NOTE de la maison d`édition : Une chanson, c`est un instantané qui
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NOTE de la maison d`édition : Une chanson, c`est un instantané qui
NOTE de la maison d’édition : La préface de Karim Kacel résume parfaitement l’esprit de l’ouvrage. Une chanson, c’est un instantané qui étire les souvenirs en quelques mots. La chanson, Michel Dréano sait lui donner son âme. De laveries automatiques en épiceries arabes. De gares désaffectées en jardins ouvriers. De Paris à Naples. De Venise à Saint-Denis. D’Hollywood à Belleville. De New York à Montreuil. Il a quelque chose du barde celte, voire de l'aède grec mais son univers est plutôt urbain, influencé par les grandes cités. Une chanson, c’est souvent une photo en noir et blanc Parfois sépia mais toujours en couleur Les couleurs de la vie... Gérard Monico montre un style original et créatif qui lui est propre. Il donne, par ses photos en noir et blanc, de la couleur à la ville. Il saisit l’instant, le fige et là est son génie. o-o-o-o-o-o-o Voici trois pages qui vous donneront envie d’admirer l’ensemble de l’ouvrage. Cela s’appelle la ville Tu revois ton enfance au pied des escaliers Où tu jouais au foot avec tes vieux souliers Ces grottes de Lascaux des cages d’ascenseurs Que tu bloquais souvent avec ta petite sœur Tu pars photographier les peintures éphémères Avant que ne surgissent les géants bulldozers Tu cherches à reproduire le geste du semeur D’une bombe aérosol le pollen du graffeur Tu roules en bicyclette en longeant le canal Où les Mimile-bretelles pêchent l’ablette au gasoil Tu croises chemin faisant René le maraîcher Qui livre ses salades fraîches à l’hypermarché Tu t’arrêtes un instant aux jardins ouvriers Où les Papy-Doisneau s’éclatent dans les rosiers Combien de temps encore ces derniers Mohicans Pourront-ils résister aux crocs des caïmans ?... La ballade de Doisneau J’aime le populo des photos de Doisneau Du Paris de toujours des banlieues et des cours Je revois mon enfance dans ces clichés sépia Fragments d’histoire de France, mad’leines et fraises des bois Nous étions tous logés à l’enseigne de l’errance Dans ces quartiers lointains dus au boum des naissances Les boul’vards de ceinture portaient des noms guerriers Nous vivions la magie des temps d’avant l’périph’... Moi cow-boy au grand cœur et toi fière gitane Nous étions les héros des premiers feuilletons Le feu de tes yeux noirs éclairait la cabane Calumet de la paix, vélos, patins, cartons Où es-tu maintenant mon indienne, ma tzigane ? Danses-tu à Toulouse avec le vent d’autan ? Quittes-tu Perpignan quand vient la tramontane ? Ou vis-tu à Mulhouse près du roi des Gitans ? Dans les villes et les gares tel un Tarzan sans lianes Je cherche ma Banlieue Jane dans les photomatons J’ai le goût de son sang et de ses mains diaphanes L’empreinte de ses lèvres à la proue de mon front... Valse d’hiver (Kersanté Valse) Valse d’hiver, soupe populaire, la rue, la pluie Jambon beurre, resto du cœur, pavé qui luit Hommes et femmes, toutes les couleurs des sans-logis De passage en Île-de-France, à Saint-Denis... Allez, arrête tes salades ! Les gens sont pas si malades Cités-jardins des petites gens Dans l’Bassin parisien Macadam, j’ai pas un radis, m’sieurs dames Réverbère, je n’ai pas d’oseille, mon drame Mais je connais des braves gens, C’est des maraîchers, Les derniers... Dans un bar près du canal, je rêve J’pense aux jolies batelières du port, j’en crève J’vois Margot, ses cheveux blonds, ses yeux gris-vert Et j’oublie que je suis seul Les soirs d’hiver. Et, en plus, une photographie qui n’est pas dans l’ouvrage… Photographies de Gérard Monico (Tous droits réservés) o-o-o-o-o-o-o-o-o-o