Dossier pédagogique

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Dossier pédagogique
Contes pour enfants pas sages
Si l’on associe souvent Prévert aux enfants, notamment parce qu’il est l’auteur
du scénario et des dialogues du Roi et l’Oiseau, l’écrivain et poète français n’a
écrit que six livres destinés au jeune public, dont Contes pour enfants pas sages
est le premier. Publié un an après la naissance de sa fille, il arrive très tôt dans la
carrière littéraire de Prévert puisqu’il est édité un an après la parution de son
premier ouvrage, Paroles.
Si l’on associe souvent Prévert aux enfants, notamment parce qu’il est l’auteur
du scénario et des dialogues du Roi et l’Oiseau, l’écrivain et poète français n’a
écrit que six livres destinés au jeune public, dont Contes pour enfants pas sages
est le premier. Publié un an après la naissance de sa fille, il arrive très tôt dans la
carrière littéraire de Prévert puisqu’il est édité un an après la parution de son
premier ouvrage, Paroles.
Les Contes pour enfants pas sages sont une série de huit textes évoquant les
aventures d’animaux confrontés aux humains. La rencontre entre les deux
communautés est toujours explosive, souvent drôle et parfois triste. Evidemment,
Prévert adopte le point de vue des animaux pour mieux pointer les travers
humains, refusant ainsi de réserver aux adultes des thèmes aussi variés que
sérieux, comme la colonisation, la pédanterie ou l’oppression sous toutes ses
formes.
Mais le terme " sérieux" ne convient qu’à moitié à l’ami Prévert, et il faut
évoquer sa plume légère et virevoltante : conte court ou long, au dénouement
grave ou amusant, chaque histoire prend une forme différente de la précédente ;
Prévert se paie même le luxe d’imaginer un opéra en plusieurs tableaux, celui
des girafes muettes mais chantantes et de leur rencontre avec un vieillard en
pardessus avec beaucoup de poils dessus. Avec ironie et en jeux de mots les
Contes pour enfants pas sages racontent l’histoire d’un dromadaire qui se fait
traiter de sale chameau et d’un cheval qui rêve de faire la révolution.
Quelques activités possibles autour du spectacle
[Vous trouverez de nombreux renseignements (biographie, arts
plastiques : collages…) sur le site ci-dessous :
http://www.cg50.fr/sitesetmusees/musee/iso_album/livret_enseignant_preve
rt_web.pdf]
1/On pourrait imaginer en premier lieu de faire une recherche
sur Jacques Prévert soit en utilisant Internet soit en donnant une
petite biographie et un texte à trous à compléter.
On pourrait ensuite faire lire un des contes, par exemple :Jeune
lion en cage.
Selon l’objectif, plusieurs entrées seraient possibles :
•
Le distribuer aux élèves et le lire à plusieurs voix puis faire un
retour pour savoir ce qui a été saisi.
• Distribuer le conte en plusieurs parties afin que les élèves le
remettent en ordre (voir annexe I). Une fois le conte remis en
ordre, on procédera à une mise en commun pour relever les
indices qui ont permis cette remise en ordre (consigne à donner
avant de commencer)
• En orthographe – conjugaison, on pourrait imaginer de donner un
ou plusieurs extraits du conte en enlevant les terminaisons des
verbes (selon les temps que l’on veut faire travailler) ; cet
exercice permettrait également de travailler sur la
reconnaissance du sujet (Qui est-ce qui ? et/ou la méthode
d’encadrement : c’est …… qui …, ce sont ………qui….).
2/Les textes de base du spectacle émanant de J Prévert, on
pourrait travailler autour de son œuvre plus poétique. C’est pourquoi
je vous livre ci-dessous quelques réflexions et activités autour de la
poésie à l’école ainsi qu’un poème « Le chat et l’oiseau » qui pourrait
permettre d’aborder quelques notions de prosodie : rimes, notions de
métrique (ici, plutôt octosyllabe), notion de métaphore/image…
On pourrait rapprocher cette poésie de la fable (Récit et Morale,
animaux qui parlent,…) et travailler ce genre
La poésie à l’école
MEN
Choisir un recueil
Il convient d'encourager un rapport personnel à la poésie : trop
souvent encore, c'est la sélection du maître ou du manuel qui s’impose
comme la seule lecture de poésie de l'élève.
Pour que chacun puisse faire son choix, on mettra à disposition des
élèves, si possible dans un espace de la classe aménagé en lieu de
consultation et de lecture, un grand nombre de recueils. Les élèves
auront, pendant une quinzaine de jours par exemple, la possibilité
d'explorer à l'envi ces recueils, de les feuilleter, de grappiller, de
déguster, de rejeter... des poèmes ou des bouts de poèmes. Ils
savent qu'ils peuvent, au moment où ils pensent avoir trouvé un
recueil qui leur convient, l'emprunter et qu'ils auront la possibilité de
parler de leur choix au maître et à leurs camarades.
Déambuler dans le livre que l’on a choisi
La quantité de livres mis à disposition permet un travail individuel. Le
maître incitera chaque élève à expliciter le cheminement qui l'a
conduit vers le recueil retenu et à exprimer les raisons qui lui ont
fait confirmer ce choix : qu'est ce qui a fait écho en lui ?
• l'objet, par son format, le contact avec un papier, une illustration
de couverture ou intérieure, la typographie...
• le titre, par les évocations qu'il a fait naître,
• le sommaire, par les liens que les titres des poèmes entretiennent
entre eux, par les familles thématiques qui peuvent être repérées,
par les relations avec les évocations suggérées par le titre du
recueil...
• le déroulement du recueil, par le rythme et le mouvement qui
conduisent le lecteur du début à la fin, par la confrontation du début
et de la fin...
• l'interaction du texte et de l'iconographie,
• le lexique, par le repérage de quelques mots phares, mots fréquents
qui ponctuent le recueil et appuient quelques thèmes,
• l'écriture poétique, par les formes de poèmes, par l'emploi de
métaphores...
Entrer dans des recueils selon un mode ludique
L'approche personnelle autonome n'est pas une pratique évidente
pour tous les élèves. On peut donc imaginer des démarches ludiques,
les proposer à de petits groupes d'élèves, mais on veillera également
à les proposer en activité individuelle pour favoriser précisément une
approche personnelle pour tous :
• Plusieurs recueils d’un poète : on mettra à disposition plusieurs
recueils d'un même poète (au moins trois) ainsi que trois extraits de
ces mêmes recueils (un par recueil) ; il s'agit de retrouver le recueil
d’où provient chacun des extraits et d'argumenter sur les
thématiques pressenties, c'est-à-dire de rendre compte de la lecture
qui a été faite de l'extrait et des relations qui ont pu être établies
avec l'un plutôt qu'un autre des recueils, en tenant compte de leurs
titres, de leurs sommaires ou de tout autre élément pouvant faire
sens ;
• Un poète et un recueil : on mettra à disposition un recueil d'un
poète et plusieurs extraits de ce recueil (quatre par exemple) ainsi
qu'un extrait provenant d’un autre recueil de ce poète ; il s'agit de
trouver cet intrus et d'argumenter de la même manière, en
explicitant les évocations et les relations pressenties sur le plan
thématique ;
Trois grandes familles d’expériences sont à vivre :
• écouter – dire : la poésie se donne à entendre (au double sens du
verbe, ouïr et comprendre). Elle a à voir avec l’oralité, la voix parlée
ou chantée et avec la musique.
Cette expérience, qui a une dimension physique, commence tôt ; c’est
même elle qui constitue un terreau nécessaire dès l’école maternelle.
• lire/relire – écrire : la poésie se reçoit, sans nécessairement se
comprendre. Le travail de réception ne vise pas à élaborer une
compréhension unanime mais vise à ce que chacun mette le poème en
résonance avec sa culture propre. On privilégie donc l'émergence et
l'exploration des divergences d'interprétation. Devant la production
des élèves, le maître se gardera de toute évaluation qui s'appuierait
sur une norme, mais il incitera à dégager ce qui fait système dans le
poème écrit par l'élève et il invitera à explorer les possibles de la
langue en dehors des clichés.
• regarder – produire : le poème, c’est aussi une forme sur une page
et la valeur graphique et esthétique de son agencement est à prendre
en compte parce qu’elle fait sens, ouvrant sur une forme particulière
de lecture. De même, et surtout dans les ouvrages destinés à la
jeunesse, la place des illustrations mérite largement d’être observée,
analysée (redondance, parallélisme, dialogue, …) et utilisée dans les
productions personnelles.
• et peut-être un quatrième registre d’expériences gagnerait à être
identifié en tant que telle : conserver/valoriser.
Ces expériences peuvent –doivent- être vécues dans la classe avec le
maître et ce sera là le mode majeur, le plus continu même si de
manière ponctuelle, d’autres expériences rassemblent les élèves avec
leur maître autour d’un intervenant (poète, illustrateur, comédien,
diseur, etc.). C’est alors un temps fort de nature exceptionnelle du
fait même de la confrontation avec un " expert d’ailleurs ", dont la
qualité fait qu’il a autorité pour faire faire autrement, pour faire
essayer d’autres voies, pour communiquer à partir de sa subjectivité
et de son expérience particulière.
Pistes pédagogiques
Ecoute de poèmes
L'attention et la concentration des élèves ne vont pas de soi. Il est
bon parfois de proposer une consigne qui facilite l'entrée dans
l'écoute. On peut commencer par un travail d'anticipation à partir du
titre, d'un extrait, d'une liste de mots tirés du texte… à partir aussi
des éléments d'illustration offerts par le recueil ou proposés par le
maître. On peut aussi proposer aux élèves de se remémorer les mots
qui leur auront plu, ou un extrait, on peut faire jouer des associations
d'idées (si ce poème était une saison ? était un meuble ? …) C'est la
qualité des libres échanges après la lecture qui engagera les élèves à
une plus grande attention.
L'écoute de poèmes dits par un auteur ou par un comédien (une voix
autre que celle du maître de la classe) permet encore d'affiner cette
capacité d'attention.
Illustration
L'illustration plastique, sonore… est un travail intéressant pour
approfondir la réception d'un poème. Le choix des moyens, le choix
de ce qu'on décide d'illustrer incitent à explorer en profondeur ce
qu'on a lu dans le poème. On peut avoir recours à des matériaux déjà
élaborés
(Le maître apporte un ensemble de reproduction d'images ou de
musiques entre lesquelles il faudra choisir) ou bien les élèves peuvent
élaborer eux-mêmes l'illustration en utilisant telle ou telle technique
plastique ou musicale. On peut alors, bien sûr, travailler étroitement
avec les intervenants en musique ou arts plastiques si l'école en
reçoit.
Copie
Les choix de support (type et taille du papier), d'instruments (encre,
crayon…), de type de calligraphie (rôle des majuscules, mise en
couleur des initiales, formes anglaises, gothiques… des lettres…etc.),
de mise en page, ouvrent aussi des occasions de relire attentivement
le poème. La copie peut servir plusieurs projets : affichage,
présentation d'une exposition, constitution d'un cahier personnel…
Diction poétique
Quand les élèves ont l'habitude de présenter des poèmes de leur
choix, on peut travailler sur la diction. Plusieurs élèves explorent
chacun leur manière de dire, on confronte ces manières, on élucide
les difficultés rencontrées et les solutions envisagées. Plus tard, le
maître peut proposer des textes qui amènent à travailler plus
précisément débit, rythme, intensité de la voix, intonation, prosodie,
timbre…
Lecture à plusieurs
Le choix d'une répartition des voix et le choix du mode de polyphonie
(en écho, en duo, avec un choeur et un soliste…) amènent à
approfondir la lecture.
Jeux poétiques
Le jeu poétique est à la fois une pratique fantaisiste et insouciante
de la langue, et aussi la liberté au sein de la langue elle-même de
travailler celle-ci, dans les jeux de mots par exemple. Les consignes
de jeux poétiques qu'on peut proposer aux élèves visent à leur
autoriser un usage de la langue découplé des usages utilitaires
habituels. Les écritures à contrainte, comme l'OULIPO a pu les
pratiquer, les écritures d'imitation ("à la manière de…") ont pour
objectif principal que les élèves acquièrent de la liberté dans leur
langue, loin des formules toutes faites.
Etude de formes poétiques
Des activités de comparaison de textes ou d'extraits, de tris, de
chasse à l'intrus peuvent aider les élèves à identifier des constantes
dans les usages du verbe poétique. On pourra ainsi amener les élèves
à repérer des formes traditionnelles de prosodie (isosyllabisme, rôle
de la rime ou de l'assonance), de procédés rhétoriques (métaphores
filées, usage de formes négatives ou interrogatives, anaphores…) ou
de disposition dans la page.
Constitution de florilèges
Individuellement ou collectivement, les élèves peuvent constituer des
réserves d'images poétiques (métaphores) recueillies dans les
lectures, des réserves de mots qui les séduisent, de jeux de mots…
Cela peut rejoindre l'élaboration d'anthologies personnelles (penser
aux retours sur cette anthologie, à la réorganisation des textes –
d’où l’intérêt de la forme classeur) selon une thématique, un projet
personnel, une chronologie, etc.
"Ecriture poétique"
On propose aux élèves des déclencheurs qui incitent à une écriture
non contraignante. On peut partir d'un matériel linguistique (liste de
mots, premier vers, …) ou non linguistique (image non figurative,
fragment sonore…). Le maître engage l'élève à améliorer son texte
dans le sens d'une plus grande originalité, en assumant mieux les
procédés spontanément mis en oeuvre, en s'écartant des clichés, en
réfléchissant à l'ordre des éléments et à leur mise en page.
Il peut faire des propositions d'amélioration entre lesquelles l'élève
devra choisir (à moins qu'il opte pour des formules que ces
propositions lui auront inspirées), il peut aussi fournir des consignes
de relecture qui aideront l'élève à prendre conscience de ce qu'il a
écrit. La lecture par les camarades peut aussi constituer un appui
utile.
Extrait de : Ministère de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche Direction de
l’enseignement scolaire - Bureau des écoles
Le chat et l'oiseau
Un village écoute désolé
Le chant d'un oiseau blessé
C'est le seul oiseau du village
Et c'est le seul chat du village
Qui l'a à moitié dévoré
Et l'oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l'oiseau
De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l'oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n'arrête pas de pleurer
«Si j'avais su que cela te fasse tant de peine,
Lui dit le chat,
Je l'aurais mangé tout entier
Et puis j'aurais raconté
Que je l'avais vu s'envoler
S'envoler jusqu'au bout du monde
Là-bas où c'est tellement loin
Que jamais on n'en revient
Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets.»
Il ne faut jamais faire les choses à moitié.
Jacques Prévert
… Jeune Lion en cage
Captif, un jeune lion grandissait, et plus il grandissait plus les barreaux de sa
cage grossissaient, du moins c’est le jeune lion qui le croyait… en réalité, on le
changeait de cage pendant son sommeil.
Quelquefois, des hommes venaient et lui jetaient de la poussière dans les yeux,
d’autres lui donnaient des coups de canne sur la tête et il pensait : « Ils sont
méchants et bêtes mais ils pourraient l’être davantage, ils ont tué mon père, ils
ont tué ma mère, ils ont tué mes frères, un jour sûrement ils me tueront, qu’est
ce qu’ils attendent ? »
Et il attendait aussi.
Et il ne se passait rien.
Un beau jour : du nouveau… Les garçons de la ménagerie placent des blancs
devant la cage, des visiteurs entrent et s’installent.
Curieux, le lion les regarde…
Les visiteurs sont assis… ils semblent attendre quelque chose… un contrôleur
vient voir s’ils ont bien pris leurs tickets, il y a une dispute, un petit monsieur
s’est placé au premier rang… alors le contrôleur le jette dehors à coups de pied
dans le ventre, tous les autres applaudissent. Le lion trouve que c’est très
amusant et croit que les hommes sont devenus plus gentils et qu’ils viennent
simplement voir comme ça en passant :
« Ca fait bien dix minutes qu’ils sont là, pense-t-il, et personne ne m’a fait de mal,
c’est exceptionnel, ils me rendent visite en toute simplicité, je voudrais bien
faire quelque chose pour eux… »
Mais la porte de la cage s’ouvre brusquement et un homme apparaît en hurlant :
« Allez Sultan saute, Sultan ! » et le lion est pris d’une légitime inquiétude car il
n’a encore jamais vu de dompteur.
Le dompteur a une chaise dans la main, il tape avec la chaise contre les barreaux
de la cage, sur la tête du lion, un peu partout, un pied de la chaise casse, l’homme
jette la chaise et, sortant de sa poche un gros revolver, il se met à tirer en l’air.
« Quoi ? dit le lion, qu’est-ce que c’est que ça ? Pour une fois que je reçois du
monde, voilà un fou, un énergumène qui entre ici sans frapper, qui brise les
meubles et qui tire sur mes invités, ce n’est pas comme il faut », et sautant sur le
dompteur il entreprend de le dévorer plutôt par désir de faire un peu d’ordre
que par pure gourmandise…
Quelques-uns des spectateurs s’évanouissent, la plupart se sauvent, le reste se
précipite vers la cage et tire le dompteur par les pieds on ne sait pas trop
pourquoi, mais l’affolement c’est l’affolement n’est-ce pas ?
Le lion n’y comprend rien, ses invités le frappent à coups de parapluie, c’est un
horrible vacarme.
Seul un Anglais reste assis dans son coin et répète : « Je l’avais prévu, ça devait
arriver, il y a dix ans que l’avais prédit… »
Alors, tous les autres se retournent contre lui et crient :
« Qu’est-ce que vous dites ?... C’est de votre faute tout ce qui arrive, sale
étranger, est-ce que vous avez seulement payé votre place ? » Etc… etc…
Et voilà l’Anglais qui reçoit lui aussi des coups de parapluie…
« Mauvaise journée pour lui aussi ! » pense le lion.
Des animaux amis des mots, ennemis des maux…
Une antilope, tellement tris, parce que son amie, pourtant vive comme l’éclair n’a
pas su éviter une balle qui ne lui était pas destinée. Un dromadaire tellement
gentil qu’il ne comprend pas qu’on le traite de chameau.
Un éléphant de mer, tellement gros, qui passe son temps à manger des poissons,
comme ça d’un coup, slurp ! mais qui sait aussi s’asseoir sur son ventre, allez-y
essayez un peu pour voir !
Un cheval tellement en colère qu’il se cabre contre l’injustice, un lion qui se
révolte contre un dompteur brutal, et des ânes fiers de leurs oreilles, une
autruche de ses plumes, un girafe égarée dans les rues de Paris, qui pleure son
poil dont on fait les manteaux…
Au milieu de ces sculptures étranges, Olivier Herblot, seul en scène, nous donne
à voir des histoires de bêtes pas toujours à la fête.
Pas bêtes en fait, ces histoires qui nous en apprennent beaucoup, sur ces animaux
arrogants, ces « Rois de la Création ». Sur nous les hommes. On pense à Esope, à
Jean de la Fontaine, à Prévert… bien sûr… Non, plutôt on ne pense à rien. On rêve,
on sourit, on est grave, brusquement. On se laisse emporté au gré des mots.
Olivier Herblot, raconte, rit, tonne, danse et chante, se dédouble et se multiplie.
Avec beaucoup de grâce et de légèreté, il nous entraîne au milieu de son
bestiaire magnifique pour un voyage qui ne laissera indemne, ni les petits, ni les
grands.