Desinfection de l`eau de boisson
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Desinfection de l`eau de boisson
Désinfection de l'eau de boisson : Technologie appropriée pour le rural dispersé Par M. Abdelhamid Azizi ingénieur en chef Ministère de la Santé Publique 1 - - 1979 à l'échelon national 94% des cas déclarés dans le milieu rural ont consommé une eau suspecte; - 1986, dans le bassin du Sebou, 86,4% des cas déclarés en niilieu rural ont consommé une eau suspecte. INTRODUCTION La désinfection constitue la phase ultime dans le processus du traitement de l'eau destinée à l'alimentation humaine. En fonction de l'origine de l'eau, il est indispensable d'appliquer un ou plusieurs traitements à l'eau de boisson, afin que sa qualité soit satisfaisante sur le plan sanitaire. Malgré les limites de la désinfection à savoir - La charge bactérienne ; - la turbidité de l'eau; - La présence de fer et de manganèse. Généralement, dans le milieu rural dispersé, la population a recours à l'eau souterraine dont la qualité bactériologique est acceptable lorsque le puits est construit hygièniquement. Dans ce cas, la seule désinfection par le chlore et ses dérivés, avec un chlore résiduel libre de 0,5mg/1 est suffisante, pour faire face à des pollutions accidentelles et à la contamination de l'eau entre le point de puisage et le consommateur (transport et stockage à domicile). La désinfection reste la seule action à entreprendre dans les douars (humaneaux) pour diminuer la charge polluante de l'eau des puits. Etant donné le nombre de puits d'eau à traiter (une moyenne de 25 personnes par puits dans les régions où l'eau souterraine n'est pas trop profonde) les données épidémiologiques permettent d'accorder la priorité aux localités en tenant compte de l'incidence des maladies à transport hydrique. Dans le milieu rural dispersé, malheureusement la majorité des puits publics (puits utilisés par plus de deux foyers) ne sont pas aménagés et l'eau constitue un risque potentiel de transmission de maladies. III - PROCEDES DE DESINFECTION Il - CONSIDERATIONS EPIDEMIOLOGIQUES La désinfection fait appel à l'utilisation de produits oxydants notamment le chlore et ses dérivés (hy;pochlorite de calcium ou de sodium) du fait de leur disponibilité dans le commerce et leur facilité de mise en oeuvre. Environ 25070de la population dispose d'une eau de boisson surveillée et satisfaisante sur le plan sanitaire; le reste s'approvisionne à partir de puits d'eau non-aménagés et dont le nombre est estimé à plus de 100.000. Plusieurs techniquesd'application de ces produits ont été adoptées de par le monde, et les plus connues sont : Sur le plan épidémiologique, la fréquence des diarrhées est 2 à 3 fois supérieure chez la population consommant une eau ne répondant pas aux normes bactériologiques à celle qui consomme une eau satisfaisante ; de même les maladies à transport hydrique constituent 32070environ de la mortalité générale au Maroc. L'eau de boisson reste le premier facteur de transmission des maladies diarrhériques ; en effet les résultats d'exploitation d'enquêtes épidémiologiques sur les cas de maladies à transport hydrique ont montré que: - La technique de la désinfection ponctuelle par d~versement direct du désinfectant dans la masse rie l'eau du puits: C'est la technique de "coup de poing" qui, malgré ses limites (efficacité dans le temps, dose de chlore élevée juste après application), contribue à rompre la transmission instantanément. C'est le procédé le plus utilisé en premier lieu lors de la déclaration d'épid6mies. 75 2 - Le pot diffuseur (schéma nO Les techniques de pots diffuseurs, malgré leur avantage de désinfection continue dans le temps durant plusieurs jours, présentent les inconvénients suivants : 1) il s'agit d'un pot en terre cuite, percé dans sa partie inférieure de 6 trous de 0,6 cm de diamètre, rempli d'un mélange de chlorure de chaux et de sable, que l'on immerge dans le puits, la citerne ou le réservoir à désinfecter. Cette technique permet d'avoir entre 0,2 et 0,8 mg/l de chlore résiduel pendant une durée moyenne de 15 jours. ~ - Le diffuseur double corps (schéma nO - Le pot en terre cuite est exposé au risque de la casse lors de son transport, au moment de son installation et même après sa pose ; - Les cordes qui suspendent les systèmes sont exposées au risque de vols ; - le volume des pots (10 litres) pose le problème de leur stockage et de leur transport pour une opération massive de désinfection. 2) Mis au point en Inde en 1970, c'est un système qui consiste en un récipient cylindrique percé d'un trou de lcm de diamètre, rempli d'un mélange de chlorure de chaux et de sable et placé dans un autre récipient percé également d'un trou de 1 cm de diamètre. Le système est suspendu dans un puits domestiques d'une contenance d'environ 4.500 litres ou l'on puise quotidiennement de 310 à 450 litres. IV - TECHNIQUE DU SYSTEME A SACHET "ACHAB 84" L'analyse des résultats des programmes de contrôle de l'eau de boisson (tableau n° 1) montre que l'un des problèmes auquel est confrontée la désinfection est lié à la diffusion continue en chlore; en effet, la majorité des activités ne concerne que la désinfection ponctuelle. Tableau nO 1 Bilan des Activités de Désinfection des Eaux de Boisson en Milieu Rural année 1982 - 1987 Désinf. périodique 1983 1987 1984 1986 5.651 4.518 5.048 1985 Désinf. 2.920 continue 178.242 122.782 122.875 7.225 180.372 ACTIVITES114.569 L des points d'eau Ainsi le Service Central d'Hygiène du 'Milieu et· orifices (schéma nO 3). l'Ecole de Formation des Techniciens d'Hygiène et d'Assainissement ont entrepris des études pour la mise au point d'un systèmerépondant aux exigencessuivantes : Le tableau n° 2 donne les résultats de l'expérimentation sur le 'terrain. Sept essais ont été entrepris sur un puits utilisé par la population. - Diffusion continue du chlore ; - Mise en place simple et à l'abri du public; La quantité de l'hypochlorite utilisée est de 75 g mélangée avec 150 g de sable et les orifices avaient un diamètre de 2 mm. La durée moyenne de diffusion du cWore (dosée supérieure à 0.1 ppm) est de 10 jours. Sur le plan bactériologique 70 070 des prélèvements pris sur l'eau en cours ,de chloration se sont avérés négatifs en coliformes fécaux. La recherche du chlore résiduel a été effectuée simultanément avec l' orthotolidine et la - Système utilisant les désinfectants usuels ; - Possibilité d'intégration de la désinfection dans le paquet d'actionsde l'infirmier itinérant; - Coût abordable ; - Facilité d'entretien et de recharge. Ainsi il a été mis au point, après l'étude expérimentale au laboratoire et sur le terrain, un système constitué d'un sachet de plastique, rempli de sable et d'hypochlorite de calcium sur lequel on a placé huit D.P.D ; ainsi le graphique B présente l'évolution du chlore résiduel total et de chlore résiduel libre. voir tableau 2. 76 Tableau nO 2 Tableau récapitulatif des résultats des essais de désinfection de l'eau de puits - en de population -- + (en mg/I) Demande indication - Chlore + 11 20 1 Jeté 9 719 14 Durée résiduel de en vie libre 2 8 5latence + + 10 Maximum cours Avant Minimum heures 13 désinfection traitement traitement 71,5 6,8En 0,6 - 0,1 7 7,2 0,1 0,8 1,5 1,2 0,3 0,1 0,4 7,4 système Suspendu Temps Systèmes de (mg/I) systèmes 70,9 Recherche de de germes (E, C) des (mg/I) (en jours) du Eau - CONCLUSIONS puisage, il n'en reste pas moins que cette qualité peut se détériorer : - Au contact du récipient de puisage ; - Au cours du transport de l'eau; - Lors du stockage et de la manipulation de cette eau à domicile. Le procédé de désinfection à "Sachet" permet d'assurer une désinfection continue de l'eau en mettant en oeuvre une technologie simple et peu coûteuse (coût estimé à 0,50 DR par sachet prêt à J'emploi). Son intérêt réside dans la facilité de son emploi. son acceptabilité par la population et la possibilité de le généraliser même dans les points les plus éloignés dans le milieu rural. Cependant, si la désinfection du puits permet d'avoir une qualité d'eau satisfaisante au moment du Ainsi l'information et la sensibilisation de la population restent indispensables pour assurer la qualité de l'eau au moment de la consommation. REFERENCES 1°/ 2°/ 3° / 4°/ 5° / Renseignements épidémiologiques : 1981 à 1985 - Division de l'Epidémiologie - DAT- Ministère de la Santé Publique; Maladies à transport hydrique dans le bassin du Sebou (année 1986) - A. AZIZI et F. MARRAKCHI et collaborateur; Résultat de l'exploitation des enquêtes épidémiologiques des maladies à transport hydrique: A. AZIZI (Séminaire contrôle de l'eau INH 1980) ; Qualité de l'eau de boisson et santé: Proposition de modèle d'étude pour le Maroc - A. AZIZI (Memoire de DEA-METZ 1983) ; Programme de contrôle de la qualité de l'eau (Bilan 1980 à 1985, Service Central de l'Hygiène du Milieu - Direction des Affaires Techniques - Ministère de la santé Publique) ; . 6°/ Désinfection de l'eau du puits en milieu rural par le système à Sachet "ACHAB - 84" (A. AZIZI, A. CHAH IR, M. HARYOULI, M. AGHOUTANE et M. BOURJAL) ; 7° / Forum Mondial de la Santé - revue Internationale de Développement Sanitaire 1983 - Vol. 4 n° 3 (OMS) ; 8°/ Mesure d'Hygiène simple contre les maladies intestinales par S. RAJAGOPALAN et M.A.SHIFFMAN (OMS - 1975). 77 i~:U S l U \ f- ut:. C IILOI<l UH (POT- SIMPLE) Fil gros Feuille gravier de polyÉ!hylène __ Trou 5 de 6mm de ~I Sable de Pe tit fi Gros chlorure chaux gra vi or gravier Carac t é ris t ioues Capacité 10 Litres • Nbre de • Sable ~ chlorure 6 à 5 de 6mrn trous: A déposer de sur 31'9.1,5 choux une f!5 couche.de,gros kg orovier et de petits graviers de "cm/Y; graviers jusqu'à l'ouverture. de I.em/{f .0,5à 1cm ..) el de 1à2cm} très gros j\)o t a Si onne peut pas disposer ei-dessus,onpcut ulilisés utiliser pOlJr t'huile On mettre sable uUlisera Avec compris 1kg propre. Renouvellement en terre cuile enpiostique comme (bidons décrit de5lifres Ho !':A IV C E Les 6à 8 trous pour io 1,5m)et10m': chlore est du contenu cnuux c't? système,onpeut entre de 15jours,Le icspots de chlorure le bouchon ce pot J. 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