l`esprit commando
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l`esprit commando
TIM214_001_COUV_CHOISIE.QXD 23/04/10 9:44 Page 1 En direct de… La BSPP Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre Technologie Le VBCI Vie des unités La tempête Xynthia Témoignage Le colonel Prevost en Haïti DOSSIER L’ESPRIT COMMANDO M 06744 - 214 - F: 3,00 E 3:HIKQRE=YUXUU[:?a@m@b@o@a; Inclus : un DVD N° 214 - Mai 2010 TIM214_002_SOMMAIRE.QXD 23/04/10 10:02 Page 2 Sommaire À LA UNE EN MAI DOSSIER : ESPRIT COMMANDO Tirant leur origine de la Résistance, au cours de la Seconde Guerre mondiale, les premières unités commandos ont participé activement aux actions de la Résistance à la Libération. Aujourd’hui, si les actions purement commandos sont réservées à quelques unités, il existe un esprit commando dont les vertus peuvent être profitables à toute l’armée de Terre. Une culture commando accessible à tous. 26 ÉDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 16 BRÈVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 TÉMOIGNAGE . . . . . . . . .49 MÉTIER Ergonome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60 INNOVATION Le VBCI .......................... 50 SPORT 54 Sport et OPEX . . . . . . . . . . . . . . . . .62 Les jeux mondiaux militaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64 FOCUS TRADITIONS L’AG de Terre Fraternité . .13 La débâcle de 1940 ......... MIEUX CONNAÎTRE Le CFMT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 DOSSIER L’ESPRIT COMMANDO EN DIRECT DE LA BSPP Soldats du feu . . . . . . . . . . . . . . . . .16 Le centre opérationnel . . . .18 A bord d’un VSAV . . . . . . . . . . . .20 Des missions atypiques . . .24 ......... 26 LE CEMAT VOUS PARLE . . . . . . . . . . .44 VIE DES UNITÉS QUARTIER LIBRE Servir à l’OTAN . . . . . . . . . . . . . . .56 La tempête Xynthia . . . . . . . . .58 Jeu concours mensuel . . . .66 BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67 Votre agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . .68 Culture et loisirs . . . . . . . . . . . . .70 Vu dans les médias . . . . . . . . .73 Petites annonces . . . . . . . . . . . .74 58 SOLDATS DÉCORÉS . . . . . . . . . . . . . . . . .46 RETEX ....................... 48 RÉDACTION SIRPA TERRE : 14, rue Saint-Dominique, 00453 Armées - Tél. : 01 72 69 + n° de poste ou PNIA 821 752 + n° de poste - Fax : 01 72 69 25 51 I PRÉSIDENT DU COMITÉ DE RÉDACTION : COL Benoît Royal I DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : COL Bruno Lafitte I RÉDACTEUR EN CHEF : LCL Michel Sabatier (poste 25 58) I RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT : CNE Julie Cros (poste 25 50) I SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : LTN Sabine Fosseux (poste 25 50) I CHEF DES REPORTAGES : MAJ Yannick Le Leuch (poste 25 52) I RÉDACTION : (poste 25 59 ou 25 64) - CNE Thomas Dijol, CNE Audrey Laisné, LTN Séverine Bollier, LTN Céline Brunetaud, ASP Tancrède Besnard, Bernard Edinger, Domitille Bertrand I BRÈVES ET PETITES ANNONCES : Joseph de Beco (poste 25 55) I CELLULE PHOTOGRAPHIQUE : (poste 25 67) ADJ Jean-Raphaël Drahi, ADJ Gilles Gesquière, CCH Jean-Baptiste Tabone I CELLULE ICONOGRAPHIQUE : (poste 25 63), BCH Pascal Villemur, BCH David Gaubert I MARKETING : MAJ André Le Bodic (poste 25 56) I ÉDITEUR : Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense - 1, place Joffre, 75007, Paris I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : COL Benoît Royal, Chef du SIRPA Terre I PUBLICITÉ (ECPAD) : M. Thierry Lepsch - Tél. : 01 49 60 58 56 - [email protected] I DIFFUSION - ABONNEMENTS : BCH Pascal Villemur - Tél. : 01 72 69 25 63 - Fax : 01 72 69 25 51 I ABONNEMENTS PAYANTS : ECPAD - Tél. : 01 49 60 52 44 I RÉALISATION : Samourai.fr I IMPRESSION : CirclePrinters - Commission paritaire n° 0211B05259 ISSN n° 0995-6 999 - Dépôt légal : à parution. Ce numéro comprend un encart Terre Information folioté de I à IV et un encart publicitaire La France Mutualiste. Tous droits de reproduction réservés. La reproduction des articles est soumise à l’autorisation préalable de la rédaction. I CRÉDITS PHOTOS : SIRPA Terre, SIRPAT Image, CNSD, EMHM I COUVERTURE : GCP de la 11e Brigade parachutiste, ADJ Jean-Raphaël DRAHI I Courriel : sirpat-comecrite. [email protected] Retrouvez le magazine et ses bonus sur le site : www.defense.gouv.fr/terre, rubrique Magazines 2 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_003_INSERT_DVD.qxd 21/04/10 19:25 Page 3 TIM214_000_PUBS.QXD 16/04/10 9:34 Page 4 TIM214_005_EDITO.QXD 21/04/10 18:18 Page 5 Éditorial « La route vers l’inconnu est toujours bienvenue »1… L’ esprit « commando » a été personnifié dans l’Histoire par quelques grands chefs, dont la capacité d’adaptation sauva une situation ou obtint la décision lorsque tous les moyens et méthodes classiques s’étaient montrés inopérants : Ulysse à Troie, Du Guesclin à Pontvallain (1370) ou encore Bonaparte à Arcole (1796). L’extension de l’ampleur et de la durée des conflits a imposé à toutes les armées le besoin de petites unités légères, mettant en œuvre des techniques non conventionnelles, pour des missions particulières dont la Le commando devient, réussite reposait sur l’audace, la pour les belligérants, discrétion et la rusticité de coml’auxiliaire indispensable battants sélecde la manœuvre principale, tionnés et entraîvoire accomplit l’effet majeur nés à cette fin. Avec la Seconde de l’action. » Guerre mondiale, le commando devient pour les belligérants l’auxiliaire indispensable de la manœuvre principale, voire accomplit l’effet majeur de l’action. En France, l’évolution des unités dites « commandos » est marquée par les origines diverses des combattants, les influences étrangères qui ont ponctué leur montée en puissance et la nature des actions confiées. Malgré ces différences, les qualités nécessaires à leur engagement sont communes et caractérisent l’esprit commando : rusticité, forte cohésion, maîtrise de techniques diverses, intelligence de situation… Les devises des commandos laissent apparaître leurs vertus en filigrane : En pointe toujours, Qui ose gagne, United we conquer… La mise en œuvre de la politique pour l’aguer- rissement au combat (PAC) dans l’armée de Terre 2 s’inscrit dans une logique de métier au quotidien et non d’activités spécifiques. Cela impose de faire disparaître l’idée, durablement ancrée, selon laquelle les activités d’aguerrissement se pratiquent surtout dans des centres dédiés, nécessairement implantés dans une vieille fortification ou un milieu naturel hostile, autour d’une dominante alliant parcours d’audace, flotteurs six hommes et explosifs. Replacée au cœur des régiments, la PAC repose sur un encadrement de contact qui refuse la routine et le confort, fait preuve d’intelligence de situation, est capable de conduire des activités à risques dans un esprit d’économie mais sans rien sacrifier à la sécurité. Cette exigence, très proche de l’esprit commando, renforce le rôle du centre national d’entraînement commando, organisme de formation des cadres qui accueille notamment tous les élèves de nos écoles de formation initiale. Elle ne banalise pas pour autant les qualités à concentrer dans nos unités commandos, diverses par leur nature mais unies par la même nécessité d’excellence. Lieutenant-colonel (TA) Nicolas TACHON Commandant le centre national d’entraînement commando 1 2 Extrait de la Marche du bataillon de choc. Lettre n° 130/DEF/EMAT/B.EMP/PPO/33 du 13 février 2008. TIM n° 214 - Mai 2010 5 TIM214_006_011_ALHONNEUR.QXD 21/04/10 18:21 Page 6 À l’honneur Le ministre de la Défense en Charente Le CEMA à la BdD de Nancy Le 22 mars 2010, le chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, s’est rendu sur la base de Défense de Nancy. Cette base fait partie des BdD précurseurs en place le 1er janvier 2009. Au cours de cette inspection, le CEMA et le colonel Morales, commandant de BdD de Nancy, ont dressé un bilan du chemin parcouru et des objectifs à atteindre avant le déploiement total des BdD en 2011. Le 17 mars 2010, le ministre de la Défense, Hervé Morin, accompagné des autorités locales, est allé à la rencontre des régiments du génie (1er REG, 2e REG, 6e RG, 17e RGP, 25e RGA et 31e RG) déployés en Charente-Maritime suite au passage de la tempête Xynthia. Pour en savoir plus, lire l’article en pages 58-59. Le CEMAT à Noyon Le général Clément-Bollée en Afghanistan Le général de division Bertrand Clément-Bollée, sous-chef d’état-major emploi soutien à l’état-major de l’armée de Terre, s’est rendu en Afghanistan les 17 et 18 mars. Le général a pu constater les dernières innovations en termes d’équipement individuel lors d’un déplacement sur la Forward operating base (FOB) de Tora. Cette visite avait pour but de mener une réflexion sur les évolutions techniques liées à l’adaptation réactive des équipements. 6 TIM n° 214 - Mai 2010 Le général d’armée Elrick Irastorza, chef d’État-major de l’armée de Terre (CEMAT), a rendu visite aux marsouins du Régiment de marche du Tchad (RMT) de Noyon le 24 mars. Le régiment prépare actuellement son déménagement, prévu à l’été 2010 vers la base aérienne de ColmarMeyenheim. Le CEMAT a rappelé les objectifs de ce transfert : le rapprochement avec le 152e Régiment d’infanterie (152e RI) de Colmar et la mutualisation des moyens de ces deux régiments, qui sont appelés à être prochainement équipés de véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI). TIM214_006_011_ALHONNEUR.QXD 21/04/10 18:22 Page 7 En Bref In memoriam L e 8 avril 2010, le 1re classe Robert Hutnik, du 2e Régiment étranger de parachutistes (2e REP), a été mortellement blessé au combat dans la vallée de Tagab. Pris en charge par les équipes médicales, il est évacué par hélicoptère français vers l’hôpital militaire de Kaboul où il décède des suites de ses blessures. L’unité du 1re classe Robert Hutnik était en mission de soutien au profit d’unités afghanes qui contrôlent la zone à proximité d’un nouveau poste de combat dans la vallée de Tagab. Âgé de 23 ans et de nationalité slovaque, le légionnaire de 1re classe Robert Hutnik avait rejoint les rangs de la Légion étrangère en mai 2007. Dès sa formation initiale, durant quatre mois au 4e Régiment étranger (4e RE - Castelnaudary), il avait montré de belles qualités de soldat qui lui avaient permis de rejoindre les rangs du 2e REP à Calvi en octobre 2007. Dynamique, solide et rustique, il servait au sein de la 3e compagnie. En mission en Afghanistan depuis janvier 2010 dans le cadre de l’opération PAMIR, le 1re classe Hutnik était pilote VAB (véhicule de l’avant blindé) dans la Task Force ALTOR. Le 1re classe Robert Hutnik a été nommé caporal à titre posthume. Les honneurs militaires lui ont été rendus le 13 avril à Aubagne, en présence de M. Hubert Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combattants (SEDAC), et du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), qui l’a fait chevalier de la Légion d’honneur. Dans son éloge funèbre, M. Hubert Falco a évoqué la générosité et la conviction avec lesquelles le caporal Hutnik avait choisi de servir au sein de la Légion étrangère et a souligné la gratitude que devait la communauté nationale à des hommes venus d’ailleurs pour servir la France. Lors de la levée du corps, le dimanche 11 avril, le caporal Robert Hutnik avait été décoré de la croix de la Valeur Militaire à l’ordre de l’armée et de la Médaille militaire par le CEMAT. Le Premier ministre a adressé à la famille de la victime ses plus sincères condoléances ainsi que celles du gouvernement. Le général McChrystal à Paris Le général américain Stanley McChrystal, commandant en chef de l’ISAF (International Security Assistance Force) en Afghanistan, est venu à Paris du 14 au 16 avril 2010. Il répondait à l’invitation de l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées. Le général McChrystal et l’amiral Guillaud ont procédé le 15 avril au ravivage de la Flamme sous l’arc de Triomphe. Le 16 avril à l’Ecole militaire, le général McChrystal a tenu une allocution devant les auditeurs de l’IHEDN et a dialogué avec eux sur la situation en Afghanistan. Les médaillés récompensés Le Train souffle ses bougies À l’occasion du 203e anniversaire de la création du train, le 24 mars, la fédération nationale du Train a ranimé la flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe. Ce fut l’occasion de rendre hommage à ses morts et témoigner de son fidèle souvenir à tous ses compagnons d’armes, tombés au champ d’honneur. Cette célébration était présidée par le général Le Garrec, commandant l’Ecole du Train, et en présence du général d’armée Cuche, gouverneur des Invalides. Le 9 avril, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a reçu les médaillés des Jeux olympiques de Vancouver en présence du général d’armée Irastorza, CEMAT, du général Renaud, commandant le Centre national des sports de la Défense, et du président du comité national olympique et sportif français, Denis Masséglia. Le caporal-chef Vincent Jay a reçu la médaille d’or de la Défense nationale, le caporal Martin Fourcade a reçu la médaille d’argent de la Défense nationale et le sergent-chef Sandrine Bailly a reçu un témoignage de satisfaction de la part du ministre. Pour retrouver le palmarès des sportifs, consultez le TIM d’avril 2010, pp. 58-59. TIM n° 214 - Mai 2010 7 TIM214_006_011_ALHONNEUR.QXD 21/04/10 19:14 Page 8 Panorama L’agenda du CEMAT u 8 AVRIL Visite au 1er Régiment de parachutiste d’infanterie de Marine et à l’Ecole de l’aviation légère de l’armée de Terre à Dax. u 11 AVRIL Levée du corps du caporal Hutnik, décédé en Afghanistan. Remise par le CEMAT de la croix de la Valeur Militaire à l’ordre de l’armée et de la Médaille militaire. u 13 AVRIL Cérémonie d’honneurs funèbres militaires en hommage au caporal Hutnik à Aubagne. Préparation européenne à la NRF 15 La Brigade franco-allemande (BFA) s’est entraînée du 22 au 26 février en Forêt noire. Cet entraînement s’est effectué dans le cadre de la préparation NRF 15 (Nato Response Force : Force de réaction rapide de l’OTAN n° 15). La spécialité de cette force est de pouvoir se déployer dans un délai de cinq jours et de soutenir des opérations pendant trente jours. La brigade sera en alerte NRF du 1er juillet au 31 décembre prochain. Pour cet entraînement, la BFA était accompagnée d’un détachement ALAT belge engagé dans la même alerte. Des exercices de CCA (Close Combat Attack) des hélicoptères appui feu, d’AIREVAC et de procédure d’embarquement étaient au programme. Préparation à l’Afghanistan Du 22 au 25 février 2010, le 1er Régiment de tirailleurs a organisé une série de tests destinés au module OMLT (operational mentoring and liaison teams) armé par la 1re Brigade mécanisée, qui sera projetée en Afghanistan au 1er trimestre 2011. Ces tests avaient pour objet d’évaluer l’aptitude du personnel désigné pour cette mission d’assistance opérationnelle à l’armée afghane, qui requiert des qualités physiques et morales particulières. L’accent a donc été mis sur la rusticité et la pugnacité des candidats. u 14 ET 15 AVRIL Réunion annuelle du comité FINABEL. Le CEMAT recevait 15 homologues étrangers à Paris. u 27 AVRIL Visite du CTAC de Nancy, futur centre d’expertise de la solde, avec le GCA Renard, DRHAT. u 30 AVRIL Rendez-vous à Aubagne à l’occasion de la fête de Camerone. Exercice EXOSAN Du 15 au 19 mars, 110 internes des hôpitaux des armées du Val-de-Grâce ont participé à l’exercice EXOSAN, sur le site de la base aérienne 128 de Metz. Les jeunes médecins ont été confrontés à la réalité du terrain : prise en charge d’un blessé dans des conditions de combat, utilisation des matériels de terrain et chirurgie de guerre. L’exercice EXOSAN participe à l’obtention du brevet de médecine de l’avant des élèves médecins, évalués par leurs professeurs. 8 TIM n° 214 - Mai 2010 Un général afghan au 501e RCC Sur invitation du CEMAT, le général de brigade Izmerai Paikan est venu en France pour assister, à Mailly-le-Camp, à la phase finale de l’exercice préparatoire à la projection en Afghanistan de la 3e Brigade mécanisée. Le 10 mars, le général afghan en a profité pour visiter les «As de champagne». Il a pu notamment assister à une démonstration dynamique mettant en exergue les capacités de mobilité du Leclerc. Tankiste de métier, il a particulièrement apprécié de pouvoir effectuer un «baptême » sur ce char, symbole de la capacité de choc et de feu de la brigade. Prix d’histoire militaire 2009 Le ministre de la Défense, Hervé Morin (en photo à g.), a remis le prix d’histoire militaire 2009 à l’Hôtel de Brienne, à Paris, le 24 mars. Depuis 1997, ce prix récompense des travaux universitaires sur l’histoire de la Défense. Cette année, la thèse récompensée est « Un paradis habité par des diables : la guerre de Calabre de 1806-1807. Expérience combattante et violence de guerre sous le Premier Empire » de Nicolas Cadet. Benoist Bihan a, quant à lui, vu primé son mémoire de master « Le renouveau de la cavalerie dans les armées occidentales à l’époque moderne. Le cas du développement des unités de hussards en France 1693-1763. » 21/04/10 18:25 Page 9 Le 43e RI mobilisé Les drones terriens Le 43e Régiment d’infanterie de Lille a participé les 16 et 17 mars à une opération humanitaire au profit d’une association du Nord « Pour toi Chili », qui a récolté 1,5 tonne d’aide humanitaire que le 43e RI a acheminée jusqu’à Toulouse. Ce régiment a mobilisé un véhicule et son équipage pour assurer le trajet jusqu’à la ville rose, afin de pouvoir charger le fret à bord d’un Airbus A330 à destination de Santiago du Chili. Baptême à l’EMHM La cérémonie de baptême de la 72e promotion d’élèves sous-officiers de l’Ecole militaire de haute montagne (EMHM) a eu lieu au quartier Pourchier à Chamonix le 19 mars. Elle a été présidée par le général Ribayrol, commandant l’Ecole d’infanterie. Durant cette cérémonie, les élèves se sont vu remettre leur galon de sergent. Cette 72e promotion est baptisée Gilbert Morand. Ancien de l’EMHM, il a été adjoint au directeur de l’équipe de France militaire de ski. La formation des sous-officiers est entièrement prise en charge par l’EMHM et elle s’étend sur une période de 11 mois. Le GCP à Djibouti 52 hommes du Groupement de commandos parachutistes (GCP) de la 11e Brigade parachutiste (BP) de Toulouse ont participé à un exercice du 4 au 22 mars, à Djibouti, en vue de leur projection en Afghanistan en 2011. Terrain difficile présentant de fortes similitudes avec l’Afghanistan, Djibouti offre un espace d’entraînement adapté pour la projection des forces terrestres sur ce théâtre. Le but de l’exercice était de travailler la coordination entre les GCP et différentes entités interarmées. La Direction générale de l’armement a livré trois drones SDTI (système de drones tactiques intérimaire) de nouvelle génération. Aéronef sans pilote embarqué de 350 kg, le SDTI n’a besoin d’aucune piste d’aviation: il décolle à l’aide d’une catapulte et atterrit à l’aide d’un parachute. Mis en œuvre par le 61e Régiment d’artillerie de Chaumont depuis 2004, le SDTI est employé pour des missions de renseignement, d’acquisition d’objectifs et dans le cadre de missions de protection des forces. Le drone est déployé, depuis octobre 2008, en Afghanistan et stationné sur la base opérationnelle avancée de Tora en Surobi. S’élever par l’effort Le CEMAT félicite les cinq engagés volontaires de l’armée de Terre (EVAT) qui ont été admis au concours des officiers d’active en école d’arme (OAEA). Une réussite qui démontre une nouvelle fois le potentiel des militaires du rang qui peuvent prétendre à ce concours depuis janvier 2009. Cette réussite est aussi, sans aucun doute, le fruit d’une action collective. Elle montre l’importance de l’action du commandement et des présidents de catégorie dans la détection et l’accompagnement des meilleurs de nos EVAT vers le recrutement sous-officier et officier. Exercice PELICAN L’état-major de la 1re Brigade logistique (1re BL) organisait, l’exercice PELICAN, du 14 au 19 mars au Camp du Ruchard, en vue de la certification Numérisation de l’espace de bataille (NEB) de la chaîne logistique. Il devait permettre de valider les procédures et le fonctionnement de la chaîne logistique numérisée des unités des GTIA jusqu’au niveau de la division, en passant par le Groupement de soutien divisionnaire (GSD) et ses unités. Ces militaires qui ont changé la France TIM214_006_011_ALHONNEUR.QXD LAMY François Joseph, (1858-1900), commandant Officier et explorateur français qui a pacifié la région du lac Tchad. Élève de La Flèche, saint-cyrien, il choisit la carrière coloniale. Il persuade Félix Faure de relever le défit de la traversée du Sahara en faisant converger trois colonnes vers le lac Tchad (en partant de l’Afrique du Nord, de l’Ouest et de l’Est). Il y perd la vie en 1900 en le pacifiant. Il donna son nom à la ville de Fort-Lamy, aujourd’hui N’Djamena. Sources : Les militaires qui ont changé la France, dir. Fabrice Fanet et Jean-Christophe Romer, Editions Le Cherche Midi/Dictionnaire Larousse. TIM n° 214 - Mai 2010 9 TIM214_006_011_ALHONNEUR.QXD 23/04/10 10:05 Page 10 Très d’humour Panorama Un deuxième classe se plaint : – J’ai des douleurs terribles à l’abdomen. – Vous voulez sans doute dire que vous avez mal au ventre, le reprend sévèrement le médecin militaire. Apprenez que l’on ne commence à souffrir de l’abdomen qu’à partir du grade de sous-lieutenant. Des militaires pleins de ressources Le chiffre Des militaires du 152e Régiment d’infanterie appartenant à la force LICORNE se sont rendus dans la région d’Alepe en Côte d’Ivoire du 8 au 13 mars dernier. Cette mission d’aide à la population avait pour but de réparer les pompes à eau dans deux villages de 5 000 habitants. Ces installations, réalisées à Yakassé et G’bohoin, sont le fruit d’un travail commun avec des techniciens ivoiriens engagés par la force LICORNE. Parallèlement, l’équipe médicale du détachement composée d’un infirmier et de deux auxiliaires sanitaires ont dispensé des soins à la population. 10 15 C’est le nombre d’Aravis perçus par le 13e Régiment du génie. Ce nouveau véhicule de transport de troupes est destiné, entre autres, au théâtre afghan. Son très haut niveau de protection lui permet de résister à l’explosion d’engins explosifs improvisés. Il accompagnera en Afghanistan les détachements d’ouverture d’itinéraire, et viendra ainsi compléter l’engin blindé Buffalo et le Système d’ouverture d’itinéraire miné (Souvim). Le 13e Régiment du génie est actuellement le seul en France à pouvoir y déployer ce type de moyens. TIM n° 214 - Mai 2010 La France au Liban Lors du salon La France au Liban qui s’est déroulé du 17 au 21 mars à Beyrouth, six militaires du bataillon français ont représenté les casques bleus. L’occasion de rappeler que la France représente le deuxième contributeur des troupes de la Force intérimaire des Nations unies au sud Liban (FINUL). Sur le stand, les visiteurs ont pu porter le casque bleu, le gilet pare-balles et se prêter à un jeu de questions réponses avec les militaires français. Brevet para à Djibouti Quarante-sept gendarmes djiboutiens ont passé en mars leur brevet parachutiste français. Ce stage comportait cinq jours d’instruction théorique au sol, réalisés au quartier Montclar de la 13e Demi-brigade de la légion étrangère, et six sauts. Il est également réalisé au profit de la Garde républicaine et des élèves-officiers de l’Académie militaire interarmées (AMIA) du pays. La force LICORNE sur le TCD Foudre Du 22 au 24 mars, la force LICORNE a mené plusieurs missions avec le TCD Foudre, qui était présent le long des côtes africaines. Plusieurs objectifs ont été atteints au cours de ces missions, notamment le déploiement et la mise en œuvre, à bord du TCD, du système de commandement numérisé de la force LICORNE qui permet de conduire les actions à terre, si le contexte opérationnel devait l’imposer. Ce travail avec le Foudre a également permis la qualification d’un commandant de bord en appontage de nuit. Rester locataire ou devenir propriétaire ? 25 % d’entre vous sont propriétaires de leur résidence principale contre 60 % des actifs en France. La Lettre de la condition du personnel (LCP) n° 9 d’avril 2010 permet notamment de faire le point et comparer vos dépenses en tant que locataire puis propriétaire. Rendez-vous sur le site Intraterre de la DRHAT : www.drhat.terre.defense.gouv.fr/BCPEH/ accueil_actu/bulletin_info/LCP9.pdf Être AD 1. Ne pas être soumis à un devoir particulier, ne rien faire de spécial. Argot de Saint-Cyr. 2. Cool, décontracté. Argot des lycées militaires, en particulier du Prytanée. Origine : pour le sens 1, acronyme de « à disposition ». Pour le sens 2, viendrait des initiales de « attitude décontractée ». Résultat du jeu mensuel de TIM de mars 2010 Tirage au sort effectué sous contrôle d’huissier le 9 avril 2010. Sont déclarés gagnants des places pour le grand prix de karting de la ville de Saint-Étienne : n le lieutenant Solenn Olivier de l’École du génie d’Angers ; n l’adjudant-chef Jean Marc Daubagnan du 5e BMAT de Canjuers ; n l’adjudant-chef Thierry Hentz du 5e BMAT de Canjuers ; n le maréchal des logis-chef Frédéric Guichard de la DRHAT de Paris. La rédaction les félicite de leur participation et vous invite à participer au jeu du mois de mai (voir page 66), où 5 places sont en jeu. Rappel : 5 places seront également à se partager en juin 2010. Le SIRPAT prend en charge votre déplacement et hébergement. Voir le règlement sur : www.defense.gouv.fr/terre Plus d’infos sur www.ilesvoyages.com ou www.technopolis-grandprix.com Journée citoyenne Le 7 mai, la municipalité de Cesson-Sévigné (35), l’inspection de circonscription de l’Education nationale, les anciens combattants et l’École des transmissions organisent une journée citoyenne à CessonSévigné. 345 élèves de CM1 et CM2 des écoles de la ville sont concernés par cette manifestation qui s’inscrit dans le cadre des commémorations du 8 mai 1945. Cette date a été choisie volontairement, pour présenter un parcours pédagogique sur la Deuxième Guerre mondiale aux jeunes enfants qui découvriront, à travers plusieurs ateliers basés sur des témoignages et des présentations de matériels et documents, l’histoire des habitants de l’époque et la vie du soldat (conditions de vie, etc.). Un « rapace » qui a du chien Page 11 Les « 4 jours du Portugal » Le major Line Roirand, de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de Saint-Maixent, a terminé 2e lors de la compétition internationale de course d’orientation les “4 jours du Portugal” en février 2010. Elle a porté haut les couleurs de l’armée de Terre durant les compétitions civiles internationales. Sa spécialité : la course d’orientation, un des fondamentaux de l’entraînement des militaires. Un marathonien au 3e RPIMa L’adjudant Frédéric Crocquevieille est le meilleur coureur du 3e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine. Il a confirmé ce statut par l’excellence de son résultat le dimanche 7 mars 2010 au marathon de Barcelone : il a terminé 25e (1er Français) sur 13 000 participants. L’adjudant Frédéric Crocquevieille ne bénéficie d’aucune structure d’entraînement. Adjoint au cercle MESS, il est projeté presque tous les ans. Malgré cela, il est sur tous les podiums. Son régiment est fier de lui. > L’adjudant-chef Didier Kerouedan, chef des ateliers du 1er Régiment de chasseurs parachutistes, est devenu champion du monde de course de chiens de traîneaux le 28 février 2010 à Oberviesenthal (Allemagne). C’est dans la catégorie B2 (six chiens non-husky) que le chasseur s’est illustré malgré une dernière manche où deux de ses chiens sont tombés malade. L’adjudant-chef Kerouedan est également champion de France de cette catégorie. 10:04 PHOTO : ADC Olivier DUBOIS 23/04/10 Clin d’œil TIM214_006_011_ALHONNEUR.QXD Moment de détente lors d’une aide vétérinaire gratuite en Afghanistan. Faites-nous parvenir vos clins d’œil et situations militaires originales à l’adresse Internet [email protected] Les meilleurs seront publiés et récompensés TIM n° 214 - Mai 2010 11 TIM214_012_013_PANORAMA.QXD 23/04/10 10:41 Page 12 Panorama ERRATUM Plusieurs erreurs se sont glissées dans la carte présentant l’organisation future des RMAT, publiée en page 30 du numéro d’avril 2010 de Terre Information Magazine, dans le dossier Maintenance 2010. Voici donc la version corrigée de cette carte. La plume en guise d’arme L a deuxième édition du prix littéraire La Plume et l’Epée se tiendra le mercredi 19 mai prochain à Tours. La nouvelle édition de ce prix s’inscrit dans le cadre de l’encouragement des militaires à l’écriture. Elle est organisée par la Sous-direction de la formation et des écoles 1 commandée par le général de division Philippe Bonnet. Elle sera placée sous le haut patronage de Madame Carrère d’Encausse, de l’Académie française. Cette cérémonie récompensera d’une part, un militaire d’active (prix l’Épée et la Plume, doté de 4 000€), d’autre part, un auteur civil (prix la Plume et l’Épée doté de 3 000€). Retrouvez les lauréats dans le prochain numéro de TIM. Présélection des deux prix L’Épée et la Plume LES RMAT FUTURS, FORMATION DU SERVICE DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE TERRESTRE. La mission principale des RMAT est de soutenir le parc de gestion et le parc d’alerte. Ces formations pourront, par ailleurs, intervenir pour le soutien de niveau NTI 1 et NTI 2 (niveau technique d’intervention) des matériels du parc de service permanent et du parc d’entraînement des forces. Carnet du militaire du rang L e 7e Régiment du matériel a créé un carnet du militaire du rang. Calepin d’une trentaine de pages, il tient dans une poche de veste de treillis et il est destiné à guider et à renseigner le soldat non seulement sur son cursus, mais également sur ses droits et obligations. Offrant des informations pratiques et un récapitulatif des étapes du parcours professionnel, il est nominatif et sera remis solennellement par le commandant d’unité et le chef de section. Ce document, évolutif puisque relié en spirales, accompagne son détenteur durant tout son temps accompli sous les drapeaux. Il est réactualisé dès que nécessaire et principalement à la parution de la directive technique annuelle de gestion des engagés volontaires. La tenue de ce carnet que chaque destinataire doit s’approprier, est vérifiée à l’occasion des revues de catégorie, des revues d’effectifs et, enfin, lors des entretiens annuels de notation/ orientation. Le Carnet est destiné à guider et à renseigner le soldat non seulement sur son cursus, mais également sur ses droits et obligations. Une heureuse initiative qui mérite d’être étendue. n Guerre en montagne – Renouveau Tactique de Hervé de Courrèges, Pierre-Joseph Givre et Nicolas le Nen ; n Le général Alphonse Georges Un destin inachevé de Max Schiavon ; n Irak : les armées du chaos de Michel Goya ; n Carnets d’ivoire – En opérations au paroxysme de la crise ivoirienne de François-Régis Jaminet. La Plume et l’Épée 2 n Le sacrifice du soldat. Corps martyrisé, corps mythifié de Christian Benoit, Gilles Boëtsch, Antoine Champeaux et Éric Deroo ; n Homme de Dieu, homme de guerre – Le drame spirituel de l’armée de François Casta ; n La guerre psychologique des origines à nos jours de Paul Villatoux ; n Le général André, de l’affaire des fiches à l’affaire Dreyfus de Serge Doessant. Subordonnée à la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre. 2 Décerné à un civil. 1 12 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_012_013_PANORAMA.QXD 23/04/10 10:42 Page 13 Focus Le 22 mars 2010, l’Hôtel national des Invalides a accueilli l’assemblée générale de Terre Fraternité. C’était l’occasion pour l’association de présenter son excellent bilan 2009, avec plus de 400 000 euros de dons récoltés et, pour le CEMAT, d’annoncer sa volonté de renforcer les effectifs de la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (CABAT). Frères d’armes : mobilisation générale ! L e général d’armée (2S) Bernard Thorette, président de Terre Fraternité, recevait le 22 mars une large assemblée pour exposer le bilan 2009 de son association, en présence du général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre. Terre Fraternité a pour but l’aide aux blessés en service de l’armée de Terre, à leurs familles et à leurs ayants droit, ainsi qu’aux familles des morts ou disparus en service, sous la forme principalement de secours financiers1. Terre Fraternité agit en liaison avec la CABAT pour les actions de solidarité immédiates (exemples : héberger en hôtel l’épouse d’un blessé en OPEX hospitalisé sur Paris après un rapatriement sanitaire, équiper un véhicule pour handicapé…) et en partenariat avec l’Association pour le développement des œuvres d’entraide dans l’armée (ADO) pour les aides dans la durée (exemple : bourses pour les orphelins). Le bilan de cette association est plus que positif, à l’image des quelques 400 000 euros de dons récoltés en 2009. Des dons qui seront redistribués à plus de 95 %. Le général (2S) Thorette a également souligné que « le fait de traiter les dossiers au cas par cas améliore la personnalisation du suivi et du conseil pour le blessé ainsi que pour son entourage ». Divers intervenants, membres de l’association, se sont exprimés, à l’exemple de Marie Chéreau qui, en liaison avec la CABAT, rend visite aux blessés hospitalisés, ou le major Bernard Cacan, représentant des sous-officiers auprès du CEMAT, qui a présenté l’opération « un geste pour nos blessés », organisée sur l’initiative des PSO des formations. Une absence d’entraide serait insoutenable Le CEMAT a rappelé les aides conséquentes que l’Etat apporte aux familles endeuillées et aux blessés. Toutefois, c’est dans l’urgence que la CABAT, soutenue par Terre Fraternité, répond moralement et financièrement : « Humanité, rapidité et efficacité sont les mots d’ordre de cet organisme en sous effectif. » Un problème Décès et blessés en chiffres Ma hantise est de croiser, dans le métro, un type en train de faire la manche et qui me dise : “J’ai été blessé au combat quand j’étais soldat” ! » Général d’armée Irastorza auquel le CEMAT va palier cette année par un renforcement des effectifs de la CABAT, ce qui lui permettra notamment d’assurer le suivi sur le long terme des blessés, en liaison avec l’ADO. Le CEMAT a demandé aux représentants des régiments d’effectuer un travail de recensement des blessés le plus loin possible dans le temps afin d’éviter tout loupé : « Ma hantise est de croiser, un jour, dans le métro, un type en train de faire la manche et qui me dise, “j’ai été blessé au combat quand j’étais soldat“ ! » Le blessé ne doit pas se sentir tenu à l’écart : l’armée de Terre est une grande famille qui n’abandonne pas ses frères d’armes. Joseph de BECO Photo : CCH Jean-Baptiste TABONE 2008 n Décès : 33 dont 15 en opérations / 68 hors services n Blessés ou malades en service : 765 2009 n Décès : 42 dont 21 en opérations / 62 hors services n Blessés ou malades en service : 747 Depuis 1991, la CABAT a suivi plus de 4 900 blessés. Aujourd’hui, 162 blessés n’ont pas repris le service et sont actuellement suivis par cet organisme. 1 Ces aides s’ajoutent, le cas échéant, aux prestations de toute nature déjà versées par l’État ou par les organismes de droit privé y ayant vocation. TERRE FRATERNITÉ Tél.: 01 44 42 39 58 Courriel: terre.fraternite @yahoo.fr Internet : www.terre-fraternite.fr TIM n° 214 - Mai 2010 13 TIM214_014_015_CFMT.QXD 21/04/10 18:32 Page 14 Mieux connaître Depuis vingt ans, le Conseil de la fonction militaire de l’armée de Terre (CFMT), instance de concertation du niveau national, représente toute la communauté militaire Terre auprès du CEMAT. En session exceptionnelle début février, ses 88 membres ont débattu de la concertation elle-même, de son rôle et de ses évolutions. Point de situation1. Le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général d’armée Elrick Irastorza, a réaffirmé son attachement à la concertation « comme outil essentiel d’aide à la décision, réactif, spontané et sans langue de bois […] ». Le CFMT Servir de relais L a 41e session du CFMT avait un thème, et un seul inscrit à l’ordre du jour : la concertation. Dans un contexte de transformations importantes (refonte de l’armée de Terre, mutualisation des moyens et interarmisation, mutations au sein de l’OTAN), les membres de tous les grades, officiers, sous-officiers et militaires du rang avaient fort à faire pour définir ce que peut devenir la concertation au sein de l’armée de Terre. Après cinq jours de débats soutenus, le Conseil s’est prononcé en faveur d’une rénovation du dispositif de la concertation. 14 TIM n°214 - Mai 2010 Objectifs ? Permettre une implication accrue du commandement local et pallier le déficit de notoriété du CFMT grâce à une communication efficace. Lors de cette session, les membres du CFMT réagissaient à une série de 15 propositions établies par le groupe de travail interarmées (GTIA), début janvier 2010. Les grandes orientations visent à mieux définir le périmètre de la concertation, perfectionner l’organisation actuelle et améliorer le fonctionnement des instances. Citons par exemple la 1re proposition, qui vise à élaborer une charte de la concertation, ou encore la 15e proposition : définir, dans cette charte, le rôle des commandants de formation administrative dans le domaine de la concertation et les relations qu’ils Le CEMAT était venu présider la séance plénière « pour regarder l’armée de Terre dans les yeux et écouter ce que les soldats ont à lui dire ». TIM214_014_015_CFMT.QXD 21/04/10 18:33 doivent entretenir avec les membres des instances. Promouvoir la culture de la concertation « Nous voulons aussi faire mieux comprendre le rôle essentiel du Conseil comme lien direct entre la communauté militaire et le CEMAT », explique le colonel François Armand, secrétaire général du CFMT. « Le conseil est complémentaire des présidents de catégorie et son mode de recrutement par tirage au sort permet la représentation fidèle de la jeunesse, mais aussi de la variété des statuts et des métiers de nos “terriens” », poursuit-il. Le communiqué final fait aussi état d’un souhait de voir reconnue la situation des membres et de promouvoir activement la « culture de la concertation ». Plus précisément, il s’agit de renforcer la communication dans chaque organisme, notamment en faisant connaître les travaux et les réalisations du CFMT2. Le CEMAT, venu présider la séance plénière « pour regarder l’armée de Terre dans les yeux et écouter ce que les soldats ont à lui dire », a redit son attachement à la concertation « comme outil essentiel d’aide à la décision, réactif, spontané et sans langue de bois […] pour faire avancer notre condition militaire, en prise directe et en dialogue constant avec le commandement ». CNE Thomas DIJOL Photos : CCH Jean-Baptiste TABONE Compte-rendu complet des travaux de la session sur le site Intraterre de la concertation : www.emat.terre.defense. gouv.fr/CFMT/ rubrique 41e session. 2 Il existe un document de synthèse : « Les avancées de la condition militaire », sur le site du CFMT : www.emat.terre. defense.gouv.fr/CFMT/ 1 Le CSFM À l’issue de la 41e session du CFMT en février 2010 s’est tenue en mars 2010 la 81e session du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), au cours de laquelle Hervé Morin, ministre de la Défense, s’est montré favorable à la signature, avant la fin de l’année, d’une charte de la concertation. Par ailleurs, le ministre a annoncé la prise en compte des problèmes liés à une affectation dans l’OTAN. D’autre part, conscient des délais excessifs de traitement des dossiers de décorations, il a souhaité qu’une solution soit rapidement trouvée. Page 15 TEMOIGNAGES La concertation et le Conseil de la fonction militaire de l’armée de Terre Pourquoi sont-ils là ? Volontaires, ils ont été tirés au sort. Membres titulaires ou suppléants, ils donnent leur avis sur la concertation et le CFMT. CNE Jean-Marie Bezard Officier formation au 35 e Régiment d’infanterie « Personnellement, je suis ici en tant que membre du comité de rédaction. Notre rôle est très important puisqu’ici tous les mots comptent. Nous devons faire sentir, être précis, pour “dire au CEMAT” les préoccupations et attentes de la base. En l’occurrence, lors de cette session, nous devions synthétiser les idées les plus utiles et les plus pertinentes pour l’avenir de la concertation. » BCH Aline Schwebel PEVAT du 121 e Régiment du train « Avec des taux d’activité élevés, les soldats ont peu de temps pour s’intéresser à la concertation. J’essaye donc de sensibiliser au maximum autour de moi, les EVAT bien sûr, mais mon chef de corps m’a aussi donné la possibilité de faire une info cadre sur le sujet. Ici, je constate parfois un décalage entre la “base” et les débats, pour autant la force du CFMT vient du fait que les deux tiers de ses membres sont issus des forces et en comprennent les préoccupations. » ADC Corinne Carette Gestion cadres de l’École d’application de l’infanterie « C’est passionnant d’être membre du CFMT dans cette période de changements lourds. Personnellement, j’essaye de capter le plus d’informations possible sur les restructurations et la réforme pour être en mesure d’informer autour de moi. Je tente aussi de remonter les préoccupations de mes pairs, d’être un relais efficace vers le haut. J’essaye ici de servir l’institution mais d’une autre façon. » ADC Stéphane Crest Cellule NEDEX du 25 e Régiment du génie de l’air « J’ai assisté à de nombreux débats. Dans les groupes de travail, la parole se libère et le rôle de baromètre est bien réel. Maintenant je peux effectivement dire “comment ça marche ?” et être un relais efficace du CFMT autant comme pédagogue pour mes subordonnés que comme conseiller pour mes chefs. Pour moi, il n’y a pas d’ambiguïté, nous sommes le relais des préoccupations et pas une chambre d’enregistrement des revendications. » TIM n°214 - Mai 2010 15 TIM214_016_025_BSPP.QXD 21/04/10 18:35 Page 16 En direct de… Brigade des sapeurs-pompiers de Paris Soldats du feu 16 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_016_025_BSPP.QXD 21/04/10 18:36 Page 17 Une zone d’action : Paris et les départements de la Petite couronne. Une mission : assurer la sécurité des personnes et des biens. Pour les sapeurs-pompiers de Paris, la capitale et sa banlieue sont un théâtre d’opération permanent ! La Brigade des sapeurspompiers de Paris (BSPP) est une grande unité militaire, commandée par le général de division Joël Prieur. Dépendant de l’arme du génie, elle est placée « pour emploi » sous l’autorité du préfet de police de Paris, M. Michel Gaudin. La mégalopole parisienne concentre de nombreux sites vitaux pour la France, tant sur le plan politique, institutionnel, administratif, économique ou culturel. Cet enjeu stratégique justifie à lui seul le fait que les sapeurs-pompiers de Paris soient des militaires. En 2009, la BSPP a réalisé 494 009 interventions, soit 1 355 interventions par jour dans un environnement extrêmement divers et complexe, allant du sommet des immeubles de grande hauteur, culminant à plus de 300 m d’altitude au tunnel à 50 m de profondeur. Le sapeur-pompier de Paris est un généraliste du risque. Il a contribué à sauver plus de 20 000 vies en 2009. Immersion avec les soldats du feu. ASP Tancrède BESNARD Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI TIM n° 214 - Mai 2010 17 TIM214_016_025_BSPP.QXD 21/04/10 18:43 Page 18 En direct de… Si on estime à 6,5 millions le nombre d’habitants sur le secteur, les sapeurspompiers tablent sur 8 millions, en comptant les personnes de passage (travailleurs, touristes, etc.). Allô Centre opérationnel Au Centre opérationnel (CO), à l’état-major de la brigade à Champerret, les opérateurs du Centre de traitement des appels (CTA) doivent évaluer en quelques secondes la situation avant d’engager les secours. 18 TIM n° 214 - Mai 2010 le18 ? U rgence pompiers, j’écoute ! » Au CTA, 4 500 appels au 18 ou au 112 sont reçus chaque jour, pour 1 359 interventions déclenchées. Jusqu’à huit opérateurs, nommés stationnaires, plus le chef de salle répondent 24 heures sur 24 aux appels. Les stationnaires doivent récupérer le plus rapidement possible toutes les informations dont les pompiers vont avoir besoin durant leur intervention. La décision d’engager les sapeurs-pompiers, de transférer l’appel vers la police, le SAMU ou vers des prestataires privés (plombiers, serruriers), nécessite une grande expérience des interventions, face à des interlocuteurs paniqués voire agressifs. « Le plus important est de trouver les mots selon l’interlocuteur et d’adapter son langage », explique le sergent Marc Durant, chef de salle. Il faut savoir occulter le jargon du pompier, faire répéter un enfant qui n’osera pas forcément poser une question, comprendre un interlocuteur qui ne parle pas toujours français. « Et puis il faut savoir déceler la fausse alerte, le canular, simplement à la voix. » Néanmoins, un opérateur enverra toujours une équipe s’il a un doute. Dans une période de surchauffe des moyens de secours, le stationnaire doit faire face au dilemme d’envoyer un TIM214_016_025_BSPP.QXD 21/04/10 18:45 Page 19 10 minutes : c’est le temps maximum entre l’instant où l’appel au 18 est pris en compte et la présentation de l’équipe des secours sur le lieu de l’intervention. La BSPP défend Paris ainsi que trois départements limitrophes : les Hauts-deSeine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Dans une période de surchauffe des moyens de secours, le stationnaire doit faire face au dilemme d’envoyer un engin pour rien, avec la crainte de négliger une victime dans un état grave. » engin pour rien, avec la crainte de négliger une victime dans un état grave. Tous les appels sont enregistrés et sont écoutés en cas de contentieux. Les compteurs prennent feu La moyenne des appels reçus au CTA peut s’envoler dans certains cas. Lors de la tempête Xyntia, le compteur est monté à 5 000 appels par jour. Lors des émeutes dans les banlieues parisiennes en 2005, 10 000 appels par jour étaient enregistrés ! Il est 22 h 30 : le CTA enregistre déjà 3 812 appels. Le caporal-chef Christophe Brenière, casque sur les oreilles, décroche. Sur son écran s’affiche le numéro de la personne qui appelle. Il entre dans le logiciel SYNTIA1 l’adresse, et un motif de départ des sapeurs-pompiers (fumée suspecte, feu avec explosion, personne malade, fait d’animaux…). À chaque motif de départ correspond un volume d’engins. 1 Système numérisé de traitement de l’alerte. SYNTIA détermine le centre de secours le plus proche du sinistre, et envoie un ordre de départ dans cette caserne. À défaut, si les engins ne sont pas disponibles, le départ est sonné dans un centre voisin. Un nombre d’appels élevé, provenant de différentes personnes mais concernant un même sinistre, permet d’anticiper sur les moyens de renfort. Le caporal-chef Brenière déclenche un départ. Dans la caserne, la sonnerie retentit pour un « départ normal » composé d’un véhicule de premier secours, d’une échelle et d’un fourgon. « Les pompiers sont en route », explique-t-il à son correspondant. « Merci, merci, faites vite ! » Le premier maillon Lors des tentatives de suicide, l’opérateur essaie de garder le contact jusqu’à l’arrivée de ses collègues secouristes. Le stationnaire doit parfois guider les premiers gestes de son interlocuteur pour assister la victime. Il est arrivé de faire exécuter un massage cardiaque par téléphone. Certaines paroles peuvent sembler dures ou brutales. Pour le sergent Durant, « il s’agit de reprendre l’ascendant sur un interlocuteur qui peut s’affoler. Parfois, nous ne parvenons même pas à récupérer l’adresse de la victime » ! Souvent, les appels reçus au CTA ne relèvent pas de l’urgence mais des compétences d’une ambulance, voire d’un taxi. Autant de déplacements inutiles des sapeurs-pompiers, qui peuvent les rendre indisponibles pour d’autres interventions vitales. « Imaginez que pendant que les pompiers interviennent chez vous sans raison valable, votre mère, ou votre petit frère, peut faire un arrêt cardiaque : ils ne seront pas là pour les sauver ! », explique, pédagogue, le caporal-chef Brenière, face aux demandes abusives qui représentent un quart des appels. « Nous sommes victimes de notre succès ! », déplore le chef de salle. À 2 heures du matin, la fatigue se fait sentir chez les stationnaires. Heureusement, la relève arrive. « On doit tout de suite être opérationnel », explique un caporal-chef. « À peine réveillés, on peut avoir à envoyer des secours pour une personne en arrêt cardiaque ! » Même au milieu de la nuit, les pompiers devront répondre à plusieurs centaines d’appels. Jamais de répit ! TIM n° 214 - Mai 2010 19 TIM214_016_025_BSPP.QXD 21/04/10 18:47 Page 20 En direct de… Le Véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) est l’engin le plus sollicité. TIM a accompagné pendant 24 heures les VSAV de la caserne Champerret, dans le 17e arrondissement de Paris. d r o b À V A S V d’un 10 h 15 Rassemblement en tenue de feu pour le traditionnel passage de la planche. Cet exercice est un baromètre de la condition physique du sapeur. Celui qui échoue ne pourra pas, dans les 24 heures, être affecté à un véhicule partant pour un incendie. Avant de s’élancer, le pompier énonce son grade, son nom, sa fonction et son ancienneté. Puis s’enchaîne la formation professionnelle permanente et les manœuvres d’entraînement. À tout instant, la sonnerie peut annoncer le départ d’un engin. Le « ronfleur », la sirène qui prévient le départ d’un engin, est suivie d’une sonnerie spécifique désignant le véhicule qui doit décaler. Pour le VSAV, c’est deux coups brefs. Pour le départ “normal”, le départ pour feu, c’est un coup long. « Garde incendie, à mon commandement, garde à vous ! » 7 h 45 Premier rassemblement de la journée au centre de secours de Champerret. Il permet d’attribuer les piquets à l’ensemble des pompiers assurant les 24 heures de garde à venir. « Caporal-chef Flachat, chef d’agrès VSAV, 1re classe Egaux, conducteur, sapeur Cozilis, servant », énonce le sergent de jour. Le capitaine Stéphane Martin, commandant la 5e compagnie, donne quelques consignes et accueille les nouveaux arrivants. « Rompez, vérification du matériel ! » 20 TIM n° 214 - Mai 2010 8 h 30 à 10 h Chaque pompier doit vérifier la présence et l’état du matériel figurant sur la liste correspondant à sa fonction. Puis séance de sport. Mais lors des séances de course à pied, qui permettent aussi aux jeunes de repérer le secteur, les camions suivent, et tous les sapeurs-pompiers doivent être prêts à partir en intervention, à « décaler »1. TIM214_016_025_BSPP.QXD 21/04/10 18:50 Page 21 On est une force en opération permanente ! On combat dans Paris tous les jours ! » Capitaine Gilbert Antchandiet. Sur le feu La sonnerie vient de retentir à la caserne Champerret : un coup long. Un départ normal est déclenché pour un feu dans une chambre de bonne. Le fourgon dépasse l’appartement d’où sort une épaisse fumée. Le Bras élévateur articulé (BEA) se gare devant l’immeuble. Le véhicule de premier secours reste en arrière. Les binômes montent par l’escalier de service. La « toile », les tuyaux, est déroulée. Un ventilateur est mis en place en bas de la cage d’escalier pour la mettre en surpression. Cette technique permet aux pompiers d’intervenir dans une plus grande sécurité. Une explosion se produit lorsque le BEA brise la vitre depuis l’extérieur de l’appartement, mais le feu est rapidement maîtrisé. Les pompiers quitteront les lieux après les opérations de déblais et de dégarnissage, et s’être assuré qu’il n’y a plus aucun risque. Ç a d é c a le ! 23 h 13 h 12 La sonnerie retentit. Deux coups brefs. Le chef d’agrès va chercher le billet de départ, où figurent l’adresse et le motif, pendant que le conducteur sort le véhicule de la remise. « Personne brûlée légèrement », dans un restaurant des Champs-Élysées. Quelques secondes plus tard, gyrophare et sirène deux-tons hurlante, le VSAV se fraye un chemin jusqu’au lieu d’intervention. Après un bilan2, le chef d’agrès appelle la coordination médicale, au CO, et demande la conduite à tenir. Le médecin recommande d’emmener la victime aux services ophtalmologiques de l’Hôtel-Dieu. Tout l’après-midi, les interventions se succèdent. 20 h Le dîner est interrompu. Une équipe décale. Sur place, le chef d’agrès reconnaît la victime, une jeune femme : il l’a déjà secourue quelques mois auparavant. « Après cette première intervention, elle avait apporté des galettes des rois pour la garde du 31 décembre!», se souvientil. La victime est conduite aux urgences de l’hôpital Bichat. Le chef d’agrès échange quelques paroles rassurantes avec elle. Retour de l’hôpital, la radio demande une intervention rue de Courcelles, pour une intoxication au monoxyde de carbone. Des renforts, conduits par l’officier de permanence, le capitaine Marjullo, ainsi que le SAMU sont venus porter secours aux dix personnes touchées, dont plusieurs enfants. Suite > TIM n° 214 - Mai 2010 21 TIM214_016_025_BSPP.QXD 21/04/10 19:28 Page 22 En direct de… > Suite La nuit est rythmée par les interventions Avant de se coucher, les pompiers laissent leur pantalon dans les bottes pour partir au plus vite… Car au VSAV, la nuit est toujours très courte, rythmée par les interventions à la sortie des boîtes de nuit. 3 h 43 Le trinôme du VSAV se rue dans le véhicule : « Personne blessée. » Dans une rue parallèle à l’avenue des Champs-Elysées, un jeune homme a le visage ensanglanté. « La nuit, les Champs-Élysées offrent un autre visage, avec leur lot d’agressions, de personnes en état d’ébriété… », reconnaît le caporal-chef Nzinga, chef d’agrès du second VSAV. Sur la route vers l’hôpital, quand le VSAV croise d’autres véhicules de la brigade, des petits signes complices montrent la fraternité des sapeurs. À l’hôpital, les pompiers plaisantent avec les urgentis- tes, qu’ils côtoient la nuit. « La cohésion est très forte entre nous. Parfois, on dédramatise en plaisantant de nos interventions. Mais c’est surtout un moyen de les oublier, quand elles sont difficiles », remarque le caporal-chef Nzinga. Tous ont en tête une intervention particulièrement difficile ; souvent des enfants étaient parmi les « deltas »3. La culture « armée de Terre » de la BSPP Faire d’une jeune recrue un sapeur-pompier militaire : voilà le défi du Centre d’instruction des recrues (CIR), au groupement formation instruction. Une semaine est consacrée à la formation militaire générale, au cours de laquelle les jeunes recrues apprennent les rudiments de la vie militaire comme l’ordre serré et l’emploi du Famas. Elles obtiennent le certificat d’aptitude au tir (CATI). Pour le capitaine Gilbert Antchandiet, commandant la 1re compagnie d’instruction, « l’engagement du sapeur-pompier peut aller jusqu’à la mort. Le statut de militaire comporte cette exigence ». Il rappelle la devise de la brigade : « Sauver ou périr. » Lors des prises d’armes, le Famas est l’un des symboles de l’appartenance de la Brigade à l’armée de Terre. Pour le 1re classe Ducrocq, après cinq années passées au 40e Régiment d’artillerie, devenir pompier de Paris était un rêve. « Des obus de mortier à la lance à incendie, l’état d’esprit est le même ! », déclare-til. « Le don de soi et le travail en équipe sont des valeurs que je retrouve ici. » 22 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_016_025_BSPP.QXD 23/04/10 5 h 22 10:08 Page 23 Dans le labyrinthe des cités Nouvelle intervention sur les ChampsÉlysées, pour une jeune fille de 18 ans ivre et quasiment délirante. Sur le retour, les étals des marchés sont déjà installés. 6 h 15 Trop tard pour se coucher. Une nouvelle journée commence. Mais une dernière intervention clôt la journée, avant le changement de garde. Un jeune homme de 22 ans est assis dans une station de métro de Neuilly-surSeine. L’air hagard, il a des difficultés à parler mais ne présente pas de blessure. Il suit un traitement antidépressif. « C’est normal de ne pas dormir depuis deux jours ? », demande-t-il au servant. Si certains ont fini leur garde, il reste encore quarante-huit heures au caporal-chef Nzinga… et peu d’heures de sommeil en perspective. Ce terme vient de l’époque où les pompes étaient tirés par des chevaux. Pour parer aux mouvements de l’animal, une cale était placée sous les roues. Pour partir en intervention, il fallait enlever la cale, il fallait décaler. 2 L’échelle de Glasgow (sur 15) permet de mesurer le niveau de conscience d’un patient, par l’analyse de la réponse motrice, verbale et de l’ouverture des yeux. Elle a été mise au point par un institut neurologique de Glasgow. 3 Phonétiquement, décédé peut s’écrire DCD, soit Delta – Charlie – Delta, d’où l’abréviation « delta » pour signifier un mort. 1 À Aulnay-sous-Bois, la 13e compagnie est toujours sur la brèche. Le VSAV évolue dans une ambiance bien particulière : le centre de secours est établi au milieu des cités. A Aulnay-sous-Bois, les troubles de 2005 restent à l’esprit de ceux qui les ont vécus. Les pompiers sont encore régulièrement confrontés à des problèmes d’incivilité, de violence, de dégradations. La matinée est marquée par un feu de poubelle dans un local d’immeuble. « On est déjà venus ici il y a une semaine ! », déplore un sapeur. Les interventions conduisent le VSAV, armé par le caporal-chef Lecroguille, le 1re classe Godefroy et le sapeur Lorant, au cœur de différentes cités. Parfois, la simple présence des pompiers rassure la victime. À 1 h 45, le VSAV est envoyé auprès d’un jeune homme de 20 ans qui a fait un malaise. Sa mère est paniquée et suppose qu’il a tenté de se suicider, en raison de problèmes sentimentaux. Mais l’hypothèse est écartée. Ayant totalement recouvré ses esprits, le jeune homme plaisante avec les pompiers. Sur le chemin de l’hôpital, le conducteur lui lance : « Vous trouverez peut-être une belle infirmière ! » D’autres interventions complèteront cette nuit où les pompiers dormiront à peine 20 minutes. La disponibilité, propre à tous les militaires, se rappelle durement dans ces moments… Pour autant, la journée suivante vient de commencer et le caporal-chef Lecorguille, membre de l’équipe spéciale de gymnastique, doit assister à un entraînement qui durera jusqu’à 16 heures… mais conserve intacte sa motivation. TIM n° 214 - Mai 2010 23 TIM214_016_025_BSPP.QXD 21/04/10 18:54 Page 24 En direct de… 18 511 personnes simultanément, 35 000 œuvres, 160 000 m2 : le Louvre est un théâtre d’intervention bien particulier ! Au centre de secours de la Monnaie, les plongeurs de la BSPP interviennent en milieu humide dans Paris. Présentation de deux centres de secours atypiques. T 63 pompiers arment l’unité élémentaire spécialisée du Louvre. Du Louvre au quai de la Seine ravailler au contact des conservateurs, des architectes des bâtiments de France est très enrichissant », explique le capitaine Jean-François Duarte, commandant la 43e compagnie, l’unité élémentaire spécialisée (UES) du Louvre. Le secteur de cette compagnie n’est pas banal : le musée du Louvre et le Carrousel. On ne peut pas improviser la défense d’un établissement qui accueille jusqu’à 60 000 visiteurs en une journée, et près de 8,5millions par an. Les pompiers peuvent en effet intervenir à la fois au profit du public et du personnel, sur les bâtiments mais aussi sur les œuvres. Cela demande des précautions particulières. «Il est impensable de déverser des litres d’eau pour éteindre un incendie, sans prendre garde aux plafonds de la salle située au niveau inférieur », souligne le capitaine Duarte. La base vie des 63 sapeurs-pompiers de l’UES du Louvre est située dans le pavillon Rohan. Ils sont 18 à assurer une garde quotidiennement. Deux bases vie secondaires ont été aménagées dans les pavillons Sully et Flore, pour réduire les délais d’intervention. Car l’immensité du Louvre est une donnée à prendre en compte impérativement ! L’UES a ainsi mis en place une nomenclature, le code-Louvre, pour toutes les salles de l’établissement, qui a depuis été adoptée par l’ensemble du personnel y travaillant. Les pompiers circulent sans hésitation, atteignant les salles par des portes dérobées. La journée-type est la même que dans toutes les casernes. Une planche a même été installée dans les sous-sols du Des pompiers hors des casernes 24 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_016_025_BSPP.QXD 23/04/10 10:10 Page 25 La péniche Commandant-Beinier accueille des pompiers spécialistes des interventions aquatiques. musée! Les sapeurs-pompiers ont décalé 1 625 fois en 2009. L’essentiel des interventions porte sur le secours à victime et la reconnaissance de points particuliers du musée. Quotidiennement, les pompiers portent secours aux visiteurs pour des malaises, des chutes dans les escaliers… Si nécessaire, un centre de secours voisin transporte la victime à l’hôpital. Une partie importante de l’activité réside dans la prévention et la formation de membres de la brigade et des agents de l’établissement. Des plongeurs dans la Seine À bord du Commandant-Beinier, une péniche amarrée au quai Conti, le centre de secours de la Monnaie est l’un des trois centres de la BSPP qui accueillent les spécialistes d’intervention aquatique, qui seront prochainement regroupés au sein d’une compagnie spécialisée. L’adjudantchef Stéphane Plard, chef de centre, commande 23 plongeurs. À 7h45, le rassemblement se fait dans la salle de vie de la péniche. Huit sapeurspompiers sont de garde chaque jour : en plus du chef de garde et du stationnaire, trois pompiers arment la vedette d’intervention (VEDI) et trois autres le canot de sauvetage léger (CSL). Puis vient la vérification du matériel : gonflage des bouteilles de plongée, état des embarcations… Les secours nautiques constituent une préoccupation essentielle de la BSPP. Le secteur défendu s’étend sur 12,5 km sur la Seine, depuis le pont du périphérique en amont, jusqu’à l’écluse de Suresnes, et comprend également trois canaux. Ce sont près de 20 millions de tonnes de fret et 6 à 7 millions de passagers qui transitent chaque année ! Un plan d’intervention pour faire face à un afflux massif de victimes en milieu aquatique est en cours d’élaboration et pourrait prendre le nom de plan bleu. « Pour le sport, on a tout à notre disposition ! », remarque le sergent Lang, chef de garde. « Pour nager, il suffit de sauter dans la Seine, et pour courir, on va sur les quais!» Les plongeurs disposent également d’un gymnase à bord de leur péniche. Viennent ensuite les manœuvres. À la Monnaie, cela consiste à plonger dans la Seine ou à sauter des ponts. Mais quand l’eau est à 2 °C, ce n’est pas qu’un jeu pour impressionner les passants ! Une plongée de nuit est également organisée chaque lundi. Ces plongeurs, ont également comme spécificité d’être des spécialistes des interventions en surface « J’ai le plus beau centre de secours du monde ! » Capitaine Duarte, commandant la 43 e compagnie, UES du Louvre. L’un des exercices consiste à plonger dans la Seine ou à sauter du haut des ponts. non-libre, dans les égouts ou les caves inondées, par exemple. Le centre de secours de la Monnaie a réalisé 351 interventions en 2009. La moitié représente des interventions pour personnes noyées, dont de nombreuses tentatives de suicide. Les pompiers sont intervenus sur 34 accidents fluviaux, et sur 19 feux. Une procédure menée par le professeur Denis Safran de l’hôpital Georges Pompidou permet de réanimer de nombreuses victimes en hypothermie en élevant progressivement la température de leur sang. Régulièrement, les interventions des pompiers permettent de sauver des vies. Au Louvre, le capitaine Duarte commande une équipe de 63 sapeurspompiers, qui interviennent principalement pour du secours à victime et la reconnaissance de points particuliers du musée. TIM n° 214 - Mai 2010 25 TIM214_026_042_DOS_AIR_ONE.QXD 23/04/10 10:14 Page 26 DOSSIER « Le s commandos p a r te n t p o u r l’ a v e n tu r e » _ 28-29 A g u e r r ir, tr e m p e r, d u r c ir _ 30-33 To u s h é r it ie r s d e la c u lt u r e _ 34-36 A u s e r v ic e d e la b r ig a d e _ 37-39 A u -d e là d u p o s s ib le _ 40-42 ASP Tancrède BESNARD, Bernard EDINGER Photos : ADC Olivier DUBOIS, ADJ Jean-Raphaël DRAHI, ADJ Gilles GESQUIERE, CCH Jean-Baptiste TABONE, BCH Vincent IDRAC, DR 26 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:00 Page 27 T enace, rustique, agile, audacieux, imaginatif, volontaire… Le combat commando exige des qualités physiques et morales exceptionnelles. Aptes à combattre sur les arrières de l’ennemi, les commandos agissent en petits groupes très mobiles, par le choc et la surprise. Tirant leur origine de la Résistance, au cours de la Seconde Guerre mondiale, les premières unités commandos ont participé activement aux actions de la Résistance à la Libération. De nombreux chants ont été composés à cette époque, telle que la Valse du 1er Bataillon de choc1. Ils témoignent de l’esprit non-conformiste des commandos, au même titre que La Prière du para, écrite par l’aspirant André Zirnheld, Compagnon de la Libération tombé en juin 1942. Aujourd’hui, les différentes unités commandos, qui bénéficient d’entraînements, d’équipements, de procédures et prérogatives spécifiques, apportent des réponses adaptées à certains besoins opérationnels. Si les actions purement commandos sont réservées à quelques unités, il existe un esprit commando dont les vertus peuvent être profitables à toute l’armée de Terre. Une culture commando accessible à tous. 1 Lire p. 32 le témoignage du CPL Redon dans l’article consacré au CNEC. TIM n° 214 - Mai 2010 27 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:02 Page 28 Jour J. Les bérets verts du 1er bataillon de fusiliers-marins commandos du commandant Philippe Kieffer débarquent en Normandie à l’aube du 6 juin 1944. 1 ns commandos o ti c a s e d re b La plus célè uite l de Troie cond a v e h C u d e s fut la ru Homère dans r a p e té n o c ra e par Ulysse, ilitaire français m e ir to is h L’ . e l’ Odyssé ps de main. u o c e d s it c ré ar est pleine de nt subjugués p re fu s e n u je e Nombre d its récit des explo le , n a n o C e n i a t Capi front d’Orient le r u s c n a fr s d’un corp e 1914-1918. lors de la guerr 1 28 TIM n° 214 - Mai 2010 Chant célèbre. M ais c’est la guerre 1939-1945 qui vit la formation d’unités entièrement consacrées aux actions commandos, un terme utilisé par les Boers d’Afrique du Sud pour définir leurs unités légères harcelant les Britanniques entre 1899 et 1902. Le futur Premier ministre britannique Winston Churchill, qui avait lui-même combattu comme officier de cavalerie légère en Inde et au Soudan, fut particulièrement impressionné par l’efficacité de ces actions. Venu en Afrique du Sud comme correspondant de guerre, il est fait prisonnier par les Boers mais réussit une évasion sensationnelle de près de 450 km. À l’été 1940, quand la Grande-Bretagne isolée est sur le point d’être envahie, Churchill décide la création d’unités, spécialisées et hautement entraînées, qu’il dénomme commandos, dont la mission est d’apporter la guerre chez l’ennemi par TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:04 Page 29 Esprit commando des actions surprise. La première grande opération a lieu en mars 1941 aux îles Lofoten en Norvège, quand les Britanniques débarquent pour détruire des installations servant à l’ennemi et capturent plus de 200 soldats allemands. Kieffer, Trépel et Hubert… Impressionné, le général de Gaulle, chef de la France Libre, demande aux Britanniques de former une unité française pour ce type d’action. Le commandant Philippe Kieffer et son 1 er Bataillon de fusiliers-marins commandos (1er BFMC) seront entraînés en Écosse à partir de 1942. Les commandos marine, qui en sont héritiers, portent aujourd’hui le béret vert des commandos britanniques, penché à droite « à l’anglaise ». Si la Marine a créé la première unité française à porter le nom de «commando», l’armée de Terre est présente dans cette formation. Le commandant en second du 1er BFMC, le capitaine Charles Trépel, et le lieutenant Augustin Hubert, étaient tous deux des « Terriens ». Trépel fut tué lors d’un raid sur la côte néerlandaise en février 1944 et Hubert tomba le 6 juin 1944 en Normandie. Le commando d’assaut Trépel et le commando d’action sous-marine Hubert portent aujourd’hui leurs noms. D’autres Français ont précédé les bérets verts en tant que premiers commandos. Il s’agissait de la 1re compagnie d’infanterie de l’Air (1re CIA), devenue Compagnie parachutiste de la France libre, dont l’essentiel du personnel fut recruté dans l’armée de Terre. C’est du drapeau de cette unité, devenue demi-brigade de parachutistes SAS, dont le 1er Régiment parachutiste d’infanterie de marine (1er RPIMa) est aujourd’hui héritier. Les premières instructions du général de Gaulle prévoyant la création d’une unité parachutiste datent du 1er août 1940, après qu’il reçut le capitaine Georges Bergé qui en prit le commandement et mena la première mission de combat : l’opération SAVANNAH en Bretagne occupée, dans la nuit du 14 au 15 mars 1941. Georges Weil qui se donna la mort en 1942 pour éviter de parler sous la torture. Le reste de la compagnie partit au Proche Orient avec le capitaine Bergé pour devenir le French Squadron du célèbre Special Air Service britannique, spécialisé dans les attaques contre les aérodromes ennemis en Libye. Les capitaines Weil et Bergé ont été faits Compagnons de la Libération. Parachutés en équipe de sabotage et d’action à travers la France dès le débarquement de juin 1944, les bérets rouges SAS français seront 676 à être largués en 55 équipes de harcèlement sur les arrières allemands en Hollande, dans la nuit du 6 au 7 avril 1945, pour la dernière grande opération aéroportée de la guerre en Europe. En 1943 et 1944, l’entrée en guerre de l’armée française basée en Afrique du nord eut pour conséquence la création à partir de mai 1943 à Staoueli, près d’Alger, du 1er Bataillon de choc, des commandos d’Afrique et des commandos de France qui débarqueront en Corse (13 septembre 1943), sur l’île d’Elbe (17 juin 1944) ainsi qu’en Provence et combattront jusqu’en Autriche. La guerre d’Indochine vit la création d’unités destinées à agir sur les arrières du Viêt-minh ; le Groupement de commandos mixtes aéroportés (GCMA) et les Commandos Nord-Vietnam. Parmi ces derniers, l’adjudant-chef Roger Vandenberghe, patron du Commando des tigres noirs, composé aux deux tiers d’anciens DOSSIER viêt-minhs ralliés. Huit fois blessé, titulaire de 15 citations dont six palmes, le général de Lattre disait de lui qu’il était « le meilleur soldat d’Indochine ». Il est mort à 24 ans. Observe et frappe En Algérie, la mission sera surtout de localiser les bandes rebelles, d’où la création des commandos de chasse. Autre unité marquante: le Groupement de commandos parachutistes de réserve général dont le Commando Guillaume. Sa devise : « Observe et frappe » – Chouf et cogne dans le langage de ses jeunes paras. Les rebelles passés dans nos rangs formeront les commandos Georges et Cobra tandis que le 11e Bataillon parachutiste de choc mènera des opérations d’intoxication, y compris en déguisant certains des siens en fellaghas. Depuis la fin de la guerre d’Algérie, la France a mené des actions de commandos, souvent secrètes et donc méconnues, à travers l’Afrique, les Balkans, le Proche-Orient et maintenant l’Afghanistan. Parmi les unités de l’armée de Terre engagées dans ces opérations, on a vu le Groupement commando parachutiste, le 13e Régiment de dragons parachutistes et le 1er Régiment parachutiste d’infanterie de marine, dont la devise illustre bien l’esprit commando : « Qui ose gagne .» Bernard EDINGER French squadron La 1re CIA fut ensuite divisée en deux: une section forma la Station 36, spécialisée dans la lutte clandestine en France occupée. Les deux tiers de ses membres disparurent dont leur chef, le capitaine Le commando de parachutistes SAS qui, en janvier 1943, pénétra en Tunisie avec 200 kilomètres d’avance sur la 8e Armée britannique, pour établir la première jonction des Forces françaises libres avec les troupes du général Giraud et de l’armée américaine. Son chef, le sous-lieutenant Bernard Harent (jumelles autour du cou), Compagnon de la Libération, est tombé en Bretagne en juin 1944. TIM n° 214 - Mai 2010 29 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD DOSSIER 21/04/10 19:05 Page 30 Esprit commando m ont-Louis, à 1 600 M de s te si s le r Implanté su er, oure, en bord de m li ol C de et , de tu d’alti ment commando ne aî tr en d’ al on ti le Centre na de l’instruction gé ar ch s re nt ce s (CNEC) est un de Mais au-delà de s. do an m m co es des techniqu ssage au CNEC pa un , re ai -f ir vo l’instruction des sa it commando. pr es l’ er ri op pr ap permet de s’ 30 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:07 Page 31 Exercice d'exfiltration avec une équipe de combat camera team. N apoléon a dit que la première qualité du soldat est sa patience à supporter les fatigues et les privations, la valeur n’étant que la seconde. Au CNEC, le stagiaire en prend conscience ! », plaisante le lieutenant-colonel Nicolas Tachon, chef de corps du CNEC. Le ton est donné. Le stagiaire sera soumis à rude épreuve. La configuration même des lieux contribue à l’aguerrissement. Véritable outil de combat conçu par Vauban en 1679, la citadelle remplit un objectif tactique1 au détriment du confort. Les stagiaires perçoivent rapidement l’esprit des lieux et l’austérité des infrastructures. L’architecture, avec ses remparts, tunnels et façades, permet de réaliser des pistes d’audace, individuelles ou collectives, de difficulté croissante. L’altitude rend chaque mouvement plus difficile. Été comme hiver, la forteresse mérite son surnom de Mont-Louis la Guerrière. « Les brevets délivrés par le CNEC ont des niveaux d’exigences différents. Tous les stagiaires ne seront pas conduits à remplir des missions derrière les lignes ennemies ! », précise l’adjudant Martignole, instructeur. « C’est l’endurance, développée par l’enchaînement des activités qui permet d’acquérir des qualités de commando », poursuit-il. Survie en milieu hostile, topographie, piste d’audace, franchissement, corps à corps adapté aux combattants C42, sabotage, tir de combat, emploi des explosifs… Les activités sont variées et leur enchaînement vise à surprendre les stagiaires. Pour eux, il n’y a guère de repos l’état d’alerte est permanent et ils doivent apprendre à passer outre les petites blessures, les ampoules, les courbatures, le manque de sommeil et la faim. Bien sûr, la nuit est le moment que les instructeurs privilégient pour leurs activités… « On cherche à développer une forte cohésion au sein du groupe, sans laquelle toute action est vouée à l’échec», précise toutefois l’adjudant Martignole. Avant tout une école de cadres, le CNEC existe certes pour délivrer des qualifications Suite > TIM n° 214 - Mai 2010 31 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 DOSSIER 19:08 Page 32 Esprit commando Le passage au CNEC des officiers et sous-officiers en formation initiale permet non seulement de développer la confiance en soi et la connaissance de soi mais surtout de développer la capacité d’initiative indispensable en opérations. > Suite techniques, mais aussi et surtout pour éprouver la capacité d’un jeune cadre à rester le chef, même éprouvé physiquement voire moralement. Polyvalents et professionnels « Les qualités d’un instructeur commando sont celles de tout pédagogue ! », remarque le lieutenant-colonel Tachon. Au-delà de la maîtrise des techniques enseignées, les instructeurs doivent faire preuve d’une grande polyvalence pour s’adapter à l’ensemble des stagiaires en La place-forte de Mont-Louis jouait exactement au XVIIIe siècle le rôle conféré aujourd’hui à une FOB (Forward operating base) en Afghanistan : représentation du pouvoir légal, surveillance de voies de communication, protection des troupes et des populations « fidèles ». 2 Pour en savoir plus, se reporter au TIM de février 2010. 1 modulant leurs exigences. « Une même brigade d’instructeurs va encadrer successivement des jeunes élèves sous-officiers, le détachement d’accompagnement d’un chef de corps qui part en Kapisa, des Saint-cyriens ou encore un groupe de commandos du 13e RDP», précise le chef de bataillon Sylvain Gilibert, commandant le groupe d’instruction des stagiaires. La pédagogie est rude, mais les instructeurs sont intransigeants avec la sécurité. Les activités ne sont pas sans danger, et elles ne sont efficaces que si le risque est calculé et maîtrisé. «L’instructeur doit avoir suffisamment de recul sur l’instruction qu’il délivre pour pouvoir déterminer, parmi ses stagiaires, ceux qui sont vraiment proches de la rupture, et les amener au plus près de leurs limites », explique encore le chef de corps. L’assurance est obligatoire sur tous les obstacles situés à plus de trois mètres du sol. Pour autant, celui qui s’attaque à la piste noire ne peut oublier qu’elle le mène à près de 20 m du sol ! Quant à l’instruction nautique à Collioure, elle se déroule été comme hiver, dès que la température de l’eau dépasse 7 °C. Transmission d’un héritage L’obtention du brevet inscrit celui qui va jusqu’au bout du stage dans la tradition dont le CNEC est le garant. L’héritage se retrouve dans le drapeau du 1er Régiment de choc, et dans l’ensemble des fanions dont le CNEC a la garde (bataillon de choc, groupes de commando d’Afrique, de Provence, de Cluny, de Paris et de France, qui ont pris une part active à la libération TEMOIGNAGE Gabriel Redon 3 A bord du Casabianca Gabriel Redon a embarqué le 13 septembre 1943 avec 108 de ses camarades, entassés dans le sous-marin Casabianca, pour participer à la libération de la Corse. Né en 1922 en Algérie, il se porte volontaire en juin 1943 pour rejoindre le 1er Bataillon de choc. Il se souvient : « Je suis resté trente-trois heures dans le sous-marin. J’étais tellement malade que je suis sorti dans les premiers ! On avait fait plusieurs exercices à bord du sous- 32 TIM n° 214 - Mai 2010 marin. Mais le 12 septembre, on nous a donné un blouson et des gants. Je me suis dit : “Il y a quelque chose qui ne va pas…” Puis un officier est venu nous dire qu’on allait débarquer en Corse. » Blessé pendant la libération de l’île, il s’échappe de l’hôpital pour participer au débarquement sur l’île d’Elbe le 17 juin 1944, où il sera gravement blessé. La même année, il reçoit la médaille militaire des mains du général de Gaulle. « Il n’y avait qu’une seule médaille et on était deux à pouvoir y prétendre. C’est l’autre qui l’a gardée ! » Démobilisé, il rejoint en 1956 le service action du SDECE, l’ancienne DGSE. Notons que le CNEC inaugurera le 7 mai 2010, dans l’enceinte de la citadelle de Mont-Louis, une stèle à la mémoire des anciens chocs et commandos MPLF. 3 Gabriel Redon est l’auteur de la Valse du bataillon de choc. TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:10 Page 33 Le Centre d’instruction nautique du CNEC implanté à Collioure permet d’acquérir d’autres capacités de franchissement. Les insignes du CNEC Brevet «formateur», attribué aux instructeurs du CNEC et des CAOME à l’issue de deux années d’enseignement continu. Brevet «instructeur», de la France de 1943 à 1945). Le stagiaire qui a su dépasser ses peurs, ses doutes et repousser ses limites peut être légitimement fier de terminer le stage. Mais l’humilité est une des vertus commandos qui se rappelle à chacun dans la salle d’honneur du CNEC, installée dans un ancien magasin à poudres. Loin de se focaliser sur la pratique de la piste d’audace dans une vieille citadelle, les formations du CNEC transmettent à chacun des techniques, mais aussi l’esprit de sacrifice, une farouche détermination, un sens d’adaptation aux circonstances et d’intelligence de situation et une grande rusticité. En un mot : le culte de la mission. ASP Tancrède BESNARD attribué après 4 semaines de stage aux officiers, sous-officiers, stagiaires étrangers, aptes à dispenser la formation commando en autonomie dans leurs unités. Brevet «moniteur», attribué après 4 semaines de stage aux officiers, sous-officiers, militaires du rang, stagiaires étrangers, aptes à dispenser la formation commando sous le contrôle d’un instructeur. Insigne «aide instructeur», attribué aux militaires du rang. Insigne «initiation», attribué aux stagiaires de l’ENSOA, OSC, EMCTA, EMSAM. Insigne «commando spécialisé», attribué aux militaires du rang, sous-officiers. Insigne «aguerrissement», Synthèse d’un stage C4 au CNEC, sous l’œil d’un instructeur. attribué aux officiers, sous-officiers n’ayant effectué qu’une partie du stage moniteur. TIM n° 214 - Mai 2010 33 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD DOSSIER 21/04/10 TIM n° 214 - Mai 2010 Page 34 Esprit commando Un commando en action doit recourir davantage à ses qualités d’intelligence et d’imagination qu’à la puissance de ses moyens de combat. 34 19:12 R ambo, Navy seals, la série The Unit, Battlefield… Le mythe commando est alimenté par de nombreux films et jeux vidéo. Un surhomme armé jusqu’aux dents, capable de se sortir de toutes les situations. Le commando tient une belle place dans l’imaginaire collectif. Une image également forgée au travers de figures de la Libération et des actions choc menées au cours de la Résistance. Bob Maloubier a été après la Seconde Guerre mondiale parmi les fondateurs du 11e Bataillon parachutiste de choc. Il se souvient : « À l’époque il n’y avait rien ! On utilisait la forteresse de Mont-Louis. Mais comme équipement, on avait une jeep et trois Harley-Davidson ! » Un mythe qui se traduit également par de fortes valeurs et vertus. En effet, les missions commandos sont d’une nature particulière, et elles comportent une grande part de risque. Les équipes commandos sont légères et faiblement armées. Elles sont donc vulnérables en terrain hostile. Une vulnérabilité compensée par un état d’esprit unique : motivation, cohésion, autonomie, détermination et sens du sacrifice. Se dépasser, toujours, physiquement et moralement. Le culte de la mission prend alors tout son sens. Un état d’esprit bien sûr complété par une maîtrise totale de toutes sortes de techniques et savoir-faire comme, par exemple, le tir, les explosifs, les techniques d’intervention… Le tout entretenu par un drill quotidien. Le commando est aussi doté d’un sens aigu de l’adaptation et sait faire face, sans soutien, à tout changement. Il doit savoir allier souplesse et surprise : finesse dans l’infiltration, choc de l’action. Un mythe porteur Le mythe des commandos est entretenu par le secret qui entoure la plupart de leurs missions. Mais il est certain qu’il TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:18 Page 35 Les commandos doivent maîtriser le combat et la vie en jungle. Agir en homme de pensée et penser en homme d’action. » Henri Bergson, philosophe Bob Maloubier, père fondateur des nageurs de combat français motive et fascine nombre de jeunes soldats. Un brigadier du 13e RDP reconnaît : « Avant de venir, j’avais une image du commando : un parachutiste en cagoule, avec du matériel dernier cri, un chuteur équipé avec tout son barda, le mec en train de ramper, de creuser, ça me donnait envie ! » Il décrit un état d’esprit : volontaire, audacieux mais équilibré. «Après mon bac, j’ai passé un an et demi à la faculté de géographie. Mais je voulais quelque chose qui bouge», poursuitil. Confronté au mythe, il reconnaît, à l’issue de sa formation : « Maintenant, on voit ça d’un côté plus humain, moins inaccessible. » Discret au cours de ses missions, le commando doit aussi rester discret dans son comportement. « Il faut qu’on reste humble : on ne commence pas à raconter nos guerres…» Affecté au 2e escadron, spécialisé dans le milieu nautique, il se montre enthousiaste : «Après ce seront les missions… C’est le but: partir, partir ! » L’esprit commando s’étend à toute l’armée de Terre, selon une logique de métier. Chaque unité répond à un besoin opérationnel. Elle est équipée et entraînée en conséquence. Mais la dynamique commando est porteuse au sein de toutes les unités. Au cours de la formation, elle peut être utilisée pour motiver les Suite > À 23 ans, Bob Maloubier est lieutenant et a été deux fois parachuté en France occupée. Il a combattu les Japonais et le Viêt-minh en Indochine. « On voulait des unités bonnes à tout, pouvant sauter en parachute dans la neige, être déposées par avion, avoir des nageurs de combat et pouvant travailler en civil ou en militaire derrière les lignes ennemies », se remémore-t-il. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France avait des commandos aguerris issus des écoles britanniques ou américaines, mais ne possédait aucune école de commandos. « Il a fallu trouver une plate-forme et c’était la forteresse de Mont-Louis dans les Pyrénées orientales. Puis on a donc pris un paquet d’officiers ayant servi aux 1er et 2e Bataillons de choc, des civils et des militaires venant des services secrets et de la Résistance. Mais à part ça, rien ! Il y avait une espèce d’intendant, un adjudant… Alors on a récupéré 70 prisonniers de guerre allemands. Ils servaient de charpentiers : ils nous ont fait le parcours du combattant, un stand de tir, une carrière de démolition… et puis un bar ! », se souvient M. Maloubier. Avec le temps, une escadrille d’avions « allemands, eux aussi, et antédiluviens » est affectée à l’école et des instructeurs sont envoyés à l’étranger pour apprendre de nouvelles techniques. Bob Maloubier va suivre des stages d’homme-grenouille en Angleterre et sera le père fondateur des nageurs de combat français. Quand il quitte Mont-Louis, c’est pour recruter et entraîner des ressortissants des pays de l’Est qui vont opérer derrière le Rideau de fer. Puis il sillonne l’Europe du sud et les capitales arabes, dirigeant des équipes pour éliminer ceux qui arment et financent la rébellion algérienne. Bernard EDINGER TIM n° 214 - Mai 2010 35 TIM214_026_042_DOS_AIR_ONE.QXD DOSSIER 23/04/10 10:45 Page 36 Esprit commando recrues. Ainsi, au 42e Régiment de transmissions, des stages sont organisés à Penthièvre au profit des jeunes en formation militaire initiale. « Ils peuvent ainsi effectuer les activités pour lesquelles beaucoup se sont engagés », précise le lieutenant-colonel Régis Demaie, chef du BOI. L’objectif est aussi de raviver l’esprit et le savoir-être combattant : « L’esprit commando est inculqué pour développer la rusticité, la ténacité et la hargne nécessaires en cas d’une embuscade d’un convoi.» Une dynamique que l’on retrouve lors du passage au CNEC, maison mère de l’esprit commando, des élèves-officiers et élèves-sous-officiers. Un stage d’aguerrissement permet de cerner les exigences commandos: confrontation au risque, dépassement de soi. Mais un stage ne suffit pas : c’est l’expérience des missions audacieuses qui fait d’un soldat un solide commando. L’esprit commando n’est pas réservé aux GCM et GCP. Certaines unités, comme les Sections d’aide à l’engagement débarqué (SAED) des régiments d’infanterie (employées au profit de leur unité), s’inspirent des techniques commandos pour mener leurs missions. Au 21e RIMa, le capitaine Granon, qui commande la compagnie d’éclairage et d’appui, reconnaît que la SAED devient « la vitrine du régi> Suite ment ». Entre 2007 et 2009, elle a réalisé au Tchad des missions de protection d’autorité, et du renseignement au profit du GTIA. Mais les missions des SAED ne sont pas celles des GCM et GCP ou des forces spéciales. Entraînement, matériel et procédures induisent des prérogatives distinctes, tout en restant dans l’esprit du régiment. Pour la projection en Afghanistan en mai, la SAED arme deux groupes de combat d'infanterie, en mesure d'être réarticulés en SAED au profit du chef du GTIA Kapisa, le colonel Michel de Mesmay. Passage d'un obstacle par un chasseur du 7e BCA au Centre d'entraînement en forêt équatoriale en Guyane. ASP Tancrède BESNARD Les plongeurs de l’armée de Terre sont aptes à mener des missions d’aide au franchissement, de reconnaissance des réseaux souterrains, de renseignement dans la profondeur tactique et d’actions de neutralisation ou destruction par voies aquatiques. 36 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:16 Page 37 Les techniques d’aérocordage sont typiquement commando. Les Groupements commando de montagne (GCM) et parachutiste (GCP)1 sont des unités conventionnelles qui agissent en amont de leur unité d’emploi. Formés aux techniques commandos, ces hommes renseignent dans la profondeur, mènent des actions offensives ou défensives ponctuelles et guident des frappes. Leur spécificité montagne ou parachutiste leur confère des missions particulières. S ouplesse, autonomie, perfectionnisme dans l’adversité : le GCM se caractérise aussi par sa diversité », remarque le capitaine Patrick Juin, adjoint au commandant du GCM. Ils sont 180 commandos. Actions coup de poing, renseignement, actions isolées : GCM et GCP peuvent agir sur les arrières et sur les flancs de l’ennemi. Si tous les commandos sont rompus à des techniques communes d’intervention, la spécialité due à leur régiment d’appartenance permet une expertise précieuse dans le domaine du génie, de l’artillerie… Des compétences précieuses en contreguérilla. La maîtrise des langues étran- 1 GCM et GCP appartiennent respectivement à la 27e Brigade d’infanterie de montagne et à la 11e Brigade parachutiste. gères est également demandée. Par ailleurs, les 150 hommes du GCP arment H24 un groupement d’alerte de 52 commandos dans le cadre du Guépard. Les équipes commandos se caractérisent par un fort taux d’encadrement: un groupe classique est constitué par un lieutenant, sept sous-officiers et deux caporaux-chefs assez anciens. « Ce sont des gens expérimentés, rustiques, de caractère, qui ont des compétences techniques, ponctuellement supérieures à celles du chef. Il est donc obligé de s’appuyer sur son autorité naturelle mais il doit surtout savoir utiliser et valoriser les compétences de chacun de ses équipiers », reconnaît le CBA Castet. Missions communes en Afghanistan Actuellement, trente hommes des GCM sont déployés en Kapisa. En Suite > TIM n° 214 - Mai 2010 37 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD DOSSIER 21/04/10 19:20 Esprit commando La culture commando, c’est d’abord la volonté d’un soldat. Cela commence par quelqu’un qui affirme sa volonté de rejoindre une unité commando. » CBA Castet, commandant le GCP 38 TIM n° 214 - Mai 2010 Page 38 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:21 Page 39 L’efficacité des GCM en Afghanistan n’est plus à démontrer. Des équipiers GCP du 1er RHP témoignent 1. Brigadier-chef Chapelin 2. Lieutenant Toussaint 3. Adjudant-chef Le Lay 1 2 3 « À la 11e BP, intégrer le groupe commando parachutiste est pour beaucoup un objectif », explique l’adjudant-chef Le Lay. Les candidats commandos parachutistes doivent satisfaire à des tests physiques (endurance, rusticité, aptitude au saut opérationnel à grande hauteur) et psychologiques (résistance au stress). « Ce qui m’intéressait, c’était de travailler en petite équipe, avec des militaires expérimentés », reconnaît le lieutenant Toussaint. « Un chef d’équipe commando a une grande autonomie dans l’exécution de sa mission. » Mais les exigences sont d’autant plus élevées : « Il faut à la fois maintenir en permanence un temps d’avance dans la maîtrise des nouveaux matériels et des procédures associées, tout en entretenant les aptitudes physiques et morales spécifiques à un commando », explique le brigadier-chef Chapelin. « Il faut être stable sur le plan familial, allier vie privée et vie professionnelle, en faisant quelques concessions. L’alerte Guépard nous oblige à être absents souvent », admet l’adjudant-chef Le Lay. Mais il poursuit : « On mène une vie trépidante. Nos activités et nos missions changent sans cesse. C’est attrayant en permanence et il n’y a pas de routine ! » Et il plaisante : « Le mythe commando, c’est l’infiltration sous voile sur 20 km, le renseignement, puis l’action ponctuelle et l’exfiltration par grappe ! » Le lieutenant Toussaint devine que le GCP crée une sorte d’émulation au sein de la brigade : « Un groupe commando motive les plus jeunes. Ça allume une petite flamme pour ceux qui ont envie de les rejoindre. » > Suite 2009, le GCM a été déployé au Darfour et au Tchad pour des missions de recherche humaine conversationnelle, et en Afghanistan. Ils ont réalisé des actions de combat ponctuelles et du renseignement en Kapisa, de la recherche conversationnelle autour de Kaboul, et un mandat OMLT en Uruzgan. La plus-value apportée par ces commandos est grande. Les alpins, par leur capacité d’encaisse, sont en mesure de tenir les hauts ! Ils mènent des actions isolées, en amont du GTIA d’emploi, pour préparer son engagement massif. Les fouilles de maisons font appel à des compétences que les commandos maîtrisent : savoir-faire de l’infanterie, sang-froid et finesse dans l’approche. Car l’intelligence de situation est nécessaire pour respecter les traditions de la population locale. Un autre mandat aura lieu fin 2010. Les compétences de chacun des groupements commandos sont d’ailleurs réunies en Afghanistan. Des éléments de commandement de chaque groupement sont actuellement insérés au sein de la Task force La Fayette et montent des opérations communes. Exigence et don de soi sont à la mesure du niveau d’emploi de ces unités. ASP Tancrède BESNARD TIM n° 214 - Mai 2010 39 TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD DOSSIER 21/04/10 19:23 Page 40 Esprit commando Le cadre d’emploi des forces spéciales est différent, selon qu’elles sont employées par le Commandement des opérations spéciales ou la Direction du renseignement militaire. Des missions pour lesquelles l’esprit commando prend tout son sens. L’esprit commando, c’est la capacité à faire la guerre autrement, sur des objectifs complémentaires de l’action principale. » Le milieu urbain est un terrain fréquent pour les équipes du 1er RPIMa. 40 TIM n° 214 - Mai 2010 Général de brigade Delort-Laval, commandant la BFST TIM214_026_041_DOS_AIR_ONE.QXD 21/04/10 19:32 Page 41 Les tireurs d’élite maîtrisent aussi bien le milieu urbain que le milieu naturel. A ller là où on ne nous attend pas, là où les autres ne vont pas, avec des moyens que les autres n’emploient pas », résume le général DelortLaval, commandant la Brigade des forces spéciales Terre (BFST). Tous ne sont pas commandos. L’esprit commando y est néanmoins cultivé uniformément, pour que l’équipage d’un hélicoptère, au cours d’une mission qui n’évolue pas comme il le souhaite, soit capable de se comporter comme des commandos. Aucun profil type Les gabarits sont très variés pour réunir tous les talents. Les exigences portent sur une forte motivation, de très bonnes capacités physiques tout en étant rustique, solide et apte à endurer. Quelle que soit la sélection, l’important c’est la formation. « Il faut plus d’un an de formation pour qu’un opérateur des forces spéciales soit opérationnel », précise le général Delort-Laval. Un des axes de la formation commando est de se connaître soi-même pour se dépasser. Elle se fait en interne, et au CNEC, avec le passage du brevet “commando spécialisé”». Le recrutement se fait souvent parmi les « engagés volontaires ultérieurs », des militaires qui ont déjà une expérience de plusieurs années dans un régiment noncommando. « On n’est pas artilleur, mais on a des gens qui viennent de l’artillerie », remarque un lieutenant du 4e escadron du 13e RDP. Dans la conception de l’action commando, le souci du détail est indispensable. Les forces spéciales utilisent le back-brief qui permet aux chefs d’éléments de présenter au commanditaire comment ils comptent remplir la mission confiée. En particulier, ils identifient les difficultés, les facteurs et les critères de succès. L’étude des cas non conformes – en anglais what if – consiste à envisager toutes les situations et à se demander comment réagir face à chacune d’entre elles. Identifier les difficultés et les résoudre, intellectuellement, permet d’aborder la réalité efficacement. La stabilité psychique, l’honnêteté, avec soi-même et avec les autres, et la capacité à se remettre en question sont trois éléments fondamentaux pour un commando des forces spéciales. Les équipiers attendent de la part du chef des ordres, de la lucidité, du courage physique et intellectuel. ASP Tancrède BESNARD Le sac commando est adapté aux différentes missions. Mais il peut atteindre un poids de 60 kg. TIM n° 214 - Mai 2010 41 TIM214_026_042_DOS_AIR_ONE.QXD DOSSIER 21/04/10 19:41 Page 42 Esprit commando 3 QUESTIONS au général de brigade Hugues Delort-Laval, commandant la BFST Mon général, qu’est-ce que la culture commando ? Plutôt que de parler de culture commando, je préfère parler d’esprit commando. La culture, ce sont les acquis intellectuels. Or le domaine commando est extrêmement concret. C’est dans une succession de détails maîtrisés que se fait la différence. C’est pour ça que je préfère parler à la fois d’esprit commando et d’un ensemble de techniques que les commandos ont à maîtriser. Peut-on commander des commandos comme on commande une unité conventionnelle ? L’action commando s’effectue par petits groupes, avec un degré de confiance, de connaissance mutuelle extrêmement poussés, tout en appliquant les principes intangibles de l’exercice du commandement. Je crois qu’un jeune chef commando doit se garder de deux écueils. Le premier est le manque de confiance en soi face aux grands spécialistes qui l’entourent, qui sont ses subordonnés, mais qui ont souvent plus d’ancienneté et d’expérience. Le second est au contraire l’excès de confiance : le sentiment d’arriver à la tête d’une entité qui fonctionne toute seule, et qu’un mot suffit pour que l’exécution soit parfaite. Etre un bon chef commando est très exigeant, indépendamment des qualités requises pour la mission. Qu’est-ce qui distingue une opération spéciale ? Elles sont menées dans des conditions difficiles et comportent une part de risque qu’il faut maîtriser. On cultive à un niveau très poussé l’autonomie et l’initiative. Elles nécessitent également une préparation très minutieuse. La coordination très fine des moyens engagés est extrêmement importante, notamment lors de l’utilisation de moyens de 3e dimension. Mais les forces spéciales se distinguent des simples opérations commandos : elles cultivent des modes d’action inattendus et font appel à l’opportunisme, au sens de l’adaptation. Notre cadre d’emploi est spécifique. Notre manière de nous entraîner l’est également : nous ne sommes pas sur un cycle mais sur un continuum d’entraînement parce que notre contrat opérationnel nous impose d’avoir en permanence une capacité à opérer. On ne sait ni le jour ni l’heure où on sera appelé. Dans les forces spéciales, il doit y avoir cette interrogation permanente : « Est-ce que je suis prêt ? Est-ce que je maîtrise cette technique ? » Les modes d’infiltration sont adaptés au besoin. Le 2e escadron du 13e RDP est spécialisé dans le milieu nautique. 42 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_044_045_CEMAT_PARLE.QXD 23/04/10 10:47 Page 44 Le CEMAT vous parle 2010 : virage vers la maturité professionnelle Nos EVAT sont la force vive de nos unités. Ainsi, le recrutement des sous-officiers d’origine corps de troupe devrait tendre, à terme, vers 70 %. Cet objectif va de paire avec une nouvelle gestion individuelle au mérite. E n 2010, l’armée de Terre recrutera plus de la moitié de ses sous-officiers parmi ses militaires du rang, alors que jusqu’à présent, elle les recrutait majoritairement dans le civil. En toute cohérence, elle met simultanément en œuvre la réforme du BSTAT au profit des sous-officiers s’inscrivant cette année à cet examen d’accès à la formation de 2e niveau. Ces deux faits sont emblématiques du virage fondamental pris en souplesse par toute l’armée de Terre vers la maturité attendue d’une armée professionnelle ayant plus de dix ans d’existence. Jusqu’à cette année, notre armée de Terre était l’une des rares armées professionnelles occidentales privilégiant le recrutement directement de ses sous-officiers dans le civil. Cet héritage de la conscription – car il fallait bien créer ex nihilo un corps de sous-officiers pour encadrer, par exemple, nos 180000 appelés du début des années 1990 – nous a permis de réussir en six ans la professionnalisation complète de nos militaires du rang, avec l’appoint du recrutement semi-direct. Avec le recul offert par ces dix années d’expérience, le moment était venu de mesurer le chemin accompli et d’en tirer les enseignements. EVAT : la force vive Nous avons de bons soldats, courageux au combat, qui connaissent leur métier et qui aspirent à davantage de responsabilités. Représentant 56% de notre armée de Terre, nos EVAT sont la force vive de nos unités, en particulier de nos unités de combat. Il n’est que justice de reconnaître la qualité des services qu’ils rendent en passant d’une gestion collective normée à une gestion individuelle au mérite. Il n’est que rationalité de tirer un 44 TIM n° 214 - Mai 2010 meilleur parti des compétences professionnelles acquises par nos militaires du rang et, en conséquence, de leur donner davantage de perspectives professionnelles, ce qui veut dire : n faciliter les renouvellements de contrats en supprimant les barrières jusqu’à présent nécessaires, pour ne plus retenir que l’envie et la manière de servir, l’aptitude physique et technique au poste à pourvoir, tous critères laissés à l’appréciation du chef de corps qui retrouve là une responsabilité de commandement essentielle; n tirer un meilleur parti de la mobilité professionnelle; n accroître par un accès plus large au corps des sous-officiers les possibilités de promotion interne des meilleurs EVAT; n ouvrir aux militaires du rang qui ont d’abord souhaité avoir une première expérience du corps de troupe, et qui en ont le niveau académique, l’accès au corps des officiers sans passer par «l’étape sous-officiers», par les concours EMIA, OAEA et EMCTA (voie semi-directe). Les cinq premiers militaires du rang viennent de réussir de façon très honorable le concours des OAEA en 2010, et six autres sont admissibles cette année au concours de l’EMIA. Ainsi, dès 2010, l’objectif fixé pour le recrutement de sous-officiers d’origine corps de troupe était de dépasser 55%; avec 58% en début d’année, il est déjà atteint. Au cours des années à venir, cette proportion de recrutement interne devra tendre vers 70%. Nous conserverons un recrutement direct de qualité, dont nous avons besoin, mais très clairement, le vivier naturel de recrutement de nos sous-officiers est désormais constitué par nos EVAT les plus performants, et ce dès qu’auront été détectées leurs potentialités, c’est-à-dire dès deux ans de service. TIM214_044_045_CEMAT_PARLE.QXD 23/04/10 10:52 Page 45 La Courtine : le plus difficile du parcours « Pitbull », une traversée d'une « brèche humide » avec brancard par les EVAT du 48e RT. Photo : CCH Alexandre DUMOUTIER/SIRPAT Image de Saint-Maixent Car ne nous y trompons pas. En faisant du recrutement interne la norme, il ne s’agit pas seulement de faciliter l’accès au galon de sergent aux meilleurs de nos militaires du rang, mais bien de leur ouvrir la perspective d’un parcours complet de sous-officier de carrière, voire d’officier pour certains d’entre eux. Le recrutement EVAT s’en retrouvera accru d’autant, mais les candidats à l’engagement seront d’autant plus motivés que les possibilités de progression professionnelle seront bien réelles. Un BSTAT rénové En toute logique, élaborée avec les présidents des sous-officiers, la réforme du BSTAT se place également résolument dans la dynamique de valorisation des acquis de l’expérience qui doit être de règle au sein d’une armée professionnelle. Ainsi, les épreuves du volet «formation générale » des tests d’accès à la formation de 2e niveau seront directement liées à l’exercice du métier : connaissance de l’environnement militaire, anglais opérationnel et prise en compte des deux meilleurs résultats des contrôles de la condition physique du militaire des trois dernières années. À caractère plus professionnel, cet examen devient plus accessible à nos candidats de recrutement interne qui connaissent parfaitement leur métier. Le taux de réussite devrait s’en ressentir et atteindre les 90 %, ouvrant davantage les perspectives d’admission comme sous-officier de carrière – 90 % des titulaires du BSTAT – après l’indispensable période de vérification dans un emploi de ce niveau. Cette réforme du BSTAT est effective pour les candidats s’inscrivant en 2010 en vue des épreuves en 2011 et de l’attribution du BSTAT en 2012. L’armée de Terre s’est fixé l’objectif d’acquérir la maturité d’une armée de métier. Pour y arriver, elle doit davantage capitaliser l’expérience acquise par ses EVAT. Des générations de sousofficiers de recrutement interne ont prouvé, non seulement que la promotion interne au mérite est possible, mais qu’elle ren- force la colonne vertébrale de l’armée de Terre, son corps des sous-officiers. Faire emprunter cet indispensable escalier social suppose la détection et la sélection des militaires du rang possédant le potentiel et la volonté de « s’élever par l’effort ». Cette responsabilité est avant tout celle de l’encadrement de contact, en premier lieu celle des commandants d’unité et des chefs de section, les mieux à même d’apprécier les aptitudes et les aspirations de leurs hommes et de faciliter leur progression, mais elle est aussi une responsabilité majeure des présidents des sous-officiers et des présidents des EVAT qui ont un rôle majeur à jouer dans la promotion des carrières des plus jeunes. En effet, tous ont le temps d’évaluer en situation leurs subordonnés, leurs En faisant de nos EVAT le vivier naturel de recrutement de nos sous-officiers, il s’agit de leur proposer la perspective professionnelle correspondant à leur capacité de progression. » jeunes camarades. Deux ans, c’est toujours plus que les deux heures dont disposent les orienteurs des CIRFA pour apprécier l’aptitude d’un candidat sous-officier. Il s’agit bien d’évaluer le potentiel et non de sélectionner des futurs candidats disposant de l’aptitude immédiate à être sous-officiers, ces militaires du rang recevant la formation nécessaire à l’ENSOA. Naturellement, il faudra que nos recruteurs accompagnent cette évolution, mais je sais que l’on peut compter sur eux. Dans le domaine de la gestion des carrières de nos hommes et femmes, il s’agit toujours de concilier intérêt général et intérêt particulier. Le virage que nous prenons, en permettant de capitaliser sur l’expérience de nos soldats et de leur rendre de l’espérance professionnelle, concilie l’un et l’autre. TIM n° 214 - Mai 2010 45 TIM214_046_047_CEMAT_PA.QXD 23/04/10 11:26 Page 46 Nos soldats à l’honneur ■ MCH Jérôme FUSEAU Le 30 mars 2010 s’est tenue aux Invalides une prise d’armes présidée par le général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre, manifestation de la reconnaissance des armées à tous ceux qui, présents ou non, se sont distingués au service de notre pays. Citations à l’ordre du corps d’armée, comportant l’attribution de la croix de la Valeur militaire avec étoile de vermeil ■ Médecin des armées Sébastien SICARD Inséré en Afghanistan au sein des OMLT de mars à juillet 2009 comme médecin adjoint, le médecin des armées Sébastien Sicard, du 126e Régiment d’infanterie, a été grièvement blessé le 21 juillet au cours d’une opération de sécurisation à la suite du déclenchement d’un engin explosif improvisé au passage de son véhicule. ■ ADJ David TRAVADON Engagé au Liban de septembre à novembre 2009 comme sous-officier adjoint en section de combat génie, l’adjudant David Travadon, du 13e Régiment du génie s’est particulièrement illustré en neutralisant plusieurs engins explosifs dans une zone fortement polluée. Il a été grièvement blessé par le déclenchement d’une mine fragilisée par des nombreuses années d’enfouissement lors d’une intervention de destruction le 18 novembre. 46 TIM n°214 - Mai 2010 Soldats décorés Citation à l’ordre de la division, comportant l’attribution de la croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent ■ CCH Damien ROQUES Inséré en Afghanistan au sein des OMLT de mars à juillet 2009 comme auxiliaire sanitaire, le caporal-chef Damien Roques, du 92e Régiment d’infanterie, a été gravement blessé le 21 juillet au cours d’une opération de sécurisation à la suite du déclenchement d’un engin explosif improvisé au passage de son véhicule. Citations à l’ordre de la brigade, comportant l’attribution de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze Inséré en Afghanistan de janvier à juillet 2009 comme chef d’équipage canon de 20 mm au sein des OMLT, le maréchal des logis-chef Jérôme Fuseau, du 4e Régiment de chasseurs, s’est distingué à deux reprises en contribuant à la capture de plusieurs insurgés. Il s’est également illustré le 19 mai lors d’un affrontement, en participant aux actions de feux qui ont permis de désengager des éléments amis, puis le 20 juin en récupérant deux équipiers blessés par un engin explosif improvisé. ■ CCH Sébastien GUILLET Inséré en Afghanistan au sein des OMLT de mars à juillet 2009 comme auxiliaire sanitaire, le caporal-chef Sébastien Guillet, du 31e Régiment du génie, a été blessé le 21 juillet au cours d’une opération de sécurisation par le déclenchement d’un engin explosif improvisé au passage de son véhicule. ■ BCH Vincent HARTLAND Inséré en Afghanistan au sein des OMLT de janvier à juillet 2009, le brigadier-chef Vincent Hartland, du 93e Régiment d’artillerie de montagne, s’est distingué à deux reprises en contribuant à la capture de plusieurs insurgés. Il s’est également illustré le 19 mai à Gharam, lors d’affrontements rebelles, en permettant par ses tirs le désengagement des éléments amis. Il a été victime de l’explosion d’un engin improvisé au passage de son véhicule le 20 juin suivant. ■ CBA Franck-Marie BEJUIT ■ BCH Gérald PAUSE Inséré en Afghanistan de novembre à juin 2009 au sein des OMLT, comme conseiller de l’officier génie, le chef de bataillon Franck-Marie Bejuit, du 17e Régiment du génie parachutiste, s’est particulièrement illustré le 1er février lors d’une mission de reconnaissance. Blessé par l’explosion d’une voiture piégée entrée en collision avec son véhicule, il a su malgré le choc faire poursuivre la progression jusqu’à un endroit sécurisé, avant d’organiser un dispositif de sécurité dans l’attente des secours. Engagé en Afghanistan d’avril à octobre 2009 comme magasinier « approvisionnement », le brigadierchef Gérald Pause, du 1er Groupe logistique du commissariat de l’armée de Terre, s’est particulièrement illustré le 6 août lors d’une opération de sécurisation d’axe routier. Pris sous le feu nourri d’insurgés, il a su délivrer une riposte adaptée. Il s’est également distingué le 8 août lors d’un accrochage avec des rebelles, en maintenant un appui efficace permettant de repousser les assaillants. TIM214_046_047_CEMAT_PA.QXD Citations à l’ordre du régiment, comportant l’attribution de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze n ADJ David DUPUIS Engagé en Afghanistan de janvier à juillet 2009 comme chef d’équipe « observation », l’adjudant David Dupuis, du 40e Régiment d’artillerie, s’est particulièrement illustré le 11 juin lors d’un accrochage avec des insurgés, en organisant une riposte efficace et un appui feu, permettant ainsi la rupture de contact des éléments engagés. n SCH Mickaël BRIGNON Engagé au Kosovo de février à mai 2009 comme sous-officier adjoint, le sergent-chef Mickaël Brignon, du 110e Régiment d’infanterie, s’est particulièrement distingué le 27 avril lors d’affrontements entre manifestants à Mitrovica. Parvenant à tenir sa position, malgré d’importants jets de pierres et de cocktails Molotov, il a porté secours à un camarade en difficulté, avant d’être lui-même blessé par un projectile. n MDL Guillaume DENIEULLE Inséré en Afghanistan au sein des OMLT de janvier à juillet 2009 comme mécanicien, le maréchal des logis Guillaume Denieulle, du 7e Régiment du matériel, s’est particulièrement distingué le 19 mai à Gharam, lors d’un affrontement avec des insurgés retranchés. Exposé aux feux adverses, il a su maintenir ses tirs d’appui et mener à bien sa mission de reconnaissance avant de porter secours à un élément afghan isolé. n CCH Richard HANTUTE Projeté en Afghanistan d’avril à octobre 2009 comme conducteuropérateur « système d’ouverture d’itinéraire miné », le caporal-chef Richard Hantute, du 1er Régiment du génie, s’est particulièrement illustré le 26 juillet en localisant un engin explosif improvisé per- 21/04/10 19:37 Page 47 mettant par la suite de sécuriser un passage particulièrement fréquenté ; puis 1er août lors d’un accrochage avec des insurgés dans la vallée d’Afghanya, en contribuant efficacement à la riposte et au désengagement des troupes. n CCH Christophe LEOTY Engagé en Afghanistan de juillet à septembre 2009 comme pilote super poids-lourd, le caporal-chef Christophe Leoty, du 511e Régiment du train, s’est particulièrement illustré le 25 août lors d’une mission de ravitaillement du poste avancé de Tagab. Pris à partie par des insurgés, il a su extraire son véhicule de la zone de feu et désigner la position des assaillants afin de permettre l’application de tirs de riposte. n BCH Emmanuel MALFAIT Projeté en Afghanistan de janvier à juillet 2009 comme pilote de véhicule de l’avant blindé, le brigadier-chef Emmanuel Malfait, du 40e Régiment d’artillerie, s’est particulièrement distingué le 11 juin, lors d’un accrochage avec des insurgés. Pris à partie par des tirs de roquettes et d’armes automatiques, il a su délivrer une riposte efficace et rendre compte des positions adverses, permettant ainsi la mise en œuvre d’appuis feu. n CCH Eric SCHEEPMANS Engagé en Afghanistan d’octobre 2008 à avril 2009 comme pilote de véhicule de l’avant blindé, le caporal-chef Éric Scheepmans, du 3e Régiment médical, s’est illustré le 14 mars dans le village d’Alasay. Après avoir été pris à partie par des insurgés, il a participé de nuit et sous la menace de tirs de mortiers à l’évacuation d’un blessé et du corps d’un camarade décédé. n CPL Eddy BARTOLUCCI Engagé en Afghanistan d’avril à octobre 2009 comme brancardier secouriste, le caporal Eddy Bartolucci, du 1er Régiment médical, s’est particulièrement distingué le 28 avril lors de l’explosion d’une roquette dans l’enceinte du camp de Warehouse. Bien que blessé, il s’est rendu au groupement médicochirurgical afin de réaliser un compte rendu précis, contribuant ainsi à la prise en charge optimale de ses camarades touchés par l’attaque. Citations à l’ordre de la brigade, comportant l’attribution de la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile de bronze n CNE Emmanuel DALMART, de l’UIISC n° 7 Projeté en Haïti dans le cadre des opérations de secours consécutives au tremblement de terre, il s’est particulièrement distingué sur le chantier de l’hôtel Montana en organisant efficacement la gestion des secours. n LTN Marc MATHIEU, du 40e RA Engagé en Afghanistan, il s’est particulièrement illustré le 12 avril 2009 dans la vallée d’Uzbeen, en commandant un tir de riposte permettant de neutraliser une position adverse. n SGT Emmanuel BILLAUD, du 2e groupement d’incendie de la BSPP Il s’est particulièrement illustré le 24 janvier 2010 à Paris, lors d’un incendie d’immeuble. Effectuant le sauvetage d’un nourrisson de huit mois au 7e étage, il a abandonné son appareil respiratoire au bénéfice de la jeune victime afin de la protéger des fumées. n SGT Michaël GUILBERT, de l’UIISC n° 7 Dans le cadre des opérations de secours consécutives au séisme en Haïti, il s’est illustré les 14 et 15 janvier sur le chantier de l’hôtel Montana, en parvenant, après 36 heures ininterrompues d’opération de découpe et de percement, à extraire sept survivants des décombres. n SGT Marion CHASLES, du 13e RG Engagé au Liban, elle s’est particulièrement illustrée les 12 et 16 octobre 2009 lors d’interventions sur des mines antipersonnel en guidant efficacement l’action du démineur afin de détruire en toute sécurité les explosifs. n CCH Tony COMBOT, de l’UIISC 1 Dans le cadre des opérations de secours consécutives au séisme en Haïti, il s’est particulièrement illustré en menant des actions de recherche et en procédant à l’extraction d’une personne ensevelie sous des décombres. n CCH Benoît LACOME, de l’UIISC n° 5 Dans le cadre des opérations de secours consécutives au séisme en Haïti, il s’est particulièrement distingué le 27 janvier 2010 en contribuant au sauvetage d’une victime bloquée sous des décombres depuis plusieurs jours. n CPL Mathieu LAPLACE, du 7e BCA Engagé en République centrafricaine, il s’est particulièrement distingué le 30 avril 2009 lors d’une tentative d’enlèvement du maire de Birao en assurant l’évacuation des autorités locales. Citation à l’ordre du régiment, comportant l’attribution de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze n CNE Alexandre-Paul LEONARD, du 5e RHC Dans le cadre de l’opération EUFOR Tchad-RCA, il s’est particulièrement illustré le 8 novembre 2008 en organisant avec succès une opération d’évacuation d’un groupe d’humanitaires et d’individus blessés à la suite de combats entre forces régulières et rebelles. TIM n°214 - Mai 2010 47 TIM214_048_049_RETEX.QXD 21/04/10 20:08 Page 48 RETEX Vos comptes rendus et expérimentations ne sont pas inutiles. Le Centre de doctrine et d’emploi des forces (CDEF) vous propose ainsi chaque mois un point, en quelques brèves, sur les RETEX en cours. ÉTRANGER Formation en Dari et en Pachto pour les soldats américains Selon les directives du général américain Stanley A. Mc Chrystal, commandant les forces de l’OTAN en Afghanistan, au moins un soldat américain par section doit maîtriser quelques rudiments de Dari (langue véhiculaire de l’Afghanistan) ou de Pashto (langue parlée par les Pachtouns, principalement dans le sud et l’est du pays). L’objectif est de former tout d’abord 600 soldats pour la fin du mois de septembre 2010. Désormais, les Américains portent leurs efforts sur l’établissement de contacts avec la population afghane. Ils considèrent l’imprégnation culturelle et linguistique des soldats comme prioritaire dans les opérations de contreinsurrection. Dans ce sens, l’US Army, en collaboration avec l’Institut linguistique de la Défense (Defense Language Institute), développe des stages de langue intensifs de seize semaines. Au terme de cette formation, les stagiaires sont en mesure d’échanger des phrases simples avec les Afghans. Au-delà du strict apprentissage linguistique, les cours dispensés mettent également l’accent sur les spécificités de la culture afghane, les différentes ethnies et les interactions avec les pays limitrophes. Ce programme de formation linguistique et culturel est particulièrement ambitieux. Trois pôles de formation existent d’ores et déjà. Un budget a été mis en place pour créer des infrastructures supplémentaires entre 2011 et 2015. De plus, certains officiers et sous-officiers, qui suivent un programme d’approfondissement complémentaire, s’engagent à se Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Intraterre du CDEF: www.cdef.terre.defense.gouv.fr 48 TIM n° 214 - Mai 2010 spécialiser sur l’Afghanistan pour une durée de cinq ans. ADAPTATION Équipes cynophiles en Afghanistan Engagées en Afghanistan depuis le début du conflit, les équipes cynophiles y apportent une plus-value importante. Leur appui constitue avant tout un complément capacitaire efficace dans les missions de combat débarqué, mais il se révèle surtout précieux dans les actions de sûreté. En effet, le chien propose une alternative à l’ouverture du feu. Il représente la force maîtrisée permettant la gradation de la riposte et la réversibilité de l’action. De plus, utilisé dans le cadre de la lutte contre les Engins explosifs improvisés, il contribue utilement à la protection des emprises de la Force et de ses déplacements. Néanmoins, la ressource limitée des chiens «détection d’explosifs» impose une harmonisation des savoir-faire au niveau des armées et une réorganisation du dispositif sur le théâtre afin d’en palier la lacune capacitaire et d’en optimiser l’emploi. En outre, le commandement des forces terrestres a demandé au 132e Bataillon cynophile de l’armée de Terre d’augmenter le nombre de chiens spécialistes formés d’ici à 2011. Affaire à suivre. Le colonel Philippe Prévost est chef des opérations militaires de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) depuis octobre 2009. Lors du tremblement de terre qui a secoué le pays en janvier, il a tenté, tant bien que mal, de poursuivre sa mission… aïti, Port-au-Prince, 12 janvier 2010, 16 h 53. Je me trouve dans le PC militaire de la MINUSTAH, à côté de l’hôtel Christopher, qui abrite le reste de l’état-major. Soudain, le sol se met à trembler, de plus en plus fort. Je ne comprends pas ce qui se passe. Puis les armoires et les ordinateurs tombent, le plancher se tord. Je me retrouve au sol, pendant quelques interminables secondes, sans bouger, dans un bruit assourdissant. Puis, c’est le silence… et les cris. Un H 1 Les derniers corps, dont celui du Représentant spécial du Secrétaire général (SRSG), chef de la MINUSTAH, seront retrouvés près d’une dizaine de jours plus tard. Le bilan final fera état de 101 membres civils, policiers et militaires de la MINUSTAH (incluant la trentaine de camarades haïtiens) 2 ayant perdu la vie. 35 % de l’effectif de la police a été blessé ou tué. ENTRAÎNEMENT Exercice FORTEL 2010 Dans le cadre de la préparation opérationnelle des brigades et suivant directement LANNES 2010, l’exercice bisannuel FORTEL 2010 s’est déroulé du 12 au 22 avril sur les camps de Champagne et en terrain libre en région Champagne-Ardenne. Organisé, monté et dirigé par l’état-major de forces n° 1, FORTEL a été joué dans un environnement numérisé (NEB) et inter- armées. Bénéficiant de la participation de détachements belge et allemand, cet exercice a eu un double objectif : n mettre en œuvre, entraîner et certifier un Groupement de soutien divisionnaire (GSD) avec ses PC de zones fonctionnelles en soutien d’une division dans un environnement numérisé. La certification de la chaîne logistique de la division s’est TIM214_048_049_RETEX.QXD 23/04/10 10:54 Page 49 « J’ai conduit des actions dans L’instant face A l’INIMAGINABLE » tremblement de terre de magnitude 7 vient de secouer Haïti. Bilan : près de 300000 morts, 100 000 blessés. Impossible de sortir par le couloir, nous évacuons par l’une des fenêtres du second étage. Hébété, je découvre l’ampleur du désastre. L’hôtel Christopher n’est plus qu’un amas de gravas. Mon bâtiment est le seul à être encore debout à 500 m à la ronde. Je n’ai pas vraiment le temps de penser à ce qui vient d’arriver, car avec le poste que j’occupe, c’est à moi de penser aux autres, et ils sont nombreux ! Ma priorité: établir un premier décompte des manquants. Je me précipite sur les décombres avec quelques camarades argentins, américains et philippins, pour tenter de sauver mes camarades coincés sous les gravas. Au final, les survivants de l’hôtel Christopher se compteront sur 1 les doigts des deux mains … des opérachef de il Vers 20 h, mon trava coordondois Je s. dessu le nd tions repre ner les actions de la Force militaire de l’ONU. Toute la nuit, j’organise l’extinction des incendies sous les décombres, une morgue improvisée, l’évacuation des blessés vers l’hôpital militaire de campagne situé de l’autre côté de la ville, les convois, ralentis sur tout l’itinéraire par les milliers de blessés tentant d’embarquer dans ces ambulances improvisées… Vers 23 h, nous commençons l’évacuation du personnel vers la base logistique, que je rejoins le lendemain à 15 h. « Chaq ue jour, je reme rcie mon entr aîne ment milit aire » Une nouvelle tâche m’attend : réorganiser le PC et reprendre la liaison avec les bataillons. Je suis épuisé, et je me suis blessé aux mains en extrayant des camarades des gravats. Les coupures sont profondes, et les points ne seront posés que quarante-huit heures plus tard… Vers minuit (soit 6 h en France), je peux enfin joindre mon épouse, qui est déjà au courant de la catastrophe : les trente secondes de liaison par satellite resteront gravées dans ma mémoire comme un intense moment d’émotion. Le rythme des opérations s’accélère avec l’arrivée de la quarantaine d’équipes de secours (dont près de 300 Français), et des hôpitaux de campagne : il faut les accueillir, leur fournir des moyens de transport puis les escorter à travers une ville dévastée. Puis rapidement, il faut pro- téger les distributions d’alimentation. Durant près de trois semaines, les appels au secours de toute nature (pillages, vols, attaques)2 n’arrêteront plus. Dans ces moments difficiles, j’ai chaque jour remercié notre entraînement militaire français exigeant, nous apprenant ce que signifie la pression et nous inculquant ce savoir-faire enviable de conduire les actions dans l’instant avec des soldats de toutes nationalités, face à des situations totalement inimaginables et d’une telle brutalité, comme le furent ce tremblement de terre et les semaines qui suivirent.» Depuis le séisme, le colonel Prevost et ses camarades travaillent d’arrache-pied, 7 j/7, 15 heures par jour. Leurs missions : coordonner les distributions de nourriture ; le déblaiement ; la remise en état du réseau routier ; le tout dans un climat sécuritaire qui se dégrade. La phase de « normalisation » devrait durer jusqu’en décembre 2011. Pho tos : DR APPEL À TÉMOIGNAGES ! Faites partager vos expériences opérationnelles à nos lecteurs. Envoyez vos textes à la rédaction par internet à sirpat-comecrite.emat@ terre net.defense.gouv.fr effectuée par la mesure du niveau de maîtrise de ses acteurs dans un déploiement numérisé complet ; n permettre aux brigades d’appui spécialisé de mener conjointement des contrôles opérationnels et des entraînements régimentaires dans un environnement divisionnaire en bénéficiant d’un cadre tactico-logistique cohérent. PUBLICATIONS Cahier des Fiches de synthèse Le Bureau recherche du CDEF publie sur son site son cahier annuel des Fiches de synthèse, qui rend compte des séminaires et colloques tenus en France au cours de l’année 2009 sur des thèmes géopolitiques, historiques ou stratégiques inté- ressant les forces terrestres. La dernière édition aborde, entre autres, les défis de la stabilisation – en particulier en Afghanistan et au Pakistan –, le contexte sécuritaire mondial face à la piraterie et aux insurrections, et dresse un panorama des grands acteurs contemporains: puissances émergentes, OTAN, ou encore Union européenne. TIM n° 214 - Mai 2010 49 TIM214_050_053_VBCI.QXD 23/04/10 9:58 Page 50 Innovation Emport, vélocité, puissance de feu, protection des combattants, le VBCI, dont 630 exemplaires seront répartis à terme dans les forces, fait la différence. TIM revient sur les principales caractéristiques de ce nouvel engin qui préfigure le futur de l’infanterie. Véhicule blindé de combat de l’infanterie Taillé pour LA BAGA R 50 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_050_053_VBCI.QXD 21/04/10 20:05 Page 51 A RRE TIM n° 214 - Mai 2010 51 TIM214_050_053_VBCI.QXD 23/04/10 11:33 Page 52 Innovation Tir de nuit au canon de 25 mm. S ans un bruit, le véhicule sort de derrière un bouquet d’arbres, s’approche de son point d’observation et nous découvrons soudain deux autres blindés qui l’accompagnent. Bien que situés tout près, ils étaient jusque-là indétectables. Fin mars, à Mourmelon, le 35e Régiment d’infanterie s’entraîne pour s’approprier complètement le Véhicule blindé de combat de l’infanterie (VBCI) et ses capacités hors normes. Le sergent-chef Jeannot, de la 4e compagnie, détaille avec enthousiasme : « La rapidité de déplacement est bluffante (voir l’infographie). Ce véhicule, silencieux et discret, nous permet des approches furtives pour observer. » Les roues du VBCI sont équipées du dispositif de variation de pression de gonflage en marche et du dispositif de roulage “à plat”. Le véhicule peut rouler avec sept roues si une est crevée ou détériorée. Dans la caisse, le niveau de finition et de confort est incroyable. Les places individuelles sont attitrées, et chacun a un espace de rangement sous son siège. Tous les interstices sont optimisés et même le creux entre les fauteuils permet de caler l’armement. Derrière les dossiers se trouvent des rangements pour les AT4, les munitions ou le petit matériel (les sacs individuels sont accrochés à l’extérieur). Avec un volume intérieur 1,5 fois supérieur au VAB, la « bête » est plutôt spacieuse. Le VBCI est même équipé de l’air conditionné. Comment se répartit le travail à bord entre le pilote, le chef tourelle de véhicule d’infanterie (CTVI), le chef d’engin et les huit fantassins embarqués ? Le pilote et le CTVI restent en permanence à bord. Le chef d’engin, qui est aussi chef de groupe (ou chef de section), débarque avec son groupe si celui-ci sort. Le pilote assure les trajectoires des 28 tonnes qui peuvent monter jusqu’à 60 km/h en tout terrain. Le CTVI assure plusieurs missions : opérateur radio et NEB. Il sert le canon et, quand le chef d’engin débarque, il prend sa suppléance et doit commander son engin. Le 1re classe Samir Djebbar, CTVI, détaille toutes les potentialités de sa tourelle. Avec un volume intérieur 1,5 fois supérieur au VAB, la “bête” est plutôt spacieuse. » 52 TIM n° 214 - Mai 2010 « Quand on roule, j’observe à 360 degrés et je peux également utiliser ma caméra thermique pour affiner si besoin. Je suis en écoute sur le réseau interne, comme ça je peux réagir très vite. Le chef d’engin peut également me désigner quelque chose que j’aurais loupé. » Il explique ensuite le fonctionnement du pupitre de tir qu’il a devant lui, les possibilités de combinaison, entre le canon de 25 et la 7,62 mm, les munitions explosives et perforantes. La cadence de tir va jusqu’à 400 coups/minutes. Les qualités du VBCI annoncent un saut vers la modernité En caisse, le 1re classe Kevin Lietard, grenadier-voltigeur, enchaîne: «Je suis près de la rampe, donc j’assure une observation arrière par les épiscopes et je suis en écoute radio sur le réseau interne. Quand on débarque, j’ouvre aussi la rampe. » L’ergonomie, toujours ! Pour le combat d’infanterie, la rampe simplifie les embarqués/débarqués et, d’ailleurs, le chef de corps du 35e RI rappelle que « les hommes sont avant tout des fantassins. Ils manœuvrent à pied et gardent toutes leurs compétences du combat débarqué». Le lieutenant Christian Luans TIM214_050_053_VBCI.QXD 21/04/10 19:49 Page 53 Le VBCI, le nouvel atout de l’infanterie Furtif, avec une capacité d’observation jour et nuit, parfaitement intégré dans la numérisation de l’espace de bataille, le VBCI est au cœur des nouvelles doctrines d’engagement des forces terrestres. 1 drille sa section pour qu’elle se familiarise avec toutes les potentialités de la machine. Il détaille les capacités du VBCI: «Les moyens d’observation sont incroyables! Le MOP (moyen d’observation panoramique) est sans pareil pour l’observation de notre environnement immédiat, les autres optiques nous donnent également une précision accrue. Le télémètre laser, enfin, permet de donner les coordonnées précises d’un point de 300 à 8 000 m. Ces coordonnées sont transmises automatiquement à toute la section et au-delà à la compagnie1. Avec tous ces moyens, une section d’aujourd’hui perçoit ce que voyait une compagnie auparavant. » La caméra thermique, aussi, est redoutable : elle permet de voir précisément dans les lisières, derrière les volets, mais aussi de dire si la terre a été fraîchement retournée au bord d’une route. Avec un sourire, le lieutenant poursuit: « La puissance de feu ! Imaginez plus de 90 % de coups au but, de jour comme de nuit, avec, à 1 500 m, une rafale de 10 coups qui rentre dans un carré de 1 m de côté!» Ces qualités tactiques remarquables, la modernité et la polyvalence du VBCI annoncent sans doute le saut vers la Pour les potentialités du VBCI liées à la NEB, voir le dossier TIM de juin 2010. modernité que l’infanterie se prépare à accomplir avec les nouveaux équipements, tous complémentaires. CNE Thomas DIJOL Photos : ADJ Jean-Raphael DRAHI En tout terrain, le véhicule monte jusqu’à 60 km/h et peut rouler avec sept roues si l’une d’elles est hors d’usage. TIM n° 214 - Mai 2010 53 TIM214_054_055_ANNEE1940.QXD 21/04/10 19:50 Page 54 Patrimoine Débâcle de 1940 En mai et juin 1940, l’armée française, qui avait fait l’admiration du monde en 1914-1918, est pulvérisée en six semaines. Plus de 90 000 soldats tués, 250 000 blessés et un million et demi d’autres faits prisonniers. C’est la débâcle… L es nouvelles sont mauvaises, l’ennemi avance partout, les fantassins ont fichu le camp. On ramène un suspect – un capitaine du 129e RI qui a perdu ses hommes, arraché ses galons et son écusson et qui errait dans le patelin. Mes hommes n’ont pas pu croire que c’était là un officier. » Ces paroles sont celles du lieutenant Jacques Branet, du 8e Dragons à cheval, entré en Belgique le 10 mai 1940 sous les vivats de la population pour stopper les Allemands qui venaient d’envahir le pays. Mais six jours plus tard, avec des centaines de milliers d’autres, il cherchait désespérément à éviter l’encerclement et à rentrer en France talonné par les 54 TIM n° 214 - Mai 2010 colonnes blindées allemandes. «Le canon tonne dans la nuit. Lueurs d’incendies à l’horizon – visions de cauchemar. Les bords de la route sont jonchés d’effets, de voitures abîmées ou simplement abandonnées, épaves tragiques d’une retraite. Nous nous sentons traqués », écrit-il dans ses mémoires, L’Escadron – Carnets d’un cavalier (Flammarion). Le début de la fin Que s’est-il passé ? Le haut commandement français a envoyé ses meilleures troupes vers le nord, un groupement d’armées composé surtout de divisions d’active, pour faire face aux Allemands comme en 1914. Mais une fois nos troupes engagées, les 2 000 chars de sept divisions de panzers (blindés) suivis de 33 divisions d’infanterie, soutenues par l’aviation d’assaut, débouchent au sud à travers les Ardennes, où on ne les attendait pas. Perçant à Sedan, la blitzkrieg (guerre éclair) écrase sept divisions de réservistes âgés et mal équipés puis fonce vers la mer pour enfermer les Français dans une nasse qui sera la poche de Dunkerque. À qui la faute ? Vaste sujet qui déchire la France depuis soixante-dix ans. » L’armée n’arrivera jamais à rétablir la situation, étant successivement submergée ou bousculée sur la Somme puis sur l’Aisne. Au fur et à mesure, une grande partie des forces se disloque tandis que les colonnes de panzers coupent à travers le pays jusqu’à la côte Atlantique. Les actes de courage ne manquent pas. La 3e Brigade de Spahis à La Horgne, le 22e Régiment de marche de volontaires étrangers près de Péronne, la 14e Division d’infanterie du général de Lattre à Rethel, tous se battent avec acharnement, souvent jusqu’à la mort comme les élèves officiers de réserve à Saumur. Le colonel Charles de Gaulle, qui plaide depuis des années pour des forces blindées puissantes – on sait que les Allemands, eux, lisaient ses ouvrages, reçoit enfin le commandement de la 4e Division TIM214_054_055_ANNEE1940.QXD 21/04/10 19:51 Page 55 Les Français sont enfermés dans une nasse – la poche de Dunkerque – sous la pression des panzers qui foncent vers la mer. Les chars français ont en général une autonomie de 12 km. Les raisons du désastre selon le capitaine de Hautecloque cuirassée de réserve qui marque des points à Montcornet et à Abbeville. On le nomme précipitamment sous-secrétaire d’État à la guerre, mais les Allemands menacent déjà Paris. La défaite est issue d’erreurs tactiques et stratégiques Avec six millions de réfugiés qui errent sur les routes, bloquant toute logistique et la Luftwaffe qui domine le ciel, l’armée française chancelle sous les coups. À qui la faute ? Vaste sujet qui déchire la France depuis soixante-dix ans. Selon l’historien Dominique Lormier dans un ouvrage récent (Comme des lions, Calmann Lévy), la défaite militaire est avant tout liée « aux erreurs tactiques et stratégiques» de nos principaux généraux. Il souligne que nos chefs ont entre huit et dix ans de plus que leurs vis-à-vis allemands. Le CEMA français, le général Gamelin, a 68 ans. Il sera limogé en pleine bataille pour être remplacé par le général Weygand qui en a 73 ! « En laissant le centre du front, à savoir celui de la Meuse, sous la défense de médiocres divisions d’infanterie sous-équipées en armes antichars et en DCA, les généraux Gamelin et Georges ont permis aux panzers divisions d’effectuer une percée rapide et facile », écrit-il. Les deux tiers des chars français sont affectés par bataillons à des divisions d’infanterie comme soutiens quasiment statiques tandis que les Panzers divisions sont de véritables petites armées indépendantes et hautement mobiles. Les chars allemands sont équipés de radios tandis que les nôtres – dont un quart date de la guerre 1914-1918 – communiquent par fanions. La cadence de tir des chars allemands est trois à quatre fois plus rapide que celle de la plupart des chars français avec un seul homme en tourelle qui doit guetter, charger et tirer. Les panzers, accompagnés au combat de véhicules transportant des bidons d’essence, ont une autonomie de 100 km. Selon Lormier, le défaitisme est tel que de nombreux maires, y compris à Saumur, s’opposent à ce que l’armée défende leur ville. Un commandant de chars est tué par la population à Vierzon car il veut se battre. « Le maire et le sous-préfet de Cholet sortent de la ville pour avertir les Allemands que des armes automatiques françaises ont été mises en batterie contre eux », ajoute Lormier. Le capitaine Philippe de Hautecloque, futur général Leclerc et qui fut blessé pendant la campagne, écrivit en août 1940 qu’il voyait trois raisons au désastre : le manque de caractère et de personnalité à tous les échelons du commandement civil et militaire, l’insuffisance de matériel et le manque d’éducation patriotique dans les écoles et les familles. Et Jacques Branet, le jeune officier de dragons entré en Belgique à cheval le 10 mai sous les hourras de la foule ? Une semaine après, il écrit : « Mon peloton se fond dans une grande masse de cavaliers qui se replient au grand trot. J’ai une impression pénible de retraite, de désordre. À la sortie du village, deux avions surgissent à très basse altitude et nous mitraillent. Nos pertes sont lourdes. Accablé, je reviens les larmes aux yeux près de mes hommes, et leur dis qu’un jour ou l’autre, il faudra faire payer ça à l’ennemi. » Jacques Branet tiendra parole. Il s’évadera d’un oflag en 1941 et rejoindra les Forces françaises libres en Angleterre. Le capitaine Branet débarquera en France en 1944 à la tête d’une compagnie du 501e Régiment de chars de combat de la 2e DB. Compagnon de la Libération, il terminera sa carrière comme général. Bernard EDINGER Photos : Ordre de la Libération et DR Les actes de courage ne manquent pas. Certaines unités se battent avec acharnement, souvent jusqu’à la mort. TIM n° 214 - Mai 2010 55 TIM214_056_057_OTAN.QXD 23/04/10 11:02 Page 56 Vie des unités Servir à l’OTAN Candidat à l’ e La pleine participation de la France aux structures militaires de l’Alliance atlantique entraînera l’insertion de plus de 1 100 militaires tricolores dans les différents états-majors, d’ici à 2012. Ce mouvement important en termes de ressources humaines est parfois un véritable défi pour ceux qui partent mais aussi pour ceux qui l’organisent. Éléments d’explication et témoignages1. E n avril 2009, lorsque le président de la République a annoncé le retour plein et entier de la France dans les structures militaires de l’OTAN, l’armée de Terre a dû fournir plus de 150 personnes en huit semaines. « Malgré des volontaires pour servir à l’OTAN, cela n’a pas été simple », explique le lieutenant-colonel Vincent Fauvell-Champion, de la section des PPE2/OTAN de la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre (DRHAT). D’après lui, le PAM3 2010 s’est normalisé, même si le procédé reste nouveau et donc perfectible. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’OTAN se réforme en même temps que nous rejoignons le commandement intégré. De plus, ce retour dans l’OTAN a lieu alors que l’armée de Terre est en pleine restructuration organisationnelle et territoriale», analyse ce connaisseur du dossier. Les ordres de grandeur sont larges. En avril 2009, il y avait 110 militaires français insérés à l’OTAN. En 2012, ils seront Pour plus d’informations : n Le site de la DRHAT (onglet OTAN) : www.drhat.terre. defense.gouv.fr n Le site de l’EMA REPREMIL (onglet PPE) : www.ema.defense. gouv.fr/organisation/ n Dossier du TIM n°203 consacré à l’OTAN : www.defense.gouv.fr/ terre, rubrique Magazines. 56 TIM n°214 - Mai 2010 plus de 1 100 dont la moitié seront des terriens (cf. encadré ci-contre). La France doit en effet tenir ses engagements et une place proportionnelle à son poids réel au sein des Nations alliées (environ 13 %). De nombreux postes font l’objet d’âpres négociations, car ils permettent d’exercer une indiscutable influence au sein de l’Alliance. La sélection des volontaires est toujours draconienne Le lieutenant-colonel Martin Chiola, chef de la section chancellerie pour les brevetés, précise immédiatement : « La première fois, c’était véritablement inédit avec un calendrier très contraint et une réforme en cours au sein même de l’OTAN. Finalement, nous avons réussi grâce à la souplesse des administrés et des gestionnaires. » En 2010, le PAM France et le PAM OTAN concordent mieux. Le colonel Rémi Seigle, du bureau «étatmajor » de la DRHAT, poursuit : « Pour obtenir le maximum d’efficacité, nous avons mis en place une section PPE/ OTAN et nous avons créé un vivier global, susceptible de servir à l’international. » La réserve ainsi constituée peut aussi bien alimenter l’OTAN, l’Union européenne, les officiers de liaison ou les ambassades. «Nous avons une vision globale de la ressource apte à servir à l’international. » Cependant, si les postes classiques et opérationnels sont faciles à fournir, les difficultés sont au rendez-vous notamment pour les postes SIC ou LOG. Pour autant, pas d’effet d’appel et une sélec- TIM214_056_057_OTAN.QXD 23/04/10 11:03 Page 57 l’ expatriation ? tion des candidats toujours draconienne. Le lieutenant-colonel Fauvell-Champion est précis, à propos des conditions de candidature : « La maîtrise de l’anglais est dimensionnante, et il faut rédiger avec soin sa lettre de motivation. Enfin, les intéressés doivent comprendre qu’ils peuvent être projetés en OPEX.» La lettre doit bien concerner l’OTAN et pas une garnison en particulier, elle doit être adressée à la DRHAT. Ensuite, il faut passer les contrôles de sécurité et, si vous êtes retenu, la certification linguistique. En effet, l’OTAN a son propre système de certification et seuls quatre centres sont homologués en France3. Seul le personnel préidentifié dans le vivier peut concourir pour les stages de langue anglaise. Vient ensuite le pack vital (un jour ou une semaine en fonction du poste à tenir). Enfin, dernière étape, un stage d’information OTAN, organisé par l’EMSOME à Rueil-Malmaison, auquel sont associés les différents détachements de soutien nationaux de chaque état-major (on les appelle NSE dans l’OTAN pour National support element), pour répondre aux questions des familles notamment. En avril 2009, on comptait 110 militaires français insérés à l’OTAN. En 2012, ils seront au moins 10 fois plus nombreux dont la moitié seront des terriens. » nités de résidence ou améliorer la prise en charge des transports sont interministérielles, ces décisions échappent au contrôle de l’armée de Terre. Nous travaillons sur tous ces points. » Précisons que lors de la 81e session du Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), qui s’est tenue du 8 au 12 mars 2010, le ministre a rappelé que les problèmes liés à une affectation dans l’OTAN sont bien pris en compte. « Il faut garder à l’esprit que c’est aussi une opportunité. Ne sont affectés que des volontaires et il est rare que tout soit parfait à l’ouverture de postes », conclut le colonel Loiacono. «Car il faut bien resituer l’enjeu : la France retrouve toute sa place dans l’OTAN, elle participe ainsi à la réforme de l’Alliance à la hauteur de nos engagements et de notre participation à ses opérations. Cela vaut sans doute quelques efforts… » CNE Thomas DIJOL Photos : CCH Jean-Baptiste TABONE En octobre, un dossier de TIM sera consacré à tous ceux qui servent « hors BOP ». Postes permanents à l’étranger 3 Plan annuel de mutations. 4 Saint-Cyr Coëtquidan, le CFIAR de Strasbourg, le CLAS de Tours et le CIN de Saint-Mandrier. 1 2 Combien de postes sont à pourvoir ? Où sont-ils affectés ? Interrogations sur la santé, l’éducation et le logement À ce propos, le colonel Philippe Loiacono, en charge de l’ensemble du dossier OTAN pour l’armée de Terre, précise: «Les militaires et leurs familles sont sensibles sur tous les aspects relevant de la scolarité, du logement ou de la santé, et c’est normal », poursuit-il. «D’ailleurs, nous sommes en train de tirer les enseignements de la mise en place du personnel à l’OTAN en 2009, notamment dans le domaine de la scolarité pour lequel un projet de cyberclasse pourrait être développé pour la rentrée prochaine. Pour autant, il faut bien comprendre que ces dossiers scolarité, logement et santé relèvent bien souvent du niveau du ministère de la Défense, voire du niveau interministériel. L’armée de Terre seule ne peut donc pas apporter de réponse satisfaisante. » Le colonel Fauvell-Champion ajoute : « Les négociations pour revaloriser les indem- En 2012, pour l’armée de Terre, l’OTAN représentera : 257 postes d’officiers, 276 postes de sous-officiers et 38 postes de militaires du rang, principalement situés en Europe mais aussi aux États-Unis et en Turquie. Parmi ceux-ci, on peut distinguer trois types de postes différents : ceux qui sont insérés dans les états-majors (1100), ceux qui constituent les détachements de soutien nationaux ou NSE (environ 130) et ceux qui sont employés au sein des agences de l’OTAN (64). En 2010, les mouvements les plus nombreux se feront au profit des états-majors de Mons, Norfolk et Brunssum avec une vingtaine de postes à pourvoir chacun, 15 à Heidelberg et une douzaine à Naples et Lisbonne. TIM n°214 - Mai 2010 57 TIM214_058_059_XYNTHIA.QXD 21/04/10 19:57 Page 58 Vie des unités Entre le 28 février et le 26 mars, plus de 120 militaires se sont mis au service de la population éprouvée par la tempête. Retour sur l’opération en Charente-Maritime. D ans un cas d’urgence comme celui-ci, il n’y a que l’armée qui peut nous rendre ce service, et je l’en remercie encore énormément. Les militaires sont disponibles et compétents, et même pour des travaux civils leur dévouement et leurs moyens sont impressionnants », témoigne Jean-Pierre Chaudet, adjoint au maire de l’île d’Aix. Les unités ont été réparties sur quatre chantiers le long du littoral atlantique pour reconstruire les digues et dunes, rasées par la tempête. Objectif: finir avant le 26 mars, soit avant les grandes marées, pour que le drame ne se reproduise pas. L’Engin du génie d’aménagement (EGAME) déroule des tapis grillagés pour permettre aux véhicules de débarquer sans s’enliser. Les Moyens polyvalents du génie (MPG) apportent les milliers de mètres cubes de sable sur la ligne de dune, puis les tracto-niveleurs (bulldozers ou tractoniveleurs) achèvent le travail. Le caporalchef Emmanuel Bouttemy, du 25e RGA, conducteur de tracto-niveleur, développe: « Il faut reconstruire une dune de 10 à 15 m de haut, que l’on nivèle avec le Bull. On sait ce qu’il y a à faire, donc on s’adapte vite. » Le travail est accompli jour et nuit selon les marées Site de l’île d’Aix. Ce sont les Chalands de transport de matériel (CTM) du 519e RT qui font la liaison entre l’île et le continent, pour assurer sept jours sur sept le transport d’engins militaires ou camions civils (acheminant des matériaux). « Il est très important que la population locale voit le régiment de La Rochelle à l’œuvre sur ses terres. Au-delà des capacités spécifiques mises en œuvre, c’est aussi et surtout l’expression d’une véritable solidarité locale », rappelle le colonel Chauffour, délégué militaire départemental. De plus, les 515e, 516e et 517e RT ont été engagés pour faire venir les véhicules du génie. «C’est la première fois que je travaille dans ces circonstances avec l’armée. C’est une bonne expérience : ça montre que les civils peuvent s’allier à l’armée, et on en a besoin. En cas de catastrophe, on est bien contents de les trouver », explique Éric Bazin, conducteur pour l’entreprise Longueépée située à Trizay. Site de la Baie d’Yves. L’adjudant Laurent Moryn, du 31e RG, gère le chantier. «Pour certains, c’est le premier chantier sur sable. Le terrain est difficile, on a peu de marge de manœuvre: la tempête a beaucoup abîmé le littoral, et n’a laissé qu’une couche de glaise dans laquelle les MPG peuvent très vite s’enliser. Mais c’est une expérience intéressante. Nous avons commencé le 10 mars, et avons construit presque 2 km de digues en une semaine. Nous aurons fini dans les temps. » Site de La Couarde, île de Ré. Le capitaine Axel Costanso, du 2e REG, est responsable de l’équipe composée de détachements des 1er et 2e REG, de l’École du Génie, des 6e RG et 31e RG et du 25e RGA: «C’est très enrichissant de travailler avec différentes unités, différents personnels.» Certains sont habitués aux sables de Djibouti et du Koweït, et les sections amphibies du 6e RG et du 1er REG connaissent bien la mer. Au total, 32 hommes travaillent par roulement, jour et nuit, suivant le rythme des marées. 48 000 m3 de sable doivent être déplacés. Après la tempête Xynthia La course contre la mer 58 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_058_059_XYNTHIA.QXD 21/04/10 Les régiments en présence n 6 et 31 Régiment du génie n 1er et 2e Régiments étrangers e e 20:10 Page 59 Le professionnalisme en réponse à l’attente de résultats n Capitaine Michel Lafite, 31e RG, responsable du détachement de du génie n 17e Régiment du génie parachutiste n 25e Régiment du génie de l’air n 516e, 517e et 519e Régiments du train n École du génie Mais, «rien n’empêche», ils finiront dans les délais ! Une exigence qui touche les riverains, comme Nathalie Bastard, habitante de l’île de Ré: «Cette solidarité nous fait chaud au cœur. Voir tous ces militaires venir, de près et de loin, pour nous aider et nous soutenir, c’est génial et nous en sommes vraiment touchés. » Toujours dans la volonté d’une adaptation maximale aux évènements, près de 60 militaires étaient maintenus en état d’alerte jusqu’au 2 avril. Finalement, après un dernier bilan, tous ont pu rejoindre leurs régiments : les digues et cordons dunaires ont tenu contre les marées, pour la plus grande satisfaction des habitants. liaison et de mise en œuvre des moyens génie en Charente-Maritime « Le 26 mars à minuit, nous avions fini. Mais en cette période de grandes marées, nous restons en posture d’alerte. Par deux fois, nous avons comblé des brèches à la baie d’Yves et avons remonté des dunes sur l’île de Ré (La Couarde), profitant des marées basses. Nous luttons contre le temps, de jour comme de nuit. Heureusement, il y a une grande synergie entre tous les acteurs, et nous sommes en relation permanente avec les autorités locales (préfecture, direction départementale du territoire et de la mer ainsi que des entreprises civiles). Très marquée par ces dernières semaines, la population était véritablement dans l’attente de résultats concrets. À nous donc de faire notre maximum pour passer haut la main cette période des grandes marées ! » n Colonel Jacques Chauffour, Délégué militaire départemental « Après la phase d’extrême urgence, nous sommes passés à la reconstruction. Il s’agissait cependant d’une nouvelle urgence puisqu’il nous fallait consolider les digues détruites avant les grandes marées du 29 mars. Depuis le 8 mars, les unités étaient à l’œuvre et ont démontré leur professionnalisme, leur capacité d’écoute de la population… Nous sommes très satisfaits de la façon dont les régiments travaillent et de l’esprit avec lequel ils réalisent leur mission. » Domitille BERTRAND Photos : ADJ Gilles Gesquière Notre objectif était de consolider les digues détruites avant les grandes marées. » Colonel Jacques Chauffour, Délégué militaire départemental. Le bilan en chiffres dans le département n 12 morts (53 sur toute la France). n 5 000 maisons sinistrées. n 700 personnes sauvées de la noyade et de l’épuisement. n 120 km de digues à reconstruire. TIM n° 214 - Mai 2010 59 TIM214_060_061_ERGONOMIE.QXD 21/04/10 20:12 Page 60 Métier Ergonome L’homme au cœur du système L’ergonomie, un terme à la mode. Qu’on parle de téléphone portable, de voiture ou d’ordinateur, tous doivent être ergonomiques. L’armée de Terre n’échappe pas à ce concept. Que cache la profession d’ergonome ? Quels en sont les enjeux ? Rencontre avec le lieutenantcolonel Brigitte Belcourt, ergonome à la STAT. L eur métier : ergonome. Leur mission : adapter l’outil à l’homme. Ils sont trois à la Section technique de l’armée de Terre (STAT) à remplir ce rôle au quotidien. Mais que cache cette fonction méconnue ? « L’ergonome s’intéresse à l’activité des combattants », explique le lieutenant-colonel Brigitte Belcourt, chef du groupe facteurs humains – ergonomie à la STAT. « Dans sa démarche, il met l’homme au centre du système à utiliser, à l’inverse de l’ingénieur qui se consacre à l’aspect technologique de l’outil. Il réfléchit donc à la manière la plus adaptée et la moins contraignante pour l’utilisateur d’employer la machine. » Ainsi, pour le VBCI1, il a fallu prendre en compte la nécessité de faire tenir un groupe d’infanterie et son paquetage dans un espace confiné et non étirable, dans lequel les plus grands doivent pouvoir durer en position assise et les plus petits être en mesure d’ouvrir les trappes, tout en tenant compte de la tâche spécifique de chacun des membres de l’équipage (pilote, chef d’engin, etc.). «L’ergonome doit posséder des connais- sances dans nombre de domaines comme la physiologie, la biomécanique, l’audition, la vision, la psychologie et le code du travail, la santé… », précise le lieutenant-colonel Belcourt. Il ne s’agit pas bien entendu d’être spécialiste de chaque domaine, mais en mesure de prendre en considération chaque aspect pour évaluer le matériel ou le logiciel dans un contexte global et fidèle à son utilisation. « Le futur utilisateur est également un contact primordial : il nous permet de comprendre quels sont ses besoins, d’appréhender les conditions de réalisation de ses missions et de réaliser des essais les plus représentatifs possibles de la situation finale. » L’opérationnel, un milieu contraignant La prise en compte du facteur humain, dans un contexte aussi complexe que le monde militaire, impose en permanence de trouver le juste compromis permettant de satisfaire le couple homme/système et ce, malgré les contraintes calendaires, budgétaires et techniques. Manipulant des « outils » dont la techni- L’ergonome est essentiel à l’armée de Terre car quel que soit l’outil développé, il y aura toujours un homme dans la boucle. » Lieutenant-colonel Brigitte Belcourt, chef du groupe facteurs humains – ergonomie à la STAT. 60 TIM n°214 - Mai 2010 cité tend à croître, devant assimiler des informations issues de sources multiples, le soldat, dans le cadre de missions de longue durée, peut passer plusieurs jours dans son véhicule, par tous temps, de jour comme de nuit, sur tous les terrains, sous le bruit des feux, des armes et des véhicules. Malgré ces conditions, le combattant doit pouvoir durer et réussir sa mission. L’ergonome prend une place grandissante dans la chaîne de l’équipement de nos soldats. En un demi-siècle, la prise en compte de l’utilisateur a énormément évolué au sein de l’armée de Terre. « Auparavant, l’accent était porté sur la performance des systèmes. Puis nous nous sommes aperçus que l’utilisateur participe complètement à cette performance et ne peut être mis de côté dans la conception d’un matériel. » Les ergonomes de la STAT interviennent désormais sur un grand nombre de systèmes destinés aux soldats de l’armée de Terre. Ils sont appelés, à titre d’expert, par les TIM214_060_061_ERGONOMIE.QXD 21/04/10 20:14 Page 61 Prise de données au sonomètre pour évaluer l'environnement sonore dans un VBCI au roulage. r officiers programme de la STAT, chargés de suivre les programmes d’armement de leur conception à leur maintenance, les équipes de marques, en charge d’un produit particulier, et parfois le service du commissariat des armées (SCA)2. L’intervention des ergonomes est ponctuelle ou s’inscrit dans la durée, selon le programme. « L’intégration d’un boîtier type brouilleur sera une évaluation ponctuelle et rapide. C’est un sous-ensemble à remettre dans un contexte global, en s’interrogeant sur l’impact que son intégration aura sur l’équipage. Le VBCI ou encore le Félin3 et les systèmes de communication a nécessité une réflexion et une implication de plus longue durée car nous y avons travaillé dès la conception, en en rédigeant les exigences relevant de l’ergonomie, jusqu’aux produits finaux sur lesquels nous travaillons encore, avec les premiers retours des soldats, pour continuer à les améliorer. » Le métier d’ergonome est une spécialité de niveau master qui s’enseigne à l’uni- Le lieutenant-colonel Brigitte Belcourt (à dr.) évalue un nouveau gilet pare-balle. versité. C’est la voie qu’ont suivie les ergonomes de la STAT, le lieutenant-colonel Belcourt ayant choisi de se spécialiser au moment de son diplôme technique. Mais alors pourquoi choisir de s’engager ? « Ce métier est nécessaire à l’armée de Terre car quel que soit l’outil développé, il y aura toujours un homme dans la boucle. » Diane LHERITIER Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI Véhicule blindé de combat d’infanterie, (lire pp.44 à 47). 2 Le commissariat de l’armée de Terre (CAT) a été intégré au sein du service du commissariat des armées (SCA). 3 Fantassin à équipement et liaisons intégrées. 1 TIM n°214 - Mai 2010 61 TIM214_062_063_SPORTS.QXD 21/04/10 20:15 Page 62 Sport Afghanistan Porter lourd ! s p m e t g et lon Tous les RETEX le prouvent : on ne se prépare pas pour l’Afghanistan comme pour un autre théâtre d’opérations. L’environnement hostile et montagneux, ainsi que le poids des équipements, demandent au combattant un entraînement physique particulier avant et pendant la projection, pour éviter les blessures et les états de fatigue trop importants. L e combattant doit savoir porter lourd et longtemps», tel aura été l’un des RETEX clés du colonel Nicolas Le Nen, ancien chef de corps du 27e Bataillon de chasseurs alpins (27e BCA) et du GTIA Kapisa (de novembre 2008 à avril 2009). L’ensemble des unités alpines déjà parties en Afghanistan et le Centre national des sports de la Défense (CNSD) préconisent une place prédominante pour les activités sportives dans le programme d’une mise en condition avant projection (MCP). « Face aux contraintes exigeantes de ce théâtre d’opérations mises en exergue lors des différents RETEX, il est plus que 62 TIM n° 214 - Mai 2010 jamais nécessaire de concevoir une préparation physique spécifique à l’attention de tous les personnels amenés à se déplacer dans un environnement hostile, en altitude, avec un port de charges conséquent (30 à 40 kg)», précise le CNSD dans la fiche intitulée « Recommandations de préparation physique dans le cadre des MCP Afghanistan »1, éditée par le centre en février 2010. Cette préparation physique doit être régulière, progressive. « L’entraînement doit être conduit aussi souvent que possible en terrain montagneux (relief, climat spécifique…). Il est nécessaire que le personnel vive une acclimatation progressive à l’altitude comme au dénivelé », précise le CNSD. Et elle doit surtout être basée sur des séances de jeux de cohésion développés avec les « moyens du bord » : renforcement musculaire ou de sports de combat, à l’exemple des techniques d’intervention opérationnelles rapprochées (TIOR). Le 7e BCA l’a bien pris en compte avant sa projection en Afghanistan à la fin de l’année 2010. Les chasseurs alpins vivent actuellement une période d’entraînement intense reposant sur un des objectifs que s’est fixé le régiment : l’aguerrissement et la résistance à la dénivelée avec charge lourde. « L’entraînement avant le départ TIM214_062_063_SPORTS.QXD 21/04/10 20:16 Page 63 Nous évitons les fractures de fatigue en augmentant progressivement poids transporté et durée de marche. » Capitaine Olivier Laffont de Colonges, commandant la 3 e compagnie de combat du 7 e BCA. Entraînement sur la FOB de Tagab, en Afghanistan. Séance de volley-ball pour les légionnaires du 2e REG sur la FOB de Nijrab du GTIA Kapisa. Patrouille du groupement de commando montagne (GCM) du 27e BCA dans la vallée d'Afghanya en Kapisa. Chaque homme porte une charge minimale de 30 à 40 kg. doit être progressif, par groupes de niveau, pour que tous puissent développer leurs potentiels en évitant de se blesser», confirme le capitaine Jean-Philippe Engels, officier adjoint de la 3e compagnie de combat du 7e BCA. Outre le TIOR, le 7e BCA a programmé des séances de VTT course d’orientation ou de course en montagne avec dénivelée, mais aussi des exercices de renforcement musculaire pour supporter le poids des équipements. Et d’ajouter: «Pour se préparer aux patrouilles à pied avec 40 kilos de matériel sur l’homme, il faut travailler sur des efforts de résistance progressifs, allant de la charge la plus légère à la charge finale Séance de footing pour des militaires du 13e BCA sur la FOB de Tagab. portée sur le théâtre (sacs, casques, gilets pare balle, arme, chargeurs, etc.). Les sections travailleront conjointement l’endurance et débuteront par des séances courtes de vingt minutes, puis elles s’intensifieront en délais et en distance. » S’entretenir en milieu restreint Plus on prépare la condition physique et mentale des combattants avant le départ, tout en conservant les acquis durant le mandat, plus on évite les risques de blessures, de fractures de fatigue et de moral. « En espace restreint, le niveau physique diminue forcément. On ne progresse pas. Il faut donc partir avec un niveau élevé et penser à l’entretien des acquis au travers d’exercices variés. Nous devons adapter la pratique du sport au climat du pays et au rythme des missions du mandat », recommande le capitaine Engels. Les derniers RETEX sur les différents théâtres d’opération ont fait accélérer la mise en place des « catalogues sportifs OPEX », tout comme l’a fait le bureau des sports du 7e BCA pour maintenir les acquis sportifs des alpins. «Les moniteurs EPMS donnent des conseils pour réaliser des séances de musculation avec des outils de fortune, avec ou sans charge », explique le capitaine Didier Pischeda, futur officier environnement humain (OEH) du GTIA Kapisa. Les sacs de sable remplacent le medecin ball utilisé habituellement en gymnase. Les VAB peuvent même être tractés! Les sacs à dos sont lestés de bouteilles d’eau ; le paquetage sert d’agrès. Par ailleurs, pour décompresser dans ce contexte difficile, les moniteurs EPMS du 7e BCA programmeront des séances de techniques d’optimisation du potentiel (TOP), destinées à la relaxation et l’assouplissement ou pratiqués lors de challenges sportifs ludiques. L’objectif est double : permettre la prise de confiance en soi et régénérer l’organisme durement sollicité lors des missions. « Être prêt mais frais » : par ces propos, le futur commandant de la Task Force La Fayette, le général Chavancy, chef de la 3e Brigade mécanisée, réaffirme la condition de tout soldat avant une projection. Il est nécessaire qu’il soit opérationnel mais aussi « frais », physiquement et psychologiquement. Et une bonne condition physique participe à cet état d’esprit. LTN Céline BRUNETAUD Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI, CCH Jean-Baptiste TABONE 1 Ce document s’accompagne notamment d’un Descriptif de la mission du moniteurchef EPMS/TOP du théâtre afghan. TIM n° 214 - Mai 2010 63 TIM214_064_AOSTE.QXD 23/04/10 11:12 Page 64 Sport Les 12 médailles SIX MÉDAILLES D’OR n Géant : chasseur Adrien Théaux 1 n Ski d’orientation : caporal-chef Christelle Gros 2 n 15 km ski de fond : sergent-chef Vincent Vittoz 1 n En slalom, l’équipe féminine : caporal-chef Marion Bertrand 1 chasseur Tessa Worley 1 chasseur Olivia Bertrand 1 n Ski de fond 15 km, l’équipe masculine : sergent-chef Vincent Vittoz 1 chasseur Robin Duvillard 1 sergent Emmanuel Jonnier 1 n Ski d’orientation, l’équipe féminine : caporal-chef Christelle Gros 2 caporal-chef Elodie Bourgeois-Pin 3 . Jeux mondiaux militaires d’hiver À l’aise à Aoste Après une campagne olympique bien menée, la récolte continue en Italie. Les sportifs montagnards de l’armée de Terre se sont encore illustrés. L es résultats des militaires français aux Jeux olympiques de Vancouver étaient de très bon augure pour ces premiers Jeux mondiaux militaires d’hiver, mais il fallait concrétiser. Nos Français n’ont pas failli à leur tâche, avec un bilan de six médailles d’or, deux d’argent et quatre de bronze. À la différence des JO, les skieurs de fond n’ont pas été les seuls à ramener une distinction, comme l’ont montré l’équipe féminine de slalom médaillée d’or ou encore le chasseur Adrien Théaux, lui aussi médaillé d’or en géant. 64 TIM n°214 - Mai 2010 QUATRE MÉDAILLES DE BRONZE n Ski d’orientation : caporal-chef Élodie Bourgeois-Pin 3 n Slalom : chasseur Tessa Worley 1 n Escalade : chasseur Marion Poitevin1 n Biathlon patrouille hommes, l’équipe masculine : sergent-chef Vincent Vittoz 1 chasseur Robin Duvillard 1 sergent Emmanuel Jonnier 1 sergent Rousselet 1 1 2 3 EMHM. Direction du service national – Lyon. 13e BCA. Une vraie moisson pour la France, placée deuxième des nations les plus décorées ! » Nos sportifs se distinguent dans deux nouvelles épreuves L’escalade et le ski d’orientation sont deux des trois nouvelles épreuves des JMM, inaugurées à Aoste. Nouvelles pour les organisateurs, mais pas pour l’équipe de France qui a brillé durant ces épreuves. En ski d’orientation, le caporal-chef Christelle Gros (de la Direction du service national à Lyon) a remporté deux médailles d’or, une en individuel et l’autre en équipe avec le caporal-chef DEUX MÉDAILLES D’ARGENT n Slalom : caporal-chef Marion Bertrand 1 n Ski de fond 10 km, l’équipe féminine : caporal-chef Karine Laurent-Philippot 1 caporal Coraline Hugue 1 caporal-chef Emilie Vina 3 Le ski d’orientation, discipline inscrite pour la première fois aux Jeux mondiaux militaires,a permis de gagner quatre médailles dont deux en or. Élodie Bourgeois-Pin (13e BCA), qui a elle -même décroché le bronze en individuel. En ce qui concerne l’escalade, le chasseur Marion Poitevin (EMHM) a récolté le bronze. Comme à Vancouver, les fondeurs sont toujours au meilleur de leur forme. Le sergent-chef Vincent Vittoz (EMHM), revenu bredouille du Canada, s’est fait justice en raflant trois médailles lors de ces jeux mondiaux : deux en or, sur le 15 km, puis en équipe sur la même distance. La troisième qu’il décroche est en bronze, toujours par équipe, dans l’épreuve biathlon patrouille. Tous nos militaires sportifs de haut niveau se sont donné rendez-vous pour la prochaine édition de ces jeux mondiaux militaires d’hiver en 2013. Joseph de BECO Photos : CNSD, EMHM TIM214_066_PUBS.QXD 23/04/10 9:21 Page 66 Les gagnants seront regroupés en équipe « Défense » en vue de la compétition face aux entreprises et sociétés engagées dans cette épreuve qui aura lieu le 11 /09/2010. • 5 places seront à se partager en juin 2010 • Règlement complet sur www.defense.gouv/terre • En savoir plus : www.technopolis-grandprix.com et www.ilesvoyages.com BULLETIN RÉPONSE À découper (ou à photocopier) et à renvoyer complété avant le 4 juin 2010 à : SIRPAT / TIM / Jeu mensuel EMAT, 14, rue Saint-Dominique, 75700 Paris SP 07 LA QUESTION DU MOIS (Entourez votre réponse) : Les pompiers de Paris sont-ils militaires ? A. Oui B. Non Grade : Unité : ........................................ Nom : ........................................................................................................ Prénom : ................................................................................................ .................................................................................................................................................................................................................................................................................................. Code postal : ........................................................ Courriel : ...................................................... @ Ville : ......................................................................................................................................................................................................... ................................................................Téléphone : ..................................................... Portable : .................................................. TIM214_067_BD.QXD 21/04/10 21:01 Page 67 BD TIM n° 214 - Mai 2010 67 TIM214_068_069_AGENDA.QXD 23/04/10 11:15 Page 68 Quartier libre 4 4 21 05 10 12 05 10 Pèlerinage militaire 2010 Colloque sur les drones tactiques en opérations Le 52 pèlerinage militaire international (PMI) de Lourdes se déroulera du 21 au 23 mai 2010. Il sera placé sous le « Signe de Croix, signe de Vie » et sera présidé pour la première fois par Mgr Luc Ravel, nouvel évêque aux armées françaises. Chaque année, ce sont 12 000 à 15 000 pèlerins qui participent à ce PMI. Ils seront accompagnés par les blessés et les malades des hôpitaux militaires, pris en charge par l’Hospitalité Notre-Dame des armées. Plus de renseignements : www. dioceseauxarmees.catholique.fr Le 12 mai, de 14 h à 18 h, le Centre de doctrine d’emploi des forces (CDEF) organise un colloque sur le thème « Les drones tactiques en opérations : nécessité et complémentarités. » Au travers de deux tables rondes, les intervenants présenteront l’apport des drones tactiques aux opérations, en s’appuyant notamment sur des témoignages des engagements actuels, et ouvriront la réflexion sur les besoins des Forces terrestres dans une logique de complémentarité avec les autres types de capteurs et de drones. Rendez-vous 101, rue de l’Université, immeuble Chaban-Delmas, salle Victor Hugo, Paris VIIe. Informations : www.cdef.terre.defense.gouv.fr Tél. : 01 44 42 44 30. e 4 4 18 07 10 29 05 10 Carrousel de Saumur Le 161e Carrousel se déroulera les 18 et 19 juillet. Organisée par la ville de Saumur avec la participation de l’école de Cavalerie et de l’école nationale d’équitation Cadre Noir, cette manifestation proposera au grand public des tableaux équestres motorisés et blindés. Les lieutenants de la division d’application se produiront à cheval et à moto, puis mettront en scène les engins du Centre de documentation des engins blindés, et ceux actuellement en service dans l’arme blindée cavalerie. Ce rassemblement se clôturera par une succession de célèbres reprises du Cadre Noir et de ses écuyers. www.saumur-tourisme.info Tél. : 02 41 40 20 60. 4 09 05 10 Portes ouvertes au 1 er Régiment de tirailleurs Le 9 mai se dérouleront les portes ouvertes du 1er RT, à Épinal. Ponctuant la fête régimentaire du Garigliano, marquée notamment par le congrès des tirailleurs le 7 mai, ces portes ouvertes seront l’occasion pour le public de découvrir les hommes, les missions et les matériels de l’infanterie. De nombreuses animations civiles et militaires sont au programme : présentation de matériels militaires, baptêmes à bord de véhicules militaires, aubades de musique militaire, parcours du combattant, structures gonflables pour enfants, restauration… Pour tous renseignements : 1er Régiment de tirailleurs, Quartier Varaigne, rue du 11e Génie, 88000 Épinal. Tél. : 03 29 69 83 49. 68 TIM n° 214 - Mai 2010 L’École de l’aviation légère de l’armée de Terre de Dax organise une manifestation aérienne internationale : « L’hélicoptère et les nouvelles technologies », sur l’aérodrome de Dax les 29 et 30 mai 2010. Des hélicoptères de type EC 120 seront présentés au public. Ces appareils, configurés aux standards requis pour la formation des futurs pilotes de combat, préparent parfaitement les élèves au pilotage des hélicoptères de nouvelle génération Tigre, Caracal, Cougar ou NH 90. Contact : 05 58 35 93 06. Courriel : [email protected] Site internet : www.fetehelicodax2010.fr TIM214_068_069_AGENDA.QXD 23/04/10 11:18 Page 69 Votre agenda 4 4 05 06 10 12 05 10 26 Journées portes ouvertes à l’UIISC La compétitivité stratégique de la France au XXI e siècle Le Collège interarmées de Défense, l’ENA et HEC organisent conjointement pour la première fois un colloque de stratégie qui se tiendra à l’École militaire le 26 mai. Ce colloque abordera un thème novateur, « La compétitivité stratégique de la France au XXIe siècle », une notion aujourd’hui connue pour sa connotation restrictivement économique. Les futurs responsables des domaines de la Défense, du monde économique et de la haute administration, sont invités à croiser leurs regards sur l’avenir de notre pays. Ce débat est ouvert à tous. Pour y participer, consultez le site www.quellestrategiedactionpour lafrance.fr 4 08 05 10 Bienvenue à l’École des transmissions L’Unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile n° 1 de Nogent-leRotrou (28) organise ses journées portes ouvertes les 5 et 6 juin. Elles seront l’occasion de partir à la découverte du métier et des différentes spécialités des sapeurs sauveteurs. De nombreuses démonstrations dynamiques sont au programme : sauvetage, déblaiement, feux de forêts, équipes cynophiles, et bien d’autres encore ! Une multitude de stands et d’animations y feront la joie de tous : manèges pour enfants, structures gonflables, laser game, etc. Entrée libre, restauration sur place. Contact : cellule communication au 02 37 53 46 69. Du 12 au 15 mai 2010 se tiendra la 24e rencontre nationale de théâtre amateur des armées (Renathéa). Les troupes, composées d’artistes amateurs venant des clubs sportifs et artistiques de la Défense, vous invitent à découvrir de prestations théâtrales de boulevard, classique et d’avantgarde. Le 13 mai aura lieu un défilé costumé avec animation musicale dans les rues de Saint-Georges-deDidonne à partir de 11 h 30. Entrée gratuite. Rendez-vous dans la salle bleue du Relais de la Côte de Beauté, à Saint-Georges-de-Didonne (17). 4 4 12 05 10 Le théâtre à l’honneur L’École des transmissions organise ses portes ouvertes les 8 (de 14 h 30 à 19 h 30) et 9 mai (de 9 h 30 à 18 h 30). Plusieurs activités seront proposées durant ce week-end découverte : jeux pour enfants, démonstration de corps-à-corps, parcours de Rambo. Une restauration permanente sera proposée aux participants de ces journées ainsi qu’un parking gratuit. L’entrée est gratuite également, venez nombreux ! Rendez-vous avenue de la Touraudais à Cesson-Sévigné (35). 29 05 10 Journées portes ouvertes à l’École d’artillerie L’École d’artillerie ouvre ses portes les 29 et 30 mai au quartier Bonaparte à Draguignan. Un grand nombre d’activités seront proposées : parcours découverte des métiers, les matériels et le savoir-faire, course d’orientation, démonstration dynamique des matériels et du groupe cynophile, promenade en poneys, tours en véhicules blindés, baptême d’hélicoptère, stands ludiques et sportifs pour petits et grands, tournoi d’escrime, baptême de plongée. Durant ces journées, une grande tombola sera organisée avec à la clef un scooter à gagner. Contact : 04 83 08 14 01. TIM n°214 - Mai 2010 69 TIM214_070_071_CULTURE.QXD 23/04/10 11:30 Page 70 Quartier libre Leclerc, du héros de guerre au diplomate Karine Donate, Ed. ETAI, 190 p., 42 € ISBN 978-2-7268-8961-9 Cet ouvrage du caporalchef Karine Donate permet de poser un regard neuf sur un héros français: le maréchal Leclerc. Personnage illustre de l’armée, pris entre pression et convictions personnelles, il reste un symbole immuable. Un ouvrage à ne pas manquer pour tous les passionnés d’histoire militaire. Émeutes, terrorisme, guérilla... Une histoire des forces spéciales Violence et contre-violence en zone urbaine Loup Francart et Christian Piroth, éd. Economica, 320 p., 28 €. ISBN : 978-2-847242-59-1 De nombreux documents traitent du combat en ville, dans lequel une Force d’intervention reçoit la mission d’éradiquer la présence de l’ennemi. Pourtant, aucun engagement français n’a conduit à de tels modes d’action. La plupart du temps, il s’agit, pour les forces françaises, de protéger les habitants, de contrôler les quartiers, de faire cesser la violence pour permettre un retour à une normalisation. Commandos, unités de choc, troupes d'élite, toutes ces forces ont vécu de vraies sagas. En proposant une histoire des forces spéciales, Jean-Dominique Merchet aborde la manière de faire la guerre, de combattre autrement depuis Du Guesclin jusqu'à Entebbe ; il évoque aussi l'histoire du Commandement des opérations spéciales (COS) de l'armée française et ses actions récentes en Afrique, dans les Balkans et en Afghanistan (voir le dossier p.26). caporal-chef Donate Armes d’assaut du monde Au-delà de votre livre, pensez-vous ouvrir la voix à d’autres militaires du rang afin qu’ils prennent la plume ? Je suis persuadée que d’autres militaires du rang écrivent mais le plus difficile c’est d’avoir le courage d’aller frapper à la porte des éditeurs. J’espère que mon exemple leur donnera confiance pour franchir ce cap et aller au bout de leur projet. TIM n° 214 - Mai 2010 Jean-Dominique Merchet, éd. Jacob-Duvernet, 263 p., 20 € ISBN 978-2-717858-66-2 TECHNIQUE Comment justifiez-vous l’importance de la documentation dans votre ouvrage ? Des livres sur le maréchal Leclerc, il en existe énormément, mais mon but c’était de proposer quelque chose de nouveau. Par ces documents, on apprend comment les soldats, mais aussi les civils, vivaient à cette époque pas si lointaine mais, malgré tout, bien différente. On aperçoit également le coté humain du maréchal et le poids de chacune de ses décisions ainsi que les pressions qui ont été faites sur sa famille. Rubrique réalisée par Joseph de BECO HISTOIRE Trois questions au Quelles ont été les motivations qui vous ont poussées à écrire un livre sur le maréchal Leclerc ? Je suis une grande passionnée d’histoire contemporaine et à fortiori d’histoire militaire. Lors d’une opération extérieure au Kosovo en 2000, j’ai découvert le serment de Koufra et cela m’a tout de suite intéressée, la bravoure de ces hommes, l’aventure. Et cela m’a paru comme une évidence de m’intéresser au maréchal Leclerc, initiateur de ce serment et figure incontournable de l’armée française. 70 DOCUMENT Jean-Paul Ney et Philippe Poulet, Mission spéciale productions, 130 p., 29,90 €. ISBN 978-2-916357-30-0 HISTOIRE Les Grands Espions du XXe siècle Entre démystification et «banalisation », les armes d’assaut du monde recensées dans ce livre n’auront plus aucun secret pour vous. Du classique M16 au dernier F 2000, aucun fusil n’est oublié. Richement illustré, cet ouvrage s’annonce comme la nouvelle bible de l’arme d’assaut pour tous les passionnés du sujet. Patrick Pesnot, Monsieur X, Nouveau monde, 300 p., 19,50 €. ISBN 978-2-84736-479-8 Les espions, taupes ou encore barbouzes fascinent toujours. Cet ouvrage présente les plus grands du XXe s., ceux qui ont marqué l’histoire. De Hanssen à Eli Cohen, les plus connus se retrouvent sous la plume de Patrick Pesnot (France Inter), allié à Monsieur X, un inconnu qui en sait beaucoup. HISTOIRE HISTOIRE Souvenirs 1939-1946 La fin de la campagne de France « Ne me dites pas que c’est impossible » Capitaine Jean Mauras, éd. Lavauzelle, 240 p., 25 €. ISBN 978-2-7025-1511-2 Jean Mauras, étudiant appelé sous les drapeaux est affecté au 502e Régiment des chars de combat à Angoulême. Pendant cinq ans, il remplit ses carnets de route, de l’Afrique du Nord à l’Angleterre. Cet officier de la Légion d’Honneur, compagnon de Leclerc à la fin de la guerre, ressentait le devoir de transmettre son expérience. Les combats oubliés des Armées du Centre 15 juin-25 juin 1940 Gilles Ragache, éd. Economica, 286 p., 23 €. ISBN 978-2-7178-5830-3 L’histoire dit qu’en 1940, l’armée française a cessé tout combat le 14 juin pour signer l’armistice le 17. Pourtant, du 15 au 25 juin, de nombreuses unités luttent pied à pied en se repliant vers le centre du pays. 350 000 hommes du GA 3 font bloc dans cette région jusqu’au dernier jour. Les BD du mois L’Alternative, tomes 1 & 2 De Chevais-Deighton, Agosto et Philhoo, éd. Glénat 58 p., 13 €. ISBN 978-2-7234-6772-8 et 978-2-7234-6781-0 Cette histoire se déroule en deux tomes. À un carrefour de son existence ou plutôt de son identité, Pierre Hemmer va devoir choisir entre la nationalité française ou allemande. Nazi dans l’un, résistant dans l’autre, cette BD ramène à un dilemme dans lequel il faut choisir entre sa mère ou son père. TIM214_070_071_CULTURE.QXD 21/04/10 20:26 Page 71 · ¨ ^ ³ · ¨ ^ ³ ¨ · ¨ ^ ³ · ¨ Et aussi… Culture et loisirs A l’affiche ACTION DOCUMENT Green Zone Guerre en montagne, 2 e édition Colonel de Courrèges, colonel Givre et colonel Le Nen, éd. Economica. 150 p., 19 €, ISBN 978-2-7178-5832-7 Cette 2e édition, préfacée par le général d’armée Irastorza, CEMAT, a été enrichie de l’expérience récente dans les vallées et sur les crêtes de la Kapisa, en Afghanistan. Guerre en montagne offre ainsi un regard original sur les conflits contemporains en montagne, Afghanistan bien sûr, mais aussi Cachemire et Caucase. Réalisé par Paul Greengrass Avec Matt Damon, Amy Ryan Pendant l'occupation américaine de Bagdad en 2003, l'adjudant-chef Roy Miller et ses hommes ont pour mission de trouver des armes de destruction massive. Ballotés d'un site piégé à un autre, les militaires découvrent rapidement une importante machination qui modifie le but de leur mission. Miller doit chercher des réponses. Les DVD HISTOIRE FICTION 1870-1871 Face à la Prusse Avatar Jean Petit, éd. Alan Sutton. 156 p., 22 €, Réalisé par James Cameron Avec Sam Worthingon Dans un futur trouble, un soldat envoyé dans un monde indigène se prend d’empathie pour la population locale qu’il avait pour mission de décimer et tombe amoureux d’une belle autochtone. Ce succès cinématographique sort en DVD-Blu Ray. Recordman des recettes au cinéma, Avatar règnera-t-il sur la planète DVD ? ISBN 978-2-8138-0064-0 Cette guerre de six mois et demi fut une dure épreuve pour les pauvres conscrits appelés en renfort. Ces garçons, issus pour la plupart de régions rurales, furent soumis à des marches forcées, des nuits glaciales, après quelques jours de formation militaire. Cet ouvrage didactique et largement illustré revient sur une époque mal connue. HISTOIRE Les Hohenzollern, la dynastie qui a fait l’Allemagne (1061-1918) Henry Bogdan, éd. Perrin. 395 p., 25 € ISBN 978-2-262-02851-0 Pendant presque 900 ans, les Hohenzollern ont régné sur la Prusse puis l’Allemagne. Petits propriétaires terriens au Moyen Age, l’acquisition du duché de Prusse en 1603 marque une réelle bascule pour cette famille qui sera à la tête de l’empire Prusse. Henry Bogdan livre un ouvrage clair et fouillé sur des chefs de guerre tolérants, à l’avant-garde de toutes les transformations sociales ou encore économiques qui ont fait rayonner leur pays. ACTION Battle of Haditha Réalisé par Nick Broomfield Avec Matthew Knoll, Nathan de la Cruz Venu du documentaire, le réalisateur Nick Broomfield s'attaque pour la première fois à la fiction. Son dernier film est une vision reconstituée à partir de l’un des faits les moins glorieux de l'actuelle guerre en Irak : après avoir été victimes d’un attentat, des soldats américains ont massacré des civils irakiens… Œuvre choc ! GUERRE Dans l’enfer du Pacifique Réalisé par Rolf Bayer Avec Jim Brown, Richard Jaeckel Pendant la bataille du Pacifique, des soldats américains sont faits prisonniers par les Japonais. Le chef de camp décide d'utiliser leurs compétences de plongeurs pour retrouver une cargaison de pièces d'argent dissimulée le long de la côte philippine. Avec l'aide de résistants philippins, ils décident de voler l'argent aux Japonais. DOCUMENT Secours en mer Alain Kernevez, Mission spéciale productions. 143 p., 39 € ISBN 2-916357-16-5 « Pour que l’eau de mer n’ait jamais le goût des larmes… » C’est pour cela que les secours en mer existent. Ce livre très documenté et illustré revient sur l’histoire de ces secours et leurs missions quotidiennes d’aide aux navires en détresse. JEU DE STRATÉGIE Le jeu Rise of Prussia PC Rise of Prussia est la dernière création de Ageod. C’est la suite de Birth of America, American Civil War, Napoleon's Campaigns et Wars In America. Rise of Prussia couvre les campagnes européennes de la guerre de sept ans (1756-1763). TIM n° 214 - Mai 2010 71 TIM214_000_PUBS.QXD 16/04/10 9:26 Page 72 TIM214_073_MEDIAS.QXD 23/04/10 11:26 Page 73 Vu dans les médias Quartier libre n Le DRAC est prêt à supporter d’importants écarts d’altitude grâce à des adaptations réalisées par le groupe EADS n Au Havre, le Centre d’information et de recrutement des forces armées a reçu la visite du général Ponties, venu à la rencontre des futures recrues de l’armée de Terre n À Mont-Louis, l’adjudant-chef Anda nous rappelle qu’« impossible n’est pas légionnaire ». Le Drone de reconnaissance au contact prêt au départ L e Drone de reconnaissance au contact (DRAC) de l’armée de Terre est prêt ! « Dans le cadre d’un contrat notifié le 31 décembre 2009», les systèmes du drone ont été modifiés pour « l’ensemble du parc soit 120 aéronefs ». Ce sont «les 25 systèmes livrés en juillet 2008, mais aussi les 35 systèmes de la deuxième tranche livrés en janvier 2010» qui ont subi un retrofit. Ce retrofit est une sorte de combinaison entre une mise à jour et une mise à niveau du système visant à mieux adapter les engins aux vols montagneux. Ces innovations se matérialisent principalement par « des écopes permettant de refroidir les moteurs en augmentant le débit d’air ». Cette solution simple « devrait permettre au drone de supporter des montées prolongées sur des écarts d’altitude supérieurs à 500 m ». Mais pour travailler en zone montagneuse, il y avait un autre problème : le lancement du DRAC. C’est dans cette optique que 12 catapultes à tendeurs élastiques ont été livrées. Anne Musquère , 16 avril 2010 L’armée de Terre se place au cœur de la bataille pour l’emploi et l’égalité des chances pour les jeunes L e général Philippe Ponties, sousdirecteur du recrutement de l’armée de Terre, a rendu visite à l’adjudant-chef Patrick Cavalère, patron du Centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA). Ce fut l’occasion d’en savoir un peu plus sur l’enrôlement des quatre-vingts jeunes qui s’engagent chaque année auprès du CIRFA havrais. La venue du général n’est pas innocente, il veut se « rendre compte de la façon dont les militaires organisent leurs missions, notamment le pôle emploi, et si la mutualisation des services fonctionne bien ». Il s’est également expri-mé sur les 15 000 postes que l’armée de Terre crée par an. Des postes qui comprennent plus de 400 spécialités différentes. Selon lui, tous les domaines sont exploités pour que chacun puisse « devenir soi-même », « du mécanicien au boulanger ». Aussi large que les domaines de compétences, il y a les critères d’embauches : « Il y a une place pour chaque fille ou garçon non qualifié ou diplômé jusqu’à bac + 5. Le public visé va de 17 ans et demi à 29 ans. » Les durées de contrat sont aussi variables, de 1 à 8 ans. Bien que l’armée souhaite garder ses hommes, elle les accompagne quand ils émettent le désir de se reconvertir dans la vie civile. 13 avril 2010 Rubrique réalisée par Joseph de BECO Instructeur commando... à 58 ans ! L’ adjudant-chef Anda, de la Légion étrangère, vient de réussir brillamment le stage de recyclage d’instructeur commando, nous apprend le mensuel Képi blanc. Rien d’exceptionnel, si ce n’est que le sous-officier a 58 ans, un âge a priori canonique pour se risquer dans les parcours du Centre national d’entraînement commando (CNEC) de Mont-Louis. Après 29 ans de service, l’ADC Anda avait simplement besoin de se recycler avant d’aller motiver des « petits jeunes » à Arta-Plage (Djibouti). Jean-Dominique Merchet, 15 avril 2010 Les réponses « Cela ne m’étonne pas de la part de cette légende connue de nombreux stagiaires du CEFE et dont la mythologie lui attribue (entre autres) une prise de poids lors de l’épreuve de survie au stage de jungle brésilien de Manaus. » Wanadoo «Rambo a 60 ans dans le dernier opus de la série! LOL, pas encore battu Sylvester Stallone ! Bon, je plaisante. Chapeau à l’adjudant-chef. Ceux qui ont connu les stages commandos à Mont-Louis, Collioure ou ailleurs (Guyane, etc.) apprécie- ront la performance. Car c’est vraiment digne d’un exploit sportif de très haut niveau (les stages d’instructeurs sont vraiment au-dessus des stages classiques).» Jean-Marie Tarragoni « Bravo l’ancien, bel exemple pour les plus jeunes d’entre nous. L’enthousiasme et la jeunesse d’esprit de ce sous-officier de Légion doivent nous interpeller ainsi que la “fidélité” et la remise en question de notre “jeune ancien”. Merci et bonne mission au CECAP d’Arta-plage. » LTN Robert TIM n°214 - Mai 2010 73 TIM214_074_PA.QXD 23/04/10 11:21 Page 74 Petites annonces Quartier libre calme, parfait état sans travaux, proche toutes commodités école, commerces, lycée, hôpital, transport. Prix: 205 000 €. Contact : 06 64 28 39 38. INSIGNES 1 2 3 Maison récente (2006), F6 à 15 km de Metz. 120 m2, 4 chambres, 2 salles de bain, 2 WC, salon-salle à manger 40 m2 sur cuisine ouverte. Terrain 5,60 a. Libre en juillet 2010, pas de frais d’agence, frais de notaire réduit. Contact : 06 64 24 98 74. Maison entre Brienne-le-Château - Verdun - Connantray. 150 m2 sur 10 ares de terrain, 4 grandes chambres, cheminée + chauffage central neuf. Porte garage élec., adoucisseur d’eau, cuisine équipée neuve, 145 000 € à déb. Contact : 03 26 72 32 87. 4 5 A LOUER 1 Le XVIIIe mandat du 25e Régiment du génie de l’air (février / juin 2010) au Tchad, opération EPERVIER, met en vente son insigne au prix de 13 € (frais de port compris). 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Contact : SCH Dieguez au 05 57 85 23 68. 4 Le 3e escadron du 1er Régiment de spahis met en vente son insigne SENEGAL 2009 numéroté au prix de 15 € frais de port compris. Chèque à adresser à l’Amicale des cadres du 3e escadron 1er Régiment de spahis, Quartier Baquet, BP 1008, 26015 Valence Cedex. Contact : MCH Facello au 04 75 78 64 31. A VENDRE Collection 200 insignes armée de Terre, TAP, TDM, CDOS, Indochine, Algérie, AFN, AEF, AOF, Missions extérieures cotée 7 000 €, cédée 5 000 €. Contact : R. Servoz, 19, rue Jean-Moulin, 64600 Anglet. Reproductions insignes et fanions brodés main d’unités actuelles et dissoutes. Liste contre enveloppe et 2 timbres à A. Poncin, 15, rue de la Cavette, 64230 Lescar. Terrain à bâtir de 1 089 m2 pour un shon de 240 m2 à 1,5 km du centre-ville de Draguignan. Arboré et en restanques toutes viabilités et accès. 150 000 € à débattre. Contact : 04 94 45 06 84. Châlons-en-Champagne, maison T5 à 15 mn du centreville, chauffage gaz. 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Contact : 03 29 67 48 95 ou http://pascal.lener.free.fr Malgré tout le soin apporté à la relecture des annonces, la rédaction de TIM ne saurait être tenue responsable en cas de défaillance d’un annonceur ou d'une information erronée. La rédaction rappelle qu’il s’agit d’un service gratuit, cependant elle se réserve le droit d'opérer une sélection des demandes. Faites parvenir vos petites annonces à Terre Information Magazine par courrier ou par internet à: sirpat-comecrite. emat @terre-net. defense. gouv. fr 74 TIM n° 214 - Mai 2010 TIM214_TERRE_INFO_V2.QXD 21/04/10 20:35 Page I Terreinfo Organe de liaison des ressources humaines fondé en 1973 par le Général d’armée de Boissieu Téléchargez Terre Info sur Intranet : www.drhat.terre.defense.gouv.fr sommaire - Mai 2010 PAGE • L’institution n’oublie pas les conjoints endeuillés PAGE • Les lycées de la Défense I II • Nouveautés dans l’enseignement militaire supérieur • Suppression des sections « passagers » OME : quelle incidence sur la gestion des dossiers ? PAGE • CFMT : qui sont-ils ? • La réserve citoyenne, mode d’emploi PAGE III IV L’institution n’oublie pas les conjoints endeuillés U ne centaine de morts endeuille chaque année, la « communauté armée de Terre ». Or, le disparu laisse parfois derrière lui un conjoint. Fidèle au devoir moral d’entraide et de solidarité, le ministère propose des dispositifs dérogatoires permettant aux veuf(ve)s d’entrer dans la fonction publique. Certes, cela n’atténue pas la douleur mais n De 2007 à 2009, grâce à ces mesures, 40 veuves de civils ou militaires de l’armée de Terre ont trouvé un emploi : 15 agents sous contrat et 25 fonctionnaires. n La carte de circulation SNCF Désormais, le conjoint survivant (marié ou lié par un PACS) et les enfants (à charge ou non) d'un militaire décédé en OPEX accèdent aux mêmes conditions tarifaires et d'utilisation du réseau SNCF que celles qui étaient accordées au disparu. n Les textes de référence ! sont disponibles sur le site : www.drhat.terre. defense.gouv.fr/BCPEH/ accueil_bcp_g.html participe au travail de reconstruction alors que de nombreux conjoints de civils ou de militaires n’exercent aucune activité professionnelle. Des dispositifs adaptés à chaque situation En fonction de la cause du décès et des liens (mariage, concubinage, etc.) unis- sant le conjoint et le personnel décédé, les dispositifs diffèrent entre intégration directe dans un corps de fonctionnaires (catégorie B ou C) et accès prioritaire aux emplois réservés en passant par le recrutement comme agent sous contrat. Le tableau ci-dessous les présente rapidement. CONDITIONS RECRUTEMENT OBSERVATIONS Marié ou PACSé Décès en relation avec l'exercice des fonctions Demande à présenter dans les 3 ans suivant le décès Intégration directe dans le corps des adjoints administratifs ou des agents techniques du MINDEF (catégorie C) Pas de limite d'âge Titularisation immédiate (pas de période de stage) Marié ou PACSé Décès en relation avec l'exercice des fonctions + remplir les critères d'accès à la catégorie B (baccalauréat, etc.) Demande à présenter dans les 3 ans suivant le décès Intégration directe dans le corps des secrétaires administratifs du MINDEF ou de l'Intérieur (catégorie B) Vie maritale, Décès sans lien avec le service Recrutement en qualité d'agent sous contrat Contrat d'un an, renouvelable une seule fois. Possibilité de se présenter au recrutement de catégorie C sans concours Marié / PACSé / vie maritale Décès ou disparition d'un militaire dans certaines circonstances (pensionnés de guerre ou d’OPEX, etc.) Accès prioritaire aux corps de catégorie B et C des trois fonctions publiques par la voie des emplois réservés Bénéficiaire prioritaire pendant un an à compter de l'inscription Stagiaire pendant un an (renouvelable) I TIM214_TERRE_INFO_V2.QXD 21/04/10 20:37 Page II Terreinfo Les lycées Terre de la Défense L es lycées Terre de la Défense sont des établissements d’enseignement (secondaire et classes préparatoires) fonctionnant sous le régime de l’internat. Les admissions sont réservées : - aux enfants ayants droit pour les classes du secondaire ; - à tout jeune Français titulaire d’un baccalauréat général et désireux d’intégrer une grande école militaire pour les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). La scolarité est payante pour le cycle se- condaire (2 302 euros pour l’année 20092010). Cependant, les élèves peuvent bénéficier : - de remises à caractère social (prenant en charge de 25 % à 100 % des frais de trousseau et de pension). Ces remises sont calculées au regard du coefficient familial ; - des bourses de l’Education nationale, sous réserve d’en avoir fait la demande préalable auprès de leur établissement d’origine (uniquement pour les élèves de la seconde à la terminale). Les élèves des classes préparatoires bénéficient, quant à eux, sous certaines conditions, d’une exonération provisoire des frais de trousseau et de pension. L’armée de terre dispose de quatre lycées répartis sur le territoire français : n le lycée militaire d’Aix en Provence ; n le lycée militaire d’Autun (qui dispose d’un premier cycle) ; n le Prytanée national militaire de la Flèche ; n le lycée militaire de Saint-Cyr. 1. Ayants droit 2. Dossier de candidature 1.1 Élèves du groupe 1 Les imprimés nécessaires à la constitution du dossier sont disponibles, uniquement, sur le site Internet ou Intranet de la DRHAT/SDFE : www.formation.terre. defense.gouv.fr rubrique « lycées de la Défense ». ou allemand). Les candidats doivent, au moment du dépôt de leur demande, fréquenter la classe de troisième. Les familles établissent un ordre de préférence entre les quatre lycées militaires de l’armée de Terre et le lycée naval de Brest. n Pupilles de la Nation ; n orphelins de père ou de mère dont le parent, militaire d’active est décédé ; n enfants et enfants fiscalement à charge de militaires d’active, quelle que soit la position statutaire du militaire ; n enfants et enfants fiscalement à charge d’anciens militaires d’active radiés des cadres ou rayés des contrôles pour raisons de santé, suite à une maladie ou une blessure reconnue imputable au service ; n enfants et enfants fiscalement à charge d’anciens militaires radiés des cadres ou rayés des contrôles : • soit en ayant acquis des droits à pension militaire de retraite ; • soit à l’issue d’un engagement minimal de huit ans dans les armées en tant que militaire du rang ; n enfants et enfants fiscalement à charge de réservistes totalisant un minimum de dix années d’engagement dans la réserve opérationnelle au premier janvier de l’année d’admission dans le lycée. 1.2 Élèves du groupe 2 Enfants et enfants fiscalement à charge d’agents du ministère de la défense, de fonctionnaires titulaires de la fonction publique ou de magistrats de l’ordre judiciaire : • quelle que soit la position statutaire de l’agent, du fonctionnaire ou du magistrat ; • retraités ; • décédés. 1.3 Élèves du groupe 3 ATTENTION : ne concerne que les élèves du second cycle, de la seconde à la terminale. Enfants ne relevant ni du groupe 1, ni du groupe 2, et détenteurs ou éligibles aux bourses de l’Éducation nationale au moment du dépôt de leur candidature. 3. Admission en 1er cycle de l’enseignement secondaire (uniquement au lycée militaire d’Autun) 3.1 Admission en 6e Sauf cas exceptionnel, aucun élève ne peut être admis en redoublement. De plus aucun candidat ne pourra être admis s'il n'a pas été autorisé à entrer en classe de sixième, avec la capacité de suivre des études au collège, en internat. 3.2 Admission en 5e, 4e et 3e S’agissant d’un recomplètement des classes, le nombre de places offertes est limité. 3.3 Calendrier Toutes les informations sur le site internet de la DRHAT/ SDFE : www.formation. terre.defense. gouv.fr 4. Admission en second cycle de l’enseignement secondaire 4.1 Admission en seconde Les admissions sont prononcées à l’issue d’un contrôle écrit des connaissances portant sur le programme des deux premiers trimestres de la troisième : en français, mathématiques et langue vivante (anglais 4.2. Admission en première et en terminale Elles sont prononcées par les établissements demandés après examen de dossier. 5. Admission en classes préparatoires Les modalités d’admission et le dossier de préinscription sont accessibles à partir du site internet : www.admission-postbac.org 5.1. CPES Depuis la rentrée 2008, un nouveau cycle de préparation aux concours des grandes écoles est mis en place au sein des lycées de la défense : ce sont les classes préparatoires à l’enseignement supérieur. Véritable « classe passerelle », elle s’adresse aux bacheliers qui souhaitent faire une carrière de haut niveau dans la défense sans avoir tout à fait le niveau scolaire suffisant pour intégrer une CPGE directement. Les candidatures des bacheliers titulaires d’une bourse de l’Éducation nationale sont traitées en priorité. 5.2. CPGE Les CPGE assurent les préparations suivantes : • École polytechnique ; • ESM filière sciences ; • ESM filière sciences économiques ; • ESM filières lettres • École de l’air ; • École navale ; • ENSIETA ! II ! Renseignements complémentaires auprès de la section lycées militaires de la SDFE, par téléphone : 02 47 77 22 96 ou au 23 75 ou au 28 30. (PNIA : 821 371 + n° de poste) ou par courriel : [email protected] TIM214_TERRE_INFO_V2.QXD 21/04/10 20:38 Page III Nouveautés dans l’enseignement militaire supérieur L e concours d’accès à l’enseignement militaire supérieur du 2e degré comporte désormais : • un concours sciences administratives (SA) propre aux commissaires ; • un concours sciences de l’ingénieur (SI) concernant tous les officiers détenteurs d’un master 2 d’un domaine scientifique ou d’un diplôme d’ingénieur ; • un concours sciences humaines et relations internationales (SHRI) présenté par tous les autres officiers. Ils ont en commun les épreuves de culture générale et de synthèse. Les concours SI et SHRI ont en plus une épreuve de tactique générale, dans le but d’apprécier les connaissances militaires des candidats et leur capacité à prendre des décisions justes face à une situation tactique. Sur le programme du tronc commun du diplôme d’état-major, cette épreuve suppose comme les autres un fort investissement personnel. Elle montre l’importance que l’armée de Terre attache à son cœur de métier, dans l’actuel contexte opérationnel. Enfin, les candidats sont évalués à l’oral sur leur culture militaire et en anglais, mais aussi dans les domaines d’études spécifiques à chaque concours. Le concours du diplôme technique a aussi évolué, le concours sur titre étant désormais composé de trois étapes : une préparation ; une commission de sélection ; une commission d’admission commune au concours sur épreuves. Par ailleurs, la filière « systèmes de télécommunication et d’information » (STI) a remplacé la filière « systèmes d’information » (SINF), en engerbant la plupart des places « télécom réseau » de la filière sciences de l’ingénieur, pour accroître le nombre de diplômés techniques de ce métier par un concours de niveau scientifique plus accessible. Adossés à une préparation adaptée, ces concours, sélectifs pour répondre aux besoins de l’armée de Terre, ouvrent des parcours professionnels attractifs. Ils supposent un travail personnel important, à la mesure de l’exigence de nos engagements opérationnels. SUPPRESSION DES SECTIONS « PASSAGERS » OME Quelle incidence sur la gestion des dossiers ? Congé pour convenances personnelles et congé parental Votre conjoint est affecté hors métropole. Pour l’accompagner, à défaut d’affectation en couple militaire, vous prenez un congé pour convenances personnelles ou un congé parental : n congé pour convenances personnelles : votre dossier est alors géré par le GTAPI (groupement de transit et d’administration du personnel isolé) en métropole ; n congé parental : votre dossier est géré par votre dernier organisme d’administration en métropole en demeurant sur le « banc passagers » de votre formation d’emploi. OME : gestion congés de reconversion et soumission à disponibilité de 5 ans L’OA (organisme d’administration) se chargera de la gestion du congé de reconversion et de la soumission à disponibilité de 5 ans à partir du « banc passagers » de votre dernière formation d’emploi OME. Pour répondre à cette nouvelle organisation de la gestion, les régularisations administratives sont en cours. ! ! Pour plus de détails, consulter le site de la DRHAT/gestion/documentation/ la gestion des congés particuliers. III 154 s : 66 154 s154 : 66 s : 66 TIM214_TERRE_INFO_V2.QXD 23/04/10 11:06 Page IV Terreinfo CFMT : qui sont-ils ? L e Conseil de la fonction militaire de l’armée de Terre (CFMT) vient de renouveler la moitié de ses membres. Certains siègeront30 pour% la première fois lors de la 42e session, du 16 au 21 mai prochain, à Dourdan (Essonne). 70 % Ces 220 nouveaux représentants de notre communauté militaire proviennent de toutes les catégories, de tous les types de formation, de toutes les spécialités. Ils % des militaires de forment l’échantillon particulièrement représentatif de30 la variété 70 % l’armée de Terre. SPÉCIALITÉ n Analyse par spécialités Plus des deux-tiers des membres exercent une spécialité des armes Exemples de spécialités des armes : combat des blindés, combat et techniques du génie, renseignement, sécurité, systèmes d’information et de télécommunications… Exemples de spécialités des services : pilotage comptabilité, budget, finances, administration et soutien de l’homme, communication… n Répartition par fonctions opérationnelles AFFECTATION Les trois-quarts des membres servent dans une formation relevant du Commandement de la force terrestre (CFT) : états-majors de brigade, états-majors de force, régiments, centres de préparation des forces… n Grades La moyenne d’âge est de 36 ans, et l’ancienneté 20 18 ans. moyenne de service est de 20 15 20 20 15 20 20 12 15 15 10 12 15 15 12 5 10 5 3 10 5 5 3 0 5 5 55 officiers 3 0 0 35 30 35 25 35 30 20 30 25 15 25 20 10 20 15 155 10 0 10 5 5 0 55 officiers 55 officiers 30 32 30 30 32 32 23 20 23 23 20 20 0 105 sous-officiers 105 sous-officiers 50 45 50 40 50 40 30 40 30 20 30 20 10 20 100 10 0 0 45 45 15 % 17 % Spécialités des armes : 154 Spécialités des services : 66 Spécialités des armes : 154 15 21services % % : 66 3117 % Spécialités des % 16 % 21 %15 % 31 % 17 % : 3615 % 17CDT-RENS % Mêlée : 66 16 % 31 % Appui : 3921 % Soutien : 32 : 36% 21 31 %CDT-RENS AD-RH : 47 Mêlée : 66 Appui 16: 39% Soutien : 32 16:% CDT-RENS AD-RH 47 : 36 Mêlée : 66 CDT-RENS : 36 Appui : 39 Mêlée : 66 Soutien : 32 Appui : 39 AD-RH : 47 Soutien : 32 AD-RH : 47 27 % 27 % 73 % Forces : 161 % 27 Autres % 73 : 59 27 % Forces : 161 Autres : 59 73 % 73 % Forces : 161 9,5 % 90,5 % 12 12 9,5 % 9,5 % 90,5 %Hommes : 199 9,5 % Femmes : 21 12 60 EVAT 60 EVAT 30 % 70 % 30Spécialités % des armes : 154 70 % Spécialités des services : 66 Autres : 59 Forces : 161 Autres : 59 105 sous-officiers 60 EVAT Spécialités des armes : 154 Spécialités des services : 66 3 3 3 Hommes : 199 90,5 % Pour plus d’informations, Femmes : 21 consultez le site Intraterre de 90,5 % la concertation : www.emat.terre.defense.gouv.fr/CFMT/ Hommes : 199 La réserve citoyenne, mode d’emploi 20 20 15 15 12 20 2010 réée par la loi de 1999 portant sur 15 l’organisation de la réserve militaire,5 15 5 3 12 (RC) a pour objet la réserve citoyenne d’entretenir l’esprit de défense et20de ren10 20 0 forcer le lien la nation et ses forces 55entre officiers 5 15 de 20 205C’est une « réserve armées. rayonne15 3 12 volontaires ment » composée de civils 15 0 10 dûment15 agréés auprès d’une autorité mili35 12 32 55 officiers taire en10raison de30 leurs compétences, de 30 5 5 3ou de leur intérêt23 leur expérience pour les 25 5 20 questions de la défense nationale. 520relevant 3 350 32 30 15 55 officiers 30 0 L’agrément 10 est une condition préalable à 23 25 55 officiers l’intégration : 5 dans la RC20 20 n résulte 0d’un accord mutuel entre le 35 32 15 30autorité militaire de ratvolontaire et une 105 sous-officiers 30 10 35 tachement (AMR), officier général, chef 32 23 30 25 305 ou délégué militaire de corps départe20 20 23 250 (DMD) ; mental 20 1550105 sous-officiers 20 n est accordé pour45 une durée de trois ans 10 1540 renouvelable ; 5 10 n sans condition d’âge maximum ou d’ap030 titude505physique. 105 sous-officiers 45 020 40 105 sous-officiers 12 Un grade10 honorifique, perdu à la fin de 3 30 est attribué par la Direction des l’agrément, 50 0 humaines ressources de l’armée de Terre 45 20 60 EVAT 12 directement (DRHAT), issus 40 aux volontaires 50 45 10 de la société civile, et déterminé en fonc3 30 tion du 40 diplôme détenu, de la notoriété, du 0 niveau 30 de60 responsabilité exercée et de la EVAT 20 proximité avec le monde de12 la défense. 10 20 3 12 100 Les volontaires, anciens militaires d’active 3 60 EVAT ou de la 0réserve opérationnelle, conservent le dernier60 grade EVATdétenu à titre définitif. La demande d’agrément, précisant le grade souhaité, doit être adressée par l’AMR, au bureau réserve de la DRHAT. C La mission de ces collaborateurs bénévoles du service public, est définie dans un mandat individualisé, et consiste à agir principalement au sein de leur réseau dans le monde de la politique, de l’entreprise ou de l’éducation. Pour en savoir plus sur la RC, s’adresser au bureau réserve de la DRHAT. Femmes : 21 Hommes : 199 Femmes : 21 ! IV TIM214_000_PUBS.QXD 16/04/10 9:23 Page 76