Arrêt du tabac: la varénicline (Champix®) efficace et bien tolérée

Transcription

Arrêt du tabac: la varénicline (Champix®) efficace et bien tolérée
Paris, le 26 février 2015
Communiqué de presse
Arrêt du tabac: la varénicline (Champix®) efficace et bien tolérée
chez les personnes vivant avec le VIH
L’arrêt du tabac est d’autant plus nécessaire pour les personnes vivant avec le VIH qu’ils
ont un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires et des cancers. Indiqué
dans l’aide au sevrage tabagique, la varénicline (Champix®) est un traitement tout aussi
efficace chez les personnes infectées par le VIH que dans la population générale, selon
l’étude multicentrique française ANRS 144 Inter-ACTIV, dirigée par le Pr Patrick Mercié
(Hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux). Les résultats sont présentés à l’oral lors de la
22ème Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI 2015), qui se
déroule à Seattle (Etats-Unis).
En France, la prévalence du tabagisme s’élève entre 50 et 60% chez les personnes infectées par
le VIH, contre 30 à 40% dans la population générale. Une situation d’autant plus préoccupante
que l’infection par le VIH est liée à un risque accru de maladies cardio-vasculaires, de cancers,
dont celui du poumon, mais aussi d’infections, notamment pulmonaires, qui sont aggravés par la
consommation de tabac.
Parmi les traitements indiqués dans le sevrage tabagique, la varénicline (Champix®, laboratoire
Pfizer) s’avère efficace, avec un taux de succès de 23% à 52 semaines de traitement dans la
population générale comparé à 10% avec un placebo1. Son usage est toutefois associé à des
nausées, des troubles gastro-intestinaux et, plus rarement, à des troubles psychiatriques, du
comportement ou de l’humeur. Son efficacité et sa tolérance n'ont néanmoins jamais été évaluées
chez des personnes vivant avec le VIH, de même que l'éventuelle répercussion de ce médicament
sur la réplication virale et le niveau de lymphocytes T CD4+. C'est l'objet de l'essai ANRS 144
Inter-ACTIV mené par le Pr Patrick Mercié (Hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux) et ses
collègues des 30 centres cliniques ANRS de métropole et des DOM-TOM.
L'essai ANRS 144 Inter-ACTIV a été mené chez 248 patients infectés par le VIH, sous traitement
antirétroviral; fumeurs, et motivés pour arrêter de fumer. Ils ont été répartis en deux bras : un
groupe a reçu la varénicline, selon les recommandations, pendant 12 semaines (1mg une fois par
jour, après une hausse progressive la première semaine, puis deux fois par jour), et l'autre groupe
de patients a reçu un placebo. Après la période de traitement, les patients ont été suivis pendant
36 semaines. L’arrêt du tabac devait être initié au cours des deux premières semaines de
traitement.
L’objectif principal de l'étude était l’abstinence continue de la consommation de tabac de la 9ème à
la 48ème semaine. A 48 semaines, le pourcentage de patients abstinents s’élevait à 17,6% dans le
groupe varénicline, contre 7,2% dans le groupe placebo. « La différence entre les deux groupes
est significative, la possibilité d’obtenir une abstinence étant près de 2 fois plus élevée avec le
traitement par varénicline», souligne le Pr Mercié.
1
Jorenby D et al., JAMA, vol. 296, n1, 5 juillet 2006, pp. 56–63
L’un des objectifs secondaires de l’étude était l’abstinence continue de la consommation de tabac
entre la 9ème semaine et la 12ème semaine (fin du traitement). A 12 semaines, le pourcentage de
patients abstinents sous varénicline était de 34,3%, contre 12,6% pour le groupe placebo.
En termes de tolérance, aucun événement significatif cardio-vasculaire n’a été rapporté dans les
deux groupes. Parmi les patients traités par varénicline, les événements les plus fréquents ont été
les nausées, les douleurs abdominales et les troubles du sommeil. Par rapport au placebo, il n’y
avait pas plus de troubles psychiatriques graves. Enfin, aucun impact négatif n’a été constaté sur
la mesure de la charge virale ou le taux de lymphocytes CD4+.
« Notre étude montre que l’utilisation de la varénicline est efficace pour arrêter de fumer chez les
patients vivant avec le VIH. Il y a cependant des conditions à réunir pour obtenir ces résultats: il
faut être motivé, bénéficier de conseils et d’un suivi régulier par un tabacologue, ne pas être dans
un état anxieux ou dépressif et avoir une infection VIH bien contrôlée », conclut le Pr Mercié.
Abstract
Varenicline vs Placebo for smoking cessation : ANRS 144 Inter-ACTIV randomized trial
Patrick Mercié3 ; Caroline Roussillon1; Christine Katlama4; Aurélie Beuscart1; Samuel Ferret2; Nathalie Wirth5; David Zucman6; Xavier Duval7;
Genevieve Chene1 On behalf of the ANRS 144 inter-ACTIV study group
1
Inserm U897, Bordeaux, France; 2Hosp. Saint-Louis, Paris, France; 3Hosp. Saint-André, Bordeaux, France; 4Hosp. La Pitié-Salpêtrière, Paris,
France; 5Hosp. De Brabois, Vandoeuvre les Nancy, France; 6Hosp. Foch, Suresnes, France; 7CIC 1425, Paris, France.
Contact scientifique
Seattle : Pr Patrick MERCIE
[email protected]
Contacts presse ANRS
Marie-Christine SIMON
[email protected]
Noëlla LEFEBVRE
Chargée de communication scientifique
[email protected]

Documents pareils