La filière bois en Limousin – contribution de l`Observatoire de

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La filière bois en Limousin – contribution de l`Observatoire de
 La filière bois en Limousin – contribution de l’Observatoire de Prisme‐Limousin au groupe de travail forêt bois dans le cadre d’Agro Sup Limousin La filière bois en Limousin est principalement axée sur la sylviculture, l’exploitation forestière et la première transformation du bois (qui comprend les industries de la trituration ‐ pâte à papier, panneaux‐). La principale valorisation régionale est papetière, l’objectif étant de valoriser la matière ligneuse peu ou pas utilisée (récolte de déchets forestiers, utilisation des sous‐produits de l’industrie du bois). Le développement de la valeur ajoutée passe essentiellement par la seconde transformation qui est sous‐développée en Limousin. Dans le cadre de la croissance verte, le volume d’emplois tend à se déplacer vers l’aval, notamment dans le domaine de la valorisation énergétique et dans la construction. Mais, en Limousin, le morcellement foncier et l’atomisation du marché est un handicap à la structuration de ces deux filières. Les assises des territoires ruraux tenues fin novembre 2009 en Limousin ont mis l’accent sur le développement local associé au développement durable. Des propositions ont été faites notamment : ‐ la constitution d’un pôle d’éco‐construction dans le cadre du développement de la deuxième transformation ‐ la mise en place de filières d’exploitation des déchets et principalement des déchets naturels tels que le bois mort. Le bois, source d’énergie : Dans une forêt insuffisamment exploitée, la valorisation pour le chauffage du bois d’industrie et les déchets du bois d’œuvre répond aux enjeux actuels avec un risque de concurrence accrue, mais aussi une moindre dépendance vis‐à‐vis de l’industrie de trituration, grande destinataire du bois d’industrie limousin. Avec la remontée des prix de la plupart des énergies fossiles et le vieillissement du parc nucléaire, le bois‐énergie est une filière à fort potentiel sur le territoire, qui dispose d'une abondance de bois (plus du tiers du territoire régional avec 584000 hectares), d'une tradition de chauffage au bois fortement ancrée et de filières locales d'approvisionnement en plaquettes forestières pour chaufferies automatiques. En Limousin, 19% de la consommation énergétique finale de la région est liée au bois ‐ dont 11% pour l’industrie, 8% pour les usages domestiques. C’est plus de quatre fois la part de la consommation moyenne de la métropole. Le poids du Limousin dans la consommation de bois énergie est de 5.4% du total de la France métropolitaine (contre 1.3% pour sa consommation finale totale d’énergie). Le Limousin est à la pointe en matière de chaufferies collectives. Depuis plusieurs années, de nombreuses valorisations énergétiques significatives ont été réalisées comme la chaufferie biomasse du CHU à Limoges (87) et les réseaux de chaleur à Felletin (23), Bourganeuf (23) ou Égletons (19)… Comme pour le secteur de la construction, la professionnalisation des installateurs et la normalisation du secteur sont nécessaires dans différents domaines : ‐ Dans les emplois directs liés à la production des différents combustibles (bois bûches, plaquettes forestières et bocagères, granulés…), ‐ Dans les emplois liés à la fabrication des appareils à bois, l’entretien et l’exploitation notamment dans le cas des chaufferies collectives (emplois indirects notamment dans la maintenance) Le développement des parts de marchés liés à l’habitat est une opportunité pour la filière qui dispose d’un important massif forestier de douglas, bois utilisable en construction (même si une grande partie des bois utilisés proviennent de l’extérieur). Le bois‐construction : Des réticences culturelles, des freins économiques (pas d’industrialisation de la filière, un coût encore élevé par rapport au béton), une réglementation en cours d’élaboration, un nombre insuffisant de professionnels du bâtiment spécialistes de la construction bois sont des obstacles importants pour une véritable structuration de la filière, même si la construction bois semble augmenter de façon significative en Limousin C’est toute une profession qui doit adapter les produits bois aux réglementations nationales dont le niveau d’exigence s’élève (isolation thermique ou acoustique) alors même que la réglementation a surtout été construite autour du produit béton. Cela suppose un effort d’information et de formation auprès des techniciens du secteur, mais également une professionnalisation des poseurs, et une qualification ou certification des produits installés et des entreprises installatrices (type Qualibois). La formation : Les formations dédiées « bois » restent très traditionnelles (CEP Bois, Prisme 2007), axées sur les travaux forestiers, la conduite de chantiers, la charpente ou la menuiserie ou le management (titre homologué gestionnaire des industries du bois, licence professionnelle « gestion des entreprises de la filière bois). Dans la construction bois, on trouve notamment les formations suivantes : •
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Baccalauréat professionnel « technicien constructeur bois » à Bort‐les‐Orgues BTS « systèmes constructifs bois et habitat » à Felletin Titre professionnel « Charpentier bois option maison à ossature bois » à l’Afpa Babylone Formations diverses sur l’éco‐construction au centre Hanneman à Lavaleix les mines Master professionnel procédés de valorisation des ressources agricoles et forestières Les synergies intersectorielles entre la filière bois et le secteur du bâtiment imposent une réflexion conjointe entre les différents acteurs pour la mise en place de plateaux techniques communs, à travers des partenariats entre acteurs (Education nationale et Enseignement agricole, fédérations du bois et du bâtiment). En 2007, les besoins en formation recensés auprès des professionnels de la filière bois en matière de développement durable étaient les suivants : ‐ Formation dans les métiers du développement durable (Bois énergie en particulier) ‐ Dans l’Eco construction ‐ Sensibilisation des architectes à l’utilisation du bois ‐ Investissement dans la Qualité Le Limousin dispose d’une plate‐forme technologique « Bois‐Construction du Limousin » à Egletons, qui intervient de l’amont (études, fabrication) à l’aval (essais, formation) des processus industriels liés à la construction bois. Cette plate‐forme permet de faire travailler en synergie des partenaires comme l’ISMIB l’institut supérieur de management des industries du bois, l’IUT département génie civil d’Egletons, L’IUP, le lycée des métiers du bâtiment de Felletin, le lycée du Mas Jambost…. L’université de Limoges, à travers notamment le laboratoire de substances naturelles LCSN et l’incubateur de l’AVRUL mène des projets de recherche en matière de valorisation des coproduits de la filière bois, notamment des déchets bois que constituent l’écorce et les sciures. Mai 2012