Focus group Sousse en français

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Focus group Sousse en français
Focus group Sousse
Date:24 Novembre 2014
Lieu: centre de prise en charge Farhat Hached , Sousse
1/ 34 ans originaire de kairouan; jeune fille, ne travaille pas et sans diplômes; elle se
déplace vers le centre de prise en charge de Sousse de peur d'être reconnu dans sa
région natale. Donc a chaque fois elle doit débourser plus de20dt en transport et
parfois elle est obligée de rater ses rendez vous à cause de manque d'argent. Elle garde
son statut sérologique secret de peur d'être stigmatisée de la part de sa famille et de
la société.
Elle a été victime de stigmatisation à l’hôpital Wassila Bourguiba quand elle a subit une
opération pour enlever un kyste a la poitrine: elle était victime d'harcèlement de la part
des infirmières pour qu'elle quitte l'hôpital en ayant encore une lame et un drain pour
éliminer les sales résidus et empêcher l'infection. Elle a souffert énormément suite a
ça, car l'opération s'est infectée et a été admise de nouveau pour la traiter mais cette
fois à Sousse. Elle aimerait bien apprendre toutes les lois qui peuvent la protéger et
documenter ses cas de discrimination contre les séropositifs.
2/ 42 ans divorcée, une fille de 15 ans en charge; elle est une ouvrière de la santé
publique. A part son médecin traitant elle n'a plus confiance en personne, même dans les
associations après avoir été discriminée de sa famille et surtout de son mari qui l'a
rejeté après son infection a l'hôpital a travers une seringue contaminée. Elle a été
victime d'un licensement abusif du directeur de l'hôpital depuis 2002, sans argent ni
avocat, elle n'a même pas eu sa prime de li censément. Elle a exprimé son envie d'avoir
un avocat qui traite les problèmes des PVVIH. Souffre des contres indications des ARV
et des problèmes d'insuffisance rénale sévère qui l'empêchent de garder un emploi. Elle
a aussi exprimé son besoin d'une assistance psychologique.
3/ 43ans un garçon de 13 ans à charge, lui aussi séropositif. Elle respecte beaucoup les
médecins qui soignent son fils ( elle ne prend pas encore le traitement).
Son fils refuse parfois de prendre les ARV car les effets indésirables lui font souffrir
et l'empêchent d'aller à l'école.
Une femme sans emploi qui a des problèmes financiers et veuve depuis des années; elle a
sa vieille maman malade à charge ce qui lui fait rater ses rendez vous au centre de prise
en charge.
4/46 ans veuve depuis 2002 et elle a découvert son infection suite a la mort de son
mari: elle est maman de 04 filles et un garçon.
Une femme souffrante d'une phobie sociale grave, et sort juste une fois tous les 02
mois pour aller consulter au centre de prise en charge , elle n'accepte pas son statut
sérologique et a été reniée de toute sa famille. Sa relation est tendue même avec ses
propres enfants, elle voit une psychologue et dépend des somnifères pour dormir et
d'antidépresseurs pour maitriser sa dépression.
5/ Une femme de 52 ans; maman de 04 enfants ( l'ainé est marié) et les autres des
étudiants ou élèves; elle est séropositif depuis 2006 l année de la mort de son mari(
immigrant travailleur en France) elle souffre des effets indésirables du "stocrin", pour
la confidentialité de son statut , elle se déplace de Monastir a Sousse.
Elle est victime de stigmatisation de la part des infirmières qui la laissent la dernière
pour consulter et ont peur de toucher son dossier de peur d être contaminées elles
aussi. Son petit dernier de 14 ans est séropositif et il est trés retiré de la vie sociale à
cause de cette infection ; donc elle souffre de deux problèmes; une femme au foyer,
illettrée mais très déterminée à accepter sa maladie et adore rencontrer d'autres
femmes séropositives et échanger son expérience.
6/30 ans jeune femme divorcée et a une fille 11 ans a charge, elle prend les ARV depuis
03 ans, assidue concernant ses rendez-vous avec son infectiologue. Elle a souffert
énormément de stigmatisation au centre de prise en charge plus d'une fois ce qui la
pousse maintenant à s'auto-soigner avec des calmants ou des plantes parfois. La
première fois était au service dentaire, les infirmiers ont caché son dossier sous la
table car il y avait la mention HIV +, elle a enfin consulté à 16 h de l'après midi, mais les
médecins présents ont refusé de consulter ou même de la toucher, en plus de tout les
infirmiers groupés pour la regarder.
La deuxième fois, elle était au service gynécologie malgré la mention urgent sur la lettre
envoyée de son médecin traitant , ils l'ont laissé en attente pendant 02 heures puis lui
ont fait une échographie sans compte rendu, et l'infirmière à l'accueil lui a dit:" vas
mourir chez toi"( je relate ses propres mots) et depuis elle refuse de voir un dentiste
ou un gynécologue.
Elle est très nerveuse, elle ne travaille pas car elle est handicapée et a perdu un œil,
souffre d'une situation sociale trés précaire et à chaque fois elle vient au centre de
prise en charge, elle doit mentir à son entourage et dire" je vais faire un don de sang".
7/ 52 ans veuve depuis 2000, son mari un fonctionnaire dans un hôtel l'a contaminé la
première année de leur mariage 1998; il mourut en 2000 et Soumaya commence à
prendre le traitement après avoir eu son premier enfant séronégatif. Mais au bout de
quelques mois elle arrête de voir son médecin et prendre ses ARV et s'emprisonne dans
la maison refusant tout contact social, vivant avec une peur de contaminer son seul
enfant; elle reprend ses esprits quand elle devient très faible et décide de prendre le
traitement en 2008.
Elle garde secrètement son statut sérologique et dit toujours que son mari est mort
suite à un cancer. Une femme au foyer à ressources très limités ( juste la pension de son
mari), elle souffre d'insomnie et de douleurs aux ventre causés par les ARV; elle a
exprimé son besoin de connaitre mieux ses médicaments et surtout ses droits pour se
protéger contre la stigmatisation.
8/ Une femme mariée de 39 ans, n'a pas d'enfants et est malade depuis 03 ans. Elle est
victime de violence conjugale, trés refermée sur elle même et personne ne connait son
statut sérologique .et son mari l'a contaminé tout en savant sa séropositivité; une
femme très isolée qui vie au fond de la compagne et qui est presque illettrée.
Ne prend pas encore de traitement et à trés peur des médecins et des infirmiers et ne
veut surtout pas prononcer le mot SIDA devant eux; elle voit une psychologue mais la
misère et la violence qui l'entourent ne lui laissent aucune chance d'avancer.( une femme
trés fragile moralement et n'a pas arrêté de pleurer pendant les interviews du focus
groupe.
9/ Une jeune femme de 36 ans, sans travail, elle est séropositive depuis 2012, elle prend
combivir, ziagen et stocrin comme ARV, elle refuse de manger pour ne pas avoir mal au
ventre suite a ses prises de médicaments.
Elle vient de" Jammel" à Sousse et refuse tout contact avec les autres car elle a été
victime de discrimination au sein de sa propre famille surtout de la part de sa sœur qui
lave la vaisselle à l'eau de javel et refuse de partager la salle de bain. La psychologue
essaye de l'aider et la mettre en contact avec un séropositif en vue de mariage.
Souffre aussi de culpabilité envers sa famille et ses 07 frères masculins de qui elle a
une peur bleue. Elle se sent victime car son premier fiancé l'a contaminé tout en sachant
son statut séropositif et lui a infligé une relation sexuelle non protégée avant le
mariage.
Elle est sans travail maintenant, avant elle travaillait dans un atelier de confection mais
à cause de sa faiblesse on l'a mise a la porte.