Le Modèle RIMpro Erwinia 2.0 Infections du feu bactérien

Transcription

Le Modèle RIMpro Erwinia 2.0 Infections du feu bactérien
Le Modèle RIMpro
Erwinia 2.0
Infections du
feu bactérien
Traduction des explications de
Marc Trapman (avril 2015)
Traduction réalisée par Eric
Stöcklin, NewFarm-Agriconsult
Les infections des fleurs par le feu bactérien ont lieu lorsque les conditions sont
favorables et qu’il y a un inoculum de bactéries présent. Là où il n’y a pas
d’inoculum dans ou proche du verger, les infections ne peuvent avoir lieu même
si les conditions y seraient favorables.
RIMpro-Erwinia calcule les infections en supposant que l’inoculum est disponible.
La simulation de l’infection suit toutes les étapes de la biologie des infections .
Le modèle original a été amélioré en étroite collaboration avec Vincent Philion
(IRDA Québec). Les détails sur les algorithmes ont été publiés en 2011.
Le modèle est encore en phase expérimentale. Les validations continuent à
grande échelle en 2015. On recommande fortement de garder les paramètres
par défaut du modèle pour les résultats les plus fiables.
Les paramètres
1. Période floraison :
Il est indispensable que l’utilisateur indique la date d’ouverture des premières
fleurs ainsi que la date des dernières ouvertures de fleurs de la saison. Il s’agit
des dernières ouvertures et non de la date des dernières fleurs encore ouvertes.
Pour modifier ces paramètres, aller dans ‘Paramètres Locaux’
2. Ensemble de fleurs quotidiennes :
Pendant la période de floraison, chaque jour un nouvel ensemble de fleurs
s’ouvre.
3. Contamination :
Les fleurs sont considérées comme contaminées par les bactéries erwinia (10
CFU) dès que la journée compte 3 heures favorables à la visite des insectes
(température > 15°C) ;CFU est l’unité pour déterminer la quantité de bactéries =
Colony Forming Unit.
4. Croissance bactérienne
La population de bactéries va croître sur les stygmates contaminés ; la
croissance est calculée toute les 30 minutes, selon la courbe déterminée par
Schouten en 1987.. Comme on a constaté que cette courbe surestimait la vitesse
réelle dans la nature, un facteur correctif empirique de 0.55 y est appliqué. La
croissance épiphyte (extérieure) des bactéries sur les stygmates est représentée
dans le graphique du bas.
5. Niveau Critique :
L’infection ne sera possible qu’après que la population ait atteint 100000 CFU et
qu’un événement d’humectation se produise.
6. Evénement déclencheur :
L’eau libre dans la fleur permet aux bactéries de progresser jusqu’à sa base et
elle dilue le nectar qui protège la fleur. La population de bactéries dans le
réceptacle floral qui va infecter est 10 fois moindre que sur les stygmates.
7. Infection :
Le potentiel infectieux (incidence) dépend de la floraison et de la population
bactérienne. Les algorithmes sur basés sur les travaux de Pusey. Ce potentiel
infectieux est montré dans le graphique central.
8. Seuil de maladie :
Le seuil d’infection par défaut a été choisi équivalent à 0.2 sur base des
premières validations du modèle en parcelles.
9. Latence :
Les calculs de l’incubation sont effectués dès que l’on dépasse le seuil de 0.2. La
croissance endophyte (interne) utilise l’algorithme publié par Steinbrenner en
1992. La représentation se trouve dans le graphique supérieur.
10. Symptômes visibles :
Lorsque la population endophyte de bactéries atteint le niveau de 108 CFU, les
tissus se rompent sous la pression et l’on peut voir les exsudats du feu bactérien.
Interprétation et utilisation du modèle
Encore une fois, ne pas oublier que les simulations du modèle ne sont valables
que si un INOCULUM BACTERIEN est présent.
L’utilisation du modèle et la stratégie pour lutter contre le feu bactérien dépend
des agents de contrôle disponibles.
Les stimulateurs de défense naturelle tels que Aliette, Phosphites, Bion et
Vacciplant doivent être appliqués avant que l’infection ne se passe afin de réduire
la susceptibilité de la plante à l’attaque bactérienne. Ces produits sont mobiles
dans la plante et doivent être appliqués quelques jours avant l’infection.
Les antagonistes tel BlossomProtect entrent en compétition avec la population
d’erwinia qui se développe sur les stygmates et ils abaissent le pH. En limitant la
croissance épiphyte de la bactérie, ils réduisent le risque d’infection de la fleur.
Pour être efficaces, ces produits doivent atteindre les stygmates des fleurs
ouvertes. Ils seront inefficaces si les fleurs sont encore fermées. Une faible
proportion peut être transportée par les insectes sur les nouvelles fleurs mais ce
n’est pas suffisant pour contrôler la maladie. Il faut appliquer le produit 24-48
heures avant l’infection sur les fleurs ouvertes qui ont été contaminées.
Les produits systémiques curatifs tels les antibiotiques peuvent encore être
appliqués jusque 24 heures après que l’infection ait eu lieu car ils sont capables
de tuer les bactéries qui ont infecté le réceptacle de la fleur.
L’ application préventive d’agents de lutte contre le feu bactérien est la base de
la stratégie de lutte intégrée. Travailler en prévisionnel pour anticiper les
infections est donc crucial. En général, si la population d’erwinia sur les
stygmates atteint le niveau critique dans des fleurs relativement jeunes, les
infections vont se réaliser dès qu’un événement d’humectation se produit.
Stratégie :
Dès que le niveau critique de la population est annoncé dans les prévisions, il
faut traiter avec les stimulateurs de défense naturelle.
Si une infection est prévue endéans les 24-48 heures, appliquer un antagoniste.
Lorsque l’on sait que l’inoculum est présent et qu’une infection à haute potentiel
a été calculée, il convient d’appliquer immédiatement un antibiotique. Les fleurs
ouvertes seront protégées toute leur vie mais le raisonnement devra être suivi à
l’identique pour les nouvelles fleurs suivantes.
Exemples :
Dans ce premier exemple, le temps pendant la période de floraison a été froid et pluvieux. Les
conditions pour avoir contamination n’ont jamais été rencontrées sur les jeunes fleurs ouvertes.
Les fleurs déjà ouvertes ont été contaminées après le 1° mai. Le potentiel infectieux n’a jamais
atteint le seuil de 0.2 et aucun symptôme de feu bactérien n’a pu être observé dans le verger.
Dans cet exemple le climat pendant la floraison a été très favorable au développement de la
bactérie. Six événements d’humectation ont provoqué des potentiels d’infection. Les symptômes
ont été observés le 12 mai, indiquant que les premières infections n’ont probablement pas abouti à
de réelles infections.