SPÉCIAL IMMOBILIER NICE - guide Nouvel Observateur
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SPÉCIAL IMMOBILIER NICE - guide Nouvel Observateur
SPÉCIAL IMMOBILIER NICE EMMANUEL POULARD Directeur de l’Adil des Alpes-Maritimes Le Nouvel Observateur Peut-on déjà tirer un bilan du prêt à taux zéro renforcé (PTZ+) ? Emmanuel Poulard En 2010, 5 246 PTZ ancienne formule ont été distribués dans le département. Depuis le 1er janvier, étant donné que le nouveau PTZ+ n’impose plus de plafond de ressources, la demande d’informations et de diagnostic de financement s’est accrue. Mais, dans les Alpes-Maritimes, ce dispositif reste difficile à mobiliser dans le neuf. Le marché y est en effet très tendu, avec des prix moyens de vente de 5 000 euros/m2. Il faudrait que le prix des logements neufs ne dépasse pas 4 000 euros/m2 pour que le PTZ+ parvienne à solvabiliser les primo-accédants sans apport personnel. Plusieurs collectivités locales ont décidé d’agir sur la maîtrise du coût des opérations afin de favoriser l’accession sociale à la propriété. En quoi cela consiste-t-il ? La communauté urbaine de Nice-Côte d’Azur a décidé de relancer le dispositif de prêt social location-accession (PSLA), qui existe depuis 1984. Les opérateurs sociaux, qui ont tout intérêt à recourir à ce dispositif, devront s’engager à vendre dans la limite de 2 900 euros/m2, stationnement inclus. Accessible sous condition de ressources, le PSLA présente l’avantage de se cumuler avec le PTZ+, et permet de bénéficier d’une TVA à 5,5% et d’une exonération de la taxe foncière pendant quinze ans. Et pour les achats dans l’ancien ? Etant donné que le montant du PTZ+ varie selon le classement du diagnostic de performance énergétique (DPE) du logement, il contribue à favoriser la prise de conscience en faveur des économies d’énergie. Pour un ménage de 3 personnes en zone A, le montant maximal du PTZ+ s’élève à 42 200 euros dans le cas d’un logement classé entre A et D ; descend à 21 100 euros s’il est classé entre E et F ; et tombe à 10 550 euros pour un logement classé G. Pour obtenir le maximum, les acheteurs ont donc intérêt à rechercher des biens économes en énergie. PROPOS RECUEILLIS PAR S. B. Le Nouvel Observateur 600 000 et 800 000 euros par des cadres supérieurs locaux ou parisiens en quête d’une résidence secondaire ont été plus nombreux. Surtout, les secundo-accédants, ceux qui bénéficient d’une revente préalable pour acheter un appartement plus grand ou une maison avec un budget compris entre 350 000 et 500 000 euros, ont renforcé leur présence sur le marché, au détriment des primo-accédants, qui démarrent leur parcours résidentiel. Disposant généralement d’un budget de 150 000 à 250 000 euros pour l’achat d’un 2 ou 3-pièces, ces derniers ont en effet de plus en plus de mal à boucler leur financement, alors que l’an dernier ils avaient soutenu la reprise du marché. « La hausse des taux d’intérêt, de 3,2 à 4,2% en moyenne en quelques mois, a renchéri les coûts des prêts d’environ 35%, dans un contexte de renforcement des règles prudentielles des banques. A cette situation moins favorable s’ajoutent la suppression des aides à l’accession du conseil général et celle de l’ancien prêt à taux zéro (PTZ), remplacé par le PTZ+. Or, sur la Côte d’Azur, celui-ci n’est pas aussi porteur que le cumul des dispositifs précédents, regrette Pierre Laurent, président de la Fnaim des Alpes-Maritimes. D’une part parce que les prix sont ici élevés, d’autre part parce que les logements niçois sont en majorité très anciens. Les diagnostics de performance énergétique (DPE) donnant des classements énergétiques au-delà de D sont fréquents et ne permettent pas à l’acquéreur de bénéficier du montant maximal du PTZ+. » Autre retournement de tendance, les investisseurs semblent avoir déserté le marché des petites surfaces. Ceux-là même dont la demande avait depuis mi-2009 pesé sur la hausse de prix des studios et 2-pièces à Nice sont actuellement découragés par les prétentions des vendeurs. « Aujourd’hui, trouver un studio à moins de 100 000 euros est très difficile alors que parallèlement les loyers libres plafonnent. Les locataires ont pris l’habitude de faire leur propre étude de marché sur Internet. Les logements dont les loyers sont trop élevés ne sont même pas visités, et les bailleurs doivent parfois baisser leur prix pour louer », explique Moïse Vergeot, de l’agence Orpi Immobilière GTI. Par exemple, à Nice nord, un petit 2-pièces mis en location 650 euros/mois ne s’est loué qu’au bout de six mois… 550 euros. Dans le neuf, en revanche, entre le deuxième trimestre 2010 et le premier tri mestre 2011, 54% des ventes des Alpes-Maritimes ont encore été conclues par des investisseurs Scellier et seulement 28% par des « utilisateurs » (pour une résidence principale). A 5 105 euros/m2, le prix de vente moyen reste stable. Point positif, les stocks se sont reconstitués, repassant au-dessus de la barre des 2 000 logements, alors qu’ils avaient atteint un niveau historiquement bas fin 2010. De nouvelles mises en vente, soit 540 sur un total de 862 répertoriées dans le département, se concentrent sur le territoire des 27 communes de Nice-Côte-d’Azur. Point négatif, 85% de ces logements sont commercialisés à un prix supérieur à 4 500 euros/m2, hors de portée de la clientèle intermédiaire des actifs et des primo-accédants démunis d’apport personnel. « Le PTZ+ reste un levier de solvabilité intéressant dans le cas de logements jusqu’à 4 000 euros/m2. Or, dans une zone très tendue comme Nice-Côte-d’Azur, il reste largement insuffisant », explique Cyrille Nottet, président de la FPI Côte d’Azur-Corse, qui préconise que les communes qui ne l’ont pas déjà fait fixent clairement leurs règles d’urbanisme en accélérant la mise en place de leur plan local d’urbanisme (PLU), à l’exemple de Nice, qui y a procédé fin 2010. Cela permettrait de sortir plus d’opérations comme celle que lancera au mois d’octobre Bouwfonds Marignan à Carros. Un écoquartier situé à un quart d’heure de route de l’aéroport, qui comptera 500 logements vendus 3 950 euros/m2, hors parking. Ou comme la cinquantaine de logements que Promogim proposera à partir de septembre dans la ZAC des Travail, à Cagnes-sur-Mer, à environ 4 000 euros/m2. Des promoteurs qui se préparent au retournement du marché en faveur de la résidence principale, quand la réduction de l’avantage fiscal Scellier aura disparu, en 2012. SOPHIE BONIS DR II