Seite 1/4 Véhicules hybrides
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HES, Institute for Human-Environment Systems NSSI, Natural and Social Science Interface Universitätstrasse 22, CHN J75.2 8092 Zürich Dr. Peter de Haan van der Weg 044-632 49 78 [email protected] www.nssi.ethz.ch/index Véhicules hybrides: situation actuelle et perspectives commerciales aux USA et en Suisse; profil des acheteurs d'hybrides Les véhicules à propulsion hybride offrent un meilleur rendement énergétique et peuvent contribuer à réduire les émissions de CO2, de même que notre dépendance à l'égard des importations de produits pétroliers non renouvelables. Deux facteurs dominent nos considérations concernant l'influence que les véhicules hybrides vont exercer à l'avenir sur les économies de carburant. Premièrement, leur future part de marché potentielle, qui dépend du degré actuel de pénétration de cette technique de propulsion. Deuxièmement, le comportement individuel des consommateurs; à ce propos, la question clé est de savoir si l'existence des véhicules hybrides va inciter les automobilistes à acheter des voitures plus grandes et/ou en plus grand nombre qu'ils ne l'auraient fait si les hybrides n'avaient pas existé. À quel stade de la pénétration sur le marché se situent donc aujourd'hui les hybrides, aux USA, d'une part, et en Suisse, de l'autre? Comme ce fut déjà le cas lors de l'avènement, au courant des années 80, des pots catalytiques à trois voies, c'est l'État de Californie qui joue un rôle clé pour la promotion des hybrides. Dorénavant, les constructeurs automobiles sont tenus d'y vendre un certain pourcentage de modèles à zéro émission. Dans ce contexte, ils peuvent comptabiliser à ce titre certains de leurs véhicules hybrides, à condition que ceux-ci répondent à des exigences minimales en matière d'émissions, lesquelles doivent être minimes. Cela est possible parce qu'en Californie on part du principe que les hybrides font progresser des techniques essentielles pour l'apparition future de véhicules à zéro émission. Les rares modèles hybrides livrables connaissent actuellement une forte croissance de leurs ventes. La plupart des grands constructeurs annoncent des modèles hybrides pour les prochaines années. Aux USA, le marché des hybrides est passé de 2 modèles et d'une pénétration de 0,05%, en 2000, à 8 modèles et 0,52%, en 2004, pour passer à 11 modèles et 1,3% (soit 212 000 unités vendues) en 2005. Aux États-Unis, il y a donc actuellement trois fois plus de véhicules hybrides par habitant que dans notre belle Suisse qui se targue pourtant d'avoir un souci prononcé de l'environnement! À en croire les prévisions d'un institut de prospective, qui paraissent plutôt prudentes, voire timides, d'ici à 2012, le nombre des modèles hybrides augmentera à plus de 50 aux USA et leurs ventes connaîtront une croissance de 250%, ce qui fera passer leur pénétration sur le marché à 4,2%. D'autres estimations partent d'une base possible de 10% de part de marché. En Suisse, il n'y a, à l'heure actuelle, que trois modèles hybrides (Toyota Prius, Honda Civic IMA et Lexus RX 400h), qui représentaient, en 2005, une part de marché de 0,53%. La future part de marché des véhicules hybrides dépend, entre autres facteurs, de leur situation présente par rapport à leur degré de pénétration actuelle sur le marché. Chaque fois qu'il s'agit d'évaluer les chances de pénétration sur le marché d'une nouvelle technologie innovante, on table sur un cycle d'évolution basé sur cinq catégories d'acheteurs potentiels: «innovators» (ceux qu'attire toute innovation), «early adopters» (ceux qui l'adoptent tôt), «early majority» (ceux qui forment tôt une majorité), «late majority» (ceux qui s'y rallient plus tard) et «laggards» (ceux qui hésitent). Aux USA, les hybrides sont en passe de progresser de la catégorie des «early adopters» à celle des «late majority». Pour savoir où en est le degré de pénétration des hybrides en Suisse, on peut analyser le profil et les préférences des acheteurs d'hybrides. Ainsi, l'EPF Zurich a interrogé tous les acheteurs de Toyota Prius dans les neuf premiers mois après la commercialisation de ce modèle dans notre pays. Cette étude a pris pour groupe référence les acheteurs de voitures à propulsion classique: Toyota Corolla et Toyota Avensis. Une Seite 1/4 étude semblable a porté sur les acheteurs de l'hybride Honda Civic IMA par rapport aux acheteurs de Honda Civic 5 portes à moteur traditionnel. La comparaison des acheteurs d'hybrides par rapport aux groupes de référence correspondants a révélé des différences (statistiquement significatives): les foyers des acheteurs d'hybrides ont un revenu mensuel et une formation supérieurs. Les préférences des deux groupes en ce qui concerne l'achat de voitures neuves présente également des différences (statistiquement significatives): les acheteurs d'hybrides accordent plus d'importance à la consommation de carburant et au niveau technologique du véhicule, au détriment d'autres paramètres tels que fidélité à une marque ou design. D'où cette conclusion de l'EPF Zurich: les acheteurs d'hybrides en Suisse continuent de se distinguer des acheteurs d'autres véhicules. Ils choisissent délibérément la propulsion hybride et c'est elle qui détermine leur choix. De par leur niveau de revenu et de formation, les acheteurs d'hybrides jetteraient en fait leur dévolu sur une autre palette, bien plus large, de modèles. Cette constatation permet d'affirmer qu'en Suisse les acheteurs d'hybrides appartiennent encore à la catégorie des «innovators» ou des «early adopters» et pas encore à celle dite «early majority».Cela prouve que le marché suisse des hybrides est en retard de quelques années sur celui des USA. Cela étant, une évolution comme celle qui s'est produite aux États-Unis va aussi avoir lieu chez nous au cours de prochaines années. Cela, à condition, bien sûr, que d'autres modèles hybrides encore fassent leur apparition sur le marché européen et sur le suisse. Outre la Lexus GS 450h annoncée, le marché suisse serait preneur d'une Honda Accord hybride et une Toyota Camry hybride, modèles déjà ou bientôt en vente aux États-Unis. En ce qui concerne le comportement des consommateurs, l'EPF Zurich a cherché à déterminer l'existence potentielle de deux effets contreproductifs du fait que: premièrement, le passage à l'hybride oblige parfois à passer à une taille de voiture plus grande que prévu; deuxièmement, le véhicule hybride étant, plus souvent que d'habitude, la deuxième, voire la troisième voiture du foyer, cela pourrait contribuer à accroître le parc automobile en Suisse. Les résultats de l'étude révèlent que ces deux effets ne se produisent pas. En optant pour une Toyota Prius ou une Honda Civic IMA, les automobilistes en question n'avaient acquis que quelques kilogrammes d'automobile de plus que ceux du groupe de référence des acheteurs de véhicules non hybrides. Ils restent d'ailleurs en deçà de la moyenne suisse et étrangère, qui dénote une augmentation annuelle de poids des véhicules neufs d'environ 1,5%, y compris par rapport au parc de voitures à propulsion traditionnelle. De même, il n'a pas été démontré que le parc automobile moyen des foyers ait augmenté. Ainsi, la Toyota Prius a remplacé, dans 86,3% des cas, une autre voiture, revendue ou mise à la casse; 13,7% des Prius achetées étaient même la première voiture jamais acquise par les intéressés ou encore une voiture supplémentaire. Ce pourcentage correspond à la proportion notée dans les groupes de référence et il est inférieur à la moyenne suisse qui s'établit à 20%. On peut donc en conclure que les véhicules hybrides n'entraînent pas, pour l'instant, d'effets contreproductifs. L'échantillon retenu par l'EPF Zurich pour cette étude était assez vaste pour permettre de détecter l'existence de ces effets. Pour les acheteurs de Prius, ce modèle représente plutôt une diminution de taille de voiture, alors que, sur le marché, la tendance est plutôt à une augmentation de taille. En résumé, l'étude de l'EPF Zurich démontre que l'hybride représente un grand potentiel pour les futures économies de carburant, aussitôt que sa présence sur le marché sera massive, du fait qu'il ne faut pas s'attendre à des effets contreproductifs. Étant donné qu'il n'existe pas en Europe et en Suisse de force vive comme aux USA et notamment en Californie, pour promouvoir la propulsion hybride, des encouragements fiscaux, tels qu'une réduction des impôts cantonaux sur les automobiles, revêtent d'autant plus d'importance. L'influence symbolique avérée de tels instruments fiscaux a tout pour inciter les automobilistes à opter pour des véhicules hybrides. Et ce, même si le montant desdits encouragements fiscaux demeure relativement modeste, vu que les acheteurs actuels d'hybrides seraient, sans autre, en mesure de s'offrir des voitures nettement plus coûteuses. PdH, 10 avril 2006-04-14 Seite 2/4 ___________________________________________________________________ Seite 3/4 Contact et informations complémentaires: Dr Peter de Haan van der Weg ETH Zürich, Dept. of Env. Sciences Institute for Human-Environment Systems (HES) Natural and Social Science Interface (NSSI) Universitaetstrasse 22, CHN J75.2, 8092 Zurich, Switzerland Tel: +41-44-632 49 78 Fax: +41-44-632 10 29 http://www.nssi.ethz.ch/people/staff/pdehaan Enquête auprès d'acheteurs de véhicules hybrides: http://www.uns.ethz.ch/res/emdm/tramob/hybcars Projet: Comportement des acheteurs d'automobiles «Mobilität und Autokauf» (mobilité et achat de voiture): http://www.uns.ethz.ch/res/emdm/tramob/carchoice Projet “Roads to 2050”: http://www.uns.ethz.ch/res/emdm/tramob/rds2050 Seite 4/4