20070110 - Mer et marine - Le pétrole de l`Erika cancérigène

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20070110 - Mer et marine - Le pétrole de l`Erika cancérigène
Mer et Marine
10/01/2007
Le pétrole de L'Erika plus cancérigène qu'annoncé ?
Le fioul lourd transporté par l'Erika et déversé sur
les plages de l'Atlantique lors du naufrage du
pétrolier, le 12 décembre 1999, était-il plus toxique
qu'annoncé ? C'est en tous cas ce qu'affirment les
chercheurs de l'Ecole Nationale Supérieure
d'Agronomie (ENSA) de Toulouse. Suite à la
marée noire, les scientifiques ont mené des
analyses sur des moules et des poissons puis, invitro en laboratoire, sur des cellules humaines.
Outre
les
Hydrocarbures
Aromatiques
Polycycliques (HAP) traditionnellement présents
dans le pétrole, les tests ont démontré la présence
d'un produit beaucoup plus cancérigène, le
Thiofène, un hydrocarbure contenant du soufre.
L'Erika sombrant au large de Penmarc'h
crédits : Marine nationale - Stéphane Marc
Selon l'équipe de l'ENSA, ces molécules, très nocives pour l'ADN, auraient été présentes en
grande quantité dans le fioul de l'Erika : « Ces produits toxiques sont les mêmes qu'on retrouve
dans les bitumes et qui peuvent être responsables de cancer chez l'homme. Un cancer ca met au
minimum 15 ans, voire 20 à 25 ans pour se développer. Aujourd'hui nous n'avons donc pas
assez de recul pour dire s'il y a des cancers qui seraient directement liés à l'Erika », expliquait
hier Annie Pfol Lescovitch, de l'ENSA de Toulouse, sur l'antenne de France Bleu Breizh Izel
(*), station bretonne du groupe Radio France, à laquelle les résultats des analyses ont été
communiqués. Il reste donc à déterminer quel a été l'impact sanitaire sur les milliers de
bénévoles qui ont participé au nettoyage des plages. Selon la toxicologue, le thiofène « pénètre
facilement dans l'organisme par inhalation ou voir cutanée. Les gens qui ont nettoyé les plages
et manipulé les oiseaux n'ont pas été suffisamment avertis qu'il fallait être très vigilant et avoir
des protections appropriées. Rien qu'en mettant ces substances en contact avec la peau, elles
vont passer dans le flux sanguin. Il faut avoir des gants particuliers et, (par inhalation), il ne
suffit pas d'avoir un petit masque chirurgical. Par voie respiratoire, une fois dans les poumons,
elles sont recyclées dans le sang et peuvent aller exercer leur effet n'importe où dans
l'organisme ».
Plus de six ans après la catastrophe, le procès de l'Erika s'ouvrira le 12 février pour s'achever le
13 juin. Quinze prévenus, dont le groupe Total, affréteur du navire, sont poursuivis pour
pollution maritime et complicité de mise en danger de la vie d'autrui.

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