Vocation agricole des terres de la zone de Taza -Rapport et cartes-

Transcription

Vocation agricole des terres de la zone de Taza -Rapport et cartes-
ROYAUME DU MAROC
Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural
et des Pêches Maritimes
*******************
Institut National de la Recherche Agronomique
Vocation agricole des terres
de la zone de Taza
-Rapport et cartes-
.
Préparé par : ElOumri M.
Moussadek R.
Ambri A.
Osrirhi A.
Moatamid Z.
Goebel W.
MARS 2007
CRRA de Rabat- Unité de Recherche sur l’Environnement et la Conservation des Ressources Naturelles- Tel/Fax :+212(0)37772583
1
REMERCIEMENTS
La carte de vocation agricole de la région de Taza a pu être réalisée grâce à la contribution de différentes
personnes chercheurs, ingénieurs, techniciens… appartenant aux divers établissements du Ministère de
l’Agriculture du Développement Rural et des Pêches Maritimes et des organismes internationaux en récurrence
le CIM et l’ICARDA. La réalisation de la carte de vocation agricole des terres est confiée à l’Institut National de
la Recherche Agronomique (INRA), une équipe pluridisciplinaire a été chargée au niveau de l’INRA de
l’élaboration des cartes d’aptitude des terres en collaboration avec les cadres des Directions Provinciales
d’Agriculture, l’IAV-HII, l’ENA de Méknès, les Offices de Mise en Valeur Agricole et les directions centrales
du Ministère de l’Agriculture du Développement Rural et des Pêches Maritimes. L’équipe de l’INRA chargée
de la réalisation de la carte de vocation agricole des terres est composée de MM. EL OUMRI Mohamed,
OSRHIRI Ahmed, MOUSSADEK Rachid, MOATAMID Zakaria , GOEBEL Wolfgang et AMBRI Abdelillah.
L’équipe de travail tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réussite du dit travail. Il s’agit
principalement de Monsieur le professeur NARJISSE Hamid, Directeur de l’Institut National de la Recherche
Agronomique, qui n’a épargné aucun effort pour l’accomplissement de ce travail, Monsieur BEQQALI
Mohamed, chef du Département des Ressources Naturelles, qui nous a aidé dans les différentes étapes de la
réalisations des différents travaux et Dr.THAMI ALAMI Imane, chef du Centre Régional de la Recherche
Agronomique de Rabat, pour son soutien et ses encouragements pour la continuité des travaux. Des remercions
sont également adressés aux cadres de la Direction Provinciale d’Agriculture de Safi pour leur assistance aux
différentes réunions, la mise à la disposition les documents du travail (études pédologiques, monographies des
régions, données sur l’occupation des sols et données climatiques) et les tournées de vérification des cartes sur le
terrain. Les remerciements vont aussi aux représentants des Directions Centrales du Ministère de l’Agriculture,
du Développement Rural et des Pêches Maritimes pour leurs orientations et à la préparation de certains
documents, notamment les fiches enquêtes.
Des remerciements particuliers sont adressés à la coopération allemande (CIM) qui a bien voulu mettre à la
disposition du gouvernement marocain un expert associé, Monsieur GOEBEL Wolfgang, dans le domaine agroclimatique pour l’intégration de la partie climat dans la carte de vocation agricole des terres. De la même
manière, l’ICARDA est remercié pour son appui à travers la personne du Dr.DE PAW Eddy qui a bien voulu lire
le document et formuler ses remarques et ses conseils constructifs. Monsieur le professeur BADRAOUI
Mohamed, Directeur de la lutte contre la désertification et de la protection de la nature au Haut Commissariat
aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification est vivement remercié pour les remarques et
suggestions apportées au document. Nos remerciements vont aussi aux Dr. EL GHAROUS Mohamed, Dr.
MRABET Rachid et Dr. DOUAIK Ahmed, chercheurs à l’INRA pour le temps consacré à la lecture et les
remarques formulées pour ce document.
Enfin, nos remerciements sont adressés à toutes les personnes qui ont contribué de prés ou de loin à la réalisation
de ce travail.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
1. MILIEU PHYSIQUE
1.1. Situation géographique……………………………………………...4
1.2. Aperçu géomorphologique………………………………….……….5
1.3. Climat……………………………………………………………..…5
1.4. Hydrologie…………………………………………….………..… ..ç
2. EVALUATION DES TERRES
2.1. METHODOLOGIE………………………………….…………………..….10
2.1.1. Description des types d’utilisation………………………………. 10
2.1.2. Etablissement des cartes des unités de sol………….................… 10
2.1.3. Exigences des cultures…………………………..…………….…11
2.1.4. Compatibilité ……………………………………..……. ……….11
2.1.5. Classification de l’aptitude des terres……………..…………..…11
2.2. VOCATION AGRICOLE DES TERRES……………………………….14
2.2.1. Types d’utilisation……………………………………. ………14
2.2.2. Unités cartographiques et exigences écologiques des cultures...17
2.2.3. Aptitude des terres………………………………..…………….24
2.3. RESULTATS ET INTERPREATIONS………………………………..…24
CONCLUSIONS…………………………………………………………………..…27
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…………………………………………...28
ANNEXE 1…………………………………………………………………………….29
ANNEXE 2…………………...………………………………………………………..34
3
INTRODUCTION
La réalisation des cartes de vocation agricole des terres, ou cartes d’aptitude pour une culture
donnée, permet de délimiter les zones où cette culture est apte à être pratiquée. Elle constitue
de la sorte un outil précieux pour les décideurs en vue d’orienter plus efficacement le
développement d’une culture donnée dans les zones les plus aptes et de définir les mesures
incitatives à ce développement.
Le but recherché est d’asseoir les bases d’une utilisation optimale des ressources en terre pour le
développement d’une agriculture durable. Pour la région de Taza Aknoul, la superficie visée est
de 150 000 hectares et intéresse la zone étudiée pédologiquement.
La réalisation de la carte de vocation agricole est basée sur les éléments suivants :
-
Etude pédologique au 1/50 000ème de la Province de Taza, cercle d’Aknoul, réalisée par
Maroc Développement (1996) en vue de la mise en valeur agricole de la Province ;
-
Etudes de terrain ;
-
Réunions de travail avec les cadres de la DPA de Taza ;
-
Réalisation d’un SIG pour la région ;
-
Détermination de la durée de la période de croissance végétative ‘’LGP’’ ;
-
Détermination des exigences écologiques des cultures selon la base FAO Ecocrop1 et les
fiches techniques de l’INRA.
4
1. MILIEU PHYSIQUE
1.1. Situation géographique
La zone d’étude correspond aux limites administratives du cercle d’Aknoul, province de
Taza. La superficie étudiée est estimée à 150.000 ha. Elle concerne les communes rurales
de Sidi Ali Bourakba, Tizi Ousli, Ajdir, Bourred, Geznaya Al Janoubia et Jbarna.
(figure 1).
Figure 1 : Carte de situation de la région étudiée.
5
1.2. Aperçu géomorphologique
La région étudiée fait partie du domaine rifain qui se caractérise par une tectonique
complexe et une lithologie dominée par les marnes et les schistes. La zone d’étude fait
partie de l’unité géomorphologique appelée « Nappe d’Aknoul ». Elle est constituée par
les marnes calcaires du Crétacé Supérieur, les calcaires à Silex de l’éocène et le Trias avec
des filons de gypse et de sels. La nappe numidienne affleure par endroit, elle est
constituée par des séries de schistes, des marno-schistes et des marno-calcaires.
En plus d’une diversité lithologique, la topographie est très accidentée avec une érosion
très intense associée à des pentes raides. On distingue au Nord les massifs montagneux
(Haut Nekkor, Kuine, Jbel Berkane) et les collines pré rifaines au Sud. La topographie
plane est souvent limitée à des vallées étroites et encaissées des cours d’eau.
1.3. Climat
L’étude du climat revêt une grande importance dans la réalisation des cartes de vocation
agricole des terres. En effet l’indice pédoclimatique appelé LGP (durée de la période de
croissance végétative) est un critère, parmi d’autres, utilisé pour la détermination des
différentes classes d’aptitude des terres. Le calcul de cet indice est basé sur les
caractéristiques des sols qui interviennent dans la détermination des réserves hydriques
pour chaque type de sols et les données climatiques (précipitations, températures, vitesse
de vent, etc.) permettant l’estimation de l’évapotranspiration potentielle.
Dans le périmètre étudié, l’opposition des versants méditerranéens et atlantiques et les
différentes expositions de ces versants influent sur la variabilité climatique de la région.
Ainsi, différents étages bioclimatiques sont observés allant du semi-aride à aride à subhumide.
Les données de précipitations des différents postes climatiques sont représentées dans le
tableau 1.
6
Tableau 1 : pluviométrie de quelques stations météo de la région.
Taza
619 mm*
Aknoull
338 mm
Tizi Ousli
263 mm
Boured
409 mm
Tirhezratine
402 mm
Midar
247 mm*
Kifane
311 mm
Les précipitations sont concentrées entre les mois d’Octobre et Mai, avec un maximum en
Avril pour Aknoul et Décembre pour Bourred.
Le climat est de type semi–aride avec une tendance plus humide dans les versants
atlantiques d’exposition Nord et aride à l’Est du périmètre.
Les températures sont, en moyenne, de 15° à Aknoul et de 17 ,5 ° à Taza.
Le mois le plus chaud est Août suivi par Juillet. Le maximum du mois le plus chaud varie
entre 34° et 35 °. Le mois le plus froid est Janvier suivi de Février et Décembre. La
moyenne des températures minimales du mois le plus froid varie entre 2,6° à Aknoul et 6°
à Midar.
La durée de la période de croissance (en jours) est variable selon les réserves hydriques de
différents types de sols et les années climatiques (sèche, moyenne ou humide).
Pour une année moyenne et pour un sol de 100 mm de réserve utile, la durée de la
période de croissance (figure2) est de 80 à 120 jours dans le Sud-Est et le Nord–Est. Le
nombre de jours de croissance qui intéresse une grande superficie est compris entre 120 et
180. Le maximum de jours de croissance est limité aux zones Nord à exposition
atlantique.
Pour une année sèche et pour un sol d’une réserve hydrique de 100 mm, la durée de la
période de croissance est inférieure à 120 jours dans la partie Sud et Est de la zone Nord
(figure 3). Elle est de 90 à 120 jours dans le centre et le reste du périmètre à l’exception
des versants atlantiques où le nombre de jours de croissance est supérieur à 120 jours.
Pour une année humide, le nombre de jours de croissance est entre 120 et 180 jours et il
peut atteindre 210 jours dans certaines zones de haute altitude exposées à l’ouest.
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Total moyenne annuelle : 341.8 mm
Température moyenne annuelle : 14.8
Tmax
60
30
Tmoyenne
Tmin
25
40
20
15
20
10
Température de l'air en °C
Hauteur des précipitations en mm
35
5
0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
PLUVIOMETRIE ET TEMPERATURE A AKNOUL
Latitude : 34°40'N Longitude : 3°52'O Altitude : 1210 m
4°O
3°O
AL HOCEIMA
REGION DE
TAZA
Durée de la période
de croissance en
année moyenne
( réserve utile 100 mm )
35°N
35°N
AKNOUL
GUERCIF
© INRA & DMN 2005
4°O
75
90
3°O
105 120
150
180
210
240
jours
Echelle approximative 1 : 1.000.000 (1 cm correspond à 10 km )
0
10
20
30
40 km
Projection géographique ( parallèle standard 34°45'N ; el lipsoïde WGS84 )
Figure 2 : Pluviométrie, températures et durée de la période de croissance pour une
réserve hydrique du sol de 100 mm en année moyenne
8
4°O
3°O
AL HOCEIMA
REGION DE
TAZA
Durée de la période
de croissance en
année sèche
( réserve utile 100 mm )
35°N
35°N
AKNOUL
GUERCIF
© INRA & DMN 2005
4°O
3°O
AL HOCEIMA
REGION DE
TAZA
Durée de la période
de croissance en
année humide
( réserve utile 100 mm )
35°N
35°N
AKNOUL
GUERCIF
© INRA & DMN 2005
4°O
45 60 75 90
3°O
120 135 150 165 180
210
240
270 jours
Echelle approximative 1 : 1.000.000 (1 cm correspond à 10 km )
0
10
20
30
40 km
Projection géographique ( parallèle standard 34°45'N ; ell ipsoïde WGS84 )
Figure 3 : Durée de la période de croissance végétative pour un sol de réserve hydrique de
100 mm en année sèche et humide
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1.4. Hydrologie
La ligne de partage des eaux est située au Nord du périmètre dans les massifs
montagneux. Elle partage les cours d’eau méditerranéens de ceux de l’Atlantique. Ainsi,
les principaux cours d’eau de la zone d’étude sont Oued Nekour (écoulement vers le
Nord), Oued Kert (écoulement vers l’Est), Oued Msoun (écoulement vers le Sud) et Oued
Bourred et ses affluents (écoulement vers l’Ouest). A ces cours sont associés les bassins
versants successivement : le bassin versant de l’Oued Nekkor, le bassin de l’Oued Kert, le
bassin de Msoun et le bassin d’Ouergha.
-
Le bassin versant de Nekkor intéresse la totalité de la commune rurale d’Ajdir
et la partie Ouest de la commune rurale de Sidi Ali Bourakba. Il draine les
eaux du Nord du périmètre vers la Méditerranée. Le bassin de Nekkor est
caractérisé par des phénomènes d’érosion importants sous forme de masse ou
de ravins. Ce type d’érosion est favorisé par des altitudes élevées (45% du
bassin a plus de 1000 m d’altitude) , des pentes raides (40% du terrain ont des
pentes supérieures à 50%) et par l’aridité du climat associée à un couvert
végétal dégradé. Le débit moyen de l’Oued Nekkor est estimé à 9,1 m3 /s.
-
Le bassin versant de l’Oued Kert, couvre presque la totalité de la commune
rurale de Sidi Ali Bourakba et une grande partie de la commune rurale de Tizi
Ousli. Il couvre une superficie importante de 2710 Km². L’érosion est
favorisée par une topographie accidentée liée à un faible couvert végétal. Le
débit de l’Oued Kert est très faible, il est en moyenne de 0,5 m3 /s.
-
Le bassin versant de Moulouya / Sous bassin Msoun : Les communes rurales
drainées par l’Oued Msoun et ses influents sont Jbarna, la partie Ouest de Tizi
Ousli et l’Est de la commune rurale de Geznaya El Janoubia.
-
Le bassin versant d’Ouergha : les principaux cours d’eau sont Oued Bourred et
Oued Sarhour. Ils drainent les versants situés entre Bouerred et Taïnaste. Ces
deux affluents se convergent pour constituer l’Oued Asfalou qui constitut le
principal affluent de la haute Ouergha au niveau de Tahar Souk.
Cette partie du bassin de la haute Ouergha est caractérisée par une
pluviométrie assez importante. Elle constitue la partie la plus arrosée du
10
périmètre, mais avec une topographie accidentée associée à un substrat souvent
marneux et peu perméable engendrant une érosion importante.
-
Eaux souterraines : les formations géologiques imperméables (marnes, flyschs,
schistes, etc.) ne permettent pas les réserves en eaux souterraines à l’exception
de quelques endroits d’affleurements de calcaires dolomitiques ou gréseux ou
de terrasses alluviales où on trouve quelques points d’eau avec un faible débit.
2. EVALUATION DES TERRES
Cette évaluation des terres débouchera sur l’élaboration des cartes de vocation agricole pour
quatre cultures (vigne, amandier, olivier et blé) pour le cercle d’Aknoul (province de Taza) et
concernera six communes rurales à savoir : Sidi Ali Bourakba, Tizi Ousli, Ajdir, Bourred,
Geznaya Al Janoubia et Jbarna. La superficie intéressée par l’étude est de 150 000 ha environ
2.1. METHODOLOGIE
La méthodologie choisie pour la détermination de l'aptitude des terres est celle présentée dans la
‘’ Note Technique relative à la Vocation Agricole des Terres ‘’ réalisée en 1996 par l’INRA. Elle
émane aussi de celle préconisée par la F.A.O en 1976.
Il est à rappeler que l’évaluation de l’aptitude des terres consiste à :
-
décrire les types d’utilisation des terres les plus prometteurs ;
-
décrire les unités cartographiques des terres ;
-
comparer les besoins des types d’utilisation des terres et les caractéristiques des unités
cartographiques pour la classification de l’aptitude des terres.
2.1.1. Description des types d’utilisation des terres
Le type d’utilisation des terres se réfère à une culture ou à une combinaison de cultures .Il s’agit
de décrire les cultures pratiquées.
2.1.2. Etablissement des cartes des unités de sols et leurs caractéristiques
Il s’agit d’identifier les unités cartographiques de terres pour pouvoir diagnostiquer les
problèmes. Ces unités correspondent aux séries de sols ou associations de sols de la carte
pédologique à l’échelle 1/100.000.
11
L’unité cartographique de terre constitue la base pour déterminer la vocation agricole des terres.
Chaque unité est définie par les caractéristiques et/ou qualités telles que : profondeur du sol,
pH, salinité, texture, pente, risque d’érosion, disponibilité en eau, disponibilité en éléments
nutritifs, températures, précipitations, etc.
2.1.3. Exigences écologiques des cultures
Elle consiste à définir les besoins physiologiques des différentes cultures à travers les travaux de
recherche nationaux et internationaux. Pour chaque culture, ces besoins seront définis par des
coefficients de classement qui indiquent dans quelle mesure chaque exigence liée à une
utilisation donnée est satisfaite par les conditions de la qualité et/ou les caractéristiques des
terres.
2.1.4 Compatibilité des exigences des utilisations des terres avec les qualités et/ou
caractéristiques des terres
Elle consiste à confronter les exigences de chaque type d’utilisations des terres avec leurs
caractéristiques. Les résultats provisoires obtenus doivent être vérifiés en tenant compte des
améliorations éventuelles des terres, des incidences sur l’environnement et de l’impact socioéconomique.
2.1.5. Classification de l’aptitude des terres
Les résultats de la comparaison des exigences des types d’utilisation des terres et les propriétés
des unités cartographiques sont rassemblés dans une classification de l’aptitude des terres. Cette
aptitude est présentée séparément pour chaque type d’utilisation.
Si on permet, en principe, une liberté pour le nombre de classes, on recommande trois classes
pour les terres aptes et une pour les terres inaptes.
S1, Aptitude élevée : terre n’opposant pas de limitations sérieuses à la pratique continue d’une
utilisation donnée, ou ayant seulement des limitations mineures qui ne
peuvent réduire la productivité. Le rendement est supérieur à 80% du
rendement optimal.
S2, Aptitude moyenne : terre présentant des limitations qui, globalement, constituent un obstacle
moyennement grave à la pratique continue d'un certain mode d'utilisation;
ces limitations réduiront la productivité. Les rendements représentent 50 à
80 % du rendement optimal.
12
S3, marginalement apte : terre présentant des limitations qui, globalement,constituent un obstacle
important à la pratique continue d'un certain mode d'utilisation donnée et
réduiront d'une manière importante la productivité. Les rendements
représentent 20 à 50 % du rendement optimal.
N, inapte :
terre affectée de limitations si graves qu'elles interdisent toute possibilité de
réussite de telle ou telle utilisation continue.
Les résultats sont présentés sous forme de cartes d’aptitude (une carte par type d’utilisation).
Le schéma méthodologique de la réalisation d’une telle carte est présenté dans la figure 4.
Les données socio-économiques seront intégrées ultérieurement dans cette étude.
13
DONNEES SUR LE SOL
Base de données sol
DONNEES SUR LES TYPES DES
UTILISATIONS DES TERRES
DONNEES SUR LE CLIMAT
Base de données climat
EXIGENCES ECOLOGIQUES DES
CULTURES
Base de données agronomiques
CARTE DE VOCATION AGRICOLE SELON LES CRITERES
PHYSIQUES OU CLASSEMENT QUALITATIF
DONNEES
SOCIO-ECONOMIQUES
-11-
CARTE DE VOCATION AGRICOLE SELON LES CRITERES
ECONOMIQUES OU CLASSEMENT QUANTITATIF
Figure 4 : Schéma méthodologique de l’évaluation des terres.
14
2.2. VOCATION AGRICOLE DES TERRES
L'objectif est l’élaboration des cartes d’aptitude des terres de quatre cultures pour la zone
pédologiquement étudiée. La réalisation de ces cartes est basée sur la méthodologie
précédemment décrite. Elle concerne principalement l'évaluation des terres selon les critères
physiques des terres ou classement qualitatif.
2.2.1. Types d'utilisation
La superficie du périmètre est estimée à 150.000 ha. L’occupation des sols est diversifiée.
On y trouve les cultures annuelles (blé, orge, fève, lentilles, petits pois, etc.), les arbres
fruitiers (oliviers, amandiers, vignes, figuiers, etc.), les cultures irriguées (bersim, luzerne,
prunier, maraîchages, etc.), les parcours, les forêts et matorral dégradés (tableau 2).
L’utilisation des terres comprend le bour, l’irrigué, les forêts et les parcours.
* Les cultures en bour :
- Les cultures annuelles sont pratiquées en bour et elles occupent une superficie de 42180
ha, soit 27,42% de la superficie totale. Les céréales cultivées sont dominées par l’orge et
le blé dur. Les légumineuses sont surtout représentées par la fève à cause de ses
utilisations multiples (alimentation humaine, vente, bétail, etc.).
15
Tableau 2 : Occupation des sols par commune rurale.
Espèce
Ajdir
Bourred
Jbarna
Bourakba
Geznaya
Tizi Ousli
Total
Poucentage
par espèce
Cultures
3946
6095
5922
7894
9012
9308
42180
27,42
Olivier
154
889
103
116
72
37
1372
0,89
Amandier
129
28
466
3087
1166
4878
3,17
22
22
0,01
513
6624
4,32
18
0,01
132
0,09
167
167
0,11
1539
8349
5,43
53
165
0,11
annuelles
Vigne
Olivier
2612
1309
370
280
1539
+Amandier
Olivier +Figuier
Amandier
18
132
+Figuier
Amandier
+Vigne
Arboriculture
1467
372
4809
160
fruitière
Irrigué
102
10
Irrigué
201
116
215
181
405
111
1230
0,80
Parcours
2127
265
240
3187
1197
1866
8885
5,78
Mattoral dégradé
2926
2624
3662
6678
2661
12171
30726
19,98
Forêts
971
1419
10101
530
22250
11955
47048
30,59
Terrains incultes
580
247
22
286
42
28
1205
0,78
Agglomération
33
33
22
6,7
46
47
189
0,12
598
0,39
+arb.Fruit.
Sylvo-pastoral
598
Les travaux de sols sont exécutés par l’attelage et les travaux manuels en raison de la
topographie accidentée de la région. Donc pour les cultures, le système de culture pratiqué
est la rotation céréales-légumineuses alimentaires ou céréales-jachère.
- L’arboriculture fruitière : les espèces dominantes dans la région sont l’olivier,
l’amandier, la vigne et le figuier.
L’olivier occupe la première place de l’arboriculture fruitière de la région, il est cultivé
surtout en bour en association avec l’amandier ou les cultures annuelles. En ce qui
16
concerne l’amandier, il occupe la deuxième place, il est associé à l’olivier, aux cultures
annuelles ou à la vigne. Cette dernière occupait une place importante dans la région. Le
vignoble rifain était connu mais malheureusement a été ravagé par le phylloxera dans les
années 60. La reconstitution du vignoble rifain exige l’utilisation du porte greffe résistant
à cette maladie. L’appui aux agriculteurs pour l’acquisition des plants indemnes de
maladie est nécessaire.
* Les cultures irriguées :
La surface irriguée est estimée à 1395 ha. Elle occupe les vallées d’Oued et les terrasses des
bas glacis. Les cultures pratiquées sont l’arboriculture, le maraîchage et les fourrages (bersim
et luzerne) et parfois les céréales quand l’eau est suffisante pour l’irrigation.
* Les forêts :
Les forêts occupent une place importante après les grandes cultures. Elles représentent 30%
de la superficie totale et se localisent principalement dans les communes de Gueznaya, Tizi
Ousli et Jbarna. On y trouve le chêne vert, le thuya, le pin d’Alep, le chêne liège, le genévrier
et l’oxycèdre.
* Les parcours :
Les parcours sont localisés dans les communes rurales de Gueznaya, Ajdir, Bourakba etTizi
Ousli. Ils sont constitués de formations herbacées composées de romarin, d’armoise et d’alfa.
Ces parcours sont dégradés suite à des épisodes successifs de sècheresse, liés à une érosion
intense et au surpâturage.
Au vu de ce qui précède et dans le cadre de la réalisation des cartes de vocation agricole des
terres, la commission agro-écologique a porté son choix sur les cultures suivantes :
- céréale : blé,
- arboriculture: vigne, amandier et olivier.
17
2.2.2. Unités cartographiques et exigences écologiques des cultures
2.2.2.1. Unités cartographiques
Les unités cartographiques définies sont des séries de sols de la carte pédologique au 1/100.000.
Les sols sont diversifiés et selon la classification française des sols (CPCS 1967), six classes de
sols sont inventoriées : sols minéraux bruts, peu évolués, vertisols, calcimagnésiques,
isohumiques et fersiallitiques. La superficie et le pourcentage de chaque classe sont consignés
dans le tableau 3.
Tableau 3 : Superficie et pourcentage des classes de sols
Classes
Superficie (ha)
Pourcentage
de
la
superficie totale
Sols Minéraux bruts
5094
1,99
Sols peu évolués
166684
65,03
Vertisols
1572
0,61
Sols Calcimagnésiques
36362
14,19
Sols isohumiques
1859
0,72
Sols à fersiallitiques
1081
0,42
Complexes de sols
43688
17,04
- Sols minéraux bruts : les sols minéraux bruts sont caractérisés par une pente forte, une
érosion intense (unité 1), affleurements rocheux (unité 2), texture grossière, caillouteux et à
risque d’inondation (unité 3).
- Sols peu évolués : Les sols peu évolués représentent 65% de la superficie de la zone d’étude,
ils se regroupent en quatre unités : les sols peu évolués d’érosion, d’apport colluvial, d’apport
alluvial et d’apport alluvio-colluvial. Les principales contraintes de ces sols se résument par la
faible profondeur, l’érosion hydrique, la pente forte et l’affleurement rocheux (unités 4, 5 et
6), les risques d’inondation (unité 7), la charge caillouteuse, la pente et la profondeur (unités
9, 10 et 12), la salinité et une structure compacte (unité 13).
-Sols calcimagnésiques : ils sont de type rendzines et bruns calcaires modaux. Les contraintes
liées à ces groupes de sols se limitent à la pente, à l’érosion hydrique, à la profondeur et la
charge caillouteuse ( unité 16), l’unité 17 est pénalisée par une pente moyenne, l’érosion et
localement une charge caillouteuse.
18
- Les sols isohumiques : il sont représentés dans la zone d’étude par trois groupes : bruns
isohumiques modaux, bruns isohumiques vertiques et bruns isohumiques peu différenciés. Le
premier groupe ne présente pas de contraintes majeures (unité 19), le second groupe a une
légère contrainte de texture assez lourde (unité 20), le dernier groupe de sols présente des
contraintes de profondeur limitée par la présence de croûte calcaire et une charge caillouteuse
moyenne.
-Sols fersiallitiques : ces sols sont représentés par l’unité 22, ils sont moyennement profonds
souvent peu caillouteux et sensibles à l’érosion.
19
Figure 5 : Carte pédologique
20
Tableau 4 :Uunités des sols du cercle d’Aknoul.
CLASSE
Sols
minéraux
bruts
SOUS
CLASSE
Non
GROUPE
SOUS
GROUPE
D’apport
alluvial
Sur marnes ou mamo-calcaires
Sur flyshs, marnes ou schistes
Superficiels
affleurements
Tendres (bad lands)
Lithosols
Sur Flyshs à bancs gréseux, sur
calcaire ou sur quartzite
Modaux
Sur dépôts grossiers des lits
majeurs des oueds
Lithiques
Sur flysh à bancs gréseux, sur
calcaires ou sur conglomérats
Superficiels
affleurements
rocheux abondants
Mélange de galets
et de sables à
profondeur variable
Superficiels à peu
profonds (possib.
d’affleurement)
Superficiels à peu
profonds
Superficiels à peu
profonds
D’érosion
Régosoliques
Sols
Non
Peu
Climatiques
D’apport
alluvial
Modaux
vertiques
évolués
Modaux
D’apport
colluvial
Modaux
vertiques
Vertisols
A drainage
externe
possible
D’apport
Alluviocolluvial
Modaux
Légèreme
nt salins
A structure
anguleuse
Vertiques
Rendzines
Sols
Calcimagnésiques
Modales
carbonatés
Bruns
calcaires
Modaux
vertiques
Sur marnes ou mamo-calcaires sur
flyshs
Sur schistes, petites et argiles du
trias
Sur alluvions de texture équilibrée
à grossière
Sur alluvions de texture fine
Sur colluvions de texture
équilibrée à fine issues de marnes,
marno-calcaires et flyshs.
Sur colluvions issues de schistes
petites et argiles du trias
Sur colluvions de texture fine
issues de marnes argileuses
Sur allu-colluvions de texture
équilibrée à fine
Sur allu-colluvions salins de
texture équilibrée
Sur alluvions de texture fine
Sur colluvions argileuses issues de
l’altération
Sur marnes, mamo-calcaires et
flyshs de texture équilibrée à fine
Sur marnes, marno-calcaires et
flyshs de texture équilibrée à fine
Sur marnes, marno-calcaires et
flyshs de texture fine
Sols
isohumiques
à complexe
saturé
Modaux
Bruns
subtropicaux
Légèrement
vertiques
Peu
différenciés
Sols à sesquioxydes de fer
Sols
fersiallitiques
Sans réserve
calcique
SERIE
Régosols
D’érosion
Climatiques
FAMILLE
Bruns
Sur matériaux de texture équilibrée
à fine du quaternaire moyen et
ancien
Sur colluvions de texture fine
Sur alluvio-colluvions de texture
équilibrée
Sur schistes, sur grés et quartzites
de texture équilibrée à fine
UNITE
1
2
3
4
5
6
Profonds
Profonds
7
8
Moyennement
profonds à
profonds
9
Profonds
10
Profonds
11
Profonds
12
Profonds
Profonds
13
14
Profonds
15
Peu profonds
Moyennement
profonds à
profonds
Moyennement
profonds à
profonds
Moyennement
profonds à
profonds
Moyennement
profonds à
profonds
16
17
18
19
20
Peu profonds
21
Peu profonds à
profonds
22
21
Les caractéristiques des différentes unités de sols sont consignées dans le tableau 5. On y
trouve 22 unités et des associations de sols. Les principales caractéristiques sont la
profondeur du sol, la texture, le calcaire total, le calcaire actif, le pH, la charge caillouteuse, la
pente, l’érosion et les risques d’inondation.
La profondeur du sol est considérée comme une contrainte majeure dans le cas des unités (1,
2, 3, 4 et 5) et moyenne pour les unités (6, 21 et 22). En ce qui concerne la texture, elle n’est
considérée comme contrainte que dans les unités (1, 2, 3 et 4). Le calcaire actif pourra être
nocif dans le cas des unités (5, 7, 12, 15 et 19). La contrainte des affleurements rocheux et la
charge en éléments grossiers affectent plusieurs unités : elle est élevée dans le cas des unités
(1, 2, 3, 4, 6 et 22), tandis qu’elle est moyenne pour la plupart des unités à l’exception de (5,
7, 8, 9, 12, 13, 14, 15, 19 et 20). La pente est très forte dans les unités (2, 4, 5, 6, 9 et 22) et
moyenne dans les unités (9, 14, 15, 16). L’érosion est forte ou moyenne selon le degré de la
pente. Enfin les risques d’inondation sont importants pour l’unité 7.
Tableau 5 : Caractéristiques des différentes unités de sols du cercle d’Aknoul.
UNITES CARTOGRAPHIQUES
1 MIN.BR.REGOSOLS
2 MIN.BR.LITHOSOLS
3 MIN.BR.ALL.MODAUX
4 PEU EVOLUES.EROS.LITH.PEU PROFONDS
5 PEU EVOLUES EROSION REGOSOLS/MARNES PEU PROFONDS
6 PEU EVOLUES EROSION RGOSOLS/ ARGILE TRIAS PEU PROFONDS
7 PEU EVOLUES APPORT/ALLU TEXTURE E. GROS
8 PEU EVOLUES.APPO.ALLU.VERTIQUE/ALLU TEX. FINE PROFONDS
Profondeur
Faible
Faible
Faible
P.Profo.
25
40
70
110
9 PEU EVO. APPO. COL. MOD./COLL. TEXT. EQUI. À FINE MOY. PR. A PRO,110
10 PEU EVOLUES APP. COLL. VERTIQUES/COLL. TEXT. FINE PROFONDS 50 V
11 PEU EVOLUES APPORT COLLUVIAL MOD/COLL.TRIAS PROFONDS
50
12 PEU EVOL.APP.ALL-COLL.MOD/ALL-COLL.TEXT.EQI à FINE PROFOND100
13 PEU EVOL.APP.ALL-COLL.SALINS/ALL-CO.SAL. DE TEXT. EQI. PROF. 100
14 VERTISOLS A DRAINAGE POSS. VERTIQUE/ALLU. TEXT. FINE PROF. 90
15 VERTISOLS DRAI.POSSI.VERTIQUE/COLL.MARNES TEXT.FINE PROF. 120
16 RENEZINES MODALES/MARNES.FLYCHES TEXT.ECU.PEU PROFOND 40
17 BRUNS CAL. MOD./MARNO-CALC.TEXT.EQU. À FINE MOY.PRO. À PRO120
18 BRUNS 5-10 CALCAIRES VERTIQUES,/MARNES, MARNO-CALC.,
FLYCHES DE TEXT. FINE MOY. PROFONDS A PROFONDS
70
19 BRUNS SUBT.MOD./MATER.DE TEXT.EQUI. A FINE MOY.PROF à PROF 70
20 BRUNS SUBTROPICAUX LEGER. VERTIQUES/COLLU. DE TEXT. FINE
MOY. PROFONDS à PROFONDS
110
21 BRUNS SUBTROPICAUX PEU DIFFERENCIES/ALL-COLLU. DE TEXT.
EQUI. PEU PROFONDS
40
22 FERSIALLITIQUES SANS RESERVES CALC. BRUNS/SCHISTES, GRES,
QUARTZITES PEU PROFONDS à PROFONDS
30
Texture
Cailloux
LF
E
E.V
F
Ca.T
38
1.6
20
9
Ca. A Ph
Charge
Pente
Forte
17.5
10
3
8
8.15
8.2
8.3
Aff.Roch
très forte
Moy.Roc
1O - 2O
Très grave
10
-
-
8.1
8.2
8.2
8.05
8
8.3
8.4
7.9
8.3
Forte
>50
Forte
2
Faible
5-1O
<10
15-3O
Gr. V. Cail. 25 V
Grav. V
<10
<10v
2v
<10
<5
0
1O-15v
15
10v
1O-2Ov
10v
10-18 v
v
F
E-F
F
E
LF
F
F
F
F-E
6
12
40V
12
14
25
26
28
0
3
13
1
3
11
9
12
F
E-S
12
32
2
16
7.3
8.2
Grv.V
15v
V
5-1O
F
10
3
8.4
<10
5
LS
20
6,5
8,1
10-25v
5
E
0
0
7.44
60cail+roc
Forte
-
Erosion Innondation
Forte
Forte
Forte
Forte
Forte
Forte
Faible Risque
Faible
Faib.Mo
Moy. V.
Moy.
Faible
Faible
Faib,v
Moy.v
Forte
P=peu profond. V= variable. L=limon, F=fine, E=équilibrée, S= sableuse, Ca .T. = calcaire total, Ca.A.=
calcaire actif,
22
2.2.2.2. Climat
Le climat a été défini par la durée de la période de croissance végétative (LGP). D'après le
concept de la F.A.O, c'est " la période de l'année pendant laquelle les températures et la
disponibilité en eau du sol permettent la croissance végétale ". La durée de la période de
croissance végétative est fonction de la capacité du stock hydrique du sol, des précipitations et
des températures. Les paramètres utilisés pour l'estimation de LGP sont :
- la température,
- l'évapotranspiration,
- les précipitations,
- les caractéristiques hydriques du sol.
Les données estimées pour les différentes unités de sols de la région varient entre 24 et 140
jours selon que l’année est sèche, normale ou humide.
Dans la zone d’étude les sols se distinguent en trois groupes selon leur réserve hydrique :
•
Les sols à faible réserve hydrique : ce sont des sols minéraux bruts ou peu évolués sur
des pentes fortes ou moyennes.
•
Les sols à réserve hydrique moyenne ont une texture équilibrée et sont moyennement
profonds.
•
Les sols à réserve hydrique élevée sont des sols profonds à texture argileuse tels que
les vertisols et les sols vertiques.
La détermination de la durée de la période de croissance selon les types de réserve hydrique des
sols et du climat de la région a montré les résultats suivants (tableau 6).
•
Pour une année sèche, c'est-à-dire le décile 2, le nombre de jours de croissance varie
entre 26 et 41 pour différents types de sols. Il est de 26 jours dans les sols à faible
réserve hydrique et de 30 à 41 jours pour les sols de 60 à 120 mm de réserve hydrique.
Ce dernier cas indique qu’au moins deux années sur dix, le nombre de jours de
croissance ne dépasse pas 41 jours. C’est le cas des années sèches dans la région.
•
Pour le décile 5 qui pourra être considéré comme l’équivalent d’une année moyenne,
le nombre de jours de croissance oscille ente 61 et 84. Le nombre de jours de
croissance est en relation étroite avec la capacité de rétention en eau des différents
types de sols. C'est-à-dire seuls les sols profonds de texture équilibrée ou argileuse
peuvent être utilisés pour les cultures annuelles comme les céréales.
23
•
L’année humide est représentée dans la région par un nombre de jours de croissance
suffisamment élevé pour permettre un développement normal des cultures acclimatées
pour tous les types de sols sauf les sols squelettiques. Le nombre de jours de
croissance varie entre 61 et 145. L’année humide est représentée par le décile 8, c’est à
dire « on a une chance d’au moins deux années sur dix d’avoir cette situation dans la
région avec les types de sols décrits et les conditions climatiques actuelles ».
Tableau 6 : Durée de la période de croissance (LGP) en jours.
RU (mm)
DECILE 1
DECILE 2
20
0
40
21
60
31
80
41
100
35
120
29
Précipitations des postes climatiques de la zone étudiées
TAZA
=
619 mm
HAD M'SILA =
694 mm
AKNOUL
=
336 mm
TIZI OUSLI
=
263 mm
BOURED
=
409 mm
TIRHEZRATINE = 402 mm
MIDAR
= 247 mm
DECILE 5
0
26
34
41
36
30
DECILE 8
0
61
66
68
76
84
DECILE 9
61
135
143
144
146
145
74
150
158
159
160
158
2.2.2.3. Exigences écologiques des cultures
Ces exigences ont été déterminées d'après les fiches techniques de l'INRA et le modèle "
Ecocrop1 " de la F.A.O. Les informations concernant certaines cultures sont synthétisées dans le
tableau 7.
24
Tableau 7 : Exigences écologiques des cultures
ESPECES
Tm Top TM
Pm Pop PM
(°C)
(mm)
CYCLE DE
CROISSANCE
TEXTURE
PROFONDEUR
DRAINAGE
pHm pHop hM
(cm)
(jours)
BLE
90 – 250
5 18 25
250 750 1600
M-F
M
BON
5.5 7
AMANDIER
150 – 240
10 23 45
200 750 1470
M
PP
BON
5.5 7.3 8.5
OLIVIER
210 - 300
5 24 40
200 700 1000
T
P
BON
A
8.5
5.3 7 8.5
EXCESSIF
VIGNE
160-270
10 22 38
400 850 1200
M
:F
M
BON
Température minimale : Tm
Texture fine
Température optimale : Top
Texture moyenne : M
pH optimal : pHop
Température maximale : TM
Texture grossière : G
pH maximal: pHM
Toute texture
:T
Précipitation minimale : Pm
Profond
:P
Précipitation optimale : Pop
Moyennement profond : M
Précipitation maximale : PM
Peu profond pp
4.3 6.7 8.7
pH minimal: pHm
2.2.3. Aptitudes des terres
La détermination des classes d'aptitude découle de la compatibilité de la terre avec les
exigences des cultures. L’unité d’aptitude des terres est le résultat du groupement des
différentes unités cartographiques ayant des différences mineures au sein des classes. Quatre
cultures ont été choisies à titre démonstratif. Il s’agit du blé, de l’amandier, de l’olivier et de
la vigne, pour une année climatique moyenne dans la région et pour un itinéraire technique
intermédiaire (tableau 8).
Pour l’élaboration de ces cartes d’aptitude des terres, les données utilisées sont relatives aux sols,
au climat, aux types d’utilisations des terres et aux exigences écologiques des cultures.
25
Tableau 8 : Classement d’aptitude des terres pour les quatre cultures
UNITES CARTOGRAPHIQUES
1 MIN.BR.REGOSOLS
2 MIN.BR.LITHOSOLS
3 MIN.BR.ALL.MODAUX
4 PEU EVOLUES.EROS.LITH.PEU PROFONDS
5 PEU EVOLUES EROSION REGOSOLS/MARNES PEU PROFONDS
6 PEU EVOLUES EROSION RGOSOLS/ ARGILE TRIAS PEU PROFONDS
7 PEU EVOLUES APPORT/ALLU TEXTURE E. GROS
8 PEU EVOLUES.APPO.ALLU.VERTIQUE/ALLU TEX. FINE PROFONDS
9 PEU EVO. APPO. COL. MOD./COLL. TEXT. EQUI. À FINE MOY. PR. A PRO,
10 PEU EVOLUES APP. COLL. VERTIQUES/COLL. TEXT. FINE PROFONDS
11 PEU EVOLUES APPORT COLLUVIAL MOD/COLL.TRIAS PROFONDS
12 PEU EVOL.APP.ALL-COLL.MOD/ALL-COLL.TEXT.EQI à FINE PROFOND
13 PEU EVOL.APP.ALL-COLL.SALINS/ALL-CO.SAL. DE TEXT. EQI. PROF.
14 VERTISOLS A DRAINAGE POSS. VERTIQUE/ALLU. TEXT. FINE PROF.
15 VERTISOLS DRAI.POSSI.VERTIQUE/COLL.MARNES TEXT.FINE PROF.
16 RENEZINES MODALES/MARNES.FLYCHES TEXT.ECU.PEU PROFOND
17 BRUNS CAL. MOD./MARNO-CALC.TEXT.EQU. À FINE MOY.PRO. À PRO
18 BRUNS 5-10 CALCAIRES VERTIQUES,/MARNES, MARNO-CALC.,
FLYCHES DE TEXT. FINE MOY. PROFONDS A PROFONDS
19 BRUNS SUBT.MOD./MATER.DE TEXT.EQUI. A FINE MOY.PROF à PROF
20 BRUNS SUBTROPICAUX LEGER. VERTIQUES/COLLU. DE TEXT. FINE
MOY. PROFONDS à PROFONDS
21 BRUNS SUBTROPICAUX PEU DIFFERENCIES/ALL-COLLU. DE TEXT.
EQUI. PEU PROFONDS
22 FERSIALLITIQUES SANS RESERVES CALC. BRUNS/SCHISTES, GRES,
QUARTZITES PEU PROFONDS à PROFONDS
BLE
N
N
N
N
N
N
S1
VIGNE
N
N
N
N
N
N
S2/S1
OLIVIER
N
N
N
N
S3
S3
S1
AMANDIER
N
N
N
N
N
S3
S1
S1
S3
S1
S1/S2
S2
S2
S3
S2/S3
S1
S2
S2/S1
S3
S1
S3
S1/S2
S2/S3
S2
S2
S3
S3
S2
S2/S1
S1
S1
S2
S2
S1
S1
S1
S1
S1
S1
S2
S2
S2
S1
N
N
S3
S3
2.3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Les études ainsi menées ont permis d’établir le classement d’aptitude des terres pour les quatre
cultures tel qu’il figure dans le tableau ci-dessus. Pour les cultures de la vigne, l’amandier
l’olivier et le blé, la lecture du tableau 8 permet de dégager les observations suivantes :
Carte d’aptitude des terres pour le blé : Pour une année climatique moyenne dans la région, la
culture du blé est S1 (aptitude élevée) dans les unités de sols peu évolués d’apport alluvial, de
texture équilibrée ou fine, profonds (unité 7), dans les sols peu évolués d’apport colluvial, de
texture équilibrée à moyennement fine, profonds à moyennement profonds (unité 9). Elle est
élevée pour les sols bruns subtropicaux vertiques, de texture fine, moyennement profonds.
L’aptitude moyenne (S2) est réservée pour les sols ayant une légère contrainte de profondeur, les
rendziniformes ou les bruns calcaires sur marnes (unités 16 et 17), les sols peu évolués d’apport
alluvio-colluvial moyennement profonds à profonds, affectés par une légère salinité (unité 13) et
les bruns subtropicaux moyennement profonds, de texture équilibrée à fine (unités 20 et 21).
L’aptitude marginale (S3) concerne les sols peu évolués d’apport colluvial, sur pente moyenne,
caillouteux et peu profonds.
26
Les sols inaptes (N) à la culture du blé sont les sols sur de fortes pentes, squelettiques ou peu
profonds, érodés, caillouteux, etc., c’est à dire des sols ayant des contraintes majeures pour la
culture du blé. Il s’agit des unités de sols minéraux bruts (unités 1, 2, 3, 4, 5 et 6) et les sols
fersiallitiques peu profonds, caillouteux avec des affleurements rocheux et moyennement érodés
(unité 22).
Carte d’aptitude des terres pour l’amandier : L`amandier est une culture pratiquée depuis
longtemps. L’aptitude élevée (S1) concerne les unités de sols 7, 12, 16, 17, 19, 20 et 21. C`est à
dire que l’amandier a une aptitude élevée dans les sols peu évolués profonds de texture équilibrée
et dans les sols d’apport alluvio-colluvial de texture équilibrée à fine. La culture est apte aussi
dans les sols calcaires (rendzines et bruns calcaires) et enfin dans les sols iso humiques (bruns
isohumiques modaux ou vertiques). L’aptitude élevée représente 11.6% de la superficie totale,
soit environ 17400 ha.
L’aptitude moyenne (S2) est limitée aux unités 10, 12 et 13. Elles correspondent aux sols peu
évolués d’apport alluvio–colluvial légèrement salins. La superficie occupée par S2 est réduite,
elle est de 0.30%, ce qui équivaut à 450 ha.
L`aptitude marginale (S3) représente une grande superficie, soit presque 36% (54000 ha) de la
superficie totale. Elle intéresse les unités de sols 6, 9, 10 et 22, c’est a dire les sols peu profonds
d’apport colluvial d’érosion et les sols fersiallitiques.
La superficie inapte (N) pour la culture de l’amandier représente près de 44% (66000 ha).Ce sont
les sols minéraux bruts 1, 2, 3, 4 et 5 qui correspondent aux sols érodés et sols squelettiques.
Carte d`aptitude des terres pour l’olivier. L’olivier a une aptitude élevée (S1) dans les sols
d’apport alluvial (unité 7), d’apport alluvio-colluvial de texture équilibrée (unité 12) et les sols
bruns isohumiques modaux et légèrement vertiques (unités 19 et 20). S1 représente une
superficie de 7% soit 10500 ha. L`aptitude moyenne (S2) occupe une superficie de 9% (13500
ha). Elle concerne les sols peu évolués, moyennement profonds (unités 9 et 10) ou peu évolués
d’apport colluvial vertiques (unité 10), les rendzines et les bruns calcaires (unités 16 et 17) et les
sols fersiallitiques peu profonds (unité 21).
La classe inapte (N) représente une superficie d’au moins 106 000 ha ou 71 % de la superficie
totale.
27
Carte d`aptitude des terres pour la vigne. La superficie apte à la culture de la vigne est d’au
moins 20% (30000 ha) dont 3% de S1, 5% de S2, 5% de S1/S2 et 5% de S3. L’aptitude (N)
représente 74% et elle concerne surtout les sols minéraux bruts squelettiques.
CONCLUSION
La principale contrainte de la région est la topographie. Les pentes sont raides, elles engendrent
l’érosion des sols et par conséquent la faible profondeur de sols. L’autre contrainte majeure est le
climat ; il est de type semi-aride. En général, l’aridité augmente du Nord au Sud et de l’Ouest à
l’Est.
Il semble que, parmi les quatre cultures présentées, seule la culture de l’amandier présente une
superficie apte supérieure à l’olivier, à la vigne et à la culture du blé. Mais la superficie inapte est
supérieure à 50% dans le cas de toutes les cultures présentées.
28
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
* A.C.F.C.C, 1993. Inventaire des études pédologiques au Maroc.
* Maroc Développement.1996. Etude pédologique au 1/100.000 de Taza – Cercle d’Aknoul.
* El Oumri, M., Goebel, W., Ambri, A., El Ouali, A., El Mourid, M.et Jemyi. 1994. Estimation
de la période végétative de la zone test du projet "Caractérisation agroé-cologique" Workshop
ICARDA. Syrie.
* F.A.O. 1976. Cadre pour l'évaluation des terres. Bull. Pédo. n°32, Rome.
* F.A.O. 1988. Directives: évaluation des terres pour l'agriculture pluviale. Bull. Pédo. n° 52,
Rome.
* F.A.O. 1994. Modèle " Ecocrop1", Rome.
* Fiches techniques de l'INRA, Maroc.
* Gaucher, G. 1968. Traité de pédologie agricole. Le sol. Ed. Dunod, Paris.
* Note technique relative au projet cartes de vocation agricole des terres, 1996. INRA, Maroc.
* Vink, A.P.A., 1963. Aspects de la pédologie appliquée. Ed. de la Baconnière, Suisse.
29
ANNEXE 1
CONCEPTS ET METHODOLOGIE
D’EVALUATION DES TERRES
I- DEFINITIONS ET CONCEPTS :
1- Vocation agricole:
Un sol présente une vocation pour une culture quand il joue parfaitement entre elle et le climat
son rôle d'intermédiaire au point que la culture produise régulièrement sur ce sol le rendement
maximum en qualité et en quantité avec le minimum de risques, de difficultés, d'efforts et de
frais (Gaucher, 1968).
2- Aptitude des sols:
C'est précisé pour quel type de cultures, groupes de cultures, de rotation, d'aménagement, un sol
convient sous certaines conditions climatiques et hydrologiques d'une part et sous certains
aspects économiques d'autre part. L'aptitude doit être toujours définie dans le cadre d'un
aménagement déterminé (Vink, 1963)
Plus généralement l'aptitude d'un sol à une culture est pour l'agriculteur la possibilité
financièrement rentable d'entreprendre cette culture sur une longue période pour un type
d'agriculture et pour un aménagement convenable.
REMARQUES: Il est préférable d'utiliser le terme aptitude et ce pour deux raisons:
* C'est un terme qui est admis à l'échelle internationale;
* Le mot vocation semble suggérer une spécialisation alors que l'aptitude
permet un éventail de possibilités.
3- Classement des sols:
C'est le groupement des sols en classes de façon à mettre en évidence des aspects physiques de
leur utilisation ou de leur économie. On distingue plusieurs types de classements.
Le souci à déterminer l'utilisation optimale des ressources en sols a été standardisé par la FAO
sous le terme "LAND EVALUATION" ou EVALUATION DES TERRES.
4- Evaluation des terres:
L'évaluation des terres a pour objet de juger le comportement de la terre lorsqu'on l'utilise à
certaines fins. Elle suppose l'exécution et l'interprétation d'études sur le climat,les sols, la
végétation en fonction des exigences de diverses utilisations en tenant compte également des
facteurs socio-économiques ainsi que de la nécessité de conserver pour l'avenir les ressources
naturelles (FAO 1976).
_______________
Extrait de la note technique relative à la vocation agricole des terres.
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L'évaluation peut être quantitative ou qualitative, suivant qu'elle est basée sur des données
économiques précises ou qu'elle résulte de l'interprétation des facteurs du milieu
L'évaluation quantitative correspond à une classification de l'aptitude des terres dans laquelle les
résultats sont exprimés sous forme de valeurs numériques (coût/ avantages) qui permettent de
comparer l'aptitude des terres à différentes utilisations (Exemples: la fourchette du revenu
escompté par superficie unitaire ou le revenu net par unité d'eau d'irrigation appliquée à
différents types de terre pour un mode d'utilisation donné).
La base d'une évaluation qualitative est l'élaboration des critères d'exigence des divers types
d'utilisation. Tous les facteurs du milieu doivent être considérés. On recommande de procéder
successivement à l'élaboration des critères d'évaluation pour les caractéristiques suivantes:
- climat (précipitation, température, insolation…).
- topographie.
- conditions hydriques (inondation, drainage).
- conditions physiques des sols (texture, structure, charge en éléments grossiers,
profondeur...).
- fertilité naturelle (matière organique, pH, saturation en bases…).
- salinité et alcalinité (conductivité électrique, taux de saturation en sodium).
Pour chaque élément de ces facteurs on détermine les conditions optimales et les conditions très
marginales. Les conditions optimales sont considérées comme n'ayant pas de limitation. Aux
conditions très marginales on attribue une limitation sévère.
II- METHODOLOGIE:
La méthodologie choisie pour la détermination de l'aptitude des terres est celle préconisée par la
F.A.O. (1976).
1- Classification d'aptitude:
La classification d'aptitude comprend trois catégories:
* ordres,
* classes,
* sous-classes et unités.
1.1- Ordres d'aptitude:
On distingue deux ordres:
Ordre S : terres aptes
Ordre N : terres inaptes
1.2- Classes d'aptitudes:
Si en principe on permet une liberté pour le nombre de classes, on recommande trois classes pour
les terres aptes et deux pour les terres inaptes.
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S1, Aptitude élevée:terre n'opposant pas de limitations sérieuses à la pratique continue d'une
utilisation donnée, ou ayant seulement des limitations mineures qui ne peuvent réduire la
productivité. Le rendement est supérieur à 80 % du rendement optimal.
S2, Aptitude moyenne: terre présentant des limitations qui, globalement, constituent un obstacle
moyennement grave à la pratique continue d'un certain mode d'utilisation; ces limitations
réduiront la productivité. Les rendements représentent 50 à 80 % du rendement optimal.
S3, marginalement apte: terre présentant des limitations qui, globalement, constituent un obstacle
important à la pratique continue d'un certain mode d'utilisation donnée et
réduiront d'une
manière importante la productivité. Les rendements représentent 20 à 50 % du rendement
optimal.
N1, Actuellement inapte: terre ayant des limitations qui sont surmontables avec le temps, mais
qu'on ne peut corriger en l'état actuel des connaissances à un prix acceptable.
Les rendements représentent au maximum 20 % du rendement optimal.
N2, Définitivement inapte: terre affectée de limitations si grave qu'elles interdisent toute
possibilité réussite de telle ou telle utilisation continue.
1.3- Sous-classes d'aptitude:
Elles sont définies par une lettre minuscule qui indique la limitation majeure comme suit:
c : limitation climatique
t : limitation topographique
w : limitation des conditions hydriques
s : limitation des conditions physiques des sols
f : limitation de la fertilité
n : limitation due à la salinité et l'alcalinité
1.4- Unités d'aptitude:
C'est un groupement qui indique des différences mineures au sein des classes .L'unité est
représenté par un chiffre séparé de symbole de la sous-classe par un tiret.
EXEMPLE: S2w-2
S: Ordre apte
S2: Classe modérément apte
S2w: Sous-classe (limitation des conditions hydriques)
S2w-2: Unité 2 au sein de la sous classe S2w
2- Méthode d'évaluation:
Après avoir défini les objectifs, La méthode de l'évaluation des terres se répartit en trois phases:
La planification, les études de terrain et l'élaboration des résultats (FAO, 1988).
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2.1- La planification:
Il s'agira de définir les prospections pédologiques à entreprendre, en précisant leur échelle et leur
degré d'intensité. On examinera le besoin en personnel, le calendrier et l'estimation des coûts.
2.2- Les études de terrain:
* l'étude des types d'utilisation des terres:
Elle commence par une étude des différents types d'utilisations actuelles et potentielles. Elle peut
se faire par une enquête sur les systèmes de culture. Ce travail permet d'établir les exigences des
utilisations, c'est à dire les propriétés des terres qui sont favorables ou défavorables à chaque
catégorie d'utilisation.
* l'étude de base des ressources:
Elle correspond à la prospection pédologique, aux études agro-climatiques. Ces travaux mènent à
l'établissement de plusieurs cartes qui serviront comme documents de base pour l'évaluation et la
définition des aptitudes des terres.
* Comparaison entre la terre et les utilisations:
C'est l'étude de la compatibilité de la terre c'est à dire comparer les exigences liées à une
utilisation donnée et les propriétés de la terre.
Cette comparaison peut modifier la description des utilisations si les qualités des terres peuvent
être modifiées ou s'il y a des incidences sur l'environnement. Enfin il faudrait procéder à des
analyses socio-économiques des types d'utilisations proposés.
Ces résultats sont vérifiés sur le terrain et examinés avec les utilisateurs: agriculteurs,
techniciens, agronomes...qui peuvent proposer quelques modifications.
2.3- L'élaboration des résultats:
La classification d'aptitude est définitivement mise au point. L'élaboration des résultats comprend
le tracé des cartes et la rédaction du rapport: carte d'aptitude, type d'utilisation avec pour chaque
type les mesures d'aménagement, les intrants et les rendements estimatifs
3- Echelles d'étude:
L'évaluation peut se faire à n'importe quelle échelle, cependant il est essentiel de préciser qu'il
existe généralement trois niveaux d'étude.
3.1- Etude de reconnaissance:
Elle se fait à petite échelle (1/500.000, 1/1000.000...). Elle consiste en principe en un inventaire
général des ressources au niveau national et régional. Les résultats de l'évaluation sont utilisés à
des fins de planification nationale: choix des zones à mettre en valeur.
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3.2- Etude semi détaillée :
Elle se fait à moyenne échelle ( 1/50.000, 1/100.000 ).Elle vise des objectifs plus précis telle que
faisabilité des projets de mise en valeur.
3.3- Etude détaillée:
Elle se fait à grande échelle (1/20.000, 1/10.000, 1/5.000..).Elle vise l'étude des régions faisant
objet de projets spécifiques: aménagement hydro-agricole, remembrement, épierrage,
introduction de cultures nouvelles…
3.4- Données climatiques:
Les données climatiques sont centralisées à la Direction de la Météorologie Nationale.
3.5- Exigences écologiques des cultures:
Certaines de ces données sont disponibles dans les revues scientifiques et techniques de l'INRA
et dans des publications internationales (FAO...).
3.6 Données sur les rendements:
Ces données sont disponibles au niveau de la DPAE, INRA, DPV, ORMVA, DPA, CT , CMV...
L'objectif est de réaliser des banques de données sur le milieu et les cultures afin de faciliter la
réalisation des cartes d'aptitudes par l'utilisation du Système d'Information Géographique (SIG).
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Annexe 2
Cartes d’aptitude des terres de la région de Taza pour les
cultures pluviales suivantes :
- Olivier ;
- Vigne ;
- Amandier.

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