Convergences Numériques et Audiovisuel

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Convergences Numériques et Audiovisuel
Convergences
Numériques et
Audiovisuel aux
États-Unis
N°3 - Novembre 2005
Prestation réalisée sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001
© MINEFI – DGTPE
Sommaire
Audiovisuel
P 1-5
Télévision – la transition vers le numérique : un enjeu également politique
Musique – Internet redynamise l’industrie de la musique live et la gestion de fans
Télécommunications
p 5-11
Les dernières tendances du secteur des télécommunications aux Etats-Unis
Microsoft et l’ecosystème mobile : enjeux liés aux systèmes d’exploitation
Electronique
p 11-13
Révolution numérique au cœur des processeurs
Internet grand public
p 13-17
Renforcement du marché du blog en 2005
Les blogs : zoom sur Five Across et sur le projet Comet de Six Apart
Actualités
p 17-18
Technologies – Fast 50 Tech à Houston
Audiovisuel – AOL et Warner Bros Cable annoncent le lancement de In2TV
Audiovisuel – Comcast atteint la barre du milliard de commandes VOD en 2005
La transition vers le numérique : un enjeu également
politique
Télévision
Auteur
[email protected]
Le processus de transition vers la télévision numérique a pris une nouvelle
dimension au cours du mois d’octobre 2005 avec les différents scénarii décidés
par les deux assemblées américaines (Sénat et Chambre des Représentants). La
proposition du Sénat fixe la transition obligatoire des diffusions le 7 avril 2009,
la Chambre des Représentants le 1er janvier 2009. Une dernière proposition du
sénateur Mc Cain (R-Arizona) d’anticiper la transition pour 2007 a été refusée
notamment pour les coûts induits (estimés à 1,2 milliards de dollars). Les
Américains vont ainsi tirer parti de la diffusion numérique avec une qualité
d’image et de son nettement meilleure.
Les principaux points d’intérêt du processus de transition tournent autour de
l’utilisation du pactole lié à la libération des fréquences analogiques : quelle part
sera destinée à subventionner la transition numérique des populations les plus
pauvres et celle destinée à réduire le déficit budgétaire américain ?
L’échec du premier calendrier
www.dtvcoalition.com
La transition vers le numérique devait respecter un calendrier jugé ambitieux dès
le départ par la plupart des analystes. Cette transition devait être définitive à
compter de la fin 2006 ou lorsque 85% des foyers seraient numérisés. Face aux
difficultés rencontrées pour atteindre les 85% et la lenteur de la numérisation des
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abonnés du câble, le calendrier de cette transition, décidemment très longue et
polémique, devait être revu.
DirecTV
www.directv.com
En effet, au-delà des quelques 25 millions d’abonnés au satellite (DirecTV et
Echostar), seuls 26,3 des 73,2 millions d’abonnés au câble ont effectué la
transition vers le numérique à la mi-2005 (source).
Echostar
www.dishnetwork.com
National Cable
and Telecommunications
Association (NCTA)
ww.ncta.com
Source: estimations de la NCTA www.nctacom
Cette progression, beaucoup plus lente qu’initialement prévue par les câbloopérateurs, reste moins problématique que la situation des foyers américains qui
ne reçoivent que la télévision hertzienne (cf plus bas).
Un lobbying intense
La transition vers le numérique a connu un fort soutien du rapport rendu par la
Commission des communications en temps de crise créée à la suite des attentats
du 11 septembre. Le rapport met à jour les difficultés rencontrées en matière de
communication entre les urgences et les agents du maintien de l’ordre lors des
attentats. La récente série d’ouragans qui a frappé les Etats du Golfe du Mexique
(notamment la Nouvelle Orléans) n’a fait que renforcer les conclusions de ce
rapport. Une des pistes d’amélioration proposée colle parfaitement à la transition
vers le numérique : la possibilité de dégager des fréquences analogiques pour que
les principaux acteurs des urgences et du maintien de l’ordre puissent se
contacter et coordonner leurs actions.
High Tech Digital TV Coalition
www.dtvcoalition.com
Un autre soutien est venu cette fois-ci des industriels de l’électronique. Réunis
dans une association, la High Tech Digital TV Coalition, ils ont fait parvenir une
lettre au Sénat http://www.dtvcoalition.com/News/Read.aspx?ID=43 pour lui
demander de fixer une date de transition ferme et définitive.
Un choix politique : combien les populations pauvres sont-elles prêtes à
payer pour recevoir la télévision gratuite ?
La possibilité de revendre sous forme d’enchères une partie des fréquences
dégagées par cette transition numérique permettra au gouvernement américain de
percevoir entre 10 et 30 milliards de dollars. Quelle part sera destinée à
subventionner la transition numérique des populations les plus pauvres et celle
destinée à réduire le déficit budgétaire américain ?
Consumer Electronic
Association (CEA)
www.ce.org
Selon la Consumer Electronic Association CEA, 10 millions de foyers
américains ne reçoivent que la télévision hertzienne (alors que le National
Association of Broadcasters NAB les évalue à 20,5 millions de foyers et 73
millions de postes de télévision). Même si 25 millions de télévisions sont
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vendues annuellement aux États-Unis (soit plus de 75 millions estimées d’ici
2009), réduisant ainsi le nombre de postes analogiques hertziens, cette transition
« naturelle » sera très lente car ce sont les communautés les plus pauvres qui sont
concernées.
National Association of
Broadcasters (NAB)
www.nab.org
Association for Maximum
Service Television
www.mstv.org
LG Electronics
www.lge.com
Une solution complémentaire est de réduire le coût de ces set-top boxes et c’est
pourquoi le NAB et MSTV (Association for Maximum Service Television) ont
signé un accord avec LG Electronics et Thomson pour le développement de
décodeurs à bas prix. Le choix de ces entreprises s’est fait à l’issue d’une
consultation mondiale réalisée auprès d’une douzaine de fabricants électroniques.
Ces décodeurs devront être disponibles dès 2006 et le coût pourrait être inférieur
à 75 dollars. Ce coût sera bien évidemment fonction du nombre de set- top boxes
vendus.
Le débat politico-économique de la transition numérique est donc d’utiliser une
partie des sommes perçues pour subventionner l’achat des set-top boxes
nécessaires à la numérisation du signal analogique. Mais les recettes devront
également servir à de recettes extraordinaires destinées à la réduction du déficit
budgétaire (supérieur à 300 millions de dollars) ?
Le Congrès a répondu en deux réponses différentes. Pour le Sénat, les 10
milliards de dollars de vente d’une partie des fréquences libérées devaient être
ventilés entre les subventions à l’achat des set-top boxes (3 milliards de dollars),
le développement de réseaux de communication d’urgence (2 milliards de
dollars) et la réduction du déficit public (le reste, soit un montant estimé entre 5
et 25 milliards de dollars). La Chambre des Représentants n’accordait que 1
milliard de dollars pour les subventions (soit un bon d’achat pour le décodeur de
80 dollars par foyer), laissant la grande majorité (entre 7 et 27 milliards de
dollars) pour la réduction du déficit budgétaire Les deux chambres devront
trouver un accord d’ici la fin de l’année 2005.
Thomson
www.thomson.com
Internet redynamise l’industrie de la musique live et la
« gestion de fans »
Musique
Auteur
[email protected]
Musictoday
www.musictoday.com
A l’heure où les ventes de musique enregistrée sont à un bas niveau depuis 5 ans
(ventes de CD de 11,8 millions de dollars en 2003 et de 12,1 millions de dollars
en 2004), où le secteur de la « musique live » se porte plutôt bien et où la vente
de musique en ligne gagne de l’ampleur (330 millions de dollars en 2004, soit six
fois plus qu’en 2003), le modèle de Musictoday apparaît comme un cas d’école,
prenant en compte et synthétisant ces divers éléments en étendant le principe de
la vente en ligne à tous les éléments de l’industrie musicale : de la vente de
tickets ou de voyages organisés autour d’un événement musical, à l’achat de CD
ou de produits dérivés (T-shirt, posters) en passant par la gestion de fan clubs et
la mise à jour d’informations (biographies, photos, articles, etc.) sur les artistes.
Musictoday, qui se présente elle-même comme la « source de la musique live »,
tendrait non seulement à imposer un nouveau business modèle à l’industrie
musicale mais également à exporter ce schéma florissant dans d’autres industries,
telle celle du « sport live ».
L’alliance du e-commerce et de l’industrie musicale
Article “Big bands go small-town :
Musictoday booms amid biz
slump”, 28-30 Octobre 2005
www.hollywoodreporter.com
Fondée en 1995 comme la branche commerciale du Dave Matthews Band et
incorporée en 1998, Musictoday affiche des ventes pour 2005 de plus de 100
millions de dollars (article “Big Bands go small-town”, Hollywoodreporter) et
réalise des profits sur toutes les parties de son activité. En effet, il ne s’agit pas
simplement pour Musictoday de gérer un catalogue de produits dérivés de
l’industrie musicale.
La mission de Musictoday comporte deux pans :
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•
l’aide aux artistes, afin qu’ils puissent distribuer leur musique et leurs
produits sur Internet au plus grand nombre et sans limitation
géographique
l’information et la gestion d’une communauté mondiale de fans
En quelques années, son fondateur, Coran Capshaw, a tiré le groupe de
Dave Matthews de son enracinement local pour en faire un empire multimillionnaire, tout en restant en marge des circuits musicaux traditionnels.
Article “Industry Profile: Andrew
Snowhite”
www.celebrityaccess.com/news/profil
e.html?id=28
En 1998, il fusionne sa propre société de services, Red Light Management, avec
ses opérations de merchandising traditionnel en tant que manager du Dave
Matthews Band. Le résultat est la création de Musictoday, Inc, un parfait
exemple de e-commerce fournissant solutions marchandes et système de
réservation en ligne à l’industrie musicale. Andrew Snowhite, Vice-président en
charge du développement commercial, précise dans son “Industry Profile” sur le
site celebrityaccess.com qu’il s’agit moins d’une entreprise musicale que d’une
entreprise technologique dont la spécialité est le secteur musical.
Le modèle du service Artist-to-Fan
La croissance de la société a pu se réaliser à la fois par expansion de l’offre de
services et par allongement et diversification du portefeuille d’artistes, celui-ci
allant des artistes émergents aux plus établis. A ce jour, Musictoday comprend
un certain nombre de grands noms dans son catalogue : Coldplay, Madonna,
Eminem, Britney Spears, les Rolling Stones, Metallica, Shania Twain, Prince.
Sa base de données de dates de concert est des plus conséquentes et
exhaustives et le nombre de fans présents dans la base est de 5,5 millions.
Environ 300 artistes utilisent les services de magasin en ligne de Musictoday, et
Musictoday se targue d’être la première entreprise à lancer un service de ventes
de ticket Artist-to-fan : « Nous avons développé un système pour les fans afin
qu’ils puissent entrer en contact directement avec les artistes et aucune marque
n’intervient entre artiste et fans » précise James Warnock directeur des services
de gestion de listes, dans l’article “Connecting Artists and Fans online” (iMedia
Connection). L’artiste est maître de la relation client : il possède l’email et les
données client et a le pouvoir de gérer sa base de données comme bon lui
semble.
Article “Connecting Artists and
Fans online”, iMedia Connection,
22 décembre 2004
www.imediaconnection.com/content/4
828.asp
Une autre pratique qui participe de la réussite de l’entreprise est le
téléchargement légal de musique. Les artistes choisissent eux-mêmes d’offrir
certains titres à télécharger à leurs fans, en consultant par exemple les demandes
exprimées par ceux-ci.
De plus, Musictoday a développé des outils d’analyse de performance : les
rapports en temps réel permettent aux clients de recevoir des retours immédiats
sur le statut de leurs campagnes promotionnelles, le nombre de clics sur leur
page, les requêtes de souscription/désistement sous forme de graphes et tableaux.
Un e-marketing personnalisé
Le point fort de Musictoday est sa gestion des campagnes. James Warnock
explique « Nous sommes deux à utiliser Accucast à présent et chacun peut
construire et lancer une campagne en une heure. » Pour tous les e-marketers, la
délivrance des messages est un point sensible (quantité de messages arrivant dans
la boîte du souscripteur) et les taux d’ouverture et de clics sont extrêmement
faibles.
En effet, l'e-mail marketing subit les conséquences de l’augmentation des spams
et de la mobilisation internationale contre le spam (parmi les critères de non
légitimité, les mots-gachette du type « vente », « free », ou encore la profusion
d’objets graphiques). L’enquête trimestrielle menée aux Etats-Unis au Q2 2004
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par DoubleClick, fournisseur de solutions pour la publicité et le marketing en
ligne, dénote ainsi une baisse de 26,7 % du nombre d'e-mails ayant abouti à un
achat au deuxième trimestre 2004. La chute est constante depuis début 2003. En
un an, sur l'ensemble des e-mails commerciaux envoyés, seuls 0,22 % ont atteint
leur objectif, contre 0,3 % un an plus tôt.
A l’inverse Musictoday affiche des taux de transformation record.
www.emarketers.com
Moyenne
(tous secteurs)
Musictoday
Secteur Media
98%
93%
84%
75%
31%
30%
50%
12%
11%
Source : Bigfoot interactive 2004, www.eMarketers.com
Taux de délivrance
Taux d'ouverture
Taux de clic
www.doubleclick.com
Musictoday a recours aux outils de personnalisation de courrier de Accucast :
insertion du numéro d’identification du membre, événements scéniques par zone
géographique et coupons de réduction.
Industrie musicale et Internet : un relais à exploiter
Selon James Warnock (article “Connecting artistes ans fans online” de iMedia
Connection), l’industrie musicale ne fait que commencer à prendre conscience de
la valeur du recours à Internet pour communiquer avec les fans. » De plus en
Article “Connecting Artists and
plus d’initiatives musicales autour du média Internet se déploient, à l’instar de
Fans online”, iMedia Connection,
l’entreprise française Opendisc qui amorce une entrée sur le marché américain
22 décembre 2004
après des succès européens. Opendisc partage la vision selon laquelle les
www.imediaconnection.com/content/4 maisons de disques ne traitent qu’avec des distributeurs, tout en restant en charge
828.asp
du marketing vers le client final dont elles connaissent mal le profil. Opendisc se
distingue cependant de Musictoaday par son attache au support CD.
En effet, Opendisc part du constat que les ventes de CD sont de plus en plus
concurrencées par d’autres sources musicales et de divertissement, tandis que le
support CD lui-même n’a quasiment pas évolué. Opendisc institue par
conséquent un relais interactif entre CD et Internet en proposant des contenus
supplémentaires exclusifs, accessibles uniquement aux personnes ayant acheté le
CD Opendisc. Pour y accéder, celles-ci doivent néanmoins donner quelques
informations sur leur profil, ce qui permet aux équipes marketing de créer une
base de données clients finaux ; ces données personnelles sont protégées.
www.opendisc.net
Article « Opendisc ajuste
les passerelles entre CD-Audio et
Internet », 01.Net
www.01net.com/article/251470.html
Télécommunications
Auteur
[email protected]
Opendisc constitue donc un autre exemple de cette prise de conscience de
l’importance du contact au client final, et illustre cette tendance forte du marché
de créer de plus en plus de liens entre l’industrie musicale et les ressources
offertes par le Web. Un exemple à suivre… ?
Les dernières tendances du secteur des télécommunications aux Etats-Unis
La publication des résultats des opérateurs de télécommunications du troisième
trimestre 2005 a confirmé les tendances actuelles en matière d’évolutions du
secteur.
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Ainsi, la croissance du secteur des services de télécommunications mobiles,
associée au dynamisme du marché du haut débit, a permis de compenser la
baisse du chiffre d’affaires enregistrée sur le segment de la voix fixe, locale et
longue distance, même si ce chiffre d’affaires tend à se stabiliser.
Alors que le secteur voit sa consolidation avancer, l’heure est au développement
de nouveaux services et infrastructures afin de compenser la baisse des activités
de télécommunications traditionnelles.
Fiche de synthèse sur le secteur
des télécommunications aux EtatsUnis éditée par la ME de San
Francisco :
www.missioneco.org/etatsunis/docum
ents_new.asp?V=7_PDF_109483
Avec près de 6500 visiteurs (+20% par rapport à 2004) et 250 exposants (+15%),
la conférence « Telecom’05 – A preview of what’s next », organisée par la US
Telecom Association en octobre 2005 à Las Vegas, aura donné les grandes
tendances du secteur : développement de nouveaux services IP, notamment ceux
basés sur les réseaux en fibre optique, dans le cadre du vaste mouvement de
consolidation, développement du multimédia mobile, émergence de services de
convergence fixe-mobile et évolutions réglementaires.
Consolidation du secteur
Conférence « Telecom’05 »
www.telecom05.com
Décision de la FCC sur les fusions
SBC/AT&T et Verizon/MCI :
hraunfoss.fcc.gov/edocs_public/attac
hmatch/DOC-261936A1.doc
L’événement majeur de cette année 2005 dans le secteur des télécommunications
fut bien évidemment les rachats d’AT&T et MCI par SBC et Verizon. Si le
rachat d’AT&T par SBC, pour un montant de 16 milliards de dollars en février
2005, fut amical, Verizon et Qwest se sont affrontés pendant plusieurs mois pour
le rachat de MCI, bataille finalement remportée en mai 2005 par Verizon pour un
montant de 8,4 milliards de dollars. Le Department of Justice (DoJ) et la Federal
Communications Commission (FCC) ont finalement donné leur accord
conditionnel à ces deux projets de fusion.
Si le DoJ a été relativement clément, en imposant seulement de céder un certain
nombre de clients entreprises dans des zones où la concurrence n’était pas
estimée suffisante, les conditions imposées par la FCC ont été plus importantes.
Les deux mesures les plus importantes sont : (1) L’engagement de SBC et de
Verizon de fournir d’ici à 12 mois et pour une durée maximum de deux ans la
possibilité à leurs clients résidentiels de ne s’abonner uniquement au service
d’accès haut débit DSL sans obligation de s’abonner au service téléphonique
(« naked DSL ») ; (2) L’engagement de SBC et Verizon de figer, pour une durée
de 30 mois, les prix des services de transmission de données à fort volume de
trafic (« special access services ») fournis aux entreprises et fournisseurs de
services.
Verizon et SBC espèrent pouvoir conclure ces fusions d’ici à la fin de l’année
2005, une fois que tous les Etats fédérés où les deux opérateurs ont des
infrastructures auront donné leur accord. A l’issue de ces fusions, les deux
opérateurs contrôleront plus de 80% du marché entreprises et pourront ainsi
fournir une offre complète de service à l’ensemble de leurs clients. Alors que
Sprint Nextel doit bientôt céder l’ensemble de ses activités de téléphonie locale
dans le cadre sa fusion avec Nextel, le mouvement de consolidation du secteur
pourrait bien se prolonger, Bellsouth se trouvant de plus en plus isolé.
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Développement du multimédia mobile
Outre les tendances observées à la fin du mois de septembre 2005 sur le CTIA
Wireless IT & Entertainment 2005, le multimédia mobile continue son
développement aux Etats-Unis.
Ainsi, Earthlink, après s’être positionné avec succès sur le déploiement des
réseaux Mesh WiFi, a détaillé la stratégie pour son opérateur mobile virtuel.
Lancé en partenariat avec l’opérateur coréen SK, sur la base des réseaux de 3e
génération à la norme CDMA2000 1xEV-DO de Verizon Wireless et Sprint
Nextel et baptisé Helio, ce service s’adressera au segment des clients « techsavvy », prompts à s’adopter rapidement les nouvelles technologies. L’opérateur
espère atteindre la barre des 3 millions de clients d’ici à 2009 avec des services
avancés tels que le chargement de musique, des jeux vidéo haute résolution, la
création de « blogs » mobiles, … Le lancement est prévu pour le premier
semestre de l’année 2006.
www.helio.com
Sprint Nextel de son côté a lancé un service de téléchargement de musique en
ligne via un téléphone portable, en partenariat avec Groove Mobile. Ce service
sera disponible via le réseau de 3e génération de l’opérateur, « Power Vision ».
Chaque téléchargement sera facturé 2,5 dollars. S’il est le premier opérateur
mobile aux Etats-Unis à lancer un tel service (Verizon Wireless et Cingular
Wireless ne devraient pas le faire avant le premier semestre 2006), la plupart des
analystes semblent estimer que le prix facturé (à comparer aux 99 cents pour les
services disponibles par Internet) semble trop élevé.
powervision.sprint.com
www.groovemobile.net
Nouveau service de convergence fixe-mobile
Démonstration interactive des
fonctionnalités de convergence :
64.207.132.216/demo.html
Alors que les opérateurs de télécommunications développent leurs offres de
télévision sur le marché américain (Verizon FOIS, SBC « U-Verse »), les
principaux câblo-opérateurs aux Etats-Unis, dont Comcast, Time Warner Cable,
ont, après plusieurs mois de négociation, conclu un vaste accord de coopération
avec Sprint Nextel. Le premier volet concerne la mise en place, pour chacun des
câblo-opérateurs, d’un service d’opérateur mobile virtuel (MVNO), leur
permettant de commercialiser des offres de « quadruple play ». Le deuxième
volet doit amener au développement d’offres de convergence fixe-mobile,
notamment en matière de télévision, au travers d’une « joint venture », disposant
d’un capital de 200 millions de dollars. Ainsi, les abonnés conjoints Sprint
Nextel/opérateur de câble
seront
susceptibles
d’accéder,
via
leur
téléphone portable, à leur
bouquet
de
chaînes
payantes, ainsi qu’à leurs
programmes
préenregistrés sur leur DVR
(Digital
Video
Recorders), qui pourra
être commandé à distance
depuis les téléphones
portables. Ce service devrait être mis en place d’ici à la fin du premier semestre
2006 et disponible sur le réseau de 3e génération à la norme CDMA2000
1xEVDO de Sprint Nextel. D’ici à la fin de l’année 2006, des combinés mixtes
WiFi/CDMA devraient permettre aux abonnés de disposer d’une meilleure
couverture à l’intérieur des habitations. De nouvelles fonctionnalités seront
ensuite introduites au fur et à mesure de leur développement.
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Microsoft et l’écosystème mobile
Télécommunications
Première partie : Enjeux liés aux systèmes d’exploitation
De bons résultats financiers
Auteur
[email protected]
Les récents résultats publiés lors des présentations trimestrielles confirment la
bonne santé de Microsoft. Ainsi, face au succès de son système d’exploitation
Windows pour PC, la firme de Redmond a engendré une hausse de 24% de son
bénéfice trimestriel. En effet, le chiffre d’affaires trimestriel du géant de
Redmond s’établit à 9,74 Md$ (contre 9,19 Md$ sur la période correspondante en
2004) pour un bénéfice de 3,14 Md$ (contre 2,53 Md$ en 2004). Microsoft
anticipe un chiffre d’affaires de 11,9 à 12,0 Md$ pour le quatrième trimestre
2005.
www.microsoft.com
Une réorganisation profonde de ses activités
Face à la montée en puissance de la concurrence, notamment les produits et
services de Google et ceux basés sur l’open source, Microsoft a récemment
décidé d’une réorganisation profonde de ses activités en trois divisions contre
sept auparavant. Cette réorganisation devrait permettre au numéro un mondial du
secteur des logiciels de rendre les processus de décision plus rapides et plus
efficaces et ainsi d’accélérer le développement de nouveaux produits. Elle
entérine aussi la volonté du géant de Redmond de développer ses activités dans le
monde des logiciels professionnels au-delà des segments « serveurs » et produits
Office.
Fiche de synthèse sur le secteur
des télécommunications aux EtatsUnis éditée par la ME de San
Francisco :
www.missioneco.org/etatsunis/docum
ents_new.asp?V=7_PDF_109483
Désormais les activités de Microsoft seront regroupées en trois
pôles principaux. La Microsoft Business Division sera chargée
du développement des produits Office et des applications
professionnelles. La Microsoft Platform Products & Services
Division regroupera les activités Windows, MSN, serveurs et
outils associés et enfin la Microsoft Entertainment & Devices
Division prendra notamment en charge le lancement de la Xbox
360.
La place du logiciel dans le monde mobile
Le monde mobile, dans un contexte de modèle économique orienté vers les
services de données, donne toute son importance au segment des logiciels.
L’écosystème est complexe, opérateurs, constructeurs et éditeurs voulant chacun
Fiche de synthèse sur le marché
des logiciels aux Etats-Unis éditée leur part d’un marché de 5 Mds USD en 2007 aux Etats-Unis. En effet,
par la ME de San Francisco :
l’écosystème de la téléphonie mobile est particulièrement fragmenté, handicapant
www.missioneco.org/etatsunis/docum fortement l’industrie du logiciel pour mobiles. Une même application doit en
ents_new.asp?V=7_PDF_104357
effet généralement être développée plusieurs fois du fait de l’absence de
nombreux standards et d’interopérabilité. Cette fragmentation technologique est
en fait présente quasiment à tous les niveaux de l’architecture en couches. D’une
manière générale, le développement d’une application dépend à la fois du
constructeur du terminal (et en fait même du terminal), de l’opérateur
(technologie de réseau) et de plusieurs acteurs logiciels (OS et middleware).
C o u c h e
C o n te n u
Les entreprises se montrent particulièrement intéressées
de pouvoir disposer des mêmes applications sur leurs
appareils nomades, notamment outils de bureautiques et
gestion (accès email).
C o n te n u
A p p lic a tio n s
C o u c h e
L o g ic ie l
M
S y s tè m
C o u c h e
R é s e a u
C o u c h e
M a té r ie l
id d le w a r e
e s
d ’ e x p lo ita tio n
Afin de gagner en puissance sur le marché mobile et
ainsi enrichir leurs offres, les géants du secteur tendent
vers des accords de licences, à l’instar de l’accord entre
Microsoft et Symbian pour la synchronisation du
courrier électronique.
P r o to c o le s
T e c h n o lo g ie
r é s e a u
E le c tr o n iq u e
T e r m
in a l
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Microsoft dans l’écosystème de la téléphonie mobile
Le secteur des télécommunications est un secteur prioritaire pour Microsoft, qui
ne cherche toutefois pas à devenir un acteur spécifique du secteur mais à profiter
des phénomènes de numérisation de la société et de convergence des terminaux
pour diffuser plus largement son offre logicielle.
www.microsoft.com/windowsmobile/5/
default.mspx
On distingue alors quatre grandes couches dans l’écosystème mobile : le
matériel, le réseau, le logiciel et le contenu. Ses différentes couches interagissent
entre elles, par le biais d’alliances commerciales voire technologiques et des
barrières technologiques (incompatibilités).
Téléphonie mobile et système d’exploitation
Le marché de la téléphonie mobile peut être segmenté en trois catégories du point
de vue du système d’exploitation, présent sur tous les appareils mobiles mais
avec un niveau de sophistication variable : les terminaux les moins évolués
reposent généralement sur des solutions propriétaires des constructeurs ou sur
des solutions assez basiques (à la limite de l’OS), d’acteurs comme Openwave.
Les fonctionnalités offertes restent minimes. Microsoft propose ainsi Mobile
Explorer pour certains téléphones WAP, les terminaux évolués de téléphonie
(ou smartphones) reposent sur la nouvelle génération d’OS avec les offres de
Microsoft, Symbian et Palm OS. Les fonctionnalités proposées sont équivalentes
à celle de certains PDAs, mais limitées par la taille de l’écran et les PDAs
(Personal Digital Assistant) les plus avancés acquièrent des fonctionnalités de
communication. Les fonctionnalités disponibles sont très riches, semblables à
celles d’un PC. Ces deux dernières catégories représentent deux stratégies
différentes qui seront, à priori, amener à converger.
Windows Mobile 5.0 de Microsoft
Windows CE, développé en premier lieu pour les systèmes embarqués, a d’abord
été décliné sur les PDAs avec l’OS PocketPC depuis 2000. Avec ses alliances à
des grands constructeurs tels Compaq, HP, Casio ou encore Toshiba, la firme de
Redmond à réussi à conquérir des parts sur le marché le plus rentable, celui des
entreprises (près de 80% du marché selon Gartner), qui apprécient la possibilité
d’accéder aux mêmes applications sur leurs PC et sur leurs appareils nomades.
En 2003, Microsoft a décidé de clarifier sa stratégie mobile affirmant la
convergence des PDAs et des téléphones mobiles en regroupant ses différents OS
sous la marque Windows Mobile. Pour faire face à la concurrence accrue des
systèmes d’exploitation mobiles, notamment face à Symbian ou encore Research
In Motion, Microsoft a récemment dévoilé sa nouvelle version de Windows
Mobile (plus connu sous le nom de code Magneto). Windows Mobile 5.0 devrait
ainsi répondre aux besoins des fabricants d’appareils mobiles, sous toutes leurs
formes (simples assistantes personnels, smartphones ou encore PDAs) en
proposant de meilleures applications bureautiques, une nouvelle ergonomie
d’utilisation et supportant de la mémoire non volatile (évitant ainsi toute perte de
mémoire). Egalement, cette nouvelle plate-forme devrait supporter les dernières
technologies telles que le WiFi (avec l’arrivée de la version 802.11g) sur certains
smartphones haut de gamme, le standard 3G pour la téléphonie ou encore le
Bluetooth et l’USB en versions 2.0. Cette nouvelle version équipe d’ores et déjà
des appareils commercialisés tels que le Qtek 9100 (avec Wifi intégré) de Texas
Instruments ou encore l’Axim X51v, le nouvel assistant personnel de Dell.
Qtek 9100
www.rim.net
Les offres concurrentes majeures
« Blackberry Family »
La concurrence des systèmes d’exploita-tion mobiles est assez forte, notamment
avec la présence de Symbian sur le secteur grand public et de Research in Motion
Blackberry sur le secteur professionnel. Linux progresse également dans ce
domaine.
MENSUEL DU RESEAU TIC DES MISSIONS ECONOMIQUES AUX ETATS-UNIS
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Le marché des PDA dans le monde au troisième trimestre 2005
(en volume)
Logiciel
Unités Q3 2005
PdM Q3 2005
Unités Q3 2004
Windows CE
1 693 471
49,2%
1 375 866
PdM Q3 2004 Evolution
48,1%
+23,4%
RIM
862 000
25,0%
565 000
19,8%
+52,6%
Palm OS
515 175
14,9%
850 821
29,8%
-39,4%
Symbian
200 000
5,8%
-
0,0%
-
Linux
24 300
0,7%
14 500
0,5%
+67,6%
Autres
150 400
4,4%
52 620
1,8%
+185,8%
Total
3 449 346
100,0%
2 858 807
100,0%
+20,7%
Source Gartner
Selon Gartner, Microsoft domine largement le marché des PDAs et conserve
ainsi une part de marché de 49,2 % au niveau mondial, Research In Motion
représente une part de marché de 25% tandis que Palm OS représente 15% et
plus loin derrière, profitant de la percée de Nokia, Symbian bénéficie de 5,8% de
part de marché. Selon Canalys, Symbian est leader mondial sur le marché des
smartphones avec 62.8% des parts de marché, suivi de loin par Microsoft qui
représente 15,9% du marché puis PalmSource avec 9,5%.
Le marché des smartphones dans le monde au 2e trimestre 2005
(en volume)
Logiciel
Unités Q2 2005
PdM Q2
2005
Unités Q2 2004
PdM Q2
2004
Evolution
Symbian
7 648 920
62,8%
2 429 930
41,0%
+214,8%
Windows
1 931 630
15,9%
1 360 220
22,9%
+42,0%
PalmSource
1 157 720
9,5%
1 335 810
22,5%
-13,3%
Autres
1 447 330
11,9%
807 370
13,6%
+79,3%
Total
12 185 600
100,0%
5 933 330
100,0%
+105,4%
Source Canalys
Research in Motion (RIM)
Research In Motion (RIM), constructeur canadien du BlackBerry et aussi éditeur
du système d'exploitation propre à son terminal, multiplie les alliances afin de
concurrencer le marché des systèmes d’exploitation mobile. Ainsi, en octobre
dernier, la firme signait une alliance stratégique avec Palm afin de proposer des
fonctions propres aux systèmes Blackberry sur les PDAs de Palm. Parallèlement,
Research in Motion (RIM) s’attaque aux marchés asiatiques et a notamment
conclut des accords avec Singapore Telecommunication et 3 Hong Kong. Ainsi,
862 000 unités de PDAs Blackberry ont été vendues au troisième trimestre 2005
contre 3,45 millions d’unités dans le monde.
www.palmsource.com
Palm OS
Palm Treo Windows
En 2004, PalmSource, leader du marché du PDA aussi bien en OS qu’en
matériel, avait annoncé la version 6.1 de Cobalt, un système d'exploitation dédié
à ces téléphones mobiles intelligents. Malgré de nombreux atouts, notamment
dans la sécurité ou dans la messagerie avec l'intégration du service Blackberry,
Cobalt 6 n'a convaincu quasiment aucun fabricant de mobiles. Egalement, en
2004, l'éditeur rachète China Mobilesoft (société commercialisant son propre OS
à partir d'un noyau Linux) et s'ouvre ainsi à d'autres systèmes d'exploitation. La
firme réalise quelques mois plus tard un autre mouvement vers le système Linux
en signant un accord de partenariat avec l'éditeur spécialisé Montavista Software.
De plus, pour faire face à une demande de marché, Palm décide, en septembre
2005, de passer un accord avec Microsoft, afin d'équiper certains de ses assistants
MENSUEL DU RESEAU TIC DES MISSIONS ECONOMIQUES AUX ETATS-UNIS
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numériques de Windows Mobile 5 (notamment les prochains Palm Tréo).
Jusqu’à présent, Palm avait toujours supporté PalmOS de l’éditeur PalmSource.
Une alliance qui vise à se renforcer sur le marché des entreprises. Puis, l'ancienne
division système et logiciels de Palm a été racheté, en septembre dernier, par la
société japonaise Access ; véritable poids lourd des systèmes d’exploitation pour
mobiles en Asie; une transaction de 324 Ms$ (soit trois fois le chiffre d’affaire de
l’éditeur estimé à 71,9 Ms$ pour l’exercice 2004-2005). Ainsi, Access et Palm
Source offriront une solution complète, capable de rivaliser avec la montée en
puissance de Microsoft sur ce segment, en proposant des systèmes d’exploitation
moins lourds qui permettront ainsi d’équiper des produits plus légers.
Symbian OS
Leader incontesté de l’industrie, la firme britannique Symbian a annoncé la
commercialisation de plus 6,75 millions de smartphones basés sur son système
d’exploitation au deuxième trimestre 2005. Ainsi, grâce au soutien de Nokia,
Symbian compte plus de 32 millions de téléphones mobiles exploitant son OS.
Désormais disponible en version 9, Symbian dispose d'un éventail de plus de
3800 applications et d'une communauté de plusieurs milliers de développeurs.
Longtemps limité à des produits haut de gamme (telles que la gamme
Communicator de Nokia, les P900 de Sony Ericsson ou encore SX1 de Siemens),
Symbian commence à se tourner vers de nouveaux segments (modèles moyen de
gamme) et équipe ainsi près de 48 modèles de 9 marques différentes.
www.symbian.com
OS
Linux OS
Linux progresse fortement sur le marché informatique, avec un poids grandissant
sur le marché des serveurs au détriment des serveurs Unix, grâce notamment au
support de géants de l’informatique comme IBM ou encore HP. Toutefois, le
Compte-rendu de l’Open Source
porte-étendard du logiciel libre reste distancé par Microsoft sur ce segment et
Convention 2005 rédigée par la
marginal sur le segment des terminaux de type PC ou des PDAs. Comme dans le
Mission Economique de San
reste du monde informatique, Linux progresse désormais dans le domaine de la
Francisco :
www.missioneco.org/etatsunis/docum téléphonie mobile. La fin de l’année 2003 a vu les premiers lancements majeurs
ents_new.asp?V=7_PDF_109304
de smartphones sous Linux, pour la plupart en Asie. Motorola s’appuie en effet
sur l’OS Linux de MontaVista Software, une référence des systèmes
d’exploitation embarqués, pour sa stratégie combinant Linux et Java, y compris
dans des modèles basiques. Ainsi, le deuxième plus grand fabricant de téléphone
Compte-rendu de Linux World
du monde a vendu, depuis 2001, plus de 3 millions de téléphones en Asie. D’ici
2005 rédigée par la Mission
quelques années, Motorola prévoit de migrer la totalité des ses téléphones sous
Economique de San Francisco :
www.missioneco.org/etatsunis/docum un OS Linux, système facilement adaptable et des millions de programmeurs
soutiennent ce projet. De leur côté, Panasonic, Nec et également Samsung
ents_new.asp?V=7_PDF_109305
propose également des téléphones sous un OS Linux en Asie.
Electronique
Révolution numérique au cœur des processeurs
Performances par Watt consommé
Auteur
[email protected]
Enoncé pour la première fois dans les années 70, la loi de Moore s’est imposée
comme un modèle économique à respecter pour l’industrie microélectronique
selon un doublement de la densité d’intégration des circuits tous les 2 ans.
Jusqu’à aujourd’hui, cette réduction des tailles pour augmenter les performances
a pu être respectée mais des difficultés techniques grandissantes pourraient
changer ce régime d’évolution. Intel, un des pionniers du domaine des
processeurs, a bien évalué ce problème et a été l’un des premiers fondeurs
(fabricant de puces) a avoir annoncé un changement radical dans sa vision du
marché des microprocesseurs : les performances ne seront plus basées sur la
vitesse du traitement de l’information, mais sur l’efficacité et notamment la
puissance qu’ils consomment. De cette remarque, vient l’apparition des
processeurs multicœurs dont l’une des qualités principales est une consommation
énergétique amoindrie (<30 W). Cette nouvelle architecture des composants
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Modèle économique de Moore
devrait être au cœur d’une nouvelle révolution numérique avec la possibilité de
traiter plusieurs opérations en simultanée sur une même puce. IDC Research
évalue la complète transition vers une infrastructure multicoeurs, hardware et
software, autour de 2010.
Transition vers la génération 65 nm multicoeur
Après l’introduction des premiers processeurs multicoeurs en 2005 réservés aux
ordinateurs haut de gamme, 2006 devrait voir l’apparition de composants basés
sur la nouvelle génération de transistors 65 nm pour des applications portables.
Après un investissement de 2 Mds USD, Intel a rénové son usine de production
située à Chandler, AZ, pour débuter la production de composants 65 nm. Prévu
en février 2006, Intel doit ainsi sortir une version bicoeur de son processeur
A l’origine, la loi de Moore décrivait un Yonah pour ordinateur portable.
doublement du nombre de transistors
par circuit tous les 18 mois.
Estimation du marché des
processeurs multicoeurs
2004 : 259 Ms USD
2008 : 18.5 Mds USD
(Pour comparaison, le marché des
processeurs CPU est estimé à près
de 40 Mds USD en 2008)
Intel
www.intel.com
AMD
www.amd.com/us-en
Azul Systems
www.azulsystems.com
Sun Microsystems
www.sun.com
IBM power PC
www.03.ibm.com/chips/products/pow
erpc
Clearspeed
www.clearspeed.com
Broadcom SiByte
sibyte.broadcom.com
PA Semi
www.pasemi.com
Transmeta
www.transmeta.com
Raza Microelectronics
www.razamicroelectronics.com
Industrie des processeurs multicoeur en 2005
Nom du processeur
Azul Vega
Intel x 86 Dempsey
Intel IA-64 Montecito
AMD x86 Opteron
Sun Niagara
IBM Power
IBM Cell
ClearSpeed
Broadcom SiByte
Type de marché
Professionnel
Grand public
Grand public
Grand public
Nombre de cœurs
24
2
2
2
Revendeurs
Azul
Grandes marques
HP, Fujitsu
Grandes marques
(sauf Dell)
Professionnel
8
Sun
Grand public
2
IBM
Jeux vidéo/ Média
9 cœurs non cohérents IBM, Sony
Systèmes embarqués
96
ClearSpeed
Réseau
4
OEMs
Source: IDC, Azul Systems, and IDG Ventures, 2005
En plus de ces constructeurs, de nombreuses start-up se créent autour de la
technologie multicoeurs. PA Semi, situé dans la Silicon valley, vient de dévoiler
fin octobre un processeur basé sur la performance par Watt énoncé par Intel cette
année. PA Semi va produire des processeurs muticoeurs, de 2 à 8 cœurs, selon la
technologie Power PC d’IBM à 65 nm. Cette annonce rappelle celle de
Transmeta Corp. il y cinq ans, qui avait annoncé la sortie de son processeur
Crusoe consommant 1/10e de la puissance classique. Possédant aujourd’hui une
part de marché de moins de 1 % pour les processeurs x86, Transmeta Corp. a été
obligé de vendre sa propriété intellectuelle l’année dernière. A la différence de
Transmeta Corp., PA Semi vise le marché des systèmes embarqués dans lequel
Intel n’a pas une présence très forte. Deux autres start-up basées à Cupertino en
Californie ont également développé cette année de nouveaux types de
composants multicoeurs :
-
Raza Microelectronics Inc, a présenté en Juin son processeur XLR à 8
cœurs multithread basé sur la technologie 90 nm.
-
Intelasys Inc. vise le marché des systèmes embarqués et présentera au
public son premier prototype début 2006.
Les consoles s’équipent en multicoeurs
Intelasys
www.intelasys.net
Nouvelle Console Revolution de
Nintendo dont la sortie est prévue
en 2006, www.nintendo.com
La nouvelle génération de consoles de jeux vidéo est
sur le point d’être lancée dans les semaines qui
viennent. Microsoft, Sony ou Nintendo auront chacun
un nouveau système à présenter au public muni des
dernières technologies de composants multicoeurs
toutes basées sur la technologie Power PC d’IBM. La
Xbox 360 fonctionne avec 3 cœurs intégrant la Console Xbox de Microsoft
technologie SOI (Silicon On Insulator) à 90 nm, chacun équipé d’un processeur
PowerPC d’IBM à triple
fonctionnant à 3.2 GHz. Capables de traiter plusieurs cœur
applications en parallèle, le processeur a été réalisé
spécialement pour supporter une bande passante importante (jusqu’à 21.6 Gbps),
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caractéristique importante de l’industrie du jeu vidéo. Avec la sortie début 2006
de la Playstation 3 équipé du processeur Cell, Sony vise le marché du
divertissement
multimédia et des communications. Regroupés dans le
2005 : 28.5 Mds USD
consortium
STI
(Sony Toshiba IBM), le but principal a été de développer un
2010 : 42 Mds USD
processeur basé sur une architecture de type SoC (System on Chip), possédant
plusieurs cœurs interagissant entre eux grâce à des fonctionnalités de large bande
Microsoft Xbox
passante. Nintendo, dernière console à être commercialisée, a présenté sa
www.xbox.com
Revolution lors du salon E3 en Mai dernier. Le processeur annoncé fonctionne
suivant une architecture à double cœur de type Power PC estimé à 2.5 Ghz.
Détails techniques sur le
Même si les trois consoles ne visent pas forcément les mêmes publics, elles
processeur Cell
intègrent toutes des fonctions interactives avec un accès internet, des
www.ibm.com/chips/power/splash/cell
connectivités WiFi et des lecteurs de cartes mémoire pour s'imposer au cœur de
la maison numérique de demain.
Estimation du marché des
consoles et jeux vidéo
Internet grand public
Auteurs
[email protected]
[email protected]
Renforcement du marché du blog en 2005
Le secteur des blogs est en phase de développement rapide, plusieurs annonces
faites ces derniers mois en font un secteur de premier plan d’Internet.
Une consolidation du secteur évoquant la fin des années 90
En effet, depuis peu le blog est devenu un médium à part entière source
d’informations mise à jour en continue, gratuite et fiable. Ce secteur est devenu
incontournable pour les grandes firmes de médias telles qu’AOL ou News Corp.
Ainsi on assiste depuis quelques mois à des rachats de sites de blogs rappelant
pour certains le début de la bulle Internet : News Corp au mois de juillet rachète
pour 580M$ myspace.com, le 5ème hébergeur de blogs du pays créé il y a 2 ans,
VNU, le groupe hollandais rachète Gizmodo, un blog de technologie de la
Silicon Valley ou encore Advertising.com par AOL en 2 004.
www.myspace.com
www.gizmodo.com
www.advertising.com
www.engadget.com
Mais c’est avant tout le rachat de Weblogs Networks par AOL en octobre 2005
pour 25M$ qui illustre le mieux ce nouveau marché : Weblogs est un ensemble
de 85 blogs sur des sujets variés dont les contributeurs sont payés à la semaine
Podcasts, vidéocasts : Flux audio pour la plupart et postant plus de 1 000 billets par semaine. Avec une
fréquentation estimée à 30 millions de pages par mois et 25 millions de pages par
ou vidéos transmis par flux RSS
RSS pour les blogs de Weblogs, le succès de ces blogs hébergés est
remarquable : engadget (technologie), Jostiq (jeux vidéos), Cinematical
Agrégateur de flux : L'objectif d'un
(cinéma), Blogging Baby (pour les parents). AOL compte ainsi en achetant un
tel logiciel est de permettre
site de contenus attirer tous ces lecteurs de Weblogs vers ses services :
l'agrégation de plusieurs sources de
agrégateurs de flux…
contenus internet en une seule
RSS : Rich site summary ou Really
Simple Syndication
application. Le suivi du contenu est
réalisé en quasi-temps réel.
30% des internautes américains lisent régulièrement des blogs
L’arrivée des blogs américains sur Internet date de la
campagne présidentielle américaine il y a un an et
demi. La croissance a été dès lors ininterrompue.
Actuellement, les estimations diffèrent sur le nombre
de blogs existant dans le monde variant entre 80
millions et 120 millions. D’après l’étude de Comscore,
50 millions d’internautes aux Etats-Unis ont visité
un site de blogs pendant le premier trimestre 2005
soit 30% des internautes américains et un américain
sur six. Cinq sites de blogs ont concentré cinq millions
de visiteurs différents. Enfin le profil du lecteur de
blog par rapport à l’internaute moyen est plus jeune,
d’un milieu aisé et possède une connexion Internet
haut débit. Ils visitent aussi 2 fois plus de pages que
les autres internautes et achètent plus sur le web
également. Cela fait d’eux une cible privilégiée pour
les annonceurs.
www.comscore.com
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Le blog est un médium incontournable qui crée des outils adaptés à cette
nouvelle navigation sur Internet
Cette affluence sur les blogs devait s’accompagner d’outils capables de guider
l’internaute. Ainsi Google et son blogresearch mais surtout technorati.com sont
des moteurs de recherche spécifiques de blogs. Technorati.com, site de référence,
inclut une recherche par tags et affiche les résultats par date de la dernière
modification (13% des blogs sont mis à jour toutes les semaines et 55% des
blogs sont toujours actifs 3 mois plus tard). Technorati affiche plus de 600 000
nouveaux posts par jours et 70 000 blogs crées par jours soit près d’un par
seconde.
www.technorati.com
A noter des outils de recherche novateurs très liés à la tendance web 2.0 tels que
le futur www.sphere.com, www.blogdigger.com, un outil de recherche de blog
local, ou encore www.blogpulse.com d’Intelliseek (un moteur de recherche
racheté par AOL) qui permet de comparer sur une base de 17 millions de blogs
les sujets les plus traités de la blogosphère et de les identifier. L’efficacité de la
simplicité de www.memeorandum.com a également été remarquée : deux pages
seulement, l’une pour la politique et l’autre pour la technologie, rassemblent les
discussions sur les blogs et médias traditionnels autour d’un même sujet.
www.sphere.com
www.blogdigger.com
www.blogpulse.com
www.memeorandum.com
Web 2.0 : terme utilisé pour désigner
la transition du World Wide Web,
passant d'une collection de sites web
à une plateforme informatique à part
entière, fournissant des applications
web aux utilisateurs
www.newsgator.com
www.google.com/reader
http://oracle.2question.com/rss
www.bradsoft.com/feeddemon
www.ranchero.com/netnewswire
Le RSS change radicalement l’approche à l’actualité et à la recherche
d’informations
L’évolution majeure dans le nouveau médium blog est le fait que l’information
vient au lecteur au travers des flux RSS 2.0 et maintenant des podcasts et
vidéocasts. Pour l’instant seuls 11% des lecteurs américains de blogs utilisent ces
flux mais l’arrivée de contenus diversifiés doit contribuer à généraliser
l’utilisation des blogs : émission de radios puis de télévision et la simplification
de l’utilisation de ces flux avec entres autres iTunes 6.0 qui intègrent les podcasts
dans son lecteur, Windows Vista qui simplifiera les abonnements à tous les types
de flux. On assiste ainsi à l’arrivée massive d’agrégateurs de flux qui permettent
de lire ses flux sur différents supports : web based (NewsGator dans Firefox et
Safari, Google reader, Internet Explorer 7 de Microsoft, Morelle de Versailles,
Mercury News Reader d’Oracle…), intégré au client mail (Thunderbird 1.5) ou
application classique : FeedDemon, NetNewsWire sur Mac…
Les sociétés fournissant le RSS ont un modèle économique s’appuyant sur les
offres complémentaires à la simple lecture de flux en ligne. Pour un coût allant
de 1,95 dollar à 11,95 dollars par mois pour NewsGator – acteur majeur du
secteur-, l'utilisateur bénéficie notamment de fonctionnalités de synchronisation
et de consultation de fil RSS sur son téléphone mobile ou via sa messagerie
électronique, en plus de la simple lecture en ligne.
De nouveaux modèles économiques apparaissent
Toutes ces innovations font apparaître trois différents business models afférent
au secteur du blog.
www.blogger.com
www.sixapart.com
www.myspace.com
Tout d’abord les hébergeurs ou les fournisseurs d’accès proposent de l’espace
non plus pour les pages web de leurs clients mais pour leurs blogs. Les acteurs
majeurs sont blogger.com, sixapart.com, myspace.com. Les offres proposent
généralement un pack gratuit mais offrant de l’espace pour du texte uniquement,
peu de photos, très peu de possibilités de stockage et un unique contributeur. Les
offres s’étalent ensuite de 6 à 15 dollars par mois pour plus de possibilités sur
l’édition du code, la bande passante allouée, l’espace de stockage, le nombre de
blogs ouverts et le nombre de contributeurs par blog.
A noter également le développement du Mobile Blog qui permet de poster sur
son blog via les SMS et même de poster des photos via les MMS (PacificNet…),
ce marché étant considéré plus comme une niche actuellement.
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www.pacific.net
www.gawker.com
www.dolster.com
www.plogworld.com
www.blogger.com
www.sixapart.com
www.airset.com
www.imeem.com
www.typefree.com
Les développeurs d’application en sont maintenant à la 2ème génération
d’éditeurs qui permettent l’édition de contenus variés plus facilement, l’édition
de vidéos et facilitent la collaboration à l’écriture de blogs. Les acteurs majeurs
sont le projet Comet (voir plus bas) de Sixapart (anciennement Typepad),
Blogger de Google, Gawker ou Callioppe de Dolster. Ceux-ci ont pour clients
les premiers acteurs nommés : hébergeurs et FAI à qui ils fournissent des
solutions applications clés en main.
Une niche du secteur est apparue depuis peu avec le plog pour project
blogging : le blog devient un outil de gestion de projet : chaque collaborateur
poste son document, est informé via les flux RSS de la modification de
documents (plog.org logiciel libre, Fiv Aacross…) et grâce à une simple page
web moins lourde qu’une base plus classique (LotusNotes…).
Autour du blog simple se développent de multiples fonctionnalités liées à
l’impulsion web 2.0 : Airset permet la gestion d’un calendrier partagé en
consolidant les calendriers de chaque participant en plus d’un blog à plusieurs
contributeurs ; Imeem propose un site de social networking qui offre des
fonctionnalités de blogs, de partages de données et de messagerie instantanée. On
remarque également des applications web based telles que Typefree destinée
uniquement au travail en collaboration ou le futur Office Live de Microsoft.
Ces différentes initiatives montrent la multiplicité des offres intégrées autour du
blog et qui s’adaptent à plusieurs types de clients.
Le secteur le plus en développement est évidemment la publicité sur les blogs.
Avec des revenus en hausse de 26% au premier semestre 2005 aux Etats-Unis
pour s’établir à $5,8Mds, le secteur de la publicité sur Internet a su profiter de
la croissance de la blogosphère. D’après Ernst&Young, ce marché pourrait
atteindre les 20Mds$ en 2008. Depuis le début 2005, on a ainsi assisté au
lancement de Adsense de Google, Blogads, Donations… des applications web
pour mettre de la publicité contextuelle sur les blogs. Tous les grands acteurs de
la publicité Internet sont présents sur ce créneau (Google, Yahoo, MSN…).
Ainsi d’après Technorati seuls 30% des bloggeurs américains n’utilisent pas de
logiciel de publicité contextuelle sur leur blog. Ces logiciels arrivent également à
maturité pour le grand public. Les intégrer sur le blog ne nécessite pas de
connaissances en html et ils offrent un revenu non négligeable aux blogs les plus
visités, on parle de six-figures blog pour les blogs aux plus grands revenus. La
part de marché la plus grande revient à Google avec son Adsense :
www.fruitcast.com
Source : comScore
www.marqui.com
A noter également les possibilités offertes par le RSS pour la publicité mais qui
ne font que démarrer en raison de l’émergence de ce marché. L’annonceur peut
insérer au début et à la fin du podcast un message publicitaire de quelques
secondes. (Fruitcast).
Enfin le corporate blogging ou blog d’entreprise fait son apparition pour
renforcer la relation avec le consommateur sur Internet en lui envoyant les
nouveautés de la marque par RSS ou podcasts et dans un contexte plus convivial
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que l’annonce presse classique. On peut citer Marqui spécialisé dans le
corporate blogging, qui propose avec son service d’édition de blogs corporate de
recruter des bloggers chargé de mettre à jour le blog.
Le blog est une technologie nouvelle sur un marché mâture utilisant un
modèle économique éprouvé
Plusieurs aspects du blog contribuent à sa montée en puissance : l’aspect web
2.0, vers un web plus communautaire, l’accessibilité de ceux-ci pour le grand
public et la cohérence des modèles économiques qui y sont liés, c'est-à-dire des
acteurs déjà existant, les hébergeurs et FAI, utilisant une technologie nouvelle
proposée par des start ups, éditeurs de logiciels, sur un modèle rodé. La
rentabilité est fondée sur la publicité contextuelle pour la plus grande part des
clients particuliers et sur l’achat de fonctionnalités particulières pour les clients
B2B.
www.venturewire.com
Selon VentureWire, qui rapporte une discussion lors de la conférence Fall Focus,
les entreprises qui offriront les fonctionnalités de stockage les plus importantes,
rapides et innovantes se démarqueront parmi celles offrant des services Internet
hébergeant du contenu généré par les utilisateurs (blogs de photos, de vidéos et
les sites de partage de photos comme Flickr). Mais beaucoup de sociétés
s’interrogent encore sur le modèle économique pérenne des sites de partage de
contenus multimédia. Le modèle de la publicité en ligne génère des revenus,
mais l’explosion de contenus privés ou partagés avec une communauté restreinte
d’utilisateurs est peu à même de soutenir un tel modèle. Les services de stockage
à distance voire les appareils de stockage sont dès lors les gagnants potentiels de
cette explosion. Du côté des services, les consommateurs commencent à prendre
conscience du caractère précaire du stockage à domicile et de l’importance
d’utiliser des services d’hébergement de données à distance et sécurisé.
Internet grand public
Les blogs : zooms sur Five Across et Comet
Zoom sur Five Across
Auteurs
[email protected]
[email protected]
www.fiveacross.com
www.bubbler.com
Five Across, basé à Palo Alto, a développé un logiciel grand public de
publication de pages et de blogs sur le web. Cette solution a été présentée au
salon DEMO début 2005. La solution est destinée en particulier aux fournisseurs
d’accès à Internet (FAI) souhaitant proposer à leurs abonnés un outil de
publication de pages web très simple d’utilisation, proposer des fonctions
dépassant le simple blog (pages web de photos, de fichiers y compris audio ou
vidéo) pour générer du revenu avec des services d’hébergement de contenu pour
leurs abonnés. La solution de Five Across est dotée d’une interface utilisateur
relativement simplifiée, qui la différencie des services concurrents. Le
fonctionnement du client apparaît satisfaisant et permet plus de possibilités que
celles offertes par les leaders de la publication de blogs. Il permet la publication
sur Internet de contenus aussi divers qu’un blog, des pages webs, des photos, des
fichiers y compris vidéos ou des podcasts. L’interface client vise à simplifier au
maximum, sur le plan de l’expérience utilisateur, les opérations de publication
tout en restant un produit aux fonctionnalités étendues pour satisfaire les
utilisateurs avertis. La fonction qui en témoigne le mieux est le glisser-coller
(drag and drop) qu’une solution web-based propose rarement. Five Across a
également développé un client de messagerie instantanée qui s’intègre au
Publisher avec des fonctionnalités de travail partagé au sein d’une communauté
d’utilisateurs. L’idée est de rassembler et de développer autour d’un même client
toutes les fonctionnalités grand public du web 2.0 : blog, hébergement du
contenu médias, outils de partage et de travail collaboratif, pour inciter l’abonné
à acheter du stockage à son fournisseur d’accès.
Zoom sur le projet Comet de Six Apart
MENSUEL DU RESEAU TIC DES MISSIONS ECONOMIQUES AUX ETATS-UNIS
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C on ve rg enc es Num ériqu es e t Au d io visu el au x E ta t s- Uni s – No vemb re 20 05
© MINEFI - DGTPE
www.sixapart.com/comet/
Le projet Comet est un des projets de développement de Six Apart qui doit être
disponible au grand public pour début 2006 et dont la démonstration a eu lieu au
salon DEMO de septembre 2005. Ce projet est une nouvelle plateforme de
weblogging qui combine 3 aspects majeurs repris des précédents logiciels de Six
Apart : un éditeur complet de blog à contributeurs multiples, un espace de
stockage de contenus médias et des aspects sécurité permettant de contrôler qui
peut voir, éditer, télécharger les contenus. A terme, les précédents logiciels de
Sixapart devraient tous fusionner dans ce projet sans coûts supplémentaires pour
les clients antérieurs des autres logiciels (Typepad, Livejournal et Movabletype)
de Six Apart.
Technologies
Actualités
Fast 50 Tech à Houston
Auteur
[email protected]
Le Houston Business Journal a décerné ses récompenses lors du Fast 50 Tech qui
met en lumière les 50 sociétés de Houston ayant connu la plus forte croissance
du chiffre d’affaires. 226 compagnies totalisant près de 10 000 employés et
plus de 2,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires étaient sur les rangs. Les
secteurs concernés par ces récompenses étaient très divers : logiciel, hardware,
e-commerce, biotech, et conseil. Pour pouvoir se présenter les sociétés devaient
avoir leur siège social à Houston et réaliser au moins 51% de leur chiffre
d’affaires consolidé dans la conception, le développement ou la production de
produits technologiques ou de prestations de services technologiques. Le Top 5
des entreprises ont accru leur chiffre d’affaires d’au moins 113% jusqu’à 474%
pendant les années 2003-2004. Systems Evolution – un cabinet de conseil en
IT- a remporté le premier prix avec un chiffre d’affaires de 3,76M$ cette année
comparé à 656K$ l’année précédente.
Bien que Houston soit connu pour son activité dans le secteur de l’énergie, on
assiste à la mise en place d’un véritable cluster d’entreprises du secteur
technologique. Avec le Houston Technology Center, le Houston Business
Partnership, et une partie des 200M$ du Texas Emerging Technology Fund,
Houston, comme auparavant ses voisins Austin et Dallas, compte sur les fonds
alloués par l’état du Texas, un immobilier peu coûteux, une bonne qualité de vie
et une main d’œuvre bien formée pour devenir un nouveau hub technologique
du Texas.
Audiovisuel
Actualités
Auteur de l'article
[email protected]
AOL :
www.aol.com
Time Warner
www.timewarner.com
AOL et Warner Bros Cable annoncent le lancement de In2TV: la VOD se
développe sur les portails Internet
America On Line (AOL) avait déjà lancé un moteur de recherche vidéo (AOL
vidéo search) indexant 1,5 millions de documents vidéo. Mais AOL et Warner
Bros Cable ont annoncé le 14 novembre 2005 le lancement d’une offre video on
demand (VOD) pour le début de l’année 2006, AOL prolongeant cette initiative
par l’annonce du lancement d’un format haute qualité pour les vidéos déjà
existantes sur le site.
En matière de VOD, l’offre permettra aux internautes de voir ou de revoir
gratuitement une centaine d’épisodes d’anciennes séries américaines (Lois et
Clark, Beetlejuice, La Femme Nikita). Pour gérer ce contenu, les deux filiales du
groupe Time Warner Inc. vont fonder une autre entité: In2TV. Cette offre sera
disponible sur le site Internet Aol.com au cours du premier semestre 2006.
Pour la diffusion en format haute qualité, AOL a annoncé dans la foulée le
lancement de AOL Hi-Q, technologie vidéo développée par AOL et la société
Kontiki. AOL Hi-Q offre une qualité de diffusion DVD aux contenus disponibles
sur le site Internet AOL.com (bandes annonces de films, clips musicaux,
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C on ve rg enc es Num ériqu es e t Au d io visu el au x E ta t s- Uni s – No vemb re 20 05
© MINEFI - DGTPE
programmes de télévision etc).
Microsoft :
www.microsoft.com
Avec ces nouveautés, AOL essaie de se positionner comme la référence en
matière de portail vidéo face à ses concurrents. Ces effets d’annonce ont pour
effet de grandement valoriser l’entreprise alors qu’en coulisse ses principaux
concurrents Google et MSN essaient de racheter AOL.com à Time Warner Inc
(Yahoo a retiré son offre début novembre 2005).
Google
www.google.com
Comcast atteint la barre du milliard de commandes VOD en 2005
Yahoo :
www.yahoo.com
Lien annonce Comcast
http://www.cmcsk.com/phoenix.zhtml
?c=118591&p=irolnewsArticle&ID=767462&highlight
Comcast a annoncé le 13 octobre dernier avoir atteint 1 milliard de programmes
video on demand (VOD) commandés sur son réseau depuis le début de l’année.
Ce total, obtenu en moins de 10 mois, représente près du double de l’ensemble
de l’année 2004 (567 millions de programmes). Mais même si l’offre s’est
considérablement élargie avec près de 3.800 programmes disponibles, ce
milliard a très majoritairement été atteint grâce à la partie gratuite (95% des
programmes disponibles chez Comcast). Le programme le plus commandé a été
le vidéo clip de Ciara (« 1,2 Step »), avec 3,2 millions de demandes.
Depuis le début de l’année, Comcast a complété son offre VOD par des
programmes hispaniques, le catalogue Sony-MGM (Comcast faisait partie du
consortium conduit par Sony pour le rachat de MGM à la fin de l’année 2004),
des programmes pour bébés (pre-kindergarten) et des programmes interactifs
comme celui dédié au « dating » (qui remporte un grand succès). Ce dernier
devrait être développé par le biais de webcams. Une version immobilière devrait
également être proposée rapidement. Le câblo-opérateur (21,4 millions
d’abonnés) mise fortement sur le développement de la VOD pour se différencier
de ses concurrents du câble mais surtout de ses deux principaux rivaux du
satellite (DirecTV et Echostar , respectivement 14,4 et 11,4 millions d’abonnés).
Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation
expresse de la Mission Economique de SAN FRANCISCO
(adresser les demandes à [email protected]).
Éditeur :
Mission Économique
Adresse : 88 Kearny Street - Suite 1510
SAN FRANCISCO CA 94108
ÉTATS-UNIS
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Directeur de la publication : Richard GOMES
Revue par : Michel PINET
Date de parution : Septembre 2005
ISSN : Portail Marchés Extérieurs - 1638-1610
Tarif annuel (11 numéros) : 150 €
Abonnement : En ligne
www.missioneco.org/etatsunis/Sectdetail.asp?Sect=53
Ou [email protected]
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