Contexte du Bénin 1990/2006
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Contexte du Bénin 1990/2006
Annexe 16 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin, 1990-2006 Note thématique 4.3 L’appui à la lutte contre la corruption Réf. 104.A.1.e.68 Août 2008 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption TABLE DES MATIERES Liste des Sigles et des Abréviations RESUME __________________________________________________________________1 1 LES CONVENTIONS BENIN/DANIDA RELATIVES AU SECTEUR DE LA JUSTICE _________________________________________________________ 3 2 EVOLUTION DU SECTEUR DE LA JUSTICE DEPUIS 1990 ___________ 6 2.1 Les grands repères ___________________________________________________ 6 2.2 Les PTF et la Lutte contre la Corruption : interventions et coordination _______ 7 3 CADRE DE LA COOPERATION BENIN/DANEMARK : POLITIQUE GÉNÉRALE ET STRATÉGIES D’APPUI À LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ______________________________________________________ 9 4 LES GRANDS RESULTATS OBTENUS ____________________________ 10 4.1 Les acquis _________________________________________________________ 10 4.2 Les grands problèmes de l’appui danois _________________________________ 10 4.3 Les performances de l’appui danois ____________________________________ 11 5 CONCLUSIONS POUR LA STRATEGIE DE LA COOPERATION DANOISE AU BENIN _______________________________________________ 12 6 5.1 Points forts de l’appui danois dans le secteur_____________________________ 12 5.2 Points faibles _______________________________________________________ 12 5.3 Image de l’appui danois et leçons apprises ______________________________ 12 PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS _______________________ 13 6.1 Perspectives ________________________________________________________ 13 6.2 Recommandations __________________________________________________ 13 Annexes ____________________________________________________________ 14 Annexe 1 : Personnes rencontrées ____________________________________________ 14 Annexe 2 : Bibliographie ___________________________________________________ 15 Liste des tableaux Tableau 1 : Convention relative à la Lutte contre la Corruption ............................................................... 3 Tableau 2: Dates significatives de la Lutte contre la Corruption au Bénin .............................................. 6 Tableau 3 : Performances de l’appui danois à la Lutte contre la Corruption ........................................11 i Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption Liste des sigles et abréviations CAD : Comité Aide au Développement CMVP : ex Cellule de Moralisation de la Vie Publique DKK : Couronne danoise DSCRP : Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté FED : Fonds Européen de Développement FONAC : Front des Organisations Nationales de Lutte contre la Corruption GAR : Gestion Axée sur les Résultats IST/VIH/SIDA : Infections Sexuellement Transmissibles/Virus de l‟immunodéficience humaine/ Syndrome de l‟immunodéficience acquise LEPI : Liste Electorale Permanente Informatisée MAEP : Mécanisme Africain d‟Evaluation par les Pairs NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l‟Afrique OCS : Observatoire du Changement Social OCAL : Organisation Commune de Prévention et de Prise en Charge des IST/VIH/SIDA le long du corridor Abidjan-Lagos OLC : Observatoire de Lutte contre la Corruption OPM : Office Présidentiel de Médiation OSC : Organisations de la Société Civile PDGG : Participatory Development and Good Governance PGDP : Programme Gouvernance et Droits de la Personne PTF : Partenaires Techniques et Financiers SCRP : Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté USAID : Agence Américaine de Développement ii Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption RESUME Même s‟il est difficile de dater précisément l‟apparition des premiers signes de la corruption au Bénin, deux certitudes s‟imposent. D‟une part, le rejet par l‟opinion publique du manque de probité des gouvernants et des agents publics a été l‟un des arguments ou prétextes de la plupart des coups d‟État enregistrés dans ce pays jusqu‟en 1972 car chaque nouveau gouvernement a prétendu vouloir assainir la situation jusqu‟à ce que son incapacité réelle ou supposée conduise à sa chute. D‟autre part, il est certain que le sens de la probité, apparemment si prisé pendant la période coloniale, s‟est effrité progressivement et de manière plus significative à partir de l‟éclatement des premiers scandales financiers sous la Révolution. Au Bénin, la conception de la corruption va au-delà de la définition juridique précise du terme (fait de solliciter ou d‟agréer des dons ou présents pour faire ou s‟abstenir de faire un acte de sa profession). Elle s‟étend à tous les manquements à la probité (détournement, concussion, malversations de toutes sortes, trafic d‟influence, collusion entre classe politique et milieux d‟affaires, enrichissement sans cause, corruption en matière électorale, etc.). La proclamation de la volonté politique de lutter contre la corruption ainsi comprise remonte loin dans le temps. Pendant longtemps, elle s‟est traduite surtout par des discours et la création de structures sans résultat tangible, l‟impunité demeurant la règle. Aucune stratégie ou politique officielle n‟a existé en la matière jusqu‟à l‟adoption du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) puis du Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (DSCRP). Quelques actes posés récemment par le gouvernement laissent augurer d‟un nouveau tournant. Il s‟agit de vérifications diverses dont les résultats sont rendus publics avec à la clé des sanctions administratives et la promesse de poursuites judiciaires. Mais de tels actes avaient été déjà enregistrés sous les gouvernements précédents sans jamais donner satisfaction, la procédure étant presque toujours interrompue en raison d‟obstacles politiques ou juridiques tels que l‟impossibilité de lever l‟immunité de députés à l‟Assemblée nationale, le non engagement effectif des poursuites, etc. L‟appui danois à la Lutte contre la Corruption ne semble pas avoir été formalisé et très visible jusqu‟en 2004. Depuis lors, il s‟inscrit dans le cadre du Programme Gouvernance et Droits de la Personne (PGDP) où il fait l‟objet de la composante 3. Celle-ci paraît assez bien conçue. Ainsi, sans doute à cause de son caractère tardif, cet appui ne comporte pas les erreurs relevées dans les premières conventions relatives à la décentralisation : absence de cadre logique, d‟indicateurs ou d‟hypothèse de succès, etc. Toutefois, le montage n‟est pas parfait : les indicateurs ne sont pas toujours centrés sur les effets attendus, les hypothèses sont l‟aveu implicite de la faible probabilité d‟exécution de certaines activités. De plus, en raison de la multiplicité des partenaires et du caractère éclaté des activités financées, la cohérence de l‟appui et son caractère programmatique ne sont pas évidents. L‟option prise de répondre par l‟appui à la Lutte contre la Corruption au besoin réel que constitue le renforcement des capacités des acteurs de cette lutte (institutions publiques, organisations de la société civile, médias et population) est le gage de pertinence de cet appui et l‟explication de la bonne image de la coopération danoise auprès de ces organisations. L‟appui danois à la Lutte contre la Corruption a d‟ailleurs une visibilité due à la médiatisation des actions des Organisations de la société civile (OSC) financées par la coopération danoise, qui se sentent tenues de révéler leurs appuis et d‟exprimer publiquement leur gratitude. En revanche : L‟efficacité et l‟efficience de l‟appui danois à la Lutte contre la Corruption, pris isolément, sont difficiles à apprécier en termes de recul du phénomène à cause de la complexité de la matière et l‟interaction probable entre les appuis. De même, la pérennité de l‟appui danois à la Lutte contre la Corruption est problématique en raison de l‟extrême dépendance des OSC par rapport à cet appui. La prise en considération du Genre et de la Bonne Gouvernance ne paraît visible, ni dans la conception, ni dans l‟exécution de la composante 3 du PGDP. 1 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption Enfin, toujours d‟un point de vue pratique, on peut regretter le manque d‟articulation entre les trois composantes du PGDP qui portent toutes en réalité sur des thèmes transversaux. Les principales leçons apprises de l‟Appui danois à la Lutte contre la Corruption au Bénin entre 1990 et 2006 sont précisément : la difficulté de traiter de manière satisfaisante sous la forme de projets ou de programmes des thèmes transversaux en les isolant des secteurs où ils prennent une dimension opérationnelle ; la quasi impossibilité de mesurer les effets de l‟appui dans une matière difficilement saisissable et où les perceptions ont un poids important ; l‟impossibilité de mesurer l‟effet de l‟appui d‟un seul partenaire ; l‟engagement des OSC dans la Lutte contre la Corruption ; la forte dépendance par rapport à l‟aide extérieure d‟OSC sans ressources propres ; la tentation de faire de la Lutte contre la Corruption un cadre „fourre-tout‟ permettant de financer des interventions nouvelles non planifiées comme l‟appui à l‟Office présidentiel de médiation (OPM). En termes de perspectives, le PGDP semble devoir être prolongé jusqu‟en 2008. La coopération danoise envisage de lui donner une suite à travers deux programmes portant, l‟un sur la gouvernance, l‟autre sur l‟appui à la démocratie et aux droits de la personne. La Lutte contre la Corruption sera inscrite dans ce deuxième programme. Ce montage pose un double problème de logique d‟intervention. D‟une part, contrairement à la SCRP, les programmes envisagés déconnectent la Lutte contre la Corruption de la Bonne Gouvernance. D‟autre part, ils ne prennent pas en considération le caractère transversal de la gouvernance en général et de la lutte contre la pauvreté en particulier. L‟approche actuelle n‟arrive donc pas à régler tous les problèmes que pose l‟intégration de ce thème transversal aux différents niveaux (programmes sectoriels et appuis à la société civile). 2 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption 1 LES CONVENTIONS BENIN/DANIDA RELATIVES AU SECTEUR DE LA JUSTICE La seule convention identifiée est présentée dans le Tableau n° 1 ci-après. Tableau 1 : Convention relative à l’appui à la Lutte contre la Corruption Convention Accord de financement n° 104.Benin.32 du 7 octobre 2004 pour le Programme Gouvernance et Droits de la personne incluant une composante Appui à la Lutte contre la Corruption Période couverte A partir d‟octobre 2004 pour 3,5 ans Montant (millions de DKK) 64,8 dont 10,6 pour la Lutte contre la Corruption Objectifs Partenaires Composante Appui à la Lutte contre la Corruption : Contribuer à la consolidation de la démocratie et de la Bonne Gouvernance en promouvant des mécanismes de transparence, de participation et de responsabilité - Amnesty International Bénin - Centre Africa Obota - Centre béninois pour l‟Environnement et le développement social - Centre d‟expertise financière et de réforme administrative du Bénin - Conseil des investisseurs privés du Bénin - Ex Cellule de moralisation de la vie publique - Cour constitutionnelle - Droits de l‟Homme, paix et développement - Haute Autorité de l‟Audio-visuel et de la Communication - Nouveau partenariat pour le développement de l‟Afrique (NEPAD) - Observatoire de la déontologie et de l‟éthique dans les médias - Observatoire de Lutte contre la Corruption - Office présidentiel de médiation - Réseau des journalismes pour des élections pacifiques, libres et transparentes - Journalistes parlementaires Au regard de cette convention, certains constats s‟imposent. Constat n° 1 : L’appui à la Lutte contre la Corruption s’inscrit dans le cadre d’un Programme Gouvernance depuis 2004 L‟appui danois à la Lutte contre la Corruption s‟inscrit dans le cadre du Programme Gouvernance et Droits de la Personne (PGDP) mis en œuvre depuis octobre 2004. Dans le PGDP, cet appui fait l‟objet de la composante 3. L‟objectif stratégique de la composante consiste à contribuer à la consolidation de la démocratie et de la Bonne Gouvernance en promouvant des mécanismes de transparence, de participation et de responsabilité. La composante 3 « Appui à la Lutte contre la Corruption comporte trois sous-composantes » qui sont : o la Lutte contre la Corruption dans les institutions publiques locales et nationales ; o le renforcement des capacités de contrôle de la société civile et des médias ; o le renforcement du processus électoral et des partis politiques pour la transparence et l‟efficacité des consultations démocratiques. Constat n° 2 : L’appui danois à la Lutte contre la Corruption avant 2004 est difficile à décrire La Lutte contre la Corruption n‟est devenue une préoccupation majeure dans la coopération au développement que dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix. L‟appui danois en la matière n‟était pas vraiment structuré avant le PGDP. 3 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption Il n‟a pas été possible de se faire une idée de l‟Appui danois à la Lutte contre la Corruption entre 1990 et 2004 en raison : o d‟un « turn over » important et de changements fréquents d‟attributions au sein du personnel de l‟Ambassade ; o de l‟absence dans la convention et les documents relatifs au PGDP de toute référence aux appuis danois antérieurs. Constat n° 3 : La Composante « Lutte contre la Corruption du PGDP » est, en pratique, un catalogue de petites actions1 Dans leur description, les objectifs, résultats et activités de la composante paraissent cohérents. L‟exécution de la Composante donne lieu à la signature de conventions entre le l‟Ambassade et des partenaires qui sont des institutions publiques ou des organisations de la société civile (OSC). Une vingtaine de partenariats ont été ainsi conclus. La durée des partenariats varie en général de 6 à 18 mois2. Le montant des appuis varie de DKK 348.850 à 930.233 environ. La seule exception notable concerne l‟appui à l‟Office présidentiel de médiation (OPM) pour un montant de DKK 1.744.186 La composante 3 est celle qui a le montant global le plus réduit : DKK 10.500.000 sur 64.800.000. Dans la pratique, la cohérence d‟ensemble paraît moins évidente : la présentation des activités réalisées n‟établit plus les liens existant entre celles-ci. Constat n° 4 : La composante 2 du PGDP consacre une conception extensive de la Lutte contre la Corruption Le document décrivant la composante établit clairement, qu‟au Bénin, la conception de la corruption est plus large que la définition juridique. La liste des partenaires et la définition des objectifs des appuis laissent penser que la composante porte sur la corruption au sens large d‟atteinte à la probité voire de mal gouvernance. Autrement, l‟appui à l‟Office présidentiel de médiation (OPM) ou au Nouveau partenariat pour le développement de l‟Afrique (NEPAD) ne se justifierait pas. Constat n° 5 : Le contenu de la composante 3 du PGDP confirme le caractère transversal de la gouvernance Au regard de sa description, la composante « Lutte contre la Corruption » du PGDP a des liens étroits avec : o Le processus de décentralisation ; o Le secteur de la justice ; o Le système budgétaire et la passation des marchés ; o La gestion des projets ; o etc. Ainsi, certaines actions menées dans la composante auraient pu relever d‟autres composantes voire d‟autres projets. C‟est l‟exemple d‟activités menées par Amnesty International Bénin pour l‟amélioration des conditions de détention et de soin des prisonniers, notamment les femmes et les enfants. Ce constat découle de l‟analyse du “Flash sur les partenaires de la Composante Appui à la Lutte contre la Corruption du PGDP/Danida” élaboré par le coordonnateur de la Composante. Il convient de signaler que dans ce document les colonnes “Durée” et “Montant” ne sont pas renseignées pour quelques partenaires. 2 Le partenariat le plus long porte sur 28 mois. 4 1 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption La description du programme repose, entre autres, sur le postulat selon lequel « la composante est étroitement coordonnée avec la composante Appui à la mise en œuvre de la décentralisation » (page 29). Mais, dans la pratique, cette coordination n‟a pas été aussi étroite. Constat n° 6 : La composante allie approche multi niveaux et concentration géographique En raison de la nature des institutions cibles, la composante intervient à la fois au niveau national et au niveau local. Cette approche multi niveaux conditionne l‟efficacité de l‟action de Lutte contre la Corruption. Mais au niveau local, la coopération danoise a choisi de concentrer les interventions de la souscomposante dans les communes du Zou et des Collines déjà concernées par d‟autres programmes ou composantes. Ce choix traduit le refus du saupoudrage et un souci d‟efficacité. Constat n° 7 : La conception de la composante comporte quelques insuffisances La composante paraît assez bien conçue. o Elle est pourvue d‟un cadre logique. o Celui-ci comprend des indicateurs d‟impact et des hypothèses. o Le montage institutionnel permet l‟exécution directe par les partenaires. Toutefois : o La définition des indicateurs de suivi a été différée ; o Les hypothèses et risques sont si nombreux qu‟il était permis de s‟interroger dès le départ sur les chances d‟exécution de certaines activités. 5 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption 2 2.1 EVOLUTION DU SECTEUR DE LA JUSTICE DEPUIS 1990 Les grands repères Le contexte historique de l’intervention danoise La Lutte contre la Corruption et contre les autres manquements à la probité remonte loin dans le temps. Revendication de l‟opinion publique nationale, elle était déjà inscrite comme priorité dans le discoursprogramme du Gouvernement militaire révolutionnaire (11 novembre 1972). Mais à partir des années quatre-vingt-dix, elle est devenue dans le contexte de la globalisation une exigence de la communauté internationale et des Partenaires techniques et financiers (PTF). Elle se traduit alors par la multiplication des structures de Lutte contre la Corruption et l‟implication croissante de la société civile. La signature de la convention relative au PGDP est intervenue dans ce contexte. La Lutte contre la Corruption au Bénin : événements marquants Les dates essentielles à retenir dans le mouvement de Lutte contre la Corruption et les faits assimilés après 1990 au Bénin sont présentées dans le Tableau n° 2. Tableau 2: Dates significatives de la Lutte contre la Corruption au Bénin Date Février 1990 Événement Conférence nationale Décembre 1990 Promulgation d‟une nouvelle Constitution 1990-1991 Période de transition 1992 1995 Création de l‟Association des femmes juristes du Bénin Création de SOS Corruption Création de Transparency international Bénin Création de la Cellule de moralisation de la vie publique (CMVP) Libéralisation de l‟espace audio-visuel Décembre 1996 Août 1997 Juillet 1998 1998 2ème trimestre 1999 2000 Août 2002 0ctobre 2003 Janvier 2004 Juin 2004 Avril 2006 Juin 2006 Portée / Observations La moralisation de la vie publique devient une priorité Dispositions juridiques de haute portée relative à la moralisation (art. 35, 37, 52, 75, 136, 138 notamment) Création d‟une Commission de vérification dirigée par M. AMOUSSOU-KPAKPA Initiative de feu Mgr Isidore de Souza Création de nombreux médias audiovisuels privés Installation officielle du Front des organisations nationales de Lutte contre la Corruption Création au Ministère des Finances d‟une Cellule chargée de recenser les plaintes des usagers Travaux de la Commission Ahanhanzo Glèlè Affaire Société nationale de commercialisation des produits pétroliers Opération de contrôle inopiné de l‟utilisation des véhicules administratifs par la CMVP Affaire Hamani Création de la cellule de contrôle d‟exécution des projets de développement Procès des magistrats (frais de justice criminelle) Investiture du Dr Boni Yayi et adoption de la Charte de bonne conduite du Gouvernement Création de l‟Inspection générale d‟État Évolution des stratégies et des politiques relatives à la Lutte contre la Corruption Il n‟y a eu jusqu‟à présent aucun document de politique ou de stratégie officiellement adopté par le gouvernement béninois par rapport à la lutte contre la corruption. Le plan stratégique de lutte contre la 6 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption corruption, quoi qu‟il soit élaboré sur l‟instruction du Conseil des ministres (4 août 1999) et avec la participation de représentants des ministères chargés des Finances et de la Justice, n‟a été adopté que par un séminaire de validation tenu en octobre 2001. Le texte diffusé par l‟Observatoire de Lutte contre la Corruption (OLC) a été signé du Ministre chargé des Finances à la demande de la coopération danoise. Mais au regard de la Constitution, la politique de nation est déterminée et conduite par le président de la République en collégialité avec ses ministres (art. 54). Pendant longtemps, si elles ont existé, les stratégies et politiques publiques relatives à la lutte contre la corruption n‟ont résulté que des discours politiques, des textes juridiques et des actes posés. Elles se sont résumées à : la proclamation, constamment renouvelée, de la volonté de lutter contre la corruption ; la prise de textes juridiques plus ou moins répressifs ; l‟application spectaculaire des textes, notamment pendant la période révolutionnaire ; la création de structures ad hoc ; la ratification de conventions internationales et l‟adhésion à des mécanismes comme le mécanisme africain d‟évaluation par les pairs (MAEP) ; des audits et vérifications diverses plus ou moins médiatisés ; quelques coups d‟éclat (procès, arrestations, sanctions…). Plus récemment, dans la stratégie de réduction de la pauvreté puis dans la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (SRP), le Gouvernement du Bénin a précisé l‟orientation qu‟il entend donner à son action en la matière. Ainsi, dans le cadre de la promotion de la Bonne Gouvernance, il s‟est fixé comme objectif, entre autres, de réduire les pertes de ressources publiques dues à la corruption et aux dysfonctionnements institutionnels de l‟Administration publique. La stratégie définie à cet effet passe par la systématisation de la gestion axée sur les résultats (GAR), la réforme des procédures de passation des marchés publics et l‟amélioration de la gestion économique. Problèmes majeurs de la Lutte contre la Corruption Les principaux obstacles à l‟efficacité de la Lutte contre la Corruption sont liés : à une longue tradition d‟impunité nourrie, entre autres, par le clientélisme politique et les pesanteurs sociologiques ; aux contraintes juridiques compliquant certaines poursuites judiciaires (immunité parlementaire et mise en accusation devant la Haute Cour de Justice impossibles sans le bon vouloir de la majorité parlementaire généralement proche de l‟Exécutif) ; aux insuffisances des systèmes budgétaires et de passation des marchés publics ; aux lacunes du droit positif ; à l‟absence de manuels de procédures dans de nombreux services publics ; au faible niveau des rémunérations ; à la vénalité d‟une partie de la presse ; aux capacités limitées des structures impliquées dans la Lutte contre la Corruption et au manque de coordination entre ces structures. 2.2 Les PTF et la Lutte contre la Corruption : interventions et coordination Les principaux partenaires extérieurs intervenant dans l’appui à la Lutte contre la Corruption Les PTF font de la Lutte contre la Corruption une priorité dans la gestion de l‟aide publique au développement. Mais rares sont les projets spécifiquement consacrés à la Lutte contre la Corruption. Ainsi, en dehors de la composante 2. du PGDP, le seul projet relatif à la Lutte contre la Corruption identifié est celui de l‟Agence américaine de développement USAID qui arrive à terme en 2007 et qui a permis d‟apporter un appui au renforcement des capacités de la Chambre des comptes de la Cour suprême et à l‟Inspection générale des Finances. 7 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption Cette dimension est généralement prise en considération de manière indirecte à travers des projets, l‟appui à différentes réformes sectorielles et aux OSC. Ainsi pour ne citer que ces deux exemples : en renforçant les capacités des Comités de gestion des centres de santé, l‟ex Unité d‟appui aux COGEC (Coopération Suisse) a amélioré le contrôle citoyen de la gestion des ressources publiques au niveau des formations sanitaires ; l‟organisation commune de prévention et de prise en charge des IST/VIH/SIDA le long du corridor Abidjan – Lagos (OCAL) financé par la Banque mondiale s‟est intéressé aux rançonnements en ce qu‟ils compliquent les formalités aux frontières, rallongent par conséquent le transit des transporteurs et accroissent les pratiques à risque. La coordination des PTF soutenant la Lutte contre la Corruption au Bénin Le cadre informel de concertation créé par les PTF dans les années 90 et appelé PDGG (en français Développement participatif et Bonne Gouvernance) s‟est structuré en groupes techniques correspondant aux secteurs. Il en a été ainsi parce que le thème était trop large pour permettre une véritable coordination opérationnelle. Il n‟en demeure pas moins que l‟organisation en groupes thématiques ne permet pas de traiter les problèmes transversaux comme la Lutte contre la Corruption, qui ne font justement l‟objet d‟aucun groupe thématique. 8 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption 3 CADRE DE LA COOPERATION BENIN/DANEMARK : POLITIQUE GÉNÉRALE ET STRATÉGIES D’APPUI À LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION La stratégie de partenariat bénino-danois pour la période 2004-2008 prévoit explicitement une coopération thématique en matière de Lutte contre la Corruption. La principale traduction concrète de cette stratégie est la composante 2 du PGDP. Mais elle transparaît aussi dans le programme d‟appui budgétaire et dans le programme d‟appui aux secteurs prioritaires. 9 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption 4 LES GRANDS RESULTATS OBTENUS Malgré ses acquis incontestables, l‟appui danois reste confronté à des problèmes jusque-là non résolus et dont certains se posent en termes de performance. 4.1 Les acquis Au regard des indicateurs de résultats figurant dans les conventions et documents de programme ainsi que des conclusions des rapports d‟évaluation, les acquis de la coopération danoise à la Lutte contre la Corruption sont résumés dans le tableau ci-après. Tableau 3 : Les acquis de l’appui danois à la Lutte contre la Corruption Acquis Modalités Renforcement des OSC Renforcement des capacités d‟organisation d‟élections libres et transparentes Financement de l‟élaboration de supports d‟information et de sensibilisation des partis politiques et des populations Création d‟un cadre de communication interactive entre mairies et citoyens Elaboration et vulgarisation d‟un Code d‟éthique et de déontologie pour la Bonne Gouvernance Formation des acteurs de l‟exécution et du suivi des projets de développement Création des bases pour l‟amélioration de la gouvernance publique Opérationnalisation des outils de suivi et de gestion des projets Prise de conscience des acteurs locaux de na nécessité de pratiquer la vertu et des risques liés aux comportements contraires à la probité Renforcement des capacités de suivi des projets à la fois aux niveaux national et local Financement de l‟ex CMVP Activités diverses de contrôle exercées avec des résultats mitigés (rapports transmis aux autorités sans suite connue de l‟opinion, contrôle de l‟usage des véhicules administratifs…) Appui institutionnel au Secrétariat général du NEPAD Formation de cadres publics et privés – développement d‟un site Web Renforcement des capacités de la presse à soutenir la Lutte contre la Corruption Information de l‟opinion publique sur l‟état des lieux, les défis et les objectifs. Mais le document n‟est pas officiellement adopté par le Gouvernement Formation des journalistes + édition de guides professionnels Vulgarisation du plan stratégique de Lutte contre la Corruption + publication de livre blanc sur la corruption 4.2 Résultats Implication des OSC dans le processus électoral (communication pour un changement des comportements par rapport à la corruption électorale, promotion de comportements citoyens en période électorale, veille citoyenne dissuasive par rapport aux pratiques répréhensibles) Les grands problèmes de l’appui danois Les grands problèmes de l‟appui danois à la Lutte contre la Corruption découlent : 10 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption de la forme de composante de programme donnée à une question éminemment transversale comme la Lutte contre la Corruption ; du grand nombre et des capacités faibles des institutions publiques et des OSC à soutenir dans la Lutte contre la Corruption ; de l‟extrême dépendance des OSC par rapport à l‟appui extérieur ; de la difficulté de mesurer isolément les effets de l‟appui danois en termes de recul de la corruption. 4.3 Les performances de l’appui danois Les performances de l‟appui danois à la Lutte contre la Corruption, appréciées au regard des critères du CAD et de la prise en compte du Genre et la Bonne Gouvernance sont résumées dans le tableau n° 6 ciaprès. Tableau 4 : Performances de l’appui danois à la Lutte contre la Corruption Critères Appréciation de l’appui danois Pertinence En général, les actions planifiées et exécutées participent pour la plupart de la création de conditions nécessaires à l‟efficacité de la Lutte contre la Corruption, y compris en matière électorale. Toutefois, deux remarques s‟imposent : - certaines activités importantes pour lesquelles un appui danois avait été prévu dans le cadre de la composante 2 du PGDP n‟ont pas été réalisées. C‟est notamment le cas de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI) qui n‟a fait l‟objet d‟un consensus au niveau de la classe politique nationale ; - le lien avec la Lutte contre la Corruption, même au sens large, n‟est pas évident en ce qui concerne quelques activités menées dans le cadre de la composante 3 du PGDP. La forme donnée à l‟appui pose problème : il est difficile de gérer un thème transversal dans le cadre d‟un programme un peu comme s‟il s‟agissait d‟un secteur. Difficiles à apprécier pour plusieurs raisons : - la matière est complexe : les effets de l‟appui danois sont difficiles à apprécier et ne peuvent être envisagés qu‟en termes de contribution à l‟impact global des actions combinées du gouvernement, des PTF et de la société civile ; - les capacités des partenaires de la composante ont été renforcées mais ces partenaires ne sont pas en général les bénéficiaires directs ; - L‟impact des actions menées ne se mesurera que sur la durée. Certaines activités relatives au processus électoral doivent être répétées à chaque échéance. - Les OSC ayant bénéficié de l‟appui danois n‟ont pas de capacité propre de financement. En cas d‟interruption des appuis extérieurs, elles risquent d‟entrer en léthargie ou de devenir moins opérationnelles. Peu visible dans le montage et l‟exécution de la composante Efficacité Efficience Pérennité Prise en compte du Genre et de la Bonne Gouvernance Renforcement des capacités La composante 2. du PGDP est essentiellement orientée vers le renforcement des capacités des institutions publiques et OSC impliquées dans la Lutte contre la Corruption 11 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption 5 CONCLUSIONS POUR LA STRATEGIE DE LA COOPERATION DANOISE AU BENIN En guise de conclusion, il suffira de reprendre les points forts et les points faibles de la stratégie danoise, puis de les compléter par l‟appréciation globale des bénéficiaires sur l‟image de la coopération danoise. 5.1 Points forts de l’appui danois Les points forts de l‟appui à la Lutte contre la Corruption sont : l‟orientation vers le renforcement des capacités des acteurs de la Lutte contre la Corruption ; l‟approche multi-niveaux ; 5.2 Points faibles Les points faibles de l‟appui danois à la Lutte contre la Corruption sont : la multiplicité des partenaires ; le manque de cohérence globale des activités ; le montant relativement réduit du financement par partenaire ; le financement sur la composante 3 du PGDP d‟institutions/activités n‟ayant pas de lien direct avec la Lutte contre la Corruption. 5.3 Image de l’appui danois et leçons apprises L‟image de l‟appui danois à la corruption est bonne auprès des OSC impliquées dans la Lutte contre la Corruption et à qui la coopération danoise permet d‟exister et d‟agir. L‟appui danois est relativement visible en raison du caractère médiatique de certaines actions menées par les partenaires grâce à cet appui (publication de plaquettes, émissions radiophoniques et télévisuelles). Les principales leçons apprises de l‟appui danois à la Lutte contre la Corruption au Bénin entre 1990 et 2006 sont précisément : la difficulté de traiter de manière satisfaisante sous la forme de projets ou de programmes des thèmes transversaux en les isolant des secteurs où ils prennent une dimension opérationnelle ; la quasi impossibilité de mesurer les effets de l‟appui dans une matière difficilement saisissable et où les perceptions ont un poids important ; l‟impossibilité de mesurer l‟effet de l‟appui d‟un seul partenaire ; l‟engagement des OSC dans la Lutte contre la Corruption ; la forte dépendance par rapport à l‟aide extérieure d‟OSC sans ressources propres ; la tentation de faire de la Lutte contre la Corruption un cadre „fourre-tout‟ permettant de financer des interventions nouvelles non planifiées comme l‟appui à l‟Office présidentiel de médiation (OPM). 12 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption 6 6.1 PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS Perspectives Le PGDP sera prolongé jusqu‟en 2008. Par la suite, la coopération danoise envisage deux programmes portant, l‟un sur la gouvernance, l‟autre sur l‟appui à la démocratie et aux droits de la personne. La Lutte contre la Corruption sera inscrite dans ce deuxième programme. Cette perspective pose au moins deux problèmes : alors que la SCRP lie intimement Bonne Gouvernance et Lutte contre la Corruption, la coopération danoise tend à les dissocier ; la Lutte contre la Corruption, dont le caractère transversal est clairement apparu ci-dessus, risque d‟être déconnectée de l‟appui budgétaire, de l‟appui à la réforme administrative et aux divers ministères devant faire l‟objet du premier programme. 6.2 Recommandations Au regard de l‟analyse de l‟appui danois sur la période 1990-2006 et des perspectives, il est possible de formuler quelques recommandations, notamment sur la stratégie d‟intervention, la conception des programmes et la coordination des PTF. Sur la stratégie d’intervention En raison de l‟immensité des besoins et de la complexité de la Lutte contre la Corruption, il est souhaitable que la coopération danoise développe une plus grande synergie avec les autres PTF pour une meilleure efficacité. Cela suppose une résolution à la question que pose l‟organisation actuelle du cadre de concertation des partenaires, car la situation actuelle ne permet pas une harmonisation des interventions relatives aux thèmes transversaux. Sur la conception / mise en œuvre des programmes La conception des deux programmes envisagés par la coopération danoise comme suite au PGDP pose un problème de logique. Il est préférable de : lier la Lutte contre la Corruption à la gouvernance dans le respect de l‟orientation donnée par le gouvernement béninois dans la SCRP ; traiter la gouvernance globalement comme un thème transversal. 13 Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption Annexes Annexe 1 : Personnes rencontrées Nom et prénom M. Ignace DJENONTIN Mme Linda Trudel Institution PGDP PGDP 14 Fonction Chargé de la composante 3 Responsable du Bureau de liaison Evaluation conjointe du Programme danois de Pays du Bénin 1990 – 2006 Août 2008 Note Thématique NT 4.3 : L’appui à la Lutte contre la Corruption Annexe 2 : Bibliographie Auteur Gouvernement du Bénin Titre Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté – Version finale Date Avril 2007 OLC Plan stratégique national de Lutte contre la Corruption (document de vulgarisation) Livre blanc sur la corruption au Bénin 2002 Profil gouvernance du Bénin Programmation du 10ème FED – Bénin Engagements du gouvernement en matière de gouvernance Tableau récapitulatif des interventions des PTF dans le Secteur de la Justice au Bénin Décembre 2006 Description de la composante « Appui à la Lutte contre la Corruption » Programme gouvernance et Droit de la personne Bénin – Version finale Avril 2004 Stratégie de la Coopération de 2004 à 2008 Décembre 2003 Flash sur les partenaires de la composante Appui à la Lutte contre la Corruption du PGDP Liste de textes et lois contre la corruption en République du Bénin Divers supports d‟information et de sensibilisation sur le processus électoral Sans date UNION EUROPÉENNE ANONYME MINISTÈRE ROYAL DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU DANEMARK DANIDA PGDP 15 2007 Septembre 2007 Sans date