l`esprit commando

Transcription

l`esprit commando
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En direct de…
La BSPP
Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre
Technologie
Le VBCI
Vie des unités
La tempête Xynthia
Témoignage
Le colonel Prevost
en Haïti
DOSSIER
L’ESPRIT
COMMANDO
M 06744 - 214 - F: 3,00 E
3:HIKQRE=YUXUU[:?a@m@b@o@a;
Inclus : un DVD
N° 214 - Mai 2010
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Sommaire
À LA UNE
EN MAI
DOSSIER :
ESPRIT COMMANDO
Tirant leur origine de la Résistance, au
cours de la Seconde Guerre mondiale, les
premières unités commandos ont participé
activement aux actions de la Résistance
à la Libération. Aujourd’hui, si les actions
purement commandos sont réservées à
quelques unités, il existe un esprit
commando dont les vertus peuvent être
profitables à toute l’armée de Terre. Une
culture commando accessible à tous.
26
ÉDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
16
BRÈVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6
TÉMOIGNAGE . . . . . . . . .49 MÉTIER
Ergonome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60
INNOVATION
Le VBCI
..........................
50
SPORT
54
Sport et OPEX . . . . . . . . . . . . . . . . .62
Les jeux mondiaux
militaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64
FOCUS
TRADITIONS
L’AG de Terre Fraternité . .13
La débâcle de 1940
.........
MIEUX CONNAÎTRE
Le CFMT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
DOSSIER
L’ESPRIT
COMMANDO
EN DIRECT
DE LA BSPP
Soldats du feu . . . . . . . . . . . . . . . . .16
Le centre opérationnel . . . .18
A bord d’un VSAV . . . . . . . . . . . .20
Des missions atypiques . . .24
.........
26
LE CEMAT
VOUS PARLE . . . . . . . . . . .44
VIE DES UNITÉS
QUARTIER LIBRE
Servir à l’OTAN . . . . . . . . . . . . . . .56
La tempête Xynthia . . . . . . . . .58
Jeu concours mensuel . . . .66
BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67
Votre agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . .68
Culture et loisirs . . . . . . . . . . . . .70
Vu dans les médias . . . . . . . . .73
Petites annonces . . . . . . . . . . . .74
58
SOLDATS
DÉCORÉS . . . . . . . . . . . . . . . . .46
RETEX
.......................
48
RÉDACTION SIRPA TERRE : 14, rue Saint-Dominique, 00453 Armées - Tél. : 01 72 69 + n° de poste ou PNIA 821 752 + n° de poste - Fax : 01 72 69 25 51 I PRÉSIDENT DU
COMITÉ DE RÉDACTION : COL Benoît Royal I DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : COL Bruno Lafitte I RÉDACTEUR EN CHEF : LCL Michel Sabatier (poste 25 58) I RÉDACTEUR
EN CHEF ADJOINT : CNE Julie Cros (poste 25 50) I SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : LTN Sabine Fosseux (poste 25 50) I CHEF DES REPORTAGES :
MAJ Yannick Le Leuch (poste 25 52) I RÉDACTION : (poste 25 59 ou 25 64) - CNE Thomas Dijol, CNE Audrey Laisné, LTN Séverine Bollier, LTN Céline Brunetaud,
ASP Tancrède Besnard, Bernard Edinger, Domitille Bertrand I BRÈVES ET PETITES ANNONCES : Joseph de Beco (poste 25 55) I CELLULE PHOTOGRAPHIQUE : (poste
25 67) ADJ Jean-Raphaël Drahi, ADJ Gilles Gesquière, CCH Jean-Baptiste Tabone I CELLULE ICONOGRAPHIQUE : (poste 25 63), BCH Pascal Villemur, BCH David Gaubert I MARKETING : MAJ André
Le Bodic (poste 25 56) I ÉDITEUR : Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense - 1, place Joffre, 75007, Paris I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : COL Benoît Royal, Chef du
SIRPA Terre I PUBLICITÉ (ECPAD) : M. Thierry Lepsch - Tél. : 01 49 60 58 56 - [email protected] I DIFFUSION - ABONNEMENTS : BCH Pascal Villemur - Tél. : 01 72 69 25 63
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GCP de la 11e Brigade parachutiste, ADJ Jean-Raphaël DRAHI I Courriel : sirpat-comecrite. [email protected]
Retrouvez le magazine et ses bonus sur le site : www.defense.gouv.fr/terre, rubrique Magazines
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Éditorial
« La route
vers l’inconnu
est toujours
bienvenue »1…
L’
esprit « commando » a été personnifié dans l’Histoire par quelques
grands chefs, dont la capacité
d’adaptation sauva une situation
ou obtint la décision lorsque tous
les moyens et méthodes classiques s’étaient
montrés inopérants : Ulysse à Troie, Du
Guesclin à Pontvallain (1370) ou encore
Bonaparte à Arcole (1796). L’extension de
l’ampleur et de la durée des conflits a imposé
à toutes les armées le besoin de petites unités légères, mettant en œuvre des techniques
non conventionnelles, pour des missions particulières dont la
Le commando devient, réussite reposait
sur l’audace, la
pour les belligérants, discrétion et la
rusticité de coml’auxiliaire indispensable
battants sélecde la manœuvre principale,
tionnés et entraîvoire accomplit l’effet majeur nés à cette fin.
Avec la Seconde
de l’action. »
Guerre mondiale,
le commando devient pour les belligérants
l’auxiliaire indispensable de la manœuvre
principale, voire accomplit l’effet majeur de
l’action.
En France, l’évolution des unités dites « commandos » est marquée par les origines
diverses des combattants, les influences
étrangères qui ont ponctué leur montée en
puissance et la nature des actions confiées.
Malgré ces différences, les qualités nécessaires à leur engagement sont communes et
caractérisent l’esprit commando : rusticité,
forte cohésion, maîtrise de techniques diverses, intelligence de situation… Les devises
des commandos laissent apparaître leurs
vertus en filigrane : En pointe toujours, Qui
ose gagne, United we conquer…
La mise en œuvre de la politique pour l’aguer-
rissement au combat (PAC) dans l’armée de
Terre 2 s’inscrit dans une logique de métier
au quotidien et non d’activités spécifiques.
Cela impose de faire disparaître l’idée, durablement ancrée, selon laquelle les activités
d’aguerrissement se pratiquent surtout dans
des centres dédiés, nécessairement implantés dans une vieille fortification ou un
milieu naturel hostile, autour d’une dominante alliant parcours d’audace, flotteurs
six hommes et explosifs.
Replacée au cœur des régiments, la PAC
repose sur un encadrement de contact qui
refuse la routine et le confort, fait preuve d’intelligence de situation, est capable de conduire
des activités à risques dans un esprit d’économie mais sans rien sacrifier à la sécurité.
Cette exigence, très proche de l’esprit commando, renforce le rôle du centre national
d’entraînement commando, organisme de
formation des cadres qui accueille notamment tous les élèves de nos écoles de formation initiale. Elle ne banalise pas pour
autant les qualités à concentrer dans nos
unités commandos, diverses par leur nature
mais unies par la même nécessité d’excellence.
Lieutenant-colonel (TA) Nicolas TACHON
Commandant le centre national
d’entraînement commando
1
2
Extrait de la Marche du bataillon de choc.
Lettre n° 130/DEF/EMAT/B.EMP/PPO/33
du 13 février 2008.
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À l’honneur
Le ministre de la Défense
en Charente
Le CEMA
à la BdD de Nancy
Le 22 mars 2010, le chef d’état-major des
armées, l’amiral Edouard Guillaud, s’est
rendu sur la base de Défense de Nancy.
Cette base fait partie des BdD précurseurs
en place le 1er janvier 2009. Au cours de
cette inspection, le CEMA et le colonel
Morales, commandant de BdD de Nancy,
ont dressé un bilan du chemin parcouru
et des objectifs à atteindre avant le
déploiement total des BdD en 2011.
Le 17 mars 2010, le ministre de la Défense, Hervé Morin, accompagné des autorités locales, est allé à la rencontre des régiments du génie (1er REG, 2e REG,
6e RG, 17e RGP, 25e RGA et 31e RG) déployés en Charente-Maritime suite au passage de la tempête Xynthia. Pour en savoir plus, lire l’article en pages 58-59.
Le CEMAT à Noyon
Le général Clément-Bollée
en Afghanistan
Le général de division Bertrand Clément-Bollée, sous-chef d’état-major emploi
soutien à l’état-major de l’armée de Terre, s’est rendu en Afghanistan les 17 et
18 mars. Le général a pu constater les dernières innovations en termes d’équipement individuel lors d’un déplacement sur la Forward operating base (FOB)
de Tora. Cette visite avait pour but de mener une réflexion sur les évolutions techniques liées à l’adaptation réactive des équipements.
6
TIM n° 214 - Mai 2010
Le général d’armée Elrick Irastorza, chef
d’État-major de l’armée de Terre (CEMAT),
a rendu visite aux marsouins du Régiment
de marche du Tchad (RMT) de Noyon le
24 mars. Le régiment prépare actuellement son déménagement, prévu à l’été
2010 vers la base aérienne de ColmarMeyenheim.
Le CEMAT a rappelé les objectifs de
ce transfert : le rapprochement avec le
152e Régiment d’infanterie (152e RI) de
Colmar et la mutualisation des moyens
de ces deux régiments, qui sont appelés
à être prochainement équipés de véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI).
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En Bref
In memoriam
L
e 8 avril 2010, le 1re classe Robert Hutnik, du 2e Régiment étranger de parachutistes (2e REP), a été mortellement blessé au combat dans la vallée de Tagab.
Pris en charge par les équipes médicales, il est évacué par hélicoptère français vers l’hôpital militaire de
Kaboul où il décède des suites de ses blessures. L’unité du
1re classe Robert Hutnik était en mission de soutien au profit d’unités afghanes qui contrôlent la zone à proximité d’un
nouveau poste de combat dans la vallée de Tagab.
Âgé de 23 ans et de nationalité slovaque, le légionnaire de
1re classe Robert Hutnik avait rejoint les rangs de la Légion étrangère en mai
2007. Dès sa formation initiale, durant quatre mois au 4e Régiment étranger
(4e RE - Castelnaudary), il avait montré de belles qualités de soldat qui lui avaient
permis de rejoindre les rangs du 2e REP à Calvi en octobre 2007. Dynamique,
solide et rustique, il servait au sein de la 3e compagnie. En mission en Afghanistan depuis janvier 2010 dans le cadre de l’opération PAMIR, le 1re classe Hutnik
était pilote VAB (véhicule de l’avant blindé) dans la Task Force ALTOR.
Le 1re classe Robert Hutnik a été nommé caporal à titre posthume. Les honneurs
militaires lui ont été rendus le 13 avril à Aubagne, en présence de M. Hubert
Falco, secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combattants (SEDAC), et du
général d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT),
qui l’a fait chevalier de la Légion d’honneur. Dans son éloge funèbre, M. Hubert
Falco a évoqué la générosité et la conviction avec lesquelles le caporal Hutnik
avait choisi de servir au sein de la Légion étrangère et a souligné la gratitude
que devait la communauté nationale à des hommes venus d’ailleurs pour servir la France. Lors de la levée du corps, le dimanche 11 avril, le caporal Robert
Hutnik avait été décoré de la croix de la Valeur Militaire à l’ordre de l’armée et
de la Médaille militaire par le CEMAT.
Le Premier ministre a adressé à la famille de la victime ses plus sincères condoléances ainsi que celles du gouvernement.
Le général
McChrystal à Paris
Le général américain Stanley
McChrystal, commandant en chef
de l’ISAF (International Security
Assistance Force) en Afghanistan,
est venu à Paris du 14 au 16 avril
2010. Il répondait à l’invitation de
l’amiral Edouard Guillaud, chef
d’état-major des armées. Le général McChrystal et l’amiral Guillaud
ont procédé le 15 avril au ravivage
de la Flamme sous l’arc de Triomphe. Le 16 avril à l’Ecole militaire,
le général McChrystal a tenu une
allocution devant les auditeurs de
l’IHEDN et a dialogué avec eux sur
la situation en Afghanistan.
Les médaillés
récompensés
Le Train souffle ses bougies
À l’occasion du 203e anniversaire de la création du train, le 24 mars, la fédération
nationale du Train a ranimé la flamme du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe. Ce fut
l’occasion de rendre hommage à ses morts et témoigner de son fidèle souvenir à tous
ses compagnons d’armes, tombés au champ d’honneur. Cette célébration était présidée par le général Le Garrec, commandant l’Ecole du Train, et en présence du général d’armée Cuche, gouverneur des Invalides.
Le 9 avril, le ministre de la Défense,
Hervé Morin, a reçu les médaillés
des Jeux olympiques de Vancouver en présence du général d’armée Irastorza, CEMAT, du général
Renaud, commandant le Centre
national des sports de la Défense,
et du président du comité national
olympique et sportif français, Denis
Masséglia. Le caporal-chef Vincent
Jay a reçu la médaille d’or de la
Défense nationale, le caporal Martin Fourcade a reçu la médaille
d’argent de la Défense nationale
et le sergent-chef Sandrine Bailly
a reçu un témoignage de satisfaction de la part du ministre.
Pour retrouver le palmarès des
sportifs, consultez le TIM d’avril
2010, pp. 58-59.
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Panorama
L’agenda du CEMAT
u 8 AVRIL
Visite au 1er Régiment de
parachutiste d’infanterie de Marine
et à l’Ecole de l’aviation légère
de l’armée de Terre à Dax.
u 11 AVRIL
Levée du corps du caporal Hutnik,
décédé en Afghanistan. Remise
par le CEMAT de la croix de la Valeur
Militaire à l’ordre de l’armée et
de la Médaille militaire.
u 13 AVRIL
Cérémonie d’honneurs funèbres
militaires en hommage au caporal
Hutnik à Aubagne.
Préparation européenne à la NRF 15
La Brigade franco-allemande (BFA) s’est
entraînée du 22 au 26 février en Forêt noire.
Cet entraînement s’est effectué dans le
cadre de la préparation NRF 15 (Nato Response Force : Force de réaction rapide de
l’OTAN n° 15). La spécialité de cette force
est de pouvoir se déployer dans un délai de
cinq jours et de soutenir des opérations
pendant trente jours. La brigade sera en
alerte NRF du 1er juillet au 31 décembre
prochain. Pour cet entraînement, la BFA
était accompagnée d’un détachement ALAT belge engagé dans la même alerte. Des
exercices de CCA (Close Combat Attack) des hélicoptères appui feu, d’AIREVAC et
de procédure d’embarquement étaient au programme.
Préparation à l’Afghanistan
Du 22 au 25 février 2010, le
1er Régiment de tirailleurs a
organisé une série de tests destinés au module OMLT (operational mentoring and liaison
teams) armé par la 1re Brigade
mécanisée, qui sera projetée en
Afghanistan au 1er trimestre
2011. Ces tests avaient pour
objet d’évaluer l’aptitude du personnel désigné pour cette mission d’assistance opérationnelle
à l’armée afghane, qui requiert
des qualités physiques et morales particulières. L’accent a donc
été mis sur la rusticité et la
pugnacité des candidats.
u 14 ET 15 AVRIL
Réunion annuelle du comité
FINABEL. Le CEMAT recevait
15 homologues étrangers à Paris.
u 27 AVRIL
Visite du CTAC de Nancy, futur centre
d’expertise de la solde, avec le GCA
Renard, DRHAT.
u 30 AVRIL
Rendez-vous à Aubagne à l’occasion
de la fête de Camerone.
Exercice
EXOSAN
Du 15 au 19 mars, 110 internes des hôpitaux des armées du Val-de-Grâce ont participé à l’exercice EXOSAN, sur le site de
la base aérienne 128 de Metz. Les jeunes
médecins ont été confrontés à la réalité
du terrain : prise en charge d’un blessé
dans des conditions de combat, utilisation des matériels de terrain et chirurgie
de guerre. L’exercice EXOSAN participe à
l’obtention du brevet de médecine de
l’avant des élèves médecins, évalués par
leurs professeurs.
8
TIM n° 214 - Mai 2010
Un général afghan au 501e RCC
Sur invitation du CEMAT, le général de
brigade Izmerai Paikan est venu en
France pour assister, à Mailly-le-Camp,
à la phase finale de l’exercice préparatoire à la projection en Afghanistan de
la 3e Brigade mécanisée. Le 10 mars, le
général afghan en a profité pour visiter
les «As de champagne». Il a pu notamment assister à une démonstration
dynamique mettant en exergue les capacités de mobilité du Leclerc. Tankiste de
métier, il a particulièrement apprécié de pouvoir effectuer un «baptême » sur ce char,
symbole de la capacité de choc et de feu de la brigade.
Prix d’histoire militaire 2009
Le ministre de la Défense, Hervé Morin (en photo à g.), a
remis le prix d’histoire militaire 2009 à l’Hôtel de Brienne, à
Paris, le 24 mars. Depuis 1997, ce prix récompense des travaux universitaires sur l’histoire de la Défense. Cette année,
la thèse récompensée est « Un paradis habité par des diables : la guerre de Calabre de 1806-1807. Expérience combattante et violence de guerre sous le Premier Empire »
de Nicolas Cadet. Benoist Bihan a, quant à lui, vu primé son mémoire de master
« Le renouveau de la cavalerie dans les armées occidentales à l’époque moderne.
Le cas du développement des unités de hussards en France 1693-1763. »
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Le 43e RI mobilisé
Les drones terriens
Le 43e Régiment d’infanterie de Lille a participé les 16 et 17 mars à une opération
humanitaire au profit d’une association
du Nord « Pour toi Chili », qui a récolté
1,5 tonne d’aide humanitaire que le 43e RI
a acheminée jusqu’à Toulouse. Ce régiment a mobilisé un véhicule et son équipage pour assurer le trajet jusqu’à la ville
rose, afin de pouvoir charger le fret à bord
d’un Airbus A330 à destination de Santiago
du Chili.
Baptême à l’EMHM
La cérémonie de baptême de la 72e promotion d’élèves sous-officiers de l’Ecole
militaire de haute montagne (EMHM) a eu
lieu au quartier Pourchier à Chamonix le
19 mars.
Elle a été présidée par le général Ribayrol, commandant l’Ecole d’infanterie.
Durant cette cérémonie, les élèves se sont
vu remettre leur galon de sergent. Cette
72e promotion est baptisée Gilbert Morand.
Ancien de l’EMHM, il a été adjoint au directeur de l’équipe de France militaire de ski.
La formation des sous-officiers est entièrement prise en charge par l’EMHM et elle
s’étend sur une période de 11 mois.
Le GCP à Djibouti
52 hommes du Groupement de commandos parachutistes (GCP) de la 11e Brigade
parachutiste (BP) de Toulouse ont participé à un exercice du 4 au 22 mars, à Djibouti, en vue de leur projection en Afghanistan en 2011. Terrain difficile présentant
de fortes similitudes avec l’Afghanistan,
Djibouti offre un espace d’entraînement
adapté pour la projection des forces terrestres sur ce théâtre. Le but de l’exercice
était de travailler la coordination entre les
GCP et différentes entités interarmées.
La Direction générale de l’armement a livré
trois drones SDTI (système de drones tactiques intérimaire) de nouvelle génération.
Aéronef sans pilote embarqué de 350 kg,
le SDTI n’a besoin d’aucune piste d’aviation: il décolle à l’aide d’une catapulte et
atterrit à l’aide d’un parachute. Mis en
œuvre par le 61e Régiment d’artillerie de
Chaumont depuis 2004, le SDTI est employé
pour des missions de renseignement, d’acquisition d’objectifs et dans le cadre de
missions de protection des forces. Le drone
est déployé, depuis octobre 2008, en Afghanistan et stationné sur la base opérationnelle avancée de Tora en Surobi.
S’élever par l’effort
Le CEMAT félicite les cinq engagés volontaires de l’armée de Terre (EVAT) qui ont
été admis au concours des officiers d’active en école d’arme (OAEA). Une réussite
qui démontre une nouvelle fois le potentiel des militaires du rang qui peuvent prétendre à ce concours depuis janvier 2009. Cette réussite est aussi, sans aucun doute,
le fruit d’une action collective. Elle montre l’importance de l’action du commandement et des présidents de catégorie dans la détection et l’accompagnement des
meilleurs de nos EVAT vers le recrutement sous-officier et officier.
Exercice PELICAN
L’état-major de la 1re Brigade logistique
(1re BL) organisait, l’exercice PELICAN, du
14 au 19 mars au Camp du Ruchard, en
vue de la certification Numérisation de
l’espace de bataille (NEB) de la chaîne
logistique.
Il devait permettre de valider les procédures et le fonctionnement de la chaîne logistique numérisée des unités des GTIA
jusqu’au niveau de la division, en passant
par le Groupement de soutien divisionnaire (GSD) et ses unités.
Ces militaires qui ont changé la France
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LAMY
François Joseph,
(1858-1900),
commandant
Officier et explorateur
français qui a pacifié
la région du lac Tchad. Élève
de La Flèche, saint-cyrien,
il choisit la carrière coloniale.
Il persuade Félix Faure de
relever le défit de la traversée
du Sahara en faisant
converger trois colonnes vers
le lac Tchad (en partant de
l’Afrique du Nord, de l’Ouest
et de l’Est). Il y perd la vie
en 1900 en le pacifiant.
Il donna son nom à la ville
de Fort-Lamy, aujourd’hui
N’Djamena.
Sources : Les militaires qui ont
changé la France, dir. Fabrice Fanet
et Jean-Christophe Romer, Editions
Le Cherche Midi/Dictionnaire Larousse.
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Très d’humour
Panorama
Un deuxième classe
se plaint :
– J’ai des douleurs terribles
à l’abdomen.
– Vous voulez sans doute
dire que vous avez mal au
ventre, le reprend
sévèrement le médecin
militaire.
Apprenez que l’on ne
commence à souffrir de
l’abdomen qu’à partir
du grade de sous-lieutenant.
Des militaires pleins
de ressources
Le chiffre
Des militaires du 152e Régiment d’infanterie appartenant à la force LICORNE se
sont rendus dans la région d’Alepe en Côte
d’Ivoire du 8 au 13 mars dernier. Cette mission d’aide à la population avait pour but
de réparer les pompes à eau dans deux
villages de 5 000 habitants. Ces installations, réalisées à Yakassé et G’bohoin, sont
le fruit d’un travail commun avec des techniciens ivoiriens engagés par la force
LICORNE. Parallèlement, l’équipe médicale du détachement composée d’un infirmier et de deux auxiliaires sanitaires ont
dispensé des soins à la population.
10
15
C’est le nombre
d’Aravis perçus par
le 13e Régiment
du génie. Ce nouveau véhicule
de transport de troupes est
destiné, entre autres, au
théâtre afghan. Son très haut
niveau de protection lui permet
de résister à l’explosion
d’engins explosifs improvisés.
Il accompagnera en
Afghanistan les détachements
d’ouverture d’itinéraire, et
viendra ainsi compléter l’engin
blindé Buffalo et le Système
d’ouverture d’itinéraire miné
(Souvim). Le 13e Régiment du
génie est actuellement le seul
en France à pouvoir y déployer
ce type de moyens.
TIM n° 214 - Mai 2010
La France au Liban
Lors du salon La France au Liban qui s’est
déroulé du 17 au 21 mars à Beyrouth, six
militaires du bataillon français ont représenté les casques bleus. L’occasion de rappeler que la France représente le deuxième contributeur des troupes de la Force
intérimaire des Nations unies au sud Liban
(FINUL). Sur le stand, les visiteurs ont pu
porter le casque bleu, le gilet pare-balles
et se prêter à un jeu de questions réponses avec les militaires français.
Brevet para
à Djibouti
Quarante-sept gendarmes djiboutiens ont passé
en mars leur brevet parachutiste
français. Ce stage comportait cinq
jours d’instruction théorique au
sol, réalisés au quartier Montclar
de la 13e Demi-brigade de la
légion étrangère, et six sauts. Il
est également réalisé au profit de
la Garde républicaine et des élèves-officiers de l’Académie militaire interarmées (AMIA) du pays.
La force LICORNE sur le TCD Foudre
Du 22 au 24 mars, la force
LICORNE a mené plusieurs
missions avec le TCD Foudre, qui était présent le long
des côtes africaines.
Plusieurs objectifs ont été
atteints au cours de ces
missions, notamment le
déploiement et la mise en
œuvre, à bord du TCD, du
système de commandement numérisé de la force
LICORNE qui permet de
conduire les actions à terre,
si le contexte opérationnel devait l’imposer. Ce travail avec le Foudre a également permis la qualification d’un commandant de bord en appontage de nuit.
Rester locataire ou
devenir propriétaire ?
25 % d’entre vous sont propriétaires de
leur résidence principale contre 60 % des
actifs en France. La Lettre de la condition du personnel (LCP) n° 9 d’avril 2010
permet notamment de faire le point et
comparer vos dépenses en tant que locataire puis propriétaire. Rendez-vous sur
le site Intraterre de la DRHAT :
www.drhat.terre.defense.gouv.fr/BCPEH/
accueil_actu/bulletin_info/LCP9.pdf
Être AD
1. Ne pas être soumis à un devoir
particulier, ne rien faire de spécial.
Argot de Saint-Cyr.
2. Cool, décontracté. Argot des
lycées militaires, en particulier du
Prytanée. Origine : pour le sens 1,
acronyme de « à disposition ».
Pour le sens 2, viendrait des initiales
de « attitude décontractée ».
Résultat du jeu
mensuel de TIM de
mars 2010
Tirage au sort effectué sous contrôle
d’huissier le 9 avril 2010. Sont déclarés
gagnants des places pour le grand prix
de karting de la ville de Saint-Étienne :
n le lieutenant Solenn Olivier de l’École
du génie d’Angers ;
n l’adjudant-chef Jean Marc Daubagnan
du 5e BMAT de Canjuers ;
n l’adjudant-chef Thierry Hentz du
5e BMAT de Canjuers ;
n le maréchal des logis-chef Frédéric
Guichard de la DRHAT de Paris.
La rédaction les félicite de leur participation et vous invite à participer au jeu du
mois de mai (voir page 66), où 5 places
sont en jeu.
Rappel : 5 places seront également à se
partager en juin 2010.
Le SIRPAT prend en charge votre déplacement et hébergement. Voir le règlement sur : www.defense.gouv.fr/terre
Plus d’infos sur www.ilesvoyages.com
ou www.technopolis-grandprix.com
Journée citoyenne
Le 7 mai, la municipalité de Cesson-Sévigné (35), l’inspection de circonscription de
l’Education nationale, les anciens combattants et l’École des transmissions organisent une journée citoyenne à CessonSévigné. 345 élèves de CM1 et CM2 des
écoles de la ville sont concernés par cette
manifestation qui s’inscrit dans le cadre
des commémorations du 8 mai 1945. Cette
date a été choisie volontairement, pour
présenter un parcours pédagogique sur la
Deuxième Guerre mondiale aux jeunes
enfants qui découvriront, à travers plusieurs ateliers basés sur des témoignages
et des présentations de matériels et documents, l’histoire des habitants de l’époque
et la vie du soldat (conditions de vie, etc.).
Un « rapace »
qui a du chien
Page 11
Les « 4 jours du Portugal »
Le major Line Roirand, de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA)
de Saint-Maixent, a terminé 2e lors de la
compétition internationale de course
d’orientation les “4 jours du Portugal” en
février 2010. Elle a porté haut les couleurs
de l’armée de Terre durant les compétitions civiles internationales.
Sa spécialité : la course d’orientation, un
des fondamentaux de l’entraînement des
militaires.
Un marathonien au 3e RPIMa
L’adjudant Frédéric Crocquevieille est le meilleur coureur du
3e Régiment de parachutistes
d’infanterie de marine. Il a
confirmé ce statut par l’excellence de son résultat le dimanche 7 mars 2010 au marathon
de Barcelone : il a terminé 25e
(1er Français) sur 13 000 participants. L’adjudant Frédéric
Crocquevieille ne bénéficie d’aucune structure d’entraînement.
Adjoint au cercle MESS, il est
projeté presque tous les ans.
Malgré cela, il est sur tous les
podiums. Son régiment est fier
de lui.
>
L’adjudant-chef Didier Kerouedan, chef
des ateliers du 1er Régiment de chasseurs
parachutistes, est devenu champion du
monde de course de chiens de traîneaux
le 28 février 2010 à Oberviesenthal (Allemagne). C’est dans la catégorie B2 (six
chiens non-husky) que le chasseur s’est
illustré malgré une dernière manche où
deux de ses chiens sont tombés malade.
L’adjudant-chef Kerouedan est également
champion de France de cette catégorie.
10:04
PHOTO : ADC Olivier DUBOIS
23/04/10
Clin d’œil
TIM214_006_011_ALHONNEUR.QXD
Moment de détente lors d’une aide vétérinaire
gratuite en Afghanistan.
Faites-nous parvenir vos clins d’œil
et situations militaires originales à l’adresse Internet
[email protected]
Les meilleurs seront publiés et récompensés
TIM n° 214 - Mai 2010
11
TIM214_012_013_PANORAMA.QXD
23/04/10
10:41
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Panorama
ERRATUM
Plusieurs erreurs se sont glissées dans la carte présentant l’organisation future
des RMAT, publiée en page 30 du numéro d’avril 2010 de Terre Information Magazine, dans le dossier Maintenance 2010. Voici donc la version corrigée de cette carte.
La plume en
guise d’arme
L
a deuxième édition du prix littéraire La Plume et l’Epée se tiendra le mercredi 19 mai prochain
à Tours. La nouvelle édition de ce prix
s’inscrit dans le cadre de l’encouragement des militaires à l’écriture. Elle est
organisée par la Sous-direction de la
formation et des écoles 1 commandée
par le général de division Philippe Bonnet. Elle sera placée sous le haut patronage de Madame Carrère d’Encausse,
de l’Académie française. Cette cérémonie récompensera d’une part, un militaire d’active (prix l’Épée et la Plume,
doté de 4 000€), d’autre part, un auteur
civil (prix la Plume et l’Épée doté de
3 000€). Retrouvez les lauréats dans le
prochain numéro de TIM.
Présélection des deux prix
L’Épée et la Plume
LES RMAT FUTURS, FORMATION DU SERVICE DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE TERRESTRE.
La mission principale des RMAT est de soutenir le parc de gestion et le parc d’alerte. Ces formations
pourront, par ailleurs, intervenir pour le soutien de niveau NTI 1 et NTI 2 (niveau technique
d’intervention) des matériels du parc de service permanent et du parc d’entraînement des forces.
Carnet du militaire du rang
L
e 7e Régiment du matériel a créé un
carnet du militaire du rang. Calepin
d’une trentaine de pages, il tient
dans une poche de veste de treillis et il
est destiné à guider et à renseigner le soldat non seulement sur son cursus, mais
également sur ses droits et obligations.
Offrant des informations pratiques et un
récapitulatif des étapes du parcours
professionnel, il est nominatif et sera
remis solennellement par le commandant d’unité et le chef de section.
Ce document, évolutif puisque relié en
spirales, accompagne son détenteur
durant tout son temps accompli sous les
drapeaux. Il est réactualisé dès que
nécessaire et principalement à la parution de la directive technique annuelle
de gestion des engagés volontaires.
La tenue de ce carnet que chaque destinataire doit s’approprier, est vérifiée à
l’occasion des revues de catégorie, des
revues d’effectifs et, enfin, lors des entretiens annuels de notation/ orientation.
Le Carnet est destiné
à guider et à renseigner
le soldat non seulement
sur son cursus, mais
également sur ses droits
et obligations.
Une heureuse initiative
qui mérite d’être étendue.
n Guerre en montagne
– Renouveau Tactique
de Hervé de Courrèges,
Pierre-Joseph Givre
et Nicolas le Nen ;
n Le général Alphonse Georges Un destin inachevé de Max
Schiavon ;
n Irak : les armées du chaos
de Michel Goya ;
n Carnets d’ivoire – En opérations
au paroxysme de la crise
ivoirienne de François-Régis
Jaminet.
La Plume et l’Épée 2
n Le
sacrifice du soldat.
Corps martyrisé, corps
mythifié de Christian
Benoit, Gilles Boëtsch,
Antoine Champeaux et
Éric Deroo ;
n Homme de Dieu, homme
de guerre – Le drame spirituel
de l’armée de François Casta ;
n La guerre psychologique
des origines à nos jours
de Paul Villatoux ;
n Le général André, de l’affaire
des fiches à l’affaire Dreyfus
de Serge Doessant.
Subordonnée à la Direction des ressources
humaines de l’armée de Terre.
2
Décerné à un civil.
1
12
TIM n° 214 - Mai 2010
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Focus
Le 22 mars 2010, l’Hôtel national des Invalides a accueilli l’assemblée générale
de Terre Fraternité. C’était l’occasion pour l’association de présenter son excellent
bilan 2009, avec plus de 400 000 euros de dons récoltés et, pour le CEMAT,
d’annoncer sa volonté de renforcer les effectifs de la Cellule d’aide aux blessés
de l’armée de terre (CABAT).
Frères d’armes :
mobilisation générale !
L
e général d’armée (2S) Bernard
Thorette, président de Terre Fraternité, recevait le 22 mars une
large assemblée pour exposer
le bilan 2009 de son association,
en présence du général d’armée Elrick
Irastorza, chef d’état-major de l’armée de
Terre. Terre Fraternité a pour but l’aide
aux blessés en service de l’armée de Terre,
à leurs familles et à leurs ayants droit,
ainsi qu’aux familles des morts ou disparus en service, sous la forme principalement de secours financiers1. Terre
Fraternité agit en liaison avec la CABAT
pour les actions de solidarité immédiates
(exemples : héberger en hôtel l’épouse
d’un blessé en OPEX hospitalisé sur Paris
après un rapatriement sanitaire, équiper
un véhicule pour handicapé…) et en partenariat avec l’Association pour le développement des œuvres d’entraide dans
l’armée (ADO) pour les aides dans la durée
(exemple : bourses pour les orphelins).
Le bilan de cette association est plus
que positif, à l’image des quelques
400 000 euros de dons récoltés en 2009.
Des dons qui seront redistribués à plus de
95 %. Le général (2S) Thorette a également souligné que « le fait de traiter les
dossiers au cas par cas améliore la personnalisation du suivi et du conseil pour
le blessé ainsi que pour son entourage ».
Divers intervenants, membres de l’association, se sont exprimés, à l’exemple de
Marie Chéreau qui, en liaison avec la
CABAT, rend visite aux blessés hospitalisés, ou le major Bernard Cacan, représentant des sous-officiers auprès du
CEMAT, qui a présenté l’opération « un
geste pour nos blessés », organisée sur
l’initiative des PSO des formations.
Une absence d’entraide
serait insoutenable
Le CEMAT a rappelé les aides conséquentes que l’Etat apporte aux familles endeuillées et aux blessés. Toutefois, c’est dans
l’urgence que la CABAT, soutenue par
Terre Fraternité, répond moralement et
financièrement : « Humanité, rapidité et
efficacité sont les mots d’ordre de cet
organisme en sous effectif. » Un problème
Décès et blessés en chiffres
Ma hantise est
de croiser, dans
le métro, un type en train
de faire la manche et
qui me dise : “J’ai été
blessé au combat quand
j’étais soldat” ! »
Général d’armée Irastorza
auquel le CEMAT va palier cette année par
un renforcement des effectifs de la CABAT,
ce qui lui permettra notamment d’assurer le suivi sur le long terme des blessés,
en liaison avec l’ADO.
Le CEMAT a demandé aux représentants
des régiments d’effectuer un travail de
recensement des blessés le plus loin possible dans le temps afin d’éviter tout
loupé : « Ma hantise est de croiser, un
jour, dans le métro, un type en train de
faire la manche et qui me dise, “j’ai été
blessé au combat quand j’étais soldat“ ! »
Le blessé ne doit pas se sentir tenu à
l’écart : l’armée de Terre est une grande
famille qui n’abandonne pas ses frères
d’armes.
Joseph de BECO
Photo : CCH Jean-Baptiste TABONE
2008
n Décès : 33 dont 15 en opérations
/ 68 hors services
n Blessés ou malades en service : 765
2009
n Décès : 42
dont 21 en opérations / 62 hors services
n Blessés ou malades en service : 747
Depuis 1991, la CABAT a suivi plus de 4 900 blessés.
Aujourd’hui, 162 blessés n’ont pas repris le service
et sont actuellement suivis par cet organisme.
1
Ces aides s’ajoutent, le cas échéant,
aux prestations de toute nature déjà versées
par l’État ou par les organismes de droit
privé y ayant vocation.
TERRE FRATERNITÉ
Tél.: 01 44 42 39 58
Courriel: terre.fraternite @yahoo.fr
Internet : www.terre-fraternite.fr
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Mieux connaître
Depuis vingt ans, le Conseil de la fonction militaire de l’armée de Terre (CFMT),
instance de concertation du niveau national, représente toute la communauté
militaire Terre auprès du CEMAT. En session exceptionnelle début février,
ses 88 membres ont débattu de la concertation elle-même, de son rôle
et de ses évolutions. Point de situation1.
Le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général d’armée Elrick Irastorza,
a réaffirmé son attachement à la concertation « comme outil essentiel d’aide
à la décision, réactif, spontané et sans langue de bois […] ».
Le CFMT
Servir de relais
L
a 41e session du CFMT avait un
thème, et un seul inscrit à l’ordre du jour : la concertation.
Dans un contexte de transformations importantes (refonte
de l’armée de Terre, mutualisation des
moyens et interarmisation, mutations au
sein de l’OTAN), les membres de tous les
grades, officiers, sous-officiers et militaires du rang avaient fort à faire pour définir ce que peut devenir la concertation au
sein de l’armée de Terre. Après cinq jours
de débats soutenus, le Conseil s’est prononcé en faveur d’une rénovation du dispositif de la concertation.
14
TIM n°214 - Mai 2010
Objectifs ? Permettre une implication
accrue du commandement local et pallier le déficit de notoriété du CFMT grâce
à une communication efficace. Lors de
cette session, les membres du CFMT réagissaient à une série de 15 propositions
établies par le groupe de travail interarmées (GTIA), début janvier 2010. Les grandes orientations visent à mieux définir le
périmètre de la concertation, perfectionner l’organisation actuelle et améliorer le
fonctionnement des instances. Citons par
exemple la 1re proposition, qui vise à élaborer une charte de la concertation, ou
encore la 15e proposition : définir, dans
cette charte, le rôle des commandants de
formation administrative dans le domaine
de la concertation et les relations qu’ils
Le CEMAT était venu présider la séance plénière
« pour regarder l’armée de Terre dans les yeux
et écouter ce que les soldats ont à lui dire ».
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doivent entretenir avec les membres des
instances.
Promouvoir la culture
de la concertation
« Nous voulons aussi faire mieux comprendre le rôle essentiel du Conseil
comme lien direct entre la communauté
militaire et le CEMAT », explique le colonel François Armand, secrétaire général
du CFMT. « Le conseil est complémentaire des présidents de catégorie et son
mode de recrutement par tirage au sort
permet la représentation fidèle de la jeunesse, mais aussi de la variété des statuts et des métiers de nos “terriens” »,
poursuit-il. Le communiqué final fait aussi
état d’un souhait de voir reconnue la situation des membres et de promouvoir activement la « culture de la concertation ».
Plus précisément, il s’agit de renforcer la
communication dans chaque organisme,
notamment en faisant connaître les travaux et les réalisations du CFMT2. Le
CEMAT, venu présider la séance plénière
« pour regarder l’armée de Terre dans
les yeux et écouter ce que les soldats ont
à lui dire », a redit son attachement à la
concertation « comme outil essentiel
d’aide à la décision, réactif, spontané et
sans langue de bois […] pour faire avancer notre condition militaire, en prise
directe et en dialogue constant avec le
commandement ».
CNE Thomas DIJOL
Photos : CCH Jean-Baptiste TABONE
Compte-rendu complet des travaux
de la session sur le site Intraterre de la
concertation : www.emat.terre.defense.
gouv.fr/CFMT/ rubrique 41e session.
2
Il existe un document de synthèse :
« Les avancées de la condition militaire »,
sur le site du CFMT : www.emat.terre.
defense.gouv.fr/CFMT/
1
Le CSFM
À l’issue de la 41e session du CFMT
en février 2010 s’est tenue en
mars 2010 la 81e session du Conseil
supérieur de la fonction militaire
(CSFM), au cours de laquelle Hervé
Morin, ministre de la Défense,
s’est montré favorable à la signature,
avant la fin de l’année, d’une charte
de la concertation. Par ailleurs,
le ministre a annoncé la prise
en compte des problèmes liés
à une affectation dans l’OTAN.
D’autre part, conscient des délais
excessifs de traitement des dossiers
de décorations, il a souhaité qu’une
solution soit rapidement trouvée.
Page 15
TEMOIGNAGES
La concertation et le Conseil
de la fonction militaire
de l’armée de Terre
Pourquoi sont-ils là ? Volontaires, ils ont été tirés
au sort. Membres titulaires ou suppléants, ils donnent
leur avis sur la concertation et le CFMT.
CNE Jean-Marie Bezard
Officier formation au 35 e Régiment d’infanterie
« Personnellement, je suis ici en tant que membre
du comité de rédaction. Notre rôle est très important
puisqu’ici tous les mots comptent. Nous devons faire
sentir, être précis, pour “dire au CEMAT” les
préoccupations et attentes de la base. En l’occurrence,
lors de cette session, nous devions synthétiser les
idées les plus utiles et les plus pertinentes pour
l’avenir de la concertation. »
BCH Aline Schwebel
PEVAT du 121 e Régiment du train
« Avec des taux d’activité élevés, les soldats ont peu
de temps pour s’intéresser à la concertation. J’essaye
donc de sensibiliser au maximum autour de moi, les
EVAT bien sûr, mais mon chef de corps m’a aussi donné
la possibilité de faire une info cadre sur le sujet. Ici,
je constate parfois un décalage entre la “base” et les
débats, pour autant la force du CFMT vient du fait que
les deux tiers de ses membres sont issus des forces
et en comprennent les préoccupations. »
ADC Corinne Carette
Gestion cadres de l’École d’application de l’infanterie
« C’est passionnant d’être membre du CFMT dans cette
période de changements lourds. Personnellement,
j’essaye de capter le plus d’informations possible sur
les restructurations et la réforme pour être en mesure
d’informer autour de moi. Je tente aussi de remonter
les préoccupations de mes pairs, d’être un relais
efficace vers le haut. J’essaye ici de servir l’institution
mais d’une autre façon. »
ADC Stéphane Crest
Cellule NEDEX du 25 e Régiment du génie de l’air
« J’ai assisté à de nombreux débats. Dans les groupes
de travail, la parole se libère et le rôle de baromètre
est bien réel. Maintenant je peux effectivement dire
“comment ça marche ?” et être un relais efficace du
CFMT autant comme pédagogue pour mes subordonnés
que comme conseiller pour mes chefs. Pour moi, il
n’y a pas d’ambiguïté, nous sommes le relais des
préoccupations et pas une chambre d’enregistrement
des revendications. »
TIM n°214 - Mai 2010
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En direct de…
Brigade des sapeurs-pompiers de Paris
Soldats
du feu
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Une zone d’action : Paris et les départements de
la Petite couronne. Une mission : assurer la sécurité
des personnes et des biens. Pour les sapeurs-pompiers
de Paris, la capitale et sa banlieue sont un théâtre
d’opération permanent ! La Brigade des sapeurspompiers de Paris (BSPP) est une grande unité militaire,
commandée par le général de division Joël Prieur.
Dépendant de l’arme du génie, elle est placée
« pour emploi » sous l’autorité du préfet de police de
Paris, M. Michel Gaudin. La mégalopole parisienne
concentre de nombreux sites vitaux pour la France, tant
sur le plan politique, institutionnel, administratif,
économique ou culturel. Cet enjeu stratégique justifie
à lui seul le fait que les sapeurs-pompiers de Paris
soient des militaires. En 2009, la BSPP a réalisé
494 009 interventions, soit 1 355 interventions par jour
dans un environnement extrêmement divers et
complexe, allant du sommet des immeubles de grande
hauteur, culminant à plus de 300 m d’altitude
au tunnel à 50 m de profondeur. Le sapeur-pompier
de Paris est un généraliste du risque. Il a contribué
à sauver plus de 20 000 vies en 2009. Immersion
avec les soldats du feu.
ASP Tancrède BESNARD
Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI
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En direct de…
Si on estime à 6,5 millions
le nombre d’habitants
sur le secteur, les sapeurspompiers tablent sur
8 millions, en comptant
les personnes de passage
(travailleurs, touristes, etc.).
Allô
Centre
opérationnel
Au Centre opérationnel
(CO), à l’état-major de
la brigade à Champerret,
les opérateurs du Centre
de traitement des appels
(CTA) doivent évaluer
en quelques secondes
la situation avant
d’engager les secours.
18
TIM n° 214 - Mai 2010
le18 ?
U
rgence pompiers, j’écoute ! »
Au CTA, 4 500 appels au 18
ou au 112 sont reçus chaque
jour, pour 1 359 interventions
déclenchées. Jusqu’à huit opérateurs, nommés stationnaires, plus le
chef de salle répondent 24 heures sur 24
aux appels. Les stationnaires doivent
récupérer le plus rapidement possible
toutes les informations dont les pompiers
vont avoir besoin durant leur intervention.
La décision d’engager les sapeurs-pompiers, de transférer l’appel vers la police,
le SAMU ou vers des prestataires privés
(plombiers, serruriers), nécessite une
grande expérience des interventions, face
à des interlocuteurs paniqués voire agressifs. « Le plus important est de trouver
les mots selon l’interlocuteur et d’adapter son langage », explique le sergent
Marc Durant, chef de salle. Il faut savoir
occulter le jargon du pompier, faire répéter un enfant qui n’osera pas forcément
poser une question, comprendre un interlocuteur qui ne parle pas toujours français. « Et puis il faut savoir déceler la
fausse alerte, le canular, simplement à
la voix. » Néanmoins, un opérateur
enverra toujours une équipe s’il a un
doute. Dans une période de surchauffe
des moyens de secours, le stationnaire
doit faire face au dilemme d’envoyer un
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10 minutes : c’est le temps
maximum entre l’instant
où l’appel au 18 est pris en
compte et la présentation
de l’équipe des secours sur
le lieu de l’intervention.
La BSPP défend Paris ainsi
que trois départements
limitrophes : les Hauts-deSeine, la Seine-Saint-Denis
et le Val-de-Marne.
Dans une période de surchauffe des moyens de
secours, le stationnaire doit faire face au dilemme
d’envoyer un engin pour rien, avec la crainte de négliger
une victime dans un état grave. »
engin pour rien, avec la crainte de négliger une victime dans un état grave. Tous
les appels sont enregistrés et sont écoutés en cas de contentieux.
Les compteurs prennent feu
La moyenne des appels reçus au CTA peut
s’envoler dans certains cas. Lors de la
tempête Xyntia, le compteur est monté à
5 000 appels par jour. Lors des émeutes
dans les banlieues parisiennes en 2005,
10 000 appels par jour étaient enregistrés !
Il est 22 h 30 : le CTA enregistre déjà 3 812
appels. Le caporal-chef Christophe Brenière, casque sur les oreilles, décroche.
Sur son écran s’affiche le numéro de la
personne qui appelle. Il entre dans le logiciel SYNTIA1 l’adresse, et un motif de
départ des sapeurs-pompiers (fumée
suspecte, feu avec explosion, personne
malade, fait d’animaux…). À chaque motif
de départ correspond un volume d’engins.
1
Système numérisé de traitement de l’alerte.
SYNTIA détermine le centre de secours
le plus proche du sinistre, et envoie un
ordre de départ dans cette caserne. À
défaut, si les engins ne sont pas disponibles, le départ est sonné dans un centre
voisin. Un nombre d’appels élevé, provenant de différentes personnes mais
concernant un même sinistre, permet
d’anticiper sur les moyens de renfort. Le
caporal-chef Brenière déclenche un
départ. Dans la caserne, la sonnerie
retentit pour un « départ normal » composé d’un véhicule de premier secours,
d’une échelle et d’un fourgon. « Les pompiers sont en route », explique-t-il à son
correspondant. « Merci, merci, faites
vite ! »
Le premier maillon
Lors des tentatives de suicide, l’opérateur
essaie de garder le contact jusqu’à l’arrivée de ses collègues secouristes. Le stationnaire doit parfois guider les premiers
gestes de son interlocuteur pour assister
la victime. Il est arrivé de faire exécuter
un massage cardiaque par téléphone.
Certaines paroles peuvent sembler dures
ou brutales. Pour le sergent Durant, « il
s’agit de reprendre l’ascendant sur un
interlocuteur qui peut s’affoler. Parfois,
nous ne parvenons même pas à récupérer l’adresse de la victime » !
Souvent, les appels reçus au CTA ne relèvent pas de l’urgence mais des compétences d’une ambulance, voire d’un taxi.
Autant de déplacements inutiles des
sapeurs-pompiers, qui peuvent les rendre indisponibles pour d’autres interventions vitales. « Imaginez que pendant que
les pompiers interviennent chez vous sans
raison valable, votre mère, ou votre petit
frère, peut faire un arrêt cardiaque : ils
ne seront pas là pour les sauver ! », explique, pédagogue, le caporal-chef Brenière,
face aux demandes abusives qui représentent un quart des appels. « Nous sommes victimes de notre succès ! », déplore
le chef de salle.
À 2 heures du matin, la fatigue se fait sentir chez les stationnaires. Heureusement,
la relève arrive. « On doit tout de suite être
opérationnel », explique un caporal-chef.
« À peine réveillés, on peut avoir à envoyer
des secours pour une personne en arrêt
cardiaque ! » Même au milieu de la nuit,
les pompiers devront répondre à plusieurs
centaines d’appels. Jamais de répit !
TIM n° 214 - Mai 2010
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18:47
Page 20
En direct de…
Le Véhicule de secours et d’assistance aux victimes
(VSAV) est l’engin le plus sollicité. TIM a accompagné
pendant 24 heures les VSAV de la caserne
Champerret, dans le 17e arrondissement de Paris.
d
r
o
b
À
V
A
S
V
d’un
10 h 15
Rassemblement en tenue de feu pour le
traditionnel passage de la planche. Cet
exercice est un baromètre de la condition
physique du sapeur. Celui qui échoue ne
pourra pas, dans les 24 heures, être
affecté à un véhicule partant pour un
incendie. Avant de s’élancer, le pompier
énonce son grade, son nom, sa fonction
et son ancienneté. Puis s’enchaîne la formation professionnelle permanente et
les manœuvres d’entraînement.
À tout instant, la sonnerie peut annoncer
le départ d’un engin. Le « ronfleur », la
sirène qui prévient le départ d’un engin,
est suivie d’une sonnerie spécifique désignant le véhicule qui doit décaler. Pour le
VSAV, c’est deux coups brefs. Pour le
départ “normal”, le départ pour feu, c’est
un coup long.
« Garde incendie, à
mon commandement,
garde à vous ! »
7 h 45
Premier rassemblement de la journée
au centre de secours de Champerret. Il
permet d’attribuer les piquets à l’ensemble des pompiers assurant les 24 heures
de garde à venir. « Caporal-chef Flachat,
chef d’agrès VSAV, 1re classe Egaux, conducteur, sapeur Cozilis, servant », énonce
le sergent de jour.
Le capitaine Stéphane Martin, commandant la 5e compagnie, donne quelques consignes et accueille les nouveaux
arrivants. « Rompez, vérification du matériel ! »
20
TIM n° 214 - Mai 2010
8 h 30 à 10 h
Chaque pompier doit vérifier la présence
et l’état du matériel figurant sur la liste
correspondant à sa fonction. Puis séance
de sport. Mais lors des séances de course
à pied, qui permettent aussi aux jeunes
de repérer le secteur, les camions suivent, et tous les sapeurs-pompiers doivent être prêts à partir en intervention, à
« décaler »1.
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On est une force en opération permanente !
On combat dans Paris tous les jours ! »
Capitaine Gilbert Antchandiet.
Sur le feu
La sonnerie vient de retentir à la
caserne Champerret : un coup long.
Un départ normal est déclenché
pour un feu dans une chambre
de bonne. Le fourgon dépasse
l’appartement d’où sort une épaisse
fumée. Le Bras élévateur articulé
(BEA) se gare devant l’immeuble.
Le véhicule de premier secours
reste en arrière. Les binômes
montent par l’escalier de service.
La « toile », les tuyaux, est
déroulée. Un ventilateur est mis
en place en bas de la cage d’escalier
pour la mettre en surpression.
Cette technique permet aux
pompiers d’intervenir dans une plus
grande sécurité. Une explosion se
produit lorsque le BEA brise la vitre
depuis l’extérieur de l’appartement,
mais le feu est rapidement maîtrisé.
Les pompiers quitteront les lieux
après les opérations de déblais
et de dégarnissage, et s’être assuré
qu’il n’y a plus aucun risque.
Ç a d é c a le !
23 h
13 h 12
La sonnerie retentit. Deux coups brefs.
Le chef d’agrès va chercher le billet de
départ, où figurent l’adresse et le motif,
pendant que le conducteur sort le véhicule de la remise. « Personne brûlée
légèrement », dans un restaurant des
Champs-Élysées. Quelques secondes plus
tard, gyrophare et sirène deux-tons hurlante, le VSAV se fraye un chemin jusqu’au
lieu d’intervention. Après un bilan2, le chef
d’agrès appelle la coordination médicale,
au CO, et demande la conduite à tenir. Le
médecin recommande d’emmener la victime aux services ophtalmologiques de
l’Hôtel-Dieu. Tout l’après-midi, les interventions se succèdent.
20 h
Le dîner est interrompu. Une équipe
décale. Sur place, le chef d’agrès reconnaît la victime, une jeune femme : il l’a
déjà secourue quelques mois auparavant.
« Après cette première intervention, elle
avait apporté des galettes des rois pour
la garde du 31 décembre!», se souvientil. La victime est conduite aux urgences
de l’hôpital Bichat. Le chef d’agrès
échange quelques paroles rassurantes
avec elle.
Retour de l’hôpital, la radio demande une
intervention rue de Courcelles, pour une
intoxication au monoxyde de carbone. Des
renforts, conduits par l’officier de permanence, le capitaine Marjullo, ainsi que le
SAMU sont venus porter secours aux
dix personnes touchées, dont plusieurs
enfants.
Suite >
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En direct de…
> Suite
La nuit est rythmée
par les interventions
Avant de se coucher, les pompiers laissent leur pantalon dans
les bottes pour partir au plus vite… Car au VSAV, la nuit est
toujours très courte, rythmée par les interventions à la sortie
des boîtes de nuit.
3 h 43
Le trinôme du VSAV se rue dans le véhicule : « Personne blessée. » Dans une
rue parallèle à l’avenue des Champs-Elysées, un jeune homme a le visage ensanglanté. « La nuit, les Champs-Élysées
offrent un autre visage, avec leur lot
d’agressions, de personnes en état
d’ébriété… », reconnaît le caporal-chef
Nzinga, chef d’agrès du second VSAV. Sur
la route vers l’hôpital, quand le VSAV
croise d’autres véhicules de la brigade,
des petits signes complices montrent la
fraternité des sapeurs. À l’hôpital, les
pompiers plaisantent avec les urgentis-
tes, qu’ils côtoient la nuit. « La cohésion
est très forte entre nous. Parfois, on
dédramatise en plaisantant de nos interventions. Mais c’est surtout un moyen de
les oublier, quand elles sont difficiles »,
remarque le caporal-chef Nzinga. Tous
ont en tête une intervention particulièrement difficile ; souvent des enfants étaient
parmi les « deltas »3.
La culture « armée de Terre » de la BSPP
Faire d’une jeune recrue un sapeur-pompier militaire : voilà le défi du Centre d’instruction des recrues
(CIR), au groupement formation instruction. Une semaine est consacrée à la formation militaire
générale, au cours de laquelle les jeunes recrues apprennent les rudiments de la vie
militaire comme l’ordre serré et l’emploi du Famas. Elles obtiennent le certificat d’aptitude
au tir (CATI). Pour le capitaine Gilbert Antchandiet, commandant la 1re compagnie
d’instruction, « l’engagement du sapeur-pompier peut aller jusqu’à la mort. Le statut
de militaire comporte cette exigence ». Il rappelle la devise de la brigade : « Sauver
ou périr. » Lors des prises d’armes, le Famas est l’un des symboles de l’appartenance
de la Brigade à l’armée de Terre. Pour le 1re classe Ducrocq, après cinq années
passées au 40e Régiment d’artillerie, devenir pompier de Paris était un rêve.
« Des obus de mortier à la lance à incendie, l’état d’esprit est le même ! », déclare-til. « Le don de soi et le travail en équipe sont des valeurs que je retrouve ici. »
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Dans le labyrinthe
des cités
Nouvelle intervention sur les ChampsÉlysées, pour une jeune fille de 18 ans
ivre et quasiment délirante.
Sur le retour, les étals des marchés
sont déjà installés.
6 h 15
Trop tard pour se coucher. Une nouvelle journée commence. Mais une
dernière intervention clôt la journée,
avant le changement de garde. Un
jeune homme de 22 ans est assis dans
une station de métro de Neuilly-surSeine. L’air hagard, il a des difficultés
à parler mais ne présente pas de blessure. Il suit un traitement antidépressif. « C’est normal de ne pas dormir
depuis deux jours ? », demande-t-il
au servant.
Si certains ont fini leur garde, il reste
encore quarante-huit heures au caporal-chef Nzinga… et peu d’heures de
sommeil en perspective.
Ce terme vient de l’époque où les pompes
étaient tirés par des chevaux. Pour parer
aux mouvements de l’animal, une cale
était placée sous les roues. Pour partir
en intervention, il fallait enlever la cale,
il fallait décaler.
2
L’échelle de Glasgow (sur 15) permet
de mesurer le niveau de conscience
d’un patient, par l’analyse de la réponse
motrice, verbale et de l’ouverture des yeux.
Elle a été mise au point par un institut
neurologique de Glasgow.
3
Phonétiquement, décédé peut s’écrire
DCD, soit Delta – Charlie – Delta, d’où
l’abréviation « delta » pour signifier
un mort.
1
À Aulnay-sous-Bois, la 13e compagnie est toujours
sur la brèche. Le VSAV évolue dans une ambiance bien
particulière : le centre de secours est établi au milieu
des cités.
A
Aulnay-sous-Bois, les troubles de 2005 restent à l’esprit de ceux qui les
ont vécus. Les pompiers sont encore régulièrement confrontés à des
problèmes d’incivilité, de violence, de dégradations. La matinée est marquée par un feu de poubelle dans un local d’immeuble. « On est déjà
venus ici il y a une semaine ! », déplore un sapeur.
Les interventions conduisent le VSAV, armé par le caporal-chef Lecroguille, le
1re classe Godefroy et le sapeur Lorant, au cœur de différentes cités. Parfois, la simple présence des pompiers rassure la victime. À 1 h 45, le VSAV est envoyé auprès
d’un jeune homme de 20 ans qui a fait un malaise. Sa mère est paniquée et suppose
qu’il a tenté de se suicider, en raison de problèmes sentimentaux. Mais l’hypothèse
est écartée. Ayant totalement recouvré ses esprits, le jeune homme plaisante avec
les pompiers. Sur le chemin de l’hôpital, le conducteur lui lance : « Vous trouverez
peut-être une belle infirmière ! »
D’autres interventions complèteront cette
nuit où les pompiers dormiront à peine
20 minutes. La disponibilité, propre à tous
les militaires, se rappelle durement dans
ces moments… Pour autant, la journée suivante vient de commencer et le caporal-chef
Lecorguille, membre de l’équipe spéciale
de gymnastique, doit assister à un entraînement qui durera jusqu’à 16 heures… mais
conserve intacte sa motivation.
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En direct de…
18 511 personnes
simultanément,
35 000 œuvres,
160 000 m2 : le Louvre
est un théâtre
d’intervention bien
particulier ! Au centre
de secours de la Monnaie,
les plongeurs de la BSPP
interviennent en milieu
humide dans Paris.
Présentation de deux
centres de secours
atypiques.
T
63 pompiers arment l’unité
élémentaire spécialisée du Louvre.
Du Louvre au quai de la Seine
ravailler au contact des conservateurs, des architectes des
bâtiments de France est très
enrichissant », explique le capitaine Jean-François Duarte,
commandant la 43e compagnie, l’unité
élémentaire spécialisée (UES) du Louvre.
Le secteur de cette compagnie n’est pas
banal : le musée du Louvre et le Carrousel. On ne peut pas improviser la défense
d’un établissement qui accueille jusqu’à
60 000 visiteurs en une journée, et près
de 8,5millions par an. Les pompiers peuvent en effet intervenir à la fois au profit
du public et du personnel, sur les bâtiments mais aussi sur les œuvres. Cela
demande des précautions particulières.
«Il est impensable de déverser des litres
d’eau pour éteindre un incendie, sans
prendre garde aux plafonds de la salle
située au niveau inférieur », souligne le
capitaine Duarte.
La base vie des 63 sapeurs-pompiers de
l’UES du Louvre est située dans le pavillon Rohan. Ils sont 18 à assurer une garde
quotidiennement. Deux bases vie secondaires ont été aménagées dans les pavillons Sully et Flore, pour réduire les délais
d’intervention. Car l’immensité du Louvre est une donnée à prendre en compte
impérativement ! L’UES a ainsi mis en
place une nomenclature, le code-Louvre,
pour toutes les salles de l’établissement,
qui a depuis été adoptée par l’ensemble
du personnel y travaillant. Les pompiers
circulent sans hésitation, atteignant les
salles par des portes dérobées.
La journée-type est la même que dans
toutes les casernes. Une planche a même
été installée dans les sous-sols du
Des pompiers
hors des
casernes
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La péniche Commandant-Beinier accueille
des pompiers spécialistes des interventions aquatiques.
musée! Les sapeurs-pompiers ont décalé
1 625 fois en 2009. L’essentiel des interventions porte sur le secours à victime et
la reconnaissance de points particuliers
du musée. Quotidiennement, les pompiers portent secours aux visiteurs pour
des malaises, des chutes dans les escaliers… Si nécessaire, un centre de secours
voisin transporte la victime à l’hôpital. Une
partie importante de l’activité réside dans
la prévention et la formation de membres
de la brigade et des agents de l’établissement.
Des plongeurs dans la Seine
À bord du Commandant-Beinier, une
péniche amarrée au quai Conti, le centre
de secours de la Monnaie est l’un des trois
centres de la BSPP qui accueillent les
spécialistes d’intervention aquatique, qui
seront prochainement regroupés au sein
d’une compagnie spécialisée. L’adjudantchef Stéphane Plard, chef de centre, commande 23 plongeurs.
À 7h45, le rassemblement se fait dans la
salle de vie de la péniche. Huit sapeurspompiers sont de garde chaque jour : en
plus du chef de garde et du stationnaire,
trois pompiers arment la vedette d’intervention (VEDI) et trois autres le canot
de sauvetage léger (CSL). Puis vient la
vérification du matériel : gonflage des
bouteilles de plongée, état des embarcations…
Les secours nautiques constituent une
préoccupation essentielle de la BSPP. Le
secteur défendu s’étend sur 12,5 km sur
la Seine, depuis le pont du périphérique
en amont, jusqu’à l’écluse de Suresnes,
et comprend également trois canaux. Ce
sont près de 20 millions de tonnes de fret
et 6 à 7 millions de passagers qui transitent chaque année ! Un plan d’intervention pour faire face à un afflux massif de
victimes en milieu aquatique est en cours
d’élaboration et pourrait prendre le nom
de plan bleu.
« Pour le sport, on a tout à notre disposition ! », remarque le sergent Lang, chef
de garde. « Pour nager, il suffit de sauter
dans la Seine, et pour courir, on va sur
les quais!» Les plongeurs disposent également d’un gymnase à bord de leur péniche. Viennent ensuite les manœuvres. À
la Monnaie, cela consiste à plonger dans
la Seine ou à sauter des ponts. Mais
quand l’eau est à 2 °C, ce n’est pas qu’un
jeu pour impressionner les passants ! Une
plongée de nuit est également organisée
chaque lundi. Ces plongeurs, ont également comme spécificité d’être des spécialistes des interventions en surface
« J’ai le plus beau
centre de secours
du monde ! » Capitaine Duarte,
commandant la 43 e compagnie,
UES du Louvre.
L’un des exercices consiste à plonger
dans la Seine ou à sauter du haut des ponts.
non-libre, dans les égouts ou les caves
inondées, par exemple.
Le centre de secours de la Monnaie a réalisé 351 interventions en 2009. La moitié
représente des interventions pour personnes noyées, dont de nombreuses tentatives de suicide. Les pompiers sont
intervenus sur 34 accidents fluviaux, et
sur 19 feux. Une procédure menée par le
professeur Denis Safran de l’hôpital Georges Pompidou permet de réanimer de
nombreuses victimes en hypothermie en
élevant progressivement la température
de leur sang. Régulièrement, les interventions des pompiers permettent de sauver des vies.
Au Louvre, le capitaine Duarte
commande une équipe de 63 sapeurspompiers, qui interviennent
principalement pour du secours
à victime et la reconnaissance
de points particuliers du musée.
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DOSSIER
« Le s
commandos
p a r te n t p o u r
l’ a v e n tu r e »
_ 28-29
A g u e r r ir,
tr e m p e r, d u r c ir
_ 30-33
To u s h é r it ie r s
d e la c u lt u r e
_ 34-36
A u s e r v ic e
d e la b r ig a d e
_ 37-39
A u -d e là
d u p o s s ib le
_ 40-42
ASP Tancrède BESNARD, Bernard EDINGER
Photos : ADC Olivier DUBOIS, ADJ Jean-Raphaël DRAHI, ADJ Gilles GESQUIERE,
CCH Jean-Baptiste TABONE, BCH Vincent IDRAC, DR
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T
enace, rustique, agile, audacieux, imaginatif, volontaire… Le combat commando exige des qualités physiques et morales exceptionnelles. Aptes à combattre sur
les arrières de l’ennemi, les commandos agissent en
petits groupes très mobiles, par le choc et la surprise.
Tirant leur origine de la Résistance, au cours de la Seconde Guerre
mondiale, les premières unités commandos ont participé activement aux actions de la Résistance à la Libération. De nombreux
chants ont été composés à cette époque, telle que la Valse du
1er Bataillon de choc1. Ils témoignent de l’esprit non-conformiste
des commandos, au même titre que La Prière du para, écrite par
l’aspirant André Zirnheld, Compagnon de la Libération tombé en
juin 1942.
Aujourd’hui, les différentes unités commandos, qui bénéficient
d’entraînements, d’équipements, de procédures et prérogatives
spécifiques, apportent des réponses adaptées à certains besoins
opérationnels. Si les actions purement commandos sont
réservées à quelques unités, il existe un esprit commando dont
les vertus peuvent être profitables à toute l’armée de Terre. Une
culture commando accessible à tous.
1
Lire p. 32 le témoignage du CPL Redon
dans l’article consacré au CNEC.
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Jour J. Les bérets verts du 1er bataillon
de fusiliers-marins commandos du
commandant Philippe Kieffer débarquent
en Normandie à l’aube du 6 juin 1944.
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Chant célèbre.
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ais c’est la guerre 1939-1945
qui vit la formation d’unités
entièrement consacrées aux
actions commandos, un terme utilisé par les Boers
d’Afrique du Sud pour définir leurs unités
légères harcelant les Britanniques entre
1899 et 1902.
Le futur Premier ministre britannique
Winston Churchill, qui avait lui-même
combattu comme officier de cavalerie
légère en Inde et au Soudan, fut particulièrement impressionné par l’efficacité
de ces actions. Venu en Afrique du Sud
comme correspondant de guerre, il est
fait prisonnier par les Boers mais réussit
une évasion sensationnelle de près de
450 km.
À l’été 1940, quand la Grande-Bretagne
isolée est sur le point d’être envahie,
Churchill décide la création d’unités, spécialisées et hautement entraînées, qu’il
dénomme commandos, dont la mission
est d’apporter la guerre chez l’ennemi par
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Esprit commando
des actions surprise. La première
grande opération a lieu en mars 1941
aux îles Lofoten en Norvège, quand
les Britanniques débarquent pour
détruire des installations servant
à l’ennemi et capturent plus de
200 soldats allemands.
Kieffer, Trépel et Hubert…
Impressionné, le général de Gaulle,
chef de la France Libre, demande
aux Britanniques de former une
unité française pour ce type d’action. Le commandant Philippe
Kieffer et son 1 er Bataillon de
fusiliers-marins commandos
(1er BFMC) seront entraînés en
Écosse à partir de 1942.
Les commandos marine, qui en
sont héritiers, portent aujourd’hui
le béret vert des commandos britanniques, penché à droite « à
l’anglaise ». Si la Marine a créé
la première unité française à
porter le nom de «commando»,
l’armée de Terre est présente
dans cette formation. Le commandant en second du 1er BFMC,
le capitaine Charles Trépel, et le lieutenant Augustin Hubert, étaient tous deux
des « Terriens ». Trépel fut tué lors d’un
raid sur la côte néerlandaise en février
1944 et Hubert tomba le 6 juin 1944 en
Normandie. Le commando d’assaut Trépel et le commando d’action sous-marine
Hubert portent aujourd’hui leurs noms.
D’autres Français ont précédé les bérets
verts en tant que premiers commandos.
Il s’agissait de la 1re compagnie d’infanterie de l’Air (1re CIA), devenue Compagnie
parachutiste de la France libre, dont l’essentiel du personnel fut recruté dans l’armée de Terre. C’est du drapeau de cette
unité, devenue demi-brigade de parachutistes SAS, dont le 1er Régiment parachutiste d’infanterie de marine (1er RPIMa) est
aujourd’hui héritier.
Les premières instructions du général de
Gaulle prévoyant la création d’une unité
parachutiste datent du 1er août 1940, après
qu’il reçut le capitaine Georges Bergé qui
en prit le commandement et mena la première mission de combat : l’opération
SAVANNAH en Bretagne occupée, dans
la nuit du 14 au 15 mars 1941.
Georges Weil qui se donna la mort en
1942 pour éviter de parler sous la torture.
Le reste de la compagnie partit au Proche Orient avec le capitaine Bergé pour
devenir le French Squadron du célèbre
Special Air Service britannique, spécialisé dans les attaques contre les aérodromes ennemis en Libye. Les capitaines
Weil et Bergé ont été faits Compagnons
de la Libération. Parachutés en équipe de
sabotage et d’action à travers la France
dès le débarquement de juin 1944, les
bérets rouges SAS français seront 676 à
être largués en 55 équipes de harcèlement sur les arrières allemands en Hollande, dans la nuit du 6 au 7 avril 1945,
pour la dernière grande opération aéroportée de la guerre en Europe.
En 1943 et 1944, l’entrée en guerre de l’armée française basée en Afrique du nord
eut pour conséquence la création à partir de mai 1943 à Staoueli, près d’Alger,
du 1er Bataillon de choc, des commandos
d’Afrique et des commandos de France
qui débarqueront en Corse (13 septembre 1943), sur l’île d’Elbe (17 juin 1944)
ainsi qu’en Provence et combattront
jusqu’en Autriche.
La guerre d’Indochine vit la création d’unités destinées à agir sur les arrières du
Viêt-minh ; le Groupement de commandos mixtes aéroportés (GCMA) et les
Commandos Nord-Vietnam. Parmi ces
derniers, l’adjudant-chef Roger Vandenberghe, patron du Commando des tigres
noirs, composé aux deux tiers d’anciens
DOSSIER
viêt-minhs ralliés. Huit fois blessé, titulaire de 15 citations dont six palmes, le
général de Lattre disait de lui qu’il était
« le meilleur soldat d’Indochine ». Il est
mort à 24 ans.
Observe et frappe
En Algérie, la mission sera surtout de
localiser les bandes rebelles, d’où la création des commandos de chasse. Autre
unité marquante: le Groupement de commandos parachutistes de réserve général dont le Commando Guillaume. Sa
devise : « Observe et frappe » – Chouf et
cogne dans le langage de ses jeunes
paras. Les rebelles passés dans nos rangs
formeront les commandos Georges et
Cobra tandis que le 11e Bataillon parachutiste de choc mènera des opérations
d’intoxication, y compris en déguisant certains des siens en fellaghas.
Depuis la fin de la guerre d’Algérie, la
France a mené des actions de commandos, souvent secrètes et donc méconnues,
à travers l’Afrique, les Balkans, le Proche-Orient et maintenant l’Afghanistan.
Parmi les unités de l’armée de Terre
engagées dans ces opérations, on a vu le
Groupement commando parachutiste, le
13e Régiment de dragons parachutistes
et le 1er Régiment parachutiste d’infanterie de marine, dont la devise illustre bien
l’esprit commando : « Qui ose gagne .»
Bernard EDINGER
French squadron
La 1re CIA fut ensuite divisée en deux: une
section forma la Station 36, spécialisée
dans la lutte clandestine en France
occupée. Les deux tiers de ses membres
disparurent dont leur chef, le capitaine
Le commando de parachutistes SAS qui, en janvier 1943, pénétra en Tunisie avec 200 kilomètres d’avance
sur la 8e Armée britannique, pour établir la première jonction des Forces françaises libres avec les troupes
du général Giraud et de l’armée américaine. Son chef, le sous-lieutenant Bernard Harent (jumelles autour
du cou), Compagnon de la Libération, est tombé en Bretagne en juin 1944.
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Exercice d'exfiltration avec une
équipe de combat camera team.
N
apoléon a dit que la première
qualité du soldat est sa
patience à supporter les fatigues et les privations, la
valeur n’étant que la seconde.
Au CNEC, le stagiaire en prend conscience ! », plaisante le lieutenant-colonel
Nicolas Tachon, chef de corps du CNEC.
Le ton est donné. Le stagiaire sera soumis à rude épreuve. La configuration
même des lieux contribue à l’aguerrissement. Véritable outil de combat conçu par
Vauban en 1679, la citadelle remplit un
objectif tactique1 au détriment du confort.
Les stagiaires perçoivent rapidement l’esprit des lieux et l’austérité des infrastructures. L’architecture, avec ses remparts,
tunnels et façades, permet de réaliser des
pistes d’audace, individuelles ou collectives, de difficulté croissante. L’altitude
rend chaque mouvement plus difficile. Été
comme hiver, la forteresse mérite son
surnom de Mont-Louis la Guerrière.
« Les brevets délivrés par le CNEC ont
des niveaux d’exigences différents. Tous
les stagiaires ne seront pas conduits à
remplir des missions derrière les lignes
ennemies ! », précise l’adjudant Martignole, instructeur. « C’est l’endurance,
développée par l’enchaînement des activités qui permet d’acquérir des qualités
de commando », poursuit-il. Survie en
milieu hostile, topographie, piste d’audace, franchissement, corps à corps
adapté aux combattants C42, sabotage, tir
de combat, emploi des explosifs… Les
activités sont variées et leur enchaînement vise à surprendre les stagiaires.
Pour eux, il n’y a guère de repos l’état
d’alerte est permanent et ils doivent
apprendre à passer outre les petites blessures, les ampoules, les courbatures, le
manque de sommeil et la faim. Bien sûr,
la nuit est le moment que les instructeurs
privilégient pour leurs activités… « On
cherche à développer une forte cohésion
au sein du groupe, sans laquelle toute
action est vouée à l’échec», précise toutefois l’adjudant Martignole. Avant tout une
école de cadres, le CNEC existe certes
pour délivrer des qualifications
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Esprit commando
Le passage au CNEC des officiers et sous-officiers
en formation initiale permet non seulement de
développer la confiance en soi et la connaissance
de soi mais surtout de développer la capacité
d’initiative indispensable en opérations.
> Suite
techniques, mais aussi et surtout
pour éprouver la capacité d’un jeune cadre
à rester le chef, même éprouvé physiquement voire moralement.
Polyvalents et professionnels
« Les qualités d’un instructeur commando sont celles de tout pédagogue ! »,
remarque le lieutenant-colonel Tachon.
Au-delà de la maîtrise des techniques
enseignées, les instructeurs doivent faire
preuve d’une grande polyvalence pour
s’adapter à l’ensemble des stagiaires en
La place-forte de Mont-Louis jouait
exactement au XVIIIe siècle le rôle conféré
aujourd’hui à une FOB (Forward operating
base) en Afghanistan : représentation du
pouvoir légal, surveillance de voies de
communication, protection des troupes et
des populations « fidèles ».
2
Pour en savoir plus, se reporter au TIM
de février 2010.
1
modulant leurs exigences. « Une même
brigade d’instructeurs va encadrer successivement des jeunes élèves sous-officiers, le détachement d’accompagnement
d’un chef de corps qui part en Kapisa, des
Saint-cyriens ou encore un groupe de
commandos du 13e RDP», précise le chef
de bataillon Sylvain Gilibert, commandant
le groupe d’instruction des stagiaires.
La pédagogie est rude, mais les instructeurs sont intransigeants avec la sécurité. Les activités ne sont pas sans danger,
et elles ne sont efficaces que si le risque
est calculé et maîtrisé. «L’instructeur doit
avoir suffisamment de recul sur l’instruction qu’il délivre pour pouvoir déterminer,
parmi ses stagiaires, ceux qui sont vraiment proches de la rupture, et les amener au plus près de leurs limites »,
explique encore le chef de corps.
L’assurance est obligatoire sur tous les
obstacles situés à plus de trois mètres du
sol. Pour autant, celui qui s’attaque à la
piste noire ne peut oublier qu’elle le mène
à près de 20 m du sol ! Quant à l’instruction nautique à Collioure, elle se déroule
été comme hiver, dès que la température
de l’eau dépasse 7 °C.
Transmission d’un héritage
L’obtention du brevet inscrit celui qui va
jusqu’au bout du stage dans la tradition
dont le CNEC est le garant. L’héritage se
retrouve dans le drapeau du 1er Régiment
de choc, et dans l’ensemble des fanions
dont le CNEC a la garde (bataillon de choc,
groupes de commando d’Afrique, de Provence, de Cluny, de Paris et de France,
qui ont pris une part active à la libération
TEMOIGNAGE
Gabriel Redon 3
A bord du Casabianca
Gabriel Redon a embarqué le
13 septembre 1943 avec 108 de ses
camarades, entassés dans le sous-marin
Casabianca, pour participer à la
libération de la Corse. Né en 1922 en
Algérie, il se porte volontaire en juin
1943 pour rejoindre le 1er Bataillon de
choc. Il se souvient : « Je suis resté
trente-trois heures dans le sous-marin.
J’étais tellement malade que je suis
sorti dans les premiers ! On avait fait
plusieurs exercices à bord du sous-
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TIM n° 214 - Mai 2010
marin. Mais le 12 septembre, on nous
a donné un blouson et des gants.
Je me suis dit : “Il y a quelque chose qui
ne va pas…” Puis un officier est venu
nous dire qu’on allait débarquer en
Corse. » Blessé pendant la libération
de l’île, il s’échappe de l’hôpital pour
participer au débarquement sur l’île
d’Elbe le 17 juin 1944, où il sera
gravement blessé. La même année,
il reçoit la médaille militaire des mains
du général de Gaulle. « Il n’y avait
qu’une seule médaille et on était deux
à pouvoir y prétendre. C’est l’autre
qui l’a gardée ! » Démobilisé, il rejoint
en 1956 le service action du SDECE,
l’ancienne DGSE.
Notons que le CNEC inaugurera le 7 mai
2010, dans l’enceinte de la citadelle de
Mont-Louis, une stèle à la mémoire des
anciens chocs et commandos MPLF.
3
Gabriel Redon est l’auteur de la Valse
du bataillon de choc.
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Le Centre d’instruction nautique
du CNEC implanté à Collioure
permet d’acquérir d’autres capacités
de franchissement.
Les insignes du CNEC
Brevet «formateur»,
attribué aux instructeurs du CNEC
et des CAOME à l’issue de deux
années d’enseignement continu.
Brevet «instructeur»,
de la France de 1943 à 1945). Le stagiaire
qui a su dépasser ses peurs, ses doutes
et repousser ses limites peut être légitimement fier de terminer le stage. Mais
l’humilité est une des vertus commandos
qui se rappelle à chacun dans la salle
d’honneur du CNEC, installée dans un
ancien magasin à poudres.
Loin de se focaliser sur la pratique de
la piste d’audace dans une vieille citadelle,
les formations du CNEC transmettent
à chacun des techniques, mais aussi
l’esprit de sacrifice, une farouche détermination, un sens d’adaptation aux circonstances et d’intelligence de situation
et une grande rusticité. En un mot : le
culte de la mission.
ASP Tancrède BESNARD
attribué après 4 semaines de
stage aux officiers, sous-officiers,
stagiaires étrangers, aptes à
dispenser la formation commando
en autonomie dans leurs unités.
Brevet «moniteur»,
attribué après 4 semaines de
stage aux officiers, sous-officiers,
militaires du rang, stagiaires
étrangers, aptes à dispenser
la formation commando sous
le contrôle d’un instructeur.
Insigne
«aide instructeur»,
attribué aux militaires
du rang.
Insigne «initiation»,
attribué aux stagiaires
de l’ENSOA, OSC, EMCTA,
EMSAM.
Insigne «commando
spécialisé»,
attribué aux militaires
du rang, sous-officiers.
Insigne «aguerrissement»,
Synthèse d’un stage C4
au CNEC, sous l’œil d’un instructeur.
attribué aux officiers,
sous-officiers n’ayant effectué
qu’une partie du stage moniteur.
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Esprit commando
Un commando en
action doit recourir
davantage à ses
qualités d’intelligence
et d’imagination
qu’à la puissance
de ses moyens
de combat.
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R
ambo, Navy seals, la série
The Unit, Battlefield… Le mythe
commando est alimenté par de
nombreux films et jeux vidéo.
Un surhomme armé jusqu’aux
dents, capable de se sortir de toutes les
situations. Le commando tient une belle
place dans l’imaginaire collectif. Une
image également forgée au travers de
figures de la Libération et des actions
choc menées au cours de la Résistance.
Bob Maloubier a été après la Seconde
Guerre mondiale parmi les fondateurs du
11e Bataillon parachutiste de choc. Il se
souvient : « À l’époque il n’y avait rien !
On utilisait la forteresse de Mont-Louis.
Mais comme équipement, on avait une
jeep et trois Harley-Davidson ! »
Un mythe qui se traduit également par de
fortes valeurs et vertus. En effet, les missions commandos sont d’une nature particulière, et elles comportent une grande
part de risque. Les équipes commandos
sont légères et faiblement armées. Elles
sont donc vulnérables en terrain hostile.
Une vulnérabilité compensée par un état
d’esprit unique : motivation, cohésion,
autonomie, détermination et sens du
sacrifice. Se dépasser, toujours, physiquement et moralement. Le culte de la
mission prend alors tout son sens. Un état
d’esprit bien sûr complété par une maîtrise totale de toutes sortes de techniques
et savoir-faire comme, par exemple, le tir,
les explosifs, les techniques d’intervention… Le tout entretenu par un drill quotidien. Le commando est aussi doté d’un
sens aigu de l’adaptation et sait faire face,
sans soutien, à tout changement. Il doit
savoir allier souplesse et surprise :
finesse dans l’infiltration, choc de l’action.
Un mythe porteur
Le mythe des commandos est entretenu
par le secret qui entoure la plupart de
leurs missions. Mais il est certain qu’il
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Les commandos
doivent maîtriser
le combat et la vie
en jungle.
Agir en homme de
pensée et penser
en homme d’action. »
Henri Bergson, philosophe
Bob Maloubier, père fondateur des nageurs
de combat français
motive et fascine nombre de jeunes soldats. Un brigadier du 13e RDP reconnaît :
« Avant de venir, j’avais une image du
commando : un parachutiste en cagoule,
avec du matériel dernier cri, un chuteur
équipé avec tout son barda, le mec en
train de ramper, de creuser, ça me donnait envie ! » Il décrit un état d’esprit :
volontaire, audacieux mais équilibré.
«Après mon bac, j’ai passé un an et demi
à la faculté de géographie. Mais je voulais quelque chose qui bouge», poursuitil. Confronté au mythe, il reconnaît, à
l’issue de sa formation : « Maintenant, on
voit ça d’un côté plus humain, moins inaccessible. » Discret au cours de ses missions, le commando doit aussi rester
discret dans son comportement. « Il faut
qu’on reste humble : on ne commence
pas à raconter nos guerres…» Affecté au
2e escadron, spécialisé dans le milieu nautique, il se montre enthousiaste : «Après
ce seront les missions… C’est le but: partir, partir ! »
L’esprit commando s’étend à toute l’armée de Terre, selon une logique de métier.
Chaque unité répond à un besoin opérationnel. Elle est équipée et entraînée en
conséquence. Mais la dynamique commando est porteuse au sein de toutes les
unités. Au cours de la formation, elle peut
être utilisée pour motiver les
Suite >
À 23 ans, Bob Maloubier est lieutenant
et a été deux fois parachuté en France
occupée. Il a combattu les Japonais et le
Viêt-minh en Indochine. « On voulait des
unités bonnes à tout, pouvant sauter en
parachute dans la neige, être déposées
par avion, avoir des nageurs de combat
et pouvant travailler en civil ou en
militaire derrière les lignes ennemies »,
se remémore-t-il. Au sortir de la
Seconde Guerre mondiale, la France
avait des commandos aguerris issus des
écoles britanniques ou américaines,
mais ne possédait aucune école de
commandos. « Il a fallu trouver une
plate-forme et c’était la forteresse
de Mont-Louis dans les Pyrénées
orientales. Puis on a donc pris un
paquet d’officiers ayant servi aux 1er et
2e Bataillons de choc, des civils
et des militaires venant des services
secrets et de la Résistance. Mais à part
ça, rien ! Il y avait une espèce
d’intendant, un adjudant… Alors on a
récupéré 70 prisonniers de guerre
allemands. Ils servaient de charpentiers :
ils nous ont fait le parcours du
combattant, un stand de tir, une carrière
de démolition… et puis un bar ! »,
se souvient M. Maloubier. Avec le temps,
une escadrille d’avions « allemands,
eux aussi, et antédiluviens » est affectée
à l’école et des instructeurs sont envoyés
à l’étranger pour apprendre de nouvelles
techniques. Bob Maloubier va suivre
des stages d’homme-grenouille en
Angleterre et sera le père fondateur
des nageurs de combat français. Quand
il quitte Mont-Louis, c’est pour recruter
et entraîner des ressortissants des pays
de l’Est qui vont opérer derrière le
Rideau de fer. Puis il sillonne l’Europe du
sud et les capitales arabes, dirigeant des
équipes pour éliminer ceux qui arment
et financent la rébellion algérienne.
Bernard EDINGER
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Esprit commando
recrues. Ainsi, au 42e Régiment
de transmissions, des stages sont organisés à Penthièvre au profit des jeunes en
formation militaire initiale. « Ils peuvent
ainsi effectuer les activités pour lesquelles beaucoup se sont engagés », précise
le lieutenant-colonel Régis Demaie, chef
du BOI. L’objectif est aussi de raviver l’esprit et le savoir-être combattant : « L’esprit commando est inculqué pour développer la rusticité, la ténacité et la hargne
nécessaires en cas d’une embuscade d’un
convoi.» Une dynamique que l’on retrouve
lors du passage au CNEC, maison mère
de l’esprit commando, des élèves-officiers
et élèves-sous-officiers. Un stage d’aguerrissement permet de cerner les exigences commandos: confrontation au risque,
dépassement de soi. Mais un stage ne suffit pas : c’est l’expérience des missions
audacieuses qui fait d’un soldat un solide
commando.
L’esprit commando n’est pas réservé aux
GCM et GCP. Certaines unités, comme
les Sections d’aide à l’engagement débarqué (SAED) des régiments d’infanterie
(employées au profit de leur unité), s’inspirent des techniques commandos pour
mener leurs missions. Au 21e RIMa, le
capitaine Granon, qui commande la compagnie d’éclairage et d’appui, reconnaît
que la SAED devient « la vitrine du régi> Suite
ment ». Entre 2007 et 2009, elle a réalisé
au Tchad des missions de protection d’autorité, et du renseignement au profit du
GTIA. Mais les missions des SAED ne sont
pas celles des GCM et GCP ou des forces
spéciales. Entraînement, matériel et procédures induisent des prérogatives distinctes, tout en restant dans l’esprit du
régiment. Pour la projection en Afghanistan en mai, la SAED arme deux groupes
de combat d'infanterie, en mesure d'être
réarticulés en SAED au profit du chef du
GTIA Kapisa, le colonel Michel de Mesmay.
Passage d'un obstacle
par un chasseur du 7e BCA
au Centre d'entraînement en
forêt équatoriale en Guyane.
ASP Tancrède BESNARD
Les plongeurs de l’armée de Terre sont
aptes à mener des missions d’aide au franchissement,
de reconnaissance des réseaux souterrains, de
renseignement dans la profondeur tactique et d’actions de
neutralisation ou destruction par voies aquatiques.
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Les techniques
d’aérocordage sont
typiquement commando.
Les Groupements
commando de montagne
(GCM) et parachutiste
(GCP)1 sont des unités
conventionnelles qui
agissent en amont de
leur unité d’emploi.
Formés aux techniques
commandos, ces hommes
renseignent dans la
profondeur, mènent des
actions offensives ou
défensives ponctuelles
et guident des frappes.
Leur spécificité montagne
ou parachutiste leur
confère des missions
particulières.
S
ouplesse, autonomie, perfectionnisme dans l’adversité : le
GCM se caractérise aussi par sa
diversité », remarque le capitaine Patrick Juin, adjoint au
commandant du GCM. Ils sont 180 commandos. Actions coup de poing, renseignement, actions isolées : GCM et GCP
peuvent agir sur les arrières et sur les
flancs de l’ennemi.
Si tous les commandos sont rompus à des
techniques communes d’intervention, la
spécialité due à leur régiment d’appartenance permet une expertise précieuse
dans le domaine du génie, de l’artillerie…
Des compétences précieuses en contreguérilla. La maîtrise des langues étran-
1
GCM et GCP appartiennent respectivement
à la 27e Brigade d’infanterie de montagne
et à la 11e Brigade parachutiste.
gères est également demandée. Par ailleurs, les 150 hommes du GCP arment
H24 un groupement d’alerte de 52 commandos dans le cadre du Guépard.
Les équipes commandos se caractérisent par un fort taux d’encadrement: un
groupe classique est constitué par un lieutenant, sept sous-officiers et deux caporaux-chefs assez anciens. « Ce sont des
gens expérimentés, rustiques, de caractère, qui ont des compétences techniques,
ponctuellement supérieures à celles du
chef. Il est donc obligé de s’appuyer sur
son autorité naturelle mais il doit surtout
savoir utiliser et valoriser les compétences de chacun de ses équipiers », reconnaît le CBA Castet.
Missions communes
en Afghanistan
Actuellement, trente hommes des GCM
sont déployés en Kapisa. En
Suite >
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Esprit commando
La culture commando,
c’est d’abord la volonté
d’un soldat. Cela commence par
quelqu’un qui affirme sa volonté
de rejoindre une unité
commando. »
CBA Castet, commandant le GCP
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L’efficacité des GCM
en Afghanistan n’est plus
à démontrer.
Des équipiers GCP du 1er RHP témoignent
1. Brigadier-chef
Chapelin
2. Lieutenant
Toussaint
3. Adjudant-chef
Le Lay
1
2
3
« À la 11e BP, intégrer le groupe commando parachutiste est pour beaucoup un
objectif », explique l’adjudant-chef Le Lay. Les candidats commandos parachutistes
doivent satisfaire à des tests physiques (endurance, rusticité, aptitude au saut
opérationnel à grande hauteur) et psychologiques (résistance au stress).
« Ce qui m’intéressait, c’était de travailler en petite équipe, avec des militaires
expérimentés », reconnaît le lieutenant Toussaint. « Un chef d’équipe commando
a une grande autonomie dans l’exécution de sa mission. »
Mais les exigences sont d’autant plus élevées : « Il faut à la fois maintenir en
permanence un temps d’avance dans la maîtrise des nouveaux matériels et des
procédures associées, tout en entretenant les aptitudes physiques et morales
spécifiques à un commando », explique le brigadier-chef Chapelin.
« Il faut être stable sur le plan familial, allier vie privée et vie professionnelle, en
faisant quelques concessions. L’alerte Guépard nous oblige à être absents souvent »,
admet l’adjudant-chef Le Lay. Mais il poursuit : « On mène une vie trépidante.
Nos activités et nos missions changent sans cesse. C’est attrayant en permanence et
il n’y a pas de routine ! » Et il plaisante : « Le mythe commando, c’est l’infiltration
sous voile sur 20 km, le renseignement, puis l’action ponctuelle et l’exfiltration par
grappe ! » Le lieutenant Toussaint devine que le GCP crée une sorte d’émulation
au sein de la brigade : « Un groupe commando motive les plus jeunes. Ça allume
une petite flamme pour ceux qui ont envie de les rejoindre. »
> Suite
2009, le GCM a été déployé au
Darfour et au Tchad pour des missions de
recherche humaine conversationnelle, et
en Afghanistan. Ils ont réalisé des actions
de combat ponctuelles et du renseignement en Kapisa, de la recherche conversationnelle autour de Kaboul, et un
mandat OMLT en Uruzgan. La plus-value
apportée par ces commandos est grande.
Les alpins, par leur capacité d’encaisse,
sont en mesure de tenir les hauts ! Ils
mènent des actions isolées, en amont du
GTIA d’emploi, pour préparer son engagement massif. Les fouilles de maisons
font appel à des compétences que les
commandos maîtrisent : savoir-faire de
l’infanterie, sang-froid et finesse dans l’approche. Car l’intelligence de situation est
nécessaire pour respecter les traditions
de la population locale. Un autre mandat
aura lieu fin 2010.
Les compétences de chacun des groupements commandos sont d’ailleurs réunies en Afghanistan. Des éléments de
commandement de chaque groupement
sont actuellement insérés au sein de la
Task force La Fayette et montent des opérations communes. Exigence et don de
soi sont à la mesure du niveau d’emploi
de ces unités.
ASP Tancrède BESNARD
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Esprit commando
Le cadre d’emploi des forces spéciales est différent, selon qu’elles
sont employées par le Commandement des opérations spéciales
ou la Direction du renseignement militaire. Des missions pour
lesquelles l’esprit commando prend tout son sens.
L’esprit commando,
c’est la capacité à
faire la guerre autrement, sur
des objectifs complémentaires
de l’action principale. »
Le milieu urbain est
un terrain fréquent pour
les équipes du 1er RPIMa.
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Général de brigade Delort-Laval,
commandant la BFST
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Les tireurs d’élite maîtrisent
aussi bien le milieu urbain
que le milieu naturel.
A
ller là où on ne nous attend
pas, là où les autres ne vont
pas, avec des moyens que
les autres n’emploient pas »,
résume le général DelortLaval, commandant la Brigade des forces
spéciales Terre (BFST). Tous ne sont pas
commandos. L’esprit commando y est
néanmoins cultivé uniformément, pour
que l’équipage d’un hélicoptère, au cours
d’une mission qui n’évolue pas comme il
le souhaite, soit capable de se comporter
comme des commandos.
Aucun profil type
Les gabarits sont très variés pour réunir
tous les talents. Les exigences portent
sur une forte motivation, de très bonnes
capacités physiques tout en étant rustique, solide et apte à endurer. Quelle que
soit la sélection, l’important c’est la formation. « Il faut plus d’un an de formation pour qu’un opérateur des forces
spéciales soit opérationnel », précise le
général Delort-Laval. Un des axes de la
formation commando est de se connaître soi-même pour se dépasser. Elle se
fait en interne, et au CNEC, avec le passage du brevet “commando spécialisé”».
Le recrutement se fait souvent parmi les
« engagés volontaires ultérieurs », des
militaires qui ont déjà une expérience de
plusieurs années dans un régiment noncommando. « On n’est pas artilleur, mais
on a des gens qui viennent de l’artillerie »,
remarque un lieutenant du 4e escadron
du 13e RDP.
Dans la conception de l’action commando,
le souci du détail est indispensable. Les
forces spéciales utilisent le back-brief
qui permet aux chefs d’éléments de présenter au commanditaire comment ils
comptent remplir la mission confiée. En
particulier, ils identifient les difficultés,
les facteurs et les critères de succès.
L’étude des cas non conformes – en
anglais what if – consiste à envisager toutes les situations et à se demander comment réagir face à chacune d’entre elles.
Identifier les difficultés et les résoudre,
intellectuellement, permet d’aborder la
réalité efficacement.
La stabilité psychique, l’honnêteté, avec
soi-même et avec les autres, et la capacité à se remettre en question sont trois
éléments fondamentaux pour un commando des forces spéciales. Les équipiers
attendent de la part du chef des ordres,
de la lucidité, du courage physique et
intellectuel.
ASP Tancrède BESNARD
Le sac commando est adapté aux
différentes missions. Mais il peut
atteindre un poids de 60 kg.
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Esprit commando
3
QUESTIONS
au général de brigade Hugues Delort-Laval,
commandant la BFST
Mon général,
qu’est-ce que la
culture commando ?
Plutôt que de parler de
culture commando,
je préfère parler d’esprit
commando. La culture, ce
sont les acquis intellectuels.
Or le domaine commando
est extrêmement concret.
C’est dans une succession
de détails maîtrisés que
se fait la différence. C’est
pour ça que je préfère parler
à la fois d’esprit commando
et d’un ensemble de techniques que les commandos
ont à maîtriser.
Peut-on commander
des commandos comme
on commande une unité
conventionnelle ?
L’action commando
s’effectue par petits
groupes, avec
un degré de confiance,
de connaissance mutuelle
extrêmement poussés, tout
en appliquant les principes
intangibles de l’exercice du
commandement. Je crois
qu’un jeune chef commando
doit se garder de deux
écueils. Le premier est le
manque de confiance en soi
face aux grands spécialistes
qui l’entourent, qui sont ses
subordonnés, mais qui ont
souvent plus d’ancienneté
et d’expérience. Le second
est au contraire l’excès de
confiance : le
sentiment
d’arriver
à la tête d’une entité qui
fonctionne toute seule, et
qu’un mot suffit pour que
l’exécution soit parfaite.
Etre un bon chef commando
est très exigeant, indépendamment des qualités
requises pour la mission.
Qu’est-ce
qui distingue une
opération spéciale ?
Elles sont menées dans
des conditions difficiles et
comportent une part de
risque qu’il faut maîtriser.
On cultive à un niveau très
poussé l’autonomie et
l’initiative. Elles nécessitent
également une préparation
très minutieuse.
La coordination très fine
des moyens engagés est
extrêmement importante,
notamment lors de
l’utilisation de moyens de
3e dimension. Mais les forces
spéciales se distinguent
des simples opérations
commandos : elles cultivent
des modes d’action
inattendus et font appel à
l’opportunisme, au sens de
l’adaptation. Notre cadre
d’emploi est spécifique.
Notre manière de nous
entraîner l’est également :
nous ne sommes pas sur
un cycle mais sur un
continuum d’entraînement
parce que notre contrat
opérationnel nous impose
d’avoir en permanence
une capacité à opérer.
On ne sait ni le jour ni
l’heure où on sera appelé.
Dans les forces spéciales,
il doit y avoir cette interrogation permanente :
« Est-ce que je suis prêt ?
Est-ce que je maîtrise
cette technique ? »
Les modes d’infiltration sont adaptés
au besoin. Le 2e escadron du 13e RDP
est spécialisé dans le milieu nautique.
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Le CEMAT vous parle
2010 : virage
vers la maturité
professionnelle
Nos EVAT sont la force vive de nos unités. Ainsi, le recrutement
des sous-officiers d’origine corps de troupe devrait tendre, à terme,
vers 70 %. Cet objectif va de paire avec une nouvelle gestion
individuelle au mérite.
E
n 2010, l’armée de Terre recrutera plus de la moitié
de ses sous-officiers parmi ses militaires du rang,
alors que jusqu’à présent, elle les recrutait majoritairement dans le civil. En toute cohérence, elle met
simultanément en œuvre la réforme du BSTAT au profit des sous-officiers s’inscrivant cette année à cet examen
d’accès à la formation de 2e niveau. Ces deux faits sont emblématiques du virage fondamental pris en souplesse par toute
l’armée de Terre vers la maturité attendue d’une armée professionnelle ayant plus de dix ans d’existence.
Jusqu’à cette année, notre armée de Terre était l’une des rares
armées professionnelles occidentales privilégiant le recrutement directement de ses sous-officiers dans le civil. Cet héritage de la conscription – car il fallait bien créer ex nihilo un corps
de sous-officiers pour encadrer, par exemple, nos 180000 appelés du début des années 1990 – nous a permis de réussir en
six ans la professionnalisation complète de nos militaires du
rang, avec l’appoint du recrutement semi-direct. Avec le recul
offert par ces dix années d’expérience, le moment était venu de
mesurer le chemin accompli et d’en tirer les enseignements.
EVAT : la force vive
Nous avons de bons soldats, courageux au combat, qui connaissent leur métier et qui aspirent à davantage de responsabilités.
Représentant 56% de notre armée de Terre, nos EVAT sont la
force vive de nos unités, en particulier de nos unités de combat.
Il n’est que justice de reconnaître la qualité des services qu’ils
rendent en passant d’une gestion collective normée à une gestion individuelle au mérite. Il n’est que rationalité de tirer un
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meilleur parti des compétences professionnelles acquises par
nos militaires du rang et, en conséquence, de leur donner davantage de perspectives professionnelles, ce qui veut dire :
n faciliter les renouvellements de contrats en supprimant les
barrières jusqu’à présent nécessaires, pour ne plus retenir
que l’envie et la manière de servir, l’aptitude physique et technique au poste à pourvoir, tous critères laissés à l’appréciation du chef de corps qui retrouve là une responsabilité de
commandement essentielle;
n tirer un meilleur parti de la mobilité professionnelle;
n accroître par un accès plus large au corps des sous-officiers
les possibilités de promotion interne des meilleurs EVAT;
n ouvrir aux militaires du rang qui ont d’abord souhaité avoir
une première expérience du corps de troupe, et qui en ont le
niveau académique, l’accès au corps des officiers sans passer par «l’étape sous-officiers», par les concours EMIA, OAEA
et EMCTA (voie semi-directe). Les cinq premiers militaires du
rang viennent de réussir de façon très honorable le concours
des OAEA en 2010, et six autres sont admissibles cette année
au concours de l’EMIA.
Ainsi, dès 2010, l’objectif fixé pour le recrutement de sous-officiers d’origine corps de troupe était de dépasser 55%; avec 58%
en début d’année, il est déjà atteint. Au cours des années à venir,
cette proportion de recrutement interne devra tendre vers 70%.
Nous conserverons un recrutement direct de qualité, dont nous
avons besoin, mais très clairement, le vivier naturel de recrutement de nos sous-officiers est désormais constitué par nos EVAT
les plus performants, et ce dès qu’auront été détectées leurs
potentialités, c’est-à-dire dès deux ans de service.
TIM214_044_045_CEMAT_PARLE.QXD
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La Courtine : le plus difficile du parcours « Pitbull »,
une traversée d'une « brèche humide » avec brancard par les EVAT du 48e RT.
Photo : CCH Alexandre DUMOUTIER/SIRPAT Image de Saint-Maixent
Car ne nous y trompons pas. En faisant du recrutement interne
la norme, il ne s’agit pas seulement de faciliter l’accès au galon
de sergent aux meilleurs de nos militaires du rang, mais bien
de leur ouvrir la perspective d’un parcours complet de sous-officier de carrière, voire d’officier pour certains d’entre eux. Le
recrutement EVAT s’en retrouvera accru d’autant, mais les candidats à l’engagement seront d’autant plus motivés que les possibilités de progression professionnelle seront bien réelles.
Un BSTAT rénové
En toute logique, élaborée avec les présidents des sous-officiers, la réforme du BSTAT se place également résolument dans
la dynamique de valorisation des acquis de l’expérience qui doit
être de règle au sein d’une armée professionnelle.
Ainsi, les épreuves du volet «formation générale »
des tests d’accès à la formation de 2e niveau seront
directement liées à l’exercice du métier : connaissance de l’environnement militaire, anglais opérationnel et prise en compte des deux meilleurs
résultats des contrôles de la condition physique du
militaire des trois dernières années.
À caractère plus professionnel, cet examen devient
plus accessible à nos candidats de recrutement
interne qui connaissent parfaitement leur métier. Le taux de
réussite devrait s’en ressentir et atteindre les 90 %, ouvrant
davantage les perspectives d’admission comme sous-officier
de carrière – 90 % des titulaires du BSTAT – après l’indispensable période de vérification dans un emploi de ce niveau. Cette
réforme du BSTAT est effective pour les candidats s’inscrivant
en 2010 en vue des épreuves en 2011 et de l’attribution du BSTAT
en 2012.
L’armée de Terre s’est fixé l’objectif d’acquérir la maturité d’une
armée de métier. Pour y arriver, elle doit davantage capitaliser
l’expérience acquise par ses EVAT. Des générations de sousofficiers de recrutement interne ont prouvé, non seulement que
la promotion interne au mérite est possible, mais qu’elle ren-
force la colonne vertébrale de l’armée de Terre, son corps des
sous-officiers.
Faire emprunter cet indispensable escalier social suppose la
détection et la sélection des militaires du rang possédant le
potentiel et la volonté de « s’élever par l’effort ». Cette responsabilité est avant tout celle de l’encadrement de contact, en premier lieu celle des commandants d’unité et des chefs de section,
les mieux à même d’apprécier les aptitudes et les aspirations
de leurs hommes et de faciliter leur progression, mais elle est
aussi une responsabilité majeure des présidents des sous-officiers et des présidents des EVAT qui ont un rôle majeur à jouer
dans la promotion des carrières des plus jeunes. En effet, tous
ont le temps d’évaluer en situation leurs subordonnés, leurs
En faisant de nos EVAT
le vivier naturel de recrutement
de nos sous-officiers, il s’agit
de leur proposer la perspective professionnelle
correspondant à leur capacité de progression. »
jeunes camarades. Deux ans, c’est toujours plus que les deux
heures dont disposent les orienteurs des CIRFA pour apprécier
l’aptitude d’un candidat sous-officier. Il s’agit bien d’évaluer le
potentiel et non de sélectionner des futurs candidats disposant
de l’aptitude immédiate à être sous-officiers, ces militaires du
rang recevant la formation nécessaire à l’ENSOA. Naturellement, il faudra que nos recruteurs accompagnent cette évolution, mais je sais que l’on peut compter sur eux.
Dans le domaine de la gestion des carrières de nos hommes et
femmes, il s’agit toujours de concilier intérêt général et intérêt
particulier. Le virage que nous prenons, en permettant de capitaliser sur l’expérience de nos soldats et de leur rendre de l’espérance professionnelle, concilie l’un et l’autre.
TIM n° 214 - Mai 2010
45
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Nos soldats à l’honneur
■ MCH Jérôme FUSEAU
Le 30 mars 2010 s’est tenue aux Invalides une prise
d’armes présidée par le général d’armée Elrick Irastorza,
chef d’état-major de l’armée de Terre, manifestation de
la reconnaissance des armées à tous ceux qui, présents
ou non, se sont distingués au service de notre pays.
Citations à l’ordre
du corps d’armée,
comportant l’attribution
de la croix de la Valeur
militaire avec étoile
de vermeil
■ Médecin des armées
Sébastien SICARD
Inséré en Afghanistan au sein des
OMLT de mars à juillet 2009 comme
médecin adjoint, le médecin des
armées Sébastien Sicard, du
126e Régiment d’infanterie, a été
grièvement blessé le 21 juillet au
cours d’une opération de sécurisation à la suite du déclenchement
d’un engin explosif improvisé au passage de son véhicule.
■ ADJ David TRAVADON
Engagé au Liban de septembre à
novembre 2009 comme sous-officier adjoint en section de combat
génie, l’adjudant David Travadon, du
13e Régiment du génie s’est particulièrement illustré en neutralisant
plusieurs engins explosifs dans une
zone fortement polluée. Il a été grièvement blessé par le déclenchement
d’une mine fragilisée par des nombreuses années d’enfouissement lors
d’une intervention de destruction le
18 novembre.
46
TIM n°214 - Mai 2010
Soldats
décorés
Citation à l’ordre de
la division, comportant
l’attribution de la croix
de la Valeur militaire
avec étoile d’argent
■ CCH Damien ROQUES
Inséré en Afghanistan au sein des
OMLT de mars à juillet 2009 comme
auxiliaire sanitaire, le caporal-chef
Damien Roques, du 92e Régiment
d’infanterie, a été gravement blessé
le 21 juillet au cours d’une opération
de sécurisation à la suite du déclenchement d’un engin explosif improvisé au passage de son véhicule.
Citations à l’ordre de
la brigade, comportant
l’attribution de la croix
de la Valeur militaire
avec étoile de bronze
Inséré en Afghanistan de janvier à
juillet 2009 comme chef d’équipage
canon de 20 mm au sein des OMLT,
le maréchal des logis-chef Jérôme
Fuseau, du 4e Régiment de chasseurs, s’est distingué à deux reprises en contribuant à la capture de
plusieurs insurgés. Il s’est également
illustré le 19 mai lors d’un affrontement, en participant aux actions de
feux qui ont permis de désengager
des éléments amis, puis le 20 juin en
récupérant deux équipiers blessés
par un engin explosif improvisé.
■ CCH Sébastien GUILLET
Inséré en Afghanistan au sein des
OMLT de mars à juillet 2009 comme
auxiliaire sanitaire, le caporal-chef
Sébastien Guillet, du 31e Régiment
du génie, a été blessé le 21 juillet au
cours d’une opération de sécurisation par le déclenchement d’un engin
explosif improvisé au passage de son
véhicule.
■ BCH Vincent HARTLAND
Inséré en Afghanistan au sein des
OMLT de janvier à juillet 2009, le
brigadier-chef Vincent Hartland, du
93e Régiment d’artillerie de montagne, s’est distingué à deux reprises
en contribuant à la capture de plusieurs insurgés.
Il s’est également illustré le 19 mai
à Gharam, lors d’affrontements
rebelles, en permettant par ses tirs
le désengagement des éléments
amis. Il a été victime de l’explosion
d’un engin improvisé au passage de
son véhicule le 20 juin suivant.
■ CBA Franck-Marie BEJUIT
■ BCH Gérald PAUSE
Inséré en Afghanistan de novembre
à juin 2009 au sein des OMLT,
comme conseiller de l’officier génie,
le chef de bataillon Franck-Marie
Bejuit, du 17e Régiment du génie
parachutiste, s’est particulièrement
illustré le 1er février lors d’une mission de reconnaissance.
Blessé par l’explosion d’une voiture
piégée entrée en collision avec son
véhicule, il a su malgré le choc faire
poursuivre la progression jusqu’à
un endroit sécurisé, avant d’organiser un dispositif de sécurité dans
l’attente des secours.
Engagé en Afghanistan d’avril à
octobre 2009 comme magasinier
« approvisionnement », le brigadierchef Gérald Pause, du 1er Groupe
logistique du commissariat de l’armée de Terre, s’est particulièrement
illustré le 6 août lors d’une opération
de sécurisation d’axe routier.
Pris sous le feu nourri d’insurgés, il
a su délivrer une riposte adaptée.
Il s’est également distingué le 8 août
lors d’un accrochage avec des rebelles, en maintenant un appui efficace
permettant de repousser les assaillants.
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Citations à l’ordre
du régiment, comportant
l’attribution de la croix
de la Valeur militaire
avec étoile de bronze
n ADJ David DUPUIS
Engagé en Afghanistan de janvier
à juillet 2009 comme chef d’équipe
« observation », l’adjudant David
Dupuis, du 40e Régiment d’artillerie, s’est particulièrement illustré le
11 juin lors d’un accrochage avec
des insurgés, en organisant une
riposte efficace et un appui feu,
permettant ainsi la rupture de
contact des éléments engagés.
n SCH Mickaël BRIGNON
Engagé au Kosovo de février à mai
2009 comme sous-officier adjoint,
le sergent-chef Mickaël Brignon,
du 110e Régiment d’infanterie,
s’est particulièrement distingué le
27 avril lors d’affrontements entre
manifestants à Mitrovica.
Parvenant à tenir sa position, malgré d’importants jets de pierres et
de cocktails Molotov, il a porté
secours à un camarade en difficulté, avant d’être lui-même blessé
par un projectile.
n MDL Guillaume
DENIEULLE
Inséré en Afghanistan au sein des
OMLT de janvier à juillet 2009
comme mécanicien, le maréchal
des logis Guillaume Denieulle, du
7e Régiment du matériel, s’est particulièrement distingué le 19 mai
à Gharam, lors d’un affrontement
avec des insurgés retranchés.
Exposé aux feux adverses, il a su
maintenir ses tirs d’appui et mener
à bien sa mission de reconnaissance avant de porter secours à un
élément afghan isolé.
n CCH Richard HANTUTE
Projeté en Afghanistan d’avril à
octobre 2009 comme conducteuropérateur « système d’ouverture
d’itinéraire miné », le caporal-chef
Richard Hantute, du 1er Régiment
du génie, s’est particulièrement
illustré le 26 juillet en localisant
un engin explosif improvisé per-
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19:37
Page 47
mettant par la suite de sécuriser
un passage particulièrement
fréquenté ; puis 1er août lors d’un
accrochage avec des insurgés dans
la vallée d’Afghanya, en contribuant
efficacement à la riposte et au désengagement des troupes.
n CCH Christophe LEOTY
Engagé en Afghanistan de juillet
à septembre 2009 comme pilote
super poids-lourd, le caporal-chef
Christophe Leoty, du 511e Régiment
du train, s’est particulièrement
illustré le 25 août lors d’une mission de ravitaillement du poste
avancé de Tagab. Pris à partie par
des insurgés, il a su extraire son
véhicule de la zone de feu et désigner la position des assaillants afin
de permettre l’application de tirs
de riposte.
n BCH Emmanuel MALFAIT
Projeté en Afghanistan de janvier
à juillet 2009 comme pilote de
véhicule de l’avant blindé, le brigadier-chef Emmanuel Malfait, du
40e Régiment d’artillerie, s’est particulièrement distingué le 11 juin,
lors d’un accrochage avec des
insurgés.
Pris à partie par des tirs de roquettes et d’armes automatiques, il a
su délivrer une riposte efficace et
rendre compte des positions adverses, permettant ainsi la mise en
œuvre d’appuis feu.
n CCH Eric SCHEEPMANS
Engagé en Afghanistan d’octobre
2008 à avril 2009 comme pilote de
véhicule de l’avant blindé, le caporal-chef Éric Scheepmans, du
3e Régiment médical, s’est illustré
le 14 mars dans le village d’Alasay.
Après avoir été pris à partie par des
insurgés, il a participé de nuit et
sous la menace de tirs de mortiers
à l’évacuation d’un blessé et du
corps d’un camarade décédé.
n CPL Eddy BARTOLUCCI
Engagé en Afghanistan d’avril à
octobre 2009 comme brancardier
secouriste, le caporal Eddy Bartolucci, du 1er Régiment médical,
s’est particulièrement distingué le
28 avril lors de l’explosion d’une
roquette dans l’enceinte du camp
de Warehouse. Bien que blessé, il
s’est rendu au groupement médicochirurgical afin de réaliser un
compte rendu précis, contribuant
ainsi à la prise en charge optimale
de ses camarades touchés par l’attaque.
Citations à l’ordre
de la brigade, comportant
l’attribution de la médaille
d’or de la Défense
nationale avec étoile
de bronze
n CNE Emmanuel DALMART, de l’UIISC n° 7
Projeté en Haïti dans le cadre des
opérations de secours consécutives au tremblement de terre, il s’est
particulièrement distingué sur le
chantier de l’hôtel Montana en
organisant efficacement la gestion
des secours.
n LTN Marc MATHIEU,
du 40e RA
Engagé en Afghanistan, il s’est particulièrement illustré le 12 avril
2009 dans la vallée d’Uzbeen, en
commandant un tir de riposte permettant de neutraliser une position adverse.
n SGT Emmanuel BILLAUD,
du 2e groupement d’incendie de la BSPP
Il s’est particulièrement illustré le
24 janvier 2010 à Paris, lors d’un
incendie d’immeuble. Effectuant le
sauvetage d’un nourrisson de huit
mois au 7e étage, il a abandonné
son appareil respiratoire au bénéfice de la jeune victime afin de la
protéger des fumées.
n SGT Michaël GUILBERT,
de l’UIISC n° 7
Dans le cadre des opérations de
secours consécutives au séisme
en Haïti, il s’est illustré les 14 et
15 janvier sur le chantier de l’hôtel
Montana, en parvenant, après 36
heures ininterrompues d’opération
de découpe et de percement, à
extraire sept survivants des décombres.
n SGT Marion CHASLES,
du 13e RG
Engagé au Liban, elle s’est particulièrement illustrée les 12 et 16 octobre 2009 lors d’interventions sur
des mines antipersonnel en guidant
efficacement l’action du démineur
afin de détruire en toute sécurité
les explosifs.
n CCH Tony COMBOT,
de l’UIISC 1
Dans le cadre des opérations de
secours consécutives au séisme en
Haïti, il s’est particulièrement illustré en menant des actions de
recherche et en procédant à l’extraction d’une personne ensevelie
sous des décombres.
n CCH Benoît LACOME,
de l’UIISC n° 5
Dans le cadre des opérations de
secours consécutives au séisme en
Haïti, il s’est particulièrement distingué le 27 janvier 2010 en contribuant au sauvetage d’une victime
bloquée sous des décombres
depuis plusieurs jours.
n CPL Mathieu LAPLACE,
du 7e BCA
Engagé en République centrafricaine, il s’est particulièrement distingué le 30 avril 2009 lors d’une
tentative d’enlèvement du maire de
Birao en assurant l’évacuation des
autorités locales.
Citation à l’ordre
du régiment,
comportant l’attribution
de la médaille d’or de
la défense nationale
avec étoile de bronze
n CNE Alexandre-Paul
LEONARD, du 5e RHC
Dans le cadre de l’opération EUFOR
Tchad-RCA, il s’est particulièrement
illustré le 8 novembre 2008 en
organisant avec succès une opération d’évacuation d’un groupe
d’humanitaires et d’individus blessés à la suite de combats entre forces régulières et rebelles.
TIM n°214 - Mai 2010
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TIM214_048_049_RETEX.QXD
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RETEX
Vos comptes rendus et
expérimentations ne sont pas
inutiles. Le Centre de doctrine
et d’emploi des forces (CDEF)
vous propose ainsi chaque mois
un point, en quelques brèves,
sur les RETEX en cours.
ÉTRANGER
Formation en Dari et en Pachto
pour les soldats américains
Selon les directives du général américain
Stanley A. Mc Chrystal, commandant les
forces de l’OTAN en Afghanistan, au moins
un soldat américain par section doit maîtriser quelques rudiments de Dari (langue véhiculaire de l’Afghanistan) ou de
Pashto (langue parlée par les Pachtouns,
principalement dans le sud et l’est du
pays). L’objectif est de former tout d’abord
600 soldats pour la fin du mois de septembre 2010. Désormais, les Américains
portent leurs efforts sur l’établissement
de contacts avec la population afghane.
Ils considèrent l’imprégnation culturelle
et linguistique des soldats comme prioritaire dans les opérations de contreinsurrection.
Dans ce sens, l’US Army, en collaboration
avec l’Institut linguistique de la Défense
(Defense Language Institute), développe
des stages de langue intensifs de seize
semaines. Au terme de cette formation,
les stagiaires sont en mesure d’échanger
des phrases simples avec les Afghans.
Au-delà du strict apprentissage linguistique, les cours dispensés mettent également l’accent sur les spécificités de la
culture afghane, les différentes ethnies
et les interactions avec les pays limitrophes. Ce programme de formation linguistique et culturel est particulièrement
ambitieux. Trois pôles de formation existent d’ores et déjà. Un budget a été mis
en place pour créer des infrastructures
supplémentaires entre 2011 et 2015. De
plus, certains officiers et sous-officiers,
qui suivent un programme d’approfondissement complémentaire, s’engagent à se
Pour en savoir plus, rendez-vous
sur le site Intraterre du CDEF:
www.cdef.terre.defense.gouv.fr
48
TIM n° 214 - Mai 2010
spécialiser sur l’Afghanistan pour une
durée de cinq ans.
ADAPTATION
Équipes cynophiles
en Afghanistan
Engagées en Afghanistan depuis le
début du conflit, les équipes cynophiles y
apportent une plus-value importante.
Leur appui constitue avant tout un complément capacitaire efficace dans les missions de combat débarqué, mais il se
révèle surtout précieux dans les actions
de sûreté. En effet, le chien propose une
alternative à l’ouverture du feu. Il représente la force maîtrisée permettant la gradation de la riposte et la réversibilité de
l’action. De plus, utilisé dans le cadre de la
lutte contre les Engins explosifs improvisés, il contribue utilement à la protection
des emprises de la Force et de ses déplacements. Néanmoins, la ressource limitée
des chiens «détection d’explosifs» impose
une harmonisation des savoir-faire au
niveau des armées et une réorganisation
du dispositif sur le théâtre afin d’en palier
la lacune capacitaire et d’en optimiser
l’emploi. En outre, le commandement des
forces terrestres a demandé au 132e Bataillon cynophile de l’armée de Terre d’augmenter le nombre de chiens spécialistes
formés d’ici à 2011. Affaire à suivre.
Le colonel Philippe
Prévost est chef
des opérations
militaires de la
Mission des Nations
unies pour la
stabilisation en Haïti
(MINUSTAH) depuis
octobre 2009. Lors
du tremblement
de terre qui a secoué
le pays en janvier, il
a tenté, tant bien que
mal, de poursuivre
sa mission…
aïti, Port-au-Prince, 12 janvier 2010, 16 h 53. Je me
trouve dans le PC militaire de
la MINUSTAH, à côté de l’hôtel Christopher, qui abrite le
reste de l’état-major. Soudain, le sol
se met à trembler, de plus en plus fort.
Je ne comprends pas ce qui se passe.
Puis les armoires et les ordinateurs
tombent, le plancher se tord.
Je me retrouve au sol, pendant quelques interminables secondes, sans
bouger, dans un bruit assourdissant.
Puis, c’est le silence… et les cris. Un
H
1
Les derniers corps, dont celui du
Représentant spécial du Secrétaire
général (SRSG), chef de la MINUSTAH,
seront retrouvés près d’une dizaine
de jours plus tard. Le bilan final fera
état de 101 membres civils, policiers et
militaires de la MINUSTAH (incluant
la trentaine de camarades haïtiens)
2
ayant perdu la vie.
35 % de l’effectif de la police a été
blessé ou tué.
ENTRAÎNEMENT
Exercice FORTEL 2010
Dans le cadre de la préparation opérationnelle des brigades et suivant directement
LANNES 2010, l’exercice bisannuel FORTEL 2010 s’est déroulé du 12 au 22 avril
sur les camps de Champagne et en terrain libre en région Champagne-Ardenne.
Organisé, monté et dirigé par l’état-major
de forces n° 1, FORTEL a été joué dans un
environnement numérisé (NEB) et inter-
armées. Bénéficiant de la participation de
détachements belge et allemand, cet exercice a eu un double objectif :
n mettre en œuvre, entraîner et certifier
un Groupement de soutien divisionnaire
(GSD) avec ses PC de zones fonctionnelles en soutien d’une division dans un environnement numérisé. La certification de
la chaîne logistique de la division s’est
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« J’ai conduit
des actions dans L’instant
face A l’INIMAGINABLE »
tremblement de terre de magnitude 7
vient de secouer Haïti. Bilan : près de
300000 morts, 100 000 blessés.
Impossible de sortir par le couloir, nous
évacuons par l’une des fenêtres du second
étage. Hébété, je découvre l’ampleur du
désastre. L’hôtel Christopher n’est plus
qu’un amas de gravas. Mon bâtiment est
le seul à être encore debout à 500 m à la
ronde. Je n’ai pas vraiment le temps de
penser à ce qui vient d’arriver, car avec
le poste que j’occupe, c’est à moi de penser aux autres, et ils sont nombreux !
Ma priorité: établir un premier décompte
des manquants. Je me précipite sur les
décombres avec quelques camarades
argentins, américains et philippins, pour
tenter de sauver mes camarades coincés
sous les gravas. Au final, les survivants
de l’hôtel Christopher se compteront sur
1
les doigts des deux mains …
des opérachef
de
il
Vers 20 h, mon trava
coordondois
Je
s.
dessu
le
nd
tions repre
ner les actions de la Force militaire de
l’ONU. Toute la nuit, j’organise l’extinction
des incendies sous les décombres, une
morgue improvisée, l’évacuation des blessés vers l’hôpital militaire de campagne
situé de l’autre côté de la ville, les convois,
ralentis sur tout l’itinéraire par les milliers de blessés tentant d’embarquer dans
ces ambulances improvisées… Vers 23 h,
nous commençons l’évacuation du personnel vers la base logistique, que je
rejoins le lendemain à 15 h.
« Chaq ue jour, je reme rcie
mon entr aîne ment milit aire »
Une nouvelle tâche m’attend : réorganiser le PC et reprendre la liaison avec les
bataillons. Je suis épuisé, et je me suis
blessé aux mains en extrayant des camarades des gravats. Les coupures sont profondes, et les points ne seront posés que
quarante-huit heures plus tard… Vers
minuit (soit 6 h en France), je peux enfin
joindre mon épouse, qui est déjà au courant de la catastrophe : les trente secondes de liaison par satellite resteront
gravées dans ma mémoire comme un
intense moment d’émotion.
Le rythme des opérations s’accélère avec
l’arrivée de la quarantaine d’équipes de
secours (dont près de 300 Français), et
des hôpitaux de campagne : il faut les
accueillir, leur fournir des moyens de
transport puis les escorter à travers une
ville dévastée. Puis rapidement, il faut pro-
téger les distributions d’alimentation.
Durant près de trois semaines, les appels
au secours de toute nature (pillages, vols,
attaques)2 n’arrêteront plus.
Dans ces moments difficiles, j’ai chaque
jour remercié notre entraînement militaire
français exigeant, nous apprenant ce que
signifie la pression et nous inculquant ce
savoir-faire enviable de conduire les
actions dans l’instant avec des soldats de
toutes nationalités, face à des situations
totalement inimaginables et d’une telle
brutalité, comme le furent ce tremblement
de terre et les semaines qui suivirent.»
Depuis le séisme, le colonel Prevost et ses
camarades travaillent d’arrache-pied, 7 j/7,
15 heures par jour. Leurs missions : coordonner
les distributions de nourriture ;
le déblaiement ; la remise
en état du réseau routier ;
le tout dans un climat
sécuritaire qui se
dégrade. La phase
de « normalisation »
devrait durer jusqu’en
décembre 2011.
Pho
tos
: DR
APPEL À TÉMOIGNAGES !
Faites partager vos expériences
opérationnelles à nos lecteurs.
Envoyez vos textes à la rédaction
par internet à
sirpat-comecrite.emat@ terre
net.defense.gouv.fr
effectuée par la mesure du niveau de maîtrise de ses acteurs dans un déploiement
numérisé complet ;
n permettre aux brigades d’appui spécialisé de mener conjointement des contrôles opérationnels et des entraînements
régimentaires dans un environnement
divisionnaire en bénéficiant d’un cadre
tactico-logistique cohérent.
PUBLICATIONS
Cahier des Fiches de synthèse
Le Bureau recherche du CDEF publie sur
son site son cahier annuel des Fiches de
synthèse, qui rend compte des séminaires et colloques tenus en France au cours
de l’année 2009 sur des thèmes géopolitiques, historiques ou stratégiques inté-
ressant les forces terrestres. La dernière
édition aborde, entre autres, les défis de
la stabilisation – en particulier en Afghanistan et au Pakistan –, le contexte sécuritaire mondial face à la piraterie et aux
insurrections, et dresse un panorama des
grands acteurs contemporains: puissances émergentes, OTAN, ou encore Union
européenne.
TIM n° 214 - Mai 2010
49
TIM214_050_053_VBCI.QXD
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9:58
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Innovation
Emport, vélocité, puissance de feu,
protection des combattants, le VBCI,
dont 630 exemplaires seront
répartis à terme dans les forces,
fait la différence. TIM revient sur
les principales caractéristiques de
ce nouvel engin qui préfigure
le futur de l’infanterie.
Véhicule
blindé de
combat de
l’infanterie
Taillé pour
LA BAGA R
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TIM n° 214 - Mai 2010
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A RRE
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Innovation
Tir de nuit au canon de 25 mm.
S
ans un bruit, le véhicule sort de
derrière un bouquet d’arbres,
s’approche de son point d’observation et nous découvrons soudain deux autres blindés qui
l’accompagnent. Bien que situés tout près,
ils étaient jusque-là indétectables. Fin
mars, à Mourmelon, le 35e Régiment d’infanterie s’entraîne pour s’approprier complètement le Véhicule blindé
de combat de l’infanterie
(VBCI) et ses capacités hors
normes. Le sergent-chef
Jeannot, de la 4e compagnie,
détaille avec enthousiasme :
« La rapidité de déplacement est bluffante (voir l’infographie). Ce véhicule,
silencieux et discret, nous permet des
approches furtives pour observer. » Les
roues du VBCI sont équipées du dispositif
de variation de pression de gonflage en
marche et du dispositif de roulage “à plat”.
Le véhicule peut rouler avec sept roues si
une est crevée ou détériorée.
Dans la caisse, le niveau de finition et de
confort est incroyable. Les places individuelles sont attitrées, et chacun a un
espace de rangement sous son siège. Tous
les interstices sont optimisés et même le
creux entre les fauteuils permet de caler
l’armement. Derrière les dossiers se trouvent des rangements pour les AT4, les
munitions ou le petit matériel (les sacs
individuels sont accrochés à l’extérieur).
Avec un volume intérieur 1,5 fois supérieur au VAB, la « bête » est plutôt spacieuse. Le VBCI est même équipé de l’air
conditionné. Comment se répartit le travail à bord entre le
pilote, le chef tourelle de véhicule
d’infanterie (CTVI),
le chef d’engin et
les huit fantassins
embarqués ? Le
pilote et le CTVI
restent en permanence à bord. Le chef d’engin, qui est
aussi chef de groupe (ou chef de section),
débarque avec son groupe si celui-ci sort.
Le pilote assure les trajectoires des
28 tonnes qui peuvent monter jusqu’à
60 km/h en tout terrain. Le CTVI assure
plusieurs missions : opérateur radio et
NEB. Il sert le canon et, quand le chef
d’engin débarque, il prend sa suppléance
et doit commander son engin. Le 1re
classe Samir Djebbar, CTVI, détaille toutes les potentialités de sa tourelle.
Avec un
volume intérieur
1,5 fois supérieur au
VAB, la “bête” est plutôt
spacieuse. »
52
TIM n° 214 - Mai 2010
« Quand on roule, j’observe à 360 degrés
et je peux également utiliser ma caméra
thermique pour affiner si besoin. Je suis
en écoute sur le réseau interne, comme
ça je peux réagir très vite. Le chef d’engin peut également me désigner quelque
chose que j’aurais loupé. »
Il explique ensuite le fonctionnement du
pupitre de tir qu’il a devant lui, les possibilités de combinaison, entre le canon de
25 et la 7,62 mm, les munitions explosives
et perforantes. La cadence de tir va
jusqu’à 400 coups/minutes.
Les qualités du VBCI annoncent
un saut vers la modernité
En caisse, le 1re classe Kevin Lietard, grenadier-voltigeur, enchaîne: «Je suis près
de la rampe, donc j’assure une observation arrière par les épiscopes et je suis
en écoute radio sur le réseau interne.
Quand on débarque, j’ouvre aussi la
rampe. » L’ergonomie, toujours ! Pour le
combat d’infanterie, la rampe simplifie
les embarqués/débarqués et, d’ailleurs,
le chef de corps du 35e RI rappelle que
« les hommes sont avant tout des fantassins. Ils manœuvrent à pied et gardent toutes leurs compétences du combat
débarqué». Le lieutenant Christian Luans
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Le VBCI, le nouvel atout de l’infanterie
Furtif, avec une capacité d’observation jour et nuit, parfaitement intégré dans la numérisation de l’espace
de bataille, le VBCI est au cœur des nouvelles doctrines d’engagement des forces terrestres.
1
drille sa section pour qu’elle se familiarise avec toutes les potentialités de la
machine. Il détaille les capacités du VBCI:
«Les moyens d’observation sont incroyables! Le MOP (moyen d’observation panoramique) est sans pareil pour l’observation de notre environnement immédiat,
les autres optiques nous donnent également une précision accrue. Le télémètre
laser, enfin, permet de donner les coordonnées précises d’un point de 300 à
8 000 m. Ces coordonnées sont transmises automatiquement à toute la section
et au-delà à la compagnie1. Avec tous ces
moyens, une section d’aujourd’hui perçoit ce que voyait une compagnie auparavant. »
La caméra thermique, aussi, est redoutable : elle permet de voir précisément
dans les lisières, derrière les volets, mais
aussi de dire si la terre a été fraîchement
retournée au bord d’une route. Avec un
sourire, le lieutenant poursuit: « La puissance de feu ! Imaginez plus de 90 % de
coups au but, de jour comme de nuit,
avec, à 1 500 m, une rafale de 10 coups
qui rentre dans un carré de 1 m de côté!»
Ces qualités tactiques remarquables,
la modernité et la polyvalence du VBCI
annoncent sans doute le saut vers la
Pour les potentialités du VBCI liées à la NEB,
voir le dossier TIM de juin 2010.
modernité que l’infanterie se prépare à
accomplir avec les nouveaux équipements, tous complémentaires.
CNE Thomas DIJOL
Photos : ADJ Jean-Raphael DRAHI
En tout terrain, le véhicule monte jusqu’à 60 km/h
et peut rouler avec sept roues si l’une d’elles est hors d’usage.
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Patrimoine
Débâcle de 1940
En mai et juin 1940,
l’armée française, qui
avait fait l’admiration
du monde en 1914-1918,
est pulvérisée en six
semaines. Plus de
90 000 soldats tués,
250 000 blessés et un
million et demi d’autres
faits prisonniers.
C’est la débâcle…
L
es nouvelles sont mauvaises,
l’ennemi avance partout, les fantassins ont fichu le camp. On
ramène un suspect – un capitaine du 129e RI qui a perdu ses
hommes, arraché ses galons et son écusson et qui errait dans le patelin. Mes hommes n’ont pas pu croire que c’était là un
officier. » Ces paroles sont celles du lieutenant Jacques Branet, du 8e Dragons à
cheval, entré en Belgique le 10 mai 1940
sous les vivats de la population pour stopper les Allemands qui venaient d’envahir
le pays. Mais six jours plus tard, avec des
centaines de milliers d’autres, il cherchait
désespérément à éviter l’encerclement
et à rentrer en France talonné par les
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TIM n° 214 - Mai 2010
colonnes blindées allemandes. «Le canon
tonne dans la nuit. Lueurs d’incendies à
l’horizon – visions de cauchemar. Les
bords de la route sont jonchés d’effets,
de voitures abîmées ou simplement abandonnées, épaves tragiques d’une retraite.
Nous nous sentons traqués », écrit-il
dans ses mémoires, L’Escadron – Carnets d’un cavalier (Flammarion).
Le début de la fin
Que s’est-il passé ? Le haut commandement français a envoyé ses meilleures
troupes vers le nord, un groupement d’armées composé surtout de divisions d’active, pour faire face aux Allemands comme
en 1914. Mais une fois nos troupes engagées, les 2 000 chars de sept divisions de
panzers (blindés) suivis de 33 divisions
d’infanterie, soutenues par l’aviation d’assaut, débouchent au sud à travers les
Ardennes, où on ne les attendait pas. Perçant à Sedan, la blitzkrieg (guerre éclair)
écrase sept divisions de réservistes âgés
et mal équipés puis fonce vers la mer pour
enfermer les Français dans une nasse qui
sera la poche de Dunkerque.
À qui la faute ?
Vaste sujet qui
déchire la France depuis
soixante-dix ans. »
L’armée n’arrivera jamais à rétablir la
situation, étant successivement submergée ou bousculée sur la Somme puis sur
l’Aisne. Au fur et à mesure, une grande
partie des forces se disloque tandis que
les colonnes de panzers coupent à travers le pays jusqu’à la côte Atlantique.
Les actes de courage ne manquent pas.
La 3e Brigade de Spahis à La Horgne, le
22e Régiment de marche de volontaires
étrangers près de Péronne, la 14e Division
d’infanterie du général de Lattre à Rethel,
tous se battent avec acharnement, souvent jusqu’à la mort comme les élèves
officiers de réserve à Saumur.
Le colonel Charles de Gaulle, qui plaide
depuis des années pour des forces blindées puissantes – on sait que les Allemands, eux, lisaient ses ouvrages, reçoit
enfin le commandement de la 4e Division
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Les Français sont enfermés dans une nasse
– la poche de Dunkerque – sous la pression des
panzers qui foncent vers la mer.
Les chars français ont en général une
autonomie de 12 km.
Les raisons du désastre selon
le capitaine de Hautecloque
cuirassée de réserve qui marque des
points à Montcornet et à Abbeville. On le
nomme précipitamment sous-secrétaire
d’État à la guerre, mais les Allemands
menacent déjà Paris.
La défaite est issue d’erreurs
tactiques et stratégiques
Avec six millions de réfugiés qui errent
sur les routes, bloquant toute logistique
et la Luftwaffe qui domine le ciel, l’armée
française chancelle sous les coups.
À qui la faute ? Vaste sujet qui déchire la
France depuis soixante-dix ans. Selon
l’historien Dominique Lormier dans un
ouvrage récent (Comme des lions, Calmann Lévy), la défaite militaire est avant
tout liée « aux erreurs tactiques et stratégiques» de nos principaux généraux. Il
souligne que nos chefs ont entre huit et
dix ans de plus que leurs vis-à-vis allemands. Le CEMA français, le général
Gamelin, a 68 ans. Il sera limogé en pleine
bataille pour être remplacé par le général Weygand qui en a 73 ! « En laissant le
centre du front, à savoir celui de la Meuse,
sous la défense de médiocres divisions
d’infanterie sous-équipées en armes antichars et en DCA, les généraux Gamelin
et Georges ont permis aux panzers divisions d’effectuer une percée rapide et
facile », écrit-il. Les deux tiers des chars
français sont affectés par bataillons à des
divisions d’infanterie comme soutiens
quasiment statiques tandis que les Panzers divisions sont de véritables petites
armées indépendantes et hautement
mobiles. Les chars allemands sont équipés de radios tandis que les nôtres – dont
un quart date de la guerre 1914-1918 –
communiquent par fanions. La cadence
de tir des chars allemands est trois à quatre fois plus rapide que celle de la plupart
des chars français avec un seul homme
en tourelle qui doit guetter, charger et
tirer. Les panzers, accompagnés au combat de véhicules transportant des bidons
d’essence, ont une autonomie de 100 km.
Selon Lormier, le défaitisme est tel que
de nombreux maires, y compris à Saumur, s’opposent à ce que l’armée défende
leur ville. Un commandant de chars est
tué par la population à Vierzon car il veut
se battre. « Le maire et le sous-préfet de
Cholet sortent de la ville pour avertir les
Allemands que des armes automatiques
françaises ont été mises en batterie
contre eux », ajoute Lormier.
Le capitaine Philippe de Hautecloque,
futur général Leclerc et qui fut blessé
pendant la campagne, écrivit en août 1940
qu’il voyait trois raisons au désastre : le
manque de caractère et de personnalité
à tous les échelons du commandement
civil et militaire, l’insuffisance de matériel et le manque d’éducation patriotique
dans les écoles et les familles. Et Jacques
Branet, le jeune officier de dragons entré
en Belgique à cheval le 10 mai sous les
hourras de la foule ? Une semaine après,
il écrit : « Mon peloton se fond dans une
grande masse de cavaliers qui se replient
au grand trot. J’ai une impression pénible de retraite, de désordre. À la sortie
du village, deux avions surgissent à très
basse altitude et nous mitraillent. Nos
pertes sont lourdes. Accablé, je reviens
les larmes aux yeux près de mes hommes, et leur dis qu’un jour ou l’autre, il
faudra faire payer ça à l’ennemi. »
Jacques Branet tiendra parole. Il s’évadera d’un oflag en 1941 et rejoindra les
Forces françaises libres en Angleterre.
Le capitaine Branet débarquera en France
en 1944 à la tête d’une compagnie du
501e Régiment de chars de combat de la
2e DB. Compagnon de la Libération, il terminera sa carrière comme général.
Bernard EDINGER
Photos : Ordre de la Libération et DR
Les actes de courage ne manquent pas.
Certaines unités se battent avec acharnement,
souvent jusqu’à la mort.
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Vie des unités
Servir à l’OTAN
Candidat à l’ e
La pleine participation de la France aux structures
militaires de l’Alliance atlantique entraînera l’insertion
de plus de 1 100 militaires tricolores dans les
différents états-majors, d’ici à 2012. Ce mouvement
important en termes de ressources humaines est
parfois un véritable défi pour ceux qui partent
mais aussi pour ceux qui l’organisent. Éléments
d’explication et témoignages1.
E
n avril 2009, lorsque le président
de la République a annoncé le
retour plein et entier de la
France dans les structures militaires de l’OTAN, l’armée de
Terre a dû fournir plus de 150 personnes
en huit semaines. « Malgré des volontaires pour servir à l’OTAN, cela n’a pas été
simple », explique le lieutenant-colonel
Vincent Fauvell-Champion, de la section
des PPE2/OTAN de la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre
(DRHAT). D’après lui, le PAM3 2010 s’est
normalisé, même si le procédé reste nouveau et donc perfectible.
« Ce qu’il faut comprendre, c’est que
l’OTAN se réforme en même temps que
nous rejoignons le commandement intégré. De plus, ce retour dans l’OTAN a lieu
alors que l’armée de Terre est en pleine
restructuration organisationnelle et territoriale», analyse ce connaisseur du dossier. Les ordres de grandeur sont larges.
En avril 2009, il y avait 110 militaires français insérés à l’OTAN. En 2012, ils seront
Pour plus d’informations :
n Le site de la DRHAT (onglet
OTAN) : www.drhat.terre.
defense.gouv.fr
n Le site de l’EMA REPREMIL
(onglet PPE) : www.ema.defense.
gouv.fr/organisation/
n Dossier du TIM n°203 consacré
à l’OTAN : www.defense.gouv.fr/
terre, rubrique Magazines.
56
TIM n°214 - Mai 2010
plus de 1 100 dont la moitié seront des
terriens (cf. encadré ci-contre). La France
doit en effet tenir ses engagements et une
place proportionnelle à son poids réel au
sein des Nations alliées (environ 13 %).
De nombreux postes font l’objet d’âpres
négociations, car ils permettent d’exercer une indiscutable influence au sein de
l’Alliance.
La sélection des volontaires
est toujours draconienne
Le lieutenant-colonel Martin Chiola, chef
de la section chancellerie pour les brevetés, précise immédiatement : « La première fois, c’était véritablement inédit
avec un calendrier très contraint et une
réforme en cours au sein même de
l’OTAN. Finalement, nous avons réussi
grâce à la souplesse des administrés et
des gestionnaires. » En 2010, le PAM
France et le PAM OTAN concordent mieux.
Le colonel Rémi Seigle, du bureau «étatmajor » de la DRHAT, poursuit : « Pour
obtenir le maximum d’efficacité, nous
avons mis en place une section PPE/
OTAN et nous avons créé un vivier global,
susceptible de servir à l’international. »
La réserve ainsi constituée peut aussi bien
alimenter l’OTAN, l’Union européenne, les
officiers de liaison ou les ambassades.
«Nous avons une vision globale de la ressource apte à servir à l’international. »
Cependant, si les postes classiques et
opérationnels sont faciles à fournir, les
difficultés sont au rendez-vous notamment pour les postes SIC ou LOG. Pour
autant, pas d’effet d’appel et une sélec-
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l’ expatriation ?
tion des candidats toujours draconienne.
Le lieutenant-colonel Fauvell-Champion
est précis, à propos des conditions de candidature : « La maîtrise de l’anglais est
dimensionnante, et il faut rédiger avec
soin sa lettre de motivation. Enfin, les
intéressés doivent comprendre qu’ils peuvent être projetés en OPEX.» La lettre doit
bien concerner l’OTAN et pas une garnison en particulier, elle doit être adressée
à la DRHAT. Ensuite, il faut passer les
contrôles de sécurité et, si vous êtes
retenu, la certification linguistique. En
effet, l’OTAN a son propre système de certification et seuls quatre centres sont
homologués en France3. Seul le personnel préidentifié dans le vivier peut concourir pour les stages de langue anglaise.
Vient ensuite le pack vital (un jour ou une
semaine en fonction du poste à tenir).
Enfin, dernière étape, un stage d’information OTAN, organisé par l’EMSOME à
Rueil-Malmaison, auquel sont associés
les différents détachements de soutien
nationaux de chaque état-major (on les
appelle NSE dans l’OTAN pour National
support element), pour répondre aux
questions des familles notamment.
En avril 2009, on comptait
110 militaires français
insérés à l’OTAN. En 2012, ils seront
au moins 10 fois plus nombreux dont
la moitié seront des terriens. »
nités de résidence ou améliorer la prise
en charge des transports sont interministérielles, ces décisions échappent au
contrôle de l’armée de Terre. Nous travaillons sur tous ces points. »
Précisons que lors de la 81e session du
Conseil supérieur de la fonction militaire
(CSFM), qui s’est tenue du 8 au 12 mars
2010, le ministre a rappelé que les problèmes liés à une affectation dans l’OTAN
sont bien pris en compte.
« Il faut garder à l’esprit que c’est aussi
une opportunité. Ne sont affectés que des
volontaires et il est rare que
tout soit parfait à l’ouverture
de postes », conclut le colonel Loiacono. «Car il faut bien
resituer l’enjeu : la France
retrouve toute sa place dans
l’OTAN, elle participe ainsi à
la réforme de l’Alliance à la
hauteur de nos engagements et de notre
participation à ses opérations. Cela vaut
sans doute quelques efforts… »
CNE Thomas DIJOL
Photos : CCH Jean-Baptiste TABONE
En octobre, un dossier de TIM sera consacré
à tous ceux qui servent « hors BOP ».
Postes permanents à l’étranger
3
Plan annuel de mutations.
4
Saint-Cyr Coëtquidan, le CFIAR de Strasbourg,
le CLAS de Tours et le CIN de Saint-Mandrier.
1
2
Combien de postes sont à pourvoir ? Où sont-ils affectés ?
Interrogations sur la santé,
l’éducation et le logement
À ce propos, le colonel Philippe Loiacono,
en charge de l’ensemble du dossier OTAN
pour l’armée de Terre, précise: «Les militaires et leurs familles sont sensibles sur
tous les aspects relevant de la scolarité,
du logement ou de la santé, et c’est normal », poursuit-il. «D’ailleurs, nous sommes en train de tirer les enseignements
de la mise en place du personnel à l’OTAN
en 2009, notamment dans le domaine de
la scolarité pour lequel un projet de
cyberclasse pourrait être développé pour
la rentrée prochaine. Pour autant, il faut
bien comprendre que ces dossiers scolarité, logement et santé relèvent bien
souvent du niveau du ministère de la
Défense, voire du niveau interministériel.
L’armée de Terre seule ne peut donc pas
apporter de réponse satisfaisante. » Le
colonel Fauvell-Champion ajoute : « Les
négociations pour revaloriser les indem-
En 2012, pour l’armée de Terre, l’OTAN représentera : 257 postes d’officiers,
276 postes de sous-officiers et 38 postes de militaires du rang, principalement
situés en Europe mais aussi aux États-Unis et en Turquie. Parmi ceux-ci, on
peut distinguer trois types de postes différents : ceux qui sont insérés dans les
états-majors (1100), ceux qui constituent les détachements de soutien
nationaux ou NSE (environ 130) et ceux qui sont employés au sein des agences
de l’OTAN (64). En 2010, les mouvements les plus nombreux se feront au profit
des états-majors de Mons, Norfolk et Brunssum avec une vingtaine de postes
à pourvoir chacun, 15 à Heidelberg et une douzaine à Naples et Lisbonne.
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Vie des unités
Entre le 28 février et le 26 mars, plus de 120 militaires
se sont mis au service de la population éprouvée par
la tempête. Retour sur l’opération en Charente-Maritime.
D
ans un cas d’urgence comme
celui-ci, il n’y a que l’armée qui
peut nous rendre ce service, et
je l’en remercie encore énormément. Les militaires sont
disponibles et compétents, et même pour
des travaux civils leur dévouement et
leurs moyens sont impressionnants »,
témoigne Jean-Pierre Chaudet, adjoint
au maire de l’île d’Aix.
Les unités ont été réparties sur quatre
chantiers le long du littoral atlantique
pour reconstruire les digues et dunes,
rasées par la tempête. Objectif: finir avant
le 26 mars, soit avant les grandes marées,
pour que le drame ne se reproduise pas.
L’Engin du génie d’aménagement (EGAME)
déroule des tapis grillagés pour permettre aux véhicules de débarquer sans s’enliser. Les Moyens polyvalents du génie
(MPG) apportent les milliers de mètres
cubes de sable sur la ligne de dune, puis
les tracto-niveleurs (bulldozers ou tractoniveleurs) achèvent le travail. Le caporalchef Emmanuel Bouttemy, du 25e RGA,
conducteur de tracto-niveleur, développe:
« Il faut reconstruire une dune de 10 à
15 m de haut, que l’on nivèle avec le
Bull. On sait ce qu’il y a à faire, donc on
s’adapte vite. »
Le travail est accompli
jour et nuit selon les marées
Site de l’île d’Aix. Ce sont les Chalands de
transport de matériel (CTM) du 519e RT
qui font la liaison entre l’île et le continent, pour assurer sept jours sur sept le
transport d’engins militaires ou camions
civils (acheminant des matériaux).
« Il est très important que la population
locale voit le régiment de La Rochelle
à l’œuvre sur ses terres. Au-delà des
capacités spécifiques mises en œuvre,
c’est aussi et surtout l’expression d’une
véritable solidarité locale », rappelle
le colonel Chauffour, délégué militaire
départemental.
De plus, les 515e, 516e et 517e RT ont été
engagés pour faire venir les véhicules du
génie. «C’est la première fois que je travaille dans ces circonstances avec l’armée. C’est une bonne expérience : ça
montre que les civils peuvent s’allier à
l’armée, et on en a besoin. En cas de
catastrophe, on est bien contents de les
trouver », explique Éric Bazin, conducteur pour l’entreprise Longueépée située
à Trizay.
Site de la Baie d’Yves. L’adjudant Laurent
Moryn, du 31e RG, gère le chantier. «Pour
certains, c’est le premier chantier sur
sable. Le terrain est difficile, on a peu de
marge de manœuvre: la tempête a beaucoup abîmé le littoral, et n’a laissé qu’une
couche de glaise dans laquelle les MPG
peuvent très vite s’enliser. Mais c’est une
expérience intéressante. Nous avons
commencé le 10 mars, et avons construit
presque 2 km de digues en une semaine.
Nous aurons fini dans les temps. »
Site de La Couarde, île de Ré. Le capitaine
Axel Costanso, du 2e REG, est responsable de l’équipe composée de détachements des 1er et 2e REG, de l’École du
Génie, des 6e RG et 31e RG et du 25e RGA:
«C’est très enrichissant de travailler avec
différentes unités, différents personnels.» Certains sont habitués aux sables
de Djibouti et du Koweït, et les sections
amphibies du 6e RG et du 1er REG connaissent bien la mer. Au total, 32 hommes
travaillent par roulement, jour et nuit,
suivant le rythme des marées. 48 000 m3
de sable doivent être déplacés.
Après la tempête Xynthia
La course contre
la mer
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Les régiments en présence
n 6 et 31 Régiment du génie
n 1er et 2e Régiments étrangers
e
e
20:10
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Le professionnalisme en réponse à l’attente de résultats
n Capitaine Michel Lafite, 31e RG, responsable du détachement de
du génie
n 17e Régiment du génie
parachutiste
n 25e Régiment du génie de l’air
n 516e, 517e et 519e Régiments
du train
n École du génie
Mais, «rien n’empêche», ils finiront dans
les délais ! Une exigence qui touche les
riverains, comme Nathalie Bastard, habitante de l’île de Ré: «Cette solidarité nous
fait chaud au cœur. Voir tous ces militaires venir, de près et de loin, pour nous
aider et nous soutenir, c’est génial et
nous en sommes vraiment touchés. »
Toujours dans la volonté d’une adaptation maximale aux évènements, près de
60 militaires étaient maintenus en état
d’alerte jusqu’au 2 avril. Finalement,
après un dernier bilan, tous ont pu rejoindre leurs régiments : les digues et cordons dunaires ont tenu contre les marées,
pour la plus grande satisfaction des habitants.
liaison et de mise en œuvre des moyens génie en Charente-Maritime
« Le 26 mars à minuit, nous avions fini. Mais en cette période de
grandes marées, nous restons en posture d’alerte. Par deux fois,
nous avons comblé des brèches à la baie d’Yves et avons remonté
des dunes sur l’île de Ré (La Couarde), profitant des marées basses.
Nous luttons contre le temps, de jour comme de nuit. Heureusement,
il y a une grande synergie entre tous les acteurs, et nous sommes
en relation permanente avec les autorités locales (préfecture, direction
départementale du territoire et de la mer ainsi que des entreprises
civiles). Très marquée par ces dernières semaines, la population
était véritablement dans l’attente de résultats concrets. À nous
donc de faire notre maximum pour passer haut la main cette période
des grandes marées ! »
n Colonel Jacques Chauffour, Délégué militaire départemental
« Après la phase d’extrême urgence, nous sommes passés
à la reconstruction. Il s’agissait cependant d’une nouvelle urgence
puisqu’il nous fallait consolider les digues détruites avant les grandes
marées du 29 mars. Depuis le 8 mars, les unités étaient à l’œuvre
et ont démontré leur professionnalisme, leur capacité d’écoute
de la population… Nous sommes très satisfaits de la façon dont
les régiments travaillent et de l’esprit avec lequel ils réalisent
leur mission. »
Domitille BERTRAND
Photos : ADJ Gilles Gesquière
Notre objectif était
de consolider les digues
détruites avant les grandes
marées. » Colonel Jacques Chauffour,
Délégué militaire départemental.
Le bilan en chiffres
dans le département
n 12 morts (53 sur toute la France).
n 5 000 maisons sinistrées.
n 700 personnes sauvées
de la noyade et de l’épuisement.
n 120 km de digues à reconstruire.
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Métier
Ergonome
L’homme au cœur
du système
L’ergonomie, un terme à la mode. Qu’on parle de
téléphone portable, de voiture ou d’ordinateur, tous
doivent être ergonomiques. L’armée de Terre n’échappe
pas à ce concept. Que cache la profession d’ergonome ?
Quels en sont les enjeux ? Rencontre avec le lieutenantcolonel Brigitte Belcourt, ergonome à la STAT.
L
eur métier : ergonome. Leur
mission : adapter l’outil à
l’homme. Ils sont trois à la Section technique de l’armée de
Terre (STAT) à remplir ce rôle au
quotidien. Mais que cache cette fonction
méconnue ? « L’ergonome s’intéresse à
l’activité des combattants », explique le
lieutenant-colonel Brigitte Belcourt, chef
du groupe facteurs humains – ergonomie à la STAT. « Dans sa démarche, il met
l’homme au centre du système à utiliser,
à l’inverse de l’ingénieur qui se consacre à l’aspect technologique de l’outil. Il
réfléchit donc à la manière la plus adaptée et la moins contraignante pour l’utilisateur d’employer la machine. » Ainsi,
pour le VBCI1, il a fallu prendre en compte
la nécessité de faire tenir un groupe d’infanterie et son paquetage dans un espace
confiné et non étirable, dans lequel les
plus grands doivent pouvoir durer en
position assise et les plus petits être en
mesure d’ouvrir les trappes, tout en
tenant compte de la tâche spécifique de
chacun des membres de l’équipage
(pilote, chef d’engin, etc.).
«L’ergonome doit posséder des connais-
sances dans nombre de domaines
comme la physiologie, la biomécanique,
l’audition, la vision, la psychologie et le
code du travail, la santé… », précise le
lieutenant-colonel Belcourt. Il ne s’agit
pas bien entendu d’être spécialiste de
chaque domaine, mais en mesure de
prendre en considération chaque aspect
pour évaluer le matériel ou le logiciel
dans un contexte global et fidèle à son
utilisation. « Le futur utilisateur est également un contact primordial : il nous
permet de comprendre quels sont ses
besoins, d’appréhender les conditions de
réalisation de ses missions et de réaliser des essais les plus représentatifs
possibles de la situation finale. »
L’opérationnel,
un milieu contraignant
La prise en compte du facteur humain,
dans un contexte aussi complexe que le
monde militaire, impose en permanence
de trouver le juste compromis permettant de satisfaire le couple homme/système et ce, malgré les contraintes
calendaires, budgétaires et techniques.
Manipulant des « outils » dont la techni-
L’ergonome est essentiel à l’armée de Terre car
quel que soit l’outil développé, il y aura toujours
un homme dans la boucle. » Lieutenant-colonel Brigitte
Belcourt, chef du groupe facteurs humains – ergonomie à la STAT.
60
TIM n°214 - Mai 2010
cité tend à croître, devant assimiler des
informations issues de sources multiples, le soldat, dans le cadre de missions
de longue durée, peut passer plusieurs
jours dans son véhicule, par tous temps,
de jour comme de nuit, sur tous les terrains, sous le bruit des feux, des armes
et des véhicules. Malgré ces conditions,
le combattant doit pouvoir durer et réussir sa mission.
L’ergonome prend une place grandissante
dans la chaîne de l’équipement de nos
soldats. En un demi-siècle, la prise en
compte de l’utilisateur a énormément
évolué au sein de l’armée de Terre.
« Auparavant, l’accent était porté sur la
performance des systèmes. Puis nous
nous sommes aperçus que l’utilisateur
participe complètement à cette performance et ne peut être mis de côté dans
la conception d’un matériel. » Les ergonomes de la STAT interviennent désormais sur un grand nombre de systèmes
destinés aux soldats de l’armée de Terre.
Ils sont appelés, à titre d’expert, par les
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Prise de données au sonomètre
pour évaluer l'environnement sonore
dans un VBCI au roulage.
r
officiers programme de la STAT, chargés
de suivre les programmes d’armement
de leur conception à leur maintenance,
les équipes de marques, en charge d’un
produit particulier, et parfois le service
du commissariat des armées (SCA)2. L’intervention des ergonomes est ponctuelle
ou s’inscrit dans la durée, selon le programme. « L’intégration d’un boîtier type
brouilleur sera une évaluation ponctuelle
et rapide. C’est un sous-ensemble à
remettre dans un contexte global, en s’interrogeant sur l’impact que son intégration aura sur l’équipage. Le VBCI ou
encore le Félin3 et les systèmes de communication a nécessité une réflexion et
une implication de plus longue durée car
nous y avons travaillé dès la conception,
en en rédigeant les exigences relevant de
l’ergonomie, jusqu’aux produits finaux
sur lesquels nous travaillons encore, avec
les premiers retours des soldats, pour
continuer à les améliorer. »
Le métier d’ergonome est une spécialité
de niveau master qui s’enseigne à l’uni-
Le lieutenant-colonel Brigitte Belcourt (à dr.)
évalue un nouveau gilet pare-balle.
versité. C’est la voie qu’ont suivie les ergonomes de la STAT, le lieutenant-colonel
Belcourt ayant choisi de se spécialiser au
moment de son diplôme technique. Mais
alors pourquoi choisir de s’engager ? « Ce
métier est nécessaire à l’armée de Terre
car quel que soit l’outil développé, il y aura
toujours un homme dans la boucle. »
Diane LHERITIER
Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI
Véhicule blindé de combat d’infanterie,
(lire pp.44 à 47).
2
Le commissariat de l’armée de Terre (CAT) a
été intégré au sein du service du
commissariat des armées (SCA).
3
Fantassin à équipement et liaisons intégrées.
1
TIM n°214 - Mai 2010
61
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Sport
Afghanistan
Porter lourd
!
s
p
m
e
t
g
et lon
Tous les RETEX le prouvent : on ne se prépare pas pour l’Afghanistan comme
pour un autre théâtre d’opérations. L’environnement hostile et montagneux,
ainsi que le poids des équipements, demandent au combattant un entraînement
physique particulier avant et pendant la projection, pour éviter les blessures
et les états de fatigue trop importants.
L
e combattant doit savoir porter
lourd et longtemps», tel aura été
l’un des RETEX clés du colonel
Nicolas Le Nen, ancien chef de
corps du 27e Bataillon de chasseurs alpins (27e BCA) et du GTIA Kapisa
(de novembre 2008 à avril 2009). L’ensemble des unités alpines déjà parties en
Afghanistan et le Centre national des
sports de la Défense (CNSD) préconisent
une place prédominante pour les activités sportives dans le programme d’une
mise en condition avant projection (MCP).
« Face aux contraintes exigeantes de ce
théâtre d’opérations mises en exergue
lors des différents RETEX, il est plus que
62
TIM n° 214 - Mai 2010
jamais nécessaire de concevoir une préparation physique spécifique à l’attention
de tous les personnels amenés à se déplacer dans un environnement hostile, en
altitude, avec un port de charges conséquent (30 à 40 kg)», précise le CNSD dans
la fiche intitulée « Recommandations de
préparation physique dans le cadre des
MCP Afghanistan »1, éditée par le centre
en février 2010.
Cette préparation physique doit être régulière, progressive. « L’entraînement doit
être conduit aussi souvent que possible
en terrain montagneux (relief, climat spécifique…). Il est nécessaire que le personnel vive une acclimatation progressive
à l’altitude comme au dénivelé », précise
le CNSD. Et elle doit surtout être basée
sur des séances de jeux de cohésion développés avec les « moyens du bord » :
renforcement musculaire ou de sports de
combat, à l’exemple des techniques d’intervention opérationnelles rapprochées
(TIOR).
Le 7e BCA l’a bien pris en compte avant sa
projection en Afghanistan à la fin de l’année 2010. Les chasseurs alpins vivent
actuellement une période d’entraînement
intense reposant sur un des objectifs que
s’est fixé le régiment : l’aguerrissement
et la résistance à la dénivelée avec charge
lourde. « L’entraînement avant le départ
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Nous évitons
les fractures
de fatigue en augmentant
progressivement poids
transporté et durée
de marche. »
Capitaine Olivier Laffont
de Colonges, commandant
la 3 e compagnie de combat
du 7 e BCA.
Entraînement sur la FOB de Tagab, en Afghanistan.
Séance de volley-ball pour
les légionnaires du 2e REG sur la FOB
de Nijrab du GTIA Kapisa.
Patrouille du groupement de commando
montagne (GCM) du 27e BCA dans la vallée
d'Afghanya en Kapisa. Chaque homme porte
une charge minimale de 30 à 40 kg.
doit être progressif, par groupes de
niveau, pour que tous puissent développer leurs potentiels en évitant de se blesser», confirme le capitaine Jean-Philippe
Engels, officier adjoint de la 3e compagnie
de combat du 7e BCA. Outre le TIOR, le
7e BCA a programmé des séances de VTT
course d’orientation ou de course en montagne avec dénivelée, mais aussi des exercices de renforcement musculaire pour
supporter le poids des équipements. Et
d’ajouter: «Pour se préparer aux patrouilles à pied avec 40 kilos de matériel sur
l’homme, il faut travailler sur des efforts
de résistance progressifs, allant de la
charge la plus légère à la charge finale
Séance de footing pour des militaires
du 13e BCA sur la FOB de Tagab.
portée sur le théâtre (sacs, casques, gilets
pare balle, arme, chargeurs, etc.). Les
sections travailleront conjointement l’endurance et débuteront par des séances
courtes de vingt minutes, puis elles s’intensifieront en délais et en distance. »
S’entretenir en milieu restreint
Plus on prépare la condition physique et
mentale des combattants avant le départ,
tout en conservant les acquis durant le
mandat, plus on évite les risques de blessures, de fractures de fatigue et de moral.
« En espace restreint, le niveau physique
diminue forcément. On ne progresse pas.
Il faut donc partir avec un niveau élevé et
penser à l’entretien des acquis au travers
d’exercices variés. Nous devons adapter
la pratique du sport au climat du pays et
au rythme des missions du mandat »,
recommande le capitaine Engels.
Les derniers RETEX sur les différents
théâtres d’opération ont fait accélérer la
mise en place des « catalogues sportifs
OPEX », tout comme l’a fait le bureau des
sports du 7e BCA pour maintenir les acquis
sportifs des alpins. «Les moniteurs EPMS
donnent des conseils pour réaliser des
séances de musculation avec des outils
de fortune, avec ou sans charge », explique le capitaine Didier Pischeda, futur
officier environnement humain (OEH) du
GTIA Kapisa. Les sacs de sable remplacent le medecin ball utilisé habituellement
en gymnase. Les VAB peuvent même être
tractés! Les sacs à dos sont lestés de bouteilles d’eau ; le paquetage sert d’agrès.
Par ailleurs, pour décompresser dans ce
contexte difficile, les moniteurs EPMS
du 7e BCA programmeront des séances
de techniques d’optimisation du potentiel
(TOP), destinées à la relaxation et l’assouplissement ou pratiqués lors de challenges sportifs ludiques. L’objectif est
double : permettre la prise de confiance
en soi et régénérer l’organisme durement
sollicité lors des missions.
« Être prêt mais frais » : par ces propos,
le futur commandant de la Task Force
La Fayette, le général Chavancy, chef de
la 3e Brigade mécanisée, réaffirme la
condition de tout soldat avant une projection. Il est nécessaire qu’il soit opérationnel mais aussi « frais », physiquement et
psychologiquement. Et une bonne condition physique participe à cet état d’esprit.
LTN Céline BRUNETAUD
Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI,
CCH Jean-Baptiste TABONE
1
Ce document s’accompagne notamment
d’un Descriptif de la mission du moniteurchef EPMS/TOP du théâtre afghan.
TIM n° 214 - Mai 2010
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Sport
Les 12 médailles
SIX MÉDAILLES D’OR
n Géant :
chasseur Adrien Théaux 1
n Ski d’orientation :
caporal-chef Christelle Gros 2
n 15 km ski de fond :
sergent-chef Vincent Vittoz 1
n En slalom, l’équipe féminine :
caporal-chef Marion Bertrand 1
chasseur Tessa Worley 1
chasseur Olivia Bertrand 1
n Ski de fond 15 km, l’équipe masculine :
sergent-chef Vincent Vittoz 1
chasseur Robin Duvillard 1
sergent Emmanuel Jonnier 1
n Ski d’orientation, l’équipe féminine :
caporal-chef Christelle Gros 2
caporal-chef Elodie Bourgeois-Pin 3 .
Jeux mondiaux militaires d’hiver
À l’aise à Aoste
Après une campagne olympique bien menée,
la récolte continue en Italie. Les sportifs montagnards
de l’armée de Terre se sont encore illustrés.
L
es résultats des militaires français aux Jeux olympiques de
Vancouver étaient de très bon
augure pour ces premiers Jeux
mondiaux militaires d’hiver,
mais il fallait concrétiser. Nos Français
n’ont pas failli à leur tâche, avec un bilan
de six médailles d’or, deux d’argent et
quatre de bronze. À la différence des JO,
les skieurs de fond n’ont pas été les seuls
à ramener une distinction, comme l’ont
montré l’équipe féminine de slalom
médaillée d’or ou encore le chasseur
Adrien Théaux, lui aussi médaillé d’or en
géant.
64
TIM n°214 - Mai 2010
QUATRE MÉDAILLES DE BRONZE
n Ski d’orientation :
caporal-chef Élodie Bourgeois-Pin 3
n Slalom : chasseur Tessa Worley 1
n Escalade : chasseur Marion Poitevin1
n Biathlon patrouille hommes,
l’équipe masculine :
sergent-chef Vincent Vittoz 1
chasseur Robin Duvillard 1
sergent Emmanuel Jonnier 1
sergent Rousselet 1
1
2
3
EMHM.
Direction du service national – Lyon.
13e BCA.
Une vraie moisson
pour la France,
placée deuxième des nations
les plus décorées ! »
Nos sportifs se distinguent
dans deux nouvelles épreuves
L’escalade et le ski d’orientation sont
deux des trois nouvelles épreuves des
JMM, inaugurées à Aoste. Nouvelles pour
les organisateurs, mais pas pour l’équipe
de France qui a brillé durant ces épreuves. En ski d’orientation, le caporal-chef
Christelle Gros (de la Direction du service national à Lyon) a remporté deux
médailles d’or, une en individuel et
l’autre en équipe avec le caporal-chef
DEUX MÉDAILLES D’ARGENT
n Slalom :
caporal-chef Marion Bertrand 1
n Ski de fond 10 km, l’équipe féminine :
caporal-chef Karine Laurent-Philippot 1
caporal Coraline Hugue 1
caporal-chef Emilie Vina 3
Le ski d’orientation, discipline inscrite pour
la première fois aux Jeux mondiaux militaires,a
permis de gagner quatre médailles dont deux en or.
Élodie Bourgeois-Pin (13e BCA), qui a elle
-même décroché le bronze en individuel.
En ce qui concerne l’escalade, le chasseur Marion Poitevin (EMHM) a récolté
le bronze.
Comme à Vancouver, les fondeurs sont
toujours au meilleur de leur forme. Le
sergent-chef Vincent Vittoz (EMHM),
revenu bredouille du Canada, s’est fait
justice en raflant trois médailles lors de
ces jeux mondiaux : deux en or, sur le
15 km, puis en équipe sur la même distance. La troisième qu’il décroche est
en bronze, toujours par équipe, dans
l’épreuve biathlon patrouille.
Tous nos militaires sportifs de haut
niveau se sont donné rendez-vous pour
la prochaine édition de ces jeux mondiaux militaires d’hiver en 2013.
Joseph de BECO
Photos : CNSD, EMHM
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Les gagnants seront regroupés en équipe « Défense » en vue de la compétition face aux entreprises et sociétés engagées
dans cette épreuve qui aura lieu le 11 /09/2010. • 5 places seront à se partager en juin 2010 • Règlement complet
sur www.defense.gouv/terre • En savoir plus : www.technopolis-grandprix.com et www.ilesvoyages.com
BULLETIN RÉPONSE
À découper (ou à photocopier) et à renvoyer complété avant le 4 juin 2010 à : SIRPAT / TIM / Jeu mensuel
EMAT, 14, rue Saint-Dominique, 75700 Paris SP 07
LA QUESTION DU MOIS (Entourez votre réponse) :
Les pompiers de Paris sont-ils militaires ?
A. Oui
B. Non
Grade :
Unité :
........................................
Nom : ........................................................................................................ Prénom :
................................................................................................
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Code postal :
........................................................
Courriel : ...................................................... @
Ville : .........................................................................................................................................................................................................
................................................................Téléphone
: ..................................................... Portable : ..................................................
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BD
TIM n° 214 - Mai 2010
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Quartier libre
4
4
21 05 10
12 05 10
Pèlerinage militaire 2010
Colloque sur les drones tactiques en opérations
Le 52 pèlerinage militaire
international (PMI) de Lourdes
se déroulera du 21 au 23 mai 2010.
Il sera placé sous le « Signe de
Croix, signe de Vie » et sera présidé
pour la première fois par Mgr Luc
Ravel, nouvel évêque aux armées
françaises. Chaque année,
ce sont 12 000 à 15 000 pèlerins
qui participent à ce PMI. Ils seront
accompagnés par les blessés et
les malades des hôpitaux militaires,
pris en charge par l’Hospitalité
Notre-Dame des armées.
Plus de renseignements : www.
dioceseauxarmees.catholique.fr
Le 12 mai, de 14 h à 18 h, le Centre de doctrine
d’emploi des forces (CDEF) organise un
colloque sur le thème « Les drones tactiques
en opérations : nécessité et complémentarités. »
Au travers de deux tables rondes, les
intervenants présenteront l’apport des drones
tactiques aux opérations, en s’appuyant
notamment sur des témoignages des
engagements actuels, et ouvriront la réflexion
sur les besoins des Forces terrestres dans
une logique de complémentarité avec
les autres types de capteurs et de drones.
Rendez-vous 101, rue de l’Université, immeuble
Chaban-Delmas, salle Victor Hugo, Paris VIIe.
Informations : www.cdef.terre.defense.gouv.fr
Tél. : 01 44 42 44 30.
e
4
4
18 07 10
29 05 10
Carrousel de Saumur
Le 161e Carrousel se déroulera
les 18 et 19 juillet. Organisée
par la ville de Saumur avec la
participation de l’école de
Cavalerie et de l’école nationale
d’équitation Cadre Noir,
cette manifestation proposera
au grand public des tableaux
équestres motorisés et blindés.
Les lieutenants de la division
d’application se produiront à
cheval et à moto, puis mettront
en scène les engins du Centre de
documentation des engins blindés, et ceux actuellement en service dans l’arme blindée
cavalerie. Ce rassemblement se clôturera par une succession de célèbres reprises
du Cadre Noir et de ses écuyers.
www.saumur-tourisme.info Tél. : 02 41 40 20 60.
4
09 05 10
Portes ouvertes au 1 er Régiment de tirailleurs
Le 9 mai se dérouleront les portes ouvertes du 1er RT,
à Épinal. Ponctuant la fête régimentaire du Garigliano,
marquée notamment par le congrès des tirailleurs
le 7 mai, ces portes ouvertes seront l’occasion pour
le public de découvrir les hommes, les missions et les
matériels de l’infanterie. De nombreuses animations
civiles et militaires sont au programme : présentation
de matériels militaires, baptêmes à bord de véhicules
militaires, aubades de musique militaire, parcours
du combattant, structures gonflables pour enfants,
restauration…
Pour tous renseignements : 1er Régiment de tirailleurs,
Quartier Varaigne, rue du 11e Génie, 88000 Épinal.
Tél. : 03 29 69 83 49.
68
TIM n° 214 - Mai 2010
L’École de l’aviation légère de
l’armée de Terre de Dax organise
une manifestation aérienne
internationale : « L’hélicoptère et
les nouvelles technologies »,
sur l’aérodrome de Dax les 29 et
30 mai 2010. Des hélicoptères
de type EC 120 seront présentés
au public. Ces appareils,
configurés aux standards requis
pour la formation des futurs
pilotes de combat, préparent
parfaitement les élèves
au pilotage des hélicoptères de
nouvelle génération Tigre,
Caracal, Cougar ou NH 90.
Contact : 05 58 35 93 06.
Courriel : [email protected]
Site internet :
www.fetehelicodax2010.fr
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Votre agenda
4
4
05 06 10
12 05 10
26
Journées
portes ouvertes à l’UIISC
La compétitivité stratégique
de la France au XXI e siècle
Le Collège interarmées de Défense,
l’ENA et HEC organisent conjointement
pour la première fois un colloque de
stratégie qui se tiendra à l’École militaire
le 26 mai. Ce colloque abordera un thème
novateur, « La compétitivité stratégique
de la France au XXIe siècle », une notion
aujourd’hui connue pour sa connotation
restrictivement économique. Les futurs
responsables des domaines de la Défense,
du monde économique et de la haute
administration, sont invités à croiser
leurs regards sur l’avenir de notre pays.
Ce débat est ouvert à tous.
Pour y participer, consultez le site
www.quellestrategiedactionpour
lafrance.fr
4
08 05 10
Bienvenue à l’École
des transmissions
L’Unité d’instruction et d’intervention
de la sécurité civile n° 1 de Nogent-leRotrou (28) organise ses journées
portes ouvertes les 5 et 6 juin. Elles
seront l’occasion de partir à la
découverte du métier et des différentes
spécialités des sapeurs sauveteurs.
De nombreuses démonstrations
dynamiques sont au programme :
sauvetage, déblaiement, feux de forêts,
équipes cynophiles, et bien d’autres
encore ! Une multitude de stands et
d’animations y feront la joie de tous :
manèges pour enfants, structures
gonflables, laser game, etc. Entrée
libre, restauration sur place.
Contact : cellule communication
au 02 37 53 46 69.
Du 12 au 15 mai 2010 se tiendra
la 24e rencontre nationale de théâtre
amateur des armées (Renathéa).
Les troupes, composées d’artistes
amateurs venant des clubs sportifs et
artistiques de la Défense, vous invitent
à découvrir de prestations théâtrales
de boulevard, classique et d’avantgarde. Le 13 mai aura lieu un défilé
costumé avec animation musicale
dans les rues de Saint-Georges-deDidonne à partir de 11 h 30. Entrée
gratuite. Rendez-vous dans la salle
bleue du Relais de la Côte de Beauté,
à Saint-Georges-de-Didonne (17).
4
4
12 05 10
Le théâtre à l’honneur
L’École des transmissions organise
ses portes ouvertes les 8 (de 14 h 30
à 19 h 30) et 9 mai (de 9 h 30 à 18 h 30).
Plusieurs activités seront proposées
durant ce week-end découverte :
jeux pour enfants, démonstration
de corps-à-corps, parcours de Rambo.
Une restauration permanente sera
proposée aux participants de ces
journées ainsi qu’un parking gratuit.
L’entrée est gratuite également,
venez nombreux !
Rendez-vous avenue de la Touraudais
à Cesson-Sévigné (35).
29 05 10
Journées portes ouvertes
à l’École d’artillerie
L’École d’artillerie ouvre ses portes les 29 et
30 mai au quartier Bonaparte à Draguignan.
Un grand nombre d’activités seront proposées :
parcours découverte des métiers, les matériels
et le savoir-faire, course d’orientation,
démonstration dynamique des matériels et
du groupe cynophile, promenade en poneys,
tours en véhicules blindés, baptême
d’hélicoptère, stands ludiques et sportifs pour
petits et grands, tournoi d’escrime, baptême
de plongée. Durant ces journées, une grande
tombola sera organisée avec à la clef un scooter
à gagner. Contact : 04 83 08 14 01.
TIM n°214 - Mai 2010
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23/04/10
11:30
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Quartier libre
Leclerc,
du héros de guerre
au diplomate
Karine Donate, Ed. ETAI, 190 p., 42 €
ISBN 978-2-7268-8961-9
Cet ouvrage du caporalchef Karine Donate permet de poser un regard
neuf sur un héros français: le maréchal Leclerc.
Personnage illustre de
l’armée, pris entre pression et convictions personnelles, il reste un symbole
immuable. Un ouvrage à ne pas manquer pour tous les passionnés d’histoire
militaire.
Émeutes, terrorisme, guérilla...
Une histoire des forces
spéciales
Violence et contre-violence en zone urbaine
Loup Francart et Christian Piroth,
éd. Economica, 320 p., 28 €.
ISBN : 978-2-847242-59-1
De nombreux documents
traitent du combat en ville,
dans lequel une Force d’intervention reçoit la mission
d’éradiquer la présence de
l’ennemi. Pourtant, aucun
engagement français n’a conduit à de tels
modes d’action. La plupart du temps, il
s’agit, pour les forces françaises, de protéger les habitants, de contrôler les quartiers, de faire cesser la violence pour
permettre un retour à une normalisation.
Commandos, unités de
choc, troupes d'élite, toutes ces forces ont vécu de
vraies sagas. En proposant
une histoire des forces
spéciales, Jean-Dominique
Merchet aborde la manière de faire la
guerre, de combattre autrement
depuis Du Guesclin jusqu'à Entebbe ;
il évoque aussi l'histoire du Commandement des opérations spéciales (COS)
de l'armée française et ses actions
récentes en Afrique, dans les Balkans
et en Afghanistan (voir le dossier p.26).
caporal-chef Donate
Armes d’assaut du monde
Au-delà de votre livre, pensez-vous
ouvrir la voix à d’autres militaires
du rang afin qu’ils prennent la
plume ?
Je suis persuadée que d’autres militaires du rang écrivent mais le plus difficile c’est d’avoir le courage d’aller
frapper à la porte des éditeurs.
J’espère que mon exemple leur donnera confiance pour franchir ce cap et
aller au bout de leur projet.
TIM n° 214 - Mai 2010
Jean-Dominique Merchet,
éd. Jacob-Duvernet, 263 p., 20 €
ISBN 978-2-717858-66-2
TECHNIQUE
Comment justifiez-vous
l’importance de la documentation
dans votre ouvrage ?
Des livres sur le maréchal Leclerc, il
en existe énormément, mais mon but
c’était de proposer quelque chose
de nouveau. Par ces documents, on
apprend comment les soldats, mais
aussi les civils, vivaient à cette époque
pas si lointaine mais, malgré tout, bien
différente. On aperçoit également le coté
humain du maréchal et le poids de chacune de ses décisions ainsi que les
pressions qui ont été faites sur sa
famille.
Rubrique réalisée par Joseph de BECO
HISTOIRE
Trois questions au
Quelles ont été les motivations qui
vous ont poussées à écrire un livre
sur le maréchal Leclerc ?
Je suis une grande passionnée
d’histoire contemporaine et à fortiori
d’histoire militaire. Lors d’une opération extérieure au Kosovo en 2000, j’ai
découvert le serment de Koufra et
cela m’a tout de suite intéressée, la
bravoure de ces hommes, l’aventure.
Et cela m’a paru comme une évidence
de m’intéresser au maréchal Leclerc,
initiateur de ce serment et figure
incontournable de l’armée française.
70
DOCUMENT
Jean-Paul Ney et Philippe Poulet, Mission
spéciale productions, 130 p., 29,90 €.
ISBN 978-2-916357-30-0
HISTOIRE
Les Grands Espions du XXe siècle
Entre démystification et
«banalisation », les armes
d’assaut du monde recensées dans ce livre n’auront
plus aucun secret pour
vous. Du classique M16 au
dernier F 2000, aucun fusil n’est oublié.
Richement illustré, cet ouvrage s’annonce
comme la nouvelle bible de l’arme d’assaut pour tous les passionnés du sujet.
Patrick Pesnot, Monsieur X, Nouveau monde,
300 p., 19,50 €. ISBN 978-2-84736-479-8
Les espions, taupes ou encore
barbouzes fascinent toujours.
Cet ouvrage présente les plus
grands du XXe s., ceux qui ont
marqué l’histoire. De Hanssen
à Eli Cohen, les plus connus
se retrouvent sous la plume de Patrick
Pesnot (France Inter), allié à Monsieur X,
un inconnu qui en sait beaucoup.
HISTOIRE
HISTOIRE
Souvenirs 1939-1946
La fin de la campagne de France
« Ne me dites pas que c’est impossible »
Capitaine Jean Mauras, éd. Lavauzelle,
240 p., 25 €. ISBN 978-2-7025-1511-2
Jean Mauras, étudiant appelé
sous les drapeaux est affecté
au 502e Régiment des chars
de combat à Angoulême.
Pendant cinq ans, il remplit
ses carnets de route, de l’Afrique du Nord à l’Angleterre. Cet officier de
la Légion d’Honneur, compagnon de
Leclerc à la fin de la guerre, ressentait le
devoir de transmettre son expérience.
Les combats oubliés des Armées du Centre
15 juin-25 juin 1940
Gilles Ragache, éd. Economica, 286 p., 23 €.
ISBN 978-2-7178-5830-3
L’histoire dit qu’en 1940, l’armée française a cessé tout
combat le 14 juin pour signer
l’armistice le 17. Pourtant, du
15 au 25 juin, de nombreuses
unités luttent pied à pied en
se repliant vers le centre du pays. 350 000
hommes du GA 3 font bloc dans cette
région jusqu’au dernier jour.
Les BD du mois
L’Alternative, tomes 1 & 2
De Chevais-Deighton, Agosto et Philhoo, éd. Glénat
58 p., 13 €. ISBN 978-2-7234-6772-8 et 978-2-7234-6781-0
Cette histoire se déroule en deux tomes. À un carrefour de son existence ou plutôt de son identité, Pierre Hemmer va devoir choisir entre la nationalité française
ou allemande. Nazi dans l’un, résistant dans l’autre, cette BD ramène à un dilemme
dans lequel il faut choisir entre sa mère ou son père.
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· ¨ ^ ³ · ¨ ^ ³ ¨ · ¨ ^ ³ · ¨
Et aussi…
Culture et loisirs
A l’affiche
ACTION
DOCUMENT
Green Zone
Guerre en montagne, 2
e
édition
Colonel de Courrèges, colonel Givre
et colonel Le Nen, éd. Economica.
150 p., 19 €, ISBN 978-2-7178-5832-7
Cette 2e édition, préfacée par le général d’armée Irastorza, CEMAT, a été
enrichie de l’expérience récente dans
les vallées et sur les crêtes de la
Kapisa, en Afghanistan. Guerre en
montagne offre ainsi un regard original sur les conflits contemporains en
montagne, Afghanistan bien sûr, mais
aussi Cachemire et Caucase.
Réalisé par Paul Greengrass
Avec Matt Damon, Amy Ryan
Pendant l'occupation américaine de Bagdad en 2003, l'adjudant-chef Roy Miller et
ses hommes ont pour mission de trouver
des armes de destruction massive. Ballotés d'un site piégé à un autre, les militaires
découvrent rapidement une importante
machination qui modifie le but de leur mission. Miller doit chercher des réponses.
Les DVD
HISTOIRE
FICTION
1870-1871 Face à la Prusse
Avatar
Jean Petit, éd. Alan Sutton. 156 p., 22 €,
Réalisé par James Cameron
Avec Sam Worthingon
Dans un futur trouble, un soldat envoyé dans un monde
indigène se prend d’empathie pour la population locale
qu’il avait pour mission de décimer et tombe amoureux
d’une belle autochtone. Ce succès cinématographique
sort en DVD-Blu Ray. Recordman des recettes au
cinéma, Avatar règnera-t-il sur la planète DVD ?
ISBN 978-2-8138-0064-0
Cette guerre de six mois et demi fut
une dure épreuve pour les pauvres
conscrits appelés en renfort. Ces garçons, issus pour la plupart de régions
rurales, furent soumis à des marches
forcées, des nuits glaciales, après quelques jours de formation militaire. Cet
ouvrage didactique et largement illustré revient sur une époque mal connue.
HISTOIRE
Les Hohenzollern, la dynastie
qui a fait l’Allemagne (1061-1918)
Henry Bogdan, éd. Perrin. 395 p., 25 €
ISBN 978-2-262-02851-0
Pendant presque 900 ans, les Hohenzollern ont régné sur la Prusse puis
l’Allemagne. Petits propriétaires terriens au Moyen Age, l’acquisition du
duché de Prusse en 1603 marque une
réelle bascule pour cette famille qui
sera à la tête de l’empire Prusse. Henry
Bogdan livre un ouvrage clair et fouillé
sur des chefs de guerre tolérants, à
l’avant-garde de toutes les transformations sociales ou encore économiques
qui ont fait rayonner leur pays.
ACTION
Battle of Haditha
Réalisé par Nick Broomfield
Avec Matthew Knoll, Nathan de la Cruz
Venu du documentaire, le réalisateur Nick Broomfield
s'attaque pour la première fois à la fiction. Son dernier
film est une vision reconstituée à partir de l’un des faits
les moins glorieux de l'actuelle guerre en Irak : après
avoir été victimes d’un attentat, des soldats américains
ont massacré des civils irakiens… Œuvre choc !
GUERRE
Dans l’enfer du Pacifique
Réalisé par Rolf Bayer
Avec Jim Brown, Richard Jaeckel
Pendant la bataille du Pacifique, des soldats américains
sont faits prisonniers par les Japonais. Le chef de camp
décide d'utiliser leurs compétences de plongeurs pour
retrouver une cargaison de pièces d'argent dissimulée
le long de la côte philippine. Avec l'aide de résistants
philippins, ils décident de voler l'argent aux Japonais.
DOCUMENT
Secours en mer
Alain Kernevez, Mission spéciale
productions. 143 p., 39 €
ISBN 2-916357-16-5
« Pour que l’eau de mer n’ait jamais le
goût des larmes… » C’est pour cela que
les secours en mer existent. Ce livre
très documenté et illustré revient sur
l’histoire de ces secours et leurs missions quotidiennes d’aide aux navires
en détresse.
JEU DE STRATÉGIE
Le jeu
Rise of Prussia
PC
Rise of Prussia est la dernière création de Ageod. C’est
la suite de Birth of America, American Civil War, Napoleon's Campaigns et Wars In America. Rise of Prussia
couvre les campagnes européennes de la guerre de
sept ans (1756-1763).
TIM n° 214 - Mai 2010
71
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Vu dans les médias
Quartier libre
n
Le DRAC est prêt à supporter d’importants écarts d’altitude grâce à des adaptations
réalisées par le groupe EADS n Au Havre, le Centre d’information et de recrutement
des forces armées a reçu la visite du général Ponties, venu à la rencontre des futures
recrues de l’armée de Terre n À Mont-Louis, l’adjudant-chef Anda nous rappelle
qu’« impossible n’est pas légionnaire ».
Le Drone de reconnaissance au contact prêt au départ
L
e Drone de reconnaissance au
contact (DRAC) de l’armée de Terre
est prêt ! « Dans le cadre d’un
contrat notifié le 31 décembre 2009», les
systèmes du drone ont été modifiés pour
« l’ensemble du parc soit 120 aéronefs ».
Ce sont «les 25 systèmes livrés en juillet
2008, mais aussi les 35 systèmes de la
deuxième tranche livrés en janvier 2010»
qui ont subi un retrofit. Ce retrofit est une
sorte de combinaison entre une mise à
jour et une mise à niveau du système
visant à mieux adapter les engins aux vols
montagneux.
Ces innovations se matérialisent principalement par « des écopes permettant
de refroidir les moteurs en augmentant
le débit d’air ». Cette solution simple
« devrait permettre au drone de supporter des montées prolongées sur des
écarts d’altitude supérieurs à 500 m ».
Mais pour travailler en zone montagneuse, il y avait un autre problème : le
lancement du DRAC. C’est dans cette
optique que 12 catapultes à tendeurs
élastiques ont été livrées.
Anne Musquère , 16 avril 2010
L’armée de Terre se place au cœur de la bataille
pour l’emploi et l’égalité des chances pour les jeunes
L
e général Philippe Ponties, sousdirecteur du recrutement de l’armée de Terre, a rendu visite à
l’adjudant-chef Patrick Cavalère, patron
du Centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA). Ce fut
l’occasion d’en savoir un peu plus sur
l’enrôlement des quatre-vingts jeunes
qui s’engagent chaque année auprès du
CIRFA havrais. La venue du général n’est
pas innocente, il veut se « rendre compte
de la façon dont les militaires organisent
leurs missions, notamment le pôle
emploi, et si la mutualisation des services fonctionne bien ». Il s’est également
expri-mé sur les 15 000 postes que l’armée de Terre crée par an. Des postes qui
comprennent plus de 400 spécialités
différentes. Selon lui, tous les domaines
sont exploités pour que chacun puisse
« devenir soi-même », « du mécanicien
au boulanger ». Aussi large que les
domaines de compétences, il y a les
critères d’embauches : « Il y a une place
pour chaque fille ou garçon non qualifié
ou diplômé jusqu’à bac + 5. Le public visé
va de 17 ans et demi à 29 ans. » Les
durées de contrat sont aussi variables,
de 1 à 8 ans. Bien que l’armée souhaite
garder ses hommes, elle les accompagne quand ils émettent le désir de se
reconvertir dans la vie civile.
13 avril 2010
Rubrique réalisée par Joseph de BECO
Instructeur commando... à 58 ans !
L’
adjudant-chef Anda, de la Légion
étrangère, vient de réussir brillamment le stage de recyclage d’instructeur commando, nous apprend le
mensuel Képi blanc. Rien d’exceptionnel,
si ce n’est que le sous-officier a 58 ans,
un âge a priori canonique pour se risquer
dans les parcours du Centre national
d’entraînement commando (CNEC) de
Mont-Louis. Après 29 ans de service,
l’ADC Anda avait simplement besoin de
se recycler avant d’aller motiver des
« petits jeunes » à Arta-Plage (Djibouti).
Jean-Dominique Merchet, 15 avril 2010
Les réponses
« Cela ne m’étonne pas de la part de cette
légende connue de nombreux stagiaires
du CEFE et dont la mythologie lui attribue (entre autres) une prise de poids lors
de l’épreuve de survie au stage de jungle
brésilien de Manaus. »
Wanadoo
«Rambo a 60 ans dans le dernier opus de
la série! LOL, pas encore battu Sylvester
Stallone ! Bon, je plaisante. Chapeau à
l’adjudant-chef. Ceux qui ont connu les
stages commandos à Mont-Louis, Collioure ou ailleurs (Guyane, etc.) apprécie-
ront la performance. Car c’est vraiment
digne d’un exploit sportif de très haut
niveau (les stages d’instructeurs sont vraiment au-dessus des stages classiques).»
Jean-Marie Tarragoni
« Bravo l’ancien, bel exemple pour les
plus jeunes d’entre nous. L’enthousiasme
et la jeunesse d’esprit de ce sous-officier
de Légion doivent nous interpeller ainsi
que la “fidélité” et la remise en question
de notre “jeune ancien”. Merci et bonne
mission au CECAP d’Arta-plage. »
LTN Robert
TIM n°214 - Mai 2010
73
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23/04/10
11:21
Page 74
Petites annonces
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sculpture en relief, épingle sertie
au dos. Chèques à l’ordre de :
Amicale du 25e Régiment du génie
de l’air, 8 route du Camp d’Aviation,
BP 20099, 13128 Istres Cedex.
2 Le groupe médical
Rochambeau met en vente
son insigne numéroté au prix
de 15 € + 5 € de frais de port,
maximum 2 insignes par envoi.
Chèque à l’ordre de l’Amicale
groupe médical Rochambeau,
51401 Mourmelon-le-Grand.
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du Tchad du groupement
Terre EPERVIER au Tchad
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numéroté au prix de 10 € (port
compris). Chèque à l’ordre
du cercle mess du RMT.
Contact : OSA du Régiment de
marche du Tchad, QTR Berniquet,
60400 Noyon. Tél. : 821 604 82 83
ou 03 44 09 82 83.
Bordeaux met en vente
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(frais de port inclus).
Règlement par chèque à l’ordre
de l’amicale. DIRISI Bordeaux,
quartier Xaintrailles CS71154,
33080 Bordeaux Cedex. Contact :
SCH Dieguez au 05 57 85 23 68.
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15 € frais de port compris.
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des cadres du 3e escadron
1er Régiment de spahis, Quartier
Baquet, BP 1008, 26015 Valence
Cedex. Contact : MCH Facello
au 04 75 78 64 31.
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téléphonique militaire français
d’avant 1918. Contact :
CDT (er) Darriet au 04 93 79 23 15
ou [email protected]
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5e Régiments de chasseurs de
Périgueux. Contact : LCL Correa
au 01 64 92 31 90.
DIVERS
Le musée d’art militaire de
Vincey (88) présente, du 8 mai au
11 nov., l’exposition « De 1870 à
1990 ». Contact : 03 29 67 48 95
ou http://pascal.lener.free.fr
Malgré tout le soin apporté à la relecture des annonces, la rédaction de TIM ne saurait
être tenue responsable en cas de défaillance d’un annonceur ou d'une information erronée.
La rédaction rappelle qu’il s’agit d’un service gratuit, cependant elle se réserve le droit
d'opérer une sélection des demandes.
Faites parvenir vos petites annonces
à Terre Information Magazine par courrier ou par internet à:
sirpat-comecrite. emat @terre-net. defense. gouv. fr
74
TIM n° 214 - Mai 2010
TIM214_TERRE_INFO_V2.QXD
21/04/10
20:35
Page I
Terreinfo
Organe de liaison des ressources humaines fondé en 1973
par le Général d’armée de Boissieu
Téléchargez Terre Info sur Intranet :
www.drhat.terre.defense.gouv.fr
sommaire - Mai 2010
PAGE
• L’institution n’oublie pas
les conjoints endeuillés
PAGE
• Les lycées
de la Défense
I
II
• Nouveautés dans l’enseignement militaire supérieur
• Suppression des sections « passagers » OME :
quelle incidence sur la gestion des dossiers ?
PAGE • CFMT : qui sont-ils ?
• La réserve citoyenne, mode d’emploi
PAGE
III
IV
L’institution n’oublie pas
les conjoints endeuillés
U
ne centaine de morts endeuille
chaque année, la « communauté
armée de Terre ». Or, le disparu
laisse parfois derrière lui un conjoint.
Fidèle au devoir moral d’entraide et de solidarité, le ministère propose des dispositifs dérogatoires permettant aux veuf(ve)s
d’entrer dans la fonction publique.
Certes, cela n’atténue pas la douleur mais
n De 2007 à 2009, grâce
à ces mesures, 40 veuves
de civils ou militaires
de l’armée de Terre ont
trouvé un emploi :
15 agents sous contrat et
25 fonctionnaires.
n La carte de circulation
SNCF
Désormais, le conjoint
survivant (marié ou lié par
un PACS) et les enfants
(à charge ou non) d'un
militaire décédé en OPEX
accèdent aux mêmes
conditions tarifaires et
d'utilisation du réseau
SNCF que celles qui
étaient accordées au
disparu.
n Les textes de référence
!
sont disponibles sur
le site : www.drhat.terre.
defense.gouv.fr/BCPEH/
accueil_bcp_g.html
participe au travail de reconstruction alors
que de nombreux conjoints de civils ou de
militaires n’exercent aucune activité professionnelle.
Des dispositifs adaptés
à chaque situation
En fonction de la cause du décès et des
liens (mariage, concubinage, etc.) unis-
sant le conjoint et le personnel décédé,
les dispositifs diffèrent entre intégration
directe dans un corps de fonctionnaires
(catégorie B ou C) et accès prioritaire aux
emplois réservés en passant par le recrutement comme agent sous contrat. Le
tableau ci-dessous les présente rapidement.
CONDITIONS
RECRUTEMENT
OBSERVATIONS
Marié ou PACSé
Décès en relation avec l'exercice
des fonctions
Demande à présenter dans les
3 ans suivant le décès
Intégration directe dans le
corps des adjoints administratifs
ou des agents techniques du
MINDEF (catégorie C)
Pas de limite d'âge
Titularisation immédiate
(pas de période de stage)
Marié ou PACSé
Décès en relation avec
l'exercice des fonctions
+ remplir les critères d'accès à la
catégorie B (baccalauréat, etc.)
Demande à présenter dans les
3 ans suivant le décès
Intégration directe dans le corps
des secrétaires administratifs
du MINDEF ou de l'Intérieur
(catégorie B)
Vie maritale,
Décès sans lien avec le service
Recrutement en qualité d'agent
sous contrat
Contrat d'un an, renouvelable
une seule fois. Possibilité de
se présenter au recrutement
de catégorie C sans concours
Marié / PACSé / vie maritale
Décès ou disparition
d'un militaire dans certaines
circonstances (pensionnés de
guerre ou d’OPEX, etc.)
Accès prioritaire aux corps
de catégorie B et C des trois
fonctions publiques par
la voie des emplois réservés
Bénéficiaire prioritaire pendant
un an à compter de l'inscription
Stagiaire pendant un an
(renouvelable)
I
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20:37
Page II
Terreinfo
Les lycées Terre de la Défense
L
es lycées Terre de la Défense sont
des établissements d’enseignement
(secondaire et classes préparatoires)
fonctionnant sous le régime de l’internat.
Les admissions sont réservées :
- aux enfants ayants droit pour les classes
du secondaire ;
- à tout jeune Français titulaire d’un baccalauréat général et désireux d’intégrer
une grande école militaire pour les classes
préparatoires aux grandes écoles (CPGE).
La scolarité est payante pour le cycle se-
condaire (2 302 euros pour l’année 20092010). Cependant, les élèves peuvent bénéficier :
- de remises à caractère social (prenant en
charge de 25 % à 100 % des frais de trousseau et de pension). Ces remises sont calculées au regard du coefficient familial ;
- des bourses de l’Education nationale, sous
réserve d’en avoir fait la demande préalable auprès de leur établissement d’origine (uniquement pour les élèves de la
seconde à la terminale).
Les élèves des classes préparatoires bénéficient, quant à eux, sous certaines conditions, d’une exonération provisoire des frais
de trousseau et de pension.
L’armée de terre dispose de quatre lycées
répartis sur le territoire français :
n le lycée militaire d’Aix en Provence ;
n le lycée militaire d’Autun
(qui dispose d’un premier cycle) ;
n le Prytanée national militaire de
la Flèche ;
n le lycée militaire de Saint-Cyr.
1. Ayants droit
2. Dossier de candidature
1.1 Élèves du groupe 1
Les imprimés nécessaires à la constitution du dossier sont disponibles, uniquement, sur le site Internet ou Intranet de
la DRHAT/SDFE : www.formation.terre.
defense.gouv.fr rubrique « lycées de la
Défense ».
ou allemand). Les candidats doivent, au
moment du dépôt de leur demande, fréquenter la classe de troisième. Les familles
établissent un ordre de préférence entre
les quatre lycées militaires de l’armée de
Terre et le lycée naval de Brest.
n Pupilles de la Nation ;
n orphelins de père ou
de mère dont le
parent, militaire d’active est décédé ;
n enfants et enfants fiscalement à charge
de militaires d’active, quelle que soit la
position statutaire du militaire ;
n enfants et enfants fiscalement à charge
d’anciens militaires d’active radiés des
cadres ou rayés des contrôles pour raisons
de santé, suite à une maladie ou une blessure reconnue imputable au service ;
n enfants et enfants fiscalement à charge
d’anciens militaires radiés des cadres ou
rayés des contrôles :
• soit en ayant acquis des droits à pension
militaire de retraite ;
• soit à l’issue d’un engagement minimal
de huit ans dans les armées en tant que
militaire du rang ;
n enfants et enfants fiscalement à charge
de réservistes totalisant un minimum de
dix années d’engagement dans la réserve
opérationnelle au premier janvier de l’année d’admission dans le lycée.
1.2 Élèves du groupe 2
Enfants et enfants fiscalement à charge
d’agents du ministère de la défense, de fonctionnaires titulaires de la fonction publique
ou de magistrats de l’ordre judiciaire :
• quelle que soit la position statutaire de
l’agent, du fonctionnaire ou du magistrat ;
• retraités ;
• décédés.
1.3 Élèves du groupe 3
ATTENTION : ne concerne que les
élèves du second cycle, de la seconde
à la terminale.
Enfants ne relevant ni du groupe 1, ni du
groupe 2, et détenteurs ou éligibles aux
bourses de l’Éducation nationale au moment du dépôt de leur candidature.
3. Admission en 1er cycle
de l’enseignement
secondaire
(uniquement au lycée militaire d’Autun)
3.1 Admission en 6e
Sauf cas exceptionnel, aucun élève ne peut
être admis en redoublement. De plus
aucun candidat ne pourra être admis s'il
n'a pas été autorisé à entrer en classe de
sixième, avec la capacité de suivre des
études au collège, en internat.
3.2 Admission en 5e, 4e et 3e
S’agissant d’un recomplètement des classes, le nombre de places offertes est limité.
3.3 Calendrier
Toutes les informations sur le site internet de la DRHAT/ SDFE : www.formation.
terre.defense. gouv.fr
4. Admission en second
cycle de l’enseignement
secondaire
4.1 Admission en seconde
Les admissions sont prononcées à l’issue
d’un contrôle écrit des connaissances portant sur le programme des deux premiers
trimestres de la troisième : en français,
mathématiques et langue vivante (anglais
4.2. Admission en première
et en terminale
Elles sont prononcées par les établissements demandés après examen de dossier.
5. Admission en classes
préparatoires
Les modalités d’admission et le dossier de
préinscription sont accessibles à partir du
site internet : www.admission-postbac.org
5.1. CPES
Depuis la rentrée 2008, un nouveau cycle
de préparation aux concours des grandes
écoles est mis en place au sein des lycées
de la défense : ce sont les classes préparatoires à l’enseignement supérieur.
Véritable « classe passerelle », elle s’adresse aux bacheliers qui souhaitent faire une
carrière de haut niveau dans la défense
sans avoir tout à fait le niveau scolaire suffisant pour intégrer une CPGE directement.
Les candidatures des bacheliers titulaires
d’une bourse de l’Éducation nationale sont
traitées en priorité.
5.2. CPGE
Les CPGE assurent les préparations
suivantes :
• École polytechnique ;
• ESM filière sciences ;
• ESM filière sciences économiques ;
• ESM filières lettres
• École de l’air ;
• École navale ;
• ENSIETA
!
II
!
Renseignements complémentaires auprès de la section lycées militaires de la SDFE, par téléphone : 02 47 77 22 96 ou au 23 75 ou au 28 30.
(PNIA : 821 371 + n° de poste) ou par courriel : [email protected]
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21/04/10
20:38
Page III
Nouveautés dans
l’enseignement
militaire supérieur
L
e concours d’accès à l’enseignement
militaire supérieur du 2e degré comporte désormais :
• un concours sciences administratives
(SA) propre aux commissaires ;
• un concours sciences de l’ingénieur (SI)
concernant tous les officiers détenteurs
d’un master 2 d’un domaine scientifique
ou d’un diplôme d’ingénieur ;
• un concours sciences humaines et relations internationales (SHRI) présenté
par tous les autres officiers.
Ils ont en commun les épreuves de culture générale et de synthèse. Les concours SI et SHRI ont en plus une épreuve
de tactique générale, dans le but d’apprécier les connaissances militaires des candidats et leur capacité à prendre des
décisions justes face à une situation tactique. Sur le programme du tronc commun du diplôme d’état-major, cette
épreuve suppose comme les autres un
fort investissement personnel. Elle montre l’importance que l’armée de Terre
attache à son cœur de métier, dans l’actuel contexte opérationnel.
Enfin, les candidats sont évalués à l’oral
sur leur culture militaire et en anglais,
mais aussi dans les domaines d’études
spécifiques à chaque concours.
Le concours du diplôme technique a aussi
évolué, le concours sur titre étant désormais composé de trois étapes : une préparation ; une commission de sélection ;
une commission d’admission commune
au concours sur épreuves.
Par ailleurs, la filière « systèmes de télécommunication et d’information » (STI) a
remplacé la filière « systèmes d’information » (SINF), en engerbant la plupart des
places « télécom réseau » de la filière
sciences de l’ingénieur, pour accroître le
nombre de diplômés techniques de ce
métier par un concours de niveau scientifique plus accessible.
Adossés à une préparation adaptée, ces
concours, sélectifs pour répondre aux
besoins de l’armée de Terre, ouvrent des
parcours professionnels attractifs. Ils supposent un travail personnel important, à
la mesure de l’exigence de nos engagements opérationnels.
SUPPRESSION DES SECTIONS
« PASSAGERS » OME
Quelle
incidence sur
la gestion
des dossiers ?
Congé pour convenances
personnelles et congé parental
Votre conjoint est affecté hors métropole. Pour l’accompagner, à défaut
d’affectation en couple militaire, vous
prenez un congé pour convenances
personnelles ou un congé parental :
n congé pour convenances personnelles : votre dossier est alors géré
par le GTAPI (groupement de transit
et d’administration du personnel
isolé) en métropole ;
n congé parental : votre dossier est
géré par votre dernier organisme
d’administration en métropole en
demeurant sur le « banc passagers »
de votre formation d’emploi.
OME : gestion congés de
reconversion et soumission à
disponibilité de 5 ans
L’OA (organisme d’administration) se
chargera de la gestion du congé de
reconversion et de la soumission à disponibilité de 5 ans à partir du « banc
passagers » de votre dernière formation d’emploi OME.
Pour répondre à cette nouvelle organisation de la gestion, les régularisations administratives sont en cours.
!
!
Pour plus de détails, consulter le site
de la DRHAT/gestion/documentation/
la gestion des congés particuliers.
III
154
s : 66
154
s154
: 66
s : 66
TIM214_TERRE_INFO_V2.QXD
23/04/10
11:06
Page IV
Terreinfo
CFMT : qui sont-ils ?
L
e Conseil de la fonction militaire de l’armée de Terre (CFMT) vient de renouveler la moitié de ses membres. Certains siègeront30
pour%
la première fois lors
de la 42e session, du 16 au 21 mai prochain, à Dourdan (Essonne).
70 %
Ces 220 nouveaux représentants de notre communauté militaire proviennent de
toutes les catégories, de tous les types de formation, de toutes les spécialités. Ils
% des militaires de
forment l’échantillon particulièrement représentatif de30
la variété
70 %
l’armée de Terre.
SPÉCIALITÉ
n Analyse par spécialités
Plus des deux-tiers des membres exercent
une spécialité des armes
Exemples de spécialités des armes : combat
des blindés, combat et techniques du génie,
renseignement, sécurité, systèmes d’information
et de télécommunications…
Exemples de spécialités des services : pilotage
comptabilité, budget, finances, administration
et soutien de l’homme, communication…
n Répartition par fonctions opérationnelles
AFFECTATION
Les trois-quarts des membres servent dans
une formation relevant du Commandement
de la force terrestre (CFT) : états-majors
de brigade, états-majors de force, régiments,
centres de préparation des forces…
n Grades
La moyenne d’âge est de 36 ans, et l’ancienneté
20 18 ans.
moyenne
de service est de
20
15 20
20
15
20
20
12 15
15
10
12 15
15
12
5
10
5
3
10
5
5
3
0
5
5 55 officiers
3
0
0
35
30
35
25
35
30
20
30
25
15
25
20
10
20
15
155
10
0
10
5
5
0
55 officiers
55 officiers
30
32
30
30
32
32
23
20
23
23
20
20
0
105 sous-officiers
105 sous-officiers
50
45
50
40
50
40
30
40
30
20
30
20
10
20
100
10
0
0
45
45
15 %
17 %
Spécialités des armes : 154
Spécialités des services : 66
Spécialités des armes : 154
15
21services
% % : 66
3117
%
Spécialités
des
%
16 %
21 %15 %
31 %
17 %
: 3615 %
17CDT-RENS
%
Mêlée : 66
16 %
31 % Appui : 3921 %
Soutien : 32
: 36%
21
31 %CDT-RENS
AD-RH : 47
Mêlée : 66
Appui
16: 39%
Soutien : 32
16:%
CDT-RENS
AD-RH
47 : 36
Mêlée : 66
CDT-RENS : 36
Appui : 39
Mêlée : 66
Soutien : 32
Appui : 39
AD-RH : 47
Soutien : 32
AD-RH : 47
27 %
27 %
73 %
Forces : 161
%
27 Autres
% 73
: 59
27 %
Forces : 161
Autres : 59
73 %
73 %
Forces : 161 9,5 %
90,5 %
12
12
9,5 %
9,5 %
90,5 %Hommes : 199
9,5 %
Femmes : 21
12
60 EVAT
60 EVAT
30 %
70 %
30Spécialités
%
des armes : 154
70
%
Spécialités des services : 66
Autres : 59
Forces : 161
Autres : 59
105 sous-officiers
60 EVAT
Spécialités des armes : 154
Spécialités des services : 66
3
3
3
Hommes
: 199
90,5
%
Pour plus
d’informations,
Femmes
: 21
consultez
le
site
Intraterre
de
90,5 %
la concertation :
www.emat.terre.defense.gouv.fr/CFMT/
Hommes : 199
La réserve
citoyenne,
mode
d’emploi
20
20
15
15
12
20
2010
réée
par la loi de 1999 portant sur
15
l’organisation
de la réserve
militaire,5
15 5
3 12 (RC) a pour objet
la réserve citoyenne
d’entretenir
l’esprit de défense et20de ren10
20 0
forcer le lien
la nation et ses
forces
55entre
officiers
5
15 de 20
205C’est une « réserve
armées.
rayonne15
3
12 volontaires
ment » composée de
civils
15
0
10
dûment15
agréés
auprès
d’une
autorité
mili35
12
32
55 officiers
taire en10raison
de30
leurs compétences, de
30
5
5
3ou de leur intérêt23
leur expérience
pour les
25
5
20
questions
de
la
défense
nationale.
520relevant
3
350
32
30
15
55 officiers
30
0
L’agrément
10 est une condition préalable à
23
25 55 officiers
l’intégration
:
5 dans la RC20
20
n résulte 0d’un accord mutuel entre le
35
32
15
30autorité militaire de ratvolontaire
et une
105
sous-officiers
30
10
35
tachement (AMR), officier général,
chef
32
23
30
25
305 ou délégué militaire
de corps
départe20
20
23
250 (DMD) ;
mental
20
1550105 sous-officiers
20
n est accordé pour45
une durée de trois ans
10
1540
renouvelable
;
5
10
n sans condition
d’âge maximum ou d’ap030
titude505physique.
105 sous-officiers
45
020
40 105 sous-officiers 12
Un grade10 honorifique, perdu à la fin de
3
30 est attribué par la Direction des
l’agrément,
50 0 humaines
ressources
de
l’armée
de
Terre
45
20
60 EVAT
12 directement
(DRHAT),
issus
40 aux volontaires
50
45
10
de la société civile, et déterminé en fonc3
30
tion du 40
diplôme
détenu, de la notoriété, du
0
niveau 30
de60
responsabilité
exercée et de la
EVAT
20
proximité avec le monde de12
la défense.
10
20
3
12
100
Les volontaires,
anciens militaires d’active
3
60 EVAT
ou de la 0réserve
opérationnelle, conservent
le dernier60
grade
EVATdétenu à titre définitif.
La demande d’agrément, précisant le
grade souhaité, doit être adressée par
l’AMR, au bureau réserve de la DRHAT.
C
La mission de ces collaborateurs bénévoles du service public, est définie dans un
mandat individualisé, et consiste à agir
principalement au sein de leur réseau dans
le monde de la politique, de l’entreprise ou
de l’éducation.
Pour en savoir plus sur la RC,
s’adresser au bureau réserve
de la DRHAT.
Femmes : 21
Hommes : 199
Femmes : 21
!
IV
TIM214_000_PUBS.QXD
16/04/10
9:23
Page 76

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