État : et recherches universitaires. « Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées en gestion financière et espace européen », qui s’ajoute Le département, dont l’activité avait été suspendue au Diplôme d’Études Supérieures Européennes à la suite du décès brutal de Jacques Houssiaux, ne sanctionnant une formation principalement axée sur comptait que cinq ou six étudiants lorsque je suis le grand marché, l’entreprise et la monnaie. arrivé. Son auditoire dépassa par la suite largement la vingtaine d’étudiants : je me réjouis qu’il ait ainsi Un tel développement n’aurait pas été possible sans retrouvé cette diversité plurinationale spécifique au l’aide précieuse que m’a apportée, pendant près de 20 Centre. ans, le professeur Albert Kervyn de Lettenhove (décédé le 13 juillet 1998) de l’Université de Louvain, sans le soutien d’Alain Bouré, professeur associé à l’Université de Nancy, de Jean-Noël Ory, mon successeur, et sans la collaboration de tous ceux qui sont venus et viennent enseigner à mes côtés. plus apporté que je ne leur ai moi-même apporté. Qu’il me soit enfin permis d’exprimer ma sincère reconnaissance à Étienne Criqui, doyen honoraire de la Faculté et directeur de notre Centre, ainsi qu’à JeanNoël Ory qui m’a succédé à la tête du département, de Ce département, que j’aurai animé pendant presque m’avoir proposé – en tant que professeur émérite – de 40 ans, m’a toujours apporté de nombreuses poursuivre mes enseignements au Centre. satisfactions. Les efforts que j’y ai déployés, sans négliger la Faculté de droit, de sciences économiques Alain BUZELAY et de gestion où j’ai eu, jusqu’à mon éméritariat en Ancien directeur du département 2009, mon poste d’enseignant titulaire, ont déjà été « Sciences économiques et Gestion » largement récompensés par l’obtention d’une Chaire Jean Monnet en 1992, devenue ad personam, puis d’un Pôle Européen Jean Monnet en 1999. Je dois remercier tous ceux de mes amis qui ont pris la direction générale du Centre Européen : les professeurs Paul Jaquet, Georges Bonet, Jean Charpentier, JeanDenis Mouton, et actuellement, Étienne Criqui. Chacun à sa façon a permis la poursuite d’une collaboration fructueuse et a accepté que mon dynamisme – parfois impétueux – puisse toujours servir ma volonté européenne. Il me faut également remercier tous mes étudiants qui, de par leur curiosité, leurs motivations et leur différence de sensibilité culturelle, m’ont peut-être Excursion vosgienne en 1952 avec le Pr et Mme René Roblot Excursion vosgienne en 1952 avec le Pr et Mme René Roblot Les salles de cours au Musée des Beaux-Arts Le Château de Monbois Débat conférence du matin à Montbois 1950 Le réveil de l’Europe 1960 Après la Deuxième Guerre mondiale, deux pays se disputent le monde : les États-Unis et l’URSS. Les « puissances européennes », à force de s’être combattues, ont perdu leur prépondérance. L’idée d’unité cesse alors d’être l’affaire d’idéalistes pour devenir l’une des préoccupations essentielles des hommes d’État, tels Schuman, Gasperi ou Adenauer qui ne se satisfont pas de la création du Conseil de l’Europe (1949), organisme aux compétences limitées. Ils réussiront à créer un embryon d’Europe (CECA en 1951 puis CEE et l’EURATOM en 1957). Mais si le problème politique est posé, il n’est pas résolu… Sans attendre davantage, des étudiants de tout le continent affluent vers Nancy où le Centre Européen Universitaire a été créé dès 1950, grâce à la volonté de passionnés, convaincus que l’Europe ne peut se faire sans une recherche universitaire et une formation adéquate. Ensemble, ils vont (se) construire, à leur manière, un avenir commun. 1960 Les golden sixties ou la décennie de mai 68 1970 Printemps de Prague - 1968 Gerda la Hollandaise devant le Centre La décennie qui s’ouvre ne sera pas très spectaculaire pour le développement de l’Europe. Certes la PAC (Politique agricole commune) s’affirme comme une véritable politique communautaire et la fusion des institutions des trois communautés (CECA, CEE et CEEA) va contribuer à rationaliser la construction communautaire ; mais le concept strict d’une « Europe des États » provoque une longue crise à laquelle le compromis de Luxembourg apportera une solution nourissant un « europessimisme ». Cependant, durant cette période au cours de laquelle de grands événements politiques et socioculturels se produisent, le CEU connaîtra une phase d’expansion et confirmera sa vocation à être un lieu de dialogue. Le professeur Vandamme présente au Centre le Rapport Tindemans Promotion 1970-1971 Ariane symbole de l’Europe technologique (1979) L’équipe de football du CEU en 1978, au premier rang, barbu, le futur commissaire européen Manuel Marin 1970 Doutes & espérances 1980 Le premier élargissement (à la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Danemark) a lieu en 1973. Le Système monétaire européen est crée en 1979 doté d’un numéraire : l’E.C.U. La même année, les premières élections européennes au suffrage universel connaissent un taux de participation de 62,5 %. L’intégration semble donc en bonne voie. En apparence seulement. Les efforts pour créer une communauté politique (comme l’atteste l’échec en 1979 du rapport Tindemans) restent vains et les crises ne manquent pas. Cela n’empêche pas le Centre Européen Universitaire de Nancy de continuer dans la voie qu’il s’est tracée depuis sa création : former des jeunes venus de tout le continent (y compris des pays de l’Est) à l’idéal européen. « Sans infini on peut vivre, sans en rêver on ne le peut ». 1980 La chute du Mur 1990 L’entrée en vigueur de l’Acte unique le 1er juillet 1987 constitue l’avancée institutionnelle la plus importante depuis 1957. Cet acte améliore le fonctionnement de la Communauté et élargit son champ d’action. Il étend le recours au vote majoritaire et fait intervenir davantage le Parlement européen dans le processus législatif. Quelques années plus tôt, l’adhésion de la Grèce en janvier 1981, puis celle de l’Espagne et du Portugal en 1986, ont opéré un recentrage de l’Europe vers le bassin méditerranéen. La chute du Mur de Berlin, en 1989, lui ouvrira les portes de l’Est. Le Centre Européen, fort de son acquis, va se placer dans le sens de l’histoire. 1990 Cap à l’Est 2000 Promotion 1999-2000 Le traité de Maastricht fut l’objet de nombreuses critiques : trop de fédéralisme ou pas assez, et surtout le sentiment massif qu’en 35 ans de construction européenne, les peuples avaient été tenus à l’écart de décisions où se jouait leur avenir. Il est vrai que son contenu est large : il instaure, entre autres, la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), l’Union Économique et Monétaire (UEM), la citoyenneté Traité d’Amsterdam - 2 octobre 1977 Voyage à Strasbourg 1999 européenne, etc.… Et en effet, l’Euro va voir le jour le 1er janvier 1999. Mais la Commission, cette même année, sera poussée à la démission, ce qui montre combien la naissance d’une Europe politique se révèle délicate. Cette décennie est également marquée par l’irruption des Pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO) qui frappent à la porte de l’Union. C’est grâce à cette orientation vers l’Est que le Centre Européen Universitaire va trouver son nouveau souffle. Département «Civilisations» - 1996 Côté cuisine - 1991 Promotion 2006- Visite de la Cour des Comptes à Luxembourg Assemblée générale 2000 2000 pour 27 2010 La fin des années 1990 marque le lancement du processus d’élargissement historique de l’Union européenne (UE) aux pays d’Europe centrale et orientale (PECO). Ainsi le 1er mai 2004, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, de même que Malte et Chypre, deviennent membres de l’UE. Plus tard, en 2007, la Roumanie et la Bulgarie vont rejoindre les 25. Mais les frontières de l’Europe élargie posent la question de ses rapports avec ses nouveaux voisins et de sa place dans le monde. Les crises internes qui surviennent lors de cette décennie, et principalement celle liée à l’adoption du Traité de Lisbonne, sont là pour rappeler la fragilité de l’édifice. Dans le même temps, le Centre Européen Universitaire, qui délivre depuis 2005 un Master européen (deux années d’études) et accueille un nombre d’étudiants toujours croissant, s’ouvre également à l’Est, d’une nouvelle manière, en exportant ses diplômes à Luxembourg, Sofia, Belgrade, Bucarest ou Bratislava, dans le cadre des universités locales. Le dynamisme est toujours là. « Une fête d’amitié, de souvenirs et d’avenir de l’Europe. J’espère, notre avenir commun. » Titre emprunté à une lettre de Stefka, venue de Sofia, que nous avons eu la joie de compter parmi nous. « Ce fut une fête magnifique. C’est vraiment dommage que nous ne soyons plus là pour le prochain centenaire ! ». Sentiment que je partage volontiers avec vous, chère Madame Roblot, vous l’épouse du premier Directeur du Centre Européen, étudiante de la première heure avec Françoise Bécourt. Toutes deux, vous avez vu défiler 50 promotions dont 48 étaient représentées à Nancy en ce début juin et comptaient, à peu de chose près, autant de nationalités. « Réussite sur tous les plans…, succès énorme…, journées magiques…, rencontre chaleureuse… », lisons-nous encore en parcourant le courrier. « J’ai pu retrouver ‘ma sœur finlandaise` et cela m’a fait un très grand plaisir d’avoir des amis comme ça » (Éva de Budapest). « Revoir le Centre m’a procuré un immense plaisir » (Kamal de Tizi Ouzou). Souvenirs bien vivants, porteurs d’espérance. « Nous avons eu beaucoup de bons moments, nous avons enrichi notre propre culture, gardé le contact audelà des séparations politiques, nourri notre foi dans une grande Europe » (Ivo Dubois, promo 57, avec Margareta Ingelson : 1er couple nancéien - il y en a 51 connus jusqu’à présent). Souvenir des lieux, des visages. Le ciel étant avec nous, imaginez les anciens flânant dans les rues, retrouvant leur hébergement d’antan, et quelques fois leurs hôtes, s’attablant aux terrasses (devant un croquemonsieur n’est-ce pas ?) tout en hélant l’un ou l’autre repéré grâce à la jolie valisette bleue, au sigle ‘CEU 1950-2000’qu’il porte à la main. Celle-ci contient les invitations aux deux soirées, de jolis dépliants, le nouvel annuaire, et… « le » livre : « CEUN, 50 ans au Centre de la Grande Europe » recouvert des douze étoiles déployées au-dessus de la place Stanislas. Lieux des cours, le Musée des Beaux-Arts (et le café du Commerce) pour les moins jeunes, musée rénové à ne pas manquer ; la place Carnot pour tous les autres c’est-à-dire le Centre transformé en maison d’accueil et de retrouvailles. « Je n’ai jamais vu ça ! », s’exclame un membre nancéien du Rotary, « les gens s’embrassent en pleurant, ils ne se sont plus revus depuis 30 ans ! » (et plus !). Tout à côté, dans le nouvel amphithéâtre, se déroule notre Assemblée Générale, exceptionnelle par le nombre de participants et par les interventions du ‘Bureau’sortant, non pas plus solennelles - ce n’est pas son style - mais plus larges, plus informatives, plus anecdotiques, plus émues aussi. Ceci pour satisfaire la sympathie et la curiosité de l’auditoire, notamment de ceux qui assistent pour la première fois à notre A. G., ainsi que le désir de communiquer ce qui nous tient à cœur depuis des années. L’Association des Anciens a connu des hauts et des bas ; bien davantage de hauts que de bas, le plus haut étant à ce jour ! Nous n’oublions pas les nombreux absents qui ont exprimé leurs regrets de ne pouvoir être avec nous ou, vu l’énorme circulation d’informations préalable aux festivités, remercié d’avoir pu « rétablir le contact avec les collègues perdus de vue » (e-mail de Stanislav de Bulgarie). Les candidats au Bureau se présentent. Nous passons aux votes dans un joyeux tohu-bohu, mais dans les règles, rassurez-vous ! Les élus se répartissent les fonctions. Et, l’orchestre jouant un moment en sourdine, le tout est annoncé le même soir au micro de la grande salle de l’hôtel de ville. La fête y bat son plein ; du haut des balcons, nous pouvons respirer l’air tiède de la place Stanislas délicatement éclairée. Ne pouvant parler qu’en mon nom, je suis particulièrement heureuse du jeune tandem, Président/Secrétaire Général, anglo-luso/français : Philip Bastos G. Martin basé à Bruxelles et Jérôme Haxaire à Nancy. L’avenir ? Il s’annonce bien. « J’ai senti que l’Association devait absolument continuer » commenta Philip. D’aucuns parlent de nouvel élan, de relance. Et tous, nous souhaitons poursuivre l’étroite et indispensable collaboration avec le Centre Européen. L’Association des Anciens a bénéficié d’une « impulsion nécessaire pour le développement des futurs contacts humains, culturels et, je l’espère bien, professionnels entre ceux qui ont partagé, à travers le temps, le même idéal : l’Europe unie » (Carmen de Bucarest). Les deux tables rondes, animées par Pierre-Yves Séguillon, donnent l’occasion à plusieurs anciens qui ont mis leur compétence et leur ardeur au service de leur pays, de l’Union Européenne, du Conseil de l’Europe, de l’OTAN, de nous faire part de leurs témoignages, de leurs convictions et de leurs souhaits. Je voudrais terminer ces quelques impressions glanées de-ci de-là par la belle « évocation » de Roustam Khassianov, originaire de Russie, de la promotion 2000, celle du 50e anniversaire (p. 109 du Livre Souvenir) : «… on peut se permettre de dire que le Centre Européen de Nancy favorise le développement de la dimension personnelle et sociale d’un individu, des jeunes d’Europe pour qui le moment est venu de prendre le pouvoir qui leur est transmis en héritage pour remplir le devoir civique, pour que la démocratie devienne une réalité au XXIe siècle et que nous trouvions ensemble des solutions aux nombreux et graves problèmes auxquels nous sommes tous confrontés ». Anne Grell-De Backer (1959) « Serions-nous en mesure de recréer la magie de ces temps-là ? » forts : comment cela allait se passer, après tellement de temps que l’on n’avait pas eu l’occasion de se voir ? La vie nous aurait-elle beaucoup changés, d’aspect et de caractère ? Serions-nous en mesure de recréer la magie de ces temps-là ? Mais tous ces doutes se sont vite dissipés lorsque l’on s’est revus, Andrea, Marion, Beata, Eszter, Boris, Jean-Luc, Enrique et moi, on s’est embrassés, et tout a été comme si l’on s’était quittés à peine la veille ! Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui ont contribué à organiser - et de manière parfaite - cette rencontre d’exception. Laura Candeloro (1986) Lettre à Raffaella Chère Raffaella, Tu me demandes quatre ou cinq lignes comme témoignage des quatre jours passés à Nancy lors du 50e du CEU. Mais qu’est-ce qu’on peut dire en quatre ou cinq lignes ? J’essaie quand même. Émotions La plus grande, mais aussi la plus amère, a été celle de revoir Monbois. La plus grande pour la foule de souvenirs qui affleuraient, la plus amère parce que Monbois n’est plus celui de 58, a l’époque à laquelle j’y ai vécu. Rencontres La plus émouvante a été celle avec Klaus Kunkel, un Le cadre, d’abord : le temps magnifique, estival, le très cher ami de ma promotion, que j’avais perdu de soleil qui nous a accompagnés et qui a rendu encore vue depuis quarante-deux ans. Naturellement, j’ai revu plus gais l’arrivée et le séjour dans la ville, parée des avec plaisir beaucoup d’autres personnes, toi comprise, couleurs de la fête ; la Place Stan, bien sûr, la Place que j’avais toutefois eu l’occasion de rencontrer une Carnot et la vieille ville, et partout des anciens, avec ou plusieurs fois dans les années passées. leurs jolies mallettes bleues. Cela fait presque quinze ans que j’ai été étudiante au Centre. Chaque fois que je Souvenirs reviens à Nancy, les souvenirs sont très vifs. Mais cette Comment synthétiser ? Le plus doux a été celui des fois-ci, c’était différent : car je savais que cette fois-ci, années de ma jeunesse, pendant lesquelles une place les copines et les copains de ma promotion seraient très importante est occupée par les mois passés à Nancy, comme je l’ai déjà raconté dans un livre de présents, à revivre ces moments-là avec moi. souvenirs que je t’ai envoyé il y a quelque temps… Les sentiments de curiosité, d’attente étaient bien Rosario Amodeo (1958) Se revoir et effacer 30 ans d’éloignement Aller à Nancy quand on habite au Luxembourg, ce n’est pas un grand exploit… mais aller à Nancy pour rencontrer 400 anciens du CEU venus des quatre coins du monde, alors, c’est autre chose… Tout était parfait : le soleil a accompagné les promenades 1900, commentées par le professeur Vigato ; les après-midi chauds permettaient de s’asseoir à la terrasse du “Commerce” et de se raconter beaucoup d’années, tout en buvant un café ; et puis les soirées étaient si douces qu’il faisait bon se promener dans les rues de Nancy ou simplement s’asseoir, place Stanislas, sur les marches du monument au grand Polonais et humer les parfums de la nuit avec, en fond sonore, la musique sortant à flots de l’Hôtel de Ville. L’amitié est le fil conducteur de cette rencontre nancéienne : constater qu’il suffit de se revoir pour effacer 30 ans d’éloignement et s’apercevoir que c’est toujours comme « alors », quand on était étudiants. Chacun de nous a un vécu différent, mais l’année passée à Nancy est « commune », et l’amitié aussi : chacun l’exprime de manière différente, mais elle réchauffe toujours le cœur. Quelle chance pour nous tous que le CEU existe ! Raffaella Gallo (1977) À Nancy, 32 ans après, quelques phrases d’un journal personnel fictif concernant le samedi 3 juin 2000 a Nancy Je reste debout à une de ces hautes fenêtres de l’Hôtel de Ville pleinement ouvertes dans le bleu indigo d’une chaude nuit d’été. Derrière mon dos, le « buffet-dîner » bat son plein. En regardant les reflets d’une nuit des lumières sur les grilles les plus fabuleuses de toute la France, j’essaye de retenir le parfum de cet instant et de l’engraver profondément dans ma mémoire. Puisque tout est concentré dans les bouffées de l’air frais nocturne, de l’air authentique de Nancy, pleins des souvenirs et des promesses d’antan. Toute une journée qu’on vient de passer ensemble ainsi que toute l’année qu’on a vécue profondément il y a 32 ans. Des années creuses de séparation. Ceux et celles qui sont arrivés ainsi que ceux et celles qui ne sont pas là. Les espoirs et les illusions de l’époque. Des expériences et des déceptions acquises au cours du temps. Des amitiés qui vont continuer. Joseph Kreuter (1968) « Une expérience vivifiante… » Nous gardons un excellent souvenir de la célébration des 50 ans du CEU et des retrouvailles avec beaucoup d’anciens. Ce fut une expérience vivifiante pour longtemps. Le Bureau de l’Association a très bien organisé (et cofinancé) ces journées grâce auxquelles nous avons pu découvrir la ville de Nancy (on s’est rendu compte qu’à l’époque, on la connaissait mal) et redécouvrir les anciennes salles de cours (aujourd’hui Musée) de la place Stanislas, l’ « annexe Jean Lamour », Monbois (bien changé depuis lors), etc. Notre promotion n’était pas représentée par un grand nombre d’étudiants mais il est si gai de voir comment il est facile de créer des contacts avec les anciens des autres années. Cette année à Nancy crée beaucoup de liens même entre étudiants de différentes années qui, évidemment, ne se connaissaient pas avant. Nous nous sommes réjouis de voir que le Centre, par son directeur jeune et dynamique, est toujours actif et reçoit un nouvel élan par la création d’une Maison des Pays d’Europe Centrale et Orientale, région jamais oubliée par le CEU mais au centre d’intérêt pour les années à venir. L’avenir est aussi assuré par une nouvelle équipe, que nous avons pu élire et qui animera notre Association. Walter et Lieve Muller-Vierin (1963), couple nancéien L’exemple des bâtisseurs de cathédrales En voiture, sur la voie du retour vers Milan, je suis encore dans le plateau de l’est : le paysage des côtes, ce « sourire de la Lorraine », est un vaste glacis monotone, sans relief. La nature de la Lorraine est souvent sans grâce. La rudesse et l’humidité du climat, aux hivers très longs, sont des souvenirs inévitables pour nous, les anciens, lors de notre rencontre pour le cinquantenaire du Centre Européen. Mais aussi les promenades de ski de fond dans les forêts des Vosges, les rivières très proches, la Moselle surtout, avec ses vins… et l’amitié - parfois l’amour - entre étudiants de l’est et de l’ouest de cette Europe, si longtemps coupée en deux. En étudiant, nous avons appris l’utilisation des instruments juridiques, économiques et culturels nécessaires à bâtir l’Europe et nous avons donné notre contribution personnelle au rapprochement et à l’intégration européenne dans notre âme, suivant l’exemple - en France - des Bâtisseurs de Cathédrales. Quelle meilleure occasion de nous rencontrer et de témoigner la validité des valeurs institutionnelles du Centre Européen et l’efficacité de la méthode adoptée par les fondateurs ? Quelle meilleure occasion que notre présence à l’inauguration de cette nouvelle cathédrale nancéienne représentée par la Maison des Pays de l’Europe Centrale et Orientale ? En rentrant à la maison à Milan, près de Sant’Ambrogio, vous savez, cette église qui semble vous embrasser avec son autel en or massif du VIIIème siècle, je suis sûr de pouvoir faire encore plus, dans l’esprit nancéien. Salvatore Vella (1978) Place au plus jeune participant En rentrant à Milan, Angelo Vella, sept ans et demi, le plus jeune participant au 50e anniversaire du CEU a dû rédiger, comme devoir scolaire, une brève composition sur ses prochaines vacances : « Je crois que l’été prochain je ferai un voyage avec mes parents et leurs amis de Nancy, en Ukraine, ou en Pologne pour y visiter les couvents, ou en Biélorussie, ou je pourrais rencontrer des copines ‘bellerusses’... ». Il y a peut-être un brin de confusion dans ses propos, mais les projets de voyages des anciens l’ont impressionné. Bienvenue parmi les “anciens”, Angelo ! 2001 Les retrouvailles du continent européen ne vont pas sans difficultés économiques ni sans interrogations sur l’avenir de l’Union et sur ses règles de fonctionnement. Aussi, la Commission européenne adopte-t-elle en 1997 l’Agenda 2000, un ambitieux programme d’action sur l’ensemble de l’élargissement, la réforme des politiques communautaires et le futur cadre financier de l’Union. Finalisé en février 2001, le Traité de Nice s’efforce d’apporter les réformes institutionnelles rendues nécessaires par l’adhésion des pays candidats déjà talonnés par d’autres pays qui, à l’instar de la Turquie, souhaitent aussi à terme rejoindre l’Union. Mais inquiets de la faiblesse et de la lenteur de ces aménagements institutionnels, les pays de l’Union appellent, à l’issue du Conseil européen de Laeken (14-15 décembre 2001), à la convocation d’une Convention sur l’avenir de l’Europe chargée d’examiner les questions essentielles que soulève le développement futur de l’Union et de rechercher des solutions possibles. La Convention, qui se réunit une à deux fois par mois, mène ses travaux entre février 2002 et juillet 2003, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. équilibre budgétaire, limitation des déficits publics et stabilité des taux de change entre les pays de la zone. Le 1er janvier 1999, l’euro est officiellement adopté comme unité de compte. Pour les consommateurs, la découverte des nouveaux billets et pièces a lieu le 1er janvier 2002. Reste désormais à s’habituer à la nouvelle monnaie en oubliant peu à peu le casse-tête des conversions… Les billets sont identiques dans tous les pays. Les pièces, elles, ont une face commune, indiquant la valeur, et une autre arborant un emblème national. Toutes circulent librement : payer son ticket de métro à Madrid avec un euro finlandais (ou autre) est devenu banal. 2002 Après une année de fermeture, le Département d’Étude des Civilisations a rouvert ses portes à la rentrée 2002-2003 avec deux diplômes à la clé : le DESE “Étude des Civilisations” que nous connaissons tous, et dont la renommée n’est plus à faire, et un nouveau DESS “Communications Stratégiques et Relations Publiques en Europe” lancé avec brio par le Professeur Louis-Philippe Laprévote. Dès la première année de son existence, cette nouvelle formation a accueilli 19 étudiants, dont 17 étaient également inscrits au DESE “Étude des Civilisation”. Les étudiants, venus de Hongrie, Roumanie, SerbieMonténégro, Pologne, Turquie, Allemagne, Italie, Finlande et des 4 coins de la France, ont suivi les enseignements traditionnellement dispensés au Département, portant sur l’histoire, la géographie, l’identité culturelle et les pays européens, et les enseignements spécialisés en communication et relations publiques, tels que “Relations médias”, “Intelligence économique et stratégique”, “Mécénat et sponsoring”, “Lobbying”, “Stratégies et Politiques des Relations Publiques” et bien d’autres… L’année s’est Les dix années qui ont suivi le Traité de Maastricht terminée par un stage que les étudiants ont passé dans ont aussi vu les douze États membres de l’Union des entreprises françaises et étrangères, ainsi que dans économique et monétaire adapter leurs économies les Institutions européennes. aux “critères de convergence” : maîtrise de l’inflation, Le Département “Étude des Civilisations” a reçu plus d’une centaine de candidatures, les deux diplômes confondus, pour cette nouvelle année universitaire, ce qui confirme encore une fois la réputation du Diplôme d’Études Supérieures Européennes et le succès incontestable du nouveau DESS “Communication Stratégique et Relations Publiques e Europe”. Le “renouveau” du Département, que nous devons en très grande partie au Professeur Louis-Philippe Laprévote, réjouit les anciens qui n’imaginaient pas le CEU sans leur Département, mais aussi les nouveaux étudiants qui seront heureux de suivre les nouvelles formations. Xénia Stoupnikova-Kaltani (1997) européenne, se sont terminés avec la remise du texte final. À l’image des 102 membres de la Convention, plus son président Valéry Giscard d’Estaing et ses deux vice-présidents Giuliano Amato et Jean-Luc Dehaene, l’atmosphère au Centre cette année a longtemps été marquée par ces travaux. Les questions institutionnelles se mélangeaient aux sujets identitaires, sociaux et économiques de l’Europe, et étaient toujours au centre de l’intérêt de tous les étudiants, en faisant une fois de plus du CEU un catalyseur d’idées et un terreau prolifique pour la réflexion. Nous étions tous marqués par cette année spéciale que nous étions en train de vivre à Nancy, et cela en dépit du fait que la Convention par la suite n’ait pas abouti à un traité constitutionnel comme beaucoup l’envisageaient. Le chemin devait être long et tortueux, et en effet, il l’est encore, pour que les efforts déployés se cristallisent dans quelque chose de concret. Cela, Une année extraordinaire significativement, s’est fait en 2010 mais nous pour Nancy et pour l’Europe sentions que les regards étaient plus que jamais posés C’est en juin 2003 que les travaux de la Convention sur l’Europe, là où les débats prenaient forme, et que sur l’avenir de l’Europe devant déboucher, après nous étions en train de témoigner d’une autre étape presque deux ans d’efforts, sur une constitution du grand combat d’idées qui, au fur et à mesure des 2003 années, a mené à la construction européenne. Cette même année, le Département de civilisations a effectué une visite au Centre Mondial de la Paix à Verdun. Sur le trajet, nous avons traversé les lieux historiques des guerres mondiales, notamment le monument aux morts témoignant du rapprochement franco-allemand à l’initiative de François Mitterrand et Helmut Kohl. Au même moment où, avec la Convention, les grandes capitales de l’Europe s’engageaient à nouveau pour écrire une autre page de l’histoire, nous descendions aux racines profondes de la construction de la paix sur le sol européen. Je crois que c’est, parmi d’autres, l’un des enseignements que nous a laissés Louis-Philippe Laprévote, ancien directeur du Département de civilisations, en nous invitant, hier comme aujourd’hui, à regarder constamment derrière nous pour retrouver ce souffle inspirateur et visionnaire qui a poussé les pères fondateurs à faire de l’Europe l’espace de paix qu’elle est devenue. C’est cette foi dans l’histoire, à l’instar des 60 ans du Centre, de la mémoire institutionnelle, du brassage interculturel et entre générations, qui a aussi profondément marqué mon passage en Lorraine, et c’est ce qui fait que les liens avec Nancy, une des capitales de l’Europe ancienne, comme le diraient le comte de Sully ou encore Éric Crucé, resteront forts et présents à jamais dans mon esprit. Gilles Cavaletto (2003) 2004 La page des divisions politiques entre Europe de l’Ouest et Europe de l’Est est définitivement tournée lorsque pas moins de dix nouveaux pays adhèrent à l’UE en 2004. Le plus grand élargissement jamais envisagé concernait à l’origine dix pays d’Europe centrale et orientale auxquels s’ajoutaient les îles méditerranéennes de Chypre et Malte. Sur les douze pays en lice, seuls dix adhèrent à l’UE le 1er mai 2004 : Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie. La Roumanie et la Bulgarie devront attendre 2007 pour rejoindre les Vingt-cinq. De nombreux Européens estiment qu’il est temps que l’Europe dispose d’une constitution, mais il s’avère difficile de trouver un accord sur la forme que cette constitution doit prendre et le débat sur l’avenir de l’Europe fait rage. Pour limiter les risques de blocage et donner à cette réforme un caractère plus démocratique, le Conseil européen convoque une assemblée spéciale : la Convention européenne, présidée par Valéry Giscard d’Estaing, composée de parlementaires européens et nationaux ainsi que de représentants de la Commission. La Convention rédige un projet de Constitution européenne dont le texte final est signé par les chefs d’État et de gouvernement le 29 octobre 2004. À l’instar des traités précédents, le traité établissant une Constitution pour l’Europe doit être ratifié par tous les États membres pour entrer en vigueur. Au printemps 2005, les électeurs français et néerlandais se prononcent contre ce texte. Lors du Conseil européen de juin 2005, les Chefs d’États ou de gouvernement décident que le processus de ratification doit se poursuivre. Mais ce n’est qu’un vœu pieux. Très vite, certains États, notamment le Royaume Uni, interrompent leur processus de ratification national, de peur de subir le camouflet d’un rejet. L’Europe s’enlise dans une crise institutionnelle majeure. 2005 ville française dont je savais presque uniquement qu’elle Nancy fête, en cette année 2005, le se trouvait au cœur de l’Europe. Je n’y connaissais e 250 anniversaire de sa célèbre place Stanislas. personne. Je me rappelle que j’éprouvais un mélange Cette célébration donne lieu à de nombreuses de joie et de tension. Finalement je me présentais à manifestations dont la presse s’est fait largement un rendez-vous avec l’inconnu… Nancy m’a accueillie l’écho en déclarant d’ailleurs que Nancy possédait “la les bras ouverts. Je l’ai tout de suite aimée, cette ville plus belle place du monde ! magnifique et je reste émerveillée chaque fois quand Il est normal que le Centre Européen Universitaire j’y vais. s’associe à cette année des lumières. Il organise, en collaboration avec ICN et Sciences Po, un colloque C’était une année très intense еn émotions. J’avais qui aura lieu les 2 et 3 décembre 2005 sur le thème l’impression que le temps volait – il n’y en avait “L’Europe en quête de son identité culturelle”. jamais assez : les cours, les bibliothèques, les livres, Je me réjouis que le bureau de l’Association des anciens les amis, les promenades, le cinéma, la radio… Toute du C.E.U. ait décidé de se joindre à cette manifestation une panoplie dans le quotidien qui donnait envie d’en en réunissant un nombre, je l’espère élevé, d’anciens découvrir davantage. au cours d’une assemblée générale qui se déroulera à Cette année m’a apporté énormément. J’ai rencontré Nancy durant ce week-end. des gens formidables et vu des endroits magnifiques. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère qu’on trouve au Jean-Denis MOUTON (1972) Centre européen universitaire, cette bonne ambiance Ancien directeur du Centre de partage, de curiosité envers l’autre et d’amitié. Pour moi, c’était une vraie ouverture vers le monde, puisque Mon année universitaire je n’avais jamais auparavant rencontré tant de gens de au ceu de Nancy pays différents. Je trouve cette présence multiculturelle dans un cadre français précieuse et enrichissante et j’ai Pour moi, l’année que j’ai passée à Nancy est ma plus été ravie d’en avoir fait partie. belle année universitaire. Pendant cette année j’ai également découvert le système Je ne vais jamais oublier ma première journée dans cette universitaire français, une certaine partie de la doctrine française et de la jurisprudence communautaire et bien évidemment le droit communautaire (qui ne m’était pas totalement inconnu, mais dont je savais très peu). Même aujourd’hui, plus j’exploite son « terrain », plus il me passionne. Je me rappelle que le jour où a été signé l’acte d’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne (25 avril 2005), j’avais à peine terminé de rédiger mon mémoire et j’ai éprouvé un double soulagement. Si je devais résumer les sentiments que m’a inspirés mon séjour à Nancy et cette année au CEU je noterais « émerveillement » et « liberté ». Silviya Obaydi-Gallo (2005) étudiants s’est tenu au foyer du CEU, la galette des rois a, quant à elle, été partagée par près de 80 étudiants, en respectant la tradition française, la plus jeune étant sous la table pour distribuer aléatoirement les parts. La nouvelle année Serbe, le 14 janvier a également donné lieu à festivités. En ce qui concerne la Saint-Nicolas, début décembre, la visite organisée par le CROUS le même jour, pour les étudiants étrangers de toutes les universités nancéiennes, ne nous a pas empêchés de nous retrouver tous ensemble pour le défilé des chars et le feu d’artifice. Même si ce dernier était un peu court et déplacé cours Léopold en raison de la rénovation de la place Stanislas. Le froid de la petite Sibérie Lorraine en a surpris plus d’un, même les étudiants tchèques ou polonais, toutefois, il n’y a eu aucune épidémie de grippe ou maladie majeure à déplorer. En revanche, les lourdeurs de l’administration française ont laissé plus de séquelles, certains n’ayant réussi à obtenir leur carte de séjour qu’en mars. Cela n’a cependant pas affaibli le moral des troupes, en effet de nombreux voyages ont agrémenté l’année. Il y eut les officiels, organisés par le CEU. Bruxelles et Luxembourg pour le département économie, Luxembourg pour les juristes et, Sarrebruck et Strasbourg pour les communicants. À côté, il y eut quelques petits voyages de groupe plus restreint d’une quinzaine de personnes à Strasbourg, Luxembourg et Colmar ainsi qu’un court séjour de ski dans les Vosges. Une délégation de 6 étudiants a également assisté à une conférence du collège de Bruges, accueillis à bras ouvert par les anciens du CEU qui leur ont fait visiter la ville. Les cours se sont arrêtés le samedi 2 avril, mais le travail continue, chacun de son côté, en espérant ne pas se perdre de vue une fois l’année définitivement terminée. Gwenaël Gouerou (2005) Il n’est pas forcément aisé de résumer en quelques lignes toute une année, surtout celle-ci, au Centre européen. Cette année a été riche en événements, rencontres et partages, peut-être une des plus riches de nos vies jusqu’à aujourd’hui. La rentrée des classes eut lieu le lundi 4 octobre 2004. Après la présentation par M. Mouton du Centre et de ces enseignements, les soirées entre étudiants ont proliféré pendant le cycle introductif. Dès le troisième jour, près de 30 participants en moyenne étaient présents à chaque soirée, nombre relativement stable à population tournante. En 45 jours, il y eut près de 37 soirées en passant par les rencontres aux cafés des Anges ou au Blitz, les visites de musées, ainsi qu’une à deux sorties cinéma par semaine, permettant rencontres, partages de cultures, apprentissage de la langue française et découverte des autres langues. Cela a permis de souder dès le début l’ensemble de la promotion 2005 du CEU, tous départements confondus. L’emploi du temps type à ce moment de l’année était 9h-17h en cours, petite sieste puis sortie de 19 heures à 2 heures du matin pour rester frais et dispo le lendemain. Arrivé mi-novembre, le froid, la séparation en département (communication, économie et juridique), ainsi que l’approfondissement des cours ont fait ralentir le rythme des sorties pour passer un … juin 2010, un restaurant quelque autre stade de soirées moins nombreuses mais plus part à Luxembourg, un groupe de sept personnes qui élaborées. discutent autour d’un bon verre. Ces sept personnes, Ainsi, une distribution de cadeaux de Noël entre c’est nous : Mihai, Andreea, Nikola, Adela, Florian, 2007 Angélique et moi. Cette fois, nous ne sommes que sept, mais d’habitude, nous sommes plus nombreux. Je dis « d’habitude » parce que c’est notre rendez-vous hebdomadaire, à nous les anciens du Centre européen. Et oui, nous nous voyons toujours, trois ans après avoir quitté le CEU, nos diplômes en poche. Nous nous voyons, parce que nous sommes devenus amis pendant les 1 ou 2 ans passés à Nancy, et encore mieux, nous le sommes toujours ! Car c’est surtout cela le Centre : un lieu de rencontres, de partage. Ce sont aussi nos plus belles années de notre vie d’étudiants. Nous avons beaucoup fait la fête, mais cela ne nous a pas empêchés d’obtenir nos diplômes et de préparer notre vie professionnelle. C’est ce qui s’est passé pour nous : nous avons trouvé notre voie au niveau professionnel, certains ont trouvé… l’amour, mais le plus important, c’est que nous avons tous trouvé des amis. Et c’est cela le message que je veux faire passer : avant toute chose, le Centre nous a permis de NOUS trouver, nous Français, Roumains, Bulgares, Serbes… Européens ! Alors, à quand notre prochain rendez-vous ? La semaine prochaine, dans un restaurant quelque part à Luxembourg, autour d’un bon verre… Iana BAREVA (2007) L’Europe à 27 Deux autres pays d’Europe orientale, la Bulgarie et la Roumanie, ont rejoint l’UE, portant le nombre d’États membres à 27. La Croatie, l’ancienne République yougoslave de Macédoine et la Turquie sont également candidates. Pour tenter de sortir de l’impasse institutionnelle provoquée par les rejets français et néerlandais, les Chefs d’États ou de gouvernement ont approuvé, lors du Conseil européen informel des 18 et 19 octobre 2007 un “traité modificatif” ou “simplifié”. Fruit de longues négociations entre les États membres, il modifie les traités existants sans les remplacer. Le 13 décembre 2007, l’ensemble des États membres signe ce traité, à Lisbonne, dénommé officiellement “Traité de Lisbonne”. Ce traité apporte de nombreuses modifications institutionnelles majeures notamment l’élection du Président du Conseil européen pour deux ans et demi, renouvelables et l’extension des pouvoirs du Parlement européen. L’Europe souffle ses 50 bougies … en cette année 2007 et espérons qu’elle garde assez de souffle ou en refasse provision pour l’avenir ! Comment pourrions-nous envisager notre futur sans l’Union Européenne ? Imaginer le retour en arrière de notre Histoire en biffant cette aventure sans pareil qui touche à notre vie quotidienne et jusqu’à la scène mondiale - bien trop faiblement il est vrai -, en faisant mentir le logo “Ensemble depuis 1957” qui célèbre la signature des Traités de Rome ? Nécessaire il y a 50 ans car : - “Plus jamais de guerre entre nous” après les ruines et les millions de morts des deux guerres mondiales “européennes exportées” ; - il fallait reconstruire, nous adapter aux nouvelles donnes économiques ; - il fallait survivre à la guerre froide entre les deux superpuissances, nous adapter aux nouvelles donnes politiques. Nous jouissons de cette paix et en connaissons le prix (je suis née en 1935) mais nos enfants et petitsenfants vivent, par médias interposés, d’autres conflits sanglants, d’autres menaces. Ils ont des copains à l’école venus “d’ailleurs”. Ils vivent la pollution, les crises pétrolières en participant avec bonheur aux “Dimanches sans voitures”. Ils demandent, quasi dès le berceau, des tas d’explications ! Les aînés bénéficient d’études à l’étranger - Erasmus dépasse de loin le million de bénéficiaires - merveilleux progrès, mais vivent aussi l’anxiété de leur avenir professionnel, tout en étant nombreux à s’indigner de la misère de notre planète. Nous - Union Européenne - avons d’innombrables défis à relever : économiques, sociaux, à combien serons-nous ? c’est-à-dire nos frontières, notre diversité, la tension entre la vue “globale” de ceux qui nous gouvernent et celle “locale” des citoyens inquiets, la précarité, le monde extérieur, etc. La mobilité des personnes et des marchandises bouleversée par l’avion… qui pollue ! Les haricots verts les plus fins de En mémoire de Louis-Philippe Laprévote Louis-Philippe Laprévote nous a quittés le 1er octobre 2008. Il venait à peine de prendre sa retraite et était gravement malade depuis un certain temps. Il était de ceux dont l’esprit vif et étonnamment jeune vous marque à jamais. Il avait cette façon bien à lui de voir le monde. L’originalité de son interprétation et la finesse de son analyse vous subjuguaient, tant par la liberté que la sagesse de ses jugements. Il était un Professeur avec un grand « P », capable d’enflammer son public. Avec cette énergie, cette passion et cet humour qui le caractérisaient, il entraînait ses étudiants dans l’observation des événements passés et récents, dans la réflexion sur les sociétés modernes. Tout comme pour des centaines d’entre eux, il était mon Maître à penser. Il était profondément attaché aux traditions de ses ancêtres et respectueux de celles des autres. Charitable et généreux, il aimait aider les gens mais détestait en parler. Fidèle en amitié, fidèle à ses principes et son sens de devoir, il aimait son travail par-dessus tout. Il fût l’un des piliers du Centre Européen Universitaire dont il dirigeait le département « Étude des Civilisations » depuis presque 15 ans. Européen convaincu, il était intimement persuadé que la construction d’une Europe unie passe par un effort quotidien d’apprentissage des autres cultures. La création en 2001 d’un DESS « Communication stratégique et relations publiques en Europe », transformé par la suite en une spécialité du Master « Études européennes », était l’une de ses contributions à la construction européenne. Mon cher Professeur, vous me manquez… Xénia Kaltani (1997) mon hyper-marché viennent d’Éthiopie ! Qu’y gagne le paysan éthiopien ? Combien de pétrole pour ce transport ? Mais j’ai aussi pu voir dans ce pays “pauvre” des carrés verts de cultures au milieu des terres arides, signalés par les panneaux bleu et jaune de l’U.E. Elle fournit l’aide la plus importante au développement dans le monde. “Hic et Nunc” - Ici et maintenant. Sortons-en de cette crise ! Consultations - Élections - Déclarations n Institutions… Au XXIe s. projetons-nous au-delà de nos frontières nationales, trop de domaines restent sous la responsabilité de nos gouvernements. La non-Europe coûte cher, des études le démontrent. n au-delà de nos frontières européennes : la TV, l’informatique, les satellites, la pollution, les tempêtes, les rivières, les oiseaux, les moustiques aussi, les franchissent allègrement, nos frontières ! Les immigrés, les réfugiés : non, il est grand temps que leur sort soit résolu d’une même voix : “le triptyque sécurité/ immigration/asile est au cœur de la problématique européenne”. n au-delà de notre temps : pensons au “développement durable de la planète” pour les générations futures, au bien de tous “y compris les plus fragiles et les plus démunis” (Traité constitutionnel). Ayons “une nouvelle vision de l’avenir”. n en deçà de notre temps : “Pas d’avenir sans mémoire”. Que les Européens n’occultent pas leur passé, avec tout ce qu’il contient, y compris les guerres et les horreurs… “qu’ils assument l’ensemble de leur patrimoine historique et culturel, afin de faire émerger les vraies valeurs de l’Europe, y compris ses valeurs spirituelles”. J’ai envie d’ajouter : patrimoine riche d’héritages extérieurs et d’emprunts multiples. 50 ans : la fête… L’Euro… L’élargissement à l’Est - “mission historique de réunification du continent” ( J. Delors) - “Nous étions membres de la famille avant 1940” (V. Landsbergis, Lithuanien) - “Nous étions membres d’une collectivité que nous n’avions pas choisie. Nous n’avons reçu que des nouvelles bien filtrées. Je n’ai découvert ces Traités qu’adulte, dans les années quatrevingt, quand nous avons commencé à connaître la vie réelle de l’Europe unie et à voir le décalage” (M. K. Kovacs, Hongroise). - “Je me rappelle le récit de la signature des traités, capté sur une radio étrangère, mais c’était tellement éloigné de notre expérience personnelle et collective” (B. Geremek, Polonais). 50 ans : la morosité…”La crise actuelle est liée à l’absence de vision commune des dirigeants européens…” - “L’Europe ne se construit pas en ellemême. Elle se construit face aux défis de l’Histoire”, n’attendons pas un nouveau drame pour nous unir, pour nous ressaisir. Alors : que voulons-nous FAIRE ensemble ? Avec “la compétition qui stimule, la coopération qui renforce, la solidarité qui unit”, 3 grands objectifs : 1) paix et reconnaissance mutuelle entre les pays et les peuples ; 2) définition d’un cadre pour le développement durable - avec contribution à la maîtrise de la mondialisation et solidaire ; 3) enrichissement de la diversité culturelle. Solidarité entre pays, personnes, générations, régions riches et pauvres, villes et zones rurales. “L’Europe doit être puissante et généreuse… Comment être généreux sans puissance ?”, stimuler le goût de l’échange, du débat d’idées, de la confrontation des projets “ce que les gouvernements semblent fuir comme de la peste”. Dire qui fait quoi, bien distinguer entre les niveaux de décision en appliquant cette chère subsidiarité, “traiter les problèmes le plus près possible de ceux qui sont intéressés par leur solution et, à l’inverse, monter plus haut dans la hiérarchie des pouvoirs, si c’est plus haut qu’on peut mieux répondre au problème”. On ne parle plus de deux vitesses mais de “différenciation” : il s’agit de respecter le rythme de chaque État, mais si un groupe d’États membres veut “aller de l’avant” vers l’intégration, que les pays “non volontaires ou tout simplement non préparés” n’y fassent pas obstacle. négliger les appels du large”. Cet appel déjà nous l’entendions, nous partagions les mêmes passions entre amis de notre promotion. À présent à 27, “nous avons besoin d’une nouvelle pensée sur le monde et, en tant qu’artisans de cet ensemble de 500 millions d’habitants, nous pouvons donner non pas le seul exemple, non pas le seul modèle, mais un exemple réussi” (J. Delors). N.B. : toutes les citations sont extraites du livre “L’Europe tragique et magnifique” de Jacques Delors et des travaux de “notre Europe”. Anne Grell (promo 59) 2008 Il n’est pas facile de “recollecter” ses souvenirs d’une période de vie qui est passée aussi vite et qui était presque surchargée de nouvelles expériences et de défis. Mais c’est avec plaisir que je vais essayer de plonger un peu dans la mémoire pour raconter ce qui reste en tant qu’essence de mes deux années de Master au Centre Européen Universitaire de Nancy. J’ai fait mes études à Nancy de Septembre 2006 jusqu’en Mars 2008, suivies d’un stage obligatoire pour compléter le Master, jusque Juillet 2008. Venant de l’Allemagne, équipée d’un Bachelor of Science en gestion de l’information, j’ai eu envie de faire quelque chose de complètement nouveau. Mon Bachelor se composait des études en informatique, en économie et en droit. Avec un diplôme aussi interdisciplinaire, j’ai eu la chance d’être acceptée au Centre européen. Maintenant, presque deux ans après avoir quitté Nancy, les détails commencent à s’estomper, mais il reste une image générale : je suis heureuse d’avoir tenté l’aventure de partir à l’étranger et j’ai eu de la chance d’avoir trouvé par hasard le CEU. Le casse-tête des Institutions, les mini - maxi Traités D’un côté professionnel, le Master au CEU a complété avec ou sans tel ou tel chapitre ne préoccupent pas le ma formation d’une manière très profonde. La première citoyen, et encore moins les jeunes citoyens. année m’a appris les bases de la société et le contexte Ces quelques lignes, sans prétentions - sans solutions, politique dans lequel nous vivons aujourd’hui et dans sont jaillies d’une foi et d’un espoir en l’Europe ; lequel ma génération a grandi. L’histoire de l’Union à Nancy en 1959, nous étudiions “le trésor des Européenne est celle de mes parents et de moi même fondateurs” concernant 6 pays, mais “on ne peut et les cours d’histoire, de politique, d’économie m’ont appris à comprendre l’Union Européenne. Avant la deuxième année du Master, il fallait choisir une spécialisation parmi quatre : le droit européen, la finance/l’économie, les PECO (pays d’Europe centrale et orientale) ou la communication/les relations publiques. Suivant l’idée de vouloir faire quelque chose que je n’avais pas fait avant, j’ai choisi la communication. Je me souviens surtout de Mme Kaltani qui s’occupait de nous, et qui était toujours là pour résoudre des soucis et problèmes de toute sorte. Ce qui est resté de cette deuxième année est – à nouveau – une meilleure compréhension et capacité d’analyse de ce qui m’entoure. Les revues de presse, les devoirs en groupe et les travaux sur l’actualité de la vie européenne et française étaient essentiels pour mon intégration en tant qu’étrangère. Je me suis habituée à suivre l’actualité d’une manière plus précise, et je continue à faire ainsi toujours aujourd’hui, en Allemagne. En outre, le bon « mix » des cours, j’en suis sûre, sont en grande partie la raison pour laquelle j’ai été acceptée à la Commission Européenne à Bruxelles pour faire mon stage. D’un côté personnel, le Master m’a montré comment l’Europe fonctionne au quotidien et m’a apporté beaucoup d’amis. Dans notre promo, il y avait des étudiants venant de Pologne, de Hongrie, de Bulgarie, de Roumanie, d’Espagne, de Russie – bref, de partout en Europe. Je suis toujours en contact avec quelques uns et il est vrai de dire que chacun, je pense, a trouvé des amis pour la vie. L’engagement au bureau des étudiants du CEU pour environ une année a complété ce sentiment d’être intégrée et de pouvoir faire partie d’une équipe multiculturelle. J’ai beaucoup grandi en un an et demi à Nancy. La petite ville m’a vite permis de me sentir « chez moi ». Le Centre Européen, petit et personnel, m’a ouvert l’esprit pour d’autres cultures. Grâce à cet entourage, il n’était pas possible de faire une expérience négative en étant étrangère. Le CEU m’a ouvert la porte pour travailler à la Commission Européenne, et pour m’intégrer à nouveau très facilement dans un autre pays, la Belgique, et une ville multiculturelle comme Bruxelles. Aujourd’hui, de retour en Allemagne depuis un an, j’ai à nouveau envie de partir et déjà plein d’idées car j’ai appris que partir vers un pays européen, c’est en même temps rentrer en Europe. Merci, CEU !! Claudia Bernarding (promotion 2008) Week-end d’intégration 2008 du Centre Européen Universitaire de Nancy Les 18 et 19 octobre 2008 s’est déroulé à La Bresse le 2ème Week-end d’intégration du Centre européen universitaire. Cette manifestation, organisée par le Bureau Des Étudiants (BDE) du CEU, a pour but de faciliter l’intégration des étudiants de 1re année, ainsi que des nouveaux étudiants de 2e année. Cette année, près de 63 étudiants étaient présents. Des amitiés sont nées, et les nouveaux étudiants ont pu prendre conscience de l’esprit particulier qui règne au sein du Centre. Français, Espagnols, Roumains, Turcs, Ukrainiens, Luxembourgeois, Macédoniens, Polonais, Tchèques, Slovaques, Italiens, Africains… tous ont participé aux activités proposées par le BDE dans le but de faire naître une cohésion entre eux, qui représentaient à la fois différentes cultures mais également différents départements du Centre (Master1, Master2 « Collectivités territoriales et UE », Master2 « Communication stratégique et relations publiques en Europe », Master2 « Gestion financière et espace européen »). C’est par un apéritif de bienvenue que cet événement a été lancé. Ont pu alors être abordé des thèmes chers aux étudiants de Master1 comme leur avenir professionnel, ou encore le contenu des enseignements proposés par les différentes spécialités de Master2. Après une randonnée sportive sur le domaine skiable de La Bresse, tout le monde a pu profiter, sous le soleil vosgien, d’un pique-nique bien mérité. L’aprèsmidi fut l’occasion pour tous de s’adonner à des jeux en équipes, toujours organisés par le BDE qui s’est beaucoup impliqué pour la réussite de l’intégration des néo-nancéiens. Après un dîner copieux pris dans le chalet loué pour l’occasion, la fête a pu battre son plein jusqu’à des heures plus que tardives. Le brunch du lendemain englouti, tout le monde a pu repartir ravi dans le bus, les photos de groupe clôturant ces deux jours inoubliables. Le prochain déplacement organisé par le Bureau des étudiants est un voyage à Prague, du 7 au 11 janvier 2009. 30 à 60 étudiants seront du voyage pour découvrir ou redécouvrir la ville aux cent clochers. Les anciens étudiants vivant dans la capitale tchèque peuvent, s’ils le souhaitent, contacter le BDE pour par exemple, organiser une rencontre au cours du séjour. Les rencontres avec les anciens étant toujours appréciées des étudiants, c’est avec grand plaisir que le BDE accepterait d’inclure au programme un tel événement. Mathieu LEFEVRE (2009) 2009 Le Traité de Lisbonne ratifié Alors que la crise financière ébranle tous les États européens, les Irlandais acceptent la ratification du traité de Lisbonne lors du référendum du 2 octobre 2009. En contrepartie, ils obtiennent le maintien d’un commissaire par État membre et d’autres garanties nationales sur la non-intervention de l’UE sur l’avortement, la fiscalité ou la neutralité militaire. Après avoir surmonté les réticences des présidents polonais et tchèque (ce dernier ayant obtenu que la Charte des droits fondamentaux ne s’appliquera pas en République tchèque, il signe l’acte national de ratification nécessaire le 3 novembre 2009), le traité est donc ratifié par les 27 États membres. Depuis le 1er décembre 2009, le traité de Lisbonne s’applique au sein de l’Union européenne et réforme substantiellement le processus de décision communautaire, le rendant plus efficace et plus démocratique. Voyage à Prague, janvier 2009, Bureau des étudiants du ceu C’est du mercredi 7 au lundi 12 janvier 2009 que le bureau des étudiants du Centre Européen Universitaire (BDE du CEU) a organisé le premier voyage de sa jeune existence. Le choix de la destination a été fait en avril 2007, à la suite d’un sondage réalisé auprès des étudiants de Master1. Compte tenu de l’histoire du CEU, il était évident d’organiser ce voyage dans un pays d’Europe centrale et orientale, et c’est Prague qui a été choisi. Après un voyage en bus éprouvant, la capitale tchèque, également capitale de l’Europe pendant la présidence tchèque de l’Union Européenne a donc reçu une trentaine d’étudiants de différentes nationalités. Grâce à la coopération de la direction et des services administratifs du Centre, les dates d’examens ont été aménagées dès septembre pour rendre cet événement réalisable. De plus, la subvention attribuée au BDE par le CEU lors du Conseil d’Administration de juin 2008 a permis de rendre ce voyage plus accessible à tous. 36 étudiants de Master1 et de Master2 ont donc eu la chance de découvrir la ville aux cent clochers. Tous les étudiants se sont vus remettre une carte de transport et un “pass” pour se rendre dans de nombreux musées de la ville. Le séjour a été rythmé par des visites et des repas en commun mais également par des périodes de temps libre permettant à chaque étudiant de visiter la ville comme il l’entendait. Même si la cuisine traditionnelle n’a pas toujours fait l’unanimité, la beauté et la richesse culturelle de la ville a su séduire les 36 chanceux, éblouis par le Musée national, le Château de Prague ou encore le fameux Pont Charles. Le froid polaire qui frappait la République Tchèque n’a pas empêché les étudiants d’apporter avec eux l’ambiance si particulière qui règne au Centre. C’est donc dans la bonne humeur que tout ce petit monde a eu la chance d’être guidé par Anna Prihodova, la vice-présidente tchèque du BDE ainsi que par Damien Perry, un ancien de la promotion 2006-08 établi à Prague. Ce voyage, qui a nécessité beaucoup de travail et d’investissement de la part du BDE 2008, a donc été couronné de succès. C’est maintenant au tour du nouveau BDE, élu en février, de faire ses preuves en continuant à organiser de tels événements qui resserrent les liens entre étudiants de divers horizons, mais aussi entre anciens et étudiants… Mathieu LEFEVRE (2009) UN RÉSEAU DE CONTACTS À TRAVERS L’EUROPE Réceptions par M. le Maire au palais vénitien du XVIIe et à l’Académie ionienne de musique abritée dans le vieux port. Soirée de réflexion sur l’Europe, entre nous. Agréable séjour de détente « en cette île riche d’Histoire et de beautés naturelles, avec son doux climat cher aux dieux… moi, j’ai éprouvé de grandes émotions dans ces régions chères à Ulysse, les mêmes émotions que je ressens chaque fois que je reviens à Nancy ! » comme l’écrit Pino. Qu’il soit remercié ! Turquie, mai 2007 SOUVENIRS DE VOYAGES Académie nationale de service fiscal, déjeuner abondant de mets provenant intégralement de la ferme du campus et, avant de se quitter, visite à la petite église toute neuve. S’y trouvent gravés dans une Ukraine septembre 2001 plaque commémorative les noms des policiers du fisc Sous l’impulsion d’Alexandre Hrystenko (promo tombés en service commandé. 2000), ayant répondu à notre souhait de connaître Émerveille, étonnés, à chaque pas, à chaque son pays. rencontre… Kiev, belle, émouvante, meurtrie, fière de son passé, de Corfou mai 2004 ses héros, de sa liberté retrouvée. Églises et monastères À l’invitation de Pino Lofino (promo 1966), capitale y abondent, fréquentés à toute heure, fresques et de l’île, jumelée sur son initiative avec sa ville, mosaïques byzantines parmi les plus anciennes, les Carovigno. hymnes sublimes y résonnent à nouveau. Certaines Kerkyra, point le plus occidental de la Grèce (depuis ont ressurgi de façon surprenante de leur totale 1864), situé le long d’une voie maritime stratégique, dévastation. Avec notre charmante Galina, nous détient maintes traces de diverses « civilisations ». découvrons la ville… Flânant dans les vieux quartiers, Logés dans des bungalows étalés au long d’une des jeunes mariés nous prient de leur souhaiter le colline, un funiculaire nous épargnant la grimpette, bonheur en chacune de nos langues ! la mer vers le bas, la piscine-terrasse-restaurant vers le En bus, vers le nord, à la ville sainte de Tchernigov. haut ! Balades en ville, aux imposantes forteresses en Des marchands vendent quelques fruits tout au long bord de mer – quatre siècles d’occupation vénitienne de la route. – aux alentours de l’immense esplanade – terrain En bateau sur le Dniepr aux rives dominées par les de manœuvre de la garnison britannique – sous les dômes dorés et la gigantesque statue de la « Mère arcades, répliques exactes de celles de la rue de Rivoli Patrie ». – occupation française au XIXe – dans les ruelles où En train jusqu’en Crimée, bords de mer verdoyants, s’envolent les chants byzantins des petites églises, le Yalta et sa conférence au château de Livadia, douce jour de la grande fête de Pentecôte. maison de Tchekhov, Pouchkine très présent. Hélena, Éblouissant panorama du vieux monastère de notre guide, nous régale de poèmes en russe et en Paleokastritsa perché dans la montagne, château et français, vins délectables… Sébastopol, vestiges grecs, jardins de la princesse Sissi, joyeuse excursion en navires fatigués… bateau avec arrêt natation-barbecue sur une plage À 20 km de Kiev, le dernier jour, table ronde avec déserte. professeurs et étudiants en uniforme, à la récente Comme promis par Ferhat Senatalar (promo 1962), qui nous a choisi, jouxtant la tour de Galata, le bel hôtel où nous dominons le Bosphore, depuis un restaurant panoramique. Nous rencontrons de nombreux anciens (plus d’une centaine sont passés à Nancy), la « régionale turque » animée par Ferhat étant très active. Istanbul, diversité des civilisations ressentie comme nulle part, tant de lieux chargés d’Histoire et de légendes, Sainte Sophie, la mosquée bleue, l’Hippodrome, la citerne aux 336 colonnes, Topkapi, le Harem, le Grand Bazar, le marché aux épices et aux fleurs, les mosaïques de toute beauté : couleurs, saveurs… Les tables dressées sont de vrais tableaux ! Croisière jusqu’à la Mer noire, un bateau pour nous seuls, forteresses (Rumeli et Anadolu), palais, villas fastueuses, jardins sur les rives, grande animation sur l’eau… En route vers Ankara : imposant mausolée consacré à Atatürk, musée des civilisations anatoliennes qui recouvre 15 000 ans, et retrouvailles avec Ismaïl Musa (promo 1988), et Tulaï son épouse, qui nous invitent à dîner dans un restaurant historique situé dans l’ancienne citadelle qui domine la capitale éclairée. Poursuite vers la Cappadoce, le paysage change, à 1 270 m d’altitude détour inédit au tombeau du sage soufiste Haci Bektas (XIIIe siècle), très vénéré – lieu de recueillement et de paix. La Cappadoce enfin et ses merveilles, canyons, cheminées de fées, aiguilles, bolets géants sculptés par la nature et églises creusées dans le tuf ornées de fresques byzantines, villes souterraines, habitations troglodytes… À découvrir plutôt qu’à décrire… Retour vers Istanbul par la voie des airs. Grands adieux. Ferhat, organisateur parfait, attentif… a toute notre reconnaissance. Ce livre est édité par l’Association des anciens étudiants du Centre Européen Universitaire de Nancy. Que toutes les personnes qui ont contribué à sa réalisation et qui ont bien voulu prêter des documents et des photographies soient ici remerciées. ASSOCIATION DES ANCIENS DU CENTRE EUROPÉEN UNIVERSITAIRE 15, place Carnot 54000 NANCY E-Mail : [email protected] Site : www.anciens-ceu-nancy.asso.fr Maquette MANUFACTURE COMMUNICATION NANCY Impression : IMPRIMERIE PARADIS - LUNÉVILLE Septembre 2010