Vallees Anjou 2 - Espace Culture et Patrimoine
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Vallees Anjou 2 - Espace Culture et Patrimoine
Quelques pistes de valorisation Des éléments à prendre en compte De la ruine progressive d’ouvrages non entretenus à l’émergence de projets de réhabilitation fonctionnelle de sites (en pico centrale notamment), de la perte ou dispersion des outils de production à la reconversion de moulins en espaces culturels, ce diagnostic dresse un panorama varié et fait surtout découvrir le patrimoine des moulins à eau du Pays des Vallées d’Anjou dans ses divers états contemporains. Cette connaissance est le premier pas vers la mise en valeur. Le diagnostic patrimonial ici élaboré permettra au Pays des Vallées d’Anjou, aux collectivités et aux associations locales de prendre la mesure des actions de sauvegarde et de mise en valeur à mettre en œuvre (publications, expositions, itinéraires culturels, parcours du patrimoine...). Avec le déclin de l’usage énergétique de l’eau, les moulins à eau et leur environnement hérité ont évolué. D’une part, l’activité meunière est aujourd’hui révolue en Pays des Vallées d’Anjou et d’autre part, de nombreux aménagements anciens sont requalifiés. Les deux tiers des moulins à eau conservés à ce jour sont à usage de résidences. De plus, le réaménagement hydro-agricole de la seconde moitié du XXe siècle a marqué la plupart des cours d’eau dans le Pays. Les infrastructures hydrauliques associées aux moulins (vannages, biefs canalisés, chaussées, chutes d’eau…) ont fait l’objet de nombreux remaniements résultant de l’évolution des besoins des sociétés (ouvrages destinés à l’amélioration de la navigation ou à l’irrigation). Certains moulins ne sont plus que vestiges ou ruines envahis par la végétation. D’autres, désaffectés et abandonnés de moins longue date, peuvent être qualifiés de friches, en attente d’une décision. Des sites, plus ou moins transformés, ont trouvé de nouveaux usages, non industriels. Si la plupart connaissent une reconversion en résidences, il existe ponctuellement quelques gîtes au moulin (moulin de Laveau à Fontaine-Guérin, moulin Brégeon à Linières-Bouton ou à proximité du moulin Rabion à Noyant) ou bien une salle locative (moulin Follet à Fougeré). 24 Un usage de nature culturelle émerge également : musée, espace d’exposition, monument à visiter... (au moulin de la Ville à Longué-Jumelles et au Guédeniau), espace à vocation artistique (au Grand moulin de Baugé)… Enfin, à Cheffes, même si le secteur, celui de l’électricité, n’est pas nécessairement celui d’origine, le moulin est encore voué à une activité de production. En regardant l’ensemble des témoins légués par cette histoire de la meunerie, on est surpris par la quantité et la qualité, tout en constatant paradoxalement que le patrimoine des moulins à eau semble parfois méconnu et oublié. Il est donc important de susciter un intérêt alors qu’il y avait de l’oubli. Recensement et état de conservation des moulins à eau en Pays des Vallées d’Anjou Sur les 196 sites historiques inventoriés dans le Pays des Vallées d’Anjou : �� ������� � ��� �������� ��� �������� ��������� ���� � � ������ � �������� � �� � ������� ���� � �� � ��� ���� � �������� � �� ��� ��� Moulins à eau détruits Édifices conservés Sur les 112 moulins à eau existant encore aujourd’hui : 3 seulement sont propriétés publiques : moulin du Guédeniau (commune), moulin de la Ville (commune de Longué-Jumelles) et celui de Cheffes (communauté de communes Loir-Sarthe). 65 sont invisibles depuis le domaine public. 3 sont à ce jour ouverts occasionnellement au public : le moulin au Jau à Breil (notamment aux Journées du Patrimoine) ; deux autres, dans le cadre de leur gîte permettent un accueil du public (moulin de Laveau à Fontaine-Guérin et moulin Brégeon à Linières-Bouton). 23 sont situés en village ou dans une zone urbaine. À l’inverse, 89 sont isolés. Critères à prendre en compte ��� ��� ��� ��� �� �� Il se trouve donc que ces bâtiments sont des survivants, des rescapés d’une histoire destructive. Cet héritage bâti, provenant de la proto-industrie ou de l’industrialisation du XIXe siècle, constitue pour la grande part un patrimoine désaffecté. Les espaces rencontrés sont souvent vides. Lorsqu’ils sont encore occupés : à l’état de vestiges, ils n’offrent qu’une image partielle d’un savoir-faire du passé ; conservant une chaîne de production complète, ils sont pour l’essentiel composés de machines et d’équipements parfois plus récents que les enveloppes bâties qui les abritent. Cependant, l’inventaire réalisé couvre un large éventail, allant de l’architecture au champ des techniques : 35 ont préservé des vestiges ou l’intégrité de leur système de production. Cette vision d’ensemble traduit une spécificité du Pays et participe à la définition d’une identité locale. �� �� �� �� �� �� � On s’aperçoit que le moulin ouvert au public est loin d’être dominant sur le Pays des Vallées d’Anjou. De plus, nombreux sont isolés (89), parfois en fond de vallée, et seulement une quarantaine est visible depuis le domaine public. Indiquons que ces édifices n’ont pas été construits et aménagés en vue d’être contemplés. Leur vocation première est d’être à la fois fonctionnels et, dans un sens très large, productifs. Ils sont marqués par un incessant travail de modernisation de leur activité. � Accessibilité Fermé au public Ouvert au public � Localisation Visibilité Propriété Isolé Non visible Propriété privée En village Visible même partiellement Propriété d’une collectivité publique 25 Un préalable nécessaire : sensibiliser au travers d’une publication L’achèvement de cette phase opérationnelle nous conduit à proposer plusieurs développements à ce travail. Les difficultés d’accès aux propriétés, le peu d’entrain des propriétaires privés à ouvrir leurs portes au public, l’intérêt parfois limité des témoignages en place (un élément, une façade, un mécanisme….), enfin les coûts élevés liés à la restauration de ce bâti, nous amènent à penser qu’il faut dans un premier temps sensibiliser le public et les acteurs locaux à l’intérêt de ce patrimoine de pays. Petit moulin, Durtal. Grand moulin de Lathan, Breil. Des points de vue à découvrir… Moulins de Chalou, Durtal. Vue d’ensemble du Grand moulin de Pendu, Morannes. 27 Des archives et documents anciens à divulguer… Nous envisageons donc une restitution des résultats de cette enquête à travers un guide de découverte permettant d’attirer l’attention du public sur le patrimoine des moulins du Pays des Vallées. Très largement illustré de photographies ainsi que de reproductions de documents anciens, cet ouvrage proposerait une introduction historique et géographique puis, présenterait sous forme d’itinéraires, les moulins les plus significatifs. 1 Cette publication concourt ainsi à plusieurs objectifs : Valorisation de l’identité du Pays Développement d’une spécificité déterminée par le Pays (le patrimoine lié à l’eau) Promotion de l’image du Pays 2 3 4 Exemples de publications du service départemental de l’Inventaire. 5 6 28 1 - Grands moulins, Durtal, carte postale, début XXe. 2 - Grand moulin, Beaufort-en-Vallée, carte postale, début XXe. 3 - Coupe de la voie d’eau pour le passage de la roue à Pendu, Morannes, 1787. 4 - Plan de la chaussée et des moulins de Pendu, Morannes, 1787. 5 - Grand moulin de Lathan, Breil, Photo, v. 1910. 6 - Grand moulin, Beaufort-en-Vallée, extrait du cadastre, 1818 - A.D. Maine-et-Loire et collections particulères. Des outils de production à dévoiler… Laveuse à blé et broyeur à cylindre, Grand moulin de Pendu, Morannes. Broyeurs à cylindres, Grand moulin de Lathan, Breil. Fosse, Moulin du Bourg, Le Guédeniau. Vanne de décharge, Moulin de Palet, Le Vieil-Baugé. Démultiplication, Grand moulin de Pendu, Morannes. Papeterie de Gouis, Durtal, photo, début XXe. Chambres à farine, Grand moulin de Pendu, Morannes. Broyeurs à cylindres, Moulin de la Pierre, Le Vieil-Baugé. 29 Autres pistes d’actions Le développement de circuits du patrimoine Ce projet de circuits aurait pour but de faire connaître à travers des sites retenus pour leur intérêt, leur état de conservation et la volonté locale de les mettre en valeur, l’ensemble des moulins à eau dans le Pays des Vallées d’Anjou. Le circuit devra dans la mesure du possible épouser les voies d’eau. Les sites sélectionnés sont les moulins à eau remarquables à la fois pour leur architecture, leurs outils de production et les paysages façonnés par cette activité. Le parcours devra aussi s’attacher à faire comprendre le moulin à eau comme créateur de paysage et organisateur de cours d’eau. Cette création d’itinéraires prendra en compte les moyens de déplacement, les thèmes, les circuits existants et leur connexion. Une signalétique adaptée et homogène correspondant aux différents circuits devra être mise en place puis entretenue. Enfin, il est nécessaire de développer des produits (dépliants, cartes, programmes…) et de les communiquer en divers points d’information et services d’accueil, existants ou à implanter. Ces structures permettront de relayer ce mode de découverte 30 des moulins, au sein du Pays mais aussi dans le cadre de possibles partenariats notamment avec le Comité départemental du Tourisme ou l’association des Amis des moulins d’Anjou. Autour de quelques moulins remarquables du point de vue de l’histoire, de l’architecture, des technologies conservées et de leur environnement, un pointage des principaux sites visibles depuis le domaine public a été réalisé. Cette présentation cartographique n’est pas exhaustive, elle ne concerne qu’une partie du territoire : les bassins du Lathan, du Couasnon et les vallées du Loir et de la Sarthe. De plus, la liste des moulins n’est mentionnée qu’à titre indicatif et invite à consulter la base de données plus complète. Il serait également tentant d’associer à cette valorisation le moulin de Longué-Jumelles. Un lieu fort comme ce futur musée peut constituer un centre d’accueil (parmi d’autres), d’expositions, d’informations et d’interprétations d’un itinéraire et devenir la vitrine de ces projets. Moulins visibles depuis le domaine public dans les vallées de la Sarthe et du Loir L’ensemble des moulins de Pendu et Colombeaux à Morannes. Le site étonne avec, sur la même chaussée, deux moulins « artisanaux » et la masse architecturale du Grand moulin de Pendu conservant deux roues Sagebien. À Durtal, de Chalou aux Grands moulins du château en passant par Gouis et Saint-Léonard, se côtoient les moulins caractéristiques de la meunerie traditionnelle et des exemples de l’architecture industrielle hydraulique du milieu du XIXe siècle, telle qu’elle se manifeste dans nombre de grandes minoteries de cette époque sur la Sarthe ou la Mayenne. La minoterie de Cheffes est construite en 1855 sur la rive droite de la Sarthe, dans le village, à l’emplacement de trois anciens moulins de la chaussée. Le bâtiment, rectangulaire, d’une longueur de 50 mètres, comprend un rez-de-chaussée traversé par trois passages d’eau, quatre étages et un étage de combles. La turbine Francis est en place et produit de l’électricité. Le site des moulins de Chalou, à Durtal, offre un panorama singulier autour de moulins aux origines médiévales. Deux sont en ruines, encore retenus par de larges contreforts, et les deux autres sont désaffectés, l’un conservant sa roue et ses outils. Le moulin et la papeterie de Gouis, désaffectés et actuellement à l’abandon, comprennent un long bâtiment, perpendiculaire au Loir, datant probablement de la reconstruction consécutive à l’incendie de 1846. Le second bâtiment, parallèle à la rive, est construit en pans de fer avec remplissage de briques, sur bahut de maçonnerie. Le site comptait deux autres moulins construits sur la rive droite du Loir, touchant au prieuré de Gouis. Une longue chaussée, percée d’une porte marinière et d’un portineau, partant de la rive gauche en amont du site, traversait la rivière pour y amener l’eau. Le moulin de Saint-Léonard, reconstruit en 1873, a conservé sa roue à aubes courbes et inclinées, inspirée des roues Sagebien. Installée dans le coursier, elle servait également à animer les pilons d’un autre moulin à tan situé de l’autre À Baracé, un moulin correspondant à l’ancienne usine à papier Manneville, situé au milieu de la chaussée et à la pointe de l’île de Prigne, s’intègre dans un site offrant un panorama remarquable. Des quatre moulins de la chaussée de Durtal, seul le premier est entièrement conservé. Ses élévations à travées d’ouvertures en plein cintre en brique et tuffeau datent de la reconstruction de 18591860. La roue paraît être conservée dans le coursier du large. Le second moulin est arasé et les fondations des deux autres sont perceptibles. 31 Moulins visibles depuis le domaine public dans le bassin du Couasnon Le moulin de Ribard au Vieil-Baugé, datable pour parties des XVIe, XVIIe siècles fut remanié en 1857 et en 1908 comme le rappellent les dates portées sur les frontons des lucarnes. Enjambant un bief du Couasnon, la minoterie fonctionna jusqu’en 1989. Turbine ayant remplacé la roue en 1916, moteurs gasoil et électrique sont toujours conservés ainsi qu’une paire de meules et les outils de rhabillage, broyeurs à cylindres, bluterie et appareils de nettoyage. Le moulin de la Pierre au Vieil-Baugé, sis sur le ruisseau du Couasnon, conserve deux coursiers qui alimentaient chacun une roue. L’arrêt récent de son activité (le 28 février 2001) explique le maintien de l’ensemble de ses outils de production en état de fonctionnement. Ancien moulin banal de la seigneurie de Gée, existant vraisemblablement depuis le XIIIe siècle, il a compté deux roues, la dernière étant démontée en 1951. La minoterie, aujourd’hui reconvertie en entrepôt après son arrêt en 1977, conserve une partie de ses mécanismes. Visible dans le bourg, l’édifice se compose successivement de deux bâtiments de plan rectangulaire enjambant le Couasnon. Le moulin de Chappe à Fontaine-Guérin, aujourd’hui désaffecté, forme avec le château et la ferme un ensemble architectural remarquable. 32 Le Grand moulin de Baugé est connu à partir de 1291 et alors dénommé « moulins du roi ». L’actuelle minoterie, reconstruite durant la 1e moitié XIXe siècle, a fonctionné avec une machine à vapeur à partir de 1899 puis avec une turbine, la dernière des deux roues disparaissant en 1914. Le moulin cesse de moudre en 1987 et de cette activité, il garde encore quelques outils voués à disparaître. Le lieu, situé dans le centre ville à côté de son étang, est en cours de réhabilitation et tend à devenir un espace à vocation culturelle, d’accueil et de représentation de spectacles. Le moulin, dénommé Gué Deniau, date vraisemblablement de la fin du XVe siècle ou peut-être du début XVIe. Actuellement désaffecté, il conserve un riche matériel de meunerie qui fonctionna jusqu’en 1980 : les mécanismes en fonte du milieu du XIXe siècle, une paire de meules sur deux, une bluterie, une roue à augets, aujourd’hui ruinée, un moteur électrique installé en 1950. Cet édifice se distingue aussi par son environnement. Situé dans le bourg, il est adossé à une levée de terre formant une retenue d’eau artificielle alimentée par le Brocard. Moulins visibles depuis le domaine public dans les bassins de la Marconne et du Lathan À Mouliherne, plusieurs sites témoignent d’une activité meunière. Le moulin de la Grande-Roue, a fonctionné jusqu’en 2004. Cette activité encore récente a maintenu ses outils de production sur le site formant une riche collection. À l’extérieur, un déversoir, une vanne de décharge et le coursier sont toujours visibles. Le moulin de la Ville à Longué-Jumelles, ouvert sur la place de la République, sera bientôt accessible au public. Cette minoterie se distingue par son moteur hydraulique constitué par une roue Sagebien de 7,60 mètres de diamètre et d’une largeur de 1,30 mètres portée par un arbre en métal. Elle met alors en mouvement la démultiplication disposée dans la fosse. Le moulin de la Boissière à Dénezé-sousle-Lude, est adossé en contrebas d’une chaussée retenant la vaste retenue d’eau qui l’alimentait. Il est situé à proximité de l’ancienne abbaye de la Boissière et de ses jardins. À Breil, le Grand moulin de Lathan, situé au bout d’un bief canalisé fut modernisé à la suite d’un incendie en 1911. La minoterie se caractérise en façade par ses trois travées formées par de larges verrières et conserve l’ensemble de ses outils de production en état. Le moulin d’Ars à LinièresBouton transformé en forge puis en habitation, conserve au pignon, une roue métallique à aubes en bois. Elle met en mouvement quelques engrenages caractéristiques du système à l’anglaise disposés à ses côtés. Une vanne motrice gère encore le débit d’eau et un bief dévie l’excédent près d’un lavoir. 33 Exploitation de la base de données La documentation collectée depuis plusieurs années par l’Inventaire général et enrichie au cours de cette enquête se présente sous la forme d’une base de données. Remise au syndicat de Pays, elle se compose pour chacun des moulins à eau du territoire, de commentaires historiques et descriptifs, de photographies et autres illustrations. L’ensemble des notices créées sous le logiciel Access prend la forme d’un dossier électronique, outil développé par le ministère de la Culture (Renabl). Ce logiciel permet de lier les notices entre elles, et grâce aux références cadastrales et aux coordonnées Lambert saisies dans les tables de géoréférencement, il est possible d’associer une cartographie aux fiches descriptives en utilisant le procédé technique du système d’information géographique (S.I.G.). En étape ultime, Renabl permet d’exporter les notices électroniques au format « html » et d’afficher les dossiers avec tous leurs liens dans une version Internet. Il est ainsi possible de naviguer d’un dossier à l’autre à partir d’une page d’introduction (appelée « généralités »), mais aussi par des liens hyper-textes. Le système d’information géographique offre une lecture des dossiers à partir d’une carte. Sous cette forme, le système informatique met en relation simultanée sur l’écran, la cartographie, la notice d’un édifice et des illustrations. Ainsi, cet outil doit permettre de diffuser ce corpus de connaissances auprès du public en faisant appel aux réseaux informatiques et aux nouvelles technologies. Aujourd’hui destinée à un usage interne, la base de données peut faire l’objet d’une présentation pour le grand public sur le futur site du Pays des Vallées d’Anjou mais aussi sur le site du ministère de la Culture et de la Communication. De plus, la politique de valorisation et de diffusion de ce patrimoine bâti et technique sur Internet permettra de communiquer sur des opérations telles qu’une publication ou des circuits. Signalons enfin que, réalisées dans le cadre d’un service public, la communication et la diffusion des données doit se faire en conformité avec les règles fixant l’accès et la diffusion des données publiques, avec le code de la propriété intellectuelle et enfin, avec le droit à l’image des biens privés reproduits. Évènementiel Localisation par géoréférencement de l’édifice 34 Restitution des données informées dans les champs Illustration La pratique culturelle sur le territoire du Pays des Vallées d’Anjou est un élément déterminant pour s’approprier les bénéfices d’une mise en valeur du patrimoine. Le syndicat mixte du Pays pourra engager une réflexion autour du soutien et de la mise en place d’actions culturelles, autour des moulins par exemple lors des Journées Européennes du Patrimoine et des Journées Nationales des Moulins. Les premières, créées en 1984 par le ministère de la culture, ont lieu, tous les ans, le troisième week-end de septembre. Le succès de la manifestation repose ici sur la grande diversité du patrimoine proposé aux visiteurs et concernant les moulins à eau, l’engouement est indéniable. Citons l’exemple du moulin au Jau, à Breil, qui a accueilli 150 visiteurs en un après-midi, lors de son ouverture en septembre 2006. En 1994, la fédération française des associations de moulins crée la Journée Nationale des Moulins afin de déclencher un impact culturel et ou touristique autour de ce patrimoine. Chaque année, le troisième dimanche de juin, plusieurs centaines de moulins ouvrent leurs portes au public dans toute la France. Cette journée vise à faire connaître ce patrimoine par des visites (parfois commentées par un meunier qui explique l’histoire et le fonctionnement du moulin) mais elle sert aussi à sensibiliser le public à leur sauvegarde et à leur restauration. Et afin de toucher tous les publics, notamment scolaire, ces journées s’échelonnent du vendredi au dimanche. La fédération assure l’impression des affiches et des dépliants, ainsi que la communication à l’échelon national, relayée localement par les associations régionales et départementales. Aujourd’hui, à cette initiative, s’est greffée la Journée du Patrimoine de Pays. Valoriser par la production d’énergie électrique : l’hydroélectricité, nouvelle fortune pour les moulins à eau Le Grand moulin de Cheffes produit aujourd’hui de l’électricité. D’autres sont équipés de turbines désaffectées ou conservent encore leur roue. Certains particuliers rencontrés sont convaincus de généraliser ce type d’équipement. Citons le moulin de la Rivière à Brion, le moulin de Palet au Vieil-Baugé, le moulin Brégeon à Linières-Bouton ou encore le projet d’acquisition du moulin de Pendu à Morannes pour la constitution d’une pico centrale. Le propriétaire de moulin qui a décidé de produire de l’électricité, pour son usage domestique ou pour la vente, doit examiner la réglementation concernant son moulin, l’état et le fonctionnement des ouvrages ainsi que des Génératrice, Grand moulin, Cheffes. passages d’eau. La conception des systèmes mécaniques et électriques (générateur avec excitatrice, moteur asynchrone connecté au réseau EDF...) et leur installation doit être maîtrisée. Des systèmes de sécurité doivent aussi être adoptés. Cette démarche s’inscrit également dans le développement des énergies durables. Cet équipement répond à des attentes et des besoins. La production d’électricité est une des pistes qui peut contribuer à la sauvegarde des moulins. Actions de sauvegarde Il faut encore convaincre de l’intérêt de conserver ce patrimoine, il importe alors de développer une stratégie d’information dans le but de sauvegarder le maximum de matériels de la destruction ou de la dispersion. Au cours du dernier quart du XXe siècle, certains moulins se sont séparés de leurs outils de production (moulin de Fontaine-Guérin). D’autres propriétaires débordés par cet héritage ou certains moulins ayant cessé leur activité, s’interrogent sur l’opportunité de conserver ce matériel. Des ensembles exceptionnels sont désormais connus. Certains voués à disparaître rapidement peuvent être sauvés et même légués (comme au moulin de la Rivière à Brion ou au Grand moulin de Baugé). Leur variété et leur diversité, reflets des avancées technologiques, représentent une riche collection dont le présent diagnostic cherche à témoigner. Certains lieux dédiés à la muséographie des moulins à eau peuvent accueillir ces éléments (le moulin de la Ville à Longué-Jumelles par exemple). Enfin, en ce qui concerne la conservation des pratiques et du métier de meunier, elle peut être aujourd’hui menée auprès des derniers meuniers ayant exercé cette activité sur le territoire. Témoins de cette activité, leur rencontre sur le terrain fut source d’informations sur l’histoire des lieux. D’autres approches, économiques, sociales…, peuvent encore être développées. Plansichter, Grand moulin, Baugé. 35 Signalons ici deux initiatives singulières : celle du Grand moulin de Baugé, dont l’activité a cessé en 1987, et pour lequel l’actuel propriétaire a souhaité filmer l’usine avant le réaménagement des lieux ; et celle du moulin de la Grande-Roue à Mouliherne, dont l’activité, arrêtée en 2004, fut également l’objet d’un film de la part du meunier. Restauration En plus d’une ligne budgétaire restauration propre au Pays, il est possible de solliciter d’autres aides. Le Conseil général dispose d’un fonds d’aide architectural au patrimoine rural non protégé. Les bénéficiaires sont les propriétaires publics ou privés dans les communes de moins de 9 000 habitants. Parmi les dossiers éligibles figurent les bâtiments habitables et non habitables présentant un intérêt historique, architectural ou artistique avéré (en l’occurrence, les moulins). La subvention peut s’élever à 15 % maximum d’un montant de dépense subventionnable plafonné à 50 000 euros par édifice (propriétaires publics : calcul sur le montant des travaux HT ; propriétaires privés : calcul sur le montant des travaux TTC) et pour une période de cinq ans, les travaux pouvant être réalisés en une ou plusieurs tranches. Les opérations d’un montant inférieur à 3 000 euros ne sont pas prises en compte. Cela concerne des travaux conservatoires de gros œuvre : toiture, charpente, reprise de murs (hors ravalements de façades), huisseries et clos. Les travaux d’entretien courant et d’aménagement intérieur ne sont pas subventionnables, hormis ceux portant sur les décors exceptionnels. Une initiative engagée par la Fondation d’entreprise Véolia Environnement, la Fondation du Patrimoine et la Fédération des Parcs naturels régionaux de France a été mise en place pour soutenir les projets de valorisation et de restauration du patrimoine lié à l’eau. Les moulins et les équipements associés, liés à l’utilisation de la force hydraulique (roues, vannes, biefs, barrages, turbines…) mais aussi les lavoirs, ponts, les puits et les fontaines sont concernés. Le dispositif requiert une visibilité depuis la voie publique et ou la possibilité d’ouvrir le site à la visite. En outre, pour les maîtres d’ouvrage publics, l’organisation d’une souscription publique (sous l’égide de la Fondation du Patrimoine) doit permettre 36 de recueillir 5 % du montant hors taxe des travaux (facultatif pour des montants inférieurs à 5 000 euros), le projet doit recevoir l’accord du Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine, et la collectivité doit garantir un autofinancement minimum de 20 %. Concernant les projets privés, cette aide à la restauration nécessite l’obtention du label de la Fondation du Patrimoine. L’attribution d’aides financières aux projets de restauration fait l’objet de demande de dossier auprès de la délégation de la Fondation du Patrimoine de Maine-et-Loire ou du Parc naturel régional Loire-AnjouTouraine. Conseil général de Maine-et-Loire Direction de la culture, des sports et des relations internationales Hôtel du Département Place Michel Debré - BP 94104 49 941 Angers Cedex 9 www.cg49.fr Fondation du Patrimoine Délégation de Maine-et-Loire Cour du Château de Saumur - 49 400 Saumur Tél / fax : 02.41.67.89.65 ou 06 87 50 00 53 E-mail : [email protected] Fédération des Parcs naturels régionaux de France 9 rue Christiani - 75018 Paris Tél : 01 44 90 86 20 - Fax : 01 45 22 70 78 E-mail : info@parcs-naturels-régionaux.fr Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine Maison du Parc 7 rue Jeanne d’Arc - 49 730 Montsoreau Tél : 02 41 53 66 00 [email protected] Fondation Véolia Environnement ww.fondation.groupeve.com Au-delà de l’inventaire des moulins Les moulins à eau et les ouvrages hydrauliques associés ne sont pas les seuls à jalonner les rivières. D’autres ouvrages du patrimoine lié à l’eau (lavoirs, écluses, barrages, édifices de villégiature…) mais aussi du patrimoine dans son ensemble (églises, manoirs, châteaux, bourgs…) complètent la trame paysagère des Vallées d’Anjou. Lavoir, Fontaine-Milon Écluse de Cheffes Lavoir, Echemiré Lavoirs, Longué-Jumelles La Sarthe, Cheffes Lavoir, Le Guédeniau Passerelle sur le Lathan, Longué-Jumelles Inventaire du patrimoine des communes riveraines de la Sarthe Le travail de diagnostic sur les moulins a mis en évidence une concentration particulière de ces édifices sur les communes de l’ouest du Pays en lien avec le Loir et surtout avec la Sarthe. Au-delà des moulins, les communes de Morannes, Étriché, Tiercé, Cheffes, Soulaire-et-Bourg et Daumeray présentent un riche patrimoine architectural constitutif du paysage fluvial. Dans la continuité des actions menées par le service de l’Inventaire sur le patrimoine des communes riveraines de la Mayenne et de la Sarthe (rive ouest), nous pourrions mettre en œuvre avec le Pays des Vallées une étude et une valorisation de l’ensemble du patrimoine des communes mentionnées ci-dessus. La thématique dégagée par le Pays (patrimoine rural lié à l’eau) serait ainsi prise en compte en terme de territoire, permettant une sensibilisation plus large au patrimoine local. Associant l’observation de terrain et la recherche documentaire, l’inventaire sera mené sur une période de deux ans et pourra s’inscrire dans le cadre de conventions d’animation et de développement culturels avec le Département de Maine-et-Loire et la Région des Pays de la Loire. 37 Étude et valorisation des travaux menés sur les villes du Pays : Noyant, Baugé, Beaufort-en-Vallée, Longué-Jumelles, Durtal, Tiercé… Au-delà de cette thématique, il convient de souligner l’intérêt patrimonial des villes du territoire. Chacune d’entre elles propose des éléments architecturaux remarquables (châteaux, églises, bâtiments publics, hôtels particuliers…), certains protégés au titre des Monuments Historiques, la plupart ouverts au public. Porte Verron, Durtal. Église paroissiale Notre-Dame, Cheffes. Abbaye du Loroux, porterie, Vernantes. 38 Vue du château de Durtal depuis les Grandsmoulins. Des enquêtes d’inventaire du patrimoine (architectural et mobilier) ont déjà été menées à Baugé et à Beauforten-Vallée. Une riche documentation est donc exploitable et pourrait faire l’objet de valorisation. Les autres communes pourraient bénéficier d’une étude complémentaire. Château de Montgeoffroy, Mazé. Peinture murale : sainte Catherine d’Alexandrie, église paroissiale SaintDenis, Pontigné. Conclusion À travers cette opération et la constitution d’une base de données, le Pays a désormais à disposition un outil lui permettant de mieux appréhender son territoire et d’apprécier son patrimoine des moulins à eau, sa diversité et sa grande richesse. Cette étude délivre également au Pays les moyens de mieux préparer ses projets de développement concernant cette thématique. Le Pays des Vallées d’Anjou peut être considéré comme un territoire favorable à la mise en valeur du patrimoine des moulins à eau. Les atouts ne manquent pas et l’ancrage de cette tradition meunière existe. Aujourd’hui, cette abondance semble encore insoupçonnée. Des pratiques artisanales à l’industrialisation, les moulins à eau remarquables du point de vue de l’histoire, de l’architecture et des techniques sont nombreux. Le diagnostic révèle l’existence de nombreux outils de production conservés, des traces de cette activité à l’état de vestiges ou d’ensembles complets. D’autres ont préservé un environnement naturel exceptionnel et un patrimoine lié à l’exploitation de la force motrice de l’eau. Autant de sites, autant d’histoires, autant de mémoires et de patrimoines à mettre en lumière. 39 Annexe - Tableau récapitulatif Communes Total Ruines Vestiges Mauvais état Bon état Remanié Auverse 1 Breil 6 3 3 2 1 2 1 1 Broc 4 2 1 1 Chavaignes 0 Chigné 4 1 Dénezé-sous-le-Lude 3 3 3 1 2 1 Lasse 1 1 Linières-Bouton 4 4 Méon 3 2 1 1 2 1 1 1 Baugé 3 Bocé 1 3 Localisation Accessibilité Fermé au Ouvert au public public Privée Oui Non En village Isolé 3 2 1 2 1 2 2 2 1 1 1 1 2 3 1 1 1 1 3 4 3 1 2 1 1 2 3 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 4 1 1 1 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 1 3 1 3 1 2 1 1 1 3 1 1 1 2 1 2 2 2 2 2 2 1 Chartrené 3 2 1 1 1 Cheviré-le-Rouge 5 2 3 1 1 2 1 Clefs 4 2 Cuon 3 3 1 2 Echemiré 2 2 1 1 Fougeré 5 4 Le Guédeniau 2 2 Le Vieil-Baugé 11 9 Montpollin 1 1 Pontigné 6 5 Saint-Martin d’Arcé 2 2 Saint-Quentin-lès-Beaurepaire 3 3 Vaulandry 4 1 40 Visibilité depuis la voie publique 2 1 1 Genneteil 3 Publique 1 La Pellerine Noyant Restauré (complet ou vestiges) Propriété 1 Chalonnes-sous-le-Lude Parçay-les-Pins Matériel attesté Etat de conservation Existant Détruit en 2006 1 1 1 1 1 2 1 1 3 2 1 2 1 3 3 3 3 2 2 2 2 4 4 3 1 2 5 3 1 3 1 4 1 3 1 1 1 1 1 2 9 3 6 1 8 9 1 1 1 1 5 5 5 5 1 2 2 2 2 3 3 2 3 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 2 1 2 2 2 1 1 2 1 1 1 Communes Total Ruines Vestiges Mauvais état Bon état Remanié Restauré 1 Courléon 0 La Landes-Chasles 0 Les Rosiers-sur-Loire 4 Longué-Jumelles 7 4 3 1 1 1 Mouliherne 8 5 3 1 2 2 Saint-Clément-des-Levées 1 1 Saint-Martin-de-la-Place 1 1 4 3 1 Vernantes 12 8 4 Vernoil 4 3 1 Baracé 2 1 1 Cheffes 4 1 3 Ecuillé 0 6 Soulaire-et-Bourg 0 Tiercé 2 Daumeray 5 Durtal 17 (complet ou vestiges) Propriété Visibilité depuis la voie publique Publique Privée Oui 1 Non Localisation En village Isolé 1 Accessibilité Fermé au Ouvert au public public 4 Saint-Philbert-du-Peuple Etriché Matériel attesté Etat de conservation Existant Détruit en 2006 2 3 3 4 1 5 3 1 3 1 8 1 1 3 1 1 1 1 4 1 1 1 1 3 1 1 1 3 4 2 5 5 3 3 3 7 8 8 3 3 3 1 1 1 1 1 7 1 6 2 5 11 6 4 8 1 Montigné-les-Rairies 0 Morannes 12 Les Rairies 0 Beaufort-en-Vallée 2 1 Brion 3 3 Fontaine-Guérin 6 5 Fontaine-Milon 1 1 1 2 4 1 1 1 2 2 11 11 2 4 4 1 2 1 1 4 1 1 1 2 3 1 2 1 5 3 2 1 Gée 2 Mazé 1 1 Saint-Georges-du-Bois 3 3 Totaux 196 112 4 1 84 1 1 14 18 34 1 30 16 35 3 1 109 47 11 4 4 1 1 1 1 4 1 3 3 4 4 1 1 1 65 23 1 1 89 109 3 41 Bibliographie « Le patrimoine industriel pour quoi faire ? XIe colloque national sur le patrimoine industriel, Trégastel, octobre 1994 », dans l’Archéologie industrielle en France, CILAC, Vannes, 1996. Moulins d’Anjou, le bulletin des Amis des Moulins d’Anjou, éd. AMA, Angers. Moulins de France, éd. FFAM, Paris. CUSSONNEAU (Christian), COURANT (Hugues), « Moulin de Loire, au fil de l’eau, au fil du temps », dans 303, Arts, Recherches et Créations, éd. Région des Pays de la Loire, Nantes, Janvier 2003, n° 75, p. 216-223. CUSSONNEAU (Christian), Moulins d’Anjou, éd. ADIG Pays de la Loire, Coll. Images du Patrimoine, Nantes, 1991. CUSSONNEAU (Christian), MEUGE (Jacques), RACLIN (Michel), Pour connaître les moulins d’Anjou, éd. AMA, Coll. Les Cahiers de l’AMA, Angers, 2e éd. Avril 2005, n°1. DAMBRON (Patrick), Patrimoine industriel et développement local, éd. Jean Delaville, Paris, 2004. 43 Contacts Avertissement Pays des Vallées d’Anjou Maison de Pays 1 boulevard du Rempart - BP 57 49 250 Beaufort-en-Vallée 02 41 79 73 80 Propriété intellectuelle Tous les droits de reproduction sont réservés, y compris les représentations photographiques. La reproduction de tout ou partie de ces documents, sur quelque support que ce soit, et leur communication sont soumises à autorisation. Les documents ne peuvent faire l’objet de copies qu’à titre d’information, la copie étant réservée au seul usage privé. Service départemental de l’Inventaire du patrimoine 106 rue de Frémur - BP 80744 49 007 Angers cedex 01 02 41 80 80 00 [email protected] Association des amis des moulins d’Anjou 17 rue de la Madeleine - BP 70725 49 007 Angers cedex 02 41 59 23 77 [email protected] 44 CONSEIL GÉNÉRAL DÉPARTEMENT DE MAINE-ET-LOIRE © Conseil général de Maine-et-Loire, novembre 2006