Call for paper: Genealogy and Social Status in the Enlightenment
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Call for paper: Genealogy and Social Status in the Enlightenment
Call for paper: Genealogy and Social Status in the Enlightenment University of Oxford Thursday 12 and Friday 13 January 2017 Organisers: Dr Stéphane Jettot (Paris-Sorbonne) and Professor Jean Paul Zuniga (EHESS Paris) MODERN EUROPEAN HISTORY RESEARCH CENTRE The Enlightenment's hostility to the early modern culture of lineage and pedigree has rightly been emphasized by historians. Celebrated as an age of modernity and improvement, this period saw many contemporaries including many nobles, welcome the need to build social hierarchies on merit and civic consciousness rather than on birth and tradition. The old medieval debate between inherited and personal merits was then thoroughly reconsidered from a new point of view. The dubious historical value of family narratives, a well entrenched and distinctive practice among the elite, was also emphasized. Increasingly it became obvious that the idea of the Great Chain of Being or of aristocratic blood did not correspond to any rational principle. However, recent scholarship has questioned the distinction between lineage-orientated courts and ‘egalitarian’ salons. Either implicitly or in a more open manner, distinction by birth still played an essential role in the Enlightenment. Fictional discourses, family trees, construction kinship and various artefacts around the family’s past could be used by many individuals within or outside the elites. The resilience of the genealogical culture could be seen in many other domains. While the Cartesian doctrine of “innateness” was no longer prevalent in political thought - the elite could no longer inherit their governing skills from their ancestors - it started to gain credence in the naturalist studies, especially in the emerging domains of anthropology and biology. Empiricist theories about the determining influence of nature were also looked on with suspicion by some social groups. As for example, against the European assignation of the Americans to their natural milieu, creole elites were keen to illustrate and vindicate their genealogical links with their motherland through various texts, artefacts and strategies. The rich and contradictory scientific debates on the distinction between man and animals were still very much influenced by the legacy of countless publications on lineage, race and pedigrees. The first compilations of horse pedigrees appeared at the same time as the gathering of private manuscripts or local chronicles into larger family compilations such as The Peerages and Baronetages, the ‘nobiliaires français’ or the Almanach de Gotha (1763). The descriptive and prescriptive uses of these publications need to be debated. Importantly, historians have ceased to oppose the prototype of loving egalitarian nuclear families to the cold calculation of aristocratic extended families. The idea of this conference is not to replace the paradigm of a progressive Enlightenment by a regressive and resilient ‘Ancien Regime’ but rather, through an exploration of practices and debates about genealogy, to reveal the contradictions and the complexities of 18 th-century society. Because lineage and family origin are not the main criteria that should be used to distinguish the “Ancient Regime” from a “modern” era, there is a need to better understand the change in the views of genealogy from Fenelon to Kant, and their relevance to various social groups. Topics (embracing a national or European perspective) to be addressed could include: 1 - Sociability and correspondences between antiquarians and amateurs (academies, epistolary networks, antiquarian societies) 2 - Philosophical and literary perspectives on genealogy 3 - Genealogies and religious minorities (Huguenots, Jews, Catholics, non-conformists) 4- Advertisement, consumption and circulation of printed compilations of genealogies 5 - The visualisation of the familial past (trees, tables, diagrams, engravings, painting) 6 - Kinship and genealogical culture (patriarchy, alliances, collaterals, legal conflicts) 7 - The relationship between genealogy and the expanding biographical culture 8 - How genealogical arguments related to debates on social order and collective identities in Europe and in the colonies (merit, blood, ethnicity, race) 9 – Genealogy and agronomy, botanic, natural sciences. Papers may be given in English or French, and should last 20 minutes. Abstracts should be c.300 words in length and include a short biography and should be sent by Monday 6 October 2016 For more information or to submit an abstract please contact: Stéphane Jettot ([email protected]) [email protected]) or Jean-Paul Zuniga (jean- Appel à communications: Rationalité généalogique et statut social au temps des Lumières Université d’Oxford Jeudi 12 et Vendredi 13 Janvier 2017 Organisateurs: Stéphane Jettot (Maison Française d’Oxford) et Jean Paul Zuniga (EHESS Paris) Le siècle des Lumières a été décrit à juste titre comme hostile à la culture de la lignée et du lignage de l’époque moderne. Célébrant leur époque comme étant l'âge de la modernité et du progrès, beaucoup de contemporains, y compris de nombreux nobles, ont salué la nécessité de construire des hiérarchies sociales fondées sur le mérite et la conscience citoyenne plutôt que sur la naissance et la tradition. Il s’agissait en somme de poser, de manière “moderne”, le vieux débat médiéval et renaissant opposant le mérite personnel au mérite hérité. On aurait remis alors également en cause la valeur historique des récits de famille, pratique sociale constituant un puissant ciment identitaire mais désormais décriée. Dans cette optique, il était évident que l'idée de la « grande chaîne des êtres » ou celle du sang aristocratique ne respectaient aucun principe rationnel. Toutefois, des études récentes ont remis en question cette distinction postulée entre des cours pétries de préoccupations lignagères d’une part et des salons « égalitaires » de l’autre. Que ce soit implicitement ou de manière plus ouverte, les distinctions reposant sur la naissance jouaient en effet encore un rôle essentiel au temps des Lumières. Légendes familiales, confections d’arbres généalogiques ou, de manière plus pragmatiques, construction de la parenté et mises en scènes de la commune appartenance familiale dans diverses situations de la vie sociale, continuent d’être des outils mobilisés par les acteurs sociaux, qu’ils soient nobles ou non. Cette persistance du référent généalogique est également manifeste dans d’autres domaines. Ainsi, si la question de l’innéisme quitte en partie la pensée politique, elle gagne largement celle des naturalistes. Opposées à l'assignation européenne des Américains à un milieu naturel, les élites créoles des colonies tenaient par exemple à illustrer et à expliciter les liens généalogiques qu’elles entretenaient avec leur mère-patrie grâce à un ensemble de comportements et de tactiques. Les discussions scientifiques riches et contradictoires sur la distinction entre l'humain et l'animal étaient quant à elles très influencées par l'héritage d'innombrables publications sur la lignée, la race et le lignage. Les premières compilations de pedigrees équins sont ainsi apparues en même temps que le rassemblement de manuscrits privés ou de chroniques locales dans des compilations familiales plus vastes telles que Les Peerages et les Baronetages, les nobiliaires français ou l’Almanach de Gotha (1763). Le rôle descriptif ou performatif de ces pratiques demande sans doute à être interrogé. Il est important enfin de constater que les historiens ont cessé d'opposer le stéréotype de la famille nucléaire égalitaire aimante à celui de la famille aristocratique étendue, froide et calculatrice. L'idée n’est pas de remplacer le paradigme de Lumières progressistes par celui d’un Ancien Régime rétrograde et résilient, mais plutôt de reposer cette question sous l’angle de la pénétration différentielle (dans le temps) de la matrice généalogique dans différentes pratiques sociales et dans les divers champs du savoir : de la philosophie politique, où elle sert à dire l’ordre des choses, cette matrice semble informer par la suite, tour à tour, le domaine des sciences de la nature, ainsi que ceux de la biologie et de l’anthropologie naissantes. Puisque l’hypothétique refus par les hommes Lumières du recours au lignage et à l’origine comme colonne vertébrale de l’ordre social ne semble pas être le critère permettant de séparer Ancien Régime et modernité, la question dès lors serait : quelles transformations a subies, dans l’espace temporel qui va de Fénelon à Kant, cette forme particulière de connaissance qu’est la raison généalogique? Quels sont les usages qu’en font les différents acteurs sociaux ? Les thèmes abordés pourraient être les suivants : 1. Les réseaux de sociabilité et les correspondances entre antiquaires et amateurs (académies, réseaux épistolaires, les sociétés d’antiquaires) 2. Les perspectives philosophiques sur la généalogie 3. Généalogies et minorités religieuses (huguenots, juifs, catholiques, non-conformistes) 4. La publicité, la consommation et la circulation des compilations imprimées 5. Culture visuelle du lien généalogique (arbres, tables, schémas, gravures, peintures) 6. Parenté et culture généalogique (patriarcat, alliances, collatéralité, conflits juridiques) 7. Relation entre généalogie et culture biographique en expansion 8. Comment les arguments généalogiques sont-ils reliés à des débats sur l'ordre social et les identités collectives, en Europe et dans les colonies (mérite, sang, ethnie, race) 9. Agronomie, botanique, sciences de la nature : Généalogie et philosophie naturelle Les propositions de communication (en anglais ou en français, durée: 20 mins) devront être envoyées avant le 3 octobre 2016. Nous accueillons chaleureusement des propositions de la part des doctorants et des jeunes chercheurs. Pour toute information, contacter Stéphane Jettot ([email protected]) ou Jean-Paul Zuniga ([email protected])