Présentation de l`auteur

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Présentation de l`auteur
Edouard
Boubat
Photographe
E. Boubat :
• « La photographie me dévore, mais je la dévore aussi. »
• « Et de chaque sensation surgit un présent éternel. »
• « Est-ce la même lumière qui enchanta les premiers
photographes ? C’est bien la même, toujours neuve, voilà
quelque chose qui ne s’use pas. »
• Édouard Boubat, né le 13 septembre 1923 et mort le 30 juin
1999 à Paris, est un photographe français. Il a fait partie des
trois photographes principaux de la revue Réalités de 1957 à
1970.
• Il fut, avec Brassaï, Willy Ronis, Robert Doisneau, Izis, l'un des
cinq principaux représentants de la photographie humaniste
française.
• Son œuvre empreinte de poésie fera dire de lui à Jacques
Prévert : « Boubat, un correspondant de paix ».
• Ses photographies sont diffusées par l'agence Gamma-Rapho,
et également chez Agathe Gaillard.
• Après une enfance à Montmartre, Édouard
Boubat découvre la vie à la campagne chez sa
grand-mère dans le Berry, puis passe en 1937 le
concours de l'école Estienne. Il y étudie la
photogravure de 1938 à 1942. Réquisitionné
pour deux années de service du travail
obligatoire en Allemagne, ce n'est qu'après la
guerre qu'il s'initie à la photographie.
• Prend ses premières photographies en 1945.
• Sa première « vraie » photographie, La petite fille aux feuilles
mortes reçoit en 1947 le prix Kodak. Il deviendra ensuite
reporter collaborateur permanent pour le mensuel Réalités
puis photographe indépendant de 1967 à sa mort.
1946-1947 - La période Lella
• Avec son premier appareil photo, un Rolleicord format 6 x 6,
Boubat réalise ses premières photographies dont Lella,
rencontrée à la Libération et avec qui il vivra cinq ans, sera le
plus grand sujet et modèle.
• La revue Camera le publie pour la première fois en 1950,
année où il réalise l'Arbre et la Poule. Il commence ensuite à
être publié dans différents magazines.
1951-1968 – Réalités
• À partir de 1949-1950, il fait la connaissance des
photographes Brassaï, Robert Frank, Henri Cartier-Bresson
puis Eugene Smith qui a souhaité le rencontrer lors d'un de
ses passages à Paris.
• Il effectue ses premiers voyages en Italie et en Espagne et est
publié dans la revue américaine de photographie US Camera
(textes de Louis Stettner).
• En 1951, il rencontre Picasso qui commente ses premières
images. Robert Delpire (qui vient de créer la revue Neuf)
l'invite à exposer à la galerie La Hune, à Paris, en compagnie
de Brassaï, Doisneau, Facchetti et Izis, exposition à la suite de
laquelle il rencontre Bertie Gilou, directeur artistique du
magazine Réalités.
• Après un premier reportage intitulé Les artisans de Paris
(1951) puis un deuxième sur Le Pèlerinage de Saint Jacques
de Compostelle en Espagne (1952), il en devient collaborateur
permanent.
• En 1955, il participe à l'exposition The Family of Man à NewYork.
1970-1999 - Période Freelance - Agence Rapho
• En 1970, après un voyage en Iran, il rejoint l'agence
Top/Rapho fondée par Raymond Grosset.
• Il poursuit en parallèle une carrière indépendante qui le mène
encore au Canada (1972), au Népal, en Inde à Mithila (1973),
au Japon, en Roumanie, à Bodgaya pour les fêtes tibétaines
(Inde du Nord) (1974), au Pérou (1975), au Kenya (1981), au
Brésil (1985), aux Caraïbes (1995), ...
• En 1985, il expose à la Galerie Agathe Gaillard.
• En 1971, il est l'invité d'honneur des Rencontres
internationales de la photographie d'Arles, qui lui consacrent
une soirée de projection intitulée « Édouard Boubat et Lucien
Clergue », présentée par Michel Tournier.
• En 1974, il rencontre Marguerite Duras avec qui il collabore
pour le film India Song.
• En 1978, il voyage au Mexique et rencontre le photographe
Manuel Álvarez Bravo, dont il fera le portrait.
• En 1985, la maison d'édition Nouvelles Images, relayée
ensuite par les éditions du Désastre, commence à publier ses
photos sous différentes formes : cartes postale, affiches,
marque pages...
• En 1995, il est invité d'honneur de la croisière de la photo, aux
Caraïbes avec Sebastião Salgado.
• Depuis toujours intéressé par les arts de la rue, son dernier
reportages porte sur le cirque Romanès, à Paris (1997/1999).
• Il fit des portraits de nombreuses personnalités Gaston
Bachelard, Claude Levi-Strauss, Henri Troyat, Joseph Kessel,
Julien Green, Ingmar Bergman, Rudolf Noureiev, Jean
Paulhan, André Maurois, Emil Cioran, Robert Doisneau, Jean
Genet, Marguerite Yourcenar, Alice Sapritch, Isabelle Huppert,
Harold Pinter, Peter Klasen, Eugène Ionesco, Miss.Tic, Juliette
Binoche ou Simon Hantaï.
Prix et récompenses
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En 1947, il reçoit le 1er prix Kodak au deuxième Salon international de la
Photographie de la Bibliothèque nationale de France, où est exposée : La
petite fille aux feuilles mortes.
En 1973, Édouard Boubat obtient la médaille David Octavius Hill.
En 1972, il reçoit une mention pour son livre Femmes à l'occasion du Prix du
Livre des Rencontres d'Arles. Il y est de nouveau exposé en 1974 pour
l'exposition Filleuls et parrains.
En 1977, il reçoit le Grand prix du Livre des Rencontres d'Arles pour son
ouvrage La Survivance.
En 1984, il reçoit le Grand Prix national de la photographie à Paris pour
l'ensemble de son œuvre.
En 1988, il reçoit le Prix de la Fondation Hasselblad.
En 1985, il est fait officier de l'ordre des arts et des Lettres puis commandeur
des arts et des Lettres en 1997.
Édouard Boubat encouragea la création de la première galerie photographique
à Paris, la Galerie Agathe Gaillard, par laquelle il fut ensuite représenté.
Citations
•
« Dans les terres les plus lointaines, Boubat cherche et trouve des oasis. C'est
un correspondant de paix. » Jacques Prévert
•
« De ce monde déchiqueté, Edouard Boubat nous révèle le surprenants
instants de plénitude. Il faut regarder ses images, mais ce qui s'appelle
regarder, comme on respire profondément devant la fenêtre ouverte, leur
rayonnement est si bienfaisant qu'après, je l'espère, vous ne verrez plus les
choses, ni les gens, de la même manière. » Robert Doisneau
•
« Les yeux de Boubat ont un trésor caché dans des pays hors d'atteinte, des
terres qui ont bu le sang des hommes et qui ont fleuri au printemps, des terres
où on tue au nom de l'honneur, où des enfants portent des armes et où les
mères sont assises au bord de la route, attenant le retour de leur fils. » Tahar
Ben Jelloun
• « Je pense que les photographies que nous aimons ont été
faites quand le photographe a su s'effacer. S'il y avait un mode
d'emploi, ce serait certainement celui-là. » E. Boubat
• « Finalement la photo est comme un baiser volé. Un baiser est
toujours volé, même si la jeune femme est consentante. La
photo est volée, mais un peu consentante. » E. Boubat
• « La chance du photographe, c'est de marcher et de flâner. »
E. Boubat
Donne moi quelque chose qui ne meure pas.
Christian Bobin a travaillé avec Boubat. Ci-dessous quelques idées inspirées de ses
commentaires sur le travail de Boubat :
Boubat est doué d’une infinie capacité d’émerveillement, de l’art de capturer les
fractions d’éternité des instants. Ce n’est pas le hasard qui favorise ses images, mais
son empathie, sa qualité de silence, sa façon de jeter des plumes d’ange sur les
enfants et les gens.
Les images de Boubat coulent comme de l’eau. Elles donnent de la lumière et sont
douces et aimantes.
C’est un grand voyageur qui partout promène son regard naïf et bon sur les gens et les
paysages. Il aime et habite le monde avec sa tendresse.
Ses images pourraient n’être que jolies mais, si elles paraissent simples en apparence,
elles sont subtiles. Et elles nous apportent de la tendresse et du bonheur car elles ont
l’art de capter des instants magiques et fugitifs qui donnent un beau visage au monde.
Christian Bobin a dit qu’il a donné un voile de mariée à la vie; c’est normal Boubat a
dit que toutes ses photos sont affaire de coup de foudre.