Luang P rabang - Expéditions Vent du large

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Luang P rabang - Expéditions Vent du large
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le Laos
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la paisible
Luang Prabang
© Marie-Thérèse Schillinger
L
Trésor d’architecture du Laos,
Luang Prabang semble avoir un rythme bien à elle.
Baignée par le Mékong, elle est un mélange
des cultures siamoise et française
et fait la fierté de ses habitants.
a ville borde le fleuve, péninsule
ponctuée de temples et d’anciens
monastères, fierté du Laos et de ses
peuples. Elle apparaît soudaine ment après des heures de navigation. Nos paupières peinent à s’ouvrir
dans la lumière incendiaire du crépuscule.
Petite, la ville abrite une trentaine de
monastères et d’anciens palais royaux,
elle fait figure de cité calme. Aux premiers
pas sur ces berges nous sommes immédiatement séduits par cette bourgade qui rassemble tout un monticule de sensibilité. L’Orient
d’abord, Luang Prabang est une vraie ville
d’Asie du Sud-Est, de cette péninsule indochinoise aux frontières des races et des
cultures, des religions et des régimes politiques. Elle semble avoir tout essayé, tout
goûté, tout rejeté et, pour finir, tout accepté.
L’ancienne capitale royale est le joyau
architectural du pays, un lieu préservé, haut
en couleur et en relief, une profonde
richesse culturelle…
C’est le matin et la vie religieuse s’éveille.
Le centre ville n’est qu’une succession de
temples et de monastères, de statues et de
bouddhas qui ne cherchent qu’à expliquer
les éternelles questions de l’humanité :
“D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ?
Pourquoi ? Où allons-nous ?”. Les monastères trônent au centre de grandes cours, les
toits constitués de plusieurs couches qui se
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superposent… Les moines sont actifs,
des centaines en toge orange qui sculptent,
peignent, jardinent. Ils sont l’âme de Luang
Prabang, ils donnent de l’intensité et de la
vérité à la ville. Ici, chaque homme a été
moine au moins une fois dans sa vie.
C’est ainsi, les bonzes et les canons sont
l’essence du bouddhisme, la tolérance sourd
des textes tels le fleuve souverain aux flots
lourds et tranquilles. Un vieux moine drapé
dans sa tunique est assis sur des marches
ensoleillées, les yeux clos, imbibé de chaleur.
Sur les pans des murs intérieurs des temples
il y a toute l’histoire des habitants de la
région. On y voit les cultivateurs récoltant
du riz, des voleurs punis, de courageux
chasseurs défiant un tigre, les cérémonies
religieuses réunissant paysans et moines.
À l’extérieur, des bêtes mythiques aux têtes
d’éléphants, des corps de tigres aux pattes
d’oiseaux, des bouddhas assis sur des
nuages dessinés au pochoir et couleur d’or.
Au début du XXe siècle, quelques Français
qui avaient mis Luang Prabang sous
protectorat sont venus s’installer. Ils ont
construit leurs demeures, des entrepôts, des
bâtiments publics, un hôpital et des écoles.
Les temples et les résidences coloniales
s’enchevêtrent et créent un incroyable
mélange, magique et naturel. De nombreux
autres signes évoquent l’histoire commune
des deux pays. Sur les étals, les poissons

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