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COLLECTION
L’express Formidable
de Manufrance
JUXTAPOSÉ
Le Beretta 486
est arrivé !
BROWNING MARAL
Les premiers essais
de la concurrente
des Blaser
CALIBRES
Choisir le bon
pour le brocard
MUNITIONS
Les cartouches à étui
carton sont-elles fiables
et étanches ?
DOSSIER
7,50 € N° 50
L 16370 - 50 - F: 7,50 € - RD
JUILLET - AOUT SEPTEMBRE 2013
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Jumelles 8 ou 10x,
lunettes anciennes
ou modernes
Quelles
optiques pour
l’approche?
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Nouveauté En ligne droite
Browning Maral
Tirer, tirer et… c’est tout
La Maral est la nouvelle carabine linéaire de Browning. Une arme qui
vient combler le vide laissé par l’Acera et qui innove sur plusieurs points,
à commencer par son réarmement qui ne demande qu’un seul geste : tirer !
Une arme découverte et testée à la chasse en Espagne en janvier dernier.
ix ans ! C’est le temps
qu’il aura fallu pour que
la Maral voit le jour.
Dix années de concertations, d’études, de
discussions, d’essais, d’innovations,
de prototypes, de pauses aussi pour
que d’autres armes sortent dans l’intervalle. Dix années d’un travail collégial qui impliqua de nombreuses
personnes, pas toutes issues du giron
de Browning. L’un des premiers «intervenants extérieurs » à s’être penché sur le berceau de la Maral fut
Ernest Dumoulin. Ce spécialiste reconnu des carabines à verrou avait
été contacté par les chefs du projet
pour apporter son expertise unique,
un œil neuf aussi. L’investissement
d’Ernest Dumoulin fut tel que, durant ses derniers jours, sur son lit
d’hôpital, il demandait encore à sa
fille de lui donner des nouvelles de
la gestation de la carabine.
D
On tire le levier
d’armement
pour éjecter
l’étui vide et…
c’est tout.
Il n’y a plus
qu’à lâcher le
levier et à revenir
vers la queue
de détente.
La mobilisation
des grands jours
Pour mobiliser tant de personnes, de
moyens, de temps, il fallait un enjeu
d’importance. Il s’agissait ni plus ni
moins pour la firme au cerf de reprendre une place sur un segment de
marché à part et porteur, celui des
armes à verrouillage linéaire. Un
marché créé par Blaser en 1993 et
qui n’a cessé depuis d’attirer les
convoitises de ses concurrents. Des
offensives que, à quelques rares exceptions près, la Blaser aura tuées
dans l’œuf. Et même quand on s’appelle Browning, la réussite n’est pas
acquise. Pour preuve, le lancement
en 1998 de l’Acera, première carabine à verrouillage linéaire de Browning, et sa cessation de production
quelques mois plus tard en dépit de
réelles qualités mécaniques. Un
échec qui rendait le succès obliga-
toire pour le projet suivant, tous les
moyens devaient être réunis pour
faire naître une nouvelle arme qui
serait certes inspirée de l’Acera mais
qui aurait le petit plus qui avait manqué à celle-ci pour s’imposer.
Cette nouvelle arme, c’est la Maral,
une carabine linéaire originale et
qui vient donc combler un manque
au sein de la gamme d’armes rayées
du fabricant. Comme l’Acera, elle
reprend une partie de la mécanique
de la Bar, notamment sa carcasse et
sa culasse à sept tenons de verrouillage on ne peut plus éprouvées puisque le modèle a dépassé le million
d’exemplaires vendus depuis quarante-sept ans. Seule différence, notable toutefois, la nouvelle carabine
devait être à répétition manuelle et
non plus semi-automatique. Il fallut donc modifier le système de réarmement par emprunt de gaz et le
transformer en mécanisme à répétition manuelle. Cela supposa de
supprimer l’emprunt de gaz du devant, ainsi que les cames et biellettes qui commandent le réarmement, et d’ajouter un levier sur la
culasse mobile. Sur le papier, ces
mo di fications peuvent paraître
simples, il n’en est rien. Des détails
comme la forme et le positionnement du levier d’armement sont cruciaux et passèrent par quantité
d’études et de débats.
L’idée directrice de Browning était
simple : réaliser une carabine linéaire
utilisable en battue comme à l’approche et reprenant les points forts
des modèles de la marque – sécurité, fiabilité, endurance. A ces objectifs concrets s’ajoutaient des obligations plus abstraites : une relime
favorisant une identification immédiate de la marque, un réarmement,
linéaire certes, mais dégageant une
sensation de rapidité, une prise en
main et une précision de qualité.
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La Maral qui arrive ces jours-ci dans
les armureries et que nous avons eu
la chance de tester en avant-première
et à la chasse en janvier dernier, porte
en elle tous ces efforts, ces attentes
et ces espoirs déployés pendant près
de dix ans. Bien sûr, au terme d’un
tel processus, Browning mit un point
d’honneur à offrir des conditions
optimales aux professionnels venus
découvrir et essayer sa nouveauté.
Pour permettre à ses invités de pousser la carabine dans ses retranchements, de la confronter à des situations où il fallait réarmer très vite ou
encore tirer près puis très loin, la
marque décida d’organiser une monteria. Une chasse au grand gibier
unique, démesurée même, qui fait
partie du patrimoine cynégétique
espagnol et qui parfois occasionne
presque autant de tirs qu’en une saison de battue en France.
C’est nouveau,
mais c’est connu
Nous sommes une vingtaine de journalistes européens réunis pour l’occasion. Une heure avant le départ
pour la chasse, chacun de nous se
voit confier une carabine, en .30-06
ou en .300 Winchester magnum, avec
une lunette de battue Leica Magnus
1-6 x 24. De bons choix, et les forts
grossissements de l’optique peuvent
s’avérer précieux en monteria où on
tire parfois à plus de 200 m.
L’examen de la carabine commence.
Le moins que l’on puisse dire est que
nous ne sommes pas dépaysés !
Esthétiquement, la Maral reprend les
lignes de la Bar Zenith Wood. Elle
en possède la crosse, le devant, le
canon flûté, débarrassé de son emprunt de gaz, la carcasse, le pontet
et même l’armeur. La seule différence réside dans la présence du
levier d’armement. Les dirigeants de
Browning justifient ce quasi-mimétisme par deux raisons. D’abord, ils
auraient regretté de priver leur nouveauté des lignes si réussies de la
Zenith Wood. Voilà pour le premier
argument, très « affectif ». Qui en
appelle immédiatement un second
plus rationnel : équiper une arme
d’une crosse et d’un devant existants
réduit considérablement les coûts de
conception puis de fabrication. Le
gain est de l’ordre de plusieurs millions d’euros, on comprend le choix
du fabricant. Résultat, la crosse ou
plutôt les crosses sont celles de la
Zenith Wood et de ce fait multiples
et personnalisables. Vous aurez le
choix entre une crosse dos de cochon
à joue bavaroise et devant tulipé, en
grade 4 ou 5, une crosse MonteCarlo à joue ronde et devant tulipé
en grade 4 ou 5 et une crosse à busc
droit, joue et devant ronds en grade 5.
Les plaquettes qui équipent la carcasse de la Maral étant celles de la
Zenith Wood, vous aurez aussi accès
en option aux plaquettes métalliques
gravées type Big Game ou Ultimate.
De quoi faire de votre carabine une
pièce sinon unique du moins très personnelle et, disons-le, très élégante.
En dépit de ce charme indéniable
qu’il faut reconnaître à la Zenith
Wood et donc à cette nouvelle Maral,
ce choix d’esthétique commune soulève deux questions. N’ôte-t-il pas
La Maral de notre
essai, avec sa
lunette Leica et,
en calibre .30-06,
son chargeur
10 coups.
Deux jours
de chasse dans
un paysage
grandiose,
en Espagne, à la
Finca Los Claros
près de Ciudad
Real, pour tester
cette nouvelle
carabine.
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Nouveauté En ligne droite
un peu de personnalité à la nouvelle
venue ? Et surtout les candidats à
l’achat d’une arme à verrouillage linéaire auront-ils envie que leur carabine ressemble trait pour trait à une
semi-automatique, aussi belle soitelle ? A ces deux interrogations, il
n’existe pas encore de réponses, c’est
vous qui les fournirez par l’accueil
que vous réserverez à cette « familière nouveauté ».
Le devant bois
a été déposé,
on découvre
le système de
ressort de rappel
à lame plate.
© DR
Suivons le fil…
de l’aspirateur
68
Les représentants de Browning commencent la présentation de leur création, de ses innovations mécaniques
tout d’abord. Les carabines à verrouillage linéaire doivent une partie
de leur succès à leur vitesse de réarmement. Logique, au lieu des quatre mouvements imposés par le levier
d’une Mauser 98 par exemple pour
enchaîner deux tirs (lever, tirer, repousser et baisser), la carabine linéaire n’en nécessite que deux, tirer
et repousser. Forcément, cela va plus
vite, beaucoup plus vite même pour
certains grands chasseurs habitués à
leur bonne vieille carabine qui tirent
très vite et sans désépauler. Là où la
Maral devient singulière, c’est en ce
que son réarmement n’impose qu’un
seul geste : tirer et… c’est tout ! Enfin, il faut certes relâcher la culasse
après l’avoir tirée en arrière, mais
ensuite elle se referme toute seule.
Ce dispositif de rappel automatique
intitulé «Quick Reloading System»
(système de réarmement rapide) a
été mis au point et breveté par les
ingénieurs de Browning. C’est précisément Claude Dodrimont, qui participe à cette présentation à la presse,
qui en a eu l’idée.
« Une idée assez simple, explique-til, c’est le principe du ressort à lame
plate du mètre ruban métallique que
nous avons tous eu en main. On tend
le ressort pour mesurer, puis on le
lâche et il revient en arrière. Dans
le cas présent, ce sont deux ressorts
de ce type qui ramènent la culasse
vers le canon et lui permettent de se
verrouiller toute seule. On tire le
levier vers soi, on le lâche en bout
de course, la carabine se referme
automatiquement, garantissant un
verrouillage parfait.» Lorsqu’on lui
demande comment lui est venue cette
idée, Claude nous fait une réponse
étonnante : « En regardant mon
épouse passer l’aspirateur ! Je réfléchissais aux innovations que nous
pouvions encore apporter au projet
de la Maral, lorsque j’ai vu mon
épouse rembobiner le fil électrique
Armes de Chasse n° 50 / Juillet - Août - Septembre 2013
Avec un peu
de pratique,
l’enchaînement
des tirs devient
très rapide.
de l’aspirateur en pressant un bouton : l’idée d’un ressort de rappel
pour la culasse de la carabine était
là. » Comme toujours avec les ingénieurs, leurs réponses sont déroutantes car évidentes pour eux seulement. Mais reconnaissons, avec un
peu de mauvaise foi, qu’il est bon
pour les chasseurs que les ingénieurs
belges regardent depuis leur canapé
le ménage se faire chez eux !
Si l’idée expliquée avec humour par
Claude semble simple, la mise au
point de ce ressort fut complexe. Il
fallut tout d’abord trouver le fabricant en mesure de réaliser un métal
à la fois élastique et résistant. Ensuite,
Claude dut se rendre à la conclusion
que c’était deux ressorts qu’il faudrait mettre en place pour parvenir
à la bonne combinaison de longueur,
de largeur et d’épaisseur et à un résultat optimal et endurant. La seule évidence fut l’emplacement : le devant
bois débarrassé de ses cames et biellettes était tout approprié pour accueillir le dispositif.
Voilà pour la naissance et la mise en
œuvre de ce système de réarmement
rapide. Mais… à quoi sert-il ? Bien
sûr, le ressort de rappel de la culasse
limite la phase de réarmement à un
seul geste, tirer (et lâcher) le levier
d’armement, ensuite la culasse se
referme toute seule. Mais outre l’économie du geste, ce verrouillage automatique est la garantie que la carabine sera de nouveau prête à tirer.
Avec une configuration traditionnelle, il arrive que, dans le feu de l’action, on ne repousse pas assez la
culasse ou qu’on le fasse par à-coups,
le résultat n’est jamais bon. En simplifiant à l’extrême le geste comme
ici, on s’assure de son efficacité.
L’autre avantage attendu est la vitesse
de réarmement. En théorie du moins,
un seul geste est plus rapide que les
deux nécessités par une Blaser R8
ou une Merkel RX Helix. La théorie se confirme-t-elle sur le terrain ?
Eh bien il ne m’a pas semblé que la
Maral soit plus rapide que les carabines à l’instant mentionnées, avec
lesquelles je dois préciser que j’ai
tiré plusieurs centaines de balles. Car
si la Blaser ou la Merkel nécessitent
que l’on tire et que l’on repousse le
levier d’armement, ce geste ramène
la main droite et l’index vers la détente : l’enchaînement est très rapide.
Avec la Maral, il faut reculer le levier
en butée et seulement ensuite le
lâcher, puis avancer et descendre la
main jusqu’à la détente en initiant
un nouveau geste. Pas de gain de
temps, mais pas de perte non plus.
Il serait sans doute intéressant de
En une seule monteria,
on peut tirer autant
de balles qu’en toute
une saison de battue
en France !
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Nouveauté En ligne droite
Un beau douze
corps prélevé
avec cette
carabine le
second jour
des essais.
70
quantifier cette impression avec un
chrono et au terme d’une prise en
main plus longue. Pour l’heure, il
me semble que le réarmement des
trois carabines est équivalent. Notons
au passage que le levier coudé et tout
en longueur de la Maral joue un rôle
majeur : laisser ce levier à la verticale parfaite de la queue de détente.
La Maral puise également sa rapidité dans sa conception. La culasse
est confinée dans son boîtier, ce qui
signifie que jamais durant le réarmement elle ne sort de son boîtier : le
chasseur n’a pas à désépauler pour
éviter que la culasse se rapproche de
son nez, ce qui arrive parfois avec
une Blaser ou une Heym SR30 dont
la culasse mobile est particulière-
Armes de Chasse n° 50 / Juillet - Août - Septembre 2013
ment longue. Avec la Maral, le chasseur reste en position entre deux
balles et surtout le gibier reste en
ligne. C’est sans doute ici que le gain
de temps est le plus appréciable.
La perfection
dès les préséries
Deux jours de chasse étaient prévus
pour ce test événement. En préambule, notons qu’aucun incident ou
mauvais fonctionnement ne fut
rencontré. Ni mes confrères ni moimême n’avons constaté la moindre
défaillance. Un essai organisé en
conditions de chasse réelles avec des
préséries – en l’occurrence les vingt
premières Maral fabriquées – se dé-
roulant sans problème est assez rare
pour être signalé.
Participer à une monteria est toujours une expérience particulière.
Vous chassez quatre à cinq heures
d’affilée en restant au même poste
et, sauf mention contraire, vous pouvez tirer à 360 degrés de 0 à 200 m,
voire 300. Des tirs aussi éloignés
sont rendus possibles par le fort
relief, un choix judicieux des postes
et un éloignement important des
chasseurs les uns des autres. Parfois
aussi, il arrive que vos fenêtres de tir
soient bien plus réduites. Ce fut mon
cas le premier jour. J’étais posté à
mi-pente d’un coteau recouvert
d’une importante végétation de
chênes verts et je ne pouvais tirer
qu’à mi-pente du coteau me faisant
face, à une centaine de mètres, sur
une bande dégagée de 10 m de haut
sur 15 de large. Mieux valait surveiller en permanence les hauteurs pour
ne pas être surpris lorsque les cervidés arrivaient en dévalant la pente.
Je tirais durant cette première chasse
trois cerfs, dont un raté. Avec aussi
peu de balles tirées, il m’était difficile de me faire une idée précise des
qualités de la Maral, même si la prise
en main, la visée et le swing m’apparurent très naturels et rapides.
Le lendemain fut par contre une de
ces journées qui marquent la vie d’un
chasseur. Je fus placé presque au
sommet d’une montagne, avec sous
mes pieds un pare-feu d’une quinzaine de mètres de large et de deux
cents de long qui descendait vers le
coteau voisin avant de remonter légèrement, à la façon d’un tremplin de
saut à ski. Un seul côté à surveiller
et des animaux nombreux qui passeront aléatoirement entre 30 et 200 m.
Le poste était bon, très bon même,
puisque trois heures plus tard je décidais d’arrêter de tirer… Trois heures
de chasse intenses qui cette fois me
permirent de mesurer tout le potentiel de la carabine.
Après avoir testé la veille le .300 Winchester, je disposais pour cette
seconde journée du .30-06 et de son
chargeur 10 coups, une contenance
élevée mais bienvenue pour ce type
de chasse. Avec des chargeurs de 6,
8 ou 10 coups comme ici, la fin de
chargement est souvent difficile, il
faut forcer et, au tir, les premières
balles peuvent coincer. Je conseille
souvent de ne pas garnir complètement ces chargeurs pour un fonctionnement plus onctueux. Mais ce jourlà, test oblige, j’ai glissé mes dix
cartouches de .30-06. Eh bien de la
première à la dixième balle, le chargement s’effectua en douceur et sans
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© DR
Les lignes
de la Maral
sont les
mêmes,
au levier
d’armement
près, que
celles de
la Bar Zenith
Wood.
72
forcer. Le réarmement aussi. Je m’en
aperçus bien vite, puisqu’un groupe
de cinq biches ne tarda pas à traverser le pare-feu, à une trentaine de
mètres. Le temps de pousser l’armeur
vers l’avant et de mettre la carabine
en position que la deuxième biche
s’écroulait tandis que je réarmais sans
y penser ou presque – le risque ici
est de vouloir repousser le levier, on
ne change pas ainsi vingt-cinq années
de chasse à la carabine – pour réaliser un premier doublé avec la dernière biche du groupe. Pour ce premier enchaînement, c’est moi qui ai
freiné le rythme de la Maral en oubliant de relâcher la culasse. Malgré
ce tâtonnement, la carabine se réarma
vite et bien, ce qui n’était pas acquis
avec une telle hésitation. Aussitôt
après le tir, je reculais l’armeur en
pressant légèrement sur sa partie
arrière et glissais deux nouvelles cartouches dans le magasin amovible.
Un magasin qui se dépose facilement
et avec une certaine familiarité puisqu’il s’agit de celui de la Bar si ce
n’est qu’ici il n’est pas basculant mais
bien détachable, arme à répétition
oblige. On presse un ergot cranté en
plastique en forme de queue de détente situé devant le pontet et le chargeur
tombe doucement dans la main. Sa
remise en place est aussi simple.
Les trois heures suivantes furent marquées par une vingtaine de balles
lâchées à 30 m mais aussi et surtout
entre 150 et 200 m. A ce jeu extrême
où on ne sait jamais où va sortir le
prochain animal, la Maral s’est avérée maniable, précise, rapide, fiable.
Peu à peu, le « lâcher » de levier en
fin d’éjection devient familier et l’enchaînement des tirs gagne en rapidité. Le chargeur est toujours aussi
facile à alimenter, à déposer et à
engager dans son logement. La carabine donne l’impression d’être
éprouvée et sûre alors que l’on est
en présence d’une présérie, d’un des
vingt tout premiers modèles jamais
fabriqués ! Il faut reconnaître que
Browning pousse très loin ses essais
de prototypes avec à chaque fois des
milliers de balles tirées et une validation exigeante au plus haut point.
A chaque problème, la carabine
retourne au bureau de recherche et
développement.
C’est donc au fond sans surprise
qu’au terme de ces trois heures
de chasse intenses la carabine
affiche un zéro faute. Claude,
mon accompagnant-ingénieur,
a de quoi être satisfait, sa
carabine fonctionne parfaitement et surtout offre une
approche rationnelle avec
Armes de Chasse n° 50 / Juillet - Août - Septembre 2013
© L. Bedu
Nouveauté En ligne droite
Claude
Dodrimont,
ingénieur
Browning,
déposant
le chargeur
de la Maral en
.300 Win. Mag.
une phase d’adaptation ultrarapide.
On s’acclimate très vite à la Maral !
Et la précision est au rendez-vous !
3 jours d’essais
pour vous aussi
Il y a de grandes chances que cette
carabine connaisse le succès, d’autant que son prix est assez attractif :
à 2300 €, elle se positionne entre la
Verney-Carron LA et les Merkel RX
et Blaser R8 ou R93. Certes, elle n’a
pas de canon interchangeable à la
différence des deux autres, mais estce réellement important pour une arme de battue ? La carabine reste démontable puisque la crosse se dépose
assez facilement avec une vis à six
pans logée derrière la poignée, un
bon point pour le transport. Et bien
des atouts sont là : la qualité des départs, le système de réarmement rapide, le chargeur 10 coups (en .30-06
uniquement) réellement très bien fait,
les calibres 9,3x62 et .300 Winchester magnum et la personnalisation.
Browning nous remet là une très
belle copie, à vous désormais de
l’évaluer et de dire si cette arme aura
le succès escompté. Pour vous permettre de vous faire à votre tour une
idée de ses performances, la Maral
sera mise à la disposition du public
pour un essai au sanglier courant
lors du Game Fair de Chambord,
les 21, 22 et 23 juin. Méfiez-vous
tout de même, l’essayer pourrait bien
être l’adopter !
■
Laurent Bedu,
photos Denis Leruse
Fiche
technique
Marque : Browning.
Modèle : Maral.
Type d’arme : carabine à verrou
à réarmement linéaire.
Crosse : pistolet et busc droit
en noyer poncé à l’huile.
Chargeur : amovible 4 coups,
3 en magnum et 10 en .30-06.
Détente : directe.
Verrouillage : à 7 tenons en tête
de culasse dans le canon.
Calibres essayés : .30-06 et
.300 Win. Mag ; 9,3 x 62 et .308
Win. sont également proposés.
Canon : 56 cm pour le .30-06,
58 cm pour le .300 Win. Mag.
Longueur totale : 109 cm.
Poids : 3,1 kg.
Plaques de couche :
interchangeables, 12, 20 et 25 mm.
Prix : 2 300 €.
A notre avis
• Rapport qualité-prix
• Maniabilité
• Chargeurs bien étudiés
• Crosse interchangeable
• Choix des calibres limité
(d’ici la modification de la loi)
• Armeur
• Lignes identiques à celles
de la Bar Zenith Wood
• Levier d’armement bien
positionné mais très long