Le tourisme au service des ODM - Tourism and Poverty Alleviation
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Le tourisme au service des ODM - Tourism and Poverty Alleviation
DÉCLARATION “ Le tourisme au service des objectifs de développement du Millénaire ” À l’invitation de l’Organisation mondiale du tourisme en sa qualité d’institution spécialisée des Nations Unies, un groupe représentatif de dirigeants d’États, d’entreprises, d’institutions spécialisées des Nations Unies et de la société civile s’est réuni à New York le 13 septembre 2005, veille de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, et il a adopté la déclaration suivante : Constatant : Le poids socioéconomique grandissant du tourisme partout dans le monde et, en particulier, dans de nombreux pays en développement ; La contribution effective du tourisme à la réalisation de plusieurs des objectifs de développement du Millénaire, comme l’ont déjà reconnu le Sommet mondial pour le développement durable (SMDD) de Johannesburg et le Programme d’action de Bruxelles, surtout des objectifs en matière de réduction de la pauvreté, de protection de l’environnement et de possibilités d’emploi pour les femmes, les communautés autochtones et les jeunes ; Le rôle que le tourisme joue dans la plupart des pays en développement, des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID), en tant que principal – et parfois seul – moyen de développement économique et social durable, ayant des relations déterminantes avec d’autres secteurs d’activité comme l’agriculture et l’artisanat ; Que l’augmentation de la mobilité est essentielle pour atteindre l’objectif de créer davantage d’emplois et d’éliminer la pauvreté grâce au tourisme mais que, ces toutes dernières années, la mobilité a été limitée par des facteurs tels que le manque de sécurité et la hausse du prix du combustible qui a eu des répercussions sur le transport aérien. Sachant également que : Le tourisme n’est pas encore assez reconnu par de nombreux gouvernements et de nombreux organismes internationaux d’aide au développement, particulièrement eu égard à son énorme potentiel de création d’avantages économiques, environnementaux et sociaux. Convaincus que : Le secteur touristique peut, par conséquent, contribuer beaucoup plus à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique, au développement durable, à la protection de l’environnement, à l’entente interculturelle et à la paix entre les nations. NOUS ENGAGEONS l’Assemblée générale des Nations Unies et EXHORTONS les gouvernements, les organismes internationaux et bilatéraux d’aide au développement, les institutions financières, les entreprises du secteur privé, les ONG et les autres parties intéressées à : 1. Reconnaître sans réserve le tourisme comme instrument efficace, à condition que son développement et sa gestion soient durables, pour atteindre les objectifs de développement du Millénaire, en particulier la réduction de la pauvreté ; 2. Intégrer le tourisme dans les programmes nationaux de développement et dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté afin de concourir aux objectifs de développement du Millénaire ; 3. Encourager la bonne gouvernance en veillant à ce que tous les acteurs, en particulier à l’échelon local, soient dûment consultés et à ce que leurs responsabilités soient clairement définies ; 4. Mobiliser de nouvelles ressources nationales en coopération avec les institutions financières, les organismes de microcrédit et les prestataires de services aux entreprises et encourager la poursuite du développement du secteur privé local, afin de faciliter l’application de programmes de tourisme dirigés par les communautés et de programmes de petites et moyennes entreprises touristiques ; 5. Encourager les grandes entreprises nationales et multinationales ayant des activités dans les pays en développement et dans les pays les moins avancés à agir de la façon la plus durable, dans le contexte du secteur touristique, en adoptant de fortes mesures de civisme en faveur des communautés locales et en prenant des mesures particulières pour accroître le taux d’emploi des pauvres et l’offre par ces derniers de biens et de services ; 6. S’occuper davantage des dimensions sociale et culturelle du tourisme, continuer à veiller à l’application du Code mondial d’éthique du tourisme et poursuivre la lutte contre l’exploitation des enfants dans le secteur touristique ; 7. Encourager la coopération entre les secteurs public et privé pour que l’infrastructure nécessaire à la facilitation du développement du tourisme soit en place, ainsi que pour que les conditions voulues de stabilité politique, de paix et de bonne conduite des affaires publiques soient réunies afin de favoriser l’essor de cette activité, et 8. Accorder au tourisme un degré plus élevé de priorité dans les programmes d’aide au développement, APD New York, 13 septembre 2005 comprise, surtout dans ceux axés sur la planification, la création ou le développement de l’infrastructure, le renforcement des capacités, le transfert des technologies et l’accès aux marchés, ainsi que sur la sécurité, la protection et la facilitation des voyages. NOUS INVITONS EN OUTRE toutes les parties prenantes à: 9. Suivre les conseils du Secrétaire général de l’ONU en soutenant les activités entreprises par l’Organisation mondiale du tourisme en faveur des pays en développement et des pays les moins avancés et son programme ST-EP (Sustainable Tourism – Eliminating Poverty, c.-à-d. Le tourisme durable, instrument d’élimination de la pauvreté) et en finançant la Fondation ST-EP et, s’il y a lieu, son Fonds fiduciaire, en vue de créer un grand nombre de PME durables dans des domaines comme l’écotourisme, le tourisme communautaire, le tourisme rural et le tourisme lié au sport ; 10. Attirer l’attention des gouvernements et des autres parties intéressées : a) sur le rôle crucial que le tourisme est à même de jouer dans les petits États insulaires en développement et dans d’autres économies en développement dépendant de lui, vu les liens qu’il peut avoir avec d’autres activités économiques, et b) sur le fait que ces liens sont souvent limités par les fuites dues à l’importation d’intrants et au rapatriement de bénéfices. En la matière, nous recommandons aux gouvernements : • d’évaluer ces liens économiques et ces fuites en mettant en place un compte satellite du tourisme conformément à la méthodologie adoptée en 2000 par la Commission de statistique de l’ONU à l’initiative de l’Organisation mondiale du tourisme, et • d’établir des programmes destinés à réduire les fuites et à créer des liens positifs avec d’autres activités économiques de leurs pays (comme l’agriculture, le bâtiment, les industries de transformation ou la production d’objets artisanaux) ; 11. Souligner les liens étroits existant entre le tourisme et le transport aérien, en particulier dans le cas des pays les plus pauvres, insister sur la nécessité d’offrir un soutien au développement en matière d’infrastructure, de création ou de renforcement des capacités et de technologie afin de faire progresser la sécurité et la facilitation du transport aérien, et ainsi faire en sorte que tous les États se conforment pleinement aux normes de sécurité de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), aux pratiques qu’elle recommande et à ses mécanismes de contrôle ; 12. Faire leurs, en principe, les initiatives du Secrétaire général de l’ONU visant à mettre en place des mécanismes novateurs d’appui financier pour le développement, initiatives qui s’ajoutent au Consensus de Monterrey sur l’aide publique, mais recommander qu’aucune proposition, comme la taxe volontaire de solidarité pour les passagers des avions, n’ait d’effet négatif sur les flux touristiques à destination des pays en développement et des pays les moins avancés ; 13. Intégrer le tourisme dans les actions actuelles et futures concernant le changement climatique, en particulier à la lumière des résultats de la prochaine conférence convoquée par l’Organisation météorologique mondiale et en tenant compte de la Déclaration de Djerba de 2003 sur le tourisme et le changement climatique ; 14. Exploiter le potentiel de ressources humaines des pauvres pour la prestation de services de qualité à travers la chaîne de valeur du tourisme après avoir pris conscience du besoin urgent de création ou de renforcement des capacités à l’échelon des destinations locales, ce qui suppose a) l’amélioration de la politique de l’emploi, b) l’accroissement des chances d’éducation et de formation aux niveaux de l’enseignement général et de la formation professionnelle, et c) la diffusion du savoir-faire et des bonnes pratiques grâce au perfectionnement des systèmes de gestion du savoir ; 15. Faciliter l’accès au financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) pour les projets de mise en valeur touristique, écotourisme compris, qui contribuent au maintien de la biodiversité, à la protection des zones côtières, des océans et des mers, et à d’autres objectifs écologiques similaires ; 16. Intégrer le tourisme dans les débats en cours relatifs aux ressources hydriques car, dans de nombreux cas, les besoins du développement du tourisme sont en concurrence avec ceux des communautés d’accueil et, dans beaucoup d’autres, c’est le tourisme qui permet de financer de grands projets d’infrastructure d’approvisionnement en eau ou de traitement des eaux, et 17. Faciliter l’accès des PMA au commerce des services touristiques, conformément aux recommandations de la Conférence de Sao Paulo de la CNUCED en 2004, en particulier dans le cadre des négociations de l’aprèsDoha et en prévision des négociations et débats à venir sur les échanges de services au Sommet de l’Organisation mondiale du commerce à Hong-Kong. Pour conclure, nous encourageons l’Organisation mondiale du tourisme à participer activement au partenariat mondial pour le développement, qui comporte la réalisation des objectifs figurant dans la Déclaration du Millénaire, dans le Programme d’action de Bruxelles et dans le Consensus de Monterrey. Nous réitérons avec force notre détermination à contribuer à la réalisation pleine et entière, en temps voulu, des objectifs de développement qu’ont fixés les grands sommets et conférences des Nations Unies, tout spécialement des objectifs de développement du Millénaire, qui stimulent des efforts sans précédent pour aider les êtres humains les plus démunis de la planète à sortir de la misère.