Nous

Transcription

Nous
PRIx ET BOURSE
édOUARd GLISSANT
deux nouveaux talents
primés : Souleymane
Bachir dIAGNE
et Alberto BEJARANO
HABITAT INSALUBRE
Georges PATIENT,
sénateur guyanais,
inquiété par
la proposition
Serge Letchimy
N° 1459 - 09 juin 2011 n 2,20 € - [1981—2011…]
Guadeloupe/Guyane: 2,30 euros - France: 2,60 euros - C.P. 0515 I 86520 - ISSN : 0 757 555
Luc cLémenté
Schœlcher,
Letchimy,
Région
PRemieRS
biLanS
n L’importante
question
de la réparation
n SPORT
Crise à la CONCaCaF
Photo Mike IRASQUE
EDITORIAL/Henri PIED
La vérité, si nous mentons…
N
Directeur de la publication :
Alfred Fortuné : 0596 56.81.87
ous avions publié récemment, suite
aux événements de Côte d’Ivoire,
une tribune de Kinvi Logossah, qui
expliquait ce qui, selon lui, s’était passé ces
derniers temps dans son pays. Kinvi Logossah est enseignant et Professeur à
l’Université des Antilles et de la Guyane. à
la suite de cette tribune, Henri Pied lui avait
écrit ceci :
Commercialisation,
marketing et publicité :
Valentine Hellénis. PI MEDIAS sarl
Bonjour,
Je voudrais savoir si tu serais en mesure de fournir les quelques éléments d'appréciation suivants :
- Nombre d'écoliers en Côte d'Ivoire
avant l'Indépendance & aujourd'hui
- Nombre d'étudiants (études supérieures) en Côte d'Ivoire avant L'Indépendance & aujourd'hui
- Nombre de fonctionnaires ivoiriens
avant L'Indépendance & aujourd'hui
- Nombre d'Universités avant L'Indépendance & aujourd'hui
- PIB avant et aujourd'hui
- Endettement actuel de la Côte d'Ivoire
- Nombre de médecins ivoiriens avant
L'Indépendance & aujourd'hui
Conception couverture/Charte
graphique :
PI MEDIAS sarl. 0696 73 26 26
Alors ? En toute amitié… (HP)
=============
Directeur de la rédaction :
Henri Pied : 0596 75.48.68
Rédacteur en chef :
Tony Delsham: 0596 75.48.68
Comité de rédaction:
Tony Delsham, Henri Pied,
Gérard Dorwling-Carter
Secrétariat :
Éliane Monlouis
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Jacqueline Louis-Marie
Collaborateurs :
Sarah Netter, ADV, Nadia Celcal,
Mike Irasque, Nathalie Laulé.
Guadeloupe :
Maryse Romanos: 0590836871
VOICI la répOnse
de KInVI lOgOssah
Population :
1950 : 2 500 000 hbt (période coloniale)
2010 : 21 500 000
Guyane :
Frédéric Farine: 0594913721.
Taux d'alphabétisation
France :
Sarah Netter
Nombre d'écoliers (primaire):
impression: imp. aBsalON
Attention : les documents, manuscrits ou
non, restent la propriété de la rédaction.
Antilla - B.P. 46
97281 Le Lamentin Cédex 1
Martinique FWI
E-mail: [email protected]
TÉLÉPHONE : 0596 75 48 68
Fax 0596 75 58 46
1950 : ??-- 2008 : 50 %
1960 : 200 046 --1990 : 954 190
2001 : 2 046 861 (ndr : 10 fois plus)
Nombre d'élèves (secondaire)
1960 : 8 326 -- 1990 : 172 000
(ndr : 20 fois plus)
Nombre d'étudiants
(études supérieures : tous établissements)
1960 : 66 -- 2007 : 157 000 (35 % de
filles). (ndr : 20 000 fois plus)
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Nombre d'Universités
1 960 (zéro) : un centre d'enseignement
supérieur
2005 : 149 établissements d'enseignement supérieur dont 3 universités publiques, 4 grandes écoles publiques, 7
universités privées, les autres étant des
établissements sup. L'Université publique
de Cocody (Abidjan : plus de 50 000 étudiants en 2007)
Nombre de fonctionnaires ivoiriens
1960 : ??--2010 :160 000
PIB
1960 : ?? -- 2010 : 37 milliards de $
Dette extérieure : (31-12-2010) : 11,6 milliards de $. (ndr : à cette date, la dette de
la France était, de 1 575 milliards d’euros
soit environ 1 800 milliards de €, soit à population égale, 20 fois plus forte que celle
fois plus forte !!!)
Nombre de médecins
ivoiriens
1960 : ?? 1981 : 511
1988 : 1 médecin pour 15 000 personnes
(normal : 1 pour 5000 : OMS)
2005 : 1 pour 10 000 habitants
Espérance de vie
à la naissance:
1960 : ? -- 2010 : 57 ans
Mes amitiés
Kinvi Logossah
=============
Alors?
Ces données sont peut-être partielles ou
incomplètes, mais, en l’état, chacun peut
déjà en tirer les évolutions qu’ils marquent,
les conclusions qu’il jugera utiles.
Mais que n’a-t-on entendu, ici, lors des
différents « débats » sur le statut, de ces débilités ou de ces approximations terriblement
réductrices, accablant les pays d’afrique ou
de la Caraïbe, engagés sur la voie de la responsabilité… ?
HenriPIEd
Actualités
Schœlcher, premier bilan…
Luc CLéMENTé :
« Il faudra absolument retrouver
les chemins de la vertu… »
L
e moins que l’on puisse dire, c’est que depuis 2008 les « erreurs de gestion » de
la ville de Schoelcher, erreurs imputées à l’ancienne majorité municipale, ne cessent de se voir confirmées. Derniers éléments en date, les récentes conclusions
du rapport de la Chambre Régionale des Comptes, portant sur la gestion financière
conduite entre 2004 et 2008. L’actuel maire de la ville, Luc Clémenté, est-il pour autant
désespéré face à l’ampleur du « redressement » restant à accomplir ? Il nous a répondu.
Sur ce sujet et sur bien d’autres : sa prise de recul par rapport à l’article 74, les raisons de
son engagement aux côtés de Serge Letchimy, son premier bilan, après un an aux responsabilités régionales...
antilla 1459 - 09 juin 2011
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Suite aux conclusions du rapport de la Chambre Régionale des
Comptes, quelles sont les actions
prioritaires ayant été impulsées
ou qui le seront à court terme ?
Luc CLéMENté : La priorité des
priorités était d’informer la population. Pour nous, qui sommes engagés dans une logique de
transparence au niveau de la gestion de la commune, il était important que nous puissions aller au
même pas que la respiration de la
population. La deuxième chose était
que nous puissions, avec l’ensemble du personnel, faire ce qu’il y a
lieu d’être. En mettant les choses
dans l’ordre.
Nous avons reçu l’ensemble de
l’encadrement, l’ensemble des sections syndicales, et chaque membre
du personnel recevra un exemplaire
du rapport. Il est important pour
nous qu’ils réalisent qu’il ne s’agit
pas de la « voix de son maître » qui
distille des messages, mais qu’ils
prennent connaissance des conclusions de la CRC (Chambre régionale des Comptes, ndr). Car nous
ne réussirons pas seuls, nous au-
cettes, sur les deux en même
temps, ainsi qu’une recherche de situations de leviers. Depuis 2008,
nous sommes partis dans une véritable chasse au gaspillage. Grâce à
celle-ci, nous économisons par
exemple plusieurs tonnes d’essence
par an. Tous les véhicules aujourd’hui rentrent aux services techniques ; ils ne sont plus laissés à
disposition de celles et ceux qui l’utilisent dans la journée. En matière de
téléphonie, nous avons acheté un
logiciel qui nous a permis de diminuer de pratiquement 200.000 euros
la facture de téléphone par an. Nous
avons aussi entrepris une série
d’actions au niveau des effectifs.
Nous avons un coefficient de rigidité, c'est-à-dire la masse salariale
plus le remboursement des intérêts
de la dette, qui est de 80 %. C’est
vraiment énorme. Nous avons mis
en place un système d’incitation de
départ à la retraite. Les choses
prennent tout doucement, en respectant bien-sûr les prescriptions légales en ce domaine, mais
également en essayant de voir comment faire tourner les contrats en
«
…il n’était pas question de pénaliser une deuxième fois
les contribuables schoelchérois. La commune a été mal
gérée, et, parce qu’elle l’a été on va les pénaliser ? »
rons besoin de la population. De son
inventivité, de son engagement, de
personnes-ressources. A partir d’un
constat particulièrement accablant,
il faudra absolument retrouver les
chemins de la vertu. Le chemin des
grands équilibres, entre les notions
de fonctionnement et d’investissement, car une commune, fondamentalement, a pour vocation de créer
des infrastructures structurantes,
d’investir. Il nous faut aussi restaurer notre capacité d’épargne. Une
commune a pour seule épargne sa
capacité d’autofinancement, c'est-àdire la différence entre recettes et
dépenses. Aujourd’hui nos dépenses sont telles que nous n’avons
quasiment pas de marge de manœuvre pour opérer. Comment
faire ? Il y a une action qu’on peut
porter sur les charges, sur les re-
adossant les besoins, tels qu’ils se
posent au niveau de la collectivité,
par rapport à l’aide que ces contrats
peuvent nous apporter. Mais sans
créer des situations de sédentarité.
Ces premières actions nous ont permis de stabiliser la masse salariale
autour de 21 millions d’euros l’an.
L’une des décisions essentielles que
nous avons prises, et très courageuse du reste, a été de dire que
nous mettons tout en œuvre pour
éviter que la CRC ne gère Schoelcher. La première décision a été de
ne pas augmenter les impôts : il
n’était pas question de pénaliser
une deuxième fois les contribuables
schoelchérois. La commune a été
mal gérée, et, parce qu’elle l’a été
on va les pénaliser ? Aujourd’hui la
croissance économique est très largement basée sur la consommation.
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Toute action qui aurait pour finalité
d’augmenter le poids de l’impôt, diminuerait d’autant la capacité de
consommer de la population. Et
dans le même temps agirait sur la
croissance. Mais le levier fiscal n’est
pas abandonné pour autant. Nous
allons procéder à l’élargissement de
notre base fiscale, de telle sorte que
nous puissions partir en chasse de
toutes celles et ceux qui normalement doivent payer des impôts et
qui n’en paient pas. Nous allons partir en lutte contre l’injustice fiscale,
telle qu’elle pourrait exister sur le
territoire de la commune. Ces personnes bénéficient de services publics,
d’investissements
structurants, il est normal qu’ils puissent contribuer en retour.
Avez-vous une idée de leur
nombre ?
Il y a un travail relativement important qui a été fait depuis notre arrivée – et même un peu avant, il faut
être honnête –, qu’il s’agit d’amplifier. Mais il nous est impossible, au
moment où je parle, d’avoir une idée
très exacte des choses. Ce serait
tellement plus facile pour nous, il
nous suffirait d’aller simplement
chez ces personnes (sourire). C’est
un travail de fourmi, qui s’apparente
un peu à celui réalisé au moment du
Actualités
Schœlcher, premier bilan…
recensement. Un travail qui se fait
de maison en maison. On rencontre
les habitants, on réalise exactement
ce qu’ils ont comme type d’habitat.
S’ils sont en location, s’ils sont propriétaires, s’ils ont construit des extensions, des piscines, des
appartements, etc.
J’aimerais qu’on parle un peu
politique maintenant. En commençant par cette question :
pourquoi Vivre à Schoelcher et
vous-même étiez engagés en faveur d’une évolution dans le
cadre de l’article 74 ? Qu’est ce
qui fondait votre engagement ?
Nous sommes de ceux à avoir
pensé que l’article 74 ne nous menait pas nécessairement dans les
chemins qu’on a bien voulu nous
faire croire. Et je dois vous dire
«
Nous sommes de ceux à avoir pensé que l’article 74
ne nous menait pas nécessairement dans les chemins qu’on a bien voulu nous faire croire. Et je dois
vous dire d’emblée que Vivre à Schoelcher ne s’est jamais
inscrit dans une logique indépendantiste. »
d’emblée que Vivre à Schoelcher ne
s’est jamais inscrit dans une logique
indépendantiste. Nous sommes profondément républicains, profondément attachés à une Martinique à
l’intérieur d’une république qui sait
prendre en considération, non seulement les valeurs qui sont les
siennes – liberté, égalité, fraternité
–, mais une autre qui nous est très
chère : celle de l’identité. Car nous
pensons très fortement que la différence peut être un facteur très fécond de l’avenir. La Martinique a
apporté de manière forte sa contri-
«
d’aucuns pensent que les plus grands indépendantistes se trouvent aujourd’hui en France, au ministère de l’économie et des finances. »
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bution à une France ouverte, généreuse. Et c’est l’une des raisons
pour lesquelles nous mettons un accent particulier sur des rapports de
jumelage avec un certain nombre de
villes. Entretemps la population a eu
à se prononcer sur le 74. Et bien
écoutez, on n’est pas des gens
têtus, obtus, des gens à vouloir
avoir raison contre la population.
Elle a marqué de manière très forte
son attachement aux institutions républicaines, comme nous le pensons nous-mêmes, en considérant
que l’article 74 pouvait être facteur
de danger pour elle là-dessus. Je
n’ai pas de problème par rapport à
ça ; je l’ai admis vraiment très facilement. J’ai le sentiment de plus en
plus que la population en Martinique
– ce qui explique à mes yeux peutêtre les phénomènes d’abstention
que nous connaissons – nourrit, à
tort ou à raison, l’idée que certains
décideurs politiques hexagonaux
voudraient prendre des décisions,
au niveau de la Martinique et des
DOM en général, mais n’osent pas
les prendre eux-mêmes directement. Et que ces décideurs souhaitent passer par des voies
intermédiaires pour pouvoir le faire.
D’aucuns pensent que les plus
grands indépendantistes se trouvent
aujourd’hui en France, au ministère
de l’économie et des finances.
Comme si ces personnes seraient
dans une volonté de rupture, mais,
ne voulant pas l’affirmer, tentent de
passer par un certain nombre d’élus
locaux. La population nourrit un peu
ce doute-là. C’est une des raisons
pour lesquelles elle a vraiment affirmé de manière forte, sa volonté
de ne se mettre dans aucune sorte
de logique qui serait en rupture avec
l’identité législative. Ça ne me gêne
pas, au contraire. Je vous répète
que je suis très attaché aux valeurs
de la République, très attaché à la
participation de la Martinique au
grand ensemble qui est celui de la
France. Mais dans le même temps,
je souhaite que nous puissions faire
prévaloir nos différences, comme
étant un facteur nous permettant
d’avancer. Une fois cette questionlà posée et réglée, il s’en pose immédiatement une deuxième : quel
type de gouvernance pour la Martinique, et avec qui ? Là-aussi je suis
très à l’aise pour répondre, en disant
que la perspective se trouvait plus
selon moi à travers le nouveau
groupe qui s’est créé (Ensemble
pour une Martinique nouvelle, ndr).
Je connaissais Serge Letchimy,
j’avais eu l’occasion de travailler un
peu avec lui au niveau de la
CACEM, et j’ai toujours pensé qu’il
demeurait celui qui symbolisait le
mieux une forme d’espérance pour
la Martinique. J’ai rarement travaillé
avec un homme politique dont la vision, le projet, sont aussi clairs. Qui
a non seulement une ambition, mais
une vision qui ne relève pas de l’incantatoire. Au-delà du discours politique, il a une vision très
pragmatique des choses. J’ai toujours pensé que c’était celui qui était
le mieux à même de symboliser
cette nouvelle gouvernance que
nous attendons. Avec lui la Martinique dispose d’un vrai capitaine ;
c’est franchement ma conviction. Je
ne regrette pas ce choix, au
contraire. On sait où on va, où on
met les pieds.
Pour résumer, vous étiez favorable à l’article 74, vous faisiez
d’ailleurs partie du défunt RMC, le
«
J’ai rarement travaillé
avec un homme politique dont la vision, le
projet, sont aussi clairs.
Qui a non seulement une
ambition, mais une vision
qui ne relève pas de l’incantatoire. Au-delà du discours politique, il a une
vision très pragmatique
des choses. »
Rassemblement
Martiniquais
pour le Changement. Vient un
certain 10 janvier 2010, avec
l’échec cinglant du 74, sans
doute à Schoelcher également.
Vous en prenez acte, les élections
régionales se profilent un mois
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après, et, eu égard aux raisons
que vous venez d’exposer, vous
vous engagez sur la liste
conduite par Serge Letchimy.
Mais, à l’époque, comment perceviez-vous le refus de Serge Letchimy de souscrire à l’article 74 ?
Comment avez-vous « reçu » son
argumentaire quand à ce rejet ?
La politique ne vaut que si on a
la capacité d’admettre des points de
vue contraires. Dès lors qu’ils sont
justifiés, ils doivent être d’autant
plus admis. Là-dessus Serge Letchimy disait quelque chose qui
n’était pas fondamentalement en
opposition avec cette volonté de
créer en Martinique un peu plus de
responsabilité. L’une des raisons qui
m’ont aussi poussé à évoluer dans
ce sens, c’est que j’avais aussi affaire à un groupe qui, comme nousmêmes, ressentait ce besoin de
plus de responsabilité au plan local.
Sans doute était-ce simplement sur
la capacité que l’Hexagone aurait
demain, dans l’exigence d’égalité
d’un certain nombre de droits au niveau de la population martiniquaise.
Considérant que l’article 73 nous
garantissait et nous « bétonnait »
Actualités
Schœlcher, premier bilan…
complètement sur l’accession à ces
droits, ce que l’article 74 ne permettait peut-être pas. C’était là le différend. La population l’a suivi (Serge
Letchimy, ndr) dans ce sens. A part
ce petit différend d’interprétation,
s’agissant des logiques de responsabilisation, des logiques de domiciliation d’un certain nombre de
responsabilités, des logiques d’expérimentation ; nous étions complètement en phase. Indépendamment
du choix qu’on aurait pu avoir fait au
niveau du 74 ou du 73, le problème
de la gouvernance demeurerait malgré tout. Même si le 74 était passé,
ce problème de gouvernance se poserait à nouveau. Qui de nos leaders symbolisait le mieux la
meilleure gouvernance en Martinique ? Il n’était peut-être pas plus
dans le camp de ceux qui défendaient le 74. Il faut avoir l’humilité de
le reconnaître.
Dans une récente interview,
David Zobda m’indiquait la nécessité pour les formations politiques, de s’insérer dans des
« blocs », singulièrement eu
égard à l’échéance de la collectivité unique. Est-ce que la nécessité, éventuelle, pour Vivre à
Schoelcher de rayonner hors des
frontières de la ville, ainsi que la
situation financière, fort délicate,
de la municipalité, ont pesé dans
votre décision de vous engager
aux côtés de Serge Letchimy au
sein d’Ensemble pour une Martinique nouvelle ?
Les choses sont plus simples
que ça pour moi. Ce n’est pas le périmètre, le rayonnement personnel
ou celui du parti qui fait l’avenir ;
c’est le projet. A ce niveau il y a une
vision, une perspective, un champ
très clair qui est dégagé. On n’est
plus dans l’incantation, mais dans le
« pratico-concret ». Le projet commande le reste. Vivre à Schoelcher,
c’est vrai, ne peut pas tout seul bâtir
la Martinique de demain. Pour cela il
est d’intérêt pour Vivre à Schoel-
«
Savoir qu’à la tête de certaines institutions, nous
ayons affaire à des hommes et des femmes qui
n’ont pas peur de travailler. J’insiste là-dessus. »
cher, comme pour Schoelcher,
comme pour la Martinique, de s’allier à tous ceux qui partageraient
une vision digne d’espérance et
d’avenir pour le pays. C’est ce qui
nous a poussés à faire partie de ce
groupe, dans lequel nous retrouvons nos « petits ». Nous retrouvons
nos petits, au niveau de l’ambition
qu’on a pour la jeunesse, à travers
les plans que nous sommes en train
de mettre en place, au niveau de
l’ambition pour nos séniors, pour
l’économie martiniquaise, pour le
développement de la Martinique.
Après un an et quelques de
responsabilité de votre groupe à
la tête de la Région, quel regard –
et là je fais appel à votre objectivité – portez-vous sur l’année
écoulée ?
Le regard que j’ai me permet de
dépasser les seules frontières de la
Martinique, et de dire que nous
sommes arrivés dans un contexte
de crise de finances publiques, et de
n’est pas le périmètre, le rayonnement personnel
du parti qui fait l’avenir ; c’est le projet. »
«ouCe celui
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crise économique de manière plus
large. Dans un contexte aussi difficile, il nous fallait prendre rapidement la dimension des choses, une
fois arrivés aux responsabilités, et
créer cette espérance née au soir
des élections. Je ne pense pas que
nous avons démérité ; nous nous
sommes mis immédiatement au travail. Bien que connaissant déjà
Serge Letchimy, j’ai été frappé par
l’important travailleur qu’il est. Un
travailleur vraiment infatigable. C’est
très encourageant pour notre pays.
Savoir qu’à la tête de certaines institutions, nous ayons affaire à des
hommes et des femmes qui n’ont
pas peur de travailler. J’insiste làdessus. Deuxièmement, réaliser
que les éléments programmatiques
qui avaient été évoqués ont tout de
suite été déclinés. Et déclinés en faisant attention à l’esprit des choses.
Car, au cours de la campagne électorale, nous avions très largement
insisté sur la nécessité d’un processus de démocratie participative. Et
bien écoutez, je suis particulièrement satisfait de la façon dont les
choses se passent. Quand je vois la
démarche qui a été la nôtre au niveau du Plan de relance, qui a
consisté à demander à tous les
maires « quels sont vos projets ? »,
à demander la même chose aux
EPCI, quand je vois comment nous
sommes partis, en faisant le tour de
la Martinique, pour expliquer la nouvelle politique du Conseil régional, je
ne suis franchement pas déçu. J’ai
énormément apprécié l’esprit qui a
prévalu sur cette nouvelle démarche
qu’on impulserait au niveau du BTP.
Au niveau du « secteur routes » par
exemple, on s’est mis d’accord sur
le fait qu’il n’était pas question pour
nous de construire des routes pour
construire des routes, mais pour répondre à des impératifs de développement. Et le meilleur moyen d’être
sûr qu’on réponde à ces impératifs,
c’était d’aller auprès des acteurs qui
justement construisent le développement au quotidien : rencontrer les
maires, les EPCI, discuter avec eux
de la pertinence de la création de
telle route, de l’acquisition du foncier
nécessaire, non seulement pour
créer quelque chose aujourd’hui,
mais en perspective dans 20, 30 ou
40 ans. On est vraiment dans une
logique de projection permanente.
Mais rassurez-moi, ce souci de
projection existait par le passé
tout de même ?
(Sourire) Je parle de ce que je
connais, de ce que nous pratiquons,
et de ce qui, j’en suis sûr, fera de la
Martinique un pays gagnant demain
si Dieu veut. Un an après avoir accédé aux responsabilités, avoir
lancé un plan de relance – j’ai envie
de dire réussi –, avoir redéfini toute
une série de règles au niveau du
fonctionnement de la Région, avoir
repensé la philosophie des choses
dans un certain nombre de domaines-clés – je pense au TCSP,
qui a été relancé de manière très
forte –, avoir fait tout cela en un an,
on peut vraiment être très fiers.
«
La population a choisi avec nous une direction, à
nous de l’explorer jusqu’au bout. Le jour où nous faillirons, où nous ne serons plus à la hauteur des espérances qu’elle a placé en nous, qu’elle nous sanctionne. »
Quels sont les projets de
Schoelcher inscrits au Plan de relance ?
Plusieurs projets sont en cours.
Nous venons de terminer la stabilisation des berges d’une ravine à
Terreville, où le Plan de relance a
été très largement mis à contribution, nous sommes en train d’entamer des travaux relativement
importants à Plateau-Fofo, le plan
de relance a été sollicité, nous allons entreprendre des travaux au niveau du stade de Schoelcher,
là-aussi le plan été sollicité, nous
avons toute une série de travaux à
mettre en place en matière de développement économique ; dans tous
les secteurs d’activité de la ville,
nous avons mis en place des projets
nous permettant de recourir au Plan
de relance.
Pour terminer, l’échéance électorale quasi imminente est celle
des Sénatoriales. On parle des
noms de Claude Lise, Serge Larcher, Raymond Occolier… Vers
«
Au niveau du « secteur routes » par exemple, on s’est
mis d’accord sur le fait qu’il n’était pas question pour
nous de construire des routes pour construire des
routes, mais pour répondre à des impératifs de développement. »
antilla 1459 - 09 juin 2011
9
lequel de ces possibles candidats
Vivre à Schoelcher et vous-même
allez porter vos suffrages ?
A Vivre à Schoelcher, nous souhaitons que les candidats qui réussissent à cette élection soient ceux
qui soient porteurs de cette nouvelle
espérance que nous avons créée il y
a quelques mois. C’est une première chose. La deuxième est de
dire qu’il serait dans nos rangs, que
ce serait encore mieux. Dans les
rangs d’Ensemble pour une Martinique nouvelle. Aujourd’hui nous
avons besoin de progresser de manière homogène dans tout ce que
nous faisons. La population a choisi
avec nous une direction, à nous de
l’explorer jusqu’au bout. Le jour où
nous faillirons, où nous ne serons
plus à la hauteur des espérances
qu’elle a placé en nous, qu’elle nous
sanctionne. Si nous voulons donner
à la Martinique la chance de réussir,
il faut qu’on y aille de manière ordonnée, organisée, unitaire, qu’on
soit sûr qu’il n’y ait pas de discordance dans les discours que nous
tiendrons à nos partenaires. Qu’ils
soient nationaux, européens ou internationaux. Mettre en œuvre une
logique de cohérence dans tout ce
que nous faisons, tant au niveau du
discours, qu’au niveau de celles et
ceux qui vont le symboliser, le porter.
Quelqu’un comme Serge Larcher vous paraît-il incarner les valeurs et qualités que vous venez
d’évoquer ?
Que je sache, c’est quelqu’un qui
n’a pas démérité. Il a jusqu’à présent satisfait à sa tâche. Ce ne serait pas étonnant qu’il fasse acte de
candidature, et ce serait même une
bonne chose qu’il soit éventuellement reconduit dans sa mission.
Propos recueillis par
Mike Irasque. n
Actualités
n Mi
lang Kréyol la…
KRÉYOLAD 371/Hebdo1459 de JID
Bel poveb
kréyol 155 de Jid
pon
« Brital tjwé
ich-li,
pasians
sové-yo »
sOs
UrGeNCes
SAMU : 15
POMPIERS : 18
POLICE : 17
URGENCE EUROPEENNE : 112
n
i bon moun Matinik ka rouspété, pas ni anlo ki pé pa pasé anlè
pon-an apré lasansion. Yo oblijé pasé anba’y é ni anlo pié-yo
ja bien mouyé.
Sa ka fè ni an Matinik a dé vites. Sa ki pé pasé anlè pon-an rété kayyo. Ek sa ki pé pa travèsé oblijé travèsé lariviè-a é yo pa ni katkat.
Ni dé priviléjié ki dépi mèkrèdi oswè pati an wikenn. (lè yo pa alé
lotel, yo anni chapé laéwopò pou pa menm rété Matinik). Sé tala, sé pa
anlè pon yo ka pasé mé anlè viadik.
Adan zafè pon-tala fok nou sav di ki sa nou ka palé. Ni an mové sijé
(ki pa té bénéfisié pon andidan travay-li) kom madanm li pa té ka travay, i mété an pon anlè’y. (é wi sa ka fet toujou méchansté pa ni sézon).
Kidonk tousa ki pa ni dwa fè ayen an fon lakal-la pou pri (dapré’y).
Ni an pati boug ka alé ayè, mé yo palé pèsonn bòdé bò ta-yo.
Sa vé di lè nou ka palé di pon, fok fè atansion akondi jan Gwadloup,
pou pon ayen pa rivé zot. Sa ki pa lé trapé pon dézagréman épi pies pon
anlè madanm, ni ka alé Pon Démostèn (sa ki pa konnet pé alé Tèsenvil, sè yo ki ranplasé sé manawa-a).
Tout pon sé pon, menmsi sèten kapon pa lé pasé anlè oben anba tout
pon. Fout ni pon Matinik ki ja disparet kontel : Pon Démostèn, Pon
Lakawtoni, Pon Viar, Pon Labatwa épi kisasayésa.
Adan zafè tout lo pon-tala Monséyè véni Imeb Lapwent-Simon-an ki
ka monté jik a katrèventjenz met.
Es sé an pon an nò, pou lé trinidadien ?
Bondié sel ki sav ! Jid
antilla 1459 - 09 juin 2011
10
S.O.S. MEDECIN :
0596.63.33.33
CENTRE ANTI POISON :
0596.75.15.75
CENTRE HOSPITALIER :
0596.55.21.50
AMBULANCE 24/24 H :
0596.63.22.22
CLINIQUE : 0596.71.22.22
DePaNNaGes
AUTOMOBILES : 0596.70.18.88
REMORQUAGE 24/24 H :
0596.70.18.88
BATEAU : 0596.66.10.00
ELECTROMENAGERS :
0596.51.81.00
T.V. HI-FI VIDEO : 0596.51.81.11
ELECTRICITE : 0596.66.10.00
CLIMATISATION . 0596.52.24.25
CLIM AUTO : 0596.51.50.15
PLOMBERIE : 0596.66.10.00
SOS PISCINE : 0596.77.62.39
lOCaTiONs
VOITURES : 0596.51.22.88
Le regard de Gérard DORWLING-CARTER
Le projet de loi portant collectivite unique de Martinique est refusé par certains…
Réponse aux ultra conservateurs
L
a population martiniquaise
conviée à deux questions référendaires, portant sur
l’avenir institutionnel de la Martinique a refusé tout d’abord le 10 janvier la transformation de la
Martinique en une collectivité d’outremer régie par l’article 74 de la Constitution, à une majorité de plus de 70 %.
Le 24 janvier, elle acceptait une collectivité unique, exerçant les compétences
dévolues au département et à la région, tout en demeurant régie par l’article 73, ce à plus de 65 %.
C’est à partir de cette réalité que l’on
doit raisonner, quelque soient les moyens
qui ont été mis en œuvre pour parvenir à
ce résultat, puisque cela s’est opéré dans
un cadre démocratique. Même si la participation à ce scrutin a été insuffisante.
Le projet de loi qui a entamé le processus de la navette entre l’Assemblée nationale et le Sénat porte donc création d’une
collectivité unique de la Guyane et de la
Martinique, les Guadeloupéens suivant un
cursus différent. Un projet de loi organique, portant actualisation des dispositions de nature organique relatives aux
départements et régions d’outre-mer accompagne ce premier projet.
Des voix s’élèvent cependant dans le
camp des ultra conservateurs pour dire que
ces projets de loi ne sont pas conformes
aux réponses données par la population
martiniquaise les 10 et 24 janvier 2010, qui
avait fermement et majoritairement exprimé sa volonté de demeurer dans le droit
commun et particulièrement dans le cadre
de l’article 73, savoir le droit commun de
la France, le maintien de la fameuse assimilation la plus totale (régime législatif général, régime électoral, organisations
administratives, compétences…), car ce
faisant, ce serait « partager les mêmes valeurs avec l’ensemble de la République,
c’est se soumettre aux mêmes efforts et refuser de rechercher outrancièrement le
confort de situations particulières. C’est se
dire citoyens français à part entière, activement et passivement. »
En d’autres termes si le refus de l’autonomie a bien été le résultat de l’expression
populaire, le choix de l’assemblée unique
serait… le choix du droit commun. Mais
malheureusement, le droit commun hexagonal français pour l’instant ne connaît pas
de région monodépartementale et les
conséquences d’institutions aussi ridicules
sur le plan de la gouvernance.
Parler donc, comme ils le font de « sortie de droit commun préjudiciable », de
singularité statutaire refusée est vain. Prendre acte des réalités, tout en maintenant le
lien que souhaitent les populations avec la
tutelle française n’est pas aller dans le sens
de l’exclusion, mais tenir compte de la réalité. Ce, d’autant plus que tant sur le plan
de l’économie, du social et pour tout le
reste du fonctionnement de notre société,
il est difficile de dire que le baromètre est
au beau fixe dans le cadre de ce droit commun. Et que le premier venu sait bien que
seulement fusionner les deux assemblées
en leur conservant des prérogatives atrophiées revient à poser comme je l’ai déjà
dit « cautère sur jambe de bois. »
On ne voit pas, en effet, en quoi l’aménagement du mécanisme des habilitations
accordées aux collectivités modifie le
« lien » avec la France. Rallonger la durée
de ces habilitations, pour qu’elles ne restent pas lettre morte (6 ans au lieu de 2),
est simplement faire preuve de réalisme,
vouloir sortir de l’impasse, puisque le régime antérieur (deux ans accordés auparavant) a largement montré ses insuffisances.
Et si à terme on parvient à créer un
droit local - dans le cadre français- peutêtre différent du national, mais qui permet
un développement du pays, le maintien des
emplois, de la sécurité des personnes et des
biens qu’importe : si à terme on aboutit à
une certaine « spécificité législative », pour
reprendre le jargon de ses adeptes de l’immobilité. Car, si le vote populaire précité a
exprimé le souhait de maintenir le cadre juridique national pour en conserver les effets positifs, rien ne permet de dire que
antilla 1459 - 09 juin 2011
11
cette population, intelligente et rationnelle
quand ses intérêts immédiats sont en jeu
refusera l’adaptation du système pour qu’il
fonctionne mieux, à son profit. Il n’y avait
nul attachement fétichiste dans l’expression de la dite volonté populaire, mais le
souhait de ne pas lâcher la proie pour l’ombre, sortir de la cendre pour tomber dans le
feu…
Quant aux critiques portant sur le
conseil exécutif, aucun martiniquais n’y
verra un « gouvernement local » dès lors
que le Préfet demeurera route de Didier et
rue Victor Sévère, drapeau bleu-blancrouge battant, que les 40 % seront versés
aux fonctionnaires et que notre passeport
français restera dans notre poche.
Et si un Letchimy, ou un Lise, sinon
Marie-Jeanne peut donner la répartie au représentant de l’Etat et se retrouver tous les
jours à la une du quotidien local pout telle
ou telle visite, telle ou telle autre inauguration : le peuple se suffira de cette illusion
de pouvoir…
Avec une école laïque et républicaine
qui a produit tant de têtes grainées et bien
formées depuis plus d’un siècle sur cette
terre d’esclavage, les Martiniquais savent
très bien qu’ils ont la capacité pour beaucoup d’entre eux, en de nombreux domaines d’être les meilleurs spécialistes des
affaires martiniquaises…
Qu’au fil du temps le système ressemble à ce qui a été décidé et mis en œuvre
pour Saint Barthélémy qui a fait le choix
de l’article 74, par une population qui n’est
pas traversée par les courants et les contradictions que nous connaissons importe
peut: le peuple martiniquais ne voit aucune
objection à ce que ses élus proposent votent sur place des lois locales après avoir
obtenu une habilitation au niveau national
parce qu’ils seront en charge des affaires
du pays.
Quant à la problématique qui relève du
pur symbole telle la dénomination retenue
par le gouvernement pour la future collectivité, on tombe dans le fétichisme des
mots dont personne ne se préoccupe plus
à la Martinique. C’est tout aussi dérisoire
et anachronique que se poser la question
de la participation de nos athlètes aux compétitions qui ont lieu dans la région de la
Caraïbe ou en Amérique latine.
Gérard Dorwling-Carter.
Actualités
Le regard de Tony DELSHAM
Hommes et femmes, même combat
L
e lecteur d’Antilla et de
l’écrivain que je suis sait
que trois préoccupations
m’animent. La première, les rapports
des descendants d’esclaves et des descendants d’esclavagistes entre eux, dès
la mise en relation sur le pont et dans
la cale du bateau. Ce regard sur notre
histoire particulière est exprimé dans
« Le Siècle » saga en cinq tomes. Mais
également dans « Filiation » qui, en
trois volumes, explore ce que j’appelle
le « Devenu » d’une famille africaine,
d’une famille européenne, d’une famille indienne, d’une famille chinoise,
en terre de Martinique. Mon deuxième
souci intéresse le comportement
hommes-femmes de ces mêmes descendants d’esclaves et d’esclavagistes.
L’affaire Dominique Strauss-Kahn me
donne l’occasion de réaffirmer mon
point de vue. Et, enfin, dernier centre
d’intérêt pour moi, les ravages de la
drogue chez les jeunes et chez les
moins jeunes.
Les rapports hommes-femmes : En
la matière, celui ou celle qui veut être
utile à la société et, finalement à l’humanité, ne doit être ni l’avocat de l’accusation, ni tirer profit personnel, genre
rente de situation, de cette noble cause
qu’est le combat de la femme. Pas plus
qu’une femme, victime d’une sauvagerie
d’homme et incapable de transcender sa
souffrance, ne saurait proposer les solutions sereines utiles à l’harmonie du couple et au confort moral de la société.
Nous ne devons pas, dans ce domaine,
protéger des individus à travers un corporatisme réducteur et sectaire mais ériger des concepts. Ainsi le Féminisme, par
exemple, pourrait être assuré aussi bien
par un homme que par une femme. Imposer la femme avec des quotas ne réglerait rien. Celle-ci serait perçue comme
surplus imposé et pas forcément aussi
compétente que l’homme. La femme, depuis la nuit des temps, est en situation de
faiblesse face à l’homme. Il convient
donc de démonter le mécanisme conduisant à cet état de fait. D’abord, il faut
que la femme soit elle-même convaincue
qu’elle est l’égale de l’homme. Ce, dans
tous les domaines. Même celui du métier des armes. Ensuite, casser les
convictions ancestrales de son collègue
de bureau dépositaire et jouisseur d’une
imagerie qui affirme qu’il est l’homme et
qu’un homme face à une femme exerce
des prérogatives, en particulier celui de
la bousculer.
OR TOUS LES HOMMES
N’ONT PAS LE POUVOIR…
A-t-on déjà eu l’idée d’enquêter sur
le viol subi par de jeunes homosexuels
face à un patron détenteur du pouvoir de
les garder ou de les renvoyer du boulot ?
Imagine-t-on, avant que l’homosexualité
ne soit officialisé, un jeune homo martiniquais, ou d’ailleurs, aller déposer
plainte dans un commissariat ? Je crois
que le vrai combat à mener est la défense
du faible, face au fort. Ce fort est parfois
une forte détentrice du pouvoir qu’elle
exerce sur une autre femme. Ou sur un
jeune homme qui ne peut se permettre de
perdre son boulot. Or, tous les hommes
n’ont pas le pouvoir. C’est donc les habitudes et les traditions qu’il faut pourfendre. Prenons en compte que ceux et
celles qui ont été éduqués selon les principes machistes des anciennes générations, sont convaincus qu’il y a un
comportement de mâle qu’il convient
d’avoir face aux femmes, support nécessaire à la manifestation de la virilité.
Principe le plus souvent inculqué par madame …la mère. Surtout en terre de Martinique, pays du coq mwen déwo, mawé
poul zot. Tony DELSHAM.
Antilla-1459 semaines avec le Pays-Caribéen
À renvoyer à B.P. 46 — 97281 LE LAMENTIN Cédex 1
E-mail : antilla@orange. fr -Phone : 0596 75 48 68
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n Martinique………….
un an : p 97 Eur….. Six mois : p 52 Eur.
n Guad. Guy. (avion)..
un an : p 102 Eur…. Six mois : p 55 Eur.
n France (avion)…….
un an : p 114 Eur…. Six mois : p 61 Eur.
n Caraïbe…………….
un an : p 114 Eur…. Six mois : p 61 Eur.
n Réunion, Canada, USA, Am. Latine, Afrique francophone:
n Tous Autres Pays….
antilla 1459 - 09 juin 2011
12
un an : p 130 Eur… Six mois : p 67 Eur.
un an : p 150 Eur… Six mois : p 77 Eur.
Nos rapports avec l’Europe…
Les fonds européens, quels pays
en bénéficient le plus ?
Par José Nosel, d’après « le Journal du net » du13/04/2011
Q
uels pays touchent le plus de
fonds européens ? Avec lesquels des habitants de ses
pays membres, l'Union européenne
est-elle la plus généreuse ? Questions
parfaitement égoïstes sans doute. Mais
assumons. Il y va du rétablissement de
notre économie, à la Martinique, aujourd’hui malade, avec la sévère récession qu’elle subit depuis 2008. Et nos
parlementaires de tous bords ont raison de tenter de maintenir au moins les
niveaux d’affectation des fonds structurels dont nous bénéficions jusqu’ici,
en étant classés par l’Union Européenne, en Région « d’objectif convergence », ex-objectif 1, des fonds
européens.
Quand bien même que, notre réel développement, au cours de ces dernières
années nous a amené, grâce, en partie, à
ces fonds européens, à dépasser le critère
de 75 % de la moyenne du PIB des régions européennes, ce qui nous amènera
à passer de l’objectif convergence à
« l’objectif compétitivité », et ce qui entraînera une diminution des fonds structurels européens qui nous sont alloués. Il
faut donner plus à ceux qui en ont moins,
on est bien d’accord. Mais ce n’est peutêtre pas le moment de diminuer les
moyens qui nous sont affectés ; d’autant
que par une sorte de timidité, nous ne
nous accaparons pas toujours de toutes
ses nombreuses initiatives européennes
(tels par ex. Jaspers, Jasmine, Jérémie,
Jessica, etc) qui nous auraient facilité
l’accès aux moyens financiers européens.
Comment se présente donc cette question
de la répartition et donc de l’allocation
des fonds européens ? Voici ce qu’en disait un article du « Journal du net » récemment.
« Entre 2007 et 2013, l'Union européenne reversera sous la forme de fonds
européens structurels pas moins de
308 milliards d'euros à ses différents
pays membres "pour soutenir les programmes régionaux de croissance et stimuler la création d'emplois".
82 % de cette somme sont destinées
aux pays et aux régions les plus pauvres
des Etats membres dans le cadre de l'objectif de "convergence". 16 % serviront,
eux, à "soutenir l'innovation, le développement durable, l'amélioration de l'accessibilité et les projets de formation". Il
s'agit de l'objectif "compétitivité régionale et emploi". Enfin, 2 % sont consacrés à la coopération entre pays au titre
de l'objectif de la "coopération territoriale européenne".
Cela dit, où va concrètement l'argent? Qui en touche le plus par habitant?
Qui est contributeur net ou au contraire
bénéficiaire net ?
Réponses avec ce tableau tiré de données compilées par le Financial Times.
Les allocations des fonds européens structurels pour la période 2007-2013
Pays
Par habitant (en €)
Total (en milliards €)
statut
Date d'adhésion
1-Estonie
2-République tchèque
3-Hongrie
4-Slovaquie
5-Lituanie
6-Malte
7-Slovénie
8-Lettonie
9-Portugal
10-Grèce
11-Pologne
12-Roumanie
13-Bulgarie
14-Chypre
15-Espagne
16-Italie
17-Allemagne
18-Finlande
19-France
20-Belgique
21-Suède
22-Irlande
23-Autriche
24-Royaume-Uni
25-Luxembourg
26-Pays-Bas
27-Danemark
2 579
2 538
2 527
2 136
2 068
2 068
2 056
2 054
2 022
1 806
1 763
916
906
796
764
477
322
321
221
209
202
201
174
171
129
115
111
3,5
26,7
25,3
11,6
6,9
0,9
4,2
4,6
21,5
20,4
67,3
19,7
6,9
0,6
35,2
28,8
26,3
1,7
14,3
2,3
1,9
0,9
1,5
10,6
65
1,9
0,6
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Bénéficiaire net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
Contributeur net
2004
2004
2004
2004
2004
2004
2004
2004
1986
1981
2004
2007
2007
2004
1986
1957
1957
1995
1957
1957
1995
1973
1995
1973
1957
1957
1973
antilla 1459 - 09 juin 2011
13
Actualités
Nos rapports avec l’Europe…
Sans surprise, les derniers pays
adhérents sont ceux qui reçoivent le
plus d'argent par habitant de la part
de l'Union européenne. Les pays qui
occupent les places 1 à 8 ont tous rejoint
l'UE en 2004. Sur les 9 pays touchant
plus de 2 000 euros par habitant, seul le
Portugal est arrivé plus tôt, en 1986 précisément. Par ailleurs, les 13 premiers
pays adhérents sont contributeurs nets.
Si l'on s'intéresse au classement des
pays recevant le plus gros total sur la période 2007-2013, l'ordre n'a plus rien à
voir. En numéro 1 on trouve certes la Pologne, adhérente depuis 2004. Mais elle
est suivie de l'Espagne et de l'Italie, adhérents respectivement depuis 1986
et 1957.
Enfin, le cas de la France. Contributeur net, elle est le 19e pays sur 27 à re-
Guadeloupe
Guyane
Martinique
La Réunion
Total
FEDER/RUP
120
48
107
206
482
FSE
185
100
98
517
900
Caraïbes
Guyane
Océan indien
Total
%
49,8 %
13,3 %
36,8 %
100 %
Un bref calcul de la répartition de ces
dotations par DOM et par habitants,
%
23%
13%
16%
48%
100 %
Guadeloupe
Guyane
Martinique
La Réunion
Total
FEP
5
14
6
10
35
FEADER
138
74
100
319
631
%
21,9 %
11,7 %
15,8 %
50,6%
100 %
%
15%
40 %
17 %
28 %
100 %
hors l’aide de coopération territoriale
nous donnerait :
Pays
Montant
total en M€
Population
En milliers
Montant
Par hab. en E
Guadeloupe
Guyane
Martinique
Réunion
871
493
621
1868
405500
221500
402000
802000
2147
2205
1544
2329
Curieusement, la Martinique qui serait le 1er DOM à sortir de « l’objectif
convergence », en raison de son PIB supérieur au 75 % du PIB moyen des régions
européennes,
affiche
apparemment un niveau d’allocation en
fonds structurels qui serait inférieur à
celui des 10 premiers pays allocataires
de ces fonds en montant, par habitant en
euros, du tableau ci-dessus.
Guadeloupe
Guyane
Martinique
La Réunion
Total
RÉPARTITION DE L’AIDE AU DEVELOPPEMENT
DE LA PECHE ET DE L’AQUACULTURE
(en millions d’euros)
RÉPARTITION DE L’AIDE
« COOPERATION TERRITORIALE »
(en millions d’euros)
FEDER
47, 9
12, 8
35, 4
96, 1
Total
728
405
515
1 531
3 179
En complément de cet article, rappelons quelques données concernant les départements d’outremer, relativement à
ces fonds structurels européens :
RÉPARTITION DE L’AIDE
AU DEVELOPPEMENT RURAL
(en millions d’euros)
RÉPARTITION DE L’AIDE « CONVERGENCE »
(en millions d’euros)
FEDER
422
257
310
808
1 798
cevoir le plus d'argent par habitant et le
10e à percevoir la somme totale la plus
importante. Sur la période 2007, elle
contribue 9 fois plus aux fonds structurels qu'elle n'en bénéficie ».
ter, sans complexe, dans un équitable
retour des choses, les moyens existants en Europe, nécessaires pour
contribuer à des développements
d’activités qui, ici chez nous, en Martinique, nous font cruellement défaut
en ce moment.
Fort de France le 4/06/11
"mailto : [email protected]".
Il serait peut-être grand temps de
booster davantage notre aptitude à capantilla 1459 - 09 juin 2011
14
(((RBR))) la première radio urbaine
Tél : 0596 60 00 90
Fax : 0596 73 06 53
Email : [email protected]
Site : www.RBRfm.com
Écologie et Centrales nucléaires, entre autres………
écologie
HUGUes HeNri, aDHéreNT eelV,
«Cher Henri PIED, J’avais bien
reçu votre invitation à m’intéresser à
la situation des centrales nucléaires
dans la région; je vous envoie ci-joint
ma contribution au congrès d’EELV:
Je suis Hugues HENRI, adhérent
EELV, j’habite depuis 28 ans outremer,
en Guadeloupe de 1983 à 1989, en
Martinique de 1989 à aujourd’hui. J’ai
publié en 2010 un roman « Requiem
nucléaire » chez Paulo-Ramand dont je
vous livre des extraits pour alimenter le
débat? Sans vouloir d’emblée demander
quelque chose d’exceptionnel, je ne me
reconnais pas dans votre motion MAINTENANT L’ECOLOGIE en tant que
DOMIEN, je ne me considère pas
comme « Hors de Français » mais
comme « Français d’Outremer », je suis
curieux de connaître la réaction de mes
compatriotes domiens adhérents EELV
par rapport au fait qu’il semble ne pas
y avoir de regroupement sur une position commune donnant mandat au
congrès. Aussi je propose une contribution spécifique pour l’Outremer qui
puisse fédérer ces positions liés à des
situations différentes bien que décentrées et éloignées de la métropole. Je ne
représente pas l’ensemble des domiens,
mais je pense pouvoir énumérer un
ensemble de propositions qui renvoient
à notre situation.
Cettecontributionconcerneplusparticulièrement:
1°-Lapriseencomptedesspécificités
linguistiques,culturelles,économiques,historiquesetethniquesdenosdépartements
d’outremer, avecl’évolutiondesstatuts, la
miseenœuvredesassembléesuniqueset
ladévolutionderesponsabilitésélargiesque
régissentl’article 74oule73élargi,concernantlafiscalitécommune,lagestiondesressources,l’établissementdesrelationsrégionales,internationales,surlesplansdiplomatiques,économiquesetcommerciaux,culturelsetéducatifs.
2°- L’adaptation des réglementations
communautaires pourlesrégionsultrapériphériques,pourétendrelesprérogativesde
l’assemblée unique dans les différents
domainesdecompétences.
3°-Lamiseenœuvred’unepolitique
énergétique adaptée aux ressources, aux
besoinsprenantmieuxencomptelesspécificitésdel’outremerpourl’éolien,l’hydraulique(mini-centrales), lesolaire(photovoltaïqueetcentralessolairesparconcentration)etlebiomasse(parfermentationdela
bagassedecanneàsucre), pardesincitationsfiscalesetdesdérogationslégislatives,
paruneplanificationconcertéeaveclacommissiondeBruxellesavecl’affectationde
crédits d’équipements communautaires
pouraccélérerladiminutiondelapartdes
énergiesfossilesenoutremer.Lespolitiques
de transports en commun doivent être
encouragéespourpermettrelaréduction
duparcautomobileetseseffetsnéfastessur
l’environnement, sur l’endettement des
ménages: letransportcollectifparrail, par
tramway,parbusélectriques,parcabotage,
mini-ferrysetnavettescôtièresoufluviales
devraientêtreprivilégiées.Laremiseenservicedecargosmixtespermettantletransporttransatlantiquedefretetdepassagers
« lowcost »permettraitderéduirelebilan
carbonedesvolsDoms/métropole.
4°-Lamiseenœuvred’unepolitiquede
formationetd’insertionprofessionnelledes
jeunespourfairefaceauproblèmespécifiqued’unchômagemassifdesjeunesd’outremer,trèssupérieuràceluideMétropole.
Plans’appuyantsurunepolitiquededéveloppementdurabledenosrégions, cherchantlesexploitationsderessourcesetde
potentialités économiques sur place: au
niveaudesbiotechnologies; dudéveloppementdel’agriculturebiologiquetropicale,
desélevagestropicalisés, delapisciculture;
dutourismevert;del’améliorationducadre
devieparledéveloppementdesemploisde
proximité, par le soutien à la production
industrielleetartisanalelocale, parlamise
enchantierdelogementssociauxàhauteur
de la demande; par la mise à niveau des
équipements collectifs, par la mise aux
normes parasismiques et anticycloniques
des habitats collectifs et individuels, avec
priorité pour les écoles, les hôpitaux, les
infrastructures essentielles (ports- aéroports-ponts-digues).
antilla 1459 - 09 juin 2011
15
5°-L’incitationàlarelocalisationetau
retourdespersonnelsformésavecvalidationsspécifiques, accordsrégionauxpour
desinsertionscroiséesdejeunesdiplômés,
despersonnelsrequalifiésparuneffortde
formation continue adaptée aux besoins.
Réorientationdesmesuresdedéfiscalisation
vers cette politique d’emploi des jeunes
d’outremer.
6°-Lamiseenplaced’unepolitiquede
santéadaptéepourlapréventiondesmaladiestropicales,dengues,paludismeetautres
mauxendémiquesetàlapriseencompte
parl’assurancemaladieetlasécuritésociale
despathologiestropicalesspécifiques.Parla
miseenplaced’unobservatoireagréépour
lamesuredesatteintesàlasantépublique
pourprévenirtoutrisquecomparableau
scandaledelacontaminationdel’environnement par les pesticides type
« Cloredecone » en Guadeloupe et
Martinique,dotépourcefairedepouvoirs
préventifsmaisaussicoercitifsàl’encontre
detoutcontrevenantetdetoutenouvelle
atteintedumêmeordreàl’environnement
etàlasantépublique.
7°- La nécessité d’ouverture d’une
réelleenquêtepourl’instructiondeprocès
judiciaires sur les responsabilités à tous
niveauxdecescandale(contournementde
l’interdictionàlamiseenventeetàl’utilisationdelacloredecone)avecpoursuitesà
l’encontredescoupablesetindemnisation
desvictimesdelacloredecone.
8°-Lamiseàplatdescontentieuxfonciersetéconomiquesliésauxoligarchies
créoles(lesBékés)doitviserlafindesinégalitéssocialesauniveaudufoncier,parune
réformeagraire,auniveauéconomique,par
uneloianti-trustempêchantlaconstitution
demonopolesdanslagrandedistribution.
9°- La mise en place de protocoles
internationauxpourlasurveillanceetl’arrêt
programméd’installationsnucléairesoude
type SEVESO très exposées aux risques
majeurs,commelescentralesnucléairesdu
golfeduMexique:celledeLagunaVerdeau
MexiqueetaussicellesdeTurkeyPointet
deSainteLucyenFloride, quiontétéplusieursfoisdirectementtouchéespardes
ouragansmajeurscomme« Catrina ».//HH.
Sport Actualités
Sepp Blatter, réélu président de la FIFA.
Crise à la CONCACAF, organisatrice de la Gold
Cup, avec la suspension du président
Jack Austin Warner accusé de corruption…
S
epp Blatter, réélu président
de la FIFA, était le seul candidat après le retrait à la
surprise générale de la candidature
du qatari Mohamed Bin Hamman,
désormais suspendu, tout comme le
président de la CONCACAF, Jack
Austin Warner pour violation du
code de l’éthique et des allégations de
corruption en vue de l’élection du
président de la FIFA.
L’union Caribéenne de football
dont la Martinique est membre a vu
deux de ses dirigeants suspendus,
Jason Sylvester et Debbie Minguel
pour les mêmes motifs.
L’américain Chuck Blazer, secrétaire général de la CONCACAF, a
dénoncé la corruption qui mine la
CONCACAF et l’UFC après que le
qatari Mohamed Bin Hamman ait
rencontré à Port-of-Spain (Trinidad)
les 35 délégués de la CONCACAF à
la FIFA.
Sepp Blatter, réélu président de la
FIFA avec 186 voix sur 203 voix au cours
d’un vote à bulletin secret pour un quatrième et dernier mandat, tient bien les
rennes de l’institution alors que des voix
s’élèvent pour revoir la gestion de la FIFA
et son mode de désignation des pays organisateurs de la Coupe du Monde de
Football. Sepp Blatter a lâché du lest, en
acceptant que le pays hôte de la coupe du
monde soit désormais désigné par le
congrès de la FIFA et non par le comité
exécutif de la FIFA.
La fédération anglaise de football,
remontée contre la FIFA pour n’avoir pas
obtenu le mondial 2018 accordé finalement à la Russie, n’est pas parvenue à
faire reporter l’élection du président de la
FIFA.
Le président de la fédération haïtienne
de football, Yves Jean-Bart, a sévèrement
critiqué les Anglais. Les tabloïds anglais
ont révélé des fraudes électorales liées au
scrutin à travers des pots de vin versés à
des délégués notamment de la CONCA-
Jack Austin Warner (Sur le Net)
CAF.
Dans le collimateur des Anglais, le trinidadien Jack Austin Warner, président
de la CONCACAF, présent en
Martinique pour la finale de la Digicel
Cup et un homme d’affaire influent qui
voulait la présidence de la FIFA,
Mohamed Bin Hamman.
Bin Hamman suspendu par la
FiFa reçu en grande pompe à
Trinidad
Mohamed Bin Hamman a été suspendu de manière provisoire de toutes activités liées au football par une commission
d’éthique de l’instance internationale du
football tout comme le président de la
CONCACAF, Jack Austin Warner, viceprésident de la FIFA. Deux membres exécutifs de l’Union Caribéenne de football
très liés à Jack Austin Warner ont été aussi
suspendus, son bras droit, Jason Sylvester
et sa secrétaire, Debbie Minguel.
Le milliardaire qatari à la tête d’une
grosse société d’investissement à Doha
avait effectué une tournée dans la Caraïbe
pour expliquer les motifs de sa candidature. Il avait été reçu en grande pompe
dans un hôtel luxueux de Port-of-Spain
par la direction de la CONCACAF présidée par Jack Austin Warner. Mohamed Bin
Hamman a pu rencontrer lors de son
déplacement dans la capitale Trinidadienne
les corps constitués dont le premier ministre Kamia Persad Bissessar et des représentants de la société civile.
Tous les membres de la CONCACAF
antilla 1459 - 09 juin 2011
16
dont la Martinique (mais La Martinique ne
vote pas au congrès de la FIFA pour élire
son président et la délégation martiniquaise n’a pas été invitée à une rencontre
privée avec le qatari contrairement à d’autres de la Caraïbe) avaient été invités à
entendre le candidat qatari décidé à battre
Sepp Blatter lors de l’élection du président de la FIFA, le premier juin.
Mohamed Bin Hamman avait alors
promis 5 places directes à la CONCACAF
lors de la coupe du monde 2022 et des
moyens financiers très en hausse pour
développer le football dans cette confédération: nouveaux stades, centres de formation et envoi d’un bataillon de techniciens
de football.
le secréTaire général de la
concacaF, cHuck Blazer,
renvoyé par le présidenT
inTérimaire de la concacaF,
reTrouve son posTe
Le secrétaire général de la CONCACAF, Chuck Blazer, a dénoncé la réunion
du 10 au 11 mai à Port-of-Spain et porté de
lourdes accusations contre Jack Austin
Warner et son entourage. L’américain qui
a ses entrées à la Maison Blanche l’a fait
en toute sérénité. Chuck Blazer, membre
du comité exécutif de la FIFA, qui avait
conseillé Barack Obama pour une candidature américaine à l’organisation de la
Coupe du monde de football s’est attiré les
foudres du clan Warner. Le vice-président
de la CONCACAF et de l’UFC, le barbadien Leslie Austin qui assure l’intérim de
Jack Austin Warner, suspendu provisoirement par la FIFA le temps d’une enquête
pour corruption, l’a limogé de son poste de
secrétaire général.
Les Mexicains, Canadiens et d’autres
pays de la Caraïbe sont montés au créneau
pour défendre Chuck Blazer qui a su tisser
depuis 1990 un réseau efficace. Un
conseiller de Barack Obama pour la
Caraïbe n’a pas hésité à intervenir pour
réhabiliter Chuck Blazer. Des membres du
comité exécutif de la CONCACAF ont
estimé que Leslie Austin n’avait pas l’autorité pour renvoyer l’américain.
Conséquence, Chuck Blazer a retrouvé son
Chuck Blazer et Leslie Austin, maîtres à la CONCACAF…
poste de secrétaire général de la CONCACAF. Et le barbadien Leslie Austin a été
suspendu à son tour par le comité exécutif,
avant d’être finalement réélu. Warner et
Austin sont contestés par des dirigeants de
la CONCACAF qui craignent de perdre
des avantages avec la réélection à la tête de
la FIFA de Sepp Blatter. Chuck Blazer qui
a l’appui de Sepp Blatter est désormais
l’homme fort de la CONCACAF. Les
règlements de compte ne sont pas terminés
à la CONCACAF.
duel BlaTTer-Bin Hamman
dans la caraïBe pour la présidence de la FiFa
Le programme d’actions du candidat à
la présidence de la FIFA, Mohamed Bin
Hamman, avait pourtant plu aux représentants des fédérations de football de la
CONCACAF et de l’UFC lors de son passage à Trinidad. Jack Austin Warner
avait déclaré que Mohamed Bin
Hamman était l’homme qu’il faut pour
présider la FIFA. On a vite compris que les
35 voix de la confédération de football
qu’il préside avec autorité seraient en
faveur du qatari. Un sacré coup porté à
Sepp Blatter qui a toujours participé au
congrès de la CONCACAF depuis qu’il
est président de la FIFA. Le président sortant de la FIFA avait tenu à rassurer les
membres de la CONCACAF sur ses intentions lors de leur congrès à Miami. Il a
assisté avec Michel Platini, président de
l’UEFA, et le président de la ligue de football, Samuel Pereau à la réélection de
Jack Austin Warner qui a exigé du changement à la tête de la FIFA dans son discours.
Sepp Blatter, conscient qu’il allait perdre
les 35 voix de la CONCACAF, a vite
réagi. Déjà sommé par la fédération
anglaise de football de faire le ménage au
sein de la FIFA et d’éliminer tous ceux
soupçonnés d’avoir monnayer des votes, le
président de la FIFA a activé la commission d’éthique. Il l’a fait rapidement.
Le qatari Mohamed Bin Hamman,
membre du comité exécutif de la FIFA, et
le trinidadien Jack Austin Warner, viceprésident de la FIFA, ont été suspendus
provisoirement.
Le puissant patron de la CONCACAF
a promis un tsunami s’il tombait mais il a
fini par se calmer à la demande de ses
vice-présidents dont le barbadien Leslie
Austin.
Leslie Austin, réélu vice-président de
la CONCACAF et de l’Union Caribéenne
de football depuis six mandatures, est une
SANS NOUS. des territoires britanniques et
américains de la Caraïbe disputent les barrages du
mondial de foot 2014 et la Guadeloupe la Gold Cup…
Les barrages de la coupe du monde
2014 au Brésil commencent pour des territoires d’outre-mer de la Hollande, de la
Grande Bretagne et des Etats-Unis. Ils
s’étaleront jusqu’en juillet pour constituer
le tableau des éliminatoires de la coupe
du monde zone CONCACAF. 25 pays
engagés avant la phase finale. Les DFA
ne sont pas concernés par les barrages
pour les éliminatoires du mondial de foot.
Il y a un problème de statut selon la fédération française de football que la
CONCACAF ne cherche plus à régler
pour ne pas être accusée de s’immiscer
dans les affaires politiques intérieures de
la France.
Jack Austin Warner, qui voulait que
les départements français participent aux
barrages du mondial comme les territoires britanniques, américains et hollandais de la Caraïbe, a approché les dirigeants du football français sur ce dossier.
Il a été prié de ne pas s’occuper du sort
des ligues de Martinique, de
Guadeloupe et de Guyane pourtant
membres associés de la confédération
qu’il dirige. La 3F est pour une participation d’un DFA à la Gold Cup mais son
discours change dès qu’il s’agit de la
coupe du monde de football. En fait,
Paris ne cesse de rappeler que la
Martinique et la Guadeloupe sont des
DOM et non des TOM comme la
Nouvelle-Calédonie et Tahiti qui disputent les éliminatoires de la coupe du
monde.
Avec un changement de statut genre
74, la Martinique aurait pu demander à
jouer les barrages de la coupe du monde
figure historique du foot caribéen. Cet
homme loyal n’a jamais cherché à prendre
la place de Jack Austin Warner malgré
quelques ressentiments et déceptions.
Leslie Austin s’est fait gronder par le premier ministre barbadien qui n’a pas apprécié que la dernière phase finale de la
Digicel Cup échappe à son pays. La fédération Barbadienne de football, qui voulait cette compétition pour fêter le centenaire du ballon rond, est remontée contre
le comité directeur de la CONCACAF qui
a préféré la Martinique. Certains journaux
Barbadiens et des blogueurs ont ironisé sur
la suspension du trinidadien Warner. Le
barbadien, Leslie Austin et les autres dirigeants influents de la CONCACAF
antilla 1459 - 09 juin 2011
17
de football sans que cela ne pose aucun
problème. Voilà du grain à moudre pour
le futur exécutif et la commission des
sports d’autant plus que certaines ligues
participent aux Jeux Panaméricains
comme le karaté et le judo.
La ligue de handball de la
Martinique a obtenu l’accord de la
tutelle parisienne la fédération française
de handball pour disputer les éliminatoires dès novembre en République
Dominicaine mais il lui faut boucler le
budget. Faute d’argent, la ligue de
Handball ne prendra aucun risque financier prévient son président Daniel Nisas.
Les sportifs martiniquais veulent
engranger de l’expérience, hausser leur
niveau et ils ont de quoi être frustrés en
voyant, des footballeurs de Montserrat,
des Iles vierges britanniques, des Turks
and Caicos, d’Anguilla ayant chacun un
passeport britannique, ceux des Iles
vierges américaines le passeport américain, Aruba le passeport néerlandais,
jouer les barrages de la coupe du monde
de football zone CONCACAF. Des
équipes à la portée des Matininos et des
Gwada Boys aux Etats-Unis pour la Gold
Cup. Les confrontations, dans le cadre
des barrages de la zone CONCACAF
Coupe du Monde 2014, donnent
Montserrat-Belize,
AnguillaRépublique Dominicaine, Iles ViergesBritanniques-Iles Vierges américaines,
Aruba-Sainte Lucie. La Martinique du
foot déjà sevrée de Gold Cup contrairement à sa sœur la Guadeloupe est confinée à un rôle de spectatrice.
Luc Edon. p
Guillermo Canedo, Alfredo Banegas, ont
su convaincre Jack Austin Warner de faire
voter Blatter et de ne pas pénaliser la
CONCACAF après le retrait de la candidature de Mohamed Bin Hamman à la présidence de la FIFA.
Jack Austin Warner, fin calculateur et
conscient que Sepp Blatter allait être réélu
président de la FIFA, a appelé les 35 délégués de la CONCACAF à voter Sepp
Blatter à l’élection présidentielle de la
FIFA. Un choix pour ne pas perdre la
manne financière de la FIFA et obtenir les
cinq places qualificatives pour la Coupe du
monde de football.
Luc Edon. p
Actualités
La Guyane en difficulté
réunion sur la situation financière
des collectivités territoriales de Guyane
Philippe RICHERt, ministre des
Collectivités territoriales et Marie-Luce
PENCHARD, ministre de l’Outre-mer
ont présidé, ce matin, une réunion sur
la situation financière des collectivités
territoriales de Guyane, au ministère
de l’Outre-mer. Cette réunion s’inscrit
dans le prolongement des consultations menées par le Gouvernement
dans le cadre de l’examen du projet
de loi sur la mise en place de la collectivité unique, en présence de l’ensemble des responsables politiques de la
Guyane, des quatre parlementaires,
du président du conseil régional, du
représentant du Président du conseil
général, des Présidents de l’association départementale des maires et du
conseil économique social et environnemental régional.
Ce dialogue nourri par les présentations techniques des ministères
concernés a permis d’aboutir à un
diagnostic convergent sur l’état de la
situation financière de collectivités territoriales de Guyane ainsi que sur les
efforts financiers significatifs déjà
effectués par l’Etat et par son opérateur, l’agence française de développement (AFD).
Les élus ont appelé notamment
l’attention des ministres sur les incidences pour les finances locales des
caractéristiques de la Guyane, les
questions du foncier non bâti de l’Etat
exploité par l’Office national des forêts,
du déplafonnement de la dotation
superficiaire applicable en Guyane, du
transfert aux communes de la part de
l’octroi de mer perçue par le département.
Philippe RICHERt et Marie-Luce
PENCHARD ont confirmé que le
Gouvernement est attentif aux spécificités guyanaises. En conséquence,
les dotations de péréquation dont
TF1 Vision lance la VOD sociale sur
la plateforme Facebook® avec Brainsonic
tF1 Vision propose désormais
aux internautes l’accès à des contenus Video On Demand sur la plateforme Facebook. Au-delà de la possibilité de payer via les Facebook
Credits ou par Carte Bleue, ce sont
surtout les fonctionnalités sociales
de la plateforme qui, combinées à la
vidéo, constituent une première
mondiale. La mise en place de la
solution a été confiée à Brainsonic,
certifié
Facebook
Preferred
Developer Consultant.
Avec le spectacle de Florence Foresti,
TF1 Vision débarque sur la plateforme
Facebook. Mais au-delà de l’intégration
des Facebook Credits ou du paiement par
carte bleue, c’est un dispositif social complet qui a été mis en place. Les utilisateurs
ont ainsi la possibilité d’offrir le spectacle à
un de leurs amis, d’inviter leurs amis fans
de Florence Foresti à voir le spectacle, de
partager le teaser sur leur wall, etc.
L’application est disponible à l’adresse :
https://apps.facebook.com/foresti_en_vod/
La mise en place et l’hébergement de
la plateforme ont été confiés à Brainsonic,
spécialiste de la vidéo en ligne certifié
Facebook Preferred Developer Consultant.
La diffusion des vidéos se fait en Microsoft
Smooth streaming, le débit s’adaptant ainsi
dynamiquement à la bande passante disponible de l’utilisateur. La DRMisation des
contenus est effectuée avec Microsoft
PlayReady.
Brainsonic, qui dispose déjà de solutions avancées pour la plateforme
Facebook (Live sur Facebook, intégration
des social plugins dans des dispositifs live
ou des plateformes WebTVs) va continuer
à investir de manière très significative au
niveau de ses offres logicielles. « La combinaison de la vidéo avec les fonctions
sociales de Facebook ouvre de nouveaux
horizons, nous n’en sommes qu’au début
» indique Jean-Louis Bénard.
antilla 1459 - 09 juin 2011
18
bénéficiera la Guyane continueront à
évoluer positivement au cours des
prochaines années, notamment
s’agissant des DMTO (droits de mutation à titre onéreux) et de la CVAE
(contribution sur la valeur ajoutée des
entreprises). Ils ont également indiqué
qu’ils étaient prêts à promouvoir la
création d’une dotation spécifique destinée à accompagner de façon transitoire la mise en place de la collectivité
unique en Guyane.
Contacts: Cabinet de Philippe
RICHERT:
Gaëlle
GICQUEL
0149274522 Cabinet de Marie-Luce
PENCHARD: Matthieu BEJOT 0153692674
A propos de Brainsonic :
www.brainsonic.com
Brainsonic regroupe toutes les compétences pour la mise en place de WebTVs
et de portails communautaires 2.0, la production Rich Media (vidéo sur internet,
webcasts, retransmissions en live d’événements, vidéomails), l’hébergement et le
référencement de vidéos. Avec la volonté
de démocratiser l’usage de la vidéo pour le
marketing et la communication, Brainsonic
a su séduire et fidéliser de grands groupes
comme Adobe, BNP Paribas, Bouygues,
EMI, Fédération Française de Judo,
Generali, Microsoft, Société Générale,
Sodexo…
A propos de Brainsonic Caraïbes
Installée en Martinique, Brainsonic
Caraïbes est l’antenne régionale de
Brainsonic.
Steve CHALONO |BRAINSONIC
CARAIBES - Port du Marin - Bassin Tortue
| 97290 Le Marin | Martinique French West
Indies
Cell : +596 (0)696 455 343 | Fax :
+596 (0)596 749 220
eMail : [email protected]
| http://www.brainsonic.com/
Habitat insalubre
La proposition de loi (PPL) de Serge Letchimy
portant dispositions particulières relatives aux quartiers d’habitat informel
et à la lutte contre l’habitat indigne dans les départements et régions d’outre-mer
La proposition de loi (PPL) de
Serge Letchimy portant dispositions
particulières relatives aux quartiers
d’habitat informel et à la lutte
contre l’habitat indigne dans les
départements et régions d’outremer, sera examinée en seconde lecture par l’Assemblée nationale le jeudi
9 juin en fin d‘après-midi.
Cette lecture devrait finaliser la procédure parlementaire d’adoption du
texte, puisque tant la commission parlementaire et le gouvernement se sont
prononcés pour une lecture conforme
de la version issue du Sénat.
Le député Serge Letchimy convie
la presse à une conférence de presse
le lendemain, Vendredi 10 juin, à
10h00, salle de presse de
l’Assemblée Nationale, 126 rue de
l’Université 75007.
Il s’agira d’une part de faire le point
sur le contenu du texte à l’issue de
cette séquence parlementaire, d’autre
part de revenir sur la suite réglemen-
taire qui sera donnée au rapport qu’il
a rendu en septembre 2009 sur la
relance de la lutte contre l’habitat
indigne et insalubre en Outre-mer et
dont la PPL.
En intégrant Mayotte et Saint
Martin, l’habitat insalubre concerne
dans les départements et régions
d’outre-mer quelques 70 000 logements et 200 000 personnes, dès lors
maintenues dans une situation de précarité inacceptable. Depuis plusieurs
années, les opérations de résorption
Nos lecteurs nous «Emaillent»…
Guyane : le projet de Loi Letchimy inquiète…
LU par «Cicérone»…
Projet de loi Letchimy
France-Guyane 16.05.2011
Lundi 9 mai le sénateur
maire de Mana M. Patient
était présent dans les studios de Guyane 1ère lors
du JT du soir, pour s'inquiéter des conséquences désastreuses pour la Guyane
du projet de loi Letchimy relatif à l'habitat illégal, en
passe d'être adopté mais qui ne l'est
pas encore, heureusement pour
nous. [Fin de citation]
Le commentaire
de «Cicérone»
Peut-être est-il nécessaire de
rappeler qu'à l'avenir, si ce projet de
loi est adopté, il ne sera plus possible pour aucune collectivité, ni parti-
culier d'ailleurs, de procder
à la démolition d'habitations illègales construites
sur un terrain squatté, sans
au préalable avoir indemnisé le squatteur.
Ce projet de loi apparaît
complètement fou, quand
on connaît l'état des finances de nos collectivités
et le peu de moyens financiers des petits propriétaires privés.
Alors que partout ailleurs dans le
monde, tout squatteur dans les
mêmes conditions, risque la prison,
et doit au contraire indemniser les
propriétaires spoliés de leurs biens.
Cette loi avait pour but de résoudre un problème spécifiquement
antilla 1459 - 09 juin 2011
19
de l’habitat insalubre sont soit ralenties, soit bloquées du fait d’une inadaptation des procédures aux réalités
locales.
C’est pour faire face à une telle
situation que la proposition de loi de
Serge Letchimy propose un ensemble
de mesures législatives visant à mieux
prendre en compte l’habitat insalubre
dans l’action publique en faveur du
logement, le traitement de la question
des occupants sans titre et du logement informel plus généralement.
Dans ce but, Serge Letchimy propose
différentes mesures visant d’une part
à assouplir les procédures administratives et règlementaires en vigueur ;
d’autre part à donner la possibilité aux
opérateurs et autorités publiques de
faire des opérations de résorption de
l’habitat insalubre de véritables projets
urbains, susceptibles non seulement
de contribuer à la production d’habitats
décents mais aussi à la réinsertion de
ces quartiers populaires dans la cité.
martiniquais, en gros, satisfaire
quelques électeurs du Parti progressiste martiniquais.
Le pire dans cette histoire, c'est
qu'à part M. Patient, on n'entend
aucun élu guyanais s'insurger contre
cette catastrophe annoncée et surtout pas Mme Taubira qui a ellemême soutenu ce texte lors de son
passage à l'assemblée.
La ministre de l'Outre-mer a
voulu rassurer M. Patient en lui disant que les illégaux n'auront pas
droit à ces indemnisations.... Oui,
mais une fois qu'ils auront obtenu
leur régularisation, on fera quoi ?
Sicerone
[note d’Antilla : Lors des débats de
2010 sur le Statut, Mme Taubira était
ouvertement contre l’Article 73 et
pour l’Article 74 et à fait campagne,
sur cette base-là…Mais, jamais,
aucun des protagonistes du 74 en
Martinique n’en a parlé…]
Actualités
Entreprises, escrime et écologie…
l’année 2014.
Ce système vise à PERMETTRE
A TOUTES LES ENTREPRISES DE
MOINS DE 50 SALARIES – quelle
que soit leur structure juridique,
qu’elles aient versé des dividendes
ou non et que ces dividendes soient
en augmentation ou non, DE FAIRE
BENEFICIER L’ENSEMBLE
DE
LEURS SALARIES
D’UNE
PRIME ANNUELLE D’INTERESSEMENT, qui sera exonérée de cotisations sociales, jusqu’à hauteur
de 1200€.
Amendement
Prime de partage des profits
dans les entreprises
L’amendement déposé par Alain
JOYANDET visant à permettre aux
employés des entreprises de moins
de 50 salariés de bénéficier eux-aussi
en 2011 de la prime de partage des
profits par le biais de la MISE EN
PLACE D’ACCORDS D’INTERESSEMENT SIMPLIFIES a été LARGEMENT
ADOPTE ce matin par la Commission
des Affaires Sociales de l’Assemblée
nationale.
Cet amendement prévoit que cet
accord simple peut intervenir sur
une période d’un an (au lieu de
trois). Le dispositif est renouvelable
tacitement et mis en place à titre
expérimental jusqu’à la fin de
alain JOYaNDeT
(Sur le Net)
CONTACT :
ASSEMBLEE NATIONALE Alexis
BOUYGUES 126 rue de l’Université –
75355 PARIS 07 SP Tel 01 40 63 60
32 – Email [email protected] Site web :
www.joyandet.fr
En route pour les JO de Londres 2012
Queen Maureen poursuit le marathon olympique à Nankin ce week-end !
Après les étapes de Rio de Janeiro
et de Cuba au mois de Mai, la « Course
à la qualification Olympique » se poursuit à Nankin ce week-end.
• Nankin : 11 et 12 juin – Epée
Dame Seniors en Individuel
Une étape qui a son importance
puisse qu’elle contribue à la qualification
olympique mais aussi parce que c’est
l’avant dernière étape avant les
Championnats d’Europe et les
Championnats du Monde.
Maureen Nisima se prépare aux 31h
de vols (aller-retour) nécessaires à cette
étape pour relever le défi olympique
auquel rêvent toutes les escrimeuses.
Prochains rendez-vous de Maureen
Nisima après Nankin :
• Sydney : 24 au 26 juin – Epée
Dame Seniors en Individuel et par
Equipe
•
Championnat d’Europe :
Sheffield : 17 au 22 Juillet
• Championnat du Monde :
Catane : 8 au 16 Octobre.
antilla 1459 - 09 juin 2011
20
Maureen Nisima
(MI)
Point de vue
du pays Martinique
référence à la pensée d’un philosophe, en l’occurrence r. descartes :
« Je pense donc je suis ».
D
e tous les pays de la Caraïbe, voire du continent
américain, seuls ceux encore sous tutelle, à l’exemple des
DFA, ne le sont pas.
Le « pays Martinique » a été
longtemps, depuis l’avènement de P
B D’Esnambuc en 1635 ici, désigné
sous l’appellation de colonie. Elle
l’est encore à ce jour. C’est à partir
de 1946 que les décideurs en haut
lieu lui ont attribué par simple décret le titre de département et certaines personnes disent : « Mon
pays n’est pas un pays, mais un département français » -sous-entendre : un sous-pays-. Et nous
conjuguons à toutes les personnes :
« Je suis hors du département ou
dans le département » Elles parlent
de ce qui se passe dans le département, même lorsqu’elles se trouvent
dans les autres pays de la Caraïbe,
la majorité ayant le statut normalisé
de pays souverains responsables
et représentés à l’ONU.
Il faut le rappeler : un département est une division administrative
de la France. Beaucoup de Français
qui arrivent dans notre pays s’appliquent à nous faire croire (à nous
Martiniquais) qu’ici c’est la France.
Pour leur faire plaisir (ne pas les
vexer) nous répétons
naïvement (par la voix
de nos maîtres) que la
Martinique est effectivement la France, dans
le ventre de l’Europe.
Sur nos passeports l’administration écrit le
nom de la ville de naissance, suivi du numéro
d’immatriculation (972) et pour le pays,
France -une pratique
volontaire de la nonexistence du pays Martinique, du refus de la
reconnaître comme tel-.
Le nom de notre pays serait donc
devenu tabou, comme les mots
(Chut ! pas trop fort) : responsabilité, autonomie, souveraineté, indépendance…
Aliénation entretenue par la
raison du plus fort, du maître (la
métropole) !
Enfin, bientôt nous aurons la
Collectivité Unique –encore un statut marginalisé par rapport à notre
contexte géopolitique- et le mot département sera enfin supprimé.
Dieu merci !
Allons-nous alors entendre : «
Un tel est hors de la collecti-
vité… » ?
Allons-nous parler de ce qui se
passe dans la collectivité ?
De l’avis des personnes averties
et engagées -disons : des initiés-, il
serait tout simplement plus naturel,
plus intelligent, plus sérieux, plus
respectueux… et plus sage de mettre en avant le terme de pays pour
désigner ici-même et à l’extérieur
notre pays Martinique.
Il n’est pas, à mon avis, nécessaire de solliciter la démarche démocratique pour ce faire.
Partout nous devrions déjà
considérer comme normal de parler
du pays MARTINIQUE, dans la
Caraïbe.
Martinique, le 31 mai 2011.
Chaque semaine… depuis 29 ans !
antilla 1459 - 09 juin 2011
21
Actualités
De Félix-Hilaire Fortuné, l’ami fidèle d’Antilla…
de Nicolas Machiavel (1469-1527) :
Qu’est-ce donc que la Politique ?
Q
u’il s’agisse d’Etats, de Provinces, de Régions, de départements ou de villes, la Politique est,
par excellence, a-t-on dit, la science des réalités qui président aux rapports des hommes entre
eux. La science du possible dont la finalité est la bonne conduite des affaires publiques dans
le temps et dans l’espace. Dans le dédale de leurs classifications catégorielles et de leurs différences
culturelles, comme par-dessus leurs frontières géographiques.
Le but de cette science, immanente au quotidien, est d’atteindre, par les faits et gestes de ceux qui l’exercent, à la satisfaction, soit des piliers dont le régime quel qu’il soit ne peut se passer, soit du plus grand nombre. Tout l’art est de savoir y
parvenir, sinon sans encombre, du moins au moindre coût, c’est-à-dire sans ébranler le système qui le nourrit ou détruire les
fondements, sur lesquels elle repose.
La pyramide hiérarchisée des moyens a pour fonction essentielle de donner à chacun, sciemment ou confusément, le sentiment de participer à la dynamique de l’œuvre dans sa marche vers l’objectif. Cette impression d’adhésion est un mirage utile,
une sorte de double prise de décision, il est nécessaire que ses motivations intimes et profondes, bien habillées de la plus
pure des intentions, échappent à ceux qui ne font pas partie du cercle étroit de l’establishment.
Car « s’il est cruel d’aimer par politique », il ne faut point oublier qu’en politique comme en amour, le cœur a ses raisons
que la raison ignore ». « Il ne faut pas s’y laisser dominer par des préjugés d’ordre moral ». Le vrai politique est celui qui, tantôt disert, tantôt taciturne ou silencieux, mais toujours à l’affût de sa proie, joue bien la comédie de la sincérité et gagne à la
longue, « en transmuant une faiblesse vraie en force potentielle, par l’arme redoutable du déguisement de la pensée ».
Aussi, parlant de Louis-le-Grand, « on se mêle plus de deviner ses desseins », dira Bossuet, pendant que La Bruyère,
lance sa fameuse interrogation et exclamation: « La Politique, est-elle autre chose que l’art de mentir à propos? »
Napoléon s’y connaît qui réplique « qu’en politique, il faut bien se garder de convenir d’une erreur; que lorsqu’en politique
l’on s’est trompé, il faut persévérer ». Un écho à Pasquier qui avouait que « pour acquérir réputation d’habile homme, il faut
machiavéliser ». Ce qui exige de maintenir de maintenir constamment le regard fixé sur le point d’horizon où brille, selon Voltaire, « le grand Principe de Machiavel: Ruinez qui pourrait un jour vous ruiner.
Alors, qu’est-ce donc que la Politique?
La politique, c’est le fait du prince. Prince Unique au visage emblématique ou légendaire. Théocratie, Monarchie, Autocratie ou Empire. Un être paré de toute la magie de pouvoirs supra-humains venus du fond des âges.
« L’Autorité » concentrée en un seul. D’où, tout part et où tout retourne. Une Institution sacrale, qu’on ne discute pas.
Aujourd’hui une rareté. Mais dont le symbolisme Etat-Nation personnifié par le Principe est demeuré vivace dans les esprits et parfois dans les cœurs. En tout cas, une essence indivisible et qui ne se partage pas. Puisqu’elle est en soi, « la Souveraineté ». Mais aussi, la Politique? Prince Multiple d’hommes divers, sortis le plus souvent du vaste anonymat populaire,
mais sans tradition démocratique.
Démocratie ou République. Ni coopté, ni héréditaire, le Prince élu n’est qu’un Président nécessairement doué de qualités, de compromis ou d’aptitudes manœuvrières. Défenseur provisoire des leviers de commande, il tient son rôle de mandants
qui, à discrétion, détiennent eux, la Souveraineté. Une Souveraineté par délégation qu’ils accordent ou retirent sans recours.
Et qui est démembrée organiquement pour ne point être confisquée, au profit d’un seul. Ici sur le mécanisme de la Représentation c’est la vertu reconnue qui, pour un temps, confère la légitimité. De manière aléatoire et oscillatoire et sur un plan
souvent plus matériel ou reflet du Droit que fidèle transcription de l’identité. Ainsi, la Politique, par l’intermédiaire des individus, des castes et des peuples, c’est le fiat du Prince. Qu’il soit en droite ligne de l’histoire ou qu’il soit propulsé par des
groupes restreints ou de préférence, par le suffrage universel. Solidaire ou entité démultipliée, le Prince par les voies les plus
secrètes, les plus tortueuses ou, dans les projets les moins avouables, a, devoir de gouverner et de naviguer. Il le fait par des
garde-fous qui le protègent, les relais qu’il se donne, les principes qu’il établit ou les coutumes dont il hérite. Il en est ainsi depuis que les hommes ont ressenti le besoin d’être guidés et les sociétés, la nécessité d’être encadrées. Le bon vouloir du
Prince va ainsi ou doit, en logique, s’efforcer d’aller à la rencontre du bien commun. Une expression dont le contenu peut ou
non correspondre, selon les circonstances, avec le sien propre comme avec l’idée que lui, ou son temps, a de l’intérêt général. Une notion d’ailleurs, l’intérêt général, aux contours vagues à la fois des plus simples et des plus complexes, aux limites
ou aux mythes dépassant peut-être les bornes de l’humain. Dont concepts et définitions sont apparemment établis en vue
d’élargir, à tous, les horizons de l’espoir. Espoir que les brumes de l’existence font sans cesse reculer, à la mesure même d’espérances précédentes jamais réalisées.
antilla 1459 - 09 juin 2011
22
De F-H F…
Mais que pour le Prince des écueils
apparaissent sur le flot changeant des
évolutions ; que des sables mouvants
sous ses pieds naissent d’imprévisibles
aspirations; que la folie des tempêtes
ou des révoltes se déchaînent autour
du trône, au point de menacer son pouvoir ou contre son pouvoir au point de
menacer le trône; que sa « baraka » se
ternisse alors, dans ses attributs et
spectre à la main, le Prince se réveille,
se dresse pour la sauvegarde de son
royaume ou de ses libertés. Et dès cet
instant, mettant là, en hibernation
toutes les lois en vigueur, celle de l’amitié, celle de l’honneur et celles du bien
public, il lui faut, sans concession, déterrer la hache de guerre, frapper du
glaive, sacrifier les implorants, et, si nécessaire dévorer sa haie d’honneur.
Car la Politique, en la personne du
Prince, est un ogre, un ogre qui gloutonne souvent ses propres enfants
quand ce n’est pas matrice originelle.
Un ogre qui n’accepte pas que le
temps ne s’arrête pas au plus fort de sa
puissance. Au temps des dangers et
des doutes, les faibles et les indécis,
ces vulnérables marche-pieds de tous
les pouvoirs, sont les premiers sacrifiés.
La politique ? Une éthique lorsque
dans le plus grand désintéressement,
elle n’est guidée que par le seul souci
des besoins du citoyen. Un mal nécessaire, mais impitoyable, quand, dans
l’ombre ses motivations relèvent de la
raison d’Etat. Car les faibles éliminés,
vient pour les autres, ceux dont l’échine
n’a que la souplesse de la droiture, « la
nuit des longs couteaux », avec ses
victimes, volte-face, soumissions. Une
stratégie active ou silencieuse d’encerclement les traque. Une tactique en
clair-obscure vise à les buter hors du
carré des fidèles supposés.
C’est l’époque des masques qui se
mettent ou des illusions qui tombent.
Le temps des mots et des sourires grinçants qui servent de refuges aux arrière-pensées. Le Prince cependant se
garde encore de montrer toutes ses
cartes. Il n’abattra son jeu que lorsqu’il
se croira certain d’avoir atteint ses objectifs, les traîtres débusqués, les imposteurs confondus. C’est à ce
moment que sortent ou émergent de la
jungle des ambitions ceux qui se
croient sauvés, les plus dangereux à la
course de la flatterie ou de la délation
qui avaient eu mission de dénoncer ou
de pourchasser les faux-croyants, lesquels ne sont pas toujours hélas, ceux
que l’on croit. Les ombres peuvent
donc remplacer les hommes, comme
l’aurait dit le Gouverneur Richard. Tout
se joue dans les coulisses. Tout se dit
en confidences chuchotées. Les rumeurs non innocentes s’amplifient et
deviennent preuves aux oreilles du
Prince, mis en condition. En situation
de perdre son self-government et de
devenir à son insu, marionnette aux
mains de ses manipulateurs adroits ou
subtils. Sa conduite devient troublante
et ses actions incohérentes ou incompréhensibles, aux yeux des non-avertis.
Tout lui est permis au nom des intérêts supérieurs qu’il a en charge
comme de ses prérogatives propres.
La dépêche d’Ems fut une falsification. Napoléon III ne s’en aperçut pas.
L’émotion et l’orgueil chez lui avaient
obscurci la raison, l’analyse et le
calme. La France en paya le prix. Dreyfus le juif, accusé à tort, fut broyé par le
bagne. Paul Reynaud porta de fausses
accusations sur la IX armée du Général Corap, après la défaite de 1940.
L’histoire est jonchée de faussaires.
La grande et la petite. Celle d’ailleurs
et celle d’ici. Mais il y en aura toujours
qui aimeront tirer de ces ficelles,
grosses comme des cordes.
Nicolas Machiavel qui mourut pauvre, était, a-t-on dit, « un monstre de
duplicité, bourré de combinaisons et de
ruses, mais un génie qui a mis l’intrigue
au service de l’Etat ». Son ouvrage cé-
lèbre, « Le Prince », écrit en 1513, à 44
ans, après avoir inquiété n’a pas fini
d’intriguer. Un Monument!
Le secrétaire Florentin décédé le
22 juin 1527 était un anticlérical, mais
« Patron des hommes d’Etat », il leur
créa une religion terrestre avant de
monter au ciel. Une religion construite
dans une Bible, le Prince, dont le
champ de prédilection est le domaine
politique. C’est la religion de la dissimulation. Une pratique qui exige de
grandes qualités pour être exercée
comme une science et un art. Cette religion s’appelle « le Machiavélisme ».
Et pour en être un officient, un dignitaire à la mitre cardinale, il faut en politique, être « machiavélique ».
L’êtes-vous? Si oui, entrez en religion.
Il y a encore de la place.
Et de beaux jours pour le Machiavélisme! Du moins pour les adeptes de
la perfidie et de l’absence de scrupule,
en politique. Ceux qui, d’après Channing, ne considèrent les hommes que
comme les instruments de leur ambition.
Cependant, braves citoyens,
bonnes âmes et gens de biens, ne désespérez pas! beaucoup de pratiquants,
pour ne pas dire la plupart, au service
exclusif de leurs semblables, sont à
votre image. Ils oeuvrent donc en toute
clarté et loyauté à visage découvert
sans avoir à emprunter les chemins ou
les souterrains de la fameuse et ténébreuse doctrine!
Félix-Hilaire FORtUNE. n
RLDM
RADYO LéVé
DOUBOUt MAtINIK
sèl radyo ki kantékant épi pèp Matinik
90.8 FM • 97.5 FM • 91.0 FM
Tél.: 0596628899 - Fax: 0596628990
antilla 1459 - 09 juin 2011
23
Actualités
Comportement culturel des médias français…
Médias de classe :
normes et modèles
par roland Tell
D
ans leur culture particulière, les médias
français ont depuis
toujours leurs personnalités
approuvées. DSK en fait partie. Pour s’en convaincre, il
suffit de se rapporter aux
doses massives d’u.b.m.
(unité de bruit médiatique) absorbées par les Français depuis sa débauche de l’hôtel
Sofitel.
L’arrestation de l’ancien directeur général du FMI causa dans les
télévisions et dans la presse écrite
une réelle émotion, pour ne pas
dire, dans certains cas, des témoignages de douleur. Quelle triste fin
pour un homme si richement doué
de qualités, que la justice américaine semble vouloir maltraiter ! Les
médias prennent-ils DSK pour leur
miroir ?
Tout y passa, au sein d’une communication quantifiée à l’extrême,
orchestrée, redondante, à la limite
pathologique par les allusions au
complot – chaque maillon d’information pouvant être comparé à une
séquence « stimulus- réponse- renforcement ». Que pouvait-on tirer de
la définition des rôles journalistiques, lors des conférences de rédaction ?
- J’ai bien dressé mon téléspectateur. Chaque fois que j’appuie sur
l’émotionnel, il me donne de la demande, du renforcement.
A la lumière de ce qui précède,
le comportement culturel des médias français peut être considéré
comme relevant d’un modèle autoritaire, favorisant, bien plus que de
l’adhésion, de la soumission à une
situation de surenchère médiatique.
Dans ce contexte, pendant longtemps, la victime, femme noire et
pauvre, a fait l’objet d’un déni de
communication. Totalement inaperçue, totalement inexistante, on va
jusqu’à lui faire porter l’intolérable
fardeau de la faute (hypothèse du
complot), au sein d’un débat de justice, où les journalistes se bornent
à dire : « Voici comment il faut la
voir : elle n’existe pas ! » Femme
sans frontières du moi, nègresse
imperméable, musulmane voilée
sans système de valeurs occidentales.
Des milliers d’impressions sensorielles médiatiques envahissent
jour après jour les centres supérieurs du cerveau, frappent aux
portes de la conscience. Le bruit
monte, monte toujours, croissant régulièrement, avouant déjà l’issue de
l’affaire. Les semaines ayant marché dans cette nerveuse intensité
d’intérêt, la grande question des
conditions sociales est alors mise
en avant. DSK a épousé une
femme, héritière d’une fortune colossale, dont le chiffre prodigieux va
désormais être appliqué à sa libération. L’énormité des sommes versées pour l’applicabilité immédiate
de l’élargissement éblouit les journalistes, et leurs mandants de la
presse. Comment se pourrait-il
qu’un homme disposant d’une
épouse avec une telle fortune, surpassant les salaires additionnés de
tous les téléspectateurs et de tous
les lecteurs français réunis, puisse
prendre les caractères du stéréotype de délinquant sexuel ? N’y- at-il pas là déformation de perception
des conduites réelles de chacun
des protagonistes, dans la suite à
3000 dollars la nuit ? A qui d’ordinaire attribue-t-on de tels clichés ?
Relativement à l’inconcevable richesse dont sa femme se trouve investie, et dont il partage sans
contrainte la surabondance, pourquoi ne chercherait-il pas à satisfaire sa conscience par des
spéculations éthiques du type
antilla 1459 - 09 juin 2011
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« homme supérieur » ?
Même au regard d’un Secrétaire
d’Etat, pourtant à une échelle nettement supérieure qu’une nègresse
femme de chambre, l’esprit de
classe des médias français va se
donner carrière. A DSK, il faut une
communication enveloppée d’une
atmosphère empourprée de paradis, tout comme la prison dorée de
Manhattan. A l’autre, seulement
maire d’une petite ville, c’est la réclusion absolue dans l’opprobre,
même si la structure des crimes est
pratiquement identique. Pour l’un
comme pour l’autre, dans l’impasse
où ils sont, la question à poser reste
depuis toujours la même : « Qu’estce que la plupart des femmes désirent ? » Pour ce qui concerne
l’amour en tout cas, choisir par
elles-mêmes, et agir à leur guise.
Roland tELL. n
• CNCP
Marché d’initiative
populaire
Le CNCP vous invite nombreux à
participer au marché d’initiative populaire qu’il organise samedi 11 juin 2011
au marché de dillon de 6h à 14h.
Ce sera l’occasion d’apprécier des
produits de l’artisanat d’art ou d’autres
produits tels que : miel, manioc, rimèd
razié, plantes aromatiques, liqueurs
diverses, etc…
Pour tous renseignements & 0696
31 31 65 /0596 63 75 23.
Conseil National
des Comités Populaires. p
Présentation « Studio Entreprises »
« Studio Entreprises »,
une initiative citoyenne d’entreprises privées en martinique
« Studio Entreprises » ou
quand des partenaires privés et
publics mettent leur énergie et
compétences en commun au
service de l’insertion professionnelle dans le domaine du
média radio.
RCI, Publidom, le Greta, le CNAM et
Pôle Emploi se mobilisent pour créer
Studio Entreprises, la première école
d’initiative d’entreprises privées permettant à 20 jeunes martiniquais d’obtenir
un certificat de qualification professionnelle « animateur polyvalent des métiers de la radio ».
L’idée a germé à Radio Caraïbes International Martinique début 2010. S’appuyant sur l’expérience fructueuse du
Caraïbes Jeunes qui, pendant des années, a permis à des étudiants et lycéens de découvrir le journalisme à la
radio, et pour certains d’en faire un métier, RCI a décidé d’élargir ce concept
en l’ouvrant à la formation professionnelle continue.
L’objectif est ambitieux. Il consiste à
initier un groupe de 20 stagiaires aux
quatre métiers de la radio : animation,
technique/réalisation, journalisme et
marketing/publicité. Les stagiaires devront obligatoirement suivre tous les
modules dans les quatre pôles Métiers.
La finalité est de professionnaliser
ceux qui œuvrent déjà dans l’univers de
la radio tout en constituant un vivier de
collaborateurs potentiels du groupe RCI
dans la perspective de sa gestion prévisionnelle des âges et des compétences.
Un référentiel de formation d’animateur polyvalent des métiers de la radio
a donc été élaboré sous la houlette des
différents chefs de service de RCI, du
responsable de la Formation au Greta
Centre, des dirigeants de Publidom, du
Centre National des Arts et Métiers
(CNAM). Ce maillage ‘Studio Entreprises’ original et novateur s’appuie sur
la compétence du personnel de Radio
Caraïbes et de Publidom qui dispenseront leur savoir théorique et pratique aux
côtés d’intervenants du Greta centre, et
du CNAM. Un engagement fort de la
part de ces entreprises privées, qui ouvriront entièrement leurs portes et délivreront 1230 heures de cours !
Vous
appréciez
antilla
depuis
longtemps…
alors,
faites lire
antilla
autour
de vous…
antilla 1459 - 09 juin 2011
25
Au bout des 10 mois de formation en
alternance (cours et ateliers en centre
et stages d’immersion en entreprise) les
stagiaires qui auront obtenu un bilan positif aux épreuves de contrôle continu et
de soutenance de projets obtiendront le
Certificat de Qualification Professionnelle d’Animateur Polyvalent des Métiers de la Radio.
Les stagiaires sélectionnés sont des
demandeurs d’emploi et des personnes
en parcours d’insertion ayant déjà une
expérience dans la radio ou montrant
une motivation et des qualités certaines.
Ils ont obtenu une aide financière du
Conseil Régional et de Pôle Emploi. Le
Fonds Social Européen a également
été sollicité pour compléter les financements. D’une durée de1230 heures étalées sur 39 semaines dont 12 semaines
de stage en entreprises, la formation
débute en juin 2011 et s’achèvera en
avril 2012.
Une telle initiative est une véritable
innovation en Martinique qui démontre
que l’engagement citoyen des entreprises privées n’est pas un vain mot.
Studio Entreprises inspirera-t-il d’autres
projets dans d’autres secteurs ?… n
Actualités
Culture
Journée d’études sur la signature
performancielle et la construction identitaire
E
ntretien avec David
Khatile, coordonnateur
des journées d’études sur
la signature performancielle et la
construction identitaire, organisée
par le CRILLASH et le CARGO sur
le campus universitaire de
Schœlcher les 24 et 25 mai 2011, à
l’amphithéâtre Sellaye…
ANtILLA: Dans quel cadre s’organisent ces journées d’études?
KAtHYLE: Tout d’abord, il convient
de souligner que ces journées d’études
sont co-organisées par le CRILLASH
(Centre de Recherches Interdisciplinaire
en Littérature, Langues, Arts et Sciences
Humaines) et le réseau de recherches
CARGO
(Confluence
des
Anthropologues en Recherche sur la
Gestuelle et l'Oralité sonores – Caraïbes,
Océan Indien). Cela signifie que ces deux
centres de recherches mobilisent leurs
énergies pour faire avancer la recherche
scientifique sur des champs d’études
qu’ils ont en commun. Si le CRILLASH
couvre des champs disciplinaires beaucoup plus larges, il entend être au cœur
des travaux et recherches qui s’opèrent
dans chacun de ces champs respectifs et
notamment au sein de la recherche
anthropologique sur la gestuelle et l’oralité sonore dans les mondes créoles.
C’est dans ce cadre que la collaboration
avec le CARGO prend tout son sens et
est effective. Voilà pourquoi ces deux
structures de recherches scientifiques
organisent en étroite collaboration ces
journées d’études qui portent sur la relation entre performance et signature identitaire dans les pratiques culturelles,
notamment celles qui relèvent de l’oralité,
avec un ancrage très fort dans les
mondes insulaires dont l’espace caribéen.
ANtILLA: Si le CRILLASH est un
centre de recherches reconnu à la fois
pour son dynamisme et la rigueur de
ces travaux scientifiques, qu’en est-il
du CARGO?
KAtHYLE: L’implication du CARGO
dans l’organisation de cette journée
d'étude s’inscrit dans un cadre plus large.
Il s’agit d’un projet de recherches portant
sur "Les musiques de tradition orale et
leurs enjeux (patrimonialisation, straté-
gies identitaires, tourisme, mise en spectacle) dans les départements et territoires
français d'Outre-mer et leurs prolongements (Martinique, Guadeloupe, Guyane,
Réunion, Mayotte, Madagascar)" déposé
en 2009-2010 au Fonds Québécois de la
Recherche sur la Nature et les
Technologies (FQRNT) dans le cadre du
programme "Partenariats stratégiques en
matière
d'enseignement
et
de
recherche" par Monique Desroches
(Laboratoire d'Ethnomusicologie et
d'Organologie – LEO – de l'Université de
Montréal) et Luc Charles-Dominique
(Laboratoire CIRCPLES de l'Université
de
Nice-Sophia-Antipolis)
et
financé par le Conseil franco-québécois
de coopération universitaire (CFQCU).
Ce projet consiste à soutenir des
recherches doctorales sur ces divers terrains, à organiser dans plusieurs régions
d'Outre-mer des séminaires, journées
d'étude, à valoriser la recherche par l'édition bibliographique et aussi Internet.
Pour cela a été créé à Paris en
juin 2010 le réseau CARGO (Confluence
des Anthropologues en Recherche sur la
Gestuelle et l'Oralité sonores – Caraïbes,
Océan Indien), réseau informel et ouvert
visant à fédérer et valoriser les
recherches liées à cette thématique et à
ce vaste domaine.
Ces journées d’études sont organisées sous la coordination de David
Khatile, chercheur martiniquais, membre
du CARGO et ATER à l’UAG campus de
Schœlcher Martinique.
ANtILLA: Quel est l’objet de ces
journées d’études, quelles problématiques touchent-elles?
KAtHYLE: Ces journées d’études
porteront sur les rapports et les implications des procédés performanciels dans
les pratiques culturelles — qu’ils soient
individuels et/ou collectifs — avec les
schèmes et mécanismes de la construction identitaire (individuelle et/ou collective). Qu’il s’agisse de musique, de
danse, de conte ou encore d’autres
formes de pratiques langagières, la performance relève de logiques stratégiques
polysémiques et d’une épaisseur sociale
souvent insoupçonnée qui implique que
l’on prenne en considération, d’une part
les conditions et modalités de production
de l’acte performanciel ainsi que celles de
sa réception et, d’autre part le jeu dynaantilla 1459 - 09 juin 2011
26
David Khatile
mique et interactif qui peut exister entre
performateur(s) et récepteur(s) de la performance. Il ne s’agit donc pas que d’une
simple relation entre un acteur et un
objet. Les diverses communications
visent à mettre en relief la tension qui
peut exister entre la part singulière et
celle collective dans l’acte performanciel.
Que celui-ci s’opère dans un cadre
« ordinaire » de pratique d’une tradition
culturelle fortement ancrée dans une
structure sociale à l’intérieur de laquelle
l’objet culturel est un élément structurant
du flux quotidien de la vie du groupe, ou
qu’il s’agisse d’une pratique contemporaine inscrite dans les sphères de l’industrie du tourisme et des loisirs dans une
société globale donnée. L’acte performanciel se trouve souvent tendu entre
ces deux réalités.
Nous aurons des communications qui
portent sur la musique (Guyane,
Réunion…), la danse (Haute-Taille,
Gwoka…), sur le conte et d’autres formes
de pratiques langagières…
ANtILLA: Qui sont les intervenants de ces journées d’études?
KAtHYLE: Ces journées d’étude
regroupent un ensemble de communicants qui, d’une part couvrent une grande
diversité de champs géographiques et
sociohistoriques (caraïbe, océan indien,
afrique, europe…); et révèle d’autre part
des expériences et des réalités statutaires diverses dans le monde de la
recherche. Il apparaît fondamental de
trouver à la fois des enseignants-chercheurs professeurs d’université comme
Monique Desroches (Université de
Montréal, directrice du laboratoire d’ethnomusicologie LEO) ou encore Luc
Charles-Dominique professeur à l’université de Nice Sophia-Antipolis), des maîtres de conférences comme Mahalia
Lassibile et Max Bélaise, des jeunes docteurs enseignants-chercheurs comme
Laure Garrabé, des doctorants, des chercheurs impliqués dans l’action culturelle
comme
Dominique
Cyrille
en
Guadeloupe mais également des chercheurs qui sont également des acteurs
culturels comme Léna Blou, Marie-Line
Dahomay et enfin des acteurs de la tradition qui mènent parallèlement une
réflexion qui relève de la recherche sur
leur pratique comme c’est le cas avec
Patrick Womba et Josy Michalon (sous
réserves). Outre le fait que le CRILLASH
et le CARGO entendent soutenir les doctorants et autres chercheurs « hors statut », la présence d’acteurs de la tradition
nous semble nécessaire dans le cadre
d’une réflexion scientifique qui ne se veut
pas cloisonnée dans l’enclos des études
trop théoriques.
ANtILLA: Ces journées d’études
sont-elles ouvertes au grand public?
KAtHYLE: Ces journées d’études
n’auraient pas de sens si elles n’étaient
pas ouvertes au grand public, à la
presse, au monde universitaire, aux
acteurs culturels et à tous ceux qui souhaitent y assister. Il s’agit d’espace
d’échanges et de diffusion de la
recherche. Le CRILLASH et le CARGO
entendent bien vertébrer le monde de la
recherche et le grand public, les acteurs
culturels afin de nourrir la recherche,
d’échanger et de donner sens aux travaux et productions de savoirs des chercheurs. Ces journées d’études seront
entièrement filmées pour une mise en
consultation sur le site de l’université. Il y
aura aussi une publication papier des
actes de ces journées d’études dans la
collection éditoriale « Anthropologie et
musiques » dirigée par Luc CharlesDominique, Monique Desroches et Yves
Defrance, chez l’HARMATTAN. Dans ces
actes figureront des communications
écrites de chercheurs qui n’ont pas effectué de communications orales comme
Olivier Naria et d’autres.
Il faudrait rajouter « avec le partenariat de l’Université de Montréal et de
l’Université de Nice-Sophia-Antipolis ».
• JACQUES LEENHARdT
docteur en sociologie
directeur d’études, EHESS
« De formation philosophe et sociologue, mon
territoire de recherche est
constitué par les productions artistiques : littérature, art, jardin. J’étudie
ces différentes formes de
création sous l’angle de
leur insertion dans l’imaginaire esthétique, social
et politique : comment
elles les structurent et les
défont, comment elles y
produisent des effets et
comment ceux qui s’y
trouvent confrontés y réagissent et éventuellement
s’en trouvent transformés.
Si la société apparaît à
beaucoup d’abord comme
un ensemble immobile de
règles, voué à sa propre reproduction, ce qui m’intéresse est constitué au
contraire par ces actions
paradoxales que sont les
œuvres d’art, en tant
qu’elles en redéfinissent
les contours et en perturbent parfois le fonctionnement. Ces recherches
touchent principalement
les domaines français, allemand et latino-américain ».
Thèmes de recherche :
- Théorie littéraire, littérature et lecture
- Sociologie des arts, critique d’art
- Culture et société : redécouvreurs du Brésil, mondialisation
- Jardins et paysages
Responsabilités scientifiques et administratives :
• Directeur de l’équipe de recherche « Fonctions imaginaires et sociales des
arts et des littératures » du CRAL
• Coresponsable avec Yves Hersant et Philippe Roussin de l’Equipe de recherche « Textes et littératures »
• Président de l’Association « Les Amis de la Revue Sociologie de l’Art », du
Comité de recherche 18, Sociologie de l’Art, de l’Association française de sociologie
• Président honoraire de l’Association internationale des critiques d’art
• Membre de CLIOPE, groupe international de recherches sur le Brésil, dont
l’objectif est de confronter l’approche historique et l’approche littéraire des textes
et des images (rencontres annuelles depuis 1994, pour la plupart publiées). p
antilla 1459 - 09 juin 2011
27
Actualités
Actualités de Glissant
Prix et Bourse
Edouard Glissant
Programme : Mercredi 8 juin 2011
Le Prix
et la Bourse
Edouard Glissant
C
réé en 2002, le Prix
Edouard Glissant
est remis chaque
année par l’université
Paris 8 Vincennes –
Saint-Denis, l’Agence
Universitaire de la Francophonie (AUF), l’Institut
du Tout-Monde et France
Ô à l’auteur d’une œuvre
littéraire, philosophique
ou artistique animée par
les valeurs poétiques et
politiques de la personnalité qui le parraine. Célébrant la pensée du divers,
le métissage et toutes les
formes d’émancipation, la
cérémonie de remise du
Prix Edouard Glissant est
aussi l’occasion de réfléchir aux interactions lin-
guistiques et culturelles
qui traversent la société
contemporaine. Ces valeurs et réflexions sont
au coeur de l’« Université-Monde » qu’est Paris
8, laquelle accueille des
étudiants représentant
157 nationalités et cultive
chaque jour le partage des
identités et des savoirs.
Selon sa tradition, le Prix
Edouard Glissant est
converti en une bourse de
5 000 euros attribuée à
un(e) étudiant(e) en doctorat à l’université Paris 8,
pour soutenir une recherche scientifique dont
les orientations correspondent à l’esprit du Prix :
relations Nord-Sud, raison post-coloniale, diversité culturelle, pluralité
des expériences de pensées…
Cette année, la remise du
Prix et de la Bourse
Edouard Glissant est
marquée par la disparition de son parrain. L’université Paris 8 et ses
partenaires ont souhaité
rendre hommage à
Edouard Glissant en réunissant les anciens lauréats du Prix. Alain
Borer, Boualem Sansal et
Nimrod, respectivement
lauréats en 2005, 2007 et
2008, seront présents à
cette cérémonie, aux côtés
de ceux qui partagent les
valeurs d’humanisme et
de dialogue interculturel
célébrées par le penseur
du « ToutMonde ».
Renseignements :
Service de la recherche de l’université Paris 8 :
01 49 40 71 16 /
67 56 / 67 57 [email protected]
de gauche à droite :
alain Borer, Boualem sansal
et Nimrod, respectivement
lauréats en 2005, 2007 et 2008 (Photos prises sur le NET)
antilla 1459 - 09 juin 2011
28
Souleymane Bachir DIAGNE
Lauréat 2011 du Prix Edouard Glissant
« Le savoir humain est un. Et
tout savoir humain nous permet
d’éclairer ce que nous sommes
nous-mêmes ».
Souleymane Bachir Diagne
P
hilosophe sénégalais né à
Saint-Louis en 1955, le
professeur Souleymane
Bachir Diagne a enseigné pendant
vingt ans la philosophie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, au
Sénégal. Membre du Conseil du
Futur de l’UNESCO, il est actuellement professeur d’études francophones et de philosophie à
l’université de Columbia (New
York). Il a publié de nombreux travaux dans les domaines de l’histoire
de la logique et de la philosophie,
en particulier dans le monde islamique et en Afrique.
rogeant
la
mondialisation sous l’angle
des
solidarités à
bâtir et des
convergences
identitaires à
l’heure où le
monde est «
devenu Un
comme il ne l’a jamais été auparavant », il se veut un penseur autant
qu’un passeur de frontières. Ses
enseignements comme ses ouvrages contribuent à forger ce «
Tout-Monde » cher à Edouard Glissant et à puiser aux sources du dialogue historique entre les cultures
les ressorts d’une unité humaine
toujours en redéfinition.
Souleymane Bachir Diagne,
Principaux ouvrages
1989 : Boole, 1815-1864 - L’oiseau
de nuit en plein jour, Editions Belin,
Paris.
1991 : Logique pour philosophes,
Editions NEAS, Dakar.
1996 : The cultural question in
Africa (avec Henri Ossebi), Editions Codesria, Dakar.
2001 : Islam et société ouverte : la
fidélité et le mouvement dans la philosophie d’Iqbal, Editions Maisonneuve et
Larose, Paris/Codesria, Dakar.
2001 : Reconstruire le sens. Textes et
enjeux de prospectives africaines, Editions Codesria, Dakar.
2002 : 100 mots pour dire l’Islam,
Editions Maisonneuve et Larose, Paris.
2002 : 100 palabras para explicar el
Islam, Editions El Barquero, Barcelone.
2007 : Léopold Sédar Senghor :
L’art africain comme philosophie, Riveneuve Editions, 2007.
2008 : Comment philosopher en
islam ?, Editions du Panama, réédité en
2010 par les Editions Phoenix.
8 juin 2011
14 h 00 : Remise du Prix Edouard Glissant à Souleymane Bachir DIAGNE
Remise de la Bourse à Alberto BEJARANO
15 h 00 : « Le siècle d’Edouard Glissant », conférence d’Edwy PLENEL
edouard GlissaNT (GF)
Elève d’Althusser et de Derrida
à l’Ecole Normale Supérieure de la
rue d’Ulm, Souleymane Bachir
Diagne consacre ses recherches
aux passages entre les cultures, les
religions et les philosophies. Inter-
par ses œuvres et ses engagements, démontre qu’il n’existe pas
de contradiction entre universalité
et diversité, que la diversité des
identités est précisément cet universel recherché et nécessaire au progrès du monde.
antilla 1459 - 09 juin 2011
29
15 h 30 : Table ronde animée par Marc
CHEYMOL (AUF), avec la participation de Souleymane Bachir DIAGNE,
Alain BORER (lauréat 2005), Boualem SANSAL (lauréat 2007) et NIMROD (lauréat 2008).
17 h 00 : Cocktail
Maison de l’Amérique latine 217, Boulevard
Saint-Germain 75007 PARIS
Actualités de Glissant
Alberto BEJARANO
Lauréat 2011 de la Bourse Edouard Glissant
Actualités
ternado de Bogota, il prépare, sous
la direction du professeur Patrice
Vermeren, un doctorat de philosophie sur « Roberto Bolaño et le langage du mal » à l’université Paris
8. Inspirée par l’essai d’Edouard
Glissant, Faulkner, Mississipi, sa
recherche porte notamment sur la
question des frontières et du « nomadisme de la langue » dans l’œuvre de Roberto Bolaño.
Alberto Bejarano est né en 1980
à Bogota, en Colombie. Après avoir
enseigné la philosophie et les
sciences sociales à l’université Ex-
Poète et écrivain, il vient de publier Litchis de Madagascar (Editions de la Noche, Buenos Aires).
alberto BeJaraNO (Sur le Net)
« Le siècle d’Edouard Glissant »,
Conférence d’Edwy PLENEL
edouard GlissaNT (GF)
Son siècle ne fait que commencer. Récitant du Tout-Monde et chantre de la Relation, Edouard
Glissant (1928-2011) nous lègue une poétique qui fut résolument une politique, imaginant des
émancipations véritables qui ne répéteraient pas les anciennes dominations.
antilla 1459 - 09 juin 2011
30
« Le siècle d’Edouard Glissant », conférence d’Edwy PLENEL (suite)…
Edwy Plenel est journaliste.
Après vingt-cinq ans au Monde,
dont il a dirigé la rédaction, il a cofondé et dirige le journal en ligne
Mediapart.
Il est l’auteur d’une dizaine
d’ouvrages, dont notamment La
Part d’ombre (1992), Secrets de
jeunesse (2001, Prix Médicis
Essai) et La Découverte du
monde (2002).
edwy PleNe, l’ami fidèle d’eG (Sur le Net)
Table ronde « Rencontre des lauréats du Prix Edouard Glissant »
Animée par Marc CHEYMOL (AUF)
Lauréats
du
Prix
Edouard Glissant,
Alain
B O R E R ,
Boualem
SANSAL et
NIMROD
évoqueront,
Marc CHeYMOl aux côtés du
(Sur le Net)
lauréat 2011,
Souleymane
Bachir DIAGNE, la personnalité
d’Edouard Glissant, les échos que
sa pensée rencontre dans leur propre œuvre littéraire et la signification que revêt à leurs yeux le Prix
qu’ils ont reçu.
Alain Borer, né à Luxeuil en
1949, est poète, critique d’art, essayiste, romancier, dramaturge,
écrivain-voyageur, spé- cialiste
mondialement reconnu d’Arthur
Rimbaud. Il a été lauréat du Prix
Glissant en 2005.
Dernier ouvrage paru : Le Ciel &
la carte, carnet de voyage dans les
mers du Sud à bord de La Boudeuse, aux éditions du Seuil (2010)
Boualem Sansal est né en
1949, à Alger.
Ingénieur de
formation,
docteur en économie, tour à
tour enseignant
à l’uni- versité,
chef d’entreprise, puis haut
fonctionnaire, il
entre en littérature avec un premier roman en
1999, Le Serment des barbares. Il
a été lauréat du Prix Glissant en
2007.
Dernier ouvrage paru : Le Village de l’Allemand ou le journal des
frères Schiller, aux éditions Gallimard (2008)
Nimrod est né à Koyom, au
Tchad, en 1959. Docteur en philosophie, écrivain et poète, il est le
fondateur de la revue francophone,
Agotem, aux éditions Obsidianes. Il
a publié aux éditions Actes Sud plusieurs romans, dont Les Jambes
d’Alice (2001) et Le Bal des princes
antilla 1459 - 09 juin 2011
31
edouard GlissaNT (Sur le Net)
(2008), et des essais, dont La Nouvelle Chose française (2008). Il a
été lauréat du Prix Glissant en
2008.
Dernier ouvrage paru : Babel,
Babylone, aux éditions Obsidiane
(2010).
La chronique de JB
La Martinique après le débat sur les articles 73-74 : état de lieux
35. Une utile mise au point historique
par Jean Bernabé, professeur émérite des Universités
D
e toutes les conséquences
provoquées par la parution
de l’essai, Eloge de la
Créolité (1988), la plus évidente
consiste en ce que les Békés sont passés d’une position systématique de rejet
hors de la communauté tout entière à
une situation où le reste des
Martiniquais, partis politiques d’extrême gauche compris, n’a eu d’autre
issue que de les considérer comme des
membres légitimes de cette même communauté. Il n’empêche que la logique
des choix matrimoniaux des Békés ou
encore le statut économique, très varié
mais tout de même prépondérant de
leur groupe, uni par une solidarité ethnique, en font une caste (voire une
« tribu ») originale.
La logique d’un système
Le groupe béké vit aujourd’hui
encore, en 2011, dans une situation
d’apartheid, avec des habitudes et des
traditions propres, bref une culture douée
d’incontestables spécificités. Depuis le
début de la colonisation française de la
Caraïbe (1625) jusqu’en 1685 (date de
promulgation du Code Noir), il y avait de
nombreuses unions interraciales. En
revanche, à partir du tournant correspondant précisément au Code Noir, cette
situation a changé. Il était logique que,
dans une société régie par l’esclavage,
les liaisons matrimoniales entre esclaves
noirs ou amérindiens et colons blancs,
après avoir connu une grande liberté,
soient prohibées parce que devenant
menaçants pour les fondements même
de cette société. Cet encadrement juridique résulte de la formation d’une classe
enrichie par les succès du commerce
colonial. On l’aura compris, le nouvel
interdit relationnel (qui n’a jamais pour
autant exclu le droit de cuissage des maîtres sur le bien meuble que constituaient
les femmes esclaves) trouve sa justification dans la volonté, transmuée en
nécessité vitale pour le colon, de sauvegarder son patrimoine matériel.
Comment ? En protégeant son patrimoine génétique !
Le grain de sable
Le « Sang-mêlé » (issu d’une relation
sexuelle interraciale) représente, on
l’aura compris, une menace pour un tel
régime. Le métissage biologique générateur du métis (spécifiquement dénommé
« mulâtre » dans les colonies de la
Caraïbe, quand il s’agit du mélange
Blanc/Noir) constitue donc le grain de
sable propre à enrayer la machinerie de
cette société. Ou bien le mulâtre suivra
l’ordre social conservateur (son type
humain est celui de l’Ariel, de
Shakespeare) ou bien, ce que redoute le
maître, il se révoltera et cherchera à subvertir la société (son type humain correspond à celui de Caliban, du même
Shakespeare).
Une machine à broyer pas seulement la canne à sucre
L’absence de réglementation raciale
avant 1685 s’explique par le temps
nécessaire à la colonie (une bonne
soixantaine d’années) pour prendre la
mesure d’elle-même. Il ne faudra pas
moins de cette durée pour que les pères
fondateurs (les Vieux-Blancs, nés en
Europe) et leurs enfants nés sur place
(les Créoles) franchissent plusieurs
étapes les conduisant du stade du défrichage des terres à celui de la commercialisation réussie des denrées coloniales que sont le tabac, le sucre et le
rhum, en passant par la mise en valeur
progressive des sols. Dans la toute première étape, le maître vit dans une certaine précarité (les colons sont en majorité de pauvres hères désargentés,
fuyant la misère sociale ou encore les
persécutions religieuses). Il entretient
dans cette toute première phase de la
colonisation une proximité matérielle très
grande avec l’esclave, lequel, bien souvent, habite la même case que lui.
Vu sa rareté à l’époque, l’esclave est
d’un prix très élevé sur le marché. Le
colon doit ménager son outil de production. C’est pourquoi, quoique privé de
liberté, l’esclave est généralement mieux
traité que l’engagé, autrement appelé
« trente-six mois ». Rien d’étonnant à
cela : en effet, une fois écoulés ses
fameux trente-six mois de travail forcé,
exécuté en paiement de la dette contractée auprès de la Compagnie des Indes
Occidentales pour le voyage d’Europe
aux Amériques) l’engagé devait, au
terme du contrat, obtenir une terre à
défricher, ce qui faisait de lui un concurantilla 1459 - 09 juin 2011
32
rent fort embarrassant pour le colon déjà
installé. Bref, un concurrent à éliminer, ce
qui se produisit la plupart du temps, en
raison des mauvais traitements.
L’engagé se trouve donc bien plus maltraité que l’esclave, précieux instrument
de production et moyen d’une productivité accrue. Dans cette première phase
historique, l’opposition sociologique n’est
pas encore une opposition Noir/Blanc,
mais une opposition esclave utile au
colon/engagé, concurrent potentiel pour
le colon.
L’engendrement du Béké
Ainsi donc, comme l’a rappelé,
Lambert-Félix Prudent dans sa thèse
Des baragoins à la langue antillaise
(1980), une fois donc réalisés, vers 1685,
les premiers succès commerciaux, les
colons vont distendre à tous les niveaux
leur proximité du début avec l’esclave. Au
plan de la vie quotidienne, il va alors
s’installer un cloisonnement entre le maître enrichi et l’esclave, bien moins précieux, parce que moins rare. Le maître
va traduire sa différence socio-économique par un souci de distanciation, une
recherche de la « distinction », au sens
que Bourdieu assigne à ce terme. Il va
alors développer une idéologie de la différence, d’où découle celle d’opposition
de race, fort utile pour alimenter l’idée
d’une supériorité naturelle. Le colon, une
fois enrichi, va donc se muer en Béké. Il
convient, par ailleurs, de noter que si
tenace a été l’idéologie raciste dans l’histoire des sociétés occidentales que c’est
seulement dans la deuxième moitié du
XXème siècle que la notion de « race » a
été supprimée du vocabulaire de la
science anthropologique, sauf à considérer qu’il n’existe sur cette planète qu’une
revanche, on doit admettre que, plongée
dans sa culture multiséculaire, l’immense
majorité de cette ethno-classe vit
La naissance du racisme
aujourd’hui encore dans une véritable
Avec la traite subsaharienne,
ségrégation (en fait une « auto-ségrégal’Occident passe d’une conception omnition »), dont il n’est pas facile de s’émanraciale de l’esclavage (c'est-à-dire selon
ciper.
laquelle une personne de n’importe
La ségrégation a sévi aux USA,
quel type ethnique pouvait être l’esclave
avant de commencer à décliner sous le
d’une autre personne de n’importe quel
choc de la déroute vietnamienne et l’acgroupe ethnique) à une conception unition charismatique d’un Martin Luther
raciale de l’esclavage, c'est-à-dire spéKing. Vint ensuite la chute du mur de
cialisé dans la traite du Nègre. Là est
Berlin, l’implosion de l’empire soviétique,
l’origine du racisme.
tous événements qui ont précipité la fin
Avant la traite négrière, le racisme,
de l’apartheid en Afrique du Sud et
dépourvu de toute base socio-éconoconsacré le triomphe de Mandela.
mique, n’avait aucune de raison d’être.
Quoique encore balbutiante, la nouvelle
Le dénigrement de l’Africain ne précède
mondialisation ne pouvait laisser de tels
donc pas l’esclavage. Il en est, au
retournements historiques hors de portée
contraire, une conséquence directe, fûtdu reste du monde. Il ne manquait
ce à retardement. Les Africains n’ont
qu’une occasion favorable pour que
donc pas été réduits en esclavage en rail’Histoire se fraye une voie dans les
son de leur couleur de peau, mais c’est
marécages de la conscience martinileur mise en esclavage qui a rendu proIl n’empêche que certains
quaise et qu’une repentance associée
blématique leur phénotype.
Martiniquais, dans une posture
à une condamnation de l’esclavage
sceptique et polémique, veulent
fût clairement formulée par une
Les deux matrices d’une
bouche békée, celle, en l’occuridéologie qui a la vie dure
voir dans l’adhésion des Békés à
rence, de Roger de Jaham. Cela
Au plan de la communication
cette nouvelle Créolité une démarche
arriva, en 1998, à l’occasion du
linguistique, même si la langue
récupératrice et une volonté
cent-cinquantenaire
de l’abolition.
créole est une élaboration cominsidieuse d’élaborer un nouveau
mune, le Béké, tout en continuant
Creollismo, « relouké », sous couvert
Il y a créolité et créolité
à s’exprimer dans cette langue, va
de repentance, aux couleurs d’une
Assurément, venant après la
attribuer à cette dernière des caracfraternité purement verbale.
Négritude, la Créolité ne saurait
téristiques que son idéologie dominaaujourd’hui être un discours exclusivetrice réfère à l’esclave noir, à qui il impute
ment béké, comme celui qui, rappelonsune infériorité native. Le déshumanisant,
le, a été exalté au XIXème siècle dans
MENT passer par la Négritude pour la
il peut exploiter sa force de travail en
les pays d’Amérique Latine, sous les
dépasser. Car, il était question non pas
toute bonne conscience. De là naît ce qui
espèces du mouvement appelé
de l’abolir, mais de l’accomplir. Cela dit,
constitue la matrice psychoculturelle
Creollismo et empreint d’un esprit typisi la Négritude a généré un modèle de
de nos pays : d’une part, le rejet du
quement colonial, en opposition comprise de conscience et de discours
Nègre hors de l’humanité (la négrophoplète avec les enjeux et les objectifs de
d’émancipation, l’ensemble de nos sociébie) et, d’autre part, le rejet du créole
la Créolité post-Négritude, celle argutés antillaises ne relève pas entièrement
hors du statut de langue (la créolophomentée par l’Eloge de la Créolité. Il n’emd’une une afro-descendance, même si
bie). La créolophobie est une consépêche que certains Martiniquais, dans
cette dernière y est majoritaire. Dans nos
quence directe de la négrophobie et non
une posture sceptique et polémique,
pays, des groupes ethniques divers (afril’inverse. Ces idéologies, produites par
veulent voir dans l’adhésion des Békés à
cains, français, tamouls, chinois, syroles maîtres et intériorisées par les descette nouvelle Créolité une démarche
libanais, etc.) ont longuement interagi.
cendants d’esclaves, constituent par là
récupératrice et une volonté insidieuse
même une source d’aliénation. Frantz
d’élaborer un nouveau Creollismo,
Félures dans le cocon de l’aparFanon a travers ses analyses psychia« relouké », sous couvert de repentance,
theid béké
triques, notamment dans Peau noire,
aux couleurs d’une fraternité purement
Installée dans son sentiment ancien
masques blancs, en a étudié les
verbale.
devenu archaïque de domination, la
ravages.
De telles imputations peuvent-elles
caste békée dans son ensemble a touse justifier ? Que nous révèlent-elles de
jours été d’autant moins encline à se
La Créolité, accomplissement et
pertinent sur la situation sociopolitique et
remettre en cause que sa faiblesse
non pas rejet de la Négritude
socio-psychologique de notre pays ?
démographique, mais aussi sa décroisLa dialectique de l’histoire du philosance économique la mettaient sur la
sophe Hegel pose trois phases succesdéfensive, donc dans une situation de
sives : la thèse, l’antithèse et la synthèse.
Prochain article:
cécité sociale, facteur de renforcement
Dans le cas de nos sociétés, la thèse,
La Martinique après le débat sur les artidu clivage Béké/Nègre, supposé protecc’est le discours idéologique dominateur
cles 73-74: état de lieux
teur. Il serait assurément injuste d’impudu maître, l’antithèse, c’est la contesta36. L’association Tous créoles
ter indistinctement à tous les Békés
tion de ce discours magistral sous les
l’idéologie globale de leur groupe. En
espèces du mouvement de la
seule race : la race humaine.
Négritude. à travers les écrits Suzanne
Césaire parus dans la revue Tropiques,
on assiste à un essai de réhabilitation de
la langue et de la culture créoles, mais
cette démarche est moins prioritaire que
la réhabilitation du Nègre et de l’Afrique.
La synthèse, c’est le discours de la
Créolité, qui, au-delà de la revalorisation
du créole, tente de resituer toutes les
parties prenantes de nos sociétés dans
un système ouvert, qui implique des
reconsidérations et des représentations
nouvelles des différents groupes en présence.
L’ordre chronologique NégritudeCréolité était indispensable, car une
séquence inverse Créolité-Négritude
aurait forcément assimilé le discours
créolitaire, quelle qu’eût pu être sa
teneur, à une simple variante du discours
béké traditionnel. Il fallait donc ABSOLU-
antilla 1459 - 09 juin 2011
33
Actualités
Dans le Koulimateur
PARIS : AU GRANd PALAIS,
ANISH KAPOOR OCCUPE LA COUR
par Jean S. Sahaï
J
'ai été impressionné par le
Leviathan
Monumenta
d'Anish Kapoor, et je ne
l’oublierai pas.
De l'extérieur c'est une immense
nef cosmique de matériau plastique
gonflé que l'artiste a pleinement rapporté dans l'espace de promenade
vide. On se prend à admirer toute la
stratégie de réflexion, de fabrication,
et de montage, de cette forme gigantesque et harmonieuse, dont l’adaptation a été étudiée en trois dimensions
par l'artiste exprès pour s'inclure dans
le 'format' de la cour du Grand Palais.
Les trois gros lobes s’unissant au
centre comme feuilles de trèfle gonflées, la couleur "transfluide" du matériau plastique, sa résistance et sa
souplesse en même temps (échantillon tâté à l’accueil), le gonflement de
l’engin statique réussi sur place, tout
cela est prouesse… A l'intérieur de
l'œuvre, passé le sas et le mutisme
qui tombe sur le visiteur, c'est d’abord
le sentiment d'être petit, égaré dans
une
matrice
sobre et vivante,
l’impression
d'être
enveloppé. Puis le
sentiment d’être
protégé, en sécurité. Le visiteur, pour se
remonter, semble invité à évoluer, à ne pas
s'étioler, à devenir visionnaire
dans ce grand
volume auréolé d’un bain tamisé de
couleur rouge…
C’est l’occasion de goûter à une liberté d'évolution, une aube de vie ou
de re-vie.
antilla 1459 - 09 juin 2011
34
Des « médiateurs » invitent d’ailleurs à se manifester spontanément
en gestuelle ou danse spontanées, et
des prestations musicales sont programmées dans la matrice. Au moment d'ensoleillement où j'y suis allé,
le matériau laissait transparaître à
l’apex de l’œuvre bien centrée les découpes en fer forgé du sommet de la
verrière de la cour du Grand Palais,
deux époques architecturales se croisant dans un soleil adouci par le matériau. J'avais déjà vu avec
étonnement des photos d'œuvres monumentales et paysagistes d'Anish
Kapoor. Mais cette confrontation de
visu m'a vraiment, lentement il faut le
dire, car au début j'étais un peu perdu,
époustouflé.
De passage en France pour raison
de santé, ce fut pour moi l'inattendu et
bienvenu moment de « regonflement ».
Site de l'œuvre : http://www.monumenta.com/
Jean S. Sahaï
Mai 2011.
Parutions…
Livre paru en 01/2011
Romain Fanchonna
« perspectives et espérances
des noirs de France.
Editions Persée
Le Mot de l'éditeur :
Perspectives et espérances
des Noirs de France
Longtemps les Américains ont entretenu, à l’écran, le mythe d’un président noir à la Maison Blanche.
Personne n’y croyait vraiment… et
pourtant, le 4 novembre 2008, le
mythe est devenu réalité ?! Aux yeux
du monde entier, l’Amérique en est
sortie historiquement et démocratiquement grandie.
Mais à l’heure où Barack Obama vient
d’être élu aux États-Unis, qu’en est-il
des Noirs de France ? Comment faire
pour que l’exemple américain puisse
trouver un réel écho en France ?
Comment repenser la relation entre la
métropole et l’outre-mer ?
Évidemment, la victoire historique
d’Obama est le résultat d’une longue
marche des Noirs vers l’égalité commencée avec Martin Luther King dans
les années soixante ? : une classe
moyenne a émergé aux États-Unis et
a su imposer sa présence et sa légitimité dans la vie politique, économique, médiatique et militaire.
En France, la discrimination positive
étant décriée et rejetée, le système de
sélection des grandes écoles faisant
écran à toute ouverture sociale et ethnique, comment peut-on favoriser
l’émergence d’une élite intellectuelle et
politique issue des minorités visibles ?
En décembre 2008, le discours prési-
EMOSION BèLè
réédition de l’album d’eDMOND MONDésir
Depuis une trentaine d’années, le bèlè, comme expression fondamentale du sentiment musical martiniquais a connu un développement
particulièrement dynamique. La swaré bèlè traditionnelle, autour du
tambour et des tibwa, du chanteur et des répondeurs, des danseurs
dames et cavaliers, a réussi sa stabilisation et son développement de
manière magistrale.
Dans le même
temps différentes formes
d’expression et
de développement artistiques
à partir du bèlè
se sont développées. Les
moman bèlè, le
bèlè aux
épreuves optionnelles du baccalauréat, les
spectacles chorégraphiques
comme ceux de
l’AM4, ainsi que
des recherches
chorégraphiques
modernes, il y a
aussi les démarches d’enseignement musical, et en particulier le travail de développement musical à
partir du bèlè explorant des voies diverses.
Edmond Mondésir avec la participation de Manuel Mondésir a entrepris
depuis un certain temps, avec le concept Emosion bèlè, de porter sur de
nouvelles scènes le travail commencé en ce sens depuis les années 80
avec le Groupe Bèlènou.
C’est en 2006 que sortait l’album Emosion bèlè, aux Editions AWIMUSIC
avec les arrangements musicaux de Manuel Mondésir sur les morceaux
d’Edmond Mondésir.
Cet album qui est épuisé depuis un moment devait être réédité, puisqu’entretemps la plupart des morceaux s’étaient imposés dans l’esprit des mélomanes appréciant le travail d’arrangement réalisé à cette occasion.
C’est désormais chose faite avec la sortie depuis le 23 Mai 20 11 de cette
réédition. Il faut cependant signaler que cette réédition comporte un plus,
puisque 5 morceaux qui ne figuraient pas sur l’édition de 2006 ont été rajoutés. Il s’agit de « Manjé péyi-a », « Bwa Léza », « Mélodi bèlè », « La
nou yé-a », et aussi d’une nouvelle interprétation de « Sé pou la viktwa
nou ka alé ». De quoi satisfaire tous les amateurs de cette exploration musicale de l’expression bèlè. n
dentiel de Nicolas Sarkozy sur la diversité et l’égalité des chances est éloquent et prometteur. De même que le
plan de modernisation du modèle écoantilla 1459 - 09 juin 2011
35
nomique et social en outre-mer qui
donne à croire qu’on est sur la voie du
renouveau. Mais qu’en sera-t-il réellement demain ? n
annonces légales
==
19353===
AVIS DE CONSTITUTION
A.C.S.A.G (L’aide à la saisie comptable, et au
secrétariat et à l’administration des entreprises en Guadeloupe et Guyane). Société à
responsabilité limitée au capital de 10000
euros. La durée de la société est fixée à 99 ans.
Siège social : ZAC de Rivière Roche Bât. E4
1er étage 97200 FORT-DE-FRANCE.
Gérant : M. MINAR Ludovic Antoine né le
12-Fev-1983 à Marseille, célibataire, de nationalité française, demeurant Résidence Bel Aire
Porte 11 Acajou 97232 LAMENTIN. RCS :
FDF.
al 19353.1459
==
19354===
AVIS DE REMPLACEMENT
DE LA GERANTE
SARL BRUSH
Société à responsabilité limitée
Au capital de 8000 euros divisé
en 800 parts sociales
Siège social : Centre commercial
de Cluny
Espace Cluny
97233 SCHOELCHER
RCS : FDF 2010 B 725
SIRET : 522 327 75800010
APE : 9602 A
Aux termes d’une décision collective en date du
26 mai 2011, Monsieur Jean-Luc PORSANCLEMENTE, domicilié au Lot. RamedaceGondeau, 170 Allée des Bougainvilliers 97212
SAINT-JOSEPH a été nommé gérant de la
Société.
Madame Céline CHAUSSADAS ayant cessé
ses fonctions à ladite date du 26 mai 2011.
La Gérance
al 19354.1459
==
19355===
COMMUNE DU LORRAIN
Identification de la Ville :
MAIRIE DU LORRAIN
Rue Schœlcher - 97214 LE LORRAIN
Tél : 0596.53.44.22. Fax : 0596.53.40.42
Objet du marché : Restauration de l’église
Saint Hyacinthe.
Procédure de passation : Marché A
Procédure Adaptée selon les articles 28 et 40
du code des marchés publics.
Conditions de participation :
Situation propre du candidat : Les prestataires devront fournir les justificatifs conformément aux articles 43 à 47 du Code des Marchés
Publics.
Capacité économique et financière
- Déclaration concernant le chiffre d’affaires
global
- Déclaration sur le chiffre d’affaires relatif aux
services auxquels se réfère le marché, réalisés
au cours des cinq derniers exercices.
Capacité technique
• Références
- Liste des principales références dans le
domaine
• Capacités techniques
- Moyens humains.
Moyens matériels : déclaration indiquant les
moyens en matériel notamment en informatique et en équipements techniques.
Critères d’attribution des offres : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée
en fonction des critères énoncés ci-dessous :
- valeur technique (60%),
- prix (40%).
Mode de dévolution du marché : Marché
composé d’une tranche ferme et d’une tranche
conditionnelle
Nature des prestations :
Lot 1 : Gros œuvre
Date limite pour la réception des
demandes de documents ou pour l’accès
aux documents : Le 20 Juin 2011
Date limite de réception des offres : 30
Juin 2011 à 12 heures
Durée de validité des offres : Cent vingt
jours (120) à compter de la date limite de
réception des offres.
Langue utilisée : Français
Retrait du DCE : Le retrait des documents
relatifs à la consultation s’effectuera sur le site
www.marches-securises.fr
Ou sur demande adressée aux adresses suivantes : [email protected]
Instance chargée des procédures de
recours : En cas de litige, les parties conviennent, conformément à l’article R.312-11 du
code de justice administrative, de saisir :
TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE FORT DE
FRANCE. Immeuble Roy Camille, Croix de
Bellevue, BP 683, 97264 FORT DE FRANCE
CEDEX
Renseignements complémentaires :
SERVICE TECHNIQUE
Mairie du Lorrain 97214 LE LORRAIN
Tél : 0596.53.25.36. Fax : 0596.53.97.79
Date d’envoi du présent avis : Mercredi 01
Juin 2011
Fait au Lorrain, le 27 Mai 2011
Le Maire
J. PAMPHILE
al 19355.1459
==
19356===
Catherine RODAP
Avocat
53 Lot. Bellevue Acajou
97232 LE LAMENTIN
TéL. 0596.73.78.48
FAx 0596.73.78.08
AVIS DE VENTE AUx ENCHERES
PUBLIQUES
Il sera procédé le MARDI 12 JUILLET 2011
antilla 1459 - 09 Juin 2011
36
à 9 HEURES à l’audience des criées du
Tribunal de Grande Instance de Fort-deFrance, Cité Judiciaire, 35 Boulevard du
Général de Gaulle à la vente aux enchères
publiques, au plus offrant et dernier enchérisseur à l’extinction des feux de :
Un terrain sis à Fort-de-France, lieudit Ravine
Vilaine, « rue Bakoua », cadastré section I n°
1109 pour 2a 49ca ainsi que l’immeuble qui y
repose.
Selon procès-verbal de description de Maître
Claude LAURE, huissier :
L’immeuble érigé sur le terrain est inachevé,
comprend : Un étage, un rez-de-chaussée, un
sous-sol :
ETAGE :
- L’étage comporte une grande pièce de 41 m²
- Seconde pièce, surface identique
- Agencements non réalisés
REZ-DE-CHAUSSEE
- Il existe une terrasse en forme de « L » qui
présente une surface de 48 m²
- Le séjour, 20 m² environ
- Une cuisine non aménagée, à l’état brut, surface de 13 m²
- Couloir de distribution
- Le coin WC, 2 m² environ
- 1 chambre avec cabinet de toilette, 17 m²
environ
- 1 chambre avec une avancée, 24 m²
- 1 chambre de 12 m²
SOUS SOL
- L’aménagement était inhabitable lors du
passage de l’huissier
Le cahier des charges a été déposé au Greffe
du TGI de Fort-de-France ou toute personne
peut en prendre connaissance ainsi qu’au
Cabinet de Me Catherine RODAP.
Les enchères s’ouvriront sur la mise à prix de
CENT CINQUANTE MILLE EUROS
(150 000 €uros).
La visite des lieux est prévue selon des modalités et conditions fixées par Me LAURE, huissier.
Pour tout renseignement s’adresser au
Greffe du Tribunal ou au de Cabinet de
Me Catherine RODAP.
al 19356.1459
==
19357===
PGF
Société à responsabilité limitée
Au capital de 457 500 €
porté à 487 500 €
Siège social : Anse Gouraud
Résidence Louisiane
97233 SCHŒLCHER
RCS Fort-de-France 480 079 037
ANNONCE LEGALE
L’Assemblée Générale Extraordinaire réunie
en date du 17 mars 2011 a décidé et réalisé
une augmentation du capital social de 30.000 €
par compensation avec des créances liquides et
annonces légales
exigibles sur la société, ce qui rend nécessaire
la publication des mentions suivantes :
• Article 7. Capital social
Ancienne mention : Le capital social est fixé
à quatre cent cinquante-sept mille cinq cents
euros (457 500 €).
Nouvelle mention : Le capital social est fixé
à quatre cent quatre vingt sept mille cinq cents
euros (487.500 €).
Pour avis
La Gérance
al 19357.1459
== 19358===
YP PARTICIPATIONS
Société à Responsabilité Limitée
Capital social : 100 000 euros
Siège social :
Chez MFC DISTRIBUTION
10, rue des Arts et Métiers
Zone de Dillon-Stade
97200 FORT DE FRANCE
509 128 880 RCS FORT DE FRANCE
Par décision de l’age du 04/05/2011, le capital
social a été augmenté d’un montant de 99 500
euros par incorporation de réserves pour passer de 500 euros à 100 000 euros.
Les statuts ont été modifiés en conséquence.
al 19358.1459
==
19359===
AVIS DE CONSTITUTION
Avis est donné de la constitution de l’EARL
« LA FERME DE SAVANE PAPA » le 01 juin
2011. Domiciliation : Quartier Durand, N°
2711, Route de Cœur Bouliki 97212 SAINTJOSEPH. Objet : Exercice d’activités réputées
agricoles au sens de l’article L. 311-1 du Code
rural. Gérant : Jean-Claude BELLIARD.
Durée : 99 ans. Capital : 7500 euros.
Pour avis, le Gérant
al 19359.1459
==
19360===
AVIS DE CONSTITUTION
Par acte sous seing privé en date du 10 mai
2011 il a constitué une société civile immobilière présentant y les caractéristiques suivantes :
Dénomination : LYSLOU IMMO. Forme :
SCI. Capital : 5000.00 euros en numéraire.
Siège social : N°3 rue d’Orléans 97250
SAINT-PIERRE. Objet : Achat, vente, location
de biens immobiliers. Durée : 99 années.
Gérant : M. Cédrick LISLET.
La Société sera immatriculée au Greffe du
Tribunal de commerce de Fort-de-France.
Pour avis et mention, le Gérant
al 19360.1459
== 19361===
CETRANS SERVICES
7 Avenue Léopold Sedar Senghor
Cité Dillon
97200 FORT DE FRANCE
AVIS DE CESSION DE PARTS
SOCIALES
Suivant acte sous seing privé en date du 19
mai 2011 Mademoiselle Sonia ZAMY a cédé 16
parts qu’elle possédait dans ladite société à
Monsieur CONFIANT Marc. Monsieur Patrick
ZAMY a cédé 16 parts qu’il possédait dans
ladite société à Monsieur CONFIANT Marc, le
tout conformément à la loi et aux statuts.
Monsieur CONFIANT Marc devient titulaire
des droits attachés aux parts sociales cédées.
Il a été fait dépôt de deux originaux de l’acte de
cession au Greffe du Tribunal de Commerce de
Fort-de-France.
Pour extrait, la Gérance
al 19361.1459
== 19362===
LE BISTROT D’EN FACE
Société à responsabilité limitée
Au capital de 5 000 euros
Siège social : Centre d’affaires de la
Martinique – Californie 2
97232 LE LAMENTIN
507801595 RCS Fort-de-France
Aux termes d’une décision en date du 27 mai
2011, l’associé unique a décidé de transférer le
siège social du Centre d’affaires de la
Martinique, Californie 2, 97232 LE LAMENTIN au : Les Hauts de Californie, Morne
Pavillon 97232 LE LAMENTIN à compter du
27 mai 2011, et de modifier en conséquence
l’article 4 des statuts.
Pour avis
La Gérance
al 19362.1459
== 19363===
AVIS DE TRANSFERT DE SIEGE
L’Associé Unique, par décisions du 31/05/2011,
de la société FOLIE DES ISLES, SARL au
capital de 7500 €, siège social : 4 rue du
Chacha, Anse Mitan 97229 LES TROIS
ILETS, RCS Fort-de-France 398.467.852 a
décidé, à compter du 1/06/2011 :
- De transférer le siège social du 4 rue du
Chacha, Anse Mitan 97229 LES TROIS ILETS
au Quartier Les Ducs 26380 PEYRINS, à
compter du 1/06/2011,
- Et de modifier en conséquence les statuts.
La Gérance
al 19363.1459
==
19364===
AVIS DE RADIATION TOTALE
DE LA SOCIETE
LUMY HAIR SARL
RCS 478 449 762
Suivant délibération de l’A.G.E. du 31.03.2010,
il a été décidé la dissolution anticipée de la
société à la date du 31.03.10, et de confier la
liquidation, conformément aux statuts, à la
gérante Melle REMIR Nicole et aux associées
Mme REMIR Michelle et Melle SILLONLOREDON Mireille. L’adresse de la liquidation sera au siège de la société, 97 Av. Georges
Gratiant, Place d’Armes 97232 LE LAMENTIN, où toute correspondance, actes et documents devront être notifiés.
Tous actes et pièces relatifs à la radiation
seront déposés au RCS de FDF.
Pour avis
al 19364.1459
antilla 1459 - 09 Juin 2011
37
==
19365===
AVIS DE CONSTITUTION
Il a été constitué une EURL le 03 juin 2011
présentant les caractéristiques suivantes :
Dénomination : TOP BOIS. Objet :
Agencement des locaux, fabrication de charpente et menuiserie, ébénisterie (porte, fenêtre,
garde-corps…). Siège social : Bon Air 97230
SAINTE MARIE. Durée : 99 ans. Capital :
5000 €. Gérant : SIMIONECK José Claude,
né le 02 janvier 1968 à Trinité.
Immatriculation : Au Registre du Commerce
et des Sociétés de Fort-de-France.
Pour avis, le Gérant
al 19365.1459
==
19366===
République Française
DEPARTEMENT
DE LA MARTINIQUE
VILLE DU MARIN
ARRETE N° 40/2011
PRESCRIVANT L’ENQUETE
PUBLIQUE RELATIVE
Vu le Code de l’Urbanisme et notamment les
articles L 123-1, L 123-10 et R 123-19 indiquant que l’enquête publique se déroulera
dans les formes prévues par les articles R 1237 et R 123-23 du Code de l’Environnement,
Vu la délibération du 26 Octobre prescrivant
l’élaboration du Plan Local Urbanisme sur l’ensemble du territoire communal et définissant
les modalités de concertation,
Vu la délibération du Conseil Municipal du 28
Juillet 2010 arrêtant le projet de Plan Local
d’Urbanisme du secteur DUPREY-EST,
Vu l’approbation du Conseil Municipal du 20
décembre 2010 approuvant le lancement de
l’enquête publique en vue de la modification du
PLU,
Vu la demande du 05 avril 2011 du Président
du Tribunal Administratif de FORT DE
FRANCE de nommer un commissaire enquêteur afin d’assurer le déroulement de l’enquête
publique,
Vu la décision du 11 avril 2011 du Président
du Tribunal Administratif de FORT DE
FRANCE relative à la nomination du
Commissaire Enquêteur,
Vu le projet de PLU arrêté, les avis émis sur le
projet par les collectivités ou organismes associés ou consultés et le porter à connaissance du
préfet,
ARRETE
ARTICLE 1 : Il sera procédé du Lundi 27
Juin 2011 au Mercredi 27 Juillet 2011, soit
pendant 31jours à une enquête publique sur
les dispositions du PLU arrêtées dont l’approbation est de la compétence du Conseil
Municipal.
ARTICLE 2 : Conformément à la décision du
Président du Tribunal Administratif de FORT
DE FRANCE, Monsieur Emile PASTEL est
annonces légales
désigné en qualité de Commissaire Enquêteur
pour mener l’enquête susvisée.
Il se tiendra à la disposition du public au
Service Urbanisme selon les dates indiquées cidessous :
Lundi 27 Juin 2011 de 9H à 12H00
Jeudi 07 Juillet 2011 de 9H à 12H00
Mercredi 13 Juillet 2011 de 9H à 12H00
Mercredi 20 Juillet 2011 de 9H à 12H00
Mercredi 21 Juillet 2011 de 9H à 12H00
ARTICLE 3 : Le dossier relatif à l’enquête
prescrite à l’article 1 sera tenu à la disposition
du public pendant 31 jours consécutifs du
Lundi 27 Juin au Mercredi 27 Juillet
2011.
Chacun pourra prendre connaissance du dossier et consigner éventuellement ses observations sur le registre d’enquête ou les adresser
par écrit au Commissaire Enquêteur qui les
visera et les annexera au dit registre.
ARTICLE 4 : Après avoir recueilli l’avis du
Maire, le Commissaire Enquêteur pourra, par
décision motivée proroger l’enquête d’une
durée maximale de 15 jours.
ARTICLE 5 : A l’expiration du délai de l’enquête prévue à l’article 1, le registre sera clos
et signé par le Maire puis transmis dans les 24
heures avec le dossier d’enquête et les documents annexés au Commissaire Enquêteur.
ARTICLE 6 : Le Commissaire Enquêteur examinera les observations consignées ou
annexées au registre d’enquête et entendra
toute personne qui lui paraîtra utile de consulter.
Il établira un rapport qui relatera le déroulement de l’enquête et devra faire état des
contre-propositions qui ont été produites
durant celle-ci, ainsi que des réponses éventuelles du maître d’ouvrage, notamment des
demandes de communication de documents qui
lui ont été adressées et rédigera des conclusions motivées.
Le Commissaire Enquêteur doit adresser au
Maire, dans le délai d’un mois à compter de la
clôture de l’enquête, son rapport et ses conclusions avec son avis motivé et accompagné du
dossier ayant servi à l’enquête.
Une copie du rapport et des conclusions du
Commissaire Enquêteur sera adressée, par le
Maire, dès leur réception, au Préfet du
Département de la Martinique et au Président
du Tribunal Administratif.
Le public pourra consulter ce rapport et ses
conclusions à la mairie et à la Sous Préfecture
aux jours et heures habituels d’ouverture pendant un an à compter de la date de clôture de
l’enquête.
ARTICLE 7 : Il sera procédé par les soins de
la mairie, à l’insertion d’un avis au public d’ouverture d’enquête dans deux (2) journaux diffusés dans le département de la Martinique, 15
jours au moins avant le début de celle-ci, c’està-dire dans les journaux portant au plus tard
la date du Jeudi 09 Juin 2011 et à titre de
rappel, dans les 8 premiers jours de l’enquête,
dans les journaux à paraître entre le 27 Juin
2011 et le 04 Juillet 2011.
ARTICLE 8 : L’avis du public est publié, par
voie d’affichage dans la commune, 15 jours au
moins avant l’ouverture de l’enquête et pendant toute la durée de celle-ci.
Les formalités prévues aux articles 7 et 8 cidessus seront respectivement justifiées par un
exemplaire des journaux et un certificat d’affichage établi par le maire.
ARTICLE 9 : Le Préfet, le Maire et le
Commissaire Enquêteur sont chargés, chacun
en ce qui les concerne, de l’exécution du présent arrêté.
Fait au Marin,le 06 Juin 2011
Le Maire,
Rodolphe DESIRE
al 19366.1459
== 19367===
République Française
Département de la Martinique
VILLE DU MARIN
AVIS AU PUBLIC
ENQUETE PUBLIQUE SUR
LE PROJET DE MODIFICATION
DU PLAN LOCAL D’URBANISME
DE LA VILLE DU MARIN
(Quartier La Duprey - EST)
Par délibération du 26 Octobre 2006, le Conseil
Municipal a ordonné l’ouverture d’une enquête
publique sur le projet de modification du Plan
Local d’Urbanisme (PLU) de la ville, au secteur
de la DUPREY – EST, concernant les zones
1AU et 2N d’une superficie de 3 ha.
La modification consistant à établir un ensemble de règles permettant l’ouverture à l’urbanisation des terrains.
Dans ce but, Monsieur Emile PASTEL, demeurant à Josseaud dans la commune de RIVIERE
PILOTE – 97211, a été désigné par le Tribunal
Administratif de FORT DE FRANCE, comme
Commissaire Enquêteur pour diriger cette
enquête.
L’enquête publique sera ouverte du Lundi 27
juin au Mercredi 27 Juillet 2011.
Elle se tiendra dans la salle de réunion du
Service URBANISME, sis « 26, rue Osman
Duquesnay – 97290 LE MARIN » en face de la
Mairie, bâtiment jaune et bleu.
Le Commissaire Enquêteur recevra le public
au service Urbanisme, de 9 heures à 12 heures,
le :
Lundi 27 Juin 2011 de 9H à 12H00
Jeudi 07 Juillet 2011 de 9H à 12H00
Mercredi 13 Juillet 2011 de 9H à 12H00
Mercredi 20 Juillet 2011 de 9H à 12H00
Mercredi 21 Juillet 2011 de 9H à 12H00
Pendant la durée de l’enquête, les observations
sur le projet de modification pourront être
consignées sur le registre déposé au Service
Urbanisme de la Mairie du Marin. Elles peuvent être adressées par écrit au Commissaire
Enquêteur à l’adresse qui suit :
Monsieur Emile PASTEL
Commissaire Enquêteur
Mairie du MARIN / Service Urbanisme
26, rue Osman Duquesnay - 97290 LE
MARIN
Fait au Marin, le 06 juin 2011
Le Maire,
Rodolphe DESIRE
al 19367.1459
==
19368===
SOCIETE FRUITIERE ANTILLAISE
SFA
Société à responsabilité limitée
Capital social : 20 800 €
Siège social : 10 Allée des Perruches
Didier
97200 FORT DE FRANCE
330 151 864 RCS Fort-de-France
(74 B 25)
L’AGO du 9 mai 2011 a décidé de mettre la
société en activité à compter de ce jour.
Pour avis
al 19368.1459
==
00000===
Semaine des Langues
let’s learn english together !
Dans le cadre de la semaine des langues, six écoles du Grand Nord vous invitent à participer à un voyage linguistique et culturel autour de l’anglais le
vendredi 10 juin 2011 :
8h - Easter Day in Macouba school : Confection et dégustation des fameux Hot
cross buns (petits pains de Pâques).
9h 45 – London in Ajoupa-Bouillon school : Participation à un rallye culturel. Découverte des éléments culturels de Londres à travers des jeux de questions.
11h 00 – Grand-Rivière school keeps moving! : Chant mimé “Follow the leader”.
13h 00 – Storytelling in Morne-Balai school: Mises en espace de contes “From
Head to toes, Brown Bear, Today is Monday...”
14h 00 – Pancakes in Basse-Pointe Bourg school : Histoire, tradition et littérature
autour des Pancakes.
15 h 00 – Tea Time in Hauteurs-Bourdon school : Fin de journée à l’heure anglaise.
Découverte d’une tradition anglaise d’un tea time. Préparation et dégustation par les
enfants.
Contacts : Lucile MARIE-SAINTE : 0696 36 12 19 Karine POMMIER : 0696 29 77
15 n
antilla 1459 - 09 Juin 2011
38

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