abd aL maLiK

Transcription

abd aL maLiK
N° 21 – NOVEMBRE 2010
ÉDITION Nationale
ACTU
Aïd el-Kébir,
les préfectures
sur le qui-vive
p. 6
FOCUS
Banlieues :
cinq ans après
Imprimé sur du papier recyclé. Ne jetez pas ce mensuel sur la voie publique : donnez-le. Merci !
p. 10
SPORT
Louisa Nécib,
la « Zidane
au féminin »
p. 14
Abd
AL
MALIK
« C’est l’islam qui m’a fait aimer
mon pays, la France »
P. 16
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
SOMMAIRE
ÉDITO
Cinq ans…
HORIZONS
4 2005-2010 : justice pour les « banlieues »
O
CTU
A
6 Aïd el-Kébir : les préfectures
sur le qui-vive
« Opération pèlerins » avec les scouts
8 Édition Marseille :
L’Aïd dans la cité célèbre la diversité
BUSINESS
8 Créer au cœur des cités
© Fayolle / SIPA
8 Édition Plaine Commune :
L’entrepreneuriat à l’honneur
Financer sa formation
SPORT
14 Louisa Nécib :
« Comparée à Zidane, une fierté »
TÊTE D’AFFICHE
16 Abd Al Malik : « C’est l’islam
BEAUTÉ
18 Chouchoutez vos extrémités
© BFC
qui m’a fait aimer la République
et mon pays, la France »
LA CUISINE DE REQUIA
20 Brochettes d’agneau à la coriandre
De VOUS À NOUS
22 Trahisons(s)
Banlieues : cinq ans après
10 Les quartiers souffrent,
les politiques passent
12 Intégrer les quartiers dans le jeu politique
© Hadj / SIPA
FOCUS
n se souvient tous du bruit et
de la fureur de ce mois de
novembre 2005. La mort de
deux adolescents, Zyed Benna et Bouna
Traoré, après avoir été poursuivis par la
police et s’être réfugiés dans le fatal transformateur EDF, va mettre en émoi toute
la communauté de Clichy-sous-Bois.
Des incidents ont alors éclaté dans un
des quartiers de la ville, opposant les
jeunes aux forces de l’ordre. Les choses
auraient pu se tasser et en rester là.
Comme c’est souvent le cas.
Mais la nuit suivante, une bombe lacrymogène de policier a été projetée dans
la mosquée, au milieu des fidèles rassemblés pour les prières nocturnes du
Ramadan. Les lieux de culte, tous
confondus, sont encore des espaces qui
bénéficient de la considération des jeunes de quartier, qu’ils soient croyants
ou pas. Le manque de respect des forces
de l’ordre était alors manifeste aux yeux
de ces jeunes. Cet acte-là venait tout
simplement de faire sauter le dernier
garde-fou.
Plus personne n’aura de prise sur
l’embrasement des banlieues, y compris
les religieux, dont on avait sollicité
l’aide. Le gouvernement enverra une
réponse sécuritaire, en décrétant l’État
d’urgence. Trois semaines plus tard, le
bilan est lourd. On parle alors d’un
vaste plan Banlieues. Il y aura beaucoup
d’annonces, mais finalement très peu
de moyens.
Cinq années plus tard : moins de services publics, toujours plus de chômage,
plus de mal-logés et d’échec scolaire. La
situation n’a jamais été aussi explosive.
Au bout de cinq ans, ce manque de
volonté politique est aussi un manque
de respect ! ■ Mohammed Colin
Salamnews : 113-115, rue Danielle-Casanova – 93200 Saint-Denis – www.salamnews.fr
Directeur commercial : Mourad Latrech – Publicité : 01 48 09 53 24 – [email protected]
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Directeur de la rédaction : Mohammed Colin. Rédactrice en chef : Huê Trinh Nguyên.
Journalistes : Hanan Ben Rhouma, Nadia Bijarch, Nabil Djellit, Antoine Dreyfus, Anne-Flore Gaspar-Lolliot, Faïza Ghozali, Nadia Moulaï.
Ont participé à ce numéro : Jean-Pierre Dubois, Djamel Louergli, Requia Badr, Chams en Nour.
Conception graphique : Pierre-André Magnier. Photo de couverture : © BFC. Chef de projet : Sandrine Mayen.
Imprimé en France. Tirage : 110 000 exemplaires. Éditeur : Salamnews est édité par Saphir Média, SARL de presse au capital de 10 000 euros.
Directeur de la publication : Mohammed Colin. N° ISSN : 1969-2838. Dépôt légal : novembre 2010.
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
HORIZONS
Par Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme (LDH)
et co-auteur, notamment, d’Une démocratie asphyxiée. L’état des droits
de l’homme en France (Éd. La Découverte, 2008).
© LDH
4
C
2005-2010 : justice
pour les « banlieues »
Cinq ans déjà ! Cinq ans depuis que la mort de Zyed et de Bouna, électrocutés après une course-poursuite avec la police, « mettait le feu » aux quartiers populaires pendant plusieurs semaines. Rappelons-nous... Non seulement les
familles de ces deux jeunes morts n’ont pas eu droit à la compassion officielle qui s’affiche autour des « victimes » de « faits
divers », mais leur mémoire a été salie par le mensonge qui leur attribuait un prétendu cambriolage. Et l’« état d’urgence » dura
deux mois, bien après la fin de toute révolte apparente.
Que s’est-il passé depuis lors ? D’abord, la recherche des responsables a été systématiquement entravée. Il a fallu
cinq ans pour qu’un juge d’instruction mette deux policiers en examen pour non-assistance à personne en danger, et aussitôt le
procureur a fait appel pour tenter d’empêcher ce procès. Comme si ces morts-là ne méritaient pas, eux, la vérité judiciaire...
Ensuite, après les discours présidentiels sur un « plan Marshall pour les banlieues » (!),
les habitants de ces quartiers où se cumulent pauvreté, chômage, logements dégradés, discriminations racistes et contrôles au
faciès n’ont vu venir que les démolitions de quelques barres et de quelques tours, et fondamentalement rien n’a changé : les
inégalités territoriales et sociales se sont même accentuées depuis que la réponse à la crise financière de 2008 a été, d’un côté, la
priorité à l’aide aux banques et, de l’autre, l’austérité pour les services publics.
Enfin, trop de discours ont attisé le rejet des « jeunes de banlieue inintégrables », des musulmans
« inassimilables », des « minorités ethniques non sédentaires », à expulser en priorité. L’assimilation de l’immigration à l’insécurité,
la chasse aux sans-papiers jusqu’aux portes des écoles, l’exploitation des préjugés xénophobes ont alourdi l’atmosphère au moment
même où les difficultés sociales et scolaires s’accentuaient.
Pourtant, en même temps, les « banlieues » sont aussi et d’abord des territoires de solidarités :
les familles, les communautés, les associations se serrent les coudes pour tenir envers et contre tout ; les militants des droits et
de la citoyenneté sont mobilisés partout où ils le peuvent aux côtés des victimes des discriminations, pour refuser les caricatures
et travailler ensemble à plus de justice.
Car la société française vaut mieux que les « politiques de la peur » que nous subissons depuis
trop d’années. Malgré les discriminations, le racisme, l’exclusion sociale, elle se transforme dans les faits et dans les esprits : les
jeunes générations grandissent dans un monde plus riche de sa diversité, elles savent que leur avenir est ici et que les combats
contre les inégalités sociales, contre le racisme et la xénophobie, pour le progrès de l’égalité entre hommes et femmes, du respect
des minorités, doivent être menés ensemble pour que cet avenir soit partagé à égalité de droits et de dignité.
Nous vivons une transition parfois difficile entre le monde d’hier, avec des nations cloisonnées et des préjugés
coloniaux, et celui de demain, dans lequel aucune frontière ne sera infranchissable et les défis les plus importants ne pourront
être relevés qu’à l’échelle planétaire. Mais il n’y a pas d’autre avenir humain que la lutte commune pour le respect de chacune et
de chacun, et donc le vivre-ensemble fondé sur la garantie des droits de tous. ■
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
6
ACTU
w Pour plus d’actus, saphirnews.com,
le premier quotidien musulman d’actualité
JOURs de Fête
Agenda
Les préfectures sur le qui-vive
© France Keyser
AÏD EL-KÉBIR.
Les 5 à 6 millions de
musulmans de France
s’apprêtent à célébrer
la traditionnelle fête
de l’Aïd el-Kébir vers
le 16 novembre.
Municipalités, préfectures, conseils
régionaux du culte
musulman (CRCM)
et professionnels de l’abattage rituel se
préparent à faire de cette fête la mieux
réussie possible.
Les ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture ont fait parvenir fin octobre les
Instructions à tous les préfets de région
via une circulaire pour permettre le bon
déroulement de l’Aïd dans l’ensemble
des départements. La circulaire rappelle
ainsi que l’abattage devra être effectué
par des sacrificateurs habilités par l’une
des trois Grandes Mosquées de Paris,
d’Évry-Courcouronnes et de Lyon et
dans des abattoirs agréés.
Bien qu’insuffisants, le nombre d’abattoirs temporaires devraient augmenter
cette année pour faire face aux besoins
croissants des musulmans de mener à
CINÉMA
bien cette pratique et pour lutter contre
les abattages clandestins, passibles
de 7 500 € d’amende et de six mois
d’emprisonnement.
Des terrains seront mis à disposition pour
les abattoirs mobiles tels que le site SaintLouis à Marseille et celui de l’Aire des
Vents à La Courneuve, comme stipulé
par la convention, signée en mai 2010,
entre le CRCM Île-de-France et le Conseil
général de la Seine-Saint-Denis (93).
Encore peu nombreuses, ces initiatives
méritent d’être soulignées : elles sont une
façon pour les pouvoirs publics de reconnaître le culte musulman et d’en finir
avec les images négatives qui circulent
autour de cette fête du sacrifice. ■
Hanan Ben Rhouma
Paris - La Mecque
« Opération Pèlerins » avec les scouts
HAJJ. Fébrilité du départ, temps du
trajet avant d’arriver à l’aéroport, lourdeur des bagages, grand âge, stress
dissimulé par la joie de rencontrer bientôt son Seigneur… c’est pour faciliter
les conditions de départ des voyageurs
en partance pour La Mecque que les
Scouts musulmans de France (SMF)
Île-de-France se sont mobilisés pour
l’« opération Pèlerins ».
Pour la 3e année consécutive, ils
accueillent ainsi 8 000 pèlerins au départ
et à l’arrivée de l’aéroport Paris-RoissyCharles-de-Gaulle. Une action, à l’initiative d’Aéroports de Paris, appréciée
tant par les familles que les pèlerins.
À l’aller, les bénévoles scouts apportent
une aide sur le plan administratif (pour
ceux qui ne savent pas lire, par exemple) et matériel (orientation, port de
bagages…). Au retour, ils font patienter les familles et régulent les sorties
de la zone sous douane. Un accueil
chaleureux s’il en est : sous les youyous
de la foule, les scouts offrent un verre
de lait, des dattes et confiseries orientales à chaque pèlerin ; tandis que
certains félicitent les voyageurs pour
leur hajj, d’autres entonnent des chants
anashids. « C’est une de nos priorités que
d’être au service de la communauté »,
explique Jimmy Maizeroi, référent de
l’« opération Pèlerins » pour l’ADP.
« C’est dans notre charte et inscrit dans
notre ADN ! » ■
Huê Trinh Nguyên
Maghreb des films
Avant-premières,
rétrospective du cinéma
marocain, carte blanche
à Philippe Faucon
et à Malek Bensmail,
cinéma amazigh,
documentaires…
Près de 60 films projetés
aux 3-Luxembourg,
à Paris, mais aussi une
programmation en régions
(Saint-Étienne, Lyon, Lille,
Tourcoing, Toulouse…).
Colloque « Image et
représentation du
Maghrébin dans le cinéma
français », les 15 et 16
novembre, au Sénat.
w Du 5 au 16 novembre
maghrebdesfilms.fr
SALON
Salon
du mariage oriental
Tous les prestataires
de services pour
un mariage réussi :
wedding planner, salles
de réception, traiteurs,
photographes…
sans oublier les défilés
de l’Arabian
Fashion Show.
Très attendue : Pavan,
la plus grande tatoueuse
et artiste de henné
au monde, inscrite
au Guinness des records
pour sa rapidité
dans l’exécution
de ses dessins.
Entrée : 7 € par personne
1 place achetée =
1 place offerte
w 13 et 14 novembre
Halle de La Villette,
Paris 19e
www.grandsalon
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SOLIDARITÉ
Semaine
de la solidarité
Pendant 9 jours, plus
de 6 000 animations
pour refuser la fatalité
de l’exploitation
économique, des
guerres, de la misère,
du réchauffement
climatique… Happenings,
ateliers, jeux, débats,
marchés solidaires,
expos, repas équitables
pour sensibiliser et agir.
w Du 13 au 21 novembre
www.lasemaine.org
InTERRELIGIEUX
La SERIC fête
ses dix ans
DIALOGUE. « D’année en
année, l’événement prend plus
d’ampleur », se réjouit Myriam
Bouregba, coordinatrice de la
Semaine de rencontres islamochrétiennes (SERIC), organisée à l’initiative du Groupe
d’amitié islamo-chrétienne
(GAIC).
En 2009, 95 manifestations,
dont 59 en France et 36 en
Europe, avaient ainsi été
organisées dans 50 villes différentes et rassemblaient près
de 6 000 participants.
Le programme de la SERIC
2010, qui fête cette année sa
10e édition, est tout aussi
riche.
Ainsi, l’atelier Israël-Palestine
du GAIC organise, en partenariat avec le CCFD et le
Secours islamique France,
une rencontre « Chrétiens et
musulmans pour des actions
non violentes en solidarité
avec les Palestiniens », le 18
novembre, à Paris 18e. À
Saint-Denis, conférence à
deux voix « Peut-on donner
sans conditions ? », avec
Geneviève Comeau, théologienne au Centre Sèvres, et
Ahmed Jaballah, directeur de
l’IESH, établissement privé
d’enseignement universitaire
qui fête également ses dix
ans.
Point d’orgue de la SERIC
2010, le 4 décembre, à la
Grande Mosquée de Paris,
en partenariat avec l’Institut
catholique, un colloque d’une
journée consacré au pèlerinage, avec conférences, ateliers de discussion et un forum
des associations. ■
Huê Trinh Nguyên
Du 18 au 5 décembre,
sur toute la France
Programme sur :
www.semaineseric.eu
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
8
BUSINESS 50 %
w Un jeune sur deux (de 18 à 24 ans) et plus d’une personne sur quatre issus
des zones urbaines sensibles (ZUS) souhaitent créer une entreprise,
en reprendre une ou se mettre à leur compte. (Source : IFOP/ADIE, 2006)
Créer au cœur des cités
LIVRE. Monte ton biz ! C’est le
titre percutant de l’ouvrage signé
par Aziz Senni et Catherine Bernard, aux éditions Pearson. Le
premier, originaire du quartier
du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie,
est président d’ATA, une société
de taxis collectifs qu’il a créée en
2000, mais aussi fondateur de
Business angels des cités (BAC),
un fonds d’investissement dédié
au développement économique
des banlieues. La seconde est
journaliste économique depuis
plus de vingt ans.
En 236 pages, les auteurs délivrent les « dix commandements
de l’entrepreneur des cités » : « Que
l’audace soit avec toi » ; « Fais de
ton banquier un pote, tu n’as pas
le choix » ; « Cherche le maître
Jedi qui t’accompagnera » ;
« Mets ton ego de côté, quand il
faudra »…
Émaillé de nombreux témoignages d’entrepreneurs issus des cités,
Le point de vue
de l’expert
de fiches techniques, de bonnes
adresses et, surtout, de conseils
avisés sans langue de bois pour
trouver un mentor, solliciter un
réseau d’aide et convaincre des
financeurs, l’ouvrage, au style
péchu, se dévore d’une seule
traite.
Il s’achève sur un épilogue d’Aziz
Senni, qui énonce 10 propositions
pour accélérer la création d’entreprises en banlieue. Parmi celles-ci : la création d’une Business
académie des banlieues, qui serait
dédiée aux entrepreneurs non
diplômés des quartiers, ou encore
le calcul du rendement social des
entrepreneurs de banlieue, qui
contribuent, de toute évidence,
au décloisonnement et au dynamisme de l’économie. ■
Huê Trinh Nguyên
Un site
Internet
pour 1 €
par mois
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droit à l’initiative économique) accompagne chaque
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banques. Du 1er au 30 novembre, elle complète son offre
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jusqu’à 6 000 € sur 30 mois)
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pour 1 € par mois. Un outil
bienvenu pour les microentrepreneurs qui veulent
mieux faire connaître leurs
produits ou services et développer leur entreprise. ■
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Par Djamel Louergli, expert-comptable et commissaire aux comptes – [email protected] – 01 39 02 25 54
Financer sa formation
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Puis-je bénéficier d’une formation financée
par mon employeur actuel ?
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Je suis travailleur non salarié, puis-je faire
financer ma formation ?
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www.salamnews.fr
SALAM ANNONCES
9
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
10
FOCUS
spécial
BANLIEUES
Les quartiers souffrent,
les politiques passent…
La dynamique « Espoir banlieues », annoncée en 2008 par Fadela
Amara, secrétaire d’État chargée de la politique de la ville,
devait sortir les cités du marasme. Les solutions miracles promises
à la suite des émeutes de novembre 2005 ont-elles porté leurs fruits ?
Cinq ans après, focus en cinq points. Le bilan laisse un goût amer.
1
Emploi
La fracture économique
demeure
« Du bricolage dans la mise en pratique des
dispositifs d’accès à l’emploi », souligne Michel
Kokoreff, sociologue et auteur de la Sociologie
des émeutes (Éd. Payot, 2008). Un constat
qui explique certainement la précarisation
persistante dans les quartiers populaires. Bien
que le taux de chômage dans les ZUS (zones
urbaines sensibles) soit passé de 22,1 %, en
2005, à 17 %, en 2009, il reste deux fois plus
élevé que la moyenne nationale. Et la situation ne risque pas de s’améliorer.
Décrits comme l’une des mesures phares du
plan « Espoir banlieues », les contrats d’autonomie devaient permettre à 45 000 jeunes
d’obtenir un premier job à travers un suivi
individualisé. Deux ans plus tard, les acteurs
de terrain ont déchanté. « En 2009-2010,
sur le secteur, seuls 40 jeunes ont été positionnés
sur ce contrat », indique François Demarez,
directeur de la mission locale intercommunale
(La Courneuve - Le Bourget - Stains - Dugny).
Un piètre chiffre qui se vérifie à l’échelle nationale, avec environ 25 000 contrats signés.
La gestion du dispositif sur le terrain fait
polémique. « Les missions locales et Pôle Emploi sont bien chargés de donner leur avis sur
les candidats au contrat. Reste que ce sont des
consultants privés qui ont la main sur le dispositif », souffle un acteur de terrain. Résultat,
l’État débourse des sommes importantes,
entre 6 000 et 9 000 euros par contrat signé,
empochés par les 35 opérateurs privés. Une
affaire qui profite plus aux prestataires
qu’aux jeunes des quartiers… ■
© Hadj / SIPA
Par Nadia Moulaï
www.salamnews.fr
33,3 %
2
w C’est la proportion des habitants des zones urbaines sensibles vivant sous le seuil de pauvreté.
À l’échelon national, ce taux est de 7,1 %.
(Source : Observatoire national des zones urbaines sensibles, 2009)
Éducation nationale
Très médiatisés, les internats d’excellence, destinés aux jeunes à potentiel confrontés à des
conditions familiales difficiles. « Une des élèves
de mon lycée y a passé un an. Elle a beaucoup
aimé », relève Sofia, assistante pédagogique à
Épinay-sur-Seine. Le problème ? Toutes les
filières n’y sont pas représentées et le nombre
de places ne dépassera pas les 20 000 d’ici à
2012. Avec 500 000 élèves présents dans les
ZUS, c’est à peine 4 % d’entre eux.
La suppression de la carte scolaire, quant à
elle, prévue pour renforcer la mixité sociale
dans les quartiers, a produit les effets inverses. Dans son rapport de 2009, la Cour des
comptes conclut à l’impact négatif de son
abandon. Près de 190 collèges sur les 254
classés « Ambition réussite » ont perdu parfois
jusqu’à 10 % de leurs contingents, accentuant
ainsi la ghettoïsation sociale et ethnique. ■
Comme La Nouvelle PME, fondée par Abdellah Aboulharjan en 2008, qui regroupe 400
entrepreneurs issus, notamment, des quartiers.
« Ce réseau intervient pour faire en sorte qu’ils ne
soient pas des entrepreneurs par défaut », explique Y. Djaziri, également président du comité
d’orientation.
L’innovation se joue aussi à travers le dialogue – encore fragile – entre police et jeunes.
« Historiquement, c’est l’élément déclencheur des
émeutes », rappelle Tara Dickman, directrice de
Humanity in Action France, une association
destinée à former les jeunes à la citoyenneté.
Des considérations qui trouvent un écho sur
le terrain. Samira Guerrouj, maire adjointe
chargée de la prévention de la délinquance à
Clichy-sous-Bois met régulièrement « tout le
monde autour de la table : une vingtaine d’ateliers de discussion ont été organisés, rassemblant
au total près de 500 participants, habitants, élus
et policiers ».
Autre initiative, à l’état embryonnaire, l’ouverture possible, dans le 93, d’une Villa Médicis,
en référence à la prestigieuse maison d’artistes
à Rome. L’idée est portée par Claude Dilain,
maire PS de Clichy-sous-Bois, et Xavier Lemoine, maire UMP de Montfermeil, car « c’est
en banlieue que la culture se crée désormais ». ■
le cadre de la rénovation des quartiers
populaires.
Mais d’ici à 2011, l’ANRU (Agence nationale de la rénovation urbaine), l’opérateur
public de ces chantiers, pourrait avoir du
mal à boucler ses objectifs. Son budget
est de 12 milliards d’euros. « La moitié est
financée par la taxe professionnelle et l’autre
par l’État. Or ce dernier n’a versé que 1 milliard… », s’alarme Yacine Djaziri.
Selon l’INSEE, 30 % des ménages disposent d’un logement inconfortable ; et les
familles issues de l’immigration sont aux
premières lignes. La loi SRU (loi de solida-
rité et du renouvellement urbain) contraint
les communes à disposer d’au moins 20 %
de logements sociaux. En Île-de-France,
près de 44 % des communes ne la respectent pas.
Prévu dans le plan « Espoir banlieues », le
désenclavement des quartiers est en marche. Globalement, 37 opérations sont en
cours en Île-de-France pour un montant
de 40 millions d’euros. Parmi les projets
phares, le rattachement du tram-train T4
vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil.
Une urgence. La ville d’où sont parties les
émeutes n’a toujours pas de gare. ■
sur 572 000 élus, 1 député issu de l’immigration sur 577, le constat est sans appel. Rappelant que les minorités ne font pas la charité, le
CRAN est bien décidé à inverser la situation.
« Nous souhaitons rassembler toutes les personnes
concernées par les discriminations. À l’heure où les
taux d’abstention tutoient les 65 % à Villepinte
ou à Tremblay-en-France, il nous paraît essentiel
de valoriser la jeunesse des quartiers. »
Des think tanks se multiplient même en banlieue. Comme Graines de France, créé par
Réda Didi, un ancien responsable politique,
qui « propose aux quartiers de se réapproprier
des outils pour faire valoir leurs droits ». Une innovation qui risque de déplaire. Selon Michel
Kokoreff, « nul doute que les politiques ont besoin de l’insécurité, des délinquants, très rentables
électoralement ». Cinq ans après les émeutes,
la diversité en politique dépend donc du bon
vouloir des appareils. Aux États-Unis, il aura
fallu quarante ans pour atteindre la barre des
10 000 élus afro-américains… ■
Réussite scolaire : espoir ou échec ?
Érigé en véritable cheval de bataille du gouvernement, l’éducation. Le « dispositif de
réussite scolaire », s’appliquant à 200 lycées
situés en quartiers de la politique de la ville,
a « en 2009, favorisé la réussite de 30 000
jeunes aux examens et à la poursuite d’études
supérieures », selon la secrétaire d’État.
3
Innovations
L’entrepreneuriat social
à la conquête des quartiers
« 20 000 créations d’entreprises dans les quartiers
d’ici à 2012. » C’est ce que professait Nicolas
Sarkozy en février 2008. Deux ans après,
« il n’y a pas de démarche significative envers
les futurs créateurs, pourtant nombreux dans
les quartiers », déplore Yacine Djaziri, entrepreneur social à Nanterre (Hauts-de-Seine).
« Un jeune sur deux souhaite créer ! » Alors,
pour les soutenir, des initiatives fleurissent.
4
Urbanisme
Rénovation urbaine,
la petite réussite
Les pouvoirs publics miseraient-ils sur
le bâti au détriment de l’humain ? 500
quartiers sont concernés par le programme
national de rénovation urbaine (PNRU).
À Clichy-sous-Bois, « le PRU culmine à
500 millions d’euros, le plus important de
France ! », précise S. Guerrouj. En 2009,
plus de 127 000 logements ont été démolis contre 125 000 reconstructions dans
5
Politique
Les minorités s’organisent
La ghetthoïsation ? Un constat que dresse
également Patrick Lozès, président du CRAN
(Conseil représentatif des associations noires)
s’agissant de l’espace politique. S’il concède
que les choses évoluent, il dénonce « l’extraordinaire lenteur de l’ouverture des listes électorales
aux minorités ». 2 000 conseillers municipaux
11
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
12
FOCUS
spécial
BANLIEUES
Propos recueillis par Nadia Moulaï
« Intégrer les quartiers
dans le jeu politique »
Cinq ans après les émeutes de banlieue,
la situation des quartiers n’a guère changé.
Comment l’expliquez-vous ?
Laurent Mucchielli : Je dirais même que la situation a souvent empiré malgré les façades des
immeubles refaites à neuf. Quelques éléments
d’explication. D’abord, aucun des problèmes
fondamentaux que les habitants des quartiers
dénonçaient en 2005 n’a été résolu. Ensuite, le
prétendu « plan Marshall », annoncé par Nicolas Sarkozy en 2007, n’a jamais été conçu
et le plan « Espoir banlieues », qui est arrivé
finalement, n’a jamais obtenu un budget à la
hauteur.
pas : « réduire le chômage », « réduire l’échec
scolaire » ou « réduire les racismes » ?
Selon vous, la police est une source
de tension dans les quartiers sensibles.
Justement, le rapport jeunes-police
ne constitue-t-il pas un enjeu clé
pour améliorer la situation ?
Oui et non. Oui, parce que ce sont les acteurs quotidiens d’un conflit qui est comme un
volcan qui dort, toujours prêt à s’enflammer. Et
oui, parce que les pouvoirs publics réfléchissent
aujourd’hui avant tout en termes de maintien
de l’ordre. Mais non, car s’il y avait une vraie
police de proximité, les effets se ressentiraient
Et les habitants, ont-ils
directement sur le terrain. On serait alors dans
une part de responsabilité ?
la prévention. Surtout la baisse du chômage et
Dans l’absolu ou dans l’abstrait, c’est vrai. de nouvelles perspectives d’avenir pour les haMais, dans la réalité concrète, les habitants se bitants induiraient l’amélioration de la relation
débattent au quotidien avec les difficultés et la entre la police et les jeunes.
précarité. Ils essaient déjà de ne pas déprimer
et de résoudre des problèmes qui ne cessent de Le plan « Espoir banlieues » de Fadela
se succéder. On peut raconter ce que l’on veut Amara s’est révélé un échec. À droite
mais nous n’avons pas, en France, une culture comme à gauche, personne ne semble avoir
de la participation des habitants. C’est un de solutions…
constat récurrent des évaluations de la politique
Sur les politiques, vous avez raison. À droite,
de la ville.
côté UMP, je constate un cynisme social : ces
En France, ce sont les politiques et l’adminis- pauvres, qui, en plus, ne votent pas, que peuttration qui décident quelle zone va bénéficier on bien en avoir à faire ? À gauche, côté PS,
d’une aide, quel projet va y être développé, quel on a bien une « fibre sociale », mais on ne vit
budget y sera alloué et quel calendrier on va se
donner. Éventuellement, on fera par la suite
une réunion d’information de la population.
Au fond, les émeutes ne seraient-elles pas
le symptôme d’un « loupé », celui du projet
de société ?
Mais quel est le « projet de société » ? Je n’en
vois pas. Je vois des politiques qui gouvernent
à court terme, en se souciant surtout de leur
pouvoir. Je vois des « objectifs prioritaires » fixés
à Paris mais aussi à Bruxelles au niveau européen, comme celui de « réduire les déficits publics ». Mais les objectifs prioritaires ne sont-ils
Chiffres clés
• Emploi :
1 jeune sur 4 dans les ZUS (zones
urbaines sensibles) est au chômage ou sans activité
contre 1 jeune sur 8 dans les autres quartiers.
(Observatoire national des zones urbaines sensibles,
2009)
• Éducation : 32 % des jeunes des ZUS n’ont
aucun diplôme, contre 14 % pour les jeunes hors
ZUS. Le taux d’illettrisme des adultes (18-65 ans) en
ZUS est le double de la moyenne nationale (18 %
contre 9 %). (ONZUS, 2008)
• Logements :
1,23 million de demandeurs
de logement social pour 250 000 logements locatifs
sociaux nouveaux programmés dans le cadre du
Programme national de rénovation urbaine pour
la période 2004-2013. (« Quartiers défavorisés ou
ghettos inavoués : la République impuissante »,
rapport parlementaire de Fr. Goulard et de Fr.
Pupponi, 2008)
• Transports :
220 millions d’euros investis
par l’État et la Région Île-de-France pour désenclaver
les quartiers. (Préfecture de la Région Île-de-France)
pas dans le même monde et on reste également
obsédé par l’absence de désordre. Ce vide politique est du reste une des clés de compréhension des émeutes. La violence est le dernier des
langages. Car il n’y a pas de mots et de lieux
désignés pour dire la colère… ■
* Dernière publication : État d’émeutes, État d’exception : retour à
la question centrale des périphéries, ouvrage collectif avec Jean-Louis
Olive et David Giband (Presses de l’Université de Perpignan,
2010).
« Je ne veux pas que la politique de la ville soit un tonneau des Danaïdes »,
avait déclaré Nicolas Sarkozy lors de son discours de février 2008, lançant
la « nouvelle politique pour les banlieues ». Ici, en visite à l’internat
d’excellence de Marly-le-Roi, qui a ouvert ses portes à la rentrée 2010 et
accueille 139 jeunes des cités.
© Bonaventure-Pool / SIPA
© D.R.
Relégation, exclusion et ghettoïsation des plus jeunes et des plus
démunis… Laurent Mucchielli*, sociologue et directeur de recherches
au CNRS, ne mâche pas ses mots quand il dresse le bilan des politiques
publiques menées pendant les cinq années qui ont suivi les émeutes.
14
sport 50
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
w C’est le nombre de sélections nationales de Louisa Nécib,
avec 7 buts inscrits en équipe de France.
Par Nabil Djellit
Louisa Nécib : « Comparée à Zidane, une fierté »
La « meneuse » de jeu de l’équipe de France, Louisa Nécib, est une parfaite ambassadrice
du football féminin. Comme son idole Zinédine Zidane, elle est originaire d’Algérie et réussit
ses premiers dribbles dans les rues de Marseille. Découverte.
Professionnelle à Lyon,
meilleure joueuse française
en 2009. Vous considérez-vous
comme un exemple pour
les jeunes générations ?
Je ne crois pas du tout. En
France, le football féminin et plus
globalement le sport n’ont pas le
même impact médiatique que chez
les hommes. Ce sont plutôt les
Benzema ou Ben Arfa qui sont pris
pour des modèles. En revanche, je
sais qu’en Allemagne les filles sont
plus reconnues lorsqu’elles réussissent à haut niveau.
Comment une fille d’origine
maghrébine se met-elle au
football ? Avez-vous rencontré
des obstacles familiaux ?
Franchement, je n’ai jamais eu
de difficultés. J’ai toujours joué
au quartier, avec les garçons. Je
n’avais pas l’intention de m’inscrire
en club, à vrai dire je ne savais pas
qu’il y avait des équipes féminines.
Et puis j’ai vu qu’il y avait un club
dans le 14e arrondissement [de
Marseille, ndlr], alors je me suis
inscrite. Les mecs ont toujours été
cools avec moi. Pas vraiment ressenti de machisme de leur part.
À 23 ans, vous êtes titulaire
à Lyon et en équipe de France.
Quelles sont vos prochaines
échéances ?
Effectivement, je suis contente de jouer dans le plus gros
club français. L’année dernière,
nous avons perdu en finale de
la Ligue des champions contre
Postdam. C’est une compétition
qui donne envie de la remporter.
Avec l’équipe de France, nous
nous sommes qualifiés pour le
prochain Mondial (2012), que
je rêve de disputer.
Et votre famille…
Plus que la pratique du foot,
mon père était un peu inquiet au
début de me voir ne rester qu’avec
des garçons. Je crois que c’est plus
un légitime réflexe de protection
qu’autre chose. Parfois certaines
filles sont bridées pour des raisons dée. Je comprends votre question
plus archaïques : cela existe et on mais je la trouve dommageable.
ne peut le nier.
Elle est réductrice pour la gent
féminine. Demande-t-on aux
Coquette, vous êtes loin des
hommes d’être beaux lorsqu’ils
préjugés que les gens peuvent
pratiquent ? J’ai l’impression
avoir sur les femmes pratiquant qu’il faut que nous soyons belles
du sport à haut niveau. Est-ce
pour plaire. Alors je rassure tout
un signe d’encouragement
le monde, nos tenues sont adappour les filles qui veulent exercer tées aux exigences de la morsans délaisser leur féminité ?
phologie féminine. Les shorts
[Elle réfléchit.] C’est sûr que sont taillés et nos maillots sont
je ne fais pas athlète bodybuil- cintrés.
Vous êtes souvent présentée
comme une joueuse d’origine
algérienne, vous jouez pourtant
pour l’équipe de France. Cela
vous dérange-t-il qu’on vous
renvoie chaque fois à cette partie
de votre identité ?
Non, pas plus que ça… ■
Marta, footballeuse hors du commun
Pays du football par définition, le Brésil a produit
les plus grands talents masculins… et féminins.
Ces dernières années, l’« équivalent féminin » de
Messi s’appelle Marta. Quatre fois élue meilleure
joueuse de la FIFA (2006, 2007, 2008 et 2009),
la princesse du football brésilien est rapide,
déroutante et dotée d’incroyables sens du but.
Mais le chemin n’a pas toujours été aisé pour
cette attaquante de 24 ans. Dans un pays
comme le Brésil, où le football est quasi une
religion, l’arrivée des filles dans le jeu n’est
pas toujours accepté. Marta a dû lutter contre
l’adversité d’une partie de sa famille. Elle a
quitté son pays à 18 ans pour la Suède. Comme
chez les hommes, le football se mondialise. Et
pour réussir, les filles doivent de se déraciner
très tôt. Star mondiale, ce petit bout de
femme (1, 60 m) a pourtant déjà laissé
une empreinte de géant. En 2007, elle a
laissé la marque de son pied – aux côtés
des Pelé, Garrincha, Zico, Ronaldo ou
Romario – dans le musée du temple du
football brésilien : le Maracana. Elle est
la première femme à y figurer.
© Greg Baker / AP / SIPA
AU TOP
Aussi éclatante que le soleil
de sa ville natale : Marseille.
Louisa Nécib rayonne de talents.
© Fayolle / SIPA
Depuis vos débuts dans
le football, on vous surnomme
la « Zizou au féminin ».
La comparaison est-elle
flatteuse ou trop lourde
à porter ?
Louisa Nécib : [Rires.] Zidane
reste Zidane. C’est mon joueur
préféré. Comparée à Zidane, une
fierté pour moi. Maintenant, il
est vrai que par mon poste et ma
manière de jouer la comparaison
est venue. Je suis aussi originaire de
Marseille, d’Algérie et je joue pour
l’équipe de France.
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
16
Tête d’affiche
Abd Al Malik
« C’est l’islam qui m’a fait aimer
la République et mon pays, la France »
Comment vous est venu Château Rouge ?
Abd Al Malik : Début 2010, j’étais en train
de terminer ma tournée en même temps que
je démarrais la promotion de mon dernier
livre, La Guerre des banlieues n’aura pas lieu.
Mon grand-père venait de décéder. Je ne suis
pas retourné au Congo depuis tout petit et lui
n’a mis les pieds en France que le temps de
faire la guerre [la Seconde Guerre mondiale,
ndlr], mais nous étions très liés et il était un
vrai repère dans ma famille. Avec mon frère
aîné Bilal et mon épouse Wallen, on a voulu
lui rendre hommage ainsi qu’à la musique
africaine et à l’Afrique, mais à notre manière.
On a eu envie de faire un disque qui célèbre la
vie, qui ne soit pas dans le pathos. On l’a réalisé sur le vif, à chaud, voulant que ça transparaisse dans une large palette de sentiments et
un florilège musical.
Vous êtes-vous rendu à Brazza pour
l’enterrement de votre grand-père Valentin ?
Non. Mais au Congo, on filme les enterrements – je dis d’ailleurs dans le morceau : « Je
pleurais à travers l’écran ». On a vu le DVD. La
famille et les gens venaient, regardaient… Moi,
c’était la première fois que je vivais cela. Dans le
© BFC
Trois albums solo
et une moisson
de prix dans
la besace,
Abd Al Malik livre
son dernier opus,
Château Rouge.
14 titres
dans les bacs,
le 8 novembre,
qui explorent
de nouvelles veines
musicales mais
toujours les mêmes
credo, avant
la tournée prévue
pour mars 2011.
pays de mes parents, les gens pleurent beaucoup
durant le deuil. Il y a un côté un peu glauque et,
en même temps, on y raconte des histoires…
Mon grand-père est mort centenaire ; mais
son oncle, mon arrière-grand-oncle, âgé de
BIO EXPRESS
Né Régis Fayette-Mikano le 14 mars 1975, de parents congolais, Abd Al Malik a grandi
à Neuhoff, quartier de Strasbourg. Le préado flirte avec la petite délinquance.
Sauf que le gamin a un double visage, « délinquant, le soir, et bon élève, la journée ».
À 15 ans, Régis découvre l’islam et devient Abd Al Malik. Il rejoint le mouvement tabligh
et s’investit dans son groupe de rap qu’il a cofondé, les NAP (New African Poets).
Le Tabligh le somme de cesser la musique, il quitte ce mouvement religieux.
En 1999, sa rencontre avec Sidi Hamza al-Qâdiri al-Boutchichi, au Maroc, achève
de lui faire embrasser le soufisme. Auparavant, il a épousé la chanteuse Wallen.
Leur fils naît en 2001. Premier album solo et fruit de son cheminement spirituel,
Le face-à-face des cœurs, en 2004, prône un islam tolérant.
Qu’Allah bénisse la France (Éd. Albin Michel), son livre autobiographique, s’en fait l’écho.
En 2006, Gibraltar est double disque d’or. Deux ans plus tard, Dante s’ouvre sur un duo
avec Juliette Gréco. Lauréat des Victoires de la musique en 2007, 2008 et 2009, des prix
Constantin et de l’Académie Charles-Cros pour Gibraltar, Abd Al Malik est fait chevalier
des arts et des lettres en 2008.
Il publie son deuxième ouvrage en 2010, La Guerre des banlieues n’aura pas lieu
(Éd. du Cherche-Midi), véritable plaidoyer pour un vivre-ensemble qui n’exclu pas
les citoyens de banlieue.
www.salamnews.fr
« Je ne suis qu’un saltimbanque, mais qui peut marquer l’imaginaire et faire bouger les choses »
134 ans, est encore vivant. Il a fait un discours sur
sa dépouille. J’ai pu suivre tout cela grâce à la vidéo.
désaccord. Des gens, tant des « Gaulois » que des
Français issus de l’immigration, disent non.
« Ma Jolie », le single, semble gai et se révèle
sombre. Pourquoi ce double jeu ?
Je respecte l’intelligence de mon public. La vie
est complexe. Cet homme bat celle qu’il aime. C’est
inacceptable. Mais tous les hommes qui le font vous
diront qu’ils aiment leur femme. On ne se rend pas
immédiatement compte que quelqu’un commet
des violences domestiques…
Comment expliquer que l’islam ait aussi
mauvaise presse ?
Tout part du 11-Septembre 2001. Après cet événement, il était évident que cela allait être chaud.
Pourquoi des gens dotés de réflexion « buggent »
dès qu’il s’agit d’islam ? C’est fou ! Il y a une vraie
confusion et une réelle méconnaissance.
Beaucoup pensent que l’islam est une religion violente par nature. Beaucoup parlent d’islam politique
alors que ça n’existe pas, c’est une hérésie ! Tant qu’on
sera dans les amalgames sans essayer de connaître
l’autre, on n’avancera pas. On dit qu’il faut un islam
de France, mais on fait toujours référence à d’autres
pays ou à des phénomènes marginaux qu’on monte
en épingle à des fins électoralistes.
Parfois, je vois à la télé des émissions sur l’islam sans
qu’il y ait un musulman sur le plateau. Imaginez un
débat sur la physique quantique sans physicien ! Il
y a une irresponsabilité si criante qu’elle fait mal.
Le directeur de rédaction d’une chaîne doit avoir
conscience de ce pouvoir qui existe entre ses mains.
Dans le clip, vous qui avez une image de gars
plutôt sérieux, sinon sentencieux,
jouez au love singer à lunettes fumées.
D’où vient cette autodérision ?
Je ris beaucoup de moi. Un adage soufi dit :
« Trop sérieux n’est pas très sérieux. » Je suis quelqu’un
qui aime rire et je sais aussi être sérieux. Je ne fais pas
juste de la musique. Pour moi, faire un disque est
éminemment politique, pas au sens partisan ou de
politique politicienne, mais au sens d’une implication dans la cité.
Vous croyez vraiment que vous pouvez
influencer quelqu’un ?
Je ne suis qu’un saltimbanque. Je ne suis porteparole de rien, mais ce saltimbanque peut marquer
l’imaginaire de quelqu’un et faire bouger les choses,
à son petit niveau. Je crois que d’où l’on est, on peut
tous influer de proche en proche, faire bouger ce
pays, ce monde.
Lors de la nomination de ministres issus
de la diversité, avez-vous cru à un changement ?
Je crois aux actes. Le symbole compte. Mais
s’il ne s’accompagne pas d’actions concrètes sur le
terrain, c’est criminel.
Que pensez-vous des polémiques soulevées
autour de l’identité nationale, de la burqa
et de la déchéance de nationalité ?
La manière dont elles ont été gérées est irresponsable. Lors du débat sur l’identité nationale notamment, cela a été terrible. Poser une thématique
sociétale, en soi, pourquoi pas ? Mais ce doit être
un moyen de rassembler, pas de diviser les gens. On
met de l’huile sur le feu, on dresse les gens les uns
contre les autres. On veut ôter la nationalité française à celui qui aurait tué un policier. Je voudrais
savoir : si un Français « gaulois » tue un policier, que
se passe-t-il ? C’est gravissime, ce deux poids-deux
mesures ! La Constitution établit l’égalité des droits
et des devoirs pour tous les Français. Il n’y a pas de
Français de première zone et les autres. Mais, pour
citer le philosophe Alain, à nous de manifester notre
Vous êtes passé par le mouvement tabligh.
Comment avez-vous découvert le soufisme ?
Il y a eu plein de rencontres, mais d’abord des
lectures. La « révolution » dans ma vie a été de rencontrer mon maître spirituel [Sidi Hamza Al Qâdiri
al Boutchichi, ndlr], ça a tout changé en moi : la
manière de voir les choses, d’être au monde, de vivre
la spiritualité.
C’est l’islam qui m’a fait aimer la République et
mon pays, la France, à l’inverse de tout ce que l’on
nous dit dans des reportages à deux balles, qui se
saoulent au conflit des civilisations.
J’ai trouvé cette paix intérieure par l’islam, mais je
ne fais pas de prosélytisme. À chacun de la trouver
comme il l’entend : l’un va le faire en jouant aux
échecs, un autre dira l’avoir trouvée grâce à l’art
contemporain. Ce qui compte, c’est d’ouvrir son
esprit. Peu importe comment, finalement. Si l’on
veut vraiment faire avancer les choses, il faut le faire
ensemble, riche de nos diversités.
Vous ne craignez pas d’être taxé de consensuel ?
Je suis pour le consensus. Pour moi, c’est faire en
sorte de travailler sur ce qui nous rassemble, non pas
sur ce qui nous divise. Je ne suis pas là pour dire aux
gens ce qu’ils ont envie d’entendre ni être comme ils
souhaitent me voir. Je suis dans la vie tel qu’on me
voit, consensuel comme on dit. On n’est pas obligé
de plaire à tout le monde, mais on doit à tous le
respect. ■
Propos recueillis par Faïza Ghozali
17
Abcédaire
CChâteau Rouge
comme
Du nom d’un quartier
« africain » de Paris et
titre de mon dernier
album. Entre le 42
et le 56 de la rue de
Clignancourt, une grande
bâtisse rouge a abrité
de nombreux bals et
les luttes de la Commune.
Le château signifie aussi
la citadelle du cœur ; et
le rouge, les émotions.
I Instant
comme
Je suis le fils de l’instant.
Le passé fonde nos
repères ; mais le plus
important pour moi, c’est
aujourd’hui et demain.
Il faut se débarrasser
du sac de douleurs du
passé, car sinon comment
s’entendre avec l’autre
qui ne porte pas le même
bagage que moi ?
R République
comme
La République orchestre
la concordance
des différences.
S Soufisme
comme
Il a pour but de nous
permettre d’éveiller notre
cœur, non pas notre cœur
physique mais cette fine
pointe de l’être qui est
le lieu de la perfection
spirituelle.
TTransmission
comme
La mémoire, c’est hyper
important. On doit
apprendre de l’histoire ;
et la nostalgie peut aussi
être enrichissante, voire
nous projeter dans le
futur et la transmission.
Dans le soufisme, il y a ce
qu’on appelle la silsila :
c’est toute la question de
l’héritage, de la filiation.
SALAMNEWS N° 21 / Novembre 2010
18
beauté
Nos petits trésors...
Par Anne-Flore Gaspar-Lolliot
Pas besoin de faire des pieds et des mains pour arborer des pieds
sains et des mains soignées ! Voici quelques astuces et remèdes
miracles pour ne pas vous retrouver pieds et mains liés en vous
déchaussant à la mosquée !
On prend son pied… En MAIN !
Afin d’éviter ampoules, ongles incarnés, œils-deperdrix, champignons, cors, durillons et autres réjouissances, voici quelques bons réflexes à adopter.
• Dans le bain ou la douche, pensez à bien savonner
entre vos orteils, à frotter vos ongles et n’oubliez pas
de bien rincer et de sécher entre les orteils.
• Coupez toujours les ongles de vos orteils droit et
jamais dans les coins (afin d’éviter que l’ongle
pénètre dans la chair), de préférence après la
douche ou le bain.
• Utilisez des pansements séparateurs d’orteils
aux endroits où se forment généralement les
œils-de-perdrix.
• Essayez des chaussures neuves des deux pieds et
de préférence le soir, quand les pieds sont déjà un
peu gonflés après la journée de travail.
• Privilégiez les chaussures souples, stables, offrant
suffisamment d’espace au bout des orteils, de
façon à éviter tout frottement.
• Limitez l’usage des talons hauts, des tongs et
des sandales, principaux responsables des problèmes de pieds qui se trouvent soit trop comprimés, soit pas assez maintenus.
• Ne portez jamais deux jours consécutifs la
même paire de chaussures afin de limiter la prolifération des bactéries dues à la transpiration et
pouvant entraîner des mycoses.
• En cas de transpiration excessive, vaporisez
un spray antifongique dans vos chaussures et
laissez-les aérer une journée entière.
• Tous les soirs après la douche, passez une lime
douce sur la peau ramollie de la plante du pied
où apparaissent généralement les callosités.
Avant de vous coucher, appliquez une crème
spécifique très riche, en procédant à de longs et
profonds massages aussi bien sur la plante que
sur le coup de pied et sous les orteils.
Chouchoutez
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Occupez-vous de vos oignons !
Vous avez remarqué une excroissance disgracieuse et douloureuse au niveau du gros
orteil ? N’attendez plus pour consulter votre
médecin, car il s’agit peut-être d’un hallux
valgus. Cet oignon formé par une excroissance osseuse du gros orteil est une pathologie essentiellement féminine, puisque les
femmes représentent environ 95 % des cas
d’hallux valgus.
Bien qu’aucune précaution ne permette d’éviter la formation d’un hallux valgus (surtout
génétique), le meilleur moyen d’en retarder
l’apparition consiste à éviter le port de souliers très serrés et à hauts talons. En cas de
douleurs handicapantes ou d’impossibilité
de vous chausser, votre médecin pourra vous
orienter vers un chirurgien, qui devrait vous
proposer plusieurs types d’intervention pour
traiter l’oignon.
www.salamnews.fr
33 %%
82,4
w 1 femme sur 3 est sujette aux callosités (ces épaississements de la peau au niveau des appuis
de la plante du pied) et 83 % estiment qu’avoir des pieds abîmés et ne pas les entretenir est une marque
de négligence.
(Sources : Étude Harris, nov. 2006, et Étude PDIQ, 2006-UK)
Belle jusqu’aux bouts des doigts
Pour arrêter de camoufler ses ongles rongés ou ses
mains abîmées, voici quelques conseils beauté à
mettre entre toutes les mains.
• Si vous êtes victime d’onychophagie (la manie de
se ronger les ongles) et que même le vernis amer
ne vous rebute plus, pensez à vous tourner vers le
yoga, la sophrologie ou toute autre façon d’évacuer le stress et l’anxiété. Et pourquoi ne pas entreprendre un travail sur ce qui déclenche vos crises
d’angoisse ?
• Pensez à porter des gants fabriqués à partir de latex naturel pendant le ménage ou la vaisselle, afin
de protéger vos mains des détergents, irritants à
la longue.
• Appliquez de la crème protectrice aussi souvent
que nécessaire et octroyez-vous 5 minutes de
massage chaque soir, en n’omettant pas les extrémités de vos doigts (tirez doucement sur chaque
doigt, en terminant par de légères pressions sur
la pulpe).
• Préférez la lime en verre, douce, inusable et
réutilisable à l’infini aux limes en fer ou en carton (qui favorisent le dédoublement), au coupe-ongle ou à la paire de ciseaux (qui risquent
d’« éclater » l’ongle).
• Limez l’ongle parfaitement sec, en tenant la
lime légèrement inclinée dessous (et pas perpendiculairement), des coins vers le centre et toujours dans le même sens (jamais de va-et-vient).
Faux ongles : tentation danger !
Qu’elles portent de faux ongles depuis des
années ou qu’elles y aient succombé le temps
d’un mariage, nombreuses sont celles qui
cèdent à la tentation des ongles artificiels,
solides, naturels et très vite oubliés.
Mais, attention, cette tendance qui vise à
vous offrir de belles mains soignées peut
aussi leur être fatale. Cela vaut aussi bien
pour les faux ongles en plastique achetés
en grande surface et à poser soi-même que
pour les techniques d’institut (capsules +
gel ou capsules + résine acrylique). L’ongle
naturel devant être limé afin de bien faire
adhérer le produit, il se trouve fragilisé et
plus perméable aux agents toxiques, qui
pénètrent plus facilement dans l’ongle, attaquent la kératine puis la peau. D’autant
que l’aspect parfait de l’ongle en surface
empêche d’imaginer que sous la pellicule
synthétique l’ongle étouffe et « meurt »
progressivement.
Une fois la prothèse éliminée, il n’est pas
rare de découvrir des ongles mous, abîmés,
voire décollés, des champignons et parfois
même la chair à vif. Autant de risques à
méditer avant de se lancer.
Exquis
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SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
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La cuisine de Requia
Préparation : 10 min
Repos : 1 h
Cuisson : 40 min
INGRÉDIENTS :
Pour 6 à 8 personnes
•500 g de gigot d’agneau
désossé
•1/2 bouquet de coriandre
•1 cuillère à soupe de paprika
•1 cuillère à café de poivre
•1 cuillère à café
de cumin moulu
•1/2 cuillère à café
de gingembre moulu
•1 petit piment séché
(facultatif)
© Requia Bader
•1 cuillère à soupe
d’huile d’olive
• Sel
Brochettes d’agneau à la coriandre
1. Coupez la
viande
en morceaux. Hachez finement la
coriandre.
2. Disposez la viande
dans un saladier, ajoutez
la coriandre, les épices et l’huile.
Pilez le piment dans un mortier
et ajoutez-le à la préparation.
3. Mélangez bien le tout
et laissez reposer la préparation
pendant 1 heure pour que
la viande s’imprègne bien
des épices.
4. Piquez les morceaux d’agneau
sur des pics à brochette.
5. Faites chauffer une poêle
ou un grill, déposez 1 cuillère
d’huile puis cuisez les brochettes
quelques minutes de chaque côté.
6. Servez de suite avec du sel,
du cumin, du pain maison
et un bon thé à la menthe.
Astuces. Pour un plat complet,
servez ces brochettes avec :
w une timbale de riz mélangés : riz
blanc, riz complet et riz sauvage.
w du boulghour cuit avec de l’ huile
d’olive, un oignon émincé et
quelques tomates concassées.
w une salade mélangée,
relevée d’une bonne vinaigrette
à la moutarde.
w des haricots verts (en saison)
ou une poêlée de haricots blancs
ou de flageolets pour un plat
qui tient plus au corps.
Retrouvez plus de recettes sur www.requia.fr
Le PRODUIT du mois
L'AGNEAU
Souvent considéré comme
un mets festif, la viande d’agneau
est une viande tendre et très
savoureuse, consommée partout
dans le monde. L’agneau occupe
également une place importante
dans les religions juive, musulmane
et catholique car, dans ces trois
religions, le sacrifice de cet animal
se réfère au sacrifice d’Abraham.
Chez le boucher, pour bien choisir
sa viande d’agneau, il faut prêter
attention à la couleur rouge rosé
et à la fermeté de la chair, qui doit
présenter une graisse bien blanche.
La viande d’agneau est en général
assez grasse, riche en acides gras
saturés et en protéines, surtout
dans la noix, ce qui en fait une
viande idéale pour toute la famille.
SALAMNEWS N° 21 / NOVEMBRE 2010
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DE VOUS À NOUS
Par Chams en Nour, psychanalyste
Vous traversez un moment difficile ? Vos réactions et celles
des autres vous surprennent ? Vous avez l’impression d’être
dans une impasse ? Quelle décision prendre ?…
À partir du bel islam et d’une lecture appliquée du Coran,
des solutions peuvent toujours être trouvées.
Posez vos questions à : [email protected]
Trahison(s)
« JE SUIS TOUJOURS VICTIME DE TRAHISON. Je me suis mariée à 18 ans
avec un homme que j’aimais du fond du cœur, mais il s’est fait marabouter par
la femme de son cousin, qui avait 4 enfants et l’âge de ma mère. J’étais très triste. Parfois je me pose la question : “Est-ce que Dieu existe vraiment ?” Même si, au fond de
moi, je sais qu’il existe. Je vis avec cette douleur depuis 5 ans. Je disais que je n’allais
plus jamais me remarier, car j’avais trop souffert. Mais, un jour, j’ai eu un coup foudre
pour un neveu de ma tante. Il était sympa et sincère. Mais il est pire que le diable.
J’ai péché avec Amara et je suis tombée enceinte. Il m’a dit d’avorter. Je ne voulais
pas mais, finalement, j’ai avorté. Puis j’ai appris qu’il m’avait menti. En fait, c’est
un homme marié avec une femme qui l’entretient et ignore son infidélité. Me voilà
aujourd’hui avec le cœur blessé à nouveau et la peur d’aller en Enfer. Ma vie est foutue. Je vous demande svp de m’aider. Merci de votre compréhension. Wa salam. »
Assa
Chams en Nour. Chère Assa, Vous dites vous-même être victime de trahison. Et
vous le suggérez : bien sûr, ce n’est pas Dieu qui en est responsable. Demandez-vous
plutôt quelle est la part de votre responsabilité dans cette histoire. Votre mari était
tout aussi responsable de ce qui lui est arrivé. Le maraboutage peut servir d’excuse
facile, non ? En choisissant Amara, vous saviez que vous transgressiez une règle ; et
risquant d’en faire le père de votre enfant, aviez-vous pris la précaution de vous assurer de la sincérité de ses sentiments ? Vous avez agi avec une certaine légèreté, admettez-le. Permettez-moi de vous citer Mudhar al-Qari : « Sculpter les montagnes avec les
ongles est plus aisé que s’opposer au désir lorsqu’il s’empare de la nafs charnelle. » ■
« J’AI UN PEU HONTE DE VOUS DIRE
QUE JE SUIS DÉVORÉ PAR LA JALOUSIE.
M a femme est pourtant honnête et elle
s’occupe bien de notre premier fils de trois ans,
mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas
m’empêcher de la soupçonner. Je regarde en cachette sur son portable pour vérifier qu’elle ne
me ment pas. Et je m’en veux ! »
Kader
Chams en Nour. Vous connaissez la formu-
le : faute avouée est à moitié pardonnée… Vous
devriez réfléchir à ce qui, dans votre enfance,
aurait pu être à l’origine de cette inquiétude qui
vous fait perdre votre maîtrise de vous-même.
L’amour doit se fonder sur la confiance réciproque et votre jalousie met en péril la qualité de la
relation avec votre femme. Surtout si vous l’espionnez en cachette : elle-même ne pourra plus
vous faire confiance non plus, si elle le découvre.
Parlez-en ensemble et travaillez sur vous-même,
peut-être avec l’aide d’un psy, pour vous libérer
de cette « tyrannie ». ■
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