1 Etude du Potentiel D`exportation des Services TCHAD Rédigé par
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1 Etude du Potentiel D`exportation des Services TCHAD Rédigé par
Etude du Potentiel D’exportation des Services TCHAD Rédigé par Dr Manasset Guealbaye et Ngueoral Justin Projet d’assistance technique destiné à promouvoir le commerce des services N’Djamena, Juillet 2007 1 Les opinions exprimées au sein de ce rapport relèvent du jugement des Consultants et ne coïncident pas nécessairement avec celles du CCI, de la CNUCED ou de l’OMC. Les termes employés ainsi que le contenu de cette publication ne reflètent aucunement l’opinion du Centre de Commerce International, CNUCED/OMC, que ce soit sur le statut juridique du Tchad. Les noms de sociétés et les produits commerciaux mentionnés n’impliquent pas l’approbation du CCI, ils sont propres aux auteurs et n’engagent qu’eux - mêmes 2 Table des matières TITRES PAGES Sigles et abréviations--------------------------------------------------------------- -- -----------7 INTRODUCTION -------------------------------------------------------------------------------8 I-SOMMAIRE------------------------------------------------------------------------------------10 II -Présentation des exportations actuelles des services--------------------------------15 2 Analyse de la balance des paiements ----------------------------------------------------15 2-1 Exportations et importations du Tchad par catégories, pourcentages et variations annuelles----------------------------------------------------------- ------------------------15 2-3 Balance des services --------------------------------------------------------------------- 19 2-4 Exportations par mode de fourniture----------------------------------------------- -22 2-5 Potentiel d’exportation -------------------------------------------------------- ------- --28 III- CAPACITE NATIONALE ET INFRASTRUCTURES------ --------------------35 3-1 Description du PIB du Tchad par secteur au cours des cinq dernières années---35 3-2 Description de la disponibilité, de la fiabilité et de la qualité des statistiques relatives au PIB-------------------------------------------------------------------------------------------------38 3-3 Analyse du poids des secteurs de services dans l’économie nationale, forces et tendance de croissance de certains secteurs ------------------------ ---------------------------------38 3-4 Infrastructure de télécommunication --------------------------------------- ---------38 3-5 Infrastructure des facteurs de production des services------------------------- --44 3-6 Environnement réglementaire du secteur des services ---------------------------51 3-7 Forces et faiblesses économiques-------------------------------------------------------72 IV- Institutions de soutien au commerce des services ----------------- -------------- 77 4-1 Description des institutions publiques du commerce des services et appuis apportés aux entreprises exportatrices ------------------- ------------------------------------------------77 4-3 Institutions de formations ayant des compétences pour aider pour aider les fournisseurs de services -------------------------------------------------- -----------------------------------81 4-4 Synthèse des informations recueillies lors des enquêtes et identification des associations de services----------------------------------------------------------- --------------------------82 V- Présentation en bref du processus de consultation du commerce des services---83 5-1 Entités du secteur public ayant des responsabilités en matière du commerce de services et mécanismes interministériels de consultation--- -------------------------- ------85 3 5-2 Présentation de la mission commerciale du Tchad auprès de l’OMC et implication du Tchad dans les négociations à l’OMC et au niveau régionale et bilatérale -----85 5-3 Objectifs économiques du Gouvernement ------------------------------------- --85 VI -Les défis que représentent et les exportations de services --------------------95 6-1 Défis auxquels font face les exportateurs de services ---------------------------95 6-2 Identification des barrières nationales-------------------------------------------------96 7-Objectifs de négociation du secteur privé --------------------------------------------98 7-1Importance économique de quelques secteurs----------------------------- ------- 98 7-2 Relation entre les secteurs de services sélectionnés et les secteurs agricoles et manufacturiers------------------------------------------------------------------------------99 8-Quelques caractéristiques de l’environnement économique des services au Tchad----100 BIBLIOGRAPHIE-------------------------------------------------------------------------104 ANNEXES-------------------------------------------------------------------------------------107 Tableaux : Tableau n°1 : Répartition de l’échantillon d’entreprises Tableau n°2 : Principaux indicateurs macro-économiques projetés : 2003-2015 Tableau n°3 : Evolution des exportations par type de services Tableau n°4 : Evolution des importations par type de services Tableau n°5 : Evolution du solde commercial par type de services Tableau n°6 : Structure géographique des échanges de services en 2003 Tableau n°7 : Evolution de la balance des services Tableau n°8 : Evolution du commerce des services de 2003 à 2004 Tableau n°9 : Modes d’exportation de services par le Tchad. Tableau n°10 : Compagnies d’assurance au Tchad en 2005 Tableau n°11 : Comparaison de la structure du PIB sur deux périodes Tableau n°12 : Evolution des composantes du secteur tertiaire Tableau n°13 : Produit intérieur brut à prix constant par origine :1995-2005 Tableau n°14 : Tarification de SOTEL-Tchad Tableau n°15 : Plages horaires de SOTEL-Tchad Tableau n°16 : Tarification de CELTEL-Tchad. Tableau n°17 : Caractéristiques des hôtels et établissements assimilés en 2005 4 Tableau n°18 : Evolution du nombre d’arrivées de touristes dans les hôtels et établissements assimilés Tableau n°19 : Principales banques en 2006. Tableau n°20 : Coûts de transit comparés Tableau n°21 : Liens des services avec les secteurs agricole et manufacturier. ANNEXES ANNEXE I : Résumé des enquêtes ANNEXE II : Liste des associations et entreprises de services ANNEXE III : Position de négociation sur les services 5 SIGLES ET ABREVIATIONS ACP AGCS Afrique Caraïbe Pacifique Accord Général sur le Commerce des Services APD Aide Publique au Développement APE BATAL BEAC BDT BIAT BICIT BTCD BTP CBT CCIAMA Association des Parents d’élèves Banque Tchadienne et Arabe Libyenne Banque des Etats de l’Afrique Centrale Banque de Développement du Tchad Banque Internationale pour l’Afrique Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie Banque Tchadienne pour le Commerce et le Développement Bâtiment Travaux Publics Commercial Banks Tchad Chambre de Commerce d’Industrie d’Agriculture, des mines et d’’ Artisanat Communauté Financière Africaine CFA CEFOD CEEAC CEMAC CNUCED IMF INADES OTRT PMA PME/PMI PIB PPTE SGTB SECADEV TIC UA UMAC Centre d’Etude et de Formation pour le Développement Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement Institutions de Micro Finance Institut National de Développement et d’Etudes Economiques et Sociales Office Tchadien pour la Régulation des Télécommunications Pays les Moins Avancés Petite et Moyenne Entreprises/Petite et Moyenne Industrie Produit Intérieur Brut Pays Pauvres Très Endettés Société Générale Tchadienne de Banque Secours Catholique pour le Développement Technologie de l’Information et de la Communication Union Africaine Union Monétaire de l’Afrique Centrale 6 INTRODUCTION La présente étude est réalisée dans le cadre du Programme d’Assistance Technique destiné à promouvoir l’Exportation des Services; un programme du Centre du Commerce International (CCI) axé sur le développement du Commerce des Services, une composante du Commerce International qui connaît actuellement un des taux de croissance les plus importants et contribue au développement par la création d’emplois et un apport très important au PIB. Ce programme comprend (06) volets au sein desquels il convient de situer la présente étude. D’une part, le CCI a initié ce programme pour aider les Associations et Entreprises de services africaines à promouvoir et à accroître leur participation à des négociations relatives à l’Accord Général sur le Commerce de Services (AGCS), à mieux se connaître, à nouer des relations d’affaires ou de partenariat et notamment à travailler en réseau au niveau sous-régional, régional et international. Le Tchad est, avec six (6) autres pays francophones africains notamment, le Congo, le Gabon, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo et le Togo ont, été retenus comme bénéficiaires de ce projet d’assistance technique destiné à promouvoir le commerce de services et une participation accrue dans les négociations sur l’Accord Général sur le Commerce de Services (AGCS). D’autre part, ce programme a été initié en réponse aux critiques relatives aux facteurs limitant le commerce des services au niveau régional et international tels que le déficit d’informations sur l’AGCS et sur les opportunités d’affaires, l’inexistence des données statistiques sur les potentialités d’exportation des services et la restriction à l’application du mode 4 de l’AGCS. La présente étude réalisée suivant une méthodologie définie par le CCI, se veut donc un compendium d’informations pertinentes sur la capacité commerciale du pays en matière des services, les potentialités d’exportation des services du pays, les capacités et problèmes des Associations et Entreprises de services, les contraintes nationales et internationales d’ordre environnemental, réglementaire et infrastructurel pouvant entraver l’exportation des services. L’approche méthodologique adoptée est la suivante La recherche documentaire destinée à capitaliser les informations et les données pertinentes existantes dans le domaine des services (études, programmes sectoriels, donnée statistiques..) ainsi que les ressources contenues dans les sites web. La rencontre avec les structures gouvernementales concernées par les questions de services, les institutions de régulations des services, l’Institut National des Statistiques et Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), la Banque Centrale des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), le secteur privé, la société civile, etc. Des rencontres programmées avec les acteurs que sont les Associations de services, les Entreprises de services (à capital étranger, mixte et national) intervenant dans les secteurs de services, tels que les Finances, les télécommunications, les Assurances, l’Education, les Services Professionnels, la Santé, les Transports, le Tourisme, l’Hôtellerie, la Restauration, l’Informatique, etc. sur la base d’un questionnaire élaboré par le CCI 7 Les rencontres avec les différents intervenants dans le commerce des services ont surtout été l’occasion de mieux cerner leur préoccupation, les conditions d’exercice de leurs activités, les entraves internes et externes au commerce des services, l’environnement des investissements au Tchad. L’étude a eu comme base un échantillon d’associations et d’entreprises de services avec des taux de réponses résumés dans le tableau ci-dessous. Tableau n°1 : Répartition de l’échantillon d’entreprises Structures Associations de services Entreprises de services Directions et Institutions gouvernementales de régulations Nombre initial de l’échantillon 23 Nombre de réponses 14 Taille estimée de l’échantillon 30 50 35 60 14 9 20 8 SOMMAIRE Classé cinquième en superficie, le Tchad est un vaste pays d’Afrique de 1 284 000 km2, fortement enclavé qui s’étend du Nord au Sud sur 1800 Km et compte une population estimée à 9,2 millions d'habitants en 2006. Il partage les frontières avec six pays : la Libye au Nord, le Soudan à l’Est, le Niger et le Nigeria à l’Ouest, le Cameroun et la République Centrafricaine (RCA) au Sud. Le taux de croissance démographique est passé de 2,4% en 1993 à 3,31% actuellement, selon les Nations Unies. La densité moyenne est faible (7,2 habitants au km2 en 2006), mais elle varie très considérablement selon les régions, allant de 0,2 habitant au km² dans l’ancien BorkouEnnedi-Tibesti à 73 habitants au km² dans le Logone Occidental. La population nomade est estimée à 353 500 personnes, soit environ 4% de la population totale qui est essentiellement rurale (80%), bien que la part de la population urbaine soit passée de 16 % en 1975 à plus 26% en 2006. Plus de 10% de la population totale vit dans la ville et la périphérie de N'Djaména. Le PIB par habitant est de 500 $EU en 2005. Après la période d’investissements pétroliers durant les années 1999-2003 qui ont eu des effets d’entraînement sur tous les secteurs d’activités, la situation macro-économique du Tchad au cours de la période 2003-2005, a été marquée par une performance économique exceptionnelle liée au passage d’une économie rurale à une économie pétrolière caractérisée par la mise en exploitation des champs pétroliers de Doba. Le taux de croissance du PIB réel est passé de 15,4% en 2003, à 33,4% en 2004 et 8,5pour_cent en 2005. Cette reprise des activités trouvent son origine dans l’expansion enregistrée du secteur pétrolier, consécutive aux effets cumulés de la hausse continue des cours du Brent qui ont atteint le 1er septembre 2005, une valeur de 67 $ EU et de la production du pétrole brut qui est passée d’un niveau de 62,5 millions de barils en 2004 à 63,9 millions de barils, contre 80,7 millions de barils initialement prévue en 2005 du fait de la découverte d’eau dans les puits. Les principales sources de croissance du secteur hors pétrole, ont été l’agriculture industrielle (production de coton graine), le commerce et les services (hôtels, restaurants, etc.), ainsi que les reformes engagées dans le secteur énergétique. Mais les mesures de renforcement des capacités mises en œuvre par le Gouvernement en 2004, et l’augmentation des dépenses publiques allouées aux secteurs prioritaires (santé et affaires sociales, enseignement, infrastructures, développement rural, environnement et eau), y ont également contribué, puisque le taux d’exécution du budget d’investissement public sur financement intérieur et extérieur, a atteint 95%. Au niveau de la stabilité des prix qui est un paramètre important pour les investisseurs, la période sous revue a été caractérisée par une désinflation en 2003 (-1,8%) et en 2004 (-5,3%), suivie d’une flambée des prix en 2005 (7,9%), en raison de la baisse de la production agricole en 2004/2005 et de la hausse des prix des produits importés. Au niveau du secteur extérieur, les comptes qui sont établis chaque année par la BEAC et validés par le Comité de validation de la Balance des paiements, se sont quelque peu améliorés sous l’effet de l’exploitation et de l’exportation du pétrole. Le solde global de la balance des paiements est passé de -709,7 milliards de FCFA en 2003 à -909,5 milliards en 2004 et -1370,0 milliards de 9 FCFA en 2005. En raison de la fin des travaux pétrolier, les importations ont notablement baissé pour suivre leur sentier d’évolution d’avant le projet pétrolier de Doba : 1473,8 milliards de FCFA en 2003, contre 1445,8 milliards en 2004 et 1439,3 milliards de FCFA en 2005. Suivant le profil de la production pétrolière, les exportations ont en revanche, augmenté régulièrement pour se situer à 338,1 milliards de FCFA en 2003, contre 1120,6 milliards en 2004 et 1591,0 milliards de FCFA en 2005. Bien que contribuant pour une part importante à la formation de la richesse du Tchad, puisqu’ils représentent près de 44% du PIB, les exportations de services ne représentent que 51,7 Millions de dollars US en 2004 (soit 4,4% des exportations totales de biens en 2004). C’est dire que les exportations de services du Tchad sont modestes bien qu’ils apportent de nombreux bénéfices en facilitant plusieurs aspects des affaires et en contribuant à la réduction de la pauvreté. Les exportations de services sont invisibles. Elles sont répertoriées dans les activités aussi diversifiées que les services bancaires, les assurances, le tourisme, le fret, les services d’ingénierie, les vacations des enseignants à l’étranger, les services de spécialistes médicaux, les transports (aériens, maritimes, routiers), les communications, etc. Parmi ces services, certains possèdent un potentiel important d’expansion de leur exportation pour peu que les contraintes liées à la faiblesse des infrastructures d’appui et à l’environnement réglementaire soient levées. Il s’agit des secteurs de tourisme, des transports, des télécommunications et des services financiers qu’il convient de prioriser. Pour ces (4) secteurs prioritaires, les exportations de services du Tchad se font essentiellement par le mode 1 et 2, puis ensuite par le mode 4 et 3 vers la sous région, l’Europe, les Etats-Unis, l’Asie, etc. Une dizaine de prestataires de services de l’échantillon défini ont connu des succès notables à l’exportation dans leurs domaines respectifs de fourniture de services. On peut citer la SGTB, Ecobank, la Star Nationale, Novotel, Hôtel le Méridien, CELTEL, etc. … Les obstacles rencontrés par les fournisseurs de services dans le cadre de leurs activités tiennent au faible pouvoir d’achat, à la corruption, aux difficultés à obtenir un prêt, à la mauvaise qualité et au coût excessif des services énergétiques et de la communication, à la concurrence rude de l’informel, à la non reconnaissance des qualifications dans le cadre du mode 4. Plus 80% des entreprises considèrent en effet, la corruption comme un problème majeur et l’économie informelle représente a elle seule plus de 40 % de la production nationale. Dans la répartition des PIB, la part du secteur agricole et celui des services élargie au commerce est prépondérante: (44 % et 53 %) en 2005. En matière de télécommunication, la faiblesse des infrastructures jointe à la faible qualité et au coût élevé des services, ne permet pas au secteur d’être compétitif. Les opérations GSM (LIBERTIS, CELTEL, MILLICOM) malgré leur infrastructure moderne, ont la possibilité 10 dynamique et impartiale de s’entendre pour garder le prix de la communication à niveau toujours élevé et beaucoup plus profitable pour eux ; ce qui pénalise dangereusement le consommateur. En dépit de ces goulots d’étranglement, il convient de noter cependant que le Tchad dispose d’un organe de régulation dans le domaine des postes et télécommunication (OTRT) et dans celui de l’audio-visuel et de la presse écrite : le Haut Conseil de la Communication (HCC). L’environnement des activités économiques en général au Tchad a connu beaucoup d’améliorations, mais beaucoup restent encore à faire pour améliorer le niveau des investissements extérieurs directs (IED). Le Charte Nationale des investissements en cours d’adoption, doit pouvoir rendre l’environnement des investissements beaucoup plus attrayant et compétitif, car plusieurs facteurs continuent de constituer un frein au développement des activités économiques au Tchad. Si l’on en croît le Conseil National du Patronat Tchadien (CNPT), les facteurs incriminés, ont pour noms : la pression fiscale, les tracasseries administratives, la concurrence déloyale de l’informel, l’insuffisance des mécanismes de financement, la lourdeur administrative, la corruption, le coût élevé des facteurs de production tels que l’énergie, le téléphone, etc. Le secteur privé a la possibilité de donner son avis lors de l’élaboration des règles à travers la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA, le Conseil National du Patronat Tchadien (CNPT), et les autres Associations professionnelles. De plus, les lois sont soumises à l’appréciation des élus de l’Assemblée Nationale (députés) avant d’être adoptées et promulguées. Les éléments du marché qui aident les fournisseurs de services à rivaliser avec leurs concurrents sur le marché international sont notamment : La stabilité politique et sociale du pays ; L’existence d’une main d’œuvre qualifié à un coût relativement bas ; l’existence de potentialité dans certains services et particulièrement au Tchad (service de tourisme, les cites historiques, le tourisme culturel et cultuel, les parcs) etc… La libéralisation économique ; L’allégement significatif des procédures de création d’entreprise à travers le Guichet Unique, afin de simplifier les tracasseries pour les formalités des entreprises ; Le droit à la libre circulation et d’établissement sans distinction ; L’inexistence d’une discrimination entre les entreprises nationales et celle de nationalité étrangère (conformément aux règles NPF) ; L’existence de plusieurs cadres de concertation entre secteurs public et privé (CCIAMA, Patronat, ….) Le désengagement de l’Etat dans les entreprises publiques. L’existence d’une zone franche industrielle en cours de viabilisation et, L’appartenance du Tchad à la zone CEMAC. Plusieurs structures d’appui au commerce et notamment le commerce des services existe au Tchad. Des institutions de formation et d’information, des ministères sectoriels, etc. apportent à différents degrés, un appui substantiel au secteur. Les institutions publiques de soutien au 11 commerce des services, telle que la Direction du Commerce par exemple, ont des activités qui s’inscrivent dans le cadre de l’élaboration et du suivi de la politique commerciale du Tchad en matière du commerce des services. Dans le cadre de sa politique nationale de développement, le Tchad met un accent particulier sur : La réduction de la pauvreté ; La promotion du secteur privé et notamment des PME/PMI ; La création d’une Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANAPIE) La création et la dynamisation des pôles de croissance et de développement. Dans plusieurs secteurs de service, le niveau d’exportation reste limité et la capacité nationale sous exploitée à cause de l’insuffisance d’infrastructures et réglementations appropriées. Les principales contraintes qui menacent les fournisseurs de services tchadiens sont : La tendance économique défavorable ; La concurrence du secteur informel ; La fiscalité contraignante et élevée ; Le faible niveau des investissements directs étrangers ; La détérioration des infrastructures existantes ; Le manque de financements aux entreprises Les difficultés à l’exportation des services au niveau des entreprises se résument : au coût élevé des services de télécommunication, d’énergie et de transport ; aux difficultés à obtenir des documents de voyage pour offrir des services à des clients à l’étranger ; au faible développement de certains secteurs de service ; à des discriminations subies par les entreprises tchadiennes dans certains pays pour les exportations par les modes 3 et 4 ; aux problèmes liés à la libre circulation des personnes et des biens dans la sous région CEMAC (Gabon et Guinée Equatoriale) et ailleurs; Dans le domaine du commerce des services, les objectifs de négociation du secteur privé sont : La libéralisation progressive des différents modes de fourniture de service par l’amélioration de l’accès au marché. La facilitation de la participation croissante des PMA au commerce des services et l’expansion de leur exportation grâce au renforcement de leur capacité nationale de fourniture de service ainsi que de l’efficience et de la compétitivité du secteur. La prise en compte des difficultés des PMA à cause du niveau de l’économie et des besoins spéciaux de leurs développements, etc.… (Voir position de négociation en annexe). 12 Au total, le secteur des services au Tchad est potentiellement porteur et exportable, mais les investissements dans le domaine font défaut. Les professionnels sont confrontés à des obstacles dans l’exportation par le mode 1, 3 et 4 sur les marchés européens en général, par le mode1 sur les marchés sud africains, asiatiques et, par le mode 3 sur certains marchés africains, y compris ceux de l’Afrique centrale. Les principales données macro-économiques sont rappelées ci-après. Tableau 2 : Principaux Indicateurs macro-économiques projetés 2003-2015 (en pourcentage) Projections Indicateurs macro-économiques Moyenne 2003 2004 2005 Taux de croissance réelle du PIB 11,2 42,4 15,3 2,4 2,7 Recettes du gouvernement/PIB Dont revenus pétroliers/PIB 8,3 0,5 9,2 3,2 9,9 3,5 12,5 4,1 15,6 2,7 Balance de base primaire/PIB (dons exclus) -2,8 1,7 2,0 2,3 0,7 Dépenses publiques/PIB, total 20,0 13,9 13,6 15,3 19,5 Balance Budgétaire Base engagement, dons exclus -11,7 -4,7 -3,8 -2,8 -3,9 Croissance à l’exportation (Exportations FOB en francs CFA) 67,8 388,6 13,8 -4,7 -7,3 Solde courant/PIB (Transferts officiels compris) -35,4 -10,2 -3,7 -2,7 -5,1 4,3 4,0 4,0 3,0 3,0 Taux d’inflation 2006-2010 2011-2015 Source : Banque Mondiale 13 1. Présentation des exportations actuelles des services. Le commerce international des services du Tchad a crû fortement depuis 2000 en raison de l'exploitation pétrolière. Toutefois, les services n'ont pu jouer un rôle important dans la croissance économique et le développement durant la période 2000-05 : des baisses de productivité dans presque tous les sous-secteurs, reflétant une détérioration de l'infrastructure et une mauvaise gestion des entreprises publiques de services, ont causé une baisse de sa part dans le PIB total. Dans le sous-secteur des services de transport par exemple, les qualités et coûts peu compétitifs de facteurs de production tels que les hydrocarbures ont constitué un handicap supplémentaire à la croissance. Le Tchad a pris peu d'engagements au sein de l'OMC en matière de commerce des services: seuls certains services de tourisme sont inclus dans sa liste d'engagements spécifiques au titre de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS). Le Tchad n'a pas participé aux quatrième et cinquième protocoles à l'AGCS, en matière respectivement de télécommunications et de services financiers. La politique du Tchad en matière de commerce des services comprend une réglementation nationale, et une réglementation établie au niveau supra-national et exécutoire de plein droit, dans le contexte de l'intégration régionale au sein de la CEMAC. Toutefois, en pratique, le secteur des services est très peu intégré au sein de la CEMAC. 1.1.Analyse de la balance des paiements. La structure de la balance des paiements du Tchad reste marquée par : - la faible compétitivité de l’économie avec un déficit chronique de la balance commerciale et le solde négatif de la balance des services et; la dépendance du Tchad vis-à-vis de l’extérieur, ce qui se traduit par d’importants transferts publics et un endettement permanent. En effet, le Tchad arrive à compenser le déficit de ses paiements courants grâce à l’exploitation du pétrole et à l’excédent des mouvements de capitaux qui permettaient d’assurer un solde global entre 1999 et 2003. Ce solde global s’est détérioré de 2002 à 2004. Les exportations Le tableau ci-dessous retrace l’évolution des exportations par type de service. Il s’en dégage que : les exportations de la branche « Services reçus et fournis par les APU » représentent en moyenne sur la période considérée, 49,1% des exportations totales des services du Tchad. C’est de loin le poste le plus important. Sa courbe d’évolution est plutôt ascendante sur la période jusqu’en 2002 où les exportations atteignent un pic, avant de fléchir sensiblement en 2003. Comparés à 1999 les exports reculent de 26,4% mais de34,2% en variation annuelle. 14 Tableau 3 : Evolution des exportations par type de services (en millions Fcfa) Rubriques Transports Voyages Assurances Communication Autres services aux entreprises Services privés n.c.a Services fournis ou réçus par les Administrations Total 1998 2.176 8.869 1.531 7 2.931 1999 1.223 9.164 1.356 3.617 2000 382 10.131 1.473 47 3.323 2001 1.154 16.521 1.792 28 3.655 2002 788 17.581 1.268 54 4.155 2003 2.691 21.039 1.504 1.791 1.560 Moyenne 1.402 13.884 1.735 321 3.207 % 3,4 34,3 4,2 0,8 7,9 0 9 257 60 75 67 67 0 ,3 20.491 17.491 20.919 22.349 22.902 15.066 19.870 49,1 36.005 32.860 36.532 45.559 46.823 43.651 40.486 100 Source : DN/BEAC et nos calculs Ce poste précède la branche « Voyages » (34,3% des exportations totales des services), les Autres services aux entreprises (7,9%), et les Assurances (4,2%). Les quatre (4) branches totalisent 95,5% des exportations totales Les exportations de la branche « Voyages » croissent régulièrement sur la période, pour atteindre un pic de 21 milliards Fcfa en 2003. Comparées à 1998, la progression est de 137%. On peut en dire autant des ventes de la branche « Autres services aux entreprises » qui croissent régulièrement jusqu’en 2002, mais fléchissent lourdement en 2003 (-62,5% comparé à 2002), rompant ainsi avec la tendance haussière précédente. Comparé à 1998, les exports de ce poste reculent de 46,7% en 2003. Enfin les exports de la branche « Assurances» évoluent en dents de scie sur la période considérée avec de faibles amplitudes. Elles culminent en 2001 en haussant de 21,6% par rapport à 2000, mais en 2002 elles se tassent sensiblement et rebondissent en 2003 pour retrouver le niveau de 1998. Les importations A l’instar des exportations, certaines catégories de services dominent les importations. Il s’agit principalement : Des branches « Transports » qui représentent en moyenne sur la période considérée 45,6% des importations totales des services, « Autres services aux entreprises » 28,4% et « Voyages » 17,9%. Elles totalisent 92% des importations totales en moyenne sur la période considérée L’évolution de la branche « Transports » est en dents de scie, avec un profil globalement baissier. Les imports ont culminé en 2000 en bondissant de 39% en 1999, mais se sont contractées de 36,5% l’année à un niveau jamais atteint. En 2002, le rebond est 15 significatif, suivi d’un tassement en 2003. comparé à 1998, les imports de la branche reculent de 22% en 2003 La progression des imports de la branche »Autres services aux entreprises » est régulière jusqu’en 2002, mais connaît une hausse vertigineuse en 2003 (+253% par rapport à 2002), marquant ainsi un rupture de phase, imputable à l’exploration et à l’exploitation pétrolière. On pourrait dire autant de l’évolution des importations de la branche »Voyages » qui atteignent un niveau jamais égalé en 2003 en bondissant de 49% comparé à 2002, et de 109% par rapport à 1998 A l’inverse de ces trois branches qui déterminent le rythme d’évolution des importations de services, la tendance d’évolution des imports de la branche ‘’Assurances’’ est haussière. Elles atteignent leur niveau le plus élevé en 2002 à 30,6 milliards Fcfa, contre 4,93 milliards Fcfa en 1998, soit un progression de 524%. Tableau 4 : Evolution des importations par type de services (en millions Fcfa) Rubriques Transports Voyages Assurances Communication Autres services aux entreprises Services privés n.c.a Services fournis ou reçus par les Administrations Total 1998 53.136 39.690 4.922 1.198 2.931 1999 57.018 32.690 4.410 1.121 3.617 2000 58.763 39.840 5.554 2.212 3.323 2001 125.222 41.149 6.168 2.229 3.655 2002 307.145 55.896 30.653 2.266 4.155 2003 150.271 83.142 13.341 3.264 1.560 Moyenne 125.259 49.234 10.841 1.805 3.207 % 45,6 17,9 03,9 00,7 7,9 1.164 1.445 1.776 1.954 2.344 1.474 1.693 00,6 4.987 6.429 7.768 7.820 7.393 13.741 8.023 02,9 138.600 141.815 171.816 244.216 467.318 483.010 274.813 100 Source : DN/BEAC et nos calculs Le solde des échanges Par type de services, le solde des échanges présente les particularités suivantes (voir tableau cidessous): Déficit structurel pour tous les types de services, à l’exception de la branche « Services fournis ou reçus par les Administrations publiques » qui est structurellement excédentaire ; Progression régulière du déficit de toutes les branches déficitaires, qui toutes atteignent un record en 2002, sauf les branches « Autres services aux entreprises » et « Voyages » réalisés plutôt en 2003 pour des raisons indiquées supra, et se tassent par la suite en 2003. 16 Mais la tendance est plutôt à une accentuation du déficit dans toutes les branches concernées au cours de la période considérée. Evolution en dents de scie avec une faible variabilité de l’excédent de la branche « Services fournis ou reçus par les APU » jusqu’en 2002, suivi d’une chute importante en 2003 (-91%). Tableau 5 : Evolution du solde commercial par type de services (en millions Fcfa) Branches Transports Voyages Assurances Communica tion Autres services aux entreprises Services privés n.c.a Services fournis ou reçus par les Administrati ons Total 1998 -102.595 -30.262 -3.391 -1.191 1999 -108.955 -23.526 -3.054 -1.121 2000 -135.284 -29.709 -4.081 -2.165 2001 -198.657 -24.628 -4.376 -2.201 2002 -306.358 -38.314 -29.385 -2.212 2003 -147.680 -62.103 -11.837 -1.474 Moyenne -166.588 -34.757 -9.354 -1.727 -31.131 -35.085 -52.580 -56.019 -57.467 -216.217 -74.750 -1.164 -1.436 -1.519 -1.894 -2.269 -1.474 -1.626 15.504 11.062 13.151 14.529 15.509 1.325 11.846 -102.595 -108.955 -136.816 -198.657 -420.495 -439.359 -276.956 Source : BEAC et nos calculs Orientation géographique des échanges de services En achetant 53,5% des exports des services, l’Union Européenne, avec en tête certainement la France est le premier client du Tchad. Il devance nettement la CEMAC (29,9%) groupe où émergerait le Cameroun, et le Reste du Monde (16,6%) dominé probablement par les USA. A l’import, c’est une fois de plus l’Union Européenne qui s’impose en tête des principaux fournisseurs des services, en réalisant plus de la moitié (55,5%) des ventes totales, et surclassant le RDM (près de 40%) et enfin la CEMAC avec seulement 8,6% des ventes totales de services. La balance commerciale est ainsi déficitaire avec toutes les zones géographiques d’échanges, et conséquemment avec les pays qui y dominent, tels la France, le Cameroun, les USA. Mais c’est la zone géographique Reste Du Monde (RDM) qui pèse le plus dans le déficit de la balance globale des services. Elle représente en effet près de 34,3% des échanges globaux des services, exports et imports confondus, mais 37,8% du déficit, traduisant une relative asymétrie des échanges des services du Tchad avec les pays de ce regroupement géographique. 17 Les échanges globaux des services avec les pays de l’UE et la CEMAC comptent respectivement pour 55,3% et 10,4% du total ; les balances y sont déficitaires en 2003 mais les déficits ne représentent respectivement que 55,6% et 06,5% du déficit global. Tableau 6 : Structure géographique des échanges des services en 2003 (en millions Fcfa) Exportations Exportations Valeur 23.379 Union Européenne CEMAC 13.053 Reste du 7.219 Monde Ensemble 43.651 Source : nos calculs 53,5 Importation Valeur 268.079 55,5 -244.700 29,9 16,6 41.604 173.327 08,6 35,9 -28.551 -166.108 100 483.010 100 -439.359 % Solde % 1.2.Exportations et importations du Tchad par catégories, pourcentages et variations annuelles Sur la période 1998-2003, les exportations et importations totales de biens et services du Tchad ont régulièrement augmenté jusqu’en 2002 avant de connaître une régression en 2003. Il faut remarquer que plusieurs services sont exportés ou importés mais très peu sont enregistré à cause du degré élevé des activités informelles et notamment du caractère non tangible des services. Les modes de fourniture de services les plus remarquables sont les modes 2 et 4, viennent ensuite les modes 1 et 3. 1.3.Balance des services La balance des services constitue la deuxième grande catégorie des transactions courantes. Elle recouvre à la fois les rubriques traditionnelles tels que les voyages et les transports ainsi que celles qui deviennent de plus en plus importantes dans les transactions internationales comme les services liés à l’informatique ou ceux de gestion et de conseil. Son solde est resté déficitaire sur la période 1998-2003, un déficit qui s’est aggravé en 2002 (-439,3) et 2004 (-478,4). Cette situation est imputable au secteur des transports. Tableau 7: Evolution de la balance des services (en millions Fcfa) Rubrique 1999 Exports 32.860 Imports 141.815 Solde -108.155 Source : DN/BEAC N’djamena 2000 36.532 171.816 -135.284 2001 45.559 244.216 -198.657 2002 46.823 467.318 -420.495 2003 43.651 483.010 -439.359 18 1.3.1 Transports Au 31 décembre 2004, les dépenses nettes de transport ont culminées à 272 milliards, contre 147, 6 milliards une année auparavant. Ce résultat s’explique par la prise en compte des frais de transport supportés à l’étranger par le Consortium au titre de l’exportation du brut par pipeline. 1.3.2 Voyages Les dépenses nettes de voyage se sont situées à 67, 6 milliards en hausse de 8,8ù comparatives à 2003. L’augmentation des fréquences de certaines compagnies non résidentes couplées à un meilleur taux de remplissage ainsi que l’incidence de l’imputation des mouvements des billets BEAC à hauteur de 17,5 milliards capta, les voyages touristiques et d’affaires en sont les principales raisons. 1.3.3 Assurances Le déficit des assurances s’est accru de 20,7% passant de 11,8 milliards un an plus tôt à 14,3 milliards. Cette évolution provient de l’augmentation en 2004 des montants déclarés par le secteur commercial au titre de l’assurance de fret. 1.3.4 Services de communication Le déficit de services de communication à fin 2004 est resté limité, s’élevant de 1,5 milliards à 1, 6 milliards à cause principalement du retrait des recettes résultant de la fourniture desdits services des non résidents. Celles-ci se sont chiffrées à 1,7 milliards un an auparavant contre un montant de 1,1 milliard en 2004. 1.3.5 Autres services aux entreprises Les autres services acquis à l’extérieur par les entreprises ont maintenu leurs tendances haussières. Ainsi le déficit s’est détérioré se fixant à 337,9 milliards contre 216,2 milliards un an plus tôt en relation avec le relèvement de la demande du secteur pétrolier de 167,5 milliards à 287,4 milliards. 1.3.6 Services privés non compris ailleurs Les dépenses de services privés non compris ailleurs se sont soldées au terme de la période sous revue par un déficit de 81 milliards. Cette forte baisse pourrait refléter l’imputation en 2004 de ce type de services par les entreprises pétrolières à un autre poste de la balance. 1.3.7 Services fournis ou reçus par les administrations publiques Le solde débiteur de 0,9 milliard de cette dernière catégorie de service, fait ressortir un excédent de demande en fourniture de biens et services par les autorités publiques résidentes vis-à-vis de l’étranger 19 Le tableau ci-contre résume la situation décrite ci-dessus Tableau 8 : Evolution du commerce des services de 2003 à 2004 Services Transport 2003 147 580 2004 272004 Variations en % 84,3 Voyages 62115 67579 8,8 Assurances 11837 14285 20,7 Communications 1473 1545 4,9 337929 56,3 81 -94,5 870 - 165,7 694 293 58,0 Services entreprises aux 216217 Services privés 1474 Services fournis ou - 1325 reçus Total 439 371 Source : BEAC- Rapport Balance des paiements- exercice 2004 1.3.8 Disponibilité des informations sur la balance des paiements Les informations sur la Balance des Paiements sont disponibles à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) et à l’Institut National des Statistiques et Etudes Economiques (INSEE) du Ministère de l’Economie et du Plan. Ces deux Institutions sont les seules à publier les données statistiques sur la Balance des paiements au Tchad. Le niveau de désagrégation des statistiques est relativement faible avec des données non enregistrées. Cependant la collecte des informations devient parfois difficile avec la réticence de certains cadres à mettre des informations à la disposition de celui qui en formule la demande. 1.3.9 Activité de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) dans le domaine de la balance des paiements Les activités de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) dans le domaine de la balance des paiements sont : La collectes des informations et données statistiques au près des entreprises et Instituts national des statistiques ; Les enquêtes de terrains auprès des entreprises et sociétés ; La réalisation des études etc. 20 1.4 Exportations par mode de fourniture Les services sont exportés par les entreprises du Tchad suivant les quatre modes de fourniture de services, mais majoritairement par le mode 1 et 2. Cependant aucune entreprise de services ou Association de services contactés dans le cadre de nos travaux n’est familière des quatre modes de fourniture de services. 1.4.1 Télécommunications Les services de télécommunication sont fournis au Tchad prioritairement par le mode 2 et le mode 1. En effet, les services de télécommunication sont consommés par les touristes, les représentations diplomatiques, les coopérants, les étudiants étrangers installés au Tchad etc.; alors que la consommation par le mode 1 concerne le monde entier par le réseau téléphonique national. 1.4.2 Secteur des transports Les modes de fourniture des services de transport sont : le mode 2 le plus fréquent ; le mode 3 dans une certaine mesure. 1.4.3 Services financiers Les entreprises telles que les banques, les sociétés d’assurance, fournissent les services par le mode 1, 2 et 3. Les entreprises de services financiers essaient de pénétrer certains marchés de la sous- région Afrique centrale. Mais elles éprouvent des difficultés liées à des formalités très lourdes, à des discriminations dans les pays comme le Gabon et la Guinée équatoriale. 1.4.4 Tourisme Les services touristiques sont fournis notamment par le mode 2 et accessoirement par le mode 3; 1.4.5 Services professionnels Des entrevues réalisées auprès des associations et entreprises de services, il ressort que les professionnels fournissent leurs services par les modes 1, 2 et 4 ; surtout avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. 1.4.6 Importance du commerce des services et principaux marchés d’exportation Le secteur tertiaire ou secteur des services occupe une part prédominante dans la production nationale en raison notamment de l’importance du secteur commerce (44% au PIB). L’économie du Tchad est donc une économie de services avant l’exploitation du pétrole. La forte dépendance du commerce vis-à-vis de la conjoncture internationale rend sa contribution au PIB très irrégulière. Cette activité est dominée par un secteur informel tentaculaire qui livre une concurrence déloyale aux entreprises modernes. 21 Les principaux marchés d’exportation des services du Tchad sont la sous région, l’Europe, l’Asie et l’Amérique. Les exportations actuelles de services sont dominées par le mode 2 vers la sous région et le reste du monde Tableau 9 : Modes d’exportations de services Catégorie d’AGCS Services fournis aux entreprises Service Mode de fourniture 1 2 3 4 Services juridiques x x Services comptables x x Services d'architecture x x Marchés d’exportation Commentaires Afrique, Europe Les avocats conduisent plusieurs dossiers à l’étranger Sous région Afrique centrale Services d'ingénierie Services d'aménagement urbain Services médicaux et dentaires Services vétérinaires Services des accoucheuses, infirmières et physiothérapeutes et du personnel paramédical Services de consultations en matière informatique Services de réalisation de logiciels Services de traitement de données x x x x Afrique, Europe, Amérique, Asie coopérants et organismes internationaux sur place x x Afrique, Europe, Amérique, Asie Services de base de données Services de recherchedéveloppement 22 Catégorie d’AGCS Service Mode de fourniture 1 2 3 4 Marchés d’exportation Afrique, Europe, Amérique, Asie Afrique, Europe, Amérique, Asie Services immobiliers Gestion de propriété x x Services de crédit-bail ou de location de matériel Services de publicité Services d'études de marché et de sondages Services de conseil en gestion Services d'essais et d'analyses techniques x x x Sous région – Afrique x x Sous région x x Services annexes à l'agriculture Services annexes à la pêche Services annexes aux industries extractives Services annexes aux industries manufacturières Services annexes à la distribution d'énergie Services de placement et de fourniture de personnel Services d'enquêtes et de sécurité Services connexes de consultations scientifiques et techniques Services de maintenance et de réparation de matériel Commentaires Transport de coton et autres produits vivriers, main d’oeuvre agricole x Nigeria, Cameroun Sous région – Afrique x Sous région x x x x 23 Catégorie d’AGCS Service Mode de fourniture 1 2 3 4 Marchés d’exportation Commentaires Services de nettoyage de bâtiments Services photographiques Services d'impression et de publication Services de traduction Services de communication Services de congrès Services postaux Services de courrier Services de télécommunications Services reliés à Internet Services audiovisuels Services de construction et d’ingénierie connexes Services de distribution Services d’éducation x x x x x x x Sous région Sous région Sous region Europe, Amérique, Asie x x x [tous les stades] Services de courtage Services de commerce de gros Services de commerce de détail Services de franchisage Services d'enseignement primaire Services d'enseignement secondaire Services d'enseignement supérieur Services d'enseignement pour adultes Lors des congrès internationaux dans les pays voisins x x x x x x x x x Sous région, Afrique centrale 24 Catégorie d’AGCS Services concernant l’environnement Services financiers Service Mode de fourniture 1 2 3 4 Formation x x professionnelle Services de développement de carrière Services de développement de curriculum Services administratifs x d’éducation Services de voirie Services d'enlèvement des ordures Services d'assainissement et services analogues Études d’impact sur x x l’environnement Assurance x Marchés d’exportation Commentaires Sous région, France Sous région Étudiants, coopérants, (les véhicules en transit, etc….) x x Services actuariels Services bancaires Services de santé et services sociaux Services récréatifs, culturels et sportifs Courtage de valeurs mobilières Gestion d'actifs Services hospitaliers Services ambulatoires Services de soins de longue durée Services de spa Services de spectacles Services d'agences de presse Services culturels Services récréatifs Services sportifs x x x Afrique, Europe, Amérique, Asie x x x x x 25 Catégorie d’AGCS Service Mode de fourniture 1 2 3 4 Services relatifs au tourisme et aux voyages Services de transport Services d'hôtellerie et de restauration x Sous région, Europe, Amérique, Asie Services d'agences de voyages x Sous région, Bénin, Togo Services d'organisateurs touristiques Services de guides touristiques Services de transports maritimes Services de transports aériens Autres services Marchés d’exportation Commentaires Le tourisme tchadien est beaucoup plus consommé par le Mode 2 et notamment dans la sous région, Europe, Amérique, Asie La consommation par le Mode 3 concerne les agences de Toumaï Air Tchad qui dessert la sousrégion x x x Afrique, Europe, Amérique, Asie Avitaillement, enregistrement des passagers, nettoyage des aéronefs, transport de bagages et de passagers Services de transports x x routiers Services de manutention des x marchandises Services d'entreposage x et de magasinage Commissionnaires des x x douanes Services des agences de transports de x x marchandises Services publics 26 Source : Enquêtes auprès des entreprises et services publics (voir listes des entreprises et associations de services) 1.5 Potentiel d’exportation Sur la base des études sectorielles (Examen des Politiques commerciales du Tchad, Etude diagnostique de l’intégration du commerce (EDIC), Rapport sur la Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté (SNRP), les principales potentialités en matière d’investissement Etranger Direct (IED..) ainsi que les potentialités d’exportations existantes dans l’économie tchadienne sont évaluées en fonction : i) ii) de la position concurrentielle du Tchad, mais aussi ; des tendances générales qui caractérisent l’Afrique centrale en matière de projet d’investissement, et d’exportation de bien et services. En effet, deux groupes de secteurs pourraient améliorer à moyen terme leur position compétitive. Il s’agit d’une part de l’exploitation minière et services annexes, les services commerciaux et financiers et l’industrie pétrolière, où un flux croissant se dirige actuellement en Afrique centrale. Le deuxième groupe de secteurs comprend l’agriculture et services annexes, l’agroalimentaire, l’écotourisme, les services de transport (portuaire), la logistique, les textiles. La position, concurrentielle du Tchad dans ces secteurs pourrait être beaucoup plus améliorée à travers la mise en valeur des atouts dont le pays bénéficie et dans un environnement beaucoup plus attrayant au développement des activités économiques. Par ailleurs, l’absence de données statistiques précises et détaillées sur les secteurs de services ne permet pas d’opérer la classification par ordre d’importance des secteurs de services. Cependant, l’on sait de l’étude du groupe de travail pour la révision de la SNRP sur les sources de croissance, que les secteurs les plus porteurs au Tchad en termes de potentialités, sont par ordre d’importance : Première génération (Impact net > 4) : coton, arachide, fruits et légumes, bovins sur pied, gomme arabique, karité, transport routier, TIC Deuxième génération (Impact net > 0 et ≤ 4) : céréales sèches, riz irrigué, racines et tubercules, cuirs et peaux, viande blanche, énergie, tourisme et artisanat Troisième génération (Impact net >-6 et ≤ 0) : sucre, tabac, viande de bovins, pêche, algue bleue, transport fluvial, secteur minier Les filières de la première génération sont celles qui sont exécutables sur une période de 1-5 ans et offrent le plus de potentiel et le moins d’obstacles contraignants. Les filières de la deuxième génération sont celles qui sont exécutable sur 6-10 ans et qui sont susceptibles de contribuer à la croissance économique et à la réduction de pauvreté dans un horizon ne dépassant pas le moyen terme, mais elles nécessiteront une politique volontariste et des investissements substantiels pour lever les contraintes sous jacentes qui limitent leur éclosion. Enfin, les filières de la troisième 27 génération ont des contraintes majeures et structurelles dont la résolution ne pourra se faire qu’à long terme (plus de 10 ans) et moyennant des gros efforts d’investissement (recherche et infrastructures lourdes). Les secteurs de services, comme les Transports, les TIC, le Tourisme et les services Financiers, jouent donc un rôle de premier plan dans l’économie tchadienne. 1.5.1 Tourisme Les activités touristiques, en particulier l’écotourisme, sont encore à un niveau de développement embryonnaire au Tchad. Et pourtant, la région dispose de potentialités touristiques importantes qui se déclinent à travers un milieu naturel varié et un riche patrimoine culturel caractérisé par l’existence d’une chefferie traditionnelle et tous ses attributs, d’un habitat original à travers une architecture locale, des cérémonies rituelles périodiques pour célébrer les événements majeurs de la vie des populations. Avant les événements de 1979 (guerre civile), le pays était la zone par excellence des éléphants buffles, grands antilopes (élan de derby, hypotrague, bubale), félins (lion, panthère, guépard), gazelles, phacochères, potamochères, singes (babouins, patas, grivet et guereza), lamantin dans les lacs Léré et Tréné, rhinocéros en divagation entre le Tchad et le Cameroun dans la zone de Mbainamar, Gagal et le parc national de Boubandida au Cameroun, hippopotame dans les lacs Fianga, Tikem, Tréné et Léré, lycaon, hyène et girafe dans les réserves de faunes de Binder/Léré, Zakouma, Manda, etc.. A ce tableau s’ajoutent les crocodiles, les varans et une avifaune très diversifiée (autruche, pintades, etc.). Du fait du braconnage résultant de la guerre civile des années 1979/1982 et des pressions anthropiques sous forme d’occupation anarchique d’espace touchant les habitats des animaux, ce potentiel faunique de la région a été entamé, mais pas suffisamment pour compromettre le développement de l’écotourisme. Le potentiel existant dans le pays, est en effet en voie de reconstitution et peut très rapidement favoriser cette possibilité, pourvu que soient mises en œuvre des mesures pour organiser et promouvoir le secteur. C’est ainsi que les autorités, conscients de l’importance de ce patrimoine naturel, ont crée en 1974 pour citer un exemple, conformément à l’Ordonnance 14/63 du 28 mars 1963 réglementant la chasse et la protection de la nature, la Réserve de Faune de Binder/Léré (RFBL) avec ses 135.000 hectares. Ses caractéristiques naturelles sont marquées par son implantation dans une zone rocheuse à végétation diversifiée : savane arbustive au Nord, savane boisée à Anogeissus Combretun et Terminalia, au Sud. Forêts galeries ; graminées en bordure des lacs Léré et Tréné ; Hippopotames, varans d’eau, crocodiles, tortues, antilopes, girafes, phacochères, hyènes, éléphants et avifaune. Malgré ces atouts, les conditions réelles pour un véritable développement du tourisme font encore défaut. Les insuffisances sont nombreuses: insuffisance de la capacité hôtelière, climat d’insécurité, coûts des transports aériens, etc. L’essentiel des hôtels et auberges est concentré à N’Djamena et à Moundou, les capitales politique et économique du pays. 28 D’une manière générale, Le potentiel touristique du Tchad, est le suivant : - - l’existence d’un milieu naturel varié et d’un riche patrimoine culturel ; la beauté naturelle de la campagne et la faune de ses parcs ; l’existence d’un écosystème qui favorise la conservation et donc l’environnement et la prévention de sa dégradation ; Possibilités offertes de limiter l’exode rural et de fournir des emplois aux populations rurales, ainsi que de soulager la pression exercée sur les ressources naturelles du bassin ; Existence de structures locales reconnues par l’administration, s’occupant de l’écotourisme ; Possibilités de développement d’activités et d’échanges fructueux avec les pays voisins. Les principaux points de Faiblesse, sont comme suit : - La méconnaissance du concept d’écotourisme par les populations rurales qui en bénéficient directement ; Difficultés liées aux procédures administratives et à la mobilisation des financements ; Faible niveau de compétence et de qualification des ressources humaines en place ; Absence de programme de suivi environnemental ; Insuffisance des centres d’accueil pour les touristes ; Faible niveau d’aménagement des sites touristiques ; faiblesse des structures de transport, de télécommunication, etc. faible capacité des services de contrôle des réserves naturelles ; faible implication du secteur privé dans le secteur ; surexploitation des ressources ligneuses et forestières ; difficultés liées au phénomène de braconnage ; Les principaux défis, sont: - - - identifier et promouvoir les potentialités intrinsèques pour les différents types d’écotourisme dans la zone ; Sensibiliser les populations et les autorités pour une meilleure compréhension de la notion d’écotourisme et pour la préservation/amélioration des potentialités au niveau locale et la répartition et l’utilisation rationnelle des revenus issus de l’écotourisme ; Impulser une dynamique permettant d’amener les populations à valoriser le patrimoine culturel de la région et à les amener à se réapproprier certaines de leurs valeurs (artisanat, jeux et savoir-faire) en voie de disparition ; Renforcer les capacités des structures locales (ILOD, Comité de Gestion de la Chasse, Espace Lacustre de Fianga), afin qu’elles s’approprient la démarche éco touristique initiée par le projet PRODALKA et pérenniser le programme ; 29 - - 1.5.2 Développer les infrastructures touristiques et des services associés (transport, électricité et communication) ; identifier les tour-opérateurs régionaux (N’Djamena, Garoua, Maroua) intéressés et les orienter à intégrer les sites touristiques potentiels et les différentes activités dans leur offre ; identifier les besoins de formation en personnel local et faciliter la formation des acteurs intéressés par le tourisme; Appuyer la communication entre tour-opérateurs et organisations des communautés locales ; Aménager l’intégrité des réserves pour combattre le braconnage et s’attaquer au problème de la divagation du bétail (transhumance) ; Conduire des études d’impact des activités humaines sur les sites touristiques identifiés ; Approfondir l’état des connaissances sur la gestion des ressources naturelles ; Sensibilisation des populations et renforcement du dispositif de surveillance ; Télécommunication Le Tchad dispose d’énormes potentialités dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et des communications surtout avec le projet de connexion du pays au fibre optique. En effet, la pose d’un câble à fibres optiques le long du pipeline du projet pétrole, avec l’option de réaliser une connexion entre le Tchad et le Soudan, offre une opportunité d’interconnexion aux réseaux internationaux du câble sous marin. Ceci permettra d’ouvrir le Tchad à des services de télécommunications les plus rapides et d’une très grande capacité à haut débit. Les partenaires du Tchad au Cameroun, la République Centre Africaine (RCA), le Nigeria et la République Démocratique du Congo ont fait savoir leur désir de se joindre au projet de connexion des fibres optiques. Ce puissant moyen technologique donnera au Tchad un avantage comparatif dans l’utilisation et la gestion de cette autoroute des communications et dans le transport des données électroniques. Non seulement la communication à haut débit et à faible coût diminuera le frais des transactions commerciales, mais elle permettra de porter le développement au cœur du monde rural grâce à l’éducation à distance, la télémédecine et la maîtrise des marchés par les paysans. Même le commun des mortels, pourra avoir accès à toute l’information disponible sur le Web et exporter les services électroniques par la transmission des données pour une variété d’applications. Le pays pourra donc tirer des avantages en termes d’emploi, de coût et de compétitivité et servir de Hub pour la sous région. Cependant pour attendre ces objectifs, le Tchad doit lever les goulots d’étranglement ci-après : L’enclavement du pays et sa conséquence sur les coûts d’importation des équipements. Le problème récurrent de manque d’électricité dans les principaux centres économiques du pays. Le manque d’expertise technique dans la TIC. La culture non adaptée aux modes de travail de la TIC. Le prix élevé d’entretien des équipements et le faible accès au crédit bancaire. 30 La faible densité des abonnés qui grève les coûts d’installation. Néanmoins l’avantage comparatif du Tchad dans la TIC sera tel que les investissements importants qui seront nécessaires pour développer l’infrastructure physique et les capacités humaines, apporteront des bénéfices énormes dans l’avenir. Les perspectives de modernisation des activités et d’ouverture de marchés offrent donc des possibilités de développement de ce secteur. 1.5.3 Transports Les modes de transport en œuvre au Tchad, sont de trois types : - le transport routier ; - le transport aérien ; - et le transport fluvial. Ces trois modes de transport représentent une part essentielle du revenu national, ainsi que du commerce et des services associés. Ils exercent des effets sur l’environnement biophysique et socio économique de la région qui rétroagit à son tour sur eux. Le potentiel de transport du pays est le suivant : - existence d’axes routiers centraux permettant l’établissement de bretelles nécessaires au désenclavement intérieur et extérieur du pays ; Disponibilité de matériaux pour la construction des routes ; L’aéroport international de N’Djamena pourrait devenir une plaque tournante pour tous les avions au départ de l’Union Européenne et en partance vers l’Afrique du Sud, etc. Il faudrait pour cela, créer une Hub de transport qui assure la maintenance des appareils au sol, fournit les services demandés et approvisionne en fuel les avions à un prix détaxé. Le tourisme pourrait ainsi en bénéficier. Les principaux points de faiblesse sont comme suit : - - insuffisance de moyens de transport pour l’évacuation des produits locaux et pour l’approvisionnement des régions du pays en produits de première nécessité ; relief accidenté, nécessitant la construction d’un nombre élevé d’ouvrages de franchissement ; faiblesse du réseau et coût élevé des transports ; Les principaux défis, sont les suivants : - Rentabilisation des produits locaux, par le désenclavement de la région ; Réalisation du projet de transfert des eaux de l’Oubangui dans le Chari, afin de rendre navigable en permanence les voies fluviales du pays ; 31 - 1.5.4 Bitumage des principaux axes de desserte des principales villes et centre de production du pays ; Création et interconnexion de liaisons ferroviaires avec le Cameroun, le Nigeria et le Soudan; Développement d’un réseau de pistes rurales, pour favoriser le développement du commerce et des activités socio culturelles ; Sensibilisation et éducation des populations et des usagers à la nécessité de l’entretien des ouvrages et du matériel de transport ; Réalisation des études environnementales préalables à la construction des infrastructures de transport. Secteur financier Les services financiers constituent une composante importante de la branche service au Tchad. Leur contribution (banques et assurances) au PIB est importante. Les assurances La position stratégique du pays en terme de plaque tournante entre les pays de l’Afrique du Nord et l’Afrique au sud du Sahara, jointe aux perspectives de développement du secteur pétrolier et des activités connexes, offre un potentiel pour le sous secteur des assurances pour les marchandises en transit. On dénombre à ce jour deux compagnies qui oeuvrent dans les assurances et les réassurances. La STAR Nationale (Société Tchadienne d’Assurances et de Réassurances) est leader sur le marché et est la compagnie la plus ancienne. La seconde compagnie la SAFAR (Société Africaine d’Assurances et de Réassurances) est de création récente (2002). Deux opérateurs intermédiaires sont également présents sur le marché ainsi que quelques courtiers. D’une manière générale, les services d’assurance sont insuffisants et globalement inadaptés à la promotion des exportations. A l’exception du circuit du coton, on note une quasi absence des assureurs dans les circuits d’exportation, conséquence de la faiblesse de la surface financière des opérateurs, du degré de risque élevé en l’absence des informations fiables sur les circuits d’exportation. D’autres problèmes sont répertoriés dans le secteur (incivisme, délocalisation des souscriptions par les plus grosses entreprises de la place, lenteur dans les procédures, faible pouvoir d’achat, etc). 32 Le tableau ci-dessous dresse le portrait des compagnies d’assurances au Tchad pour l’exercice 2004 Tableau 10 : Compagnies d’assurances au Tchad en 2005 Année Raison sociale 2003 Capital social Millier FCFA 500 000 CA million FCFA STAR 4792 Nationale SAFAR 500 000 722 2004 STAR 500 000 4644 Nationale SAFAR 500 000 731 Source : MEF/Division des Assurances Cessions et Opérations nettes rétrocession Million FCFA Million FCFA 1033,8 3788 178,5 1452 543 3192 265,2 465,9 Les banques Le système bancaire tchadien se réduit à cinq banques commerciales (BCC, ECOBANK, SGTB, BSIC TCHAD SA, CBT, Financial Bank Tchad et une banque agricole (Banque Agricole du Soudan) dont les guichets ne sont implantés que dans cinq villes. C’est l'une des causes de la sous-mobilisation de l'épargne intérieure, même si celle-ci est également faible. Du point de vue de la croissance économique, l’intérêt premier d’un système bancaire est la possibilité de financement des investissements qu’il offre. Or les conditions d’accès au crédit limitent les demandes de crédit à une clientèle d’un certain niveau. L’essentiel de ce crédit est à court terme (72,5%), et ne permet pas de financer les investissements de long terme. L’alternative à la faible participation du secteur bancaire à l’accumulation du capital, est le secteur de la micro finance. D’après les données de la Commission Bancaire d’Afrique Centrale, en 2005 il existait au Tchad 214 institutions de micro finance (IMF), qui offrent des services financiers aux populations exclues du système bancaire classique. Les potentialités du secteur financier tchadiens sont donc principalement liées à l’appartenance du pays à la zone CEMAC et la relative stabilité du FCFA amarré à l’Euro qui offre au Tchad un potentiel important en matière d’expansion des services financiers. 1.5.5 Exportateurs de services exemplaires Les entreprises comme : Financial Bank Tchad, exporte son service par le mode 3 dans la sous région Afrique de l’Ouest ; Toumai Air , exporte son service par le mode 1, 2 et 3 sur les marchés de la sous région Afrique centrale Afrique de l’Ouest. 33 ATT (transport routier), assure le transport à l’exportation du coton et à l’importation des intrants agricoles par les modes 2 et 3. L a plupart de ces opérateurs économiques, attribuent leur succès au savoir faire, à la qualité des services et à la fidélisation de la clientèle. Les principales contraintes qu’ils rencontrent tiennent au : Difficultés d’accès au service énergétique ; Corruption et insécurité publique; Mauvais état des routes ; Faible pouvoir d’achat des populations. 34 2 CAPACITE NATIONALE ET INFRASTRUCTURES 2.4 Description du PIB du Tchad par secteur au cours des cinq dernières années Le Tableau ci-dessous présente les données sur le produit intérieur brut à prix constant pour la période 1995-2005. Avant l’arrivée du pétrole, l’économie tchadienne comprenait (i) un secteur tertiaire qui comptait pour près de 49% de la valeur ajoutée brute, essentiellement orienté vers le commerce ; (ii) un secteur primaire qui comprenait un peu plus d’un tiers de la valeur ajoutée brute ; et (iii) un secteur secondaire embryonnaire. Le secteur primaire est dominé par les branches de l’agriculture vivrière et de l’élevage. Ces branches sont très tributaires des conditions pluviométriques. C’est pourquoi l’évolution de leur valeur ajoutée a été assez erratique. En 2004, la croissance de l’activité du secteur primaire a atteint un niveau record du fait essentiellement de la production pétrolière. L’agriculture industrielle, essentiellement la culture du coton, a également contribué à cette performance, mais son niveau de production est bien en déca du niveau record enregistré lors de la campagne 1997/1998. Avec une contribution de 13,2% du PIB sur la période 1995-2005, la part du secteur secondaire a été modeste dans le processus de génération de la richesse nationale. Sa structure reste dominée par deux branches d’activité : les industries manufacturières, dont l’industrie du coton fibre avec 61% de la valeur ajoutée de la branche et l’artisanat. Le rythme de croissance de ce secteur sera désormais tiré en grande partie par la branche recherche et développement des travaux pétroliers, qui a représenté près de 19% en moyenne de la valeur ajoutée du secteur secondaire depuis le début des travaux du projet de développement pétrolier de Doba. Bénéficiant des effets conjugués des travaux de développement et de la relance des investissements publics, les BTP se sont redressés considérablement pour s’établir en moyenne à 15,6% au cours de la période sous revue. Au cours de la même période, les comptes économiques de la nation situent l’importance du secteur tertiaire par rapport aux secteurs primaires et secondaire sur deux périodes : avant le début de l’exploitation pétrolière et après. Le secteur primaire ne représente que près de 40% du PIB au cours de la période 2000-2003, alors qu’il avoisine les 60% sur la période suivante (20042005) correspondant à la période d’exploitation pétrolière. La bonne tenue du secteur primaire tient du classement de l’industrie extractive du pétrole dans ce secteur. Tableau 11 : Comparaison de la structure du PIB sur deux périodes Période Primaire Secondaire Tertiaire Taxes Total 2000-2003 40,3 12,9 43,0 3,7 100,0 2004-2005 59,3 7,8 30,3 2,6 100,0 35 Bien que la part relative du secteur tertiaire diminue dans le PIB sur les deux périodes, ce poste reste néanmoins important car sa valeur augmente régulièrement sur la période 2000-2005. Malgré son rythme de croissance relativement faible de 1995-2000, ce secteur a joué un rôle important dans la stabilisation de l’économie lors des années de récession due essentiellement aux perturbations du secteur primaire. Le secteur tertiaire est composé des services de commerce, de transport, d’administration et des services divers tels que ceux de l’éducation et de santé. Tableau 12 : Evolution des composantes du secteur tertiaire (en milliards Fcfa) Composantes Commerce Transport Administration Autres 2001 249,2 33,1 140 109,1 2002 294,6 36,5 151,9 118,2 2003 302,5 39,3 171,6 121,7 2004 306,2 44,2 184,3 131,2 2005 311,9 51,4 225,6 145,7 Les différentes composantes du secteur tertiaire sont également en hausse. 36 Secteur primaire Agriculture Vivrière Industrielle Elevage Sylviculture, pêche, mines Exploitation pétrolière Secteur secondaire Industries manufacturières dont coton-fibre Pétrole dont raffinage dont travaux de développement Artisanat Eau et électricité Bâtiment et travaux publics Secteur tertiaire Commerce Transport Administration Autres Taxes nettes sur les produits PIB au prix du marché TABLEAU 3-1: PRODUIT INTERIEUR BRUT A PRIX CONSTANTS PAR ORIGINE, 1995-2005 (En milliards de francs cfa constants de 1995) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Révisés Révisés Révisés Révisés Révisés Révisés ProvisoiresProvisoires Estimation Estimation Estimation 253,01 262,54 285,19 312,16 300,95 293,87 323,62 321,75 427,25 779,09 826,65 128,12 133,33 149,12 171,43 156,20 144,68 169,65 163,20 174,63 152,09 187,53 103,75 104,00 115,48 147,08 129,97 121,99 144,77 137,53 157,22 123,94 156,96 24,37 29,33 33,63 24,35 26,23 22,69 24,87 25,67 17,41 28,15 30,56 99,99 105,60 111,98 116,18 119,33 122,57 125,92 129,38 132,94 136,61 140,41 24,91 23,61 24,09 24,55 25,43 26,62 28,06 29,18 30,89 30,91 34,15 0,00 88,79 459,47 464,57 96,31 35,84 22,51 0,19 97,04 36,62 22,73 0,92 107,24 45,76 31,55 1,59 0,19 43,52 5,17 11,58 0,92 42,23 5,37 11,91 1,59 43,71 5,26 10,92 346,83 161,06 24,67 83,72 77,39 349,23 164,38 25,74 88,29 70,82 354,67 169,45 28,85 79,04 77,33 24,89 27,64 30,91 721,03 736,46 778,01 118,58 111,77 109,76 52,87 39,58 41,96 37,97 24,07 27,42 1,41 1,33 1,79 125,60 36,60 21,36 18,91 155,77 41,74 24,78 34,91 159,31 42,60 25,13 34,67 1,79 47,47 5,68 12,85 18,91 49,35 6,27 14,47 34,91 55,31 7,27 16,54 365,41 381,08 388,07 178,59 180,41 183,63 30,70 29,08 27,47 75,82 91,12 94,31 80,29 80,47 82,66 433,04 201,23 37,70 101,85 92,26 31,81 831,83 827,67 823,51 1,41 47,04 5,41 11,85 35,68 1,33 51,50 6,05 13,31 33,87 34,67 55,35 6,29 20,40 147,22 35,55 15,46 25,53 0,00 25,53 56,36 6,22 23,57 172,31 48,38 30,26 30,63 0,00 30,63 58,77 8,06 26,47 475,93 226,26 41,76 108,86 99,05 507,59 237,57 37,08 128,59 104,35 547,37 254,26 37,78 143,83 111,49 600,29 269,38 44,08 158,77 128,06 36,09 43,09 44,79 48,76 53,82 918,36 996,54 1138,94 1522,44 1653,08 Sources : EDIC 37 2.5 Description de la disponibilité, de la fiabilité et de la qualité des statistiques relatives au PIB (Voir plus haut) 2.6 Analyse du poids des secteurs de services dans l’économie nationale, forces et tendance de croissance de certains secteurs Les services contribuent pour une part importante à la formation de la richesse du Tchad. Ils représentent près de 44% du PIB. Mais les exportations de services ne représentent que 51,7 Millions de dollars US en 2004 (soit 4,4% des exportations totales de biens en 2004). C’est dire que les exportations de services du Tchad sont modestes bien qu’ils apportent de nombreux bénéfices en facilitant plusieurs aspects des affaires et contribuent à la réduction de la pauvreté. Les exportations de services sont invisibles. Elles sont répertoriées dans les activités aussi diversifiées que les services bancaires, les assurances, le tourisme, le fret, les services d’ingénierie, les vacations des enseignants à l’étranger, les services de spécialistes médicaux, les transports (aériens, maritimes, routiers), les communications, etc. Des marges de progressions importantes existent dans le domaine des exportations de services. Le potentiel de développement est particulièrement très élevé dans les domaines de transport, tourisme, services financiers, la communication, l’éducation, la santé 2.7 Infrastructure de télécommunication 2.7.1 Infrastructures Le secteur des télécommunications est un élément déterminant dans la compétitivité de l’économie. Il joue un rôle transversal de soutien aux activités économiques. Au Tchad, ce secteur a été restructuré par la loi n° 009/PR/98 du 17 Août 1998 qui fixe les conditions d’intervention des opérateurs dans le domaine. Elle crée deux importantes structures chargées de la gestion et de la régulation du secteur : la SOTEL et l’OTRT. Le téléphone fixe Le réseau téléphonique fixe qui était exploité pour les télécommunications nationales par l’Office National des Postes et Télécommunications (ONPT) et pour les télécommunications internationales du Tchad par la (TIT), est désormais gérées par un opérateur public unique, la SOTEL-TCHAD créée par la Loi n°009/PR du 17 août 1998 et mise en place en mai 2000. La Sotel-Tchad est détenue à 100% par l’Etat. Elle est chargée du réseau de base et regroupe l’ensemble des services de télécommunications (intérieur, international, Internet et cellulaire en coentreprise). La SOTEL Tchad emploie 630 agents. Elle sert un réseau de 13.400 abonnés en 2005, en augmentation rapide (+ 22% en deux ans). Mais le taux de pénétration reste faible, 0,17 lignes pour 100 habitants, soit un niveau 5 fois inférieur à la moyenne des pays de l’Afrique Subsaharienne (0,75 lignes pour 100 habitants). Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad La privatisation initialement programmée en 2001 n’a pas pu se réaliser pour différentes raisons : - le désistement de la Banque Mondiale du processus de réforme du secteur des Postes et Télécommunications à la suite de l’octroi de la deuxième licence de téléphonie mobile à la société Tchad-Mobile du groupe ORASCOM dans des conditions non transparentes (marché de gré à gré) et malgré la transformation de cette licence comme étant une joint-venture entre Sotel et Orascom. - la carence constatée en 2004 suite à l’appel d’offres international de cette privatisation. De 2000 à 2005 sept (7) nouvelles villes ont été équipées de centraux téléphoniques. Ce qui fait passer le nombre de villes équipées des installations téléphoniques fixes de neuf (9) à seize (16). En octobre 2006, on dénombrait moins de 300 cabines téléphoniques et peu de centres d'appels. Cependant, depuis l’avènement de la téléphonie cellulaire au Tchad, l’attrait des clients pour le téléphone fixe recule. Outre la concurrence qui s’exerce au niveau des opérateurs privés et au niveau des étrangers comme MTN et Orange, les problèmes spécifiques auxquels SotelTchad fait face, proviennent de la dette de l’Etat vis à vis de l’entreprise ( l’Etat est le plus gros client et traîne une dette de plus de 24 milliards de FCFA de consommations téléphoniques) et du poids élevé de la fiscalité au niveau de la douane et des impôts, ainsi que du coût excessif de l’énergie électrique. L’Internet Le réseau Internet du Tchad dénommé TCHADNET est ouvert depuis le 19 novembre 1997. Il est constitué d’un retour CISCO 5300 situé à N’Djamena (GOUDJI) relié par satellite au site de France télécoms. Le réseau Internet offre les services suivants : - le courrier électronique ; - la consultation des pages WEB ; - l’hébergement des pages WEB ; - l’émission et la réception des fax (Via fax) ; - le transfert des fichiers (FTP) ; - le forum des discussions et la téléconférence ; - la Via phonie. Bien que le nombre d’abonnés qui était de 43 à fin 1997, soit passé à 3 300 en 2005, ce chiffre reste largement en déca de ceux des pays comme la Mauritanie, le Burkina et le Mali qui comptent plus de 10 000 abonnés. Le nombre des cybercafés connaît une augmentation très faible (moins d’une trentaine pour tout le Tchad). La plupart est connecté au seul réseau existant, celui de la Sotel-Tchad avec un débit de 24,4 kbps. Les politiques d’investissement et commerciales de Sotel Tchad freinent considérablement le développement de l’Internet à cause des tarifs d’abonnement et de connexion excessifs et des prix élevés des liaisons spécialisées et de la faiblesse de la bande passante. Bien que fortement demandé, il se trouve malheureusement que ce service important des télécommunications demeure inaccessible aux consommateurs. 39 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad La téléphonie Mobile L'entrée d'opérateurs privés de téléphonie mobile depuis 2000 a permis une rapide croissance du marché et des services. La téléphonie mobile a permis d’étendre considérablement l’accessibilité à la communication. Elle est parvenue à étendre son réseau sur les villes principales et secondaires du Tchad. . Celtel-Tchad, le premier opérateur de la téléphonie mobile et présent sur le terrain depuis octobre 2000, compte environ 215 000 abonnés et assure la couverture de 40 localités. La Celtel Tchad détient une licence d’exploitation de réseau GSM depuis 1999, après un appel d’offre international lancé par les autorités tchadiennes en octobre de la même année; . Le réseau de Celtel Tchad se présente comme suit : - 58 BTS dont 18 à N’Djamena ; - 0,3BSC : un (1) à N’Djamena, un (1) à Moundou et un (1) à Abéché ; - 01MSC placé à N’Djamena. Il faut signaler les réticences des opérateurs mobiles à fournir des informations détaillées sur leurs infrastructures. La principale raison est la culture de secret dans un environnement concurrentiel. Cette réticence leur permet aussi de se soustraire au contrôle du régulateur. On distingue deux catégories de clients : - les abonnés prépayés qui constituent l’essentiel du parc ; - les entreprises. . Tchad Mobile, le second opérateur opérationnel depuis 2000 avec une desserte de 5 localités comptait environ 35 000 abonnés jusqu’à son départ brusque en juillet 2004 à la suite des problèmes fiscaux avec le gouvernement. Ce départ de Tchad-Mobile a été très préjudiciable à ses 40 000 abonnés qui se sont restés à leur triste sort. . MILLICOM le dernier opérateur vient de démarrer ses activités le 18 octobre 2005. Ce lancement est venu ainsi combler la situation de monopole de fait que bénéficie son concurrent CELTEL. La société de téléphonie mobile Millicom TIGO, comptait environ 135 000 abonnés en 2006 En novembre 2005, les localités desservies par les réseaux de téléphonie cellulaire sont au nombre de quarante (40). Un projet de téléphonie rurale a permis d'installer des antennes VSAT dans 15 villes secondaires; trois autres installations étaient prévues pour 2005. L'accès aux télécommunications devrait également progresser avec l'installation, dans le cadre du projet pétrolier, d'un câble en fibre optique de 1 200 km le long du pipeline. Ce câble a une capacité de 2,5 giga bytes. Selon les statistiques disponibles, le nombre d'abonnés à la téléphonie mobile serait passé d'environ 26 000 en 2000 à environ 500 000 en 2006 (6,3 pour cent de la population). Il faut noter que Celtel-Tchad et Millicom ont obtenu leurs licences d’exploitation à la suite de deux appels d’offres distincts et réguliers. Par contre la société Tchad Mobile a obtenu sa licence d’exploitation par un marché de gré à gré puis transformé en joint-venture. 40 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Le Régulateur : Profil et structure Créé le 17 août 1998 par la loi n° 009/PR/98, l’Organe chargée de la régulation est un établissement public placé sous la tutelle du Ministère des Postes et des nouvelles Technologies de la Communication. Il dispose d’une autonomie financière et de gestion. Il est dénommé Office Tchadien de Régulation des Télécommunications (OTRT). Il est administré par un Conseil d’Administration composé de sept (7) membres. Ceux –ci sont nommés par décret. L’OTRT est l’autorité chargée de l’application de la mise en oeuvre de la loi, de tous les textes réglementaires et de la régulation du secteur des télécommunications. Il a pour mission de : - - Elaborer et mettre en œuvre les textes réglementaires prévus par la loi ; Assurer une concurrence loyale entre les opérateurs ; Veiller à l’application des cahiers des charges des opérateurs, notamment en matière de couverture de réseau et qualité de service ; Elaborer les modèles de licences génériques pour la fourniture des services à valeur ajoutée et mettre en œuvre les procédures de délivrance des autorisations et agréments ; Assurer avant tout recours juridictionnel, la conciliation et l’arbitrage des litiges nés dans le secteur. L’Organe de Régulation des télécommunications chargé de veiller au respect de la loi est incapable d’accomplir la mission qui lui assignée par la Loi N°09/98 notamment les dispositions relatives à la protection des consommateurs. 2.7.2 Services de télécommunication Le réseau de télécommunication du Tchad est, nous l’avons dit, géré par la Société des Télécommunications du Tchad (SOTEL Tchad, branche de télécommunication née de la séparation de l’ex- ONPT (Office National des Postes et Télécommunications) et deux autres opérateurs privés de GSM. SOTEL est donc un établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du Ministère des Postes et Nouvelles Technologies de l’information (MPNI). La libéralisation du secteur des télécommunications a permis d’attirer les investisseurs privés et étrangers. Les investissements privés dans les télécommunications sont passés de 2 millions de dollar en 1999 à 4, 8 millions en 2000 et2001. Elle a introduit également une certaine compétitivité dans le secteur des télécommunications en 2000, des progrès sensibles ont été réalisés en termes d’accès, notamment par le développement rapide des services de téléphonie mobile. Le passage à 07 chiffres de la numérotation pour les sociétés de téléphonies mobiles en septembre 2005 a constitué plus ou moins un début de solution aux nombreuses demandes de lignes restées sans suite depuis des années mais la qualité du service demeure totalement médiocre et coûteux. Le taux de desserte de 2% de la population disposant de téléphone est passé avec l’entrée en jeu de la téléphonie mobile à 6%. 41 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad En Novembre 2005, on estime le nombre de lignes téléphoniques fixe à 13 000 contre 9 800 en 1999 et celles du téléphone mobile à 240 000 (soit un taux combiné d’accès au téléphone de 8 lignes pour 100 habitants). En définitive, l’on peut dire que la libéralisation du secteur des télécommunications a amélioré l’accessibilité financière et géographique aux consommateurs. Les principales contraintes à surmonter à court terme concernent l’accroissement des investissements relatifs à l’extension du réseau filaire et des données, l’établissement d’une connexion terrestre à bandes larges le long du pipeline Kribi/Doba – Doba liaison interurbaine de N’Djaména, la mise en œuvre de la stratégie de nouvelles technologies de l’Information et de la Communication en cours d’élaboration. Tous ces problèmes sont en train d’être étudiés par le Gouvernement et les partenaires au développement, notamment la Banque Mondiale. La téléphonie cellulaire se développe donc à la satisfaction générale des consommateurs. Cependant, il reste que les droits des consommateurs par les opérateurs privés des télécommunications, notamment en ce qui concerne les coûts élevés d’interconnexion pratiqués par certains opérateurs et les clauses contractuelles « abusives » qu’ils imposent aux consommateurs ne sont pas suffisamment pris en compte. A signaler que le Tchad est signataire du document de la référence pour les télécommunications et de l’Accord sur les technologies de l’information de l’OMC et de plusieurs autres accords au niveau de OIT. 2.7.3 Qualité et prix La communication coûte excessivement chère au Tchad et le service n’est pas pour autant de qualité. Plus de 95 sur 100 des entreprises tchadiennes déplorent la cherté et la qualité très peu fiable des services de communication. Les tarifs sont appliqués en fonction de l’heure d’appel (100%, 75% et 50%). En heure pleine, une minute de communication coûte 1.593 Fcfa vers la France, 531 Fcfa vers la province et 29,5 Fcfa dans la ville. Les liaisons avec la France sont de bonne qualité mais à un tarif exorbitant. La qualité du service s’est nettement améliorée depuis 2001, même si de nombreux efforts restent encore à faire ; notamment en ce qui concerne les liaisons vers la province (Moundou, Sarh, etc) et le dérangement fréquent des lignes observé dans la capitale. Tableau 14 : Tarification de la Sotel Tchad(depuis janvier 2005) Zones tarifaires locale Internet Interurbain Afrique France et DOM TOM Europe AMERIQUE, ASIE et Océanie Source : Sotel-Tchad Tarifs de communication 50 FCFA/mn HT 25 FCFA/mn HT 250 FCFA/mn HT 800FCFA/mn HT 850 FCFA/mn HT 900 FCFA/mn HT 1000 FCFA/mn HT 42 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Les tarifs appliqués par la Sotel Tchad au niveau local sont plus élevés qu’au Cameroun et au Congo, et moins élevés qu’en République Centrafricaine et au Gabon (voir tableau A1). Au niveau des appels vers les Etats-Unis, les tarifs pratiqués par le Tchad sont également moins élevés que ceux pratiqués par la République Centrafricaine et au Gabon (voir tableau A2). Tableau 15 : Plages horaires de SOTEL Tchad Plages Plages horaires Plages horaires horaires jours 07hà 14h 14h à 16h 16h à 21h Lundi à vendredi TP 100% TP 100% TRI 25% samedi TP 100% TRI 25% TRI 25% Dimanche et jours TRI 25% TRI 25% TR2 25% fériés TP : Tarif Plein ; TR1 : Tarif Réduit 1; TR2 : Tarif Réduit 2 Source : Sotel –Tchad Plages horaires 21hà 07h TR2 50% TR2 50% TR2 50% Les tarifs réduits (voir tableau 2) s’appliquent aux communications nationales et internationales à l’exception des communications de fixe à mobile. Entre les villes (Abéché, Adré, Amtiman, Ati, Biltine, Bol, Bongor, Doba, Faya, Moundou, Moussoro, Mao, Mongo, Laî, N’Djamena et Sarh) desservies par Sotel Tchad, la tarification est de 125FCFA la minute à partir de 21h à 07h tous les jours. S’agissant des tarifs internet, les frais d’abonnement à l’Internet auprès de Sotel-Tchad sont de 15 000 Fcfa HT ; la redevance mensuelle est de 5 000F CFA HT ; le prix d’une minute de communication est de 40 Fcfa HT soit cinq fois plus chère que le prix pratiqué par la société des Télécommunications du Cameroun (CAMTEL). Tableau 16 : Tarification de Celtel Tchad (1er trimestre 2005) (Tarifs en FCFA par minute) N° Type d’appel 1 Celtel à Celtel (standard) 2 Celtel-Celtel (entreprise) 3 Celtel à Fixe local 4 Celtel –Fixe national 5 International Source : Sotel-Tchad Heures de pointe 135 120 250 250 Tarification Sotel Heures creuses 100 120 250 250 Tarification Sotel Celtel Tchad dispose depuis le 23 mai 2005 d’un accès propre à l’international. Le décret n°280/PR/PM/05 l’y autorise en son article 2 aliéna 2. Cette faculté était l’exclusivité de la Sotel Tchad qui était seul opérateur à exploiter l’international car la loi n°009 l’y autorisait pour une période de cinq (5) années. Cependant elle a été prorogée d’une année parce que la Sotel Tchad créée par ladite loi a été mise en place plus tard le 21 mai 2000. L’accès à la téléphonie mobile est une réalité au Tchad. Les coûts d’accès sont abordables soit entre 2 500F et 3 000f selon l’opérateur. 43 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad En ce qui concerne les prix des appels, Celtel par exemple facture la minute d’appel à l’intérieur de son réseau à 150 Fcfa alors que Millicom le nouvel opérateur facture à 90 Fcfa. De même un appel d’un abonné de Celtel vers un abonné de Millicom coûte 275 F CFA mais l’appel inverse n’est que de 150 Fcfa. Millicom qui vient de faire son entrée sur le marché pratique une politique des prix très alléchante pour les consommateurs. Avec la fin de l’exclusivité de l’international accordée à l’opérateur historique (Sotel-Tchad), on assiste à une baisse des prix des communications internationales par tous les opérateurs. En ce qui concerne l’Internet, le taux de pénétration est de l’ordre de 0,3 selon l’OTRT Il demeure très faible comparé aux autres pays de la sous région. Les politiques d’investissement et commerciales de Sotel Tchad constituent un handicap majeur au développement de l’Internet. Au niveau des cybercafés, malgré les prix trop prohibitifs pratiqués par la Sotel-Tchad et les contraintes liées à la crise énergétique que connaît le pays les prix de l’heure de connexion à l’Internet a été réduit de moitié : Il oscillait entre 2000 et 3000 F mais actuellement il varie selon les cybercafés entre 1000F et 1500F. Cette baisse est due à la multiplication du nombre de cybercafés dont certains sont des connexions direct sur satellite avec des équipements du type VSAT. Les prix demeurent élevés quand on les compare à ceux des pays comme le Bénin, le Burkina, le Cameroun ou le Sénégal où l’heure coûte entre 300 et 500 Fcfa ou voir moins soit au moins deux fois moins cher. L’Internet par satellite qui semble être la solution alternative dans un pays si vaste comme le Tchad souffre d’une réglementation contraignante limitant ainsi son exploitation. Les conditions d’octroi des agréments d’exploitation (tarifs des redevances excessifs, procédures administratives longues etc.) sont trop contraignantes et injustifiés. 2.8 Infrastructure des facteurs de production de services Le niveau de développement des infrastructures de transport, de communication et énergétique, on le sait, influence significativement sur le commerce des services et surtout la mise en place de nouveaux projets d’investissement. Au Tchad, la faiblesse de ces services d’utilité publique apparaît comme un frein à l’investissement privé et notamment au développement du commerce des services. 2.8.1 Etat des infrastructures clés 2.8.1.1 Infrastructures du Transport Le développement des infrastructures routières, fluviales et aéroportuaires constitue un élément essentiel pour les activités commerciales. D’autant plus que le Tchad est un vaste pays enclavé, mais occupant une position stratégique au cœur de l’Afrique. Le réseau routier du Tchad compte 40 000 km dont seulement 6 200 km font partie du réseau national. Cette situation fait du Tchad, l'un des pays ou l'adéquation entre le réseau routier et les besoins du pays est la plus mauvaise. A l'issue de l'étude du Programme national du transport (PNT), le réseau routier tchadien a été classé en trois catégories: Le réseau routier national qui comprend: un réseau permanent de prés de 2 600 km, constitué de routes à praticabilité quasi44 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad permanente, à l'exception des courtes périodes pendant lesquelles les barrières de pluie sont fermées; il comprend 565 km de routes revêtues. Il est prévu le bitumage de l'ensemble du réseau permanent à échéance du PNT (2000-2009); un réseau saisonnier de plus de 3 600 km, devant permettre au minimum un accès convenable aux véhicules routiers en saison sèche. Le réseau des pistes d'intérêt régional, qui est composé de routes ayant des standards moindres que le réseau national saisonnier, devra au moins pouvoir assurer le passage de camions lors des récoltes. Il complètera le réseau national et pourra être financé soit par des redevances spécifiques prélevées auprès des bénéficiaires, soit par d'autres contributions. Le réseau des pistes d'intérêt local, aura un dimensionnement et un niveau d'entretien adaptés aux moyens de locomotion utilisés par les villageois. Il sera géré par les collectivités locales et les groupements d'acteurs économiques (organisations paysannes, commerçants, ONG). En l'absence d'une classification de l'ensemble du réseau, les deux derniers sont considérés comme le réseau des voies rurales. Le trafic, par voie terrestre, rencontre d'énormes difficultés à cause de la faible demande de transport résultant du faible pouvoir d'achat des populations et de la mauvaise répartition de cette demande en fonction des saisons. On note aussi une grande dissymétrie des flux, conséquence d'une faible urbanisation et d'une économie essentiellement agricole dominée par l'autoconsommation. Le transport de surface est caractérisé par un faible volume, 188 kg par personne par an, selon une étude de Louis Berger (1998).Ce volume est réparti comme suit: - flux internationaux: 540 000 tonnes (29%); flux entre préfectures: 363 000 tonnes (19%); flux internes aux préfectures: 962 500 tonnes (52%). Les flux entre préfectures se réalisent essentiellement (57%) dans le Chari Baguirmi et la zone cotonnière. Les flux d'importation se dirigent essentiellement (87%) dans ces deux régions, à raison de 52% pour le Chari Baguirmi et 36% pour la zone cotonnière. Ces importations concernent principalement les produits manufacturés, les hydrocarbures, les intrants agricoles. Les produits transportés à l'intérieur du pays sont essentiellement le coton, les produits vivriers, le bois de chauffe, le charbon de bois, la gomme arabique et les produits pétroliers. Le réseau rural. La situation des infrastructures et des transports au Tchad est caractérisée par un réseau de pistes rurales défaillant et des moyens de transport ruraux insuffisants. Il en résulte que la plus grande partie du pays se trouve enclavée. De nombreux villages sont isolés ou inaccessibles parfois jusqu'à six mois durant l'année pendant la saison de pluie. Il s'ensuit de fortes contraintes sur le développement économique et social de la population rurale. Les urbains paient eux aussi cette situation au travers de surcoût d'approvisionnement en produits vivriers. Face à l'étendue du réseau des routes rurales estimé à plus de 34 000 km, toutes les actions antérieures et en cours restent insuffisantes et manquent d'une approche suffisamment cohérente et générique sur le plan national pour améliorer le transport en milieu rural. L’entretien des routes nationales est assuré par le Ministère des Infrastructures et le Fonds d’entretien routier (FER). Le nombre de sociétés officiellement enregistrées comme entreprise de transport est de l’ordre d’une quarantaine. Le parc automobile est vétuste, ce qui obère davantage le coût de transport et influence négativement la compétitivité de l’économie. Les 45 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad transporteurs ayant des difficultés à trouver du fret de retour pratiquent des prix très élevés dans le sens du sud vers le nord et est du pays. Le transport des personnes se fait par environ 1900 (urbain et interurbain) mini bus auxquels il faut ajouter 6350 véhicules de catégories camionnettes, véhicules divers. La majeure partie des transports se faisant par la route, la médiocrité des conditions de circulation intérieure et les problèmes des inondations saisonnières représentent une contrainte importante du fait d’acheminements irréguliers et coûteux. Donc, l’amélioration du réseau routier est une première priorité pour le développement du pays. Fluvial La voie fluviale est une alternative au transport routier et convient particulièrement à des transports de masse. Avec une dizaine des cours d’eau, le pays semble convenir au transport fluvial et lacustre. Mais depuis la vague des sécheresses et l’ensablement des cours d’eau, les fleuves et certains lacs ont vu leur niveau baisser et sont devenus, par conséquent, quasiimpraticables à la navigation. Le Lac Tchad demeure le seul plan d’eau qui soit encore fréquentable. Les deux types de transport, lacustre et fluvial, sont assurés seulement pendant une courte période de l’année (fin juillet à mi novembre). Le transport par pirogue est une activité de portée limitée mais adaptée à la nature du fret (la pirogue se suffit d’un faible débit). En l’absence des statistiques fiables il est difficile de déterminer avec exactitude le nombre des pirogues en service sur l’ensemble du territoire national. Le nombre avec une charge moyenne d’une tonne est estimé entre 4000 et 7000. Malgré le caractère imprédictible de ce type de transport, il est en expansion car très souple et commode (facile à fabriquer et à entretenir). L’avenir du transport fluvial dépendra des mouvements des personnes et des produits le long des deux fleuves mais surtout de la réalisation d’un projet de transfert des eaux du bassin du Congo pour renflouer le lac Tchad. Les études de faisabilité du projet (dragage du Chari et du Logone, augmentation du débit, impact environnemental) de transfert des eaux OubanguiChari viennent d’être lancées. La coopération régionale sera le grand bénéficiaire car le projet prévoit le désenclavement des zones agricoles et piscicoles à travers une liaison fluviale Bagasola (Tchad) à Batangafo ( RCA) et la Bénoué (Cameroun). Aérien Le Tchad dispose de quatre aéroports qui desservent les principales villes : Abéché, Faya, Moundou et Sarh. Il existe quatre autres aéroports secondaires ayant une activité commerciale très marginale (Ati, Amtiman, Bol, Mao). N’Djamena demeure le point le plus important pour les passagers et pour le fret. Les transports aériens des personnes et des marchandises sont en expansion surtout en direction et provenance des pays du golf arabique. Une trentaine d’avions, cargo/passager, survolent le ciel Tchadien chaque jour. Ces avions pourraient contribuer au désenclavement du pays mais à un coût très élevé. Les contraintes majeures du secteur de transport en général et de celles du transport en milieu rural en particulier peuvent être résumées comme suit: l'insuffisance des ressources financières; l'immensité du territoire; l'agressivité du climat; 46 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad les coûts élevés des travaux d'aménagement des pistes rurales; l'absence de politique d'entretien courant des routes rurales permettant d'assurer la pérennité des investissements engloutis dans la réhabilitation; l'absence de législation dans le domaine de la classification des routes; la faiblesse de l'encadrement technique. Atouts. Malgré ces goulots d'étranglements, l'on doit noter qu'il existe cependant des atouts qui devraient faciliter les interventions dans le secteur. On peut citer entre autres: la prise de conscience par le Gouvernement et les populations de la nécessité des interventions; la disponibilité de nouvelles ressources financières grâce à l'admission du Tchad à l'initiative PPTE, et à l'exploitation du pétrole; le choix fait par le Tchad de procéder à la décentralisation du pays, ce qui devra à moyen terme permettre aux communautés rurales de disposer et gérer des ressources propres dans le secteur des routes rurales; la disponibilité de la main d'œuvre dans les zones à forte concentration de populations, condition indispensable pour l'emploi des techniques HIMO; le relief qui présente en général peu de dénivelés. 2.8.1.2 l’Eau et l’Energie L’énergie est à l’industrie ce que l’oxygène est à l’organisme humain. D’où l’importance capitale de l’énergie et l’intérêt de la produire en quantité suffisante et au coût le plus bas possible. Malheureusement, l’offre d’énergie électrique est produite de façon thermique au Tchad avec du gasoil et coûte plus chère que partout ailleurs en Afrique. De l'ordre de 30 mégawatts (MW) en 2003, la capacité électrique du Tchad est dérisoire et, en l'absence d'importations (la consommation provenant entièrement de la production nationale), constitue l'un des principaux handicaps au développement économique. La production était de 116 gigawatt/heure en 2005, entièrement à partir de sources thermiques. Seuls 2 pour cent des ménages disposent de l'électricité, et les défaillances dans la fourniture sont fréquentes. La consommation annuelle est d'à peine 11,3 kWh en moyenne par personne, alors que cette proportion est en moyenne de 600 000 kWh dans les pays industrialisés. Le pétrole brut constitue depuis 2004 la principale exportation en valeur du pays. Cependant, il n'est pas encore utilisé localement à des fins énergétiques, et les combustibles ligneux (bois de feu, charbon de bois) constituent la principale source d'énergie du Tchad. La consommation de combustibles modernes par les ménages est faible, et pratiquement inexistante dans les zones rurales La législation concernant la production, le transport et la distribution d'électricité date de 1999. Elle prévoit que l'État peut déléguer la gestion de ces services à une ou plusieurs personnes morales indépendantes, de droit public ou privé tchadien. Cette loi prévoit également une autorité de régulation chargée de veiller à l'application de la réglementation; de proposer à l'État les tarifs pour leur homologation; d'approuver le programme d'investissements pluriannuel; et d'approuver l'attribution des marchés publics dans le soussecteur. 47 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad La Société tchadienne d'électricité et d'eau (STEE), entreprise d'État, détient toujours le monopole de l'alimentation en eau et en électricité de certaines villes du Tchad, dont N'Djamena. L'entreprise souffre d'une situation de sous investissement, tandis qu'un effort massif d'équipement s'impose. La STEE enregistre des pertes financières chaque année, et reçoit des subventions du budget régulier de l'État pour les combler. Elle importe tout son combustible (gas-oil) par camion du Cameroun et du Nigeria; le gas-oil représente 90 pour cent des coûts de fonctionnement de l'entreprise. En 2004, le Gouvernement annonça son intention de privatiser la gestion de l'énergie électrique, de réhabiliter et d'augmenter les capacités de production de la STEE, et de réhabiliter et d'étendre les infrastructures de distribution. Les prix de vente de l'électricité sont fixés par arrêté du Ministre chargé du commerce. Ces prix sont en principe identiques sur toute l'étendue du territoire. Ils sont parmi les plus élevés au monde. Le 1er janvier 2005, le prix du kWh (basse tension) est passé de 200 à 125 francs CFA, contre 63 francs CFA au Cameroun, l'équivalent de 20 francs CFA au Nigeria, et 26-52 francs CFA en France. De tels coûts, contribuent à l’évidence au renchérissement des prix industriels et menacent la position concurrentielle des entreprises locales sur les plans sous régional, régional et international. Le cas de faillite de la société textile du Tchad, illustre bien cette situation qui constitue un grand handicap pour les secteurs de développement au Tchad. Par ailleurs, il n'y a pas de commerce international d'électricité au Tchad et la négociation d'interconnections électriques Tchad-Cameroun piétine. Il est vrai que pour lever les contraintes liées au coût et à la disponibilité de l’énergie au Tchad, le Gouvernement s’est engagé à réaliser un programme décennal dans le secteur. Outre la mise en exploitation du gisement pétrolier de SEDIGUI et la construction d’une mini- raffinerie, le programme prévoit : - - La conservation et la régénération de la forêt, incluant des campagnes de vulgarisation des foyers améliorés et de promotion du butane auprès des foyers urbains ; La poursuite de la réhabilitation financière de la STEE et l’accroissement de sa capacité de production et de distribution à Ndjamena et dans les autres centres secondaires (Moundou, Sarh, Abéché, Faya) ; Le développement d’autres sources d’énergie dans les zones rurales, y compris l’énergie hydroélectrique, géothermique, solaire, éolienne et les biogaz, etc… En attendant, l’énergie constitue un facteur pénalisant pour le développement du commerce des services au Tchad. Dans le sous secteur de l’eau, l’accès aux ressources, y compris l'hydraulique villageoise et urbaine et l'assainissement, constitue une condition vitale du développement socioéconomique du Tchad. Sur le plan économique, l'accès à l'eau est au coeur de l'activité pastorale, qui est l'une des principales occupations économiques et commerciales dans le pays. L'eau est également essentielle à l'activité agricole, et notamment à la production vivrière. Malgré l'apparence souvent désertique des paysages, les ressources en eau des zones soudanienne et sahélienne sont abondantes. Or, très peu de ces ressources (de surface ou souterraines exploitables) sont mobilisées actuellement. Cette sous-utilisation tient avant tout à la rareté des points d'eau, et à la cherté des forages. Les principaux producteurs d'eau au Tchad sont les Comités de gestion de points d'eau, dans les agglomérations munies 48 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad d'adduction d'eau potable (thermique ou solaire); et la Société tchadienne d'électricité et d'eau (STEE). Des fontainiers et des gérants de bornes-fontaines agissent comme intermédiaires entre les propriétaires des réseaux d'une part, et les porteurs d'eau détaillants et les consommateurs non abonnés à un réseau de distribution. Selon l'Association de défense des droits du consommateur, le prix de l'eau est élevé, et varie d'environ 500 francs CFA à 1 750 francs CFA (0,76 à 2,67 euros) par m3 selon que le consommateur est approvisionné par un réseau de la STEE ou par un porteur d'eau. Le Gouvernement tchadien engagea en juillet 1998 une réforme des services publics de production et distribution d'eau. Selon le nouveau Code de l'eau de 1999, le service public de l'eau potable doit être assuré dans des conditions de nature à favoriser le recours à l'initiative privée et l'instauration d'un régime de concurrence; la fourniture se fait sur délégation de l'État, par un exploitant principal ou plusieurs exploitants indépendants. Le tarif du service public de l'eau potable doit couvrir l'ensemble des coûts d'exploitation, y compris la marge bénéficiaire du délégataire, la redevance ou le loyer pour les biens mis en délégation et toute autre charge imposée par l'État. Le délégataire soumet ses tarifs à l'Autorité de régulation qui, après approbation, les soumet au Gouvernement pour homologation. Cependant, plusieurs décrets d'application de cette loi n'ont pas été promulgués, ce qui constitue une contrainte à l'exécution de la réforme. En fait, la distribution d'eau dans plusieurs villes, dont N'Djamena, est effectuée par la STEE opérant dans des conditions de monopole. En 2002, un décret a conduit à la privatisation des bornes fontaines publiques, et à l'arrêt de la gratuité de l'eau. L'Office national de l'hydraulique villageoise fut privatisé et devint la Société tchadienne d'hydraulique. Le Schéma directeur de l'eau et de l'assainissement de 2003 constitue la base d'un nouveau programme du Gouvernement pour ce sous-secteur. Il définit les plans d'action et les financements nécessaires, jusqu'à l'an 2020, à l'hydraulique villageoise, urbaine, semi-urbaine, pastorale et agricole. Cette politique, qui requiert des moyens financiers importants, semble avoir eu un impact: la part de la population disposant d'un accès permanent à l'eau potable est passée de 27 à 36 pour cent. D'une manière générale, toutefois, les ressources en eau demeurent largement sous-exploitées, et le problème de leur disponibilité persiste. Le Tchad n'a pas pris d'engagement concernant les services dans les services miniers, de l'eau ou de l'énergie dans le cadre de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS). En général, les activités de prospection, de recherche ou d'exploitation minières ont, jusqu'à présent, été ouvertes aux entreprises privées tchadiennes ou étrangères. Par contre, la production d'eau et d'électricité ainsi que leur distribution sont, dans certaines parties du pays, sous le contrôle d'une entreprise publique, la STEE. 2.8.1.3 Les infrastructures financières Le secteur bancaire et financier au Tchad est très réduit et apporte une contribution très faible au financement de la croissance et au développement du pays. Or, la croissance suppose l’investissement et ce dernier suppose à son tour l’épargne. Après la liquidation des banques BATAL et BICIT, le Gouvernement a engagé le processus de restructuration, puis de privatisation des banques détenues dans le portefeuille de l’Etat (BDT, BTCD et BIAT). Actuellement, toutes les banques commerciales de la place appartiennent au secteur privé. Il s’agit de la SGTB, la BIAT, Financial, la CBT, la Banque agricole, la CBC et de la Banque d’investissement de la SINSAD. 49 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Malgré ces mesures, la méfiance des épargnants vis- à- vis du secteur bancaire continue de peser sur le potentiel de mobilisation de l’épargne intérieure. La monnaie fiduciaire représente près de 80% de la masse monétaire et les crédits à l’économie qui sont dominés par les concours à court terme, ne favorisent pas l’investissement. Les conditions d’accès au crédit sont assez difficiles pour les PME/PMI. Bien qu’étant en situation de sur liquidité, les banques font preuve d’une prudence extrême à leur égard. Pour les micro-entreprises, les associations structurées d’épargnes crédit et certaines ONGs ont permis d’apporter une réponse partielle à leurs besoins de financement. Mais les mêmes difficultés demeurent. De façon générale, les entreprises rencontrent beaucoup de difficultés à obtenir des crédits, surtout le crédit à moyen et long terme nécessaire au financement de leurs investissements. La répartition des crédits à l’économie selon leur durée au cours des cinq dernières années, révèle que plus de 95% des concours sont des crédits à court terme ( Campagne 40% et autres crédits 55%), contre 5% seulement de crédit à Moyen Terme .(1%) et L.T.(4%). Les difficultés des PME/PMI sont liées en grande partie à leur incapacité d’autofinancement et parfois à l’incapacité des promoteurs locaux à gérer de façon efficiente leurs affaires. Les sources traditionnelles de capital à risque dans les projets privés demeurent toujours limitées à l’épargne individuelle, familiale, ou à celle de l’entourage immédiat des promoteurs. Il n`y a pas eu au Tchad, en dehors de l’expérience limitée de la BDT et de la BEI, d’interventions significatives en capital d’institutionnels de financement nationaux, ni extérieurs pour les projets de type PME/PMI. Une bonne proportion des ressources est habituellement collectée dans le secteur informel (Azouma, Pari-ventes, Tontines), mais rarement affectées au financement d’investissements de production, encore plus rarement sous forme de crédits moyen ou long termes. A ces goulots d’étranglement, il faut ajouter l’obstacle recrurent lié au loyer de l’argent qui est très élevé pour le secteur du négoce et davantage encore pour l’investissement. Suite à la dévaluation de 1994 et à la politique régionale de la BEAC, les objectifs de taux de refinancement tournent autour de 8,5 à 9%. La flexibilité des taux et des marges, y compris les primes de risques implicites qu’elles comportent, aboutit à des taux de l’ordre de 18 à 22% pour les emprunteurs. L’inexistence de structures appropriées et de lignes de crédits spécialisés pour le financement des PME/PMI et l’absence d’organismes de garantie et de caution mutuelle des crédits accordés aux PME/PMI, constitue une autre contrainte à l’investissement. La réticence observée par les banques dans l’octroi des crédits vient également de l’absence de garanties fiables. D’autant plus que les hypothèques sont très difficilement exécutables. Comme cela a été souligné plus haut, il y aurait actuellement quelque 10 milliards de créances douteuses, très difficilement recouvrables, sur 200 milliards de créances totales dans les banques privées. Les banques estiment donc que des « spreads » de l’ordre de 8%, voire plus, sont justifiés. Mais ces conditions de financement sont très critiquées par les opérateurs privés qui déplorent l’inadaptation générale des différés d’amortissement et l’insuffisance des durées de remboursement, ainsi que l’accumulation des sûretés personnelles et/ou réelles exigées des emprunteurs. C’est en partie pour cette raison que nombre de PME/PMI, attendent l’intervention d’un Fonds de garantie. 2.8.1.4 Les infrastructures Touristiques Pays bien pourvu en sites touristiques de premier plan, le tourisme au Tchad est une activité peu dense et peu développée. Au fil du temps, plusieurs facteurs ont joué en sa défaveur : 50 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad insuffisance de la capacité hôtelière, climat d’insécurité, coûts des transports aériens, etc. L’essentiel des hôtels et auberges est concentré à N’Djamena et à Moundou, les capitales politique et économique du pays. Tableau 17 : Caractéristiques des hôtels et établissements assimilés en 2005 Localité N’Djamena Moundou Sarh Pala Bongor Amtiman Doba Nombre de chambres 541 141 60 59 47 24 23 % Observation 59,3 15,5 6,6 6,5 5,2 2,6 2,5 Campement Dont 8 en construction Lere 17 1,9 912 100,0 Source : Ministère du Développement Touristique Sur la période 1999-2003, le nombre de touristes est en constante régression, reflet de la morosité ambiante du secteur. De 46.448 touristes en 1999, on n’en compte que près de 21.000 en 2003. Les effectifs de toutes les provenances sont en décroissance rapide à l’exception de l’Amérique dont le niveau en 2003 est proche de celui de 1999. Tableau 18 : Evolution du nombre d’arrivées de touristes dans les hôtels et établissements assimilés par origine Origines 1999 2000 Afrique 13.649 12.542 Dont Afrique Centrale 2.321 662 Amérique 4.546 7.778 Dont Etats-Unis 3.539 5.320 Asie 420 436 Europe 24.134 21.303 Dont France 19.464 13.706 Moyen Orient 139 531 Total 46.448 42.590 Source : Ministère du Développement Touristique 2001 16.911 4.896 5.122 3.695 1.623 31.889 22.274 1.309 56.854 2002 7.514 2.773 6.485 4.913 1.000 15.226 10.835 2.110 32.335 2003 5.141 3.004 4.368 3.206 297 10.040 7.897 1.133 20.979 2.8.1.5 Les infrastructures éducatives Les stratégies du secteur de l’éducation adoptées en janvier 2000, puis en 2006 par la loi No 16 /PR/2006 portant orientation du système éducatif tchadien, ont fait naître plusieurs établissements de formation du public et du privé au niveau primaire, secondaire, supérieur et 51 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad professionnel. Cette politique de valorisation des ressources humaines et du savoir, constitue un puissant adjuvant pour le développement du commerce des services. Cependant, pour l’immense majorité des étudiants, les infrastructures de l’Université de N’Djamena sont insuffisantes et inadaptées. 80,6% des étudiants pensent ainsi que les salles des travaux dirigés et les amphithéâtres sont petits ; 95,6% d’entre eux, les trouvent mal ou très mal équipés. Quant aux bibliothèques, une très large majorité des étudiants les trouvent petites et mal équipées. La documentation laisse à désirer. Enfin, les toilettes sont en nombre très insuffisant et mal entretenues. Par ailleurs, l’insuffisance ou le manque d’infrastructure pour la formation secondaire et supérieure dans des domaines techniques tels que la comptabilité l’architecture et l’urbanisme, l’assurance, la maintenance industrielle, la banque , la manutention, la télécommunication etc.. a contribué à la faiblesse des taux des travailleurs spécialisés dans ces domaines. 2.9 Environnement réglementaire du secteur des services Plusieurs institutions interviennent dans la promotion du secteur privé au Tchad. Sur le plan administratif, cinq ministères sont directement impliqués, il s'agit du Ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, du Ministère du plan, du développement et de la coopération, du Ministère de la justice, du Ministère de la fonction publique, du travail et de l’emploi et du Ministère de l’économie et des finances. Cependant, d'autres ministères interviennent également de façon spécifique en matière de formation (MEN) et d’immigration (MSPI). Le nombre, relativement grand, des ministères engagés dans le secteur crée parfois des problèmes de coordination des interventions, d'autant plus que le pays est vaste et que les intervenants sont également nombreux et divers. Sur le plan organisationnel, ces ministères sont structurés de manière sensiblement identique. Ils s’appuient sur un Secrétariat Général qui assure la coordination des activités, des Directions techniques comme la Direction Générale des impôts et des Douanes au Ministère des Finances, la Direction du commerce au Ministère de ce nom, la Direction du travail au Ministère du travail, des organes décentralisés au niveau des structures administratives décentralisées et des organismes sous tutelle comme l’Office National pour la Promotion de l’Emploi, la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat. Les instituions et organismes ci-après appuient et complètent les interventions des services publics précités dans la promotion du secteur privé : La Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat (CCIAMA) du Tchad, est un établissement public à caractère professionnel dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière, qui a été créée suivant le modèle français avec pour objectif principal d’assurer l’encadrement du milieu d’affaires en terme d’appui conseils, la représentation et la défense des intérêts commerciaux, industriels, agricoles, miniers et artisanaux de ses membres, ainsi que de promouvoir la formation en entreprise, l’organisation des manifestations commerciales et renforcer la concertation entre les opérateurs économiques et les pouvoirs publics. Il est dirigé par l’Assemblée Générale des membres. La CCIAMA est géré par un Bureau ayant à sa tête un Président élu par ses paires. Le bureau est assisté d’une Direction Générale composée de la Direction de l’Action Economique, de la Direction de la Promotion des Entreprises et de la Direction de la Formation. 52 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Le Conseil National du Patronat Tchadien (CNPT) qui regroupe une cinquantaine d’entreprises du secteur formel, défend les intérêts du patronat et joue avec la Chambre de commerce le rôle d’interface entre les pouvoirs publics et le secteur privé. L’Association Professionnelle des Banques (APB), regroupe l’ensemble des institutions bancaires de la place et joue le rôle d’interface entre l’Etat et l’interprofession. L’Office National pour la Promotion de l’Emploi (ONAPE), organisme parapublic chargé de promouvoir l’emploi en mettant en relation les offres et demandes qui s’expriment sur le marché. Le Fonds National d’Appui à la Formation Professionnelle (FONAP) Crée par Décret du 31 décembre 1993, le FONAP est un organe technique du dispositif de pilotage de la stratégie Education-Formation-Emploi (EFE), doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière et placé sous la double tutelle des Ministères du Plan et des Finances. Il a pour mission de financer des actions de formation professionnelle et de perfectionnement répondant aux besoins des entreprises et aux orientations fixées par le Comité National pour l’Education et la Formation en liaison avec l’Emploi. Ses ressources sont constituées : - par les produits de la Taxe d’Apprentissage et de Formation Professionnelle ; par une subvention de l’Etat dont le montant est déterminé chaque année par la loi des finances ; par des apports des bailleurs de fonds et autres donateurs sous forme d’aides ou de prêts dont il assure la gestion et l’utilisation rationnelle. Le FONAP est administré par un Conseil de Gestion Tripartite composé de 9 membres : - 3 représentants du Gouvernement ; 3 représentants des employeurs ; 3 représentants des travailleurs. Le Comité d’Orientation pour la Promotion du Secteur Privé qui a été crée à la suite de la consultation sectorielle sur le secteur privé au Tchad en décembre 1992. Il est composé de : Monsieur e Premier ministre, Président du Comité MM. les Ministres - du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat - du Plan et de la Coopération - De l’économie et des finances - De la justice garde des sceaux MM. les Présidents - de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de - l’Artisanat - du Conseil National du Patronat Tchadien - de l’Association Professionnelle des Banques 53 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Il a pour objectifs essentiels : - de veiller à la mise en œuvre et à l’application des stratégies et du programme d’actions arrêté par le Gouvernement ; de rendre compte au Gouvernement des difficultés rencontrées ; de suggérer les mesures d’amélioration en apport avec l’évolution de la situation. Sur le plan opérationnel, il est assisté d’un Secrétariat Exécutif composé : - d’un Secrétaire Général (personne ressource) ; du Conseiller aux Affaires Economiques et Financières à la Présidence de la République ; des Secrétaires Généraux des Ministères du commerce, du Plan et des finances ; de deux Représentants du Conseil National du Patronat Tchadien ; de deux ressortissants de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat Le Secrétaire Général est chargé de : - - mettre en œuvre et veiller à l’application des stratégies et mesures concrètes visant à favoriser l’expansion du secteur privé, telles que décidées lors de la consultation sectorielle sur le développement du secteur privé ; coordonner l’action des ministères concernés en matière de promotion, et suivi du secteur privé ; animer les concertations nécessaires pour toute action majeure ; préparer l’ordre du jour des réunions du Comité d’Orientation. La formation est assurée par différents intervenants. Au niveau de la Chambre de commerce, le Centres de formation professionnelle (CFP) dont l’origine remonte aux années 1965 Les ONG sont également très actives dans ce secteur, notamment : (i) le CEFOD, crée en 1967, qui assure la formation, la documentation et l’édition d'ouvrages; (ii) l’INADES, implanté depuis 1978 à N'Djaména et disposant d'une antenne à Moundou, qui intervient dans les domaines de la sécurité alimentaire, la gestion des biens et des revenus, l’autogestion villageoise, l’analphabétisme, la protection de l’environnement, la gestion de petits projets et la formation des femmes. En matière d’information, un répertoire des opérateurs économique du Tchad est régulièrement publié par la CCIAMA qui fournit l’ensemble des informations économiques et commerciales sur le pays. D’une manière générale, ces structures d’encadrement des opérateurs économiques, manquent de capacité et apportent une contribution très faible à l’amélioration du climat des affaires en stimulant les hommes d’affaire, en les conseillant et en les informant sur les différents politiques et changements d’ordre législatifs ou réglementaire qui les affectent directement. 2.9.1 Mesures d’ordre général Le Tchad a adhéré au système commercial multilatéral (OMC) et à des ensembles économiques et commerciaux comme CEMAC, CEEAC, OHADA, ACP-UE. Le Tchad est 54 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad également signataire d’un certain nombre d'accords commerciaux, y compris les accords SPS, TRIPS, GATS, en vertu de son adhésion à l’OMC. Il est également membre du Conseil international d'Epizooties et du Codex Alimentarius. Le cadre réglementaire du commerce a subi en conséquence de profondes mutations depuis 1995, permettant le développement du secteur privé mais également l’élimination des distorsions et entraves au commerce existant entre opérateurs économiques nationaux et étrangers. Les activités commerciales et les investissements privés au niveau national sont donc réglementés par des dispositions supranationales et les dispositions internes. Investissements privés Conditions d’entrée et d’établissement Le Tchad ne pose pas de limitation à l’établissement d’entreprises étrangères, sous réserve des dispositions du code des investissements en ses articles 13 et 18 et des conditions d’obtention d’agrément nécessaires au régime A, B et D ainsi qu’à l’ordonnance no.26/PR/85 du 7 octobre 1985, portant réglementation des établissements de tourisme. Concernant la présence de personnes physiques, il n’y a pas non plus de limitations sous réserve de la réglementation en vigueur relative à l’emploi du personnel d’encadrement étranger. La Loi No20/PR/67 complétée par l’Ordonnance No31/PR/ET du 04/10/67, portant création d’une carte d’étranger commerçant industriel et artisan et, l’Ordonnance No 006/PR/84 portant statut des commerçants régissent les formalités de création des entreprises au Tchad. Pour obtenir le statut de commerçant, il faut en effet, effectuer les formalités suivantes : - - - Obtention d’une autorisation administrative nécessaire à l ‘exercice de l’activité commerciale délivrée par le Ministère du Commerce ; Dépôt et enregistrement des statuts (par acte authentique ou sous seing privé déposé au rang des minutes du notaire) au service de l’enregistrement, des domaines et du timbre ; Ouverture d’un compte en banque ou auprès de tout établissement agrée, en tenant lieu ; Inscription au registre du commerce et du crédit immobilier ; Annonce légale ; Déclaration d’existence à la Direction des Impôts et Taxes et immatriculation au fichier central du Contrôle Fiscal ; Légalisation au registre d’employeur à l’Office National pour l’Emploi (ONAPE) et immatriculation à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) lorsque le commerçant emploie une ou plusieurs personnes ; Inscription au Code des Statistiques 55 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Toute entreprise exerçant son activité au Tchad bénéficie des garanties ordinaires et générales de droit commun en toute matière et plus spécifiquement la liberté commerciale, la liberté d’entrée de séjour et de sortie par le personnel expatrié, la liberté de gestion et de transfert des capitaux. En outre, toute entreprise régulièrement constituée à l’étranger peut exercer une activité commerciale au Tchad par l’ouverture d’une succursale dont l’immatriculation est requise au Registre du Commerce. Enfin, suivant l’Acte uniforme relatif au droit des Sociétés Commerciales et des Groupements d’Intérêt Economique, toute personne désirant exercer une activité commerciale en République du Tchad, peut choisir l’une des formes de société suivantes : - la Société en Nom Collectif (SNC) ; la Société en Commandite Simple (SCS) ; la Société à Responsabilité Limitée (SARL) ; la Société Anonyme (SA) ; le Groupement d’Intérêt Economique (GIE). Un délai de deux ans est accordé aux entreprises créées selon les anciennes dispositions juridiques pour se conformer à ces nouvelles règles. Champ d’application Le Code des investissements du Tchad a pour cadre, l’Ordonnance No 025/PR/87 du 08 décembre 1987 et du décret No 446/PR/MCI/87 qui définissent les avantages du Code et le processus d’agrément. Les investissements au Tchad sont régis par le régime de droit commun, par quatre traitements préférentiels, ou par une convention d’établissement qui donnent des avantages fiscaux aux entreprises remplissant certaines conditions. Les régimes qui offrent des avantages fiscaux et non fiscaux sont les suivants : - le Régime A, accordé aux PME/PMI ; le Régime B, applicable aux entreprises dont les activités sont limitées au territoire national ; le Régime C, applicable aux entreprises et établissements installés au Tchad et dont les marchés couvrent au moins deux pays de la CEMAC ; le Régime D, accordé aux grandes entreprises dont l’impact sur le développement économique et social du pays est important et qui mettent en jeu des investissements supérieur à 2,5 milliards de FCFA. Compte tenu d’une part, des inconvénients liés à ce Code pour les PME/PMI (processus de décision long et bureaucratique, demande d’agrément nécessite des procédures inappropriées pour les PME/PMI, coûts de transaction et d’opportunités pour obtenir l’agrément au régime A très élevés en temps , en argent et en frustration pour les PME/PMI ; défauts liés à la séparation des fonds propres et de la taille du programme d’investissement, etc.) et d’autre part, de la nécessité d’une mise en cohérence et d’une harmonisation des interventions au plan sous régional, le Gouvernement tchadien a engagé le processus de sa révision. Un nouveau Code, appelé « Charte nationale des investissements », a été élaboré qui est actuellement en instance d’adoption. Il comporte trois régimes : - Le régime de droit commun ; 56 Centre du commerce international - Etude du potentiel des exportations des services Tchad Le régime des PME/PMI ; Le régime simplifié ; Et quatre mesures d incitation portant sur : - la création d’emploi ; - le réinvestissent des bénéfices - l’innovation technologique - l’exportation. Suivant les types de régime, les avantages portent sur : - la diminution ou l’exonération de l’Impôt sur les sociétés (IS) ; - l’exonération temporaire de l’Impôt minimum forfaitaire (IMF) ; - l’exonération des droits d’enregistrement, d’inscription au Registre de Commerce et de mutation ; - l’exonération temporaire de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) catégorie Bénéfice Industriel et Commercial (BIC) ; - l’exonération temporaire des contributions foncières et patentes ; - l’exonération temporaire de la taxe forfaitaire sur les salaires - la déduction des bases imposables à l’IS ou l’IRPP ; - la déduction d’un pourcentage des sommes investies ; - la déduction d’un pourcentage des sommes engagées dans des programmes d’innovation ; - la déduction d’un pourcentage de valeurs FOB des exportations ; Une Agence de promotion des investissements privés est prévue qui sera créée. Elle abritera un guichet unique permettant aux promoteurs d’accomplir l’ensemble des formalités de création d’entreprises (Art. 36). Le Code des Investissements du Tchad accorde des avantages significatifs aux investisseurs locaux et étrangers dont l’activité contribue à la valorisation des ressources locales à la création d’emplois et de valeur ajoutée. Les activités de services ci-après bénéficient de ces avantages définis par la loi (exonération d’impôt de droit d’enregistrement, à la création, exonération de patente pendant 5 ans). Tourisme et hôtellerie, Maintenance industrielle Activité de montage électronique et mécanique Production culturelle, artistique et audio-visuelle Activité ou service lié à la sauvegarde de l’environnement Prestation de service relevant des domaines de la santé, de l’éducation et formation, des travaux publics et de l’artisanat, etc… L’octroi des agréments à des investisseurs est soumis à l’autorisation préalable du gouvernement par des décrets pris en conseil des ministres sur proposition et avis de la commission technique des investissements qui précise les droits et obligations de l’entreprise agréée. 57 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Dans le cas des régimes spéciaux, l’agrément résulte d’une procédure simplifiée prononcée par arrêté interministériel. Par ailleurs, la vérification de la bonne réalisation des investissements et le contrôle des activités agréées sont assurés par la commission de contrôle des investissements. Quant au différend entre l’administration et l’entreprise agréée, il est réglé par une commission interministérielle et peut faire l’objet d’une procédure d’arbitrage devant un collège arbitral dont le choix des membres est libre. Traitement national et non discriminatoire L’environnement juridique du Tchad est libéral et fortement inspiré des standards internationaux assurant un traitement juste et équitable des investissements étrangers. Le Code des Investissements édite également le principe de liberté d’exercice de toute activité industrielle, agricole commerciale et artisanale ainsi que la liberté de transfert de capital et notamment des bénéfices et dividendes. Arbitrage international Le Tchad a adhéré et ratifié des conventions internationales relatives à l’arbitrage international et plusieurs autres accords bilatéraux en matière des Investissements Etrangers Direct (IED) qui font plus ou moins amélioré l’environnement national de l’investissement telles que : La convention de New York pour la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères en 1958 dans le cadre des Nations Unies. La convention pour le règlement des différends relatifs aux investissements entre Etats et ressortissants d’autres Etats (CIRD/CSID) signé à Washington le 18 mars 1965 sous les auspices de la Banque Mondiale La convention portant création de l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA) adoptée en 1985 dans le cadre de la banque mondiale. Le traité de la Communauté économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Le traité de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) Règle de la Concurrence La politique en matière de concurrence au Tchad n’est pas réglementée par un texte de loi. Un projet de loi initié par le Ministère du Commerce et de l’Artisanat est néanmoins en cours d’élaboration. En attendant, c’est la réglementation sur les pratiques anticoncurrentielles et sur les concentrations par voie de fusion ou d’acquisition au sein de la CEMAC, qui permet de combler le vide. 58 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Par ailleurs, en matière de marchés publics, le Décret N° 461/PR/PM/SGG/2004 du 29 Septembre 2004 fixe les conditions à remplir par les candidats pour exécuter un marché public. Il en ressort que l’exécution des marchés publics ne peut être confiée qu’aux personnes physiques ou morales jouissant de la capacité juridique et capables de présenter les garanties et références nécessaires. Pour les marchés de travaux, il est exigé en sus un certificat de qualification valide. Les personnes physiques ou morales sus évoquées doivent par ailleurs être en règle vis à vis de l’administration fiscale (douanes, trésor public) ainsi que de la CNPS (Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale). La préférence nationale est fortement marquée par l’article 4 dudit décret qui stipule que pour les appels d’offre internationaux, les cahiers de charges doivent comporter, sauf impossibilité dûment justifiée, une clause dite de sous-traitance nationale ou de groupement, en vertu de laquelle les soumissionnaires étrangers doivent confier à des prestataires locaux l’exécution du maximum de lots de la commande, de produits, d’équipements ou de services, dans tous les cas où l’industrie et les entreprises locales sont susceptibles de répondre à une partie de cette commande. Mais les articles 11 et 12 du Code des Marchés (Décret N° 503/PR/PM/SGG/2003 du 05 Décembre 2003) précise que la sous-traitance ne peut en aucun cas porter sur la totalité du marché. Il y a là un désir manifeste de confier Droit foncier La propriété foncière au Tchad est reconnue par la constitution. La propriété du foncier urbain et rural est libre sans distinction de nationalité. Les terrains sont soumis au registre d’immatriculation puis après mise en valeur un titre foncier peut être délivré. 2.9.2 Mesures d’ordre spécifique Le Tchad a résolument opté d’être partie aux accords régionaux de l’Afrique centrale, notamment la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) comprenant le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la Guinée équatoriale, et le Gabon, et la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) comprenant la CEMAC, la RDC, le Burundi, le Rwanda, Sao-Thome et Principe, et l'Angola. Des accords de partenariat avec l'union européenne sont en cours de négociation par la CEMAC. Le Tchad a récemment rejoint d'autres pays africains en soumettant l'Initiative sur le Coton auprès de l’OMC. Politique commerciale du Tchad Pays membre de la CEMAC, la politique et les pratiques commerciales du Tchad sont déterminées par le tarif douanier sous régional qui est basé sur la nomenclature du Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (S H). Cependant dans la perspective de la simplification des procédures, le régime des exportations et importations a été libéralisé. À l’heure actuelle, les principales lois et réglementations régissant les exportations sont : 59 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad a) Le Décret n°452 /PR/95 du 29 juin 1995 portant abrogation du Décret n°113/ET/65 du 11 juin 1965 réglementant l’exportation et la réexportation des produits, marchandises, denrées et objets de toute nature au Tchad. Aux termes de ce Décret, les exportations de toutes marchandises, des produits, denrées et objets sont libres. Toute fois, en cas de nécessité, le Ministère du Commerce peut interdire ou restreindre l’exportation d’un produit. b) Le Décret n°138 bis /PR/MEHP/88 du 16 avril 1988 portant réglementation de l’exportation du bétail et des produits de l’élevage. Aux termes de ce Décret, l’exportation du bétail sur pied et des produits de l’élevage est autorisée sans limitation à l’exception des femelles reproductrices. Les exportateurs sont soumis à l’obligation de solliciter l’autorisation d’exercice industrielle ou commerciale au Ministère du Commerce et de l’Artisanat. Les formalités à remplir à l’exportation sont conformes à celles de la CEMAC, dont le régime douanier prescrit, comme à l’importation, une déclaration en douane. Celle-ci doit être accompagnée d’un certificat sanitaire et d’un certificat d’origine si le pays importateur l’exige. De même, les exportateurs sont soumis à l’obligation de fournir des données réelles sur leurs opérations. Mais dans la réalité, très peu s’en acquittent. Pour les importations, les principales lois et réglementations applicables sont : (i) Le Décret N°451/PR/95 portant abrogation du Décret N° 282/PR/MCI/89 déterminant les modalités d’importation. Aux termes de ce Décret, les importations de toutes marchandises en provenance de tous les pays son libres. Toutefois, pour des raisons de santé, de sécurité et autres, le Ministère du Commerce peut interdire l’importation d’un ou de plusieurs groupes de produits. (ii) L’Arrêté N°054/MCPI/DG/DC/95 supprimant les licences d’importation et déterminant la liste négative des produits soumis à une autorisation spéciale d’importation. L’article premier de cet arrêté stipule que les licences d’importation et d’exportation sont supprimées. L’article stipule que, les produits ou groupe de produits ci-après : soufre et explosifs, sont soumis au préalable à une autorisation délivrée par le Ministère du Commerce. Enfin, le contrôle du commerce extérieur et des changes est constitué par l’ensemble des mesures réglementant les échanges de marchandises et de capitaux entre le territoire douanier de la CEMAC et les pays étrangers. Ces mesures relèvent de la compétence des autorités des Etats membres de la Communauté. En matière de réglementation des changes, le Tchad, à l’instar des autres pays de la CEMAC, a adhéré depuis 1996 aux dispositions de l’article 8 des statuts du FMI. Il s’interdit par là d’apporter des limitations à la libre circulation des devises. La réglementation du commerce extérieur et des changes ne s’applique pas aux échanges entre les pays de la zone franc et les Etats membres de l’Union, qui sont en principe libres, même si. une partie des échanges est soumise à des mesures de contrôle. 2.9.2.1 Secteur de la Communication Le Ministère en charge des postes et des nouvelles technologies de la communication (MPNTC) est responsable de la politique tchadienne en matière de postes et télécommunications. Cette politique vise à améliorer la couverture des zones urbaines et 60 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad rurales, notamment par le développement de la téléphonie mobile; et à assurer une concurrence effective entre les différents opérateurs dans l'intérêt des usagers. Avec l'appui de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, le MPNTC a publié, en avril 2006, un Plan de développement des technologies de l'information et de la communication au Tchad. La principale législation sur les télécommunications, une loi de 1998 et son décret d'application65, a créé la Société des télécommunications du Tchad, SOTEL Tchad, société détenue entièrement par l'État, pour exploiter et développer le réseau de télécommunications de base appartenant précédemment à l'Office national des postes et télécommunications. Le législateur a conféré un monopole de cinq ans (2000-05) à la SOTEL Tchad pour la fourniture de services de télécommunications de base.66 Au terme de ce délai, la loi a attribué la propriété du réseau de télécommunications à la SOTEL Tchad , également chargée d'exécuter les obligations de service universel prévues par la loi.67 La privatisation de la SOTEL Tchad, initialement programmée pour 2001, n'a pas eu lieu. Un décret de 2005 fixe à neuf le nombre total d'opérateurs de réseaux de télécommunications, répartis de la manière suivante68: un seul opérateur pour les réseaux de télécommunications de base; trois pour les réseaux radioélectriques mobiles terrestres, y compris une filiale de l'opérateur historique; et cinq pour les fournisseurs d'accès Internet ouvert au public, y compris l'opérateur historique. La loi de 1998 a créé l'Office tchadien de régulation des télécommunications (OTRT), qui est responsable de l'application de la loi. L'OTRT veille notamment à ce que les conditions techniques et commerciales d'interconnexion ne constituent pas un obstacle aux prestations de services.69 L'OTRT assure la gestion du spectre de fréquences radioélectriques. L'établissement et l'exploitation des réseaux et services sont autorisés par le Ministre après avis technique de l'OTRT. Les autorisations sont assorties d'un cahier des charges, qui fixe notamment la zone de couverture du réseau ainsi que son calendrier de mise en place, et les méthodes d'établissement et de renouvellement des tarifications. L'OTRT approuve les accords d'interconnexion conclus entre opérateurs et les tarifs y afférents (négociés entre les parties concernées), préalablement à leur mise en œuvre. Les tarifs comprennent une partie fixe correspondant aux coûts de mise en œuvre des systèmes assurant l'interconnexion; et une partie variable correspondant aux coûts d'acheminement des appels. L'OTRT a également pour mission d'arbitrer les éventuels différends entre opérateurs. L'article 186 de la Constitution tchadienne prévoit que le Haut Conseil de la communication veille au respect des règles déontologiques en matière d'information et de communication, garantit la liberté de la presse et l'expression pluraliste des opinions. Il régule les rapports de communication entre les pouvoirs publics, les organes d'information et le public, et donne également des avis techniques et des recommandations sur les questions touchant au domaine de l'information. Services postaux Le MPNTC a également pour mission la réglementation du secteur des services postaux. L’Office national des postes et télécommunications était jusqu'en 1998 l'entité responsable de fournir ces services. La principale législation concernant les services postaux a été promulguée en 1998. La Société des postes et de l'épargne (STPE), une entreprise totalement 61 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad publique, a repris les activités postales de l'Office dès 1998. Elle emploie environ 240 personnes, et 40 bureaux répartis sur l'ensemble du territoire. Le réseau postal est faiblement maillé, avec environ 400 agents postaux et un bureau de poste pour 206 000 habitants, soit une densité équivalente au dixième de la moyenne en Afrique sub-saharienne. La STPE dispose du monopole de la collecte, du transport, et de la distribution des envois postaux à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Toutefois, la loi (article 10) prévoit que la STPE peut confier toute activité à des exploitants. Dans le domaine du courrier express, le service EMS (propriété de la STPE) est en concurrence avec plusieurs sociétés privées, y compris étrangères (DHL, Saga express, Universel-express). La STPE gère également un réseau financier postal d'environ 11 000 comptes de chèques postaux. La législation de 1998 prévoyait une nouvelle entité séparée de la STPE, la Caisse d'épargne postale, mais celle-ci n'a pas encore été établie. Service Financier Services bancaires Le système bancaire tchadien comme celui des autres pays de la CEMAC, est régi par les principaux textes suivants : - Convention portant création d’une Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC) ; Règlement N° 20 /CEMAC/UMAC/CM portant harmonisation de la réglementation des changes dans les états membres de la CEMAC ; Règlement portant institution d’un agrément unique des établissements des crédits dans la CEMAC ; Règlement N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC portant condition d’exercice et de contrôle des activités de micro finances dans la CEMAC C’est sur la base de ces textes que les autorités monétaires, ont engagé dès 1994, un vaste programme de réhabilitation du système bancaire qui vise : - - - le renforcement de la capacité de supervision de la banque Centrale à travers l’agence régionale de supervision bancaire qui est la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC). La mise en place d’une stratégie de développement bancaire avec des moyens de paiement modernes exigeant l’adoption d’un cadre juridique rénové adéquat tant au niveau national que régional, et L’installation d’une architecture de paiement globale et moderne. Actuellement, les banques actives au Tchad sont : la Société générale tchadienne de banque (SGTB) qui est la première banque du pays avec 40 pour cent des crédits distribués, soit une assez forte concentration bancaire. Le sous-secteur comprend également des établissements financiers non bancaires, tel que l'Union régionale des coopératives d'épargne et de crédit (URCOOPEC). Le total des actifs bancaires se montait à 176,5 milliards de francs CFA (environ 269 millions d'euros) à fin juillet 2006. La situation actuelle des banques tchadiennes est, selon l'information disponible, relativement saine. Un seul établissement 62 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad aurait été dans une phase critique, avec des fonds propres négatifs, en violation des normes prudentielles. La banque centrale est la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC). Tableau 19: Principales banques, 2006 Capital totalCapital (millions deétranger francs CFA) (pour cent) Banques primaires assujetties à la COBAC Société générale tchadienne de banque1 100 (SGTB) Banque sahélo saharienne pour2 000 l'investissement et le commerce (BSIC) Commercial Bank Tchad 4 019 Banque commerciale du Chari (BCC) 3 000 Financial Bank 1 850 Banque internationale pour l'Afrique au3 000 Tchad(BIAT) Banque agricole et commerciale 868 Autres banques Banque tchadien arabe libyen .. Union régionale des coopératives d'épargne et.. de crédit (URCOOPEC) Part de l'État dans le capital (pour cent) 45 20 100 0 .. 50 69 .. 17,5 50 0 0 100 0 .. .. .. .. Source: Informations fournies par les autorités tchadiennes; et BEAC. Les banques tchadiennes sont actives essentiellement dans le financement d'opérations de court terme des entreprises, notamment les opérations d'import-export, ainsi que certaines opérations de crédit immobilier et à la consommation (par exemple, l'achat de véhicules). Dans l'ensemble, le sous-secteur financier au Tchad est de dimension très modeste et apporte une contribution limitée au financement des activités de production et au développement du pays. La Banque de développement du Tchad (BDT) fut établie en 1962 avec pour mission le financement à long terme des investissements productifs. Celle-ci a été restructurée, puis privatisée en 1999 pour devenir la Commercial Bank Tchad, actuellement active dans le financement des activités cotonnières, sucrières et pétrolières. Les activités bancaires au Tchad sont soumises à la réglementation bancaire commune de la CEMAC, contenue dans la Convention portant création d'une Commission bancaire de l'Afrique centrale (COBAC). Sur l'avis de la COBAC, le Ministre en charge des finances du Tchad donne l'agrément aux établissements de crédit. La COBAC contrôle les conditions d'exploitation des établissements de crédit, et veille à la qualité de leur situation financière. Le capital minimum requis pour un établissement bancaire est de 150 millions de francs CFA et les conditions d'établissement sont les mêmes pour les étrangers que pour les nationaux. En novembre 2000, le Comité ministériel de la CEMAC adopta l'"Agrément unique". Ce dernier devait entrer en vigueur en 2002, et permettre à une banque, établie au moyen d'une licence dans l'un des États membres, d'ouvrir des succursales ou agences dans les autres États membres, sans être astreinte à l'accomplissement des formalités administratives relatives à l'agrément dans chaque pays, notamment les dispositions afférentes à la forme juridique des établissements de crédit, la composition de leur capital, ou la procédure de nomination des 63 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad dirigeants. Le but de l'Agrément unique était de faciliter les possibilités d'établissement bancaire, et donc de remédier à la fragmentation du système bancaire régional, et de stimuler la concurrence. Il semblerait qu'en pratique, l'Agrément unique ne soit pas entré en vigueur. Afin de mobiliser l'épargne des ménages, de l'orienter vers des investissements productifs, et de faciliter les conditions d'accès au crédit pour les PME, la Banque mondiale et la Société financière internationale ont mis en place un programme visant à renforcer la micro-finance. Celle-ci porte sur des prêts qui peuvent varier de l'ordre de 750 000 de francs CFA à des lignes de crédit d'environ 656 millions de francs CFA, avec des délais de remboursement généralement de six mois à quatre ans. Le développement de la micro-finance a été facilité par la mise en place de la nouvelle réglementation de la COBAC en la matière, en 2002. L'Union régionale des coopératives d'épargne et de crédit (URCOOPEC) regroupe plusieurs de ces établissements, les autres fonctionnant de manière indépendante. Le Tchad n’a pas encore pris des engagements spécifiques relatifs au secteur dans le cadre de l’AGCS. b) Services d'assurance Le cadre réglementaire des assurances au Tchad est régi par les textes ci-après : - Le Traité de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA) du 10 juillet 1992, lequel est entré en vigueur le 20 Avril 1994 et la Directive Communautaire sur le Carnet Rose. ; - La Loi N° 013/PR/94 du 09 Avril 1994 portant ratification du Traité instituant une organisation intégrée du marchés des assurances dans les Etats africains - Le Décret N° 736/PR/MFM/DG/SCA/85 du 19 Novembre 1985 rendant obligatoire l’assurance des marchandises et son arrêté d’application N° 0019/MFM/DG/SCA/86 du 02 avril 1986 - Le Décret N° 737/PR/MFM/DG/SCA/85 du 19 novembre 1985 portant assurance obligatoire des risques relatifs à la construction et son arrêté d’application N° 0120/MF/SE/DG/002/DFEMCAS/SCA/97 du 10 avril 1997. Le marché des assurances est composé principalement de: la STAR nationale, la Société africaine d'assurance et de réassurance (SAFAR), et les Assureurs-conseils tchadiens. La Star nationale fut la première société d'assurance nationale au Tchad Elle fut privatisée en 1992. Son capital est réparti à raison de 65,5 pour cent aux actionnaires privés tchadiens; et le reste aux privés étrangers. La SAFAR fut créée en 2001, avec un actionnariat privé tchadien et camerounais. Le marché tchadien comprend également quatre sociétés de courtage en assurance, dont deux étrangères (Marsh et Gras Savoye) et deux tchadiennes (Socar et Sotca). Le marché des assurances au Tchad, comme dit plus haut, est régi par le Code des assurances de la conférence interafricaine des marchés d'assurance (CIMA), établi en 1992. La CIMA est dotée des organes ci-après: le Conseil des ministres; la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA); et le Secrétariat général. Les entreprises d'assurances ne peuvent commencer leurs opérations qu'après avoir obtenu un agrément du Ministre des finances, subordonné à l'avis conforme de la CRCA. Toute demande d'agrément doit comporter, entre autres, la liste des branches que l'entreprise se propose de pratiquer; le cas échéant, l'indication des pays où l'entreprise se propose d'opérer; un double de l'acte authentique constitutif de l'entreprise; une attestation de dépôt 64 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad bancaire; la liste des administrateurs et directeurs, ainsi que de toute personne appelée à exercer des fonctions équivalentes; et un programme d'activités. Le programme doit comporter: i) un document précisant la nature des risques que l'entreprise se propose de garantir; ii) pour chacune des branches faisant l'objet de la demande d'agrément, deux exemplaires des polices et imprimés destinés à être distribués au public ou publiés; et iii) pour chacune des branches faisant l'objet de la demande d'agrément, deux exemplaires des tarifs. Le capital minimum exigé par le code CIMA à la création d'une compagnie d'assurance est de 500 millions de francs CFA pour les sociétés anonymes et de 300 millions de francs CFA pour les sociétés mutuelles. Toute demande d'agrément présentée par une société, dont le siège social est situé hors du territoire de l'État membre où elle désire opérer, doit comporter, outre les documents mentionnés ci-dessus, la justification que l'entreprise possède sur le territoire de l'État membre, une succursale où elle fait élection de domicile. Les risques situés au Tchad ne peuvent pas être couverts par des entreprises qui n'ont pas leur siège social dans l'un des pays membres de la CIMA. Les risques situés en dehors des pays membres de la CIMA ne peuvent être assurés par des entreprises résidentes au Tchad , sauf sur dérogation du Ministre en charge des assurances. Une même compagnie ne peut offrir des services d'assurance vie et non-vie. En vertu du Code CIMA (livre II), les assurances automobiles (responsabilité civile) sont obligatoires. Le Ministère en charge des finances fixes, par arrêté, un niveau minimum pour les primes d'assurance automobile (responsabilité civile). Les primes des autres types d'assurance sont fixées par les opérateurs et soumises à l'approbation du Ministère Les domaines couverts par les sociétés d’assurances au Tchad, sont : - Assurances dégâts des eaux ; Assurance responsabilité civile ; Assurance tout risque chantiers ; Assurances transports routiers et aériens ; Assurance marchandises ; Contrat d’assurance vie ; Contrat d’assurance retraite ; Assurance maladie ; Assurance automobile ; Assurance accidents Assurances incendies et risques divers. A l’exception du circuit du coton, les services d’assurance sont insuffisants et globalement inadaptés à la promotion des exportations. Il y’a une quasi absence des assureurs dans les circuits d’exportation, conséquence de la faiblesse de la surface financière des opérateurs, du degré de risque élevé en l’absence des informations fiables sur les circuits d’exportation. D’autres problèmes sont répertoriés dans le secteur (incivisme, délocalisation des souscriptions par les plus grosses entreprises de la place, lenteur dans les procédures, faible pouvoir d’achat, etc). 65 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 2.9.2.2 Le secteur des transports La politique des transports est du ressort du Ministère en charge des transports. Le Gouvernement a élaboré une Stratégie nationale des transports (SNT) pour la période 2000-09 dont l'objectif primordial est de contribuer à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté, à travers le désenclavement intérieur et extérieur du pays, la réduction des coûts de transport, un accès à l'ensemble des régions du pays même pendant la saison des pluies, un réseau adéquat de routes carrossables toute l'année afin de relier les principales villes du pays, la poursuite du processus de libéralisation du sous-secteur et de la modernisation de l'administration, et le développement des infrastructures rurales. Depuis 2003, en grande partie grâce aux ressources pétrolières, la SNT a permis d'importantes améliorations d'infrastructure de transport routier. Le Tchad ne dispose pas encore de voies ferrées. a) Transport terrestre La plupart des transporteurs routiers (de marchandises et de voyageurs) sont enregistrés auprès du Ministère chargé des transports. Le nombre des sociétés officiellement enregistrées comme entreprises de transport est d’une quarantaine opérant essentiellement à l’international (Tchad- Cameroun).Cet enregistrement donne droit à une licence de transporteur qui doit être renouvelée chaque année. Les transporteurs sont également regroupés au sein d'une Coopérative des transporteurs, et d'une Union des transporteurs qui défend leurs intérêts. Toutefois, la plupart des activités sont informelles. Le parc roulant est estimé en 2005 à près de 23 123 véhicules, dont 3 400 camion de différents types. L’état général de ce parc de véhicules, laisse à désirer le nombre total de véhicules/jour circulant sur le réseau national s’élevait à 12 500 en 2004. A l’horizon 2009, le nombre de véhicules/jour circulant sur le réseau national est estimé à 17 500, soit un taux moyen de croissance annuelle de 4,8%. Le volume des échanges à l’intérieur des régions est estimé à 960 000 tonnes pour l’ensemble du pays en 2005. Par contre, pour les échanges extérieurs, le flux est non seulement modeste, mais très fortement déséquilibré en faveur des importations : 480 000 tonnes, dont 420 000 tonnes à l’importation, contre 60 000 tonnes à l’exportation en 2004. Les transports internationaux via le Cameroun ou le Nigeria représentent la quasi-totalité des flux internationaux (96%). Les flux via le Cameroun représentent à eux seuls environ 85% des flux internationaux, contre 2,5% pour le Niger et la Libye et 1,5% pour les échanges avec le Soudan et la RCA. Les coûts du transport routier seraient relativement élevés, en partie à cause de la mauvaise qualité des infrastructures, de la multiplicité des barrières policières et douanières, et des risques encourus (notamment d'insécurité dans certaines zones). Les coûts de transit au Tchad représentent (52%) de la valeur des produits exportés. Cette proportion est de 14% de la valeur exportée en Afrique, contre 8, 6% pour l’ensemble des pays développés, comme l’illustrent les données du tableau ci-contre. 66 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Tableau 20 : Coûts de transit comparés PAYS COUT DE EXPORT/B.S TRANSP/ASSUR MILLION $ MILLION $ BOTSWANA 230 3030 BURKINA FASO 70 272 BURUNDI 23 96 RCA 59 179 TCHAD 99 190 ETHIOPIE 240 979 LESOTHO 43 283 MALAWI 214 385 MALI 229 644 RWANDA 70 144 OUGADA 269 757 ZIMBABWE 379 2344 PAYS ENCLAVES 3706 26314 PAYS DEVELOP 4277 24840 Source : CEA 2004 (données fournies par la CNUCED) COUT DE TRANSIT Com/part des export .% 8 26 24 33 52 25 15 56 36 48 36 16 14 17 De grandes disparités des coûts de transport tout le long des trajets existent donc. (1) kilomètre sur le tronçon Douala- N’djamena par exemple, est trois fois plus cher que sur le tronçon Maputo- Johannesburg : 4, 2 $EU, contre 1,4 $EU. La réhabilitation du réseau routier et la sécurité, de même que le développement de nouvelles infrastructures, constituent donc des priorités pour le Gouvernement. Selon les autorités, des "brigades anti-gang" ont été mises en place depuis 2004 dans le cadre de la Stratégie nationale de la sécurité routière. En 2000 est entré en vigueur le Règlement portant adoption du réseau routier intégrateur et prioritaire de la CEMAC, qui définit un réseau de routes prioritaires pour assurer le Transit inter-États des pays de l'Afrique centrale (TIPAC). Des progrès significatifs auraient été accomplis entre autres dans la réalisation de trois axes routiers internationaux: entre N'Djamena et la frontière soudanaise, 226 km sont bitumés sur une longueur totale de 1 063 km; entre N'Djamena et la frontière camerounaise, l'intégralité de la route est revêtue depuis juin 2006; et entre N'Djamena et Massakory-Bol (Niger), 77 km ont été revêtus sur 249 km. Au total, le réseau bitumé du pays est passé de 557 km en 2002 à 736 km à la fin de l'année 2005, et à près de 900 km actuellement. L'Office national des routes (OFNAR) a été liquidé en 1994. La Société nationale d'entretien routier, société publique, fut créée en 2002 en remplacement de l'OFNAR. Elle été ensuite privatisée, sous le nom de Société nouvelle d'études et de réalisations (SNER), qui est une société de fourniture de services soumise à un cahier des charges. Le capital de la SNER est détenu par des privés tchadiens. La SNER est, selon les autorités, en concurrence avec la SATOM, société privée étrangère. Le financement de l'entretien routier est assuré par le Fonds d'entretien routier (FER), institution sous la tutelle du Ministère, alimenté par une partie du produit de la fiscalité pétrolière et par les redevances payées par les transporteurs routiers. 67 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad La fourniture des services de transport routier intérieur est, en principe, réservée à des transporteurs (conducteurs et entreprises) enregistrés au Tchad. La Convention entre la République du Tchad et la République du Cameroun réserve le transport routier de marchandises entre ces deux pays à des sociétés enregistrées dans l'un ou l'autre des deux pays, selon un quota de 65 pour cent pour les sociétés tchadiennes, et 35 pour cent pour les sociétés camerounaises. Les prix des transports de marchandises sont libres, et les syndicats n'interviennent pas dans leur fixation. Les prix de transport urbain de personnes sont en principe fixés par les syndicats, et approuvés ensuite par le ministère. Malgré ces mesures, les coûts de transport au Tchad demeurent élevés et réduisent les opportunités commerciales pour le pays qui est déjà sérieusement pénalisé par son enclavement. b) Transport aérien Le Tchad dispose d'un aéroport capable d'accueillir des avions gros porteurs, à N'Djamena. Les aéroports d'Abéché, de Faya Largeau, Moundou et Sarh sont également desservis par des vols réguliers. Les compagnies aériennes nationales et internationales suivantes effectuaient des dessertes en octobre 2006: Afriqya, Air France, Ethiopian Airlines, Sudan Airways, et Toumaï AirTchad, principale compagnie de droit tchadien. Depuis sa création en 2004, Toumaï Air Tchad assure la desserte des liaisons aériennes (passagers et cargo) entre N'Djamena et Abidjan, Bangui, Douala, Cotonou, Brazzaville, Lomé, Niamey, ainsi que les vols intérieurs. L'État détient 40 pour cent du capital de Toumai. Nada Air est une autre compagnie aérienne de droit tchadien, qui affrète principalement des vols cargo charter en provenance du Moyen-Orient. Selon les autorités, il n'y a pas de restriction à la création d'une compagnie aérienne par des étrangers. Toutefois, Toumai dispose actuellement du monopole sur les liaisons intérieures. La principale loi en matière d'aviation civile est le Code de l'aviation de 2000. Elle réglemente le statut et la circulation des aéronefs, ainsi que la création, l'exploitation et le contrôle des aéroports. Le Tchad a également adopté le Règlement portant adoption du Code de l'aviation civile de la CEMAC, et relatif à l'exploitation des services de transport aérien entre les pays membres. Les contenus de ces deux Codes se superposent pour certains aspects et sont complémentaires pour d'autres. Le Tchad a également adopté le règlement portant adoption de l'Accord relatif au transport aérien entre les États membres de la CEMAC. En vertu de cet accord, les États membres de la CEMAC ont, depuis 2001, en principe, entièrement libéralisé les droits de trafic pour les compagnies désignées par chacun d'eux. En pratique, seules sont désignées des compagnies aux capitaux majoritairement africains. Le cabotage est interdit, sauf sur autorisation de l'autorité compétente. Le Tchad est membre de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), et de la Commission africaine de l'aviation civile (CAFAC). La Direction de l'aviation civile, devenue en février 2006 l'Autorité de l'aviation civile, est responsable de la supervision de la sécurité, et de la réglementation des activités de transport aérien en général; l'Autorité est auto-financée. L'ensemble des aéroports commerciaux tchadiens est propriété de l'État, et géré par le Ministère chargé des transports. L'ASECNA gère les services de navigation et de sécurité aérienne, y compris les atterrissages et décollages, ainsi que l'ensemble des édifices aéroportuaires. L'assistance au sol, y compris la manutention, est du ressort de la régie autonome de handling au Tchad, société d'État. La création ou l'exploitation d'un aérodrome 68 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad par une personne morale, autre que l'État, est toutefois prévue par le Code de l'aviation. Un aérodrome privé existe à Komo, dans le cadre de l'exploitation pétrolière. Quelques 26 accords bilatéraux de transport aérien ont été signés, mais seuls deux (avec le Soudan et l'ex-URSS) ont été ratifiés par le Tchad. Ces accords portent généralement sur l'exploitation conjointe des lignes par des compagnies tchadiennes et étrangères, et couvrent généralement des droits des troisième et quatrième libertés. En 2006, le Tchad a signé (mais pas encore ratifié) un accord de ciel ouvert avec les États-Unis. Selon les autorités, le Tchad applique les dispositions de la Décision relative à la mise en œuvre de la Déclaration de Yamoussoukro concernant la libéralisation de l'accès aux marchés du transport aérien en Afrique (la Décision de Yamoussoukro), entrée en vigueur le 12 août 2000, et ayant préséance sur tout autre accord multilatéral ou bilatéral régissant les services aériens entre États parties dont les dispositions lui seraient contraires. Cependant, selon de nombreux observateurs, le transport aérien entre les pays de la sous-région était, jusqu'en octobre 2006, encore relativement cher, et ne répondait pas à la demande locale. En décembre 2001, la Conférence des Chefs d'État de la CEMAC, tenue à Yaoundé, a décidé de la création d'une Compagnie sous-régionale de transport aérien aux capitaux majoritairement privés, Air CEMAC. Le projet, dans sa forme actuelle, envisage Air CEMAC comme une société anonyme dotée d'un capital de 21 milliards de francs CFA, réparti entre les États membres (30 pour cent), un partenaire technique (18 pour cent), et des investisseurs privés (52 pour cent). 2.9.3 Secteur du tourisme Le secteur du tourisme au Tchad est géré par la Direction de la Promotion Touristique et la Direction hôtellerie (DPPT, DH) toutes deux sous tutelle du Ministère du Développement Touristique. Parmi les principaux sites touristiques du Tchad figurent les anciens royaumes du Tibesti et de Ouaddaï, le Lac Tchad et le Logone occidental (Lac Weï) et oriental, le Mont Guéra, le Parc national de Zakouma, et la réserve du Mayo Kebbi. Quoique le Gouvernement ait adopté en 1998 une Déclaration générale de politique de développement du tourisme au Tchad ce sous-secteur n'a pas fait l'objet d'un appui conséquent. Le tourisme est peu développé du fait du climat d'insécurité et du coût élevé des transports aériens, entre autres. Par conséquent, les affaires sont actuellement le principal motif de voyage au Tchad. En 2003, le nombre total de lits était d'environ 900, dont environ 550 à N'Djamena. Toutefois, ce nombre a probablement augmenté en 2006 en raison de l'ouverture d'un nouvel hôtel à cinq étoiles à N'Djamena. Selon le Ministère du tourisme, le nombre de touristes a été en constante régression entre 1999 et 2003, passant de 46 000 à 21 000 (tableau). Deux des trois principaux hôtels de N'Djamena Une loi de 2002 détermine les conditions de construction, de transformation et d'exploitation des établissements de tourisme (hébergement, restauration, et agences de voyages). En vertu de cette loi, tout nouvel établissement de tourisme requiert l'autorisation du Ministre chargé du tourisme, après avis de la Commission technique interministérielle chargée d'examiner les projets touristiques. Le classement des hôtels relève du Ministère en charge du tourisme, 69 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad selon le système des étoiles. Les tarifs sont fixés librement par les opérateurs. Toutefois, la demande d'autorisation d'exploiter doit être accompagnée d'une fiche des tarifs des prestations. Le tourisme figure parmi les domaines où le Tchad a pris des engagements spécifiques au titre de l'AGCS; il s'agit plus précisément des services d'hôtellerie, de restauration, d'agences de voyages, et d'organisateurs touristiques. Les activités d'agence de voyages sont soumises à l'obtention préalable d'une licence, délivrée par le Ministère, après avis d'une commission consultative créée à cet effet. 2.9.3.1 Secteur des services professionnels et services aux entreprises Le Tchad dispose de réglementation dans le domaine de certains services aux entreprises. Les services aux entreprises, y compris les services professionnels, sont fournis principalement à N'Djamena. Les domaines couverts sont notamment les services d'informatique, de comptabilité, d'audit, de conseil juridique et fiscal, d'études, de formation et de représentation. Une demi-douzaine de cabinets comptables sont répertoriés à N'Djamena. Les cabinets internationaux d'audit présents au Tchad comprennent la Finadev (Groupe Horus) et FIDAFRICA (Groupe Price Waterhouse Coopers), les Cabinets Thiery, Sanga et AGRIPP, etc. Le régime juridique définissant la profession de comptable agréé daterait de 1982. Il ne semble pas exister d'Ordre des experts-comptables ou d'organisation professionnelle équivalente. En 2002, une décision de la CEMAC a instauré un système d'agrément unique des experts-comptables et comptables agréés, ainsi que des sociétés d'expertise comptable dans la Communauté.78 Les comptables antérieurement agréés en vertu de législation nationale ont été agréés d'office dans le système d'enregistrement nouvellement créé. Une loi de 1996 réglemente la profession d'avocat.79 Pour s'inscrire à l'Ordre des avocats et par-là même pouvoir exercer au Tchad, il faut être de nationalité tchadienne ou citoyen d'un État accordant la réciprocité, et résident au Tchad. Il faut également être titulaire d'une licence en droit; et avoir obtenu un certificat de fin de stage dans un cabinet d'avocat. Le Conseil de l'ordre des avocats accorde ou rejette la candidature. Les étrangers peuvent exercer en qualité de conseiller juridique selon le droit de leur pays ou le droit international. Dans le domaine du sous-secteur d’architecture et de l’Urbanisme, il n’existe pas encore un Ordre structuré et dynamique. Cependant, les difficultés dans l’harmonisation des textes relatifs à cette activité dans l’espace CEEAC et CEMAC constitue un véritable frein à l’exportation par le mode 3 et 4 de ce service dans lequel le Tchad dispose de potentiel d’exportation : existe également un ordre pour les pharmaciens, un ordre pour les médecins etc.…. au niveau national. Secteur de la santé Ce secteur est libéralisé depuis plusieurs années. Il existe des comités techniques composés de représentants de l’Etat et de privés qui jouent le rôle de réglementation de cette activité au niveau national ; nous avons l’ordre des médecins et des pharmaciens. Tout médecin étranger 70 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad peut fournir son service à la seule condition de l’exercer dans le respect de la réglementation en vigueur Secteur de l’Education Le secteur éducatif Tchadien est ouvert depuis plus de 15 ans. La libéralisation de ce secteur est rendue officiel par la loi 16 de 2006 cités supra. Secteur de l’Environnement La dégradation et l’érosion des sols, la sécheresse et la désertification qui mettent à mal les perspectives de développement du pays, demeurent les principaux problèmes environnementaux que les autorités entendent affronter au cours de la prochaine décennie. Ces problèmes sont liés à un ensemble complexe de facteurs intermédiaires comme la pauvreté, le sous développement, la pression démographique et la concentration urbaine qui soumettent à des pressions la base des ressources naturelles au Tchad. L’objectif du Gouvernement vise donc à apporter une réponse satisfaisante aux problèmes de la pauvreté et à ceux relatifs à la dégradation de l’environnement. Ces deux problèmes doivent donc être abordés ensemble, pour permettre de jeter les bases d’une croissance soutenue à long terme et d’un développement durable. D’où cette approche intégrée et multidisciplinaire qui sous-tend les mesures ci-contre que le Gouvernement entend mettre en application : - - Exploiter rationnellement les ressources naturelles dans un cadre durable ; Conserver le potentiel de production : gestion des eaux et du sol ; Intensifier la recherche pour la lutte contre la dégradation de l’environnement ; Lutter contre la désertification et protéger la faune et la biodiversité (amélioration de la bioénergie et développement de l’écosystème) ; Responsabiliser les collectivités locales (protection des arbres, maintenance des points d’eau, etc.). Prendre des mesures d’incitation pour promouvoir une meilleure gestion de l’environnement ; Eduquer les communautés rurales et urbaines pour faire mieux comprendre les avantages économiques et sociaux de la protection de l’environnement ; Créer les capacités humaines au Tchad pour maîtriser les problèmes environnementaux ; Mettre au point des techniques nouvelles pour rationaliser l’utilisation des ressources énergétiques traditionnelles, etc.… ; Adopter et publier un Plan National sur l’environnement ; Intégrer la dimension environnement et bio-diversité dans tous les projets de développement ; Développer dans le cadre du programme de Formation et Information sur l’Environnement ((PFIE), des actions d’information éducation et communication sur l’environnement ; Publier les textes d’application de la loi cadre sur l’environnement et de la loi portant code de l’eau ; Entreprendre et publier une évaluation participative de l’état de l’environnement ; Mettre en œuvre un programme de conservation de la faune ; Elaborer un programme d’action national de la lutte contre la désertification. En matière d’assainissement, l’objectif du Gouvernement vise l’élaboration d’un cadre institutionnel et juridique qui permet de clarifier les compétences des intervenants en matière 71 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad d’eaux usées, d’eaux pluviales, d’extension des latrines et d’organisation des circuits de ramassage et de gestion des déchets dans les principaux centres urbains. L’importance accordée à l’environnement a conduit à la création d’un Ministère Chargé de l’Environnement qui se charge entre autres du suivi du cadre réglementaire et de contrôle de qualité. Différents textes réglementaires, définissent les bases de la politique en matière environnemental et organise sa mise en œuvre. Il en est ainsi du nouveau Code forestier, introduit en 1999, permet aux pouvoirs publics de contrôler l'utilisation des ressources forestières, et donne des droits de propriété spécifiques aux particuliers qui régénèrent des zones boisées. Le Code est basé sur deux principes: le transfert de responsabilité de gestion des ressources naturelles aux populations locales et la réorientation du rôle de l'État. Ce nouveau cadre juridique et institutionnel est consigné dans le Plan national de la lutte contre la désertification (PNLCD) adopté en 1999. Toutefois, ni le PNCLD, ni le Code forestier ne sont en cours d'exécution: le premier manque de financement et le deuxième n'est pas suivi de textes règlementaires d'application. 2.9.4 Evaluation de la réglementation La faiblesse des règles régissant le commerce des services et notamment des organes chargés de leur application, constitue le trait caractéristique du cadre réglementaire des services au Tchad : méconnaissance des règles par les acteurs concernés, défaut de transparence dans l’application des textes non couverture de tous les secteurs de services par la réglementation. 2.9.5 Prise en compte de l’avis du secteur privé lors de l’élaboration des règles et lois En vue de créer un climat et un environnement favorable au développement des affaires, le Gouvernement tchadien a élaboré le Programme National de Promotion du Secteur Privé qui couvre la période 1999-2002 et dont les objectifs et axes stratégiques s’articulent autours des volets suivants : - - la simplification des procédures administratives pour la création d’entreprises privées ; la mise en œuvre de l’ensemble de la réglementation au niveau régional dans le cadre du traité portant création de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) et dans l’harmonisation des régimes en vigueur au sein de la CEMAC ; l’accélération de la reforme du système judiciaire ; la réduction des rigidités du marché du travail ; Le soutien direct au développement des entreprises locales. Ce volet comprend notamment la réponse aux problèmes de financement des entreprises, tels que la mise en place d’un fonds de garantie, l’ouverture de ligne de crédit du type APEX, la promotion de la micro-finance, les incitations économiques et fiscales en liaison avec la formation et l’embauche des jeunes, le renforcement des structures techniques de formation spécialisée (publique et privé) au profit des opérateurs économiques et des agents de la fonction publique impliqués dans la promotion du secteur privé, ainsi que 72 Centre du commerce international - Etude du potentiel des exportations des services Tchad l’appui à l’interprofession pour le développement des capacités d’assistance aux PME/PMI ; La sensibilisation à la culture d’entreprise. Ce volet regroupe la gamme d’actions destinées à développer l’information auprès des opérateurs et la concertation entre ceux-ci et les pouvoirs publics. Il comprend notamment, le développement de mécanismes adaptés aux différentes catégories d’opérateurs pour la connaissance et la maîtrise des opportunités de marchés, les coûts et les technologies, la conjoncture économique et financière, la réglementation des affaires, la valorisation des potentialités dans différentes branches de l’économie. Ces orientations stratégiques sont reprises dans la Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté qui entend pour la promotion du secteur privé, prendre appui sur les principes suivants : faire jouer un rôle majeur aux structures d’encadrement et de représentation du secteur privé ; privilégier la formation et le savoir- faire autant que de besoin ; promouvoir le dialogue et la concertation entre le secteur privé pour renforcer la synergie et la cohérence des interventions ; renforcer la capacité du secteur privé à se prendre en charge ; inscrire la promotion du secteur dans le processus d’intégration régionale et sous régionale et promouvoir la compétitivité dans un environnement de plus en plus concurrentiel et, par là, celle de l’économie nationale ; renforcer les acquis et développer des initiatives nouvelles ; mettre en place un système léger de coordination des actions et des activités en relation avec les représentants du secteur privé. Le soutien aux PME/PMI et aux micro-entreprises et à l’emploi se fera par l’entremise de l’interprofession, la CCIAMA. Il s’agira : (i) (ii) (iii) (iv) (v) d’apporter un appui à la gestion et à l’émergence de prestataires de services professionnels, comme alternative au rôle dominant joué par le secteur informel ; reprendre les activités de l’Agence Tchadienne d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public (ATETIP), en conciliant la distribution des revenus et la mise en place de l’entretien d’infrastructures de base et/ou sociales ; réhabiliter les centres de formation technique et d’apprentissage à travers l’anticipation des besoins de formation ; créer un centre de documentation et d’information économique et technologique ; dynamiser le système financier à travers la création et le développement d’instruments financiers pour : - (vi) la mobilisation de l’épargne locale à partir de formules d’investissement et de placement ; les regroupements mutualistes et le micro-crédit ; les projets innovateurs : capital risque ; l’équipement des petites entreprises : crédit-bail ; le financement du cycle d’exploitation des entreprises. Vulgariser des programmes éducatifs de promotion de la culture d’entreprises en vue de sensibiliser les jeunes participants aux programmes des centres de 73 Centre du commerce international (vii) Etude du potentiel des exportations des services Tchad formation technique et d’apprentissage, ainsi qu’aux jeunes engagés dans la réalisation de micro-projets, micro-activités ou micro-entreprises ; Améliorer la concertation et la coordination des interventions d’appui aux IMF sur le terrain. Depuis lors le secteur privé joue un rôle très important dans toutes décision touchant la vie économique nationale. Le secteur privé se trouve de plus en plus associé à des prises de décision, et la définition des lois relatives aux secteurs de l’économie. Deux Comités interministériels constitués des représentants de la société civile et du secteur privé ont été créés pour coordonner les actions gouvernementales de politique commerciale, à savoir (i) le Comité national des négociations APE et (ii) le Comité Directeur du Cadre Intégré. Cependant, de l’entretien réalisé avec les chefs d’entreprise du secteur des services, il ressort que la prise en compte des observations du secteur privé n’est pas automatique. De plus, il se trouve que les processus de consultation et de la prise en compte des observations du secteur privé sont encore dans certains secteurs de service à un degré relativement faible. 2.10 Forces et faiblesses économiques 2.10.1 Forces de l’économie Tchad En matière de commerce des services, le Tchad dispose d'un large éventail de potentialités humaines, agronomiques, zootechniques, halieutiques, minéralogiques, organisationnelles et géographiques permettant l'accroissement durable du niveau de la production et la réduction de la pauvreté. - important potentiel de production agro-pastoral en termes de disponibilité de terres agricoles et de parcours ainsi que de ressources en eau mobilisables ; - une population active jeune, 50% a moins de 25 ans; - Les ressources financières additionnelles que vont procurer l'exploitation du pétrole offrent au pays une véritable opportunité pour réhabiliter et développer les infrastructures et services de base dont certaines sont aujourd'hui dans un état de délabrement avancé. L’exploitation du pétrole, en particulier, générera des revenus substantiels, estimés à plus 500 milliards de FCFA par an pendant plusieurs années, devant permettre l’amélioration des conditions de vie de la population. De nombreuses opportunités seront ainsi offertes au secteur privé à travers la sous-traitance et le développement des services. Mais le secteur pétrolier, permettra aussi de fournir des ressources pour le développement du secteur non pétrolier, c'est à dire la diversification de l'économie du pays et en particulier le développement des services (santé, éducation) et les infrastructures, déclarés comme domaines prioritaires ; - des sites touristiques attrayants ; - une gamme variée de minerais : sel, natron, uranium, or, diamant, kaolin, pétrole, etc. - un cadre réglementaire et une législation souple garantissant la libre circulation des personnes et des biens et la protection des investissements ; 74 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad - Sur le plan régional, les relations économiques et commerciales avec les pays voisins qui ont toujours été très fortes, représentent également des opportunités de croissance pour les activités de service, dans la mesure où la compétitivité des services tchadiens est améliorée et les coûts des principaux facteurs de production sont maîtrisés ; - La Stratégie nationale de réduction de la pauvreté (SNRP) en cours de révision vient renforcer le dispositif institutionnel en offrant désormais un cadre de concertation et de coordination pour une plus grande synergie dans les interventions des différents partenaires et pour la promotion des investissements privés. Les stratégies ou programmes sectoriels comme le Schéma directeur de l'eau, le Plan national pour l'emploi constituent des cadres d'intervention et d'investissement cohérents et structurants pour le développement des affaires ; - L'éligibilité du pays à l'initiative PPTE et la volonté de la communauté internationale d’aider le pays à atteindre les objectifs de développement du millénaire (ODM) offrent notamment des opportunités pour la mobilisation d'importantes ressources additionnelles nécessaires au financement des actions du volet promotion du secteur privé de la SNRP ; - La valorisation du potentiel agricole, pastoral, halieutique et minier va accélérer le développement de la base économique, d'autant plus que le Gouvernement a prévu dans le cadre de sa stratégie de bonne gouvernance, des mesures permettant de sécuriser les investissements et de lever les entraves liées au transport des hommes et des biens, à la garantie d’une couverture minimale de l’ensemble de la population en infrastructures sociaux de base et à l’environnement administratif, fiscale et réglementaire au commerce des produits agro-alimentaires ; - L’émergence et l’expansion des mouvements associatifs en milieu rural et urbain, constituent un catalyseur pour le développement du secteur des services. Ces mouvements associatifs et coopératifs, apportent de plus en plus une réponse concrète à la responsabilisation des populations et, à terme, au désengagement de l'Etat des activités de service ou de production. En matière de formation, le développement spectaculaire des écoles communautaires, le dynamisme des associations de parents d'élèves, qui prennent à leur charge par exemple plus de 54 % des effectifs globaux des maîtres, constituent un autre atout pour le secteur des services ; - Dans le domaine de la santé, la propension des populations à s’approprier les structures de santé par le système de recouvrement des coûts offre une grande opportunité permettant de faciliter l’approvisionnement en médicaments des centres de santé et de les rendre viables. Par ailleurs, le processus de déconcentration/décentralisation qui implique à terme une planification budgétaire décentralisée, la délégation budgétaire au niveau préfectoral, la création de centres régionaux de formation des agents sanitaires, l'autonomie attendue des hôpitaux, représentent une opportunité pour le développement du secteur des services ; Fort de ces atouts, le Gouvernement se propose plus spécifiquement pour le développement du secteur des services d’accroître de façon notable le niveau de leur contribution au PIB dans un environnement assaini et de renforcer les capacités des opérateurs du secteur pour relever le niveau de vie de la population et de l’emploi. 75 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 2.10.2 Faiblesses de l’économie tchadienne Malgré les atouts évoqués plus haut, l’économie tchadienne souffre de nombreux points de fragilités : - Le secteur du commerce des services est faiblement développé au Tchad et produit dans des conditions marginales de productivité et de compétitivité. La productivité apparente du travail, est insuffisante. La valeur ajoutée crée par chaque travailleur, ne dépasse pas les 1,2 euros par jour (soit à peu près 420 euros dans l’année). Très faible dans le secteur primaire (40 centimes d’euro par jour), cette productivité, est évidemment plus forte dans l’industrie et les services (3,7 euros par jour), tout en restant cependant très en déca des normes internationales. Le coefficient de capital calculé sur la période 1992-1998 en dollars constants est de l’ordre de 5, révélant une efficacité marginale d’à peine 20%. Ce qui signifie qu’il faut 5 euros de capital fixe installé pour produire un euro de valeur ajoutée. Ce ratio est très défavorable, en comparaison avec d’autres pays en développement plus dynamiques où l’ICOR, s’établit souvent aux alentours de des 2 à 2,5. La forte intensité capitalistique tchadienne s’explique en partie par la structure des investissements. Ceux-ci sont à 50% publics et réalisés dans des infrastructures par définition, non directement productives. A plus long terme, le développement de l’exploitation du pétrole, ne devrait pas conduire à une baisse significative de l’ICOR, en raison du caractère très capitalistique de ce secteur ; - L'insuffisance et le mauvais état des infrastructures de transport, en particulier des pistes rurales ne facilitent pas l'accès des produits aux marchés intérieurs et aux marchés extérieurs Cette insuffisance des infrastructures de transport renchérit ainsi les coûts des inputs et constitue un facteur limitant à la compétitivité des investissements ; - les coûts des facteurs de production sont trop élevés et hypothèquent le potentiel de compétitivité de l’économie du pays ; - les capacités de production et de compétitivité sont faibles et les structures de production sont mal intégrées, les entreprises ne sont pas intégrées et les marchés de services peu développés ; - le secteur coton qui constitue la principale source de devises du pays après le pétrole, a du mal à s’ajuster aux besoins accrus, afin de rendre la filière compétitive. L’économie est dominée par le secteur informel qui représente, toutes activités confondues, plus de 70% de la valeur ajoutée totale et 45% de la valeur ajoutée non agricole ; - Les problèmes de fournitures d'énergie qui se manifestent par des coupures intempestives et prolongées de courant et sa cherté sont de sérieuses contraintes pour le développement des PME/PMI ; - Les marchés sont mal organisés et le système d'information sur ces marchés manque d'efficacité. Or les possibilités d'accroissement de l'offre des services sont fonction de l'existence de marchés, de la compétitivité des productions nationales sur ces marchés, de la capacité des intervenants à saisir ces opportunités et enfin, de la capacité de réponse de l'offre à cette demande ; - Les outils financiers nécessaires à la modernisation des entreprises comme à la promotion des PME/PMI font défaut. Le secteur bancaire et financier très réduit n'apporte guère de contribution au financement du développement et de la croissance. Leurs concours restent limités au financement de la campagne annuelle du coton et des besoins 76 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad de la Cotontchad. Le taux de bancarisation des campagnes tchadiennes, un des plus faibles au monde, est quasi nul. Or, la croissance suppose l’investissement et ce dernier suppose à son tour l’épargne. Ces goulots d’étranglement constituent des facteurs de blocage importants, empêchant la modernisation de l’économie ; - Le système fiscal est inadapté et excessif. Les intrants et les équipements sont soumis à une taxation jugée très lourde par les opérateurs économiques qui n’ont aucune possibilité de récupération. A cela s’ajoutent les autres taxes informelles ponctionnées sur les routes et les marchés en toute illégalité qui pénalisent les performances des systèmes de commercialisation et la compétitivité des outputs ; - Les moyens d'intervention des ministères sont relativement limités tant au niveau des ressources humaines où le vieillissement des effectifs, notamment au niveau des cadres de conception est très préoccupant, qu'au niveau des infrastructures et équipements (bâtiments administratifs vétustes, moyens de travail et de déplacement insuffisants et vétustes) ; - l’administration sous sa forme actuelle est inefficace. Pour rapprocher les populations des gouvernants et les faire participer aux prises de décisions les concernant, une véritable politique de décentralisation est nécessaire ; - Les capacités locales sont particulièrement faibles. La structure administrative actuelle est incapable à l’échelon local, de gérer les prestations de services de base offertes à la population ; les ressources humaines sont peu qualifiées et la capacité des institutions publiques à assurer les services publics est entravé par le faible niveau d’éducation et d’expérience des populations ; - Le processus de décentralisation en cours n’a pas encore permis de clarifier les rôles et les fonctions des différents services de l’Etat, du secteur privé et des organisations de producteurs aux niveaux régional, départemental, sous préfectoral et communal ; - La gestion des ressources publiques est faible, la base budgétaire est étroite et fragile, les système de gestion des dépenses et des flux de trésorerie sont difficile à maîtriser, le contrôle est tout au plus limité et rarement effectif, et il n’existe pas de système d’information fiable sur la gestion financière ; - le système judiciaire mérite d’être considérablement renforcé et assaini. Le Tchad doit améliorer son cadre juridique, moderniser son système judiciaire et relever le niveau de compétence et de motivation des services judiciaires. Les interventions courantes du politique dans l’exécution des décisions judiciaires devraient être bannies, tout comme l’impunité et la corruption qui gangrènent le système. Il en est de même de l’Etat qui semble au-dessus des lois et qui devrait donner le bon exemple en ne s’opposant pas systématiquement aux décisions de justice lorsqu’il est condamné. - A quelques exceptions près, le secteur privé et les organisations non gouvernementales, la presse privée manquent de moyens de gestion et ne sont pas parvenus à engager un dialogue productif avec les pouvoirs publics. Il en est de même des associations professionnelles, y compris les syndicats et les organisations des consommateurs. ; - Les partis politiques manquent comme les ONGs de moyens et n’arrivent pas à asseoir sur le plan de leur organisation interne, de structures permettant de formuler des stratégies, de surveiller l’économie, la situation sociale et l’environnement international, de façon à étayer leurs analyses et critiques d’arguments pertinents et de contre propositions sur le 77 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad programme du Gouvernement. Faute de consistance, ils sont réduits pour la plupart à être des lieux de recherche d’emploi et d’ascension sociale ; - Les médias sont libres, mais ont besoin de mieux se former et s’informer et d’avoir davantage des capacités d’accès à la population rurale qui constitue la majorité de la population et est souvent illettrée ; - La persistance de l'insécurité publique, la corruption et de l’instabilité institutionnelle constitue de véritables goulots d’étranglement qui entravent d'une manière générale la réalisation d'investissements publics et privés, la croissance de la production et de l’emploi, ainsi que l’amélioration des conditions d’existence des populations ; - Malgré l’exploitation du pétrole, les populations tchadiennes vivent dans des conditions de forte précarité tant du point de vue de l'habitat, de l'assainissement, de l'accès à l'eau potable, aux services sanitaires, aux médias, que des biens d'équipement domestiques ; - Le niveau des revenus est très bas et ne favorise guère une accumulation élargie de richesses. Les moyens sanitaires en personnel, médicaments et équipements sont d’un niveau très insuffisant. D'où le problème de propagation des maladies comme le SIDA, le paludisme et les autres maladies et infections transmissibles qui déciment des proportions de plus en plus importantes des forces vives du pays ; - La sous-valorisation du capital humain constitue un véritable goulot d’étranglement pour le développement. Le taux d’alphabétisation des adultes est très faible (10%). Il y a une forte disparité entre les hommes (13%) et les femmes (5%). Les filières de formations technique et professionnelle sont quasi inexistantes ou mal adaptées aux besoins de l’économie ; - La situation des femmes est particulièrement préoccupante. Les principaux goulots d'étranglement sont: l'absence d’un code de la famille permettant de reconnaître la place des femmes dans la vie économique; un très fort taux d’analphabétisme; le nombre très insuffisant de formatrices qualifiées; la faible implication des femmes dans la définition des projets; l’accès au crédit plus difficile pour les femmes que pour les hommes; le faible développement de la diffusion des technologies appropriées pour les travaux domestiques et champêtres réalisés par les femmes ; - Le foncier constitue une contrainte majeure pour la gestion des terroirs au Tchad. Le régime foncier des points d’eau, des couloirs de transhumance, n’est pas clairement défini et les concurrences pour leur valorisation créent bien souvent des conflits meurtriers entre utilisateurs: conflits agriculteurs/éleveurs, conflits entre propriétaires et exploitants, conflits intra-éleveurs. L’accès à la terre pose généralement peu de difficultés, dès lors que les conditions coutumières sont respectées, notamment par le paiement d’un droit d'usage. Cependant, du fait de l’absence d’un code rural formel, les communautés villageoises éprouvent souvent de la peine à assurer la pleine possession de la gestion de leur terroir. Des textes législatifs fonciers anciens existent, mais sont parfois en porte à faux avec le droit coutumier et mériteraient une adaptation et actualisation ; - L'extrême vulnérabilité du système productif agricole, pastoral et piscicole aux aléas climatiques ne permet pas de sécuriser la production ; - La dégradation de l'environnement et des ressources naturelles constitue un problème économique et environnemental préoccupant en raison de la pression qu'exerce l’activité humaine et l'aridité du climat. La fertilité des sols diminue énormément sous l’effet conjugué de la sécheresse, du déboisement, de l’érosion éolienne et hydrique, de la culture 78 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad attelée et de la pression foncière engendrée par la sédentarisation progressive des éleveurs nomades. La désertification progresse par taches diffuses et les mesures prises pour l'enrayer demeurent largement en deçà des moyens qu'il faudrait mettre en œuvre pour enrayer cette avancée. Les ressources halieuriques connaissent également une dégradation importante liée aux aléas climatiques et à l'action de l'homme. 2.10.3 Eléments du marché pouvant aider les fournisseurs de services Les fournisseurs de services sur le marché tchadien sont attentifs aux solutions à apporter aux problèmes récurrents d'insécurité publique, de corruption et d’instabilité institutionnelle. A quoi, il convient d’ajouter les solutions liées aux problèmes de fournitures d'énergie, d’insuffisance et de mauvais état des infrastructures de transport, de communication et d’organisation des marchés. 2.10.4 Facteurs ayant une influence sur le commerce des services L’énergie, les télécommunications, les infrastructures de transport et l’environnement réglementaire de certains secteurs de service, constituent les principaux facteurs ayant une influence sur le commerce des services au Tchad.. 2.10.5 Incidence des conclusions des sections précédentes relatives aux infrastructures à l’environnement sur les exportations de services La faiblesse des infrastructures de base comme l’énergie, les transports et la communication a une influence négative sur l’exportation des services. Par exemple le coût élevé de l’énergie électrique au Tchad pénalise énormément l’industrie hôtelière. 3 Institutions de soutien au commerce des services 3.1 Description des institutions publiques du commerce des services et appuis apportés aux entreprises exportatrices Ministères Plusieurs départements ministériels interviennent pour apporter un appui aux acteurs du secteur des services. Parmi les plus importants, on peut citer : Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA) Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) Ministère des Infrastructures Ministère des Postes et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ; Ministère du Tourisme La Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat (CCIAMA). 79 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Conseil National du Patronat Tchadien Ministère de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle (MESFP) ; Ministère des mines et de l’énergie (MME) Ministère de l’Eau Ministère du Pétrole. Ministère de la Fonction Publique et du Travail Ministère de la justice Directions et autres institutions La Direction du Commerce La Direction du Commerce a pour mission de proposer la politique nationale en matière de commerce intérieur et extérieur en rapport avec les objectifs du Gouvernement et d’initier toutes actions visant à en assurer la mise en œuvre. A ce titre, elle est chargée : d’assurer l’organisation, le contrôle et le développement des activités du commerce intérieur et extérieur ; de veiller à l’amélioration continue de l’environnement institutionnel et réglementaire des entreprises commerciales ; de promouvoir un tissu associatif structuré et dynamique à l’effet de canaliser le développement effréné du secteur informel ; de suivre les problèmes de fiscalité ou de parafiscalité appliquées aux entreprises commerciales et de faire des propositions conséquentes, notamment dans le cadre de la préparation du budget de l’Etat ; d’initier, d’élaborer et de faire respecter les lois et règlements relatifs au commerce intérieur; de veiller à l’organisation et au suivi des circuits de distribution des produits de première nécessité ou stratégiques ainsi qu’au contrôle de la constitution des stocks de sécurité ; d’assister les acteurs du secteur commercial en vue d’améliorer leur professionnalisme et de renforcer leur capacité ; d’harmoniser, dans les domaines du commerce intérieur et extérieur, la législation commerciale nationale avec celle régissant le système commercial multilatéral et celle découlant des traités et conventions d’institutions d’intégration régionale et sous-régionale (OMC, OHADA, CEEAC, CEMAC, etc.) de mener, en collaboration avec les Délégations Régionales du Commerce, de l’Industrie et l’Artisanat, des enquêtes économiques, afin de suivre l’évolution de la conjoncture nationale et internationale ; 80 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad d’encourager la création des associations de consommateurs et de les appuyer, en relation avec les Ministères compétents, en matière associative dans leur mission de défense des intérêts des consommateurs ; de veiller à éliminer les obstacles d’ordre administratif, technique et logistique qui entravent la dynamique du commerce ; d’assurer la présidence et/ou le secrétariat des commissions dont la mission relève du Commerce Intérieur et extérieur (Comités interministériels constitués des représentants de la société civile et du secteur privé pour coordonner les actions gouvernementales de politique commerciale, à savoir (i) le Comité national des négociations APE et (ii) le Comité Directeur du Cadre Intégré). Direction de la concurrence, du contrôle de qualité et de la métrologie Elle a pour mission de proposer la politique nationale en matière de concurrence, de prix, de lutte contre la fraude, de métrologie, de respect des normes et de contrôle de la qualité des produits, en rapport avec les objectifs du Gouvernement et d’initier toutes actions visant à en assurer la mise en œuvre. d’initier, d’élaborer et de faire respecter les lois et règlements relatifs à la concurrence, aux prix et à la lutte contre la fraude ; d’assurer la lutte contre la fraude commerciale et la concurrence déloyale au moyen d’une brigade spéciale de contrôle ; d’harmoniser, dans les domaines de la concurrence, des prix, de la lutte contre la fraude, de la métrologie, du respect des normes et du contrôle de la qualité, la législation commerciale nationale avec celle régissant le système commercial multilatéral et celle découlant des traités et conventions d’institutions d’intégration régionale et sous-régionale (OMC, OHADA, CEEAC, CEMAC, etc.) de concourir à l’élaboration, à la vulgarisation et au respect des normes ; de veiller à l’application des textes réglementaires dans les domaines de la métrologie et de la qualité ; d’exercer la métrologie légale et le contrôle de la qualité des produits industriels importés ou fabriqués pour la vente en République du Tchad; d’assurer l’expertise des équipements industriels pour le compte de l’Etat ; de procéder aux diverses expertises en vue de l’arbitrage de tout conflit relatif aux procédés de mesurage, aux instruments de mesure et aux quantités mesurées ; d’assurer l’étalonnage des masses et des instruments de mesure. La Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat Elle a pour mission de stimuler et de faciliter les relations et les contacts d’affaires aux opérateurs économiques des différents secteurs d’activités. A ce titre, elle est chargé de : collecter et diffuser toutes informations relatives aux opportunités économiques prêtes à être financées ou traduites en projets d’investissements ; 81 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad faciliter aux hommes d’affaires l’accès à toutes les informations économiques, commerciales, culturelles et sociales tant nationales qu’internationales nécessaires au développement de leurs activités ; favoriser les contacts d’affaires entre les différents opérateurs économiques nationaux et étrangers ; informer les opérateurs économiques de tous les secteurs sur toutes les opportunités commerciales disponibles et les guider vers celles pouvant avoir une répercussion positive sur leurs activités ; offrir une assistance-conseil aux hommes d’affaires dans la recherche et la prospection des débouchés intérieurs et extérieurs pour leurs produits ; apprécier toutes mesures économiques et sociales internes ou externes susceptibles d’affecter le développement des affaires et réfléchir aux solutions alternatives d’optimisation pouvant amoindrir leurs effets ; réaliser toutes études ou toutes recherches visant à améliorer l’efficacité et le professionnalisme des hommes d’affaires. L’Agence Nationale d’Aviation Civile Etablissement public à caractère administratif et technique et placé sous l’autorité du Ministère Chargé des Transports. Il est chargé d’assurer pour le compte de l’Etat, les missions de réglementation et de contrôle en matière d’aviation civile. Il assure entre autres, le suivi réglementaire de l’activité d’exploitation des sociétés de prestations de service bénéficiant des droits de concession dans le domaine aéroportuaire La Direction de l’Industrie La Direction Générale de l’Industrie a pour mission de proposer la politique de développement industriel, en rapport avec les objectifs du gouvernement et d’initier toute action visant à en assurer la mise en œuvre nationale. Elle est chargée spécifiquement : de promouvoir l’ensemble de l’activité industrielle privée, semi-publique ou publique, à travers la conception et la mise en œuvre des instruments appropriés ; de veiller à l’amélioration continue de l’environnement institutionnel et réglementaire des entreprises industrielles ; de renforcer les bases matérielles du développement industriel ; de suivre l’évolution du tissu industriel national de manière à orienter l’investissement en vue : de la valorisation des matières premières locales ; du développement intégré des filières porteuses ; d’une émergence de pôles de développement industriel compatibles avec un aménagement rationnel du territoire et la valorisation des atouts principaux de chaque région ; 82 Centre du commerce international ASECNA : Etude du potentiel des exportations des services Tchad d’assurer l’étude des dossiers d’autorisation d’installation d’entreprises industrielles ; d’assurer le contrôle industriel, en liaison avec les autres structures concernées et les Délégations régionales ; de contribuer à l’élaboration et à l’application des textes régionaux ou internationaux en matière d’industrie ; de contribuer à l’adoption d’une fiscalité favorable au développement des entreprises industrielles ; d’assurer, de concert avec les autres structures publiques ou privées concernées, la fonctionnalité de la zone franche industrielle ; d’assurer la mise à niveau des industries ayant un fort potentiel d’exportation ; de formuler et de mettre en œuvre des programmes de développement pour le soutien, la création et le développement des petites et moyennes industries ; de veiller au respect des obligations contractuelles qui incombent aux entreprises industrielles issues des opérations de dénationalisation ; de veiller au respect de la réglementation nationale en vigueur pour la sécurisation des investissements dans le secteur de l’Industrie ; d’animer le point focal d’organisations internationales relevant de l’industrie ; d’assurer la présidence de la Commission Nationale d’agrément aux régimes du code des investissements De superviser l’élaboration du " Code National d'Investissement, " et l’harmonisation des règlements en vigueurs avec le Code d'Investissement de la CEMAC. Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar. DGTT : Direction générale du transport terrestre, chargée de la Réglementation du transport terrestre ; CNCB Conseil national des chargeurs du Bénin, s’occupe de la de l’intérêt des transporteurs. Direction du tourisme ; Association Professionnelle des Banques DT APB 3.2 Initiatives prises par le secteur public et les associations Différentes initiatives sont prises par le secteur public et les associations professionnelles pour promouvoir le commerce des services. On peut citer : L’’élaboration en cours de la carte et du guide touristique du Tchad ; le Projet de création d’un guichet unique pour les formalités administratives à la CCIAMA ; 83 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Les associations Les associations professionnelles dans certains secteurs manquent de dynamisme et les membres ne se retrouvent que lorsque leur intérêts sont menacés.(éducation, transports routier, et autres services fournis aux entreprises.) . Certaines sont parfois en perpétuel tiraillement (les architectes) ; alors que dans certains secteur, elles n’existent pas ou se réduisent à un seul individu ; ce qui entame la visibilité de leurs initiatives et partant porte atteinte à leur existence. Par contre, il y a d’autres associations telles l’ordre des médecins et pharmaciens, l’ordre des avocats, L’Association des Parents d’élèves (APE), le Patronat, l’Association des Consommateurs (ADC) et autres qui fonctionnement relativement bien et font bénéficier à leurs membres de renforcement de capacité et de compétences dans leur domaine. 3.3 Institutions de formations ayant des compétences pour aider les de services fournisseurs Une soixantaine d’établissements privés d’enseignement supérieur sont autorisés et opèrent actuellement sur le terrain. Les formations dispensées sont techniques et de visée professionnelle. Elles sont beaucoup plus du niveau BAC+2 (BTS) dans des domaines comme la comptabilité, le secrétariat ; la communication, le marketing, banque et finance etc. et des niveaux supérieurs tels que la licence (BAC+3), le DESS ou DSS ou Master (BAC+5) existent aussi ; mais couvre rarement les besoins de l’employeur. Dans les écoles de formation professionnelle de l’Université Nationale du Tchad sont formés des inspecteurs, contrôleurs administrateurs, et ingénieur dans, les domaines comme le trésor, les impôts, la planification, la statistique, l’économie, l’informatique, la télécommunication, l’urbanisme, les travaux publics, le tourisme-hôtelerie, etc. Cependant, beaucoup de filières intéressant le secteur des services ne sont pas couvert tel l’architecture, le niveau supérieur en gestion bancaire et assurance, la maintenance industrielle des appareils médicaux, de télécommunication, , sont autant de domaines dans lesquels, les employeurs font recours à l’étranger (France, CEMAC, etc.). Le système éducatif tchadien, est constitué, au sens de la loi No 16 /PR/2006 de mars 2006 portant orientation du système éducatif tchadien, de l’ensemble des instances d’initiatives et de conception, des structures de planification, de production et de gestion, ainsi que des circonscriptions et structures d’enseignement, de formation et de recherche, oeuvrant à la transmission de savoir, de savoir- faire et de savoir-être (Art. 2). Le système éducatif formel, comprend les niveaux ci-après (Art. 18) : - Enseignement préscolaire ; Enseignement fondamental ; Enseignement secondaire ; Enseignement supérieur. Plus spécifiquement, le service de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation Professionnelle, est ouvert aux candidats titulaires du baccalauréat de 84 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad l’enseignement secondaire ou de tout autre diplôme admis en équivalence (Art 38). Il comprend un à trois cycles sanctionnés chacun par un diplôme universitaire et regroupe l’ensemble des formations et activités post-secondaires placé sous des tutelles ministériels diverses. Il est organisé selon les quatre types d’établissements publics et privés suivants (Art.39) : - Les universités ; Les grandes écoles ; Les instituts ; Les centres spécialisés. LES ETABLISSEMENTS PUBLICS D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE SOUS TUTELLE DU MESRSFP LES UNIVERSITES 1 Université de N’Djamena Elle comprend les facultés et institutions suivantes : Faculté des sciences exactes et appliquées (FSEA) Faculté de droit et sciences économiques (FDSE),. Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) Faculté des sciences de la santé (FACSS). 2 Université d’Abéché. Elle compte trois facultés : - la faculté des Sciences et Technique (FAST); - la faculté de Droit et Sciences Economiques (FADSE); - la faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FALASH). LA PROFESSIONNALISATION DES FILIERES DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : Les Etablissements d’Enseignement Supérieur Technologique. Ce sont: - L’Institut Universitaire des Sciences et Techniques d’Abéché ( 1997), - L’Institut Universitaire des Sciences Agronomiques et de l’Environnement de Sarh (1997), - L’Institut Universitaire des Techniques Economiques de Moundou (2002), - L’Institut Universitaire Polytechnique de Mongo (2002) - L’Ecole Supérieure des Sciences Exactes et Appliquées de Bongor (2003). L’université virtuelle du Tchad (UVT), et les Instituts supérieurs des Arts et Métiers de Bilitine (ISAM/Biltine)et universitaire du pétrole de Mao (IUP/Mao), créés respectivement en août et en septembre 2005, ne sont pas encore fonctionnels. Toutes ces structures ont été créées en réponse à la faiblesse relative des filières scientifiques et techniques à l'Université de N'Djamena, mais également pour répondre à l’objectif de la stratégie EFE, visant une plus grande articulation des programmes enseignés dans les universités entre la formation et le monde du travail, en vue d’acquérir un savoir-faire qui 85 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad débouche sur l’emploi et l’auto emploi. Les étudiants sont recrutés au niveau Bac sur concours et formés en 3 ans avec le grade d’ingénieur de travaux. Des sessions de formation continue sont également organisées. LES AUTRES INSTITUTIONS DE RECHERCHE ET DE FORMATION - lnstitut National des Sciences Humaines (INSH). Institut Supérieur des Sciences de l’Education (ISSED Centre National d’Appui à la Recherche (CNAR) LES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE PUBLICS NON SOUMIS A LA TUTELLE DU MESRSFP - Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) Ecole Nationale des Travaux Publics (ENTP) Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement (ITRAD) Laboratoire de Recherches Vétérinaire et Zootechnique (LRVZ) DEVELOPPEMENT DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PRIVE Pour aider à satisfaire la demande croissante d’enseignement supérieur et mieux adapter cet enseignement aux nouveaux besoins du marché du travail, le Gouvernement tchadien a encouragé le développement de l’enseignement supérieur privé qui sont créés à l’initiative des personnes physiques ou morales privées nationales ou internationales, et reconnu et contrôlé par l’Etat (Art. 7 et 42 de la loi No 16). Les conditions de délivrance des diplômes et de collation des grades dans les établissements privés d’enseignement supérieur, sont les mêmes que celles prévues pour les établissements publics d’enseignement supérieur, dispensant les mêmes enseignements et formations. Pour les institutions privées de la recherche scientifique et technique, et de la formation professionnelle, la reconnaissance par l’Etat se fait par agrément selon des critères garantissant l’objectivité et la qualité de leurs activités, ainsi que le respect des règles administratives et financières applicables en fonction de leur statut, fixés par voie réglementaire. Enfin, les institutions privées d’enseignement, de formation et de recherche, peuvent bénéficier des subventions de l’Etat dans les conditions fixées par voie réglementaire (Art.117). A titre d'illustration et non de recensement, on peut citer: - Université Roi Fayçal (URF). Grand Séminaire de Bakara Institut Evangélique Polytechnique, Laboratoire du Bâtiment et des Travaux Publics (LBTP), Institut Supérieur Polytechnique « la Francophonie ». 86 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 3.4 Synthèse des informations recueillies lors des enquêtes et identification des associations de services (Voir l’annexe) 4 Présentation en bref du processus de consultation du commerce des services 4.1 Entités du secteur public ayant des responsabilités en matière du commerce de services et mécanismes interministériels de consultation. Entités du secteur public ayant des responsabilités en matière de commerce de services (voir la liste en annexe). Mécanisme interministériel de consultation en matière de commerce de service A la faveur des négociations des accords de l’OMC et ACP/UE, deux Comités interministériels constitués des représentants de la société civile et du secteur privé pour coordonner les actions gouvernementales de politique commerciale, à savoir (i) le Comité national des négociations APE et (ii) le Comité Directeur du Cadre Intégré, ont été mis en place sous la supervision de la Direction du Commerce qui assure le point focal de ce mécanisme au Tchad. Cependant, s’agissant spécifiquement de consultation en matière de commerce de services, il n’existe pas un véritable cadre de concertation regroupant tous les départements ministériels concernés par les questions de commerce, les institutions publiques et privées ainsi que les organisations de la Société civile, qui élabore la position de négociation du Tchad à l’OMC , participe à la formulation des offres et demandes dans les domaines liés au commerce à l’endroit des organismes internationaux tels que l’OMC, CNUCED, etc… 4.2 Présentation de la mission commerciale du Tchad auprès de l’OMC et implication du Tchad dans les négociations à l’OMC et au niveau régionale et bilatérale Dans le processus de négociation, le Tchad dispose à Genève d’une Mission Permanente, dont le négociateur en chef est l’Ambassadeur et des représentants au sein des différents groupes de négociation. Lorsqu’un sujet, objet de négociation nécessite la consultation du pays, (point de vue des acteurs nationaux + gouvernement), l’Ambassadeur saisit son pays et notamment le Ministère Chargé du Commerce (Direction du Commerce). En l’absence d’une Commission Interministérielle de négociation, comprenant des groupes de travail, c’est le Ministère de commerce qui fait ses propositions, lesquelles sont transmises sans l’aval du conseil des Ministres, ensuite à l’Ambassadeur du Tchad à Genève. A ce dernier de vérifier si cela cadre avec la position de différents groupes tels que les PMA, UA, CEMAC, etc.…auxquels le Tchad appartient dans le cadre des négociations multilatérales. 87 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 4.3 Objectifs économiques du Gouvernement Vision stratégique du Tchad à l’Horizon 2010 Dans le cadre du programme d’action du Tchad pour la décennie 2001-2010, le Tchad a défini une vision stratégique à long terme dont l’objectif central est de faire du pays une société démocratique fondée sur une économie moderne, compétitive et ouverte sur l’extérieur. Pour y parvenir, Le Gouvernement mettra en place une stratégie intégrée de développement à moyen et long terme basée sur trois défis (économique, social et institutionnel) posés par la lutte contre la pauvreté : DEFI ECONOMIQUE S’articule autour des axes suivants : - - la consolidation de la stabilisation financière et des reformes économiques ; le renforcement des capacités de production et de la compétitivité qui passe par la transformation structurelle de l’économie tchadienne, le développement des secteurs de croissance (dont l’exploitation du pétrole) et la promotion des secteur privé et coopératif ; le désenclavement du pays et l’aménagement du territoire pour corriger notamment les déséquilibres régionaux. DEFI SOCIAL Passe par la valorisation des ressources humaines qui comprend plusieurs dimensions et qui doit se faire suivant une démarche participative dans un contexte de justice sociale et dans le respect des droits de la personne humaine : - la politique démographique ; - les services de santé ; - l’éducation et la formation ; - l’égalisation des chances entre les sexes ; - les salaires/revenus vitaux. DEFI INSTITUTIONNEL Doit être replacé dans le contexte des dimensions institutionnelles et politiques de la gestion du pays et de la capacité d’associer les citoyens à toutes les questions économiques et administratives. Le développement participatif, les droits de l’homme, la démocratie, la responsabilité et la transparence des pouvoirs publics, la gestion efficace du secteur public et la responsabilité du secteur privé et coopératif, participent de cette problématique, tout comme la capacité du Gouvernement de formuler de bonnes politiques et d’en tirer des décisions concrètes , de fournir des services publics efficaces, de favoriser la participation des communautés locales à la gestion de la chose publique à travers la décentralisation, de promouvoir la reforme de la justice, de la fonction publique et de garantir la bonne gestion des ressources naturelles. Toutes ces questions seront abordées à trois niveaux : - la reforme de l’Etat et l’approfondissement des bases d’une bonne gouvernance : le renforcement des capacités nationales de gestion des acteurs de développement ; la coopération régionale. 88 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Ces orientations stratégiques sont reprises dans la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté (SNRP) qui a approuvée le 4 juin 2003 par le Haut comité interministériel. Cette stratégie qui constitue désormais le cadre global d'intervention de la politique du Gouvernement en matière de développement pour les quinze années à venir a pour objectif de: Développer une dynamique d'ensemble de la réduction de la pauvreté dans tous les compartiments de l'administration publique et de la société civile, tout en dégageant un noyau de secteurs prioritaires inspiré par le profil de pauvreté et ses déterminants, à savoir, le secteur de la santé, le développement rural (y compris l'eau et l'environnement), les infrastructures et le secteur de l'éducation et de la formation. De cet objectif global, découlent les cinq axes stratégiques suivants: (i) promouvoir la bonne gouvernance; (ii) assurer une croissance économique forte et soutenue; (iii) améliorer le capital humain; (iv) améliorer les conditions de vie des groupes vulnérables; (v) restaurer et sauvegarder les écosystèmes. Plus spécifiquement, la SNRP entend pour la promotion du secteur privé, prendre appui sur les principes suivants : faire jouer un rôle majeur aux structures d’encadrement et de représentation du secteur privé ; privilégier la formation et le savoir- faire autant que de besoin ; promouvoir le dialogue et la concertation entre le secteur privé pour renforcer la synergie et la cohérence des interventions ; renforcer la capacité du secteur privé à se prendre en charge ; inscrire la promotion du secteur dans le processus d’intégration régionale et sous régionale et promouvoir la compétitivité dans un environnement de plus en plus concurrentiel et, par là, celle de l’économie nationale ; renforcer les acquis et développer des initiatives nouvelles ; mettre en place un système léger de coordination des actions et des activités en relation avec les représentants du secteur privé. Le soutien aux PME/PMI et aux micro-entreprises et à l’emploi se fera par l’entremise de l’interprofession, la CCIAMA. Il s’agira : (viii) d’apporter un appui à la gestion et à l’émergence de prestataires de services professionnels, comme alternative au rôle dominant joué par le secteur informel ; (ix) reprendre les activités de l’Agence Tchadienne d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public (ATETIP), en conciliant la distribution des revenus et la mise en place de l’entretien d’infrastructures de base et/ou sociales ; (x) réhabiliter les centres de formation technique et d’apprentissage à travers l’anticipation des besoins de formation ; (xi) créer un centre de documentation et d’information économique et technologique ; (xii) dynamiser le système financier à travers la création et le développement d’instruments financiers pour : 89 Centre du commerce international - Etude du potentiel des exportations des services Tchad la mobilisation de l’épargne locale à partir de formules d’investissement et de placement ; les regroupements mutualistes et le micro-crédit ; les projets innovateurs : capital risque ; l’équipement des petites entreprises : crédit-bail ; le financement du cycle d’exploitation des entreprises. (xiii) Vulgariser des programmes éducatifs de promotion de la culture d’entreprises en vue de sensibiliser les jeunes participants aux programmes des centres de formation technique et d’apprentissage, ainsi qu’aux jeunes engagés dans la réalisation de micro-projets, micro-activités ou micro-entreprises ; (xiv) Améliorer la concertation et la coordination des interventions d’appui aux IMF sur le terrain. Nouveau partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) Le NEPAD est une initiative africaine qui donne une vision de l’avenir de l’Afrique. Le NEPAD se veut être un outil de développement mettant en œuvre un partenariat entre le secteur public et les investissements. Il fait intervenir un espace économique élargi basé sur l’intégration régionale. Les principaux objectifs du NEPAD sont : Eradiquer la pauvreté Placer les pays africains, individuellement et collectivement sur la voie d’une croissance et d’un développement durable mettre un terme à la marginalisation de l’Afrique dans le contexte de la mondialisation et promouvoir sur intégration complète et profitable à l’économie mondiale, etc… Les objectifs du Millénaire par le développement (OMD) : Il s’agit de 08 objectifs à atteindre d’ici 2015 Les 07 premiers visent à éradiquer l’extrême pauvreté et la faim, assurer l’éduction primaire pour tous, promouvoir l’égalité de sexes et l’autonomie des femmes, réduire la mortalité infantile, assurer un environnement durable etc… Le 08e objectif concerne la mise en place d’un partenariat global pour le développement assorti d’objectif en matière d’aide, de relations commerciales et d’allègement de dettes. Les tarifs élevés et la mauvaise qualité des services de base réduisent la compétitivité des produits africains, le manque d’infrastructures locales ou d’entretien empêche d’importants segments de la population de participer à l’économie moderne. Politique Commerciale du Tchad Les priorités du Gouvernement dans le domaine du commerce visent à Promouvoir des marchés dynamiques et fluides, à savoir : 90 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad - Libéraliser les filières arachides et niébé et organiser la filière sésame et le marché de la filière fruits et légumes pour mettre en présence producteurs et acheteurs en des lieux définis ; - Organiser la commercialisation du bétail, de la viande et des sous-produits de l’élevage à travers un regroupement des négociants, exportateurs et convoyeurs-transporteurs ; - Réduire le coût de la commercialisation par une meilleure réglementation ; - Assurer la collecte, le traitement et la diffusion de l’information en matière de bétail ou de viande au niveau régional ; - Améliorer les conditions de convoyage du bétail ; - Améliorer les conditions de transport de la viande et des sous-produits de l’élevage ; - Augmenter la capacité financière des opérateurs ; - Assurer une politique commerciale régionale cohérente - Améliorer le réseau routier, en particulier des pistes rurales ; - Eliminer les obstacles à la circulation des produits ; - Améliore l’accès des commerçant au crédit ; - Promouvoir les banques de céréales et les groupements céréaliers ; - Renforcer, en collaboration avec le SAP, le système d’information sur les marchés ; - Valoriser et démultiplier les capacités de stockage existantes. - Finaliser le code de commerce, poursuivre l’assouplissement de la réglementation des échanges et la mise en place des tribunaux de commerce ; - Renforcer la capacité de suivi des échanges commerciaux (statistiques de commerce extérieur, système d’information sur les marchés, étude de la formation des prix…) ; - Promouvoir les opérations visant à développer les échanges au sein de la CEMAC ; - Améliorer l’équipement et le fonctionnement des marchés, en partenariat avec les collectivités locales. - Assurer et accompagner l’intégration progressive de l’économie tchadienne au marché mondial. - Enfin, renforcer les capacités humaines, institutionnelles et organisationnelles liées au commerce. 4.3.1 Objectif sur le plan de la communication L’objectif de la politique du Gouvernement en matière de télécommunications vise : - Satisfaire la demande croissante des services des télécommunications et de permettre l’accès au plus grand nombre ; Poursuivre la numérisation du réseau, afin de maintenir à un niveau acceptable, les coûts d’exploitation du réseau ; Etendre le réseau aux zones rurales ; Accroître les revenus de l’Office et sa capacité d’autofinancement. Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement, dans la loi n° 009/PR/98, envisage la stratégie ci-après : séparer totalement les activités des postes et des télécommunications pour constituer deux entités séparées ; Créer un opérateur principal des télécommunications (SOTELTCHAD), regroupant les activités des télécommunications de la TIT et celles de l’ONPT ; Séparer les activités opérationnelles et réglementaires et mettre en place les nouvelles fonctions de réglementation ; 91 Centre du commerce international - Etude du potentiel des exportations des services Tchad Exploiter les moyens qui permettront de faire participer l’investissement privé au développement accéléré des télécommunications au Tchad ; Attribuer rapidement au moins une licence de téléphonie mobile. La stratégie d’intervention, s’articule de la manière suivante : Au niveau du projet commutation - - Augmentation le nombre de lignes principales de 6.946 à 14.000 à N’DJAMENA et de 1.471 à 6000 lignes à l’intérieur du pays ; Extension du centre numérique d’abonnés à NDJAMENA, assurant également les fonctions de transit national et international avec ses unités de raccordements d’abonnés distants ; Extension des centres numériques d’abonnés à autonomie d’acheminement (CAA) de Moundou, Sarh et Abêché ; Création de l’URAD à Ati ; Création d’un CAA à Doba/Komé(zone pétrolière) ; Création de 8 URAD à Mao, Massakory, Doba, Koumra, Laï, Bol, Kélo, Pala et Goz Beida ; Construction de nouveaux bâtiments pour les nouveaux sites. Projet de réseaux locaux - Extension et modernisation des réseaux locaux ; Renforcement de la capacité des réseaux locaux à 26.000 paires ; Desserte de tous les chefs lieux de préfecture et de 5 chefs lieux de sous-préfecture par le système de modularité à base 10. Projet de transmission et de téléphonie rurale - Réalisation de liaison hertzienne numérique entre N’Djamena-Bongor-Moundou-DobaSarh ; Numérisation du réseau SAOSAT ; Réalisation de dessertes rurales de type FH/AMRT et réseau par satellite (VSAT) et la participation de SOTELCHAD au réseau mobile cellulaire ; Numérisation de la liaison FH Kousseri - N’Djamena ; Réalisation d’une liaison en fibre optique le long du pipe-line Tchad - Cameroun. Projet de formation et assistance technique - Relance des activités de formation à l’école nationale des télécommunications ; Actualisation du plan directeur de développement des télécommunications ; Etude de l’ingénierie des fréquences ; Etude de tarification des télécommunications ; Informatisation ; Implantation des centres activités communautaires. Les résultats attendus de cette reforme sont : - Baisse des coûts et amélioration de la qualité des services ; 92 Centre du commerce international - Etude du potentiel des exportations des services Tchad Atteindre les objectifs du plan directeur des télécommunications ; Elever le taux de croissance annuel de la demande de 7,4% à 18,7% ; Accroître le nombre de lignes en service de 8.418 à 20.000 ; Diminuer la demande en instance de 3.583 à 2.000 ; Elever la densité téléphonique actuelle de 0,12% à 0,25%(Moitié de la valeur actuelle de la densité téléphonique de l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne. Cette modernisation des activités du secteur se poursuit avec l’adoption par le Gouvernement fin Septembre 1999, des statuts de l’OTRT et l’ouverture du sous secteur à la concurrence. En appui à cette politique, les autorité ont favorisé l’installation au Tchad en Octobre 1999 du système des télécommunications DAMA qui assure en même temps la téléphonie, la télécopie, et le transfert des données et qui a l’avantage de réduire au 2/3 le coût des communications téléphoniques. Enfin, il est prévu à moyen terme le lancement par protocole Internet, d’un nouveau produit de la téléphonie « IP » et la mise en œuvre du « projet fibre optique ». L’objectif quantitatif est la desserte de l’ensemble des chefs lieu de préfecture et le passage à 17% de la densité téléphonique, soit un doublement du nombre de lignes par rapport au réseau actuel( 2500 à 3000 lignes). Mais pour la période 2001-2010, la stratégie du secteur se référera aux grands objectifs tracés dans le Plan Directeur de Développement des Télécommunications (1994-2010) qui prévoit : - favoriser un développement ordonné des télécommunications par trois postes prioritaires et désenclaver progressivement toutes les régions jusque là marginalisées ; accroître l’efficacité et la compétitivité sur le plan national et international des télécommunications ; améliorer la qualité des services existants et élargir la gamme des services offerts par les nouvelles technologies. En ce qui concerne la poste, le Gouvernement entend rentabiliser la poste, dont le potentiel est sous exploité et améliorer la couverture et la qualité du réseau postal national. Les priorités du secteur sont : - adaptation de la poste à l’environnement concurrentiel ; développement des compétences manageriales et amélioration du niveau de formation des agents ; extension du réseau de bureaux postaux (1 bureau de poste pour 100.000 habitants) ; amélioration de la qualité du service, normal ou rapide (EMS) ; réhabilitation et développement des services financiers postaux (mandats, relance de la Caisse Nationale d’Epargne, informatisation des Centres de Chèques Postaux) ; amélioration de l’EMS, de la philatélie et de la poste mobile rurale. 4.3.2 Objectif dans le domaine du tourisme La politique du Gouvernement en matière de développement du tourisme vise la création et la mise en œuvre des conditions nécessaires à l’épanouissement, à la promotion et à l’amélioration de la qualité du tourisme pour un meilleur développement économique, social et culturel. Dans ces conditions, les priorités pour parvenir à cet objectif sont : 93 Centre du commerce international - Etude du potentiel des exportations des services Tchad Développer les centres d’intérêt touristiques ; Protéger l’environnement et le patrimoine socio-culturel ; Promouvoir les produits touristiques ; Impliquer la population et le secteur privé dans l’accueil des touristes ; Intéresser les partenaires en développement à la valorisation et à la promotion du tourisme ; Identification des produits touristiques essentiels en fonction des ressources disponibles et valorisables, compte tenu de la mondialisation des échanges ; Promotion d’un tourisme sélectif de qualité, organisé autour du thème de l’écotourisme ; Mise en place des infrastructures essentielles, particulièrement dans le domaine du transport et des communications ; Mise en place d’une politique de commercialisation des produits touristiques ; Mettre en place des mesures incitatives ; Accroître la capacité hôtelière du pays ; Doter le Ministère du tourisme des moyens matériels et humains adéquats ; Définition d’une stratégie de développement du secteur. Les actions ciblées sont de trois ordres : Au niveau de l’Etat Il s’agit de renforcer la mission d’orientation et de législation de l’Etat et de développer les supra-structures et les infrastructures minima indispensables dans les régions d’intérêt économique. Le secteur privé Il est l’acteur sera le moteur du développement du tourisme au Tchad. La Population Elle va s’impliquer dans la promotion du tourisme au Tchad par la création des structures d’accueil villageoises intégrées et la conduite d’actions de mise en valeur des sites. 4.3.3 Objectif dans le domaine des transports Dans le cadre de la politique de renforcement de la base économique et de réduction de la pauvreté, les objectifs majeurs du Gouvernement dans le secteur des transports pour la prochaine décennie sont : - le désenclavement intérieur et extérieur du pays ; la réduction des coûts de transport ; la conservation d’une accessibilité minimum à l’ensemble des régions du pays, en particulier en saison des pluies ; l’obtention d’un linéaire suffisant de routes praticables toute l’année et permettant de relier les principales villes du pays ; la poursuite du processus de libéralisation du secteur et de modernisation de l’administration ; le soutien aux populations pour le développement et l’entretien des infrastructures rurales de transport et des modes de transport locaux. 94 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Pour réaliser ces objectifs, le Gouvernement entend prendre les mesures suivantes : - développement de la qualité du réseau routier ; extension à 6200 km de ce réseau, dont l’entretien sera placé sous la responsabilité du Gouvernement ; poursuite de la privatisation de l’exécution de cet entretien ; mobilisation et affectation de ressources financières adéquates pour l’entretien routier ; participation des usagers à l ‘administration des fonds de l’entretien routier ; création d’une agence autonome pour la gestion des travaux d’entretien routier en 2001 ; mise en œuvre d’une politique ferme de sécurité routière ; aide financière et technique aux projets locaux d’entretien des pistes rurales et de développement des transports en milieux ruraux ; poursuite d’une politique d’importation totalement libre du carburant et, développement d’une politique plus souple de fixation des prix ; mise à niveau des principales infrastructures aéroportuaires ; amélioration de la sécurité pour les petits aérodromes ; liquidation de la société Air-Tchad ; appui à la création d’une nouvelle société nationale de transport aérien ; mise en concession de la gestion des principaux aérodromes en 2005 ; développement des transports sur le Lac-Tchad ; suivi et analyse des conditions d’exploitation des transports intérieurs et extérieurs ; poursuite d’une politique de protection de l’environnement ; renforcement des capacités institutionnelles du secteur. En ce qui concerne la politique de gestion des corridors de désenclavement, la stratégie se concentrera sur les axes suivants : - - - création de plusieurs voies de désenclavement pour éviter la dépendance vis à vis d’un seul pays de transit. Le programme d’aménagement routier intègre cette préoccupation, car il propose le bitumage complet des axes Ndjamena-Moundou-frontière Cameroun(Bolarabou) ; Ndjamena-Bol- Guigmi et, Ndjamena- frontière du Soudan ; renforcement des bonnes relations avec le Cameroun et négociation de meilleures conditions de transport et de transbordement et élimination de faux frais sur cet itinéraire ; renforcement de la coopération avec le Nigeria de manière à éliminer ou réduire les difficultés qui se posent au port de Lagos et au Nord Nigeria. Il s’agit d’accroître la part de transit par ce pays qui, bien que coûtant 10% plus cher que le passage par le Cameroun, est parfois plus avantageux en termes de durée des expéditions, d’opportunité de développement pour les riches régions du Nord-Ouest du Pays ; maintien et renforcement des bonnes relations économiques et politiques avec les autres pays de transit potentiels tels que la Libye et le Soudan ; développer les possibilités de transit à travers le Benin, Togo, l’Algérie, le Niger, la Côte d’Ivoire, la République Centrafricaine et le Congo. Le plan d’action pour le secteur des transports portent sur : - La réhabilitation routière ; L’entretien routier ; La recherche routière ; L’amélioration des transports en milieu rural ; L’industrie du transport routier ; 95 Centre du commerce international - Etude du potentiel des exportations des services Tchad La sécurité routière ; La gestion des corridors de désenclavement ; Le transport aérien ; La mise en œuvre et le suivi ; La gestion des ressources humaines ; L’environnement ; Le développement des transports sur le lac-Tchad. Les résultats attendus, sont : - Principaux centres de consommation du pays reliés(N’Djamena-Moundou-Sarh-Abéché) ; Revêtement de 2600km du réseau permanent ; Agence autonome d’entretien routier mis en place ; Réhabilitation et entretien de 3500 km de réseaux de pistes d’intérêts régional et local ; Conseil supérieur des transports mis en place ; Réglementation des transports en milieu rural améliorée ; Transports en milieu rural développés ; Transports terrestres et aériens libéralisés ; Etudes de faisabilité pour identifier les mesures d’appui au transport fluvial et lacustre ; Capacités institutionnelles renforcées. 4.3.4 Rôle des organismes régionaux d’intégration (CEMAC, CEEAC, UA). La CEMAC Le Tchad a adhéré à plusieurs organisations régionales de promotion de l’intégration régionale, dont la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale qui comprend en son sein deux organisations : L’UEAC (union économique de l’Afrique centrale) et L’UMAC (Union monétaire de l’Afrique centrale). La coopération sous-régionale des états membres de la CEMAC devrait ouvrir des Les objectifs de la CEMAC Etablissement d'une union de plus en plus étroite entre les peuples des Etats membres pour raffermir leurs solidarités géographique et humaine ; Promotion des marchés nationaux par l'élimination des entraves au commerce intercommunautaire, la coordination des programmes de développement ; Harmonisation des projets industriels ; Développement de la solidarité des pays membres au profit des pays et régions défavorisés ; Création d'un véritable marché commun africain. opportunités dans les domaines des échanges commerciaux avec le Cameroun, la RCA, le Congo, le Gabon, et la Guinée Equatoriale. Les enjeux dans la zone CEMAC sont : les questions monétaires ; le commerce inter- intra régional ; 96 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad les facilitations et mise en place des infrastructures routières, portuaires et énergétiques ; le renforcement des capacités institutionnelles ; les reformes politiques et économiques ; l’harmonisation des textes et des procédures douanières ; et la libre circulation des marchandises, des services et des capitaux au sein des différents blocs régionaux pose problème. Toutefois, ces arrangements n’ont pas réussi à produire la coopération économique souhaitée. Un des obstacles est l’insuffisance des communications et des infrastructures de liaison. En plus, la plupart des pays membres de la CEMAC n’ont pas fait preuve de la solidarité requise Par ailleurs, l’intégration régionale dans la zone CEMAC reste confrontée a de nombreuses contraintes : des barrières tarifaires et non tarifaires à l’intérieur des états et entre membres d’une même entité ; des barrières internes, aux frontières et des barrières internes constituent un verrou et un goulot pour des produits agricoles souvent périssables et encombrants ; les échanges commerciaux entre le Tchad et ses voisins de la CEMAC sont faibles (moins de 6%) et le flux du Tchad vers les différents pays est encore plus faible. Les relations avec le Nigeria Les relations commerciales avec le Nigeria paraissent plus évidentes et plus immédiates. En effet la proximité avec le Nigeria et le potentiel en termes de marché (150 millions de consommateurs) offre un avenir promoteur. L’espace de coopération s’articule autour de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et l'Autorité du Bassin du Niger (ABN). La coopération se fonde sur la gestion commune des écosystèmes du plan d’eau du Lac Tchad et du fleuve Niger. Ce cadre facilite la mobilité des personnes et des ressources, traite des questions des frontières et de sécurité. Le projet de transfert des eaux de l’Oubangui (en RCA), lorsqu’il verra le jour offrira une opportunité de navigation lacustre et fluviale entre les états riverains et les villes. Cette perspective donnera un coup d’accélérateur aux échanges entre les différents pays concernés. 5 Les défis que représentent les exportations de services 5.1 Défis auxquels font face les exportateurs de services Une multiplicité de goulots d’étranglement, constituent de véritables défis auxquels font face les exportations de services tchadiens. Il y’a d’abord la méconnaissance des opportunités à l’exportation, le manque de crédibilité pour certains opérateurs aux yeux de leurs clients potentiels et la méconnaissance des différents modes de fourniture des services. A cela, il faut ajouter la qualité médiocre et le coût élevé d’énergie et des services de télécommunication. Tous facteurs qui agissent sur la qualité de services dans les secteurs de transport, financier, touristique, communication. 97 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Les difficultés d’accès au marché étranger, surtout pour les modes 3 et 4 sont légion. Les raisons en sont : - faible qualité du service ; non reconnaissance des qualifications des professionnels dans certains pays, notamment en Europe; difficultés pour attirer des employés qualifiés fiscalité trop contraignante obligeant bon nombre d’entreprises à travailler dans l’informel; manque d’information sur les marchés ; insuffisance des contrats commerciaux ; difficultés à obtenir un financement adéquat ; entraves à la libre circulation des personnes et lenteurs administratives. 5.2 Identification des barrières nationales Les principales contraintes au développement des affaires identifiées par le Conseil National du Patronat Tchadien dans son Livre Blanc du 24/01/ 06, sont les suivantes : 1. Insuffisance des infrastructures de base, caractérisée par : - - La cherté du coût de l’énergie (200 FCFA/kwh) et l’irrégularité des approvisionnements ; Les problèmes de sécurité sur les corridors de transit ; L’insuffisance du réseau routier qui entrave le commerce intérieur et les coûts (4500 euros par conteneur de 20 pieds depuis le port d’entrée Douala ou Lagos) et délais (40 jours entre Douala et N’Djamena) élevés dans le transport des biens ; L’accès limité aux télécommunications en milieu urbain et rural et, coût élevé des communications et des redevances satellitaires. 2. Mauvais climat d’investissements, caractérisé par : - - les tracasseries fiscales auxquelles seules les entreprises du secteur informel semblent échapper ; environnement réglementaire des affaires discrétionnaire et peu propice à l’investissement privé ; Prédominance du non respect de l’autorité de l’Etat et développement du sentiment d’impunité, propice à l’augmentation de la corruption ; Bureaucratie excessive et comportement prédateur de nombreux agents de services publics ; Risques d’affaires élevés ; Protection des droits de propriété inefficace et déficience du système foncier et cadastral d’enregistrement des droits immobiliers ; Inefficacité de l’appareil judiciaire et mauvais système légal d’exécution des contrats. La majorité des problèmes rencontrés, relèvent moins des textes eux-mêmes, que de leur correcte interprétation et application par certains membres de l’administration ; Mauvais fonctionnement de l’Inspection Générale des Services (IGS) qui sort de ses prérogatives en prononçant des fermetures administratives ou en signifiant des redressements sans fondement à des entreprises privées. 98 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 3. Inefficacité de l’administration douanière qui ne respecte pas les normes internationales et constitue une sérieuse entrave aux importations et aux exportations. Les exemptions ad hoc, les paiements irréguliers et la contrebande sont fréquents, créant l’incertitude des commerçants et privant l’Etat de recettes fiscales importantes. 4. Insécurité judiciaire, caractérisée par : - - le non respect des procédures judiciaires (nombreuses saisines du tribunal s’effectuent par exemple sans preuve ou justificatif des faits reprochés ou des sommes réclamées, ingérence des procureurs généraux et procureurs de la République dans l’exécution des décisions de justice, etc.) ; caractère discutable des décisions rendues (condamnation quasi systématique des entreprises formelles au seul motif qu’elles sont solvables) ; 5. Insécurité fiscale, créée par des contrôles excessifs et des non respects des textes ou des interprétations fallacieuses, qui permettent ensuite à quelques fonctionnaires indélicats, d’opérer un véritable harcèlement sur les contribuables. Ces dysfonctionnements, favorisent l’informel et dégrade la compétitivité des sociétés formelles, provoquant notamment des pertes de recettes pour l’Etat ; 6. Contraintes liées aux difficultés de financement (en particulier des crédits à moyen et long terme nécessaires au financement de leurs investissements), caractérisées par : - - Les relations entre les banques commerciales et les entreprises empreintes de méfiance et de suspicion. Une prudence extrême des banques à l’égard des demandes de crédit des entreprises et surtout des PME/PMI ; Faible capacité d’autofinancement et parfois incapacité des promoteurs locaux à gérer avec efficience leurs entreprises ; Loyer de l’argent très élevé pour le secteur du négoce (18 et parfois 22%) et plus encore pour l’investissement (15 et 18% parfois), en raison du risque élevé d’insolvabilité des promoteurs ; Inexistence de structures appropriées et de lignes de crédits spécialisées pour le financement des PME/PMI ; Absence d’organismes de garantie et de caution mutuelle des crédits accordés aux PME/PMI ; Absence de garanties fiables, car les hypothèques sont très difficilement exécutables et nombre de procès ont été perdus par les banques, bien que disposant de garanties en bonne et due forme. Il y’aurait environ 10 milliards de créances douteuses, très difficilement recouvrables, sur les 200 milliards de créances totales dans les banques privées. 7. Insuffisance de la Collaboration entre le secteur privé et le secteur public (absence de concertation) 8. Développement de la fraude et de la contrefaçon. Les opérateurs industriels membres de l’Association des Industriels Africains (AIA), estiment à 30%, les pertes de chiffres d’affaires qui sont liés au secteur informel, sans toutefois pouvoir faire la différence entre contrefaçon et contrebande. 99 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Face à ces goulots d’étranglement, auxquels il convient d’ajouter ceux relatifs à la faible capacité d’intervention des institutions chargées de la promotion du secteur privé, les opérateurs économiques, proposent les reformes suivantes : - 6 Restaurer les services de la douane ; Assainir et renforcer le système judiciaire ; Augmenter l’offre en énergie et en baisser les coûts ; Développer les infrastructures routières et réduire les délais de transit ; Résorber la dette intérieure ; Mettre en place des mécanismes d’encouragement de l’exportation ; Lutter contre la fraude et la contrefaçon ; Améliorer les finances publiques ; Alléger la pression fiscale sur le secteur formel ; Simplifier les formalités pour la création des entreprises ; Promouvoir l’encadrement et appuyer les institutions de micro finance ; Appuyer la promotion des organisations du monde rural par des services d’appui technique ; Aménager la fiscalité des activités agricoles ; Mettre en place des centres de gestion agréés ; Créer une institution financière parapublique spécialisée dans la garantie des prêts accordés aux PME/PMI par le système bancaire classique ; Aider à la création des entreprises par des incitations fiscales et financières ; Améliorer les infrastructures socio collectives et des communications en zone rurale ; Mettre en place une politique de formation en apportant une aide fiscale et sociale aux entreprises acceptant de mettre en place les doubles postes ; Permettre aux entreprises une grande souplesse dans le recrutement de tchadiens en permettant de se séparer des personnes en doublon ne faisant pas l’affaire. Objectifs de négociation du secteur privé Les objectifs de négociation du secteur privé découlent des développements qui précèdent. Il s’agit pour les opérateurs économiques tchadiens de renforcer leurs capacités à travers : La libéralisation progressive des différents modes de fourniture de service par l’amélioration de l’accès au marché ; La facilitation de la participation croissante des PMA au commerce des services et l’expansion de leur exportation grâce au renforcement de leur capacité nationale de fourniture de service ainsi que de l’efficience et de la compétitivité du secteur. La prise en compte des difficultés des PMA à cause du niveau de l’économie et des besoins spéciaux de leurs développements etc. 6.1 Importance économique de quelques secteurs Les services constituent le principal secteur d’activité de l’économie tchadienne devant l’agriculture proprement dite, l’industrie et la manufacture. A l’intérieur de ce secteur tertiaire, le commerce, les transports et les télécommunications dominent. Le transport et le tourisme sont les services finaux produits au Tchad Les télécommunications et les services financiers sont des intermédiaires nécessaires pour le bon fonctionnement de ces derniers et pour la production des biens. 100 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Dans le cadre des accords de l’AGCS, le tourisme est le seul secteur des services pour lequel le Tchad a pris des engagements. Ces engagements portent sur les servies hôteliers et de restauration et les agences de voyage. Ils garantissent le libre accès au marché tchadien. Le secteur hôtelier est formé d’opérateurs privés et a été ouvert aux opérateurs étrangers lors de la signature de l’AGCS par le Tchad le 18 décembre 1994. La ratification de l’Accord est intervenue le 16 Mars 1996. En ce qui concerne les transports, le Tchad n’a pas pris d’engagement, alors que plusieurs pays d’Afrique Subsaharienne (e.g. Bénin, Côte d’ivoire, Niger, Nigeria, Sénégal, etc.), l’ont fait dans plusieurs sous-secteurs du transport maritime, ferroviaire ou routier. Enfin, le Tchad n’a signé aucun des accords majeurs de l’OMC conclus depuis la fin de l’Uruguay Round et ayant trait aux services des télécommunications et aux services financiers. Cependant, les pays de la Communauté Européenne ont fait une requête au Tchad pour qu’il prenne des engagements dans ce secteur. Ces engagements concernent premièrement, l’ouverture totale des sous-secteurs des télécommunications à la pleine concurrence et aux investissements étrangers. Deuxièmement, le Tchad doit s’engager au papier de référence sur les négociations dans les télécommunications de base. Service de transport Selon les données officielles, le secteur des transports ne représente que 3,5% du PIB hors produits pétroliers. Ce pourcentage devrait cependant être assez largement sous-estimé du fait q’une large part de l’activité de transport est exercé dans un cadre informel et échappe aux statistiques officielles. En effet, on estimé que les statistiques officielles ne couvriraient que près du tiers de la contribution réelle du sous-secteur des transports à l’économie qui serait en réalité de plus de 10% du PIB. Le mode de transport routier est dominant. Au niveau des échanges extérieurs, les flux commercialisés sont très fortement déséquilibrés en faveur des importations : 480 000 tonnes en 2004, dont 420 000 tonnes à l’importation, contre 60 000 tonnes à l’exportation. Les transports internationaux via le Cameroun ou le Nigeria représentent la quasi-totalité des flux internationaux (96%). Cependant, les flux via le Cameroun représentent à eux seuls environ 85% du total. Le trafic avec le Niger et la Libye représente 2,5% des flux et les échanges avec le Soudan et la RCA, 1,5%. Le volume des échanges à l’intérieur des régions est estimé à 960 000 tonnes pour l’ensemble du pays en 2005. En matière de transport aérien, l’essentiel de l’activité est concentrée sur l’aéroport international de N’djamena qui a traitait en 2004, environ 90 000 passagers et 3000 tonnes de fret. 101 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Le Tourisme Du fait de sa forte croissance, le secteur du tourisme est considéré par la plupart des pays comme une activité économique d’avenir et un des principaux vecteurs de développement. Cependant, pour le Tchad, la croissance du secteur touristique demeure difficile à évaluer faute de moyens statistiques et méthodologiques. Il en résulte que bien que le tourisme soit une force économique majeure, son impact économique n’est pas suffisamment perçu, notamment par les autorités du pays. Pourtant, le Tchad dispose d’un potentiel touristique de premier plan : Dans la zone saharienne (Région du B.E.T) : la région du Tibesti aux multiples attraits (pics, rochers, canyons, cratères volcaniques, grottes, sources thermales, peintures rupestres, palmeraies, faune saharienne ainsi que la région de Fada et celle d’Ouninaga – Kebir, avec le lac Yoan ; Dans la zone sahélienne, surtout la zone du Lac Tchad : îles flottantes, faune aquatique et terrestre ; Dans la zone soudanienne : lacs et chutes, grottes, rivière, faune sauvage, parcs nationaux et réserves de faune et cultures vernaculaires (architecture, folklore et artisanat, etc.). Télécommunications et services financiers Dans le cas du Tchad, la caractéristique principale de ces deux services est d’être des secteurs intermédiaires essentiels pour les activités de transport et de tourisme. Le Tchad a donc un intérêt majeur à une offre abondante et bon marché de ces deux services. Le secteur bancaire tchadien est parmi les plus faibles d’Afrique subsaharienne, avec seulement sept établissements (banques commerciales) ; La libéralisation du système bancaire tchadien est très bien avancée, puisque toutes les banques commerciales sont privées. Le secteur des télécommunications est en voie de privatisation. Le taux d’équipement en lignes téléphoniques est l’un des plus faibles au monde et le coût des communications internationales considéré comme l’un des plus chers au monde . Les services financiers Le réseau du secteur bancaire tchadien compte actuellement sept (7) banques avec l’ouverture en 2003 de la banque Sahélo saharienne pour l’investissement et le commerce au Tchad (BSIC). Les activités de ces banques : la BAST, la BCC, Ecobank, la CBT, la FBT et la SGTB, sont en progression. Leur situation consolidée s’établit à 197,7milliards, contre 172,7 milliards à fin 2002, soit une hausse de 14,5% (source : rapport du Conseil National du crédit 2003). Ces banques ne disposent de guichets que dans cinq grandes villes du Pays. C’est l’une des causes de la sous mobilisation de l’épargne intérieure. L’essentiel de ce crédit est à court terme (72,5%) et ne permet pas de financer les investissements de long terme. De même, la contribution du sous secteur des assurances serait faible. 102 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 6.2 Relations entre les secteurs de services sélectionnés et les secteurs agricole et manufacturier Tableau 21: Lien des services avec les secteurs agricole et manufacturier Liens avec : Secteur agricole Secteur manufacturier Comptabilité Audit Construction Transport maritime Juridique Transports locaux Conseil en gestion Recherche et Développement Assurance Ingénérie/conseil Télécommunication Formation Services fournis aux entreprises x Secteurs Transports Tourisme Financier Communication x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x Pour être compétitif, les fournisseurs de services dans un secteur donné, dépendent d’autres facteurs de services. Les fournisseurs des services de transport, dépendent des services agricoles, financiers, de la formation, de télécommunication, etc. 7 Quelques caractéristiques de l’environnement économiques des services au Tchad selon les acteurs 7.1 Base de l’avantage compétitif de l’entreprise L’avantage compétitif des entreprises repose sur : la qualité du service (98% des entreprises interviewées) la formation du personnel (95%) spécialisation et expertise reconnues (les médecins et consultants ainsi que d’autres spécialistes tchadiens sont beaucoup appréciés à l’étranger). (67% des entreprises enquêtées). 7.2 Principales forces des entreprises Les forces des entreprises tchadiennes de services résident à 66,2% selon les entreprises dans la qualité des services ; à 61,25% dans la main d’œuvre éduquée et qualifiée ; à 61% dans l’expertise. 103 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 7.3 Changements de réglementation nécessaire pour améliorer les conditions d’exportation de services Près de 60,2% des entreprises suggèrent une transparence accrue dans la réglementation nationale et la rrévision objective et impartiale des décisions administratives affectant le secteur, et 42%, la reconnaissance de la compétence technique, de la qualité et du prix dans les critères observés lors de la passation de marchés publics. 7.4 Principales menaces pour les exportateurs de services (*ceci devrait refléter ce que les répondants ont mentionné dans l’analyse SWOT) Instabilité politique (100%) Tendances économiques défavorables (76,2%) Les autres menaces pour les entreprises tchadiennes de service sont par ordre d’importance : La vulnérabilité (76%) Détérioration de l’ordre public (57%); Intensification de la compétition (45,8%) Rareté de personnel qualifié (45,2%) Et la corruption (43,6%) ; 7.5 Contraintes subies lors de l’exportation de services Sont citées ici, les discriminations, les exigences excessives et les difficultés d’accès au marché par le mode 3 et 4 que les fournisseurs de services tchadiens éprouvent dans les pays comme le Gabon, la France, etc. 7.6 État de l’infrastructure de télécommunications 63,8% des entreprises de service trouvent que les infrastructures de télécommunication sont dans un état fonctionnel avec des services limités ; alors que plus de 27,8% trouvent que les infrastructures de télécommunication tchadiennes sont obsolètes. 7.7 Coût des services de télécommunications 80,4% des entreprises trouvent que la communication au Tchad est coûteuse et 82,6% pensent c’est plutôt très coûteux. 7.8 Suggestions pour renforcer les capacités d’exportation des sociétés de services du pays Pour renforcer les capacités d’exportation des sociétés de services du pays, 91% proposent la formation des cadres et perfectionnement des compétences et l assistance au développement de stratégies de pénétration des marchés (81%) ; Près de 80% demandent une formation en analyse sectorielle de marchés et 76% un perfectionnement des compétences marketing ; Enfin, 75% préconisent une stratégie de financement. 104 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 7.9 Type d’activités de promotion du commerce mises en œuvre par les pouvoirs publics ou votre association professionnelle Outre les foires de la CEMAC, très peu d’activités de promotion du commerce sont mises en place par les pouvoirs publics et les associations professionnelles de services pour le plus grand bien de leurs membres. 7.10 Caractéristiques de l’environnement réglementaire des services La grande majorité des personnes enquêtées, affirment que la lourdeur administrative, la méconnaissance des règles du secteur ainsi que la faible association des acteurs privés, sont les traits caractéristiques de l’environnement réglementaire des services. 7.11 Contribution des entreprises de services à l’économie 67% des associations et entreprises de service indiquent que les services fournissent de l’emploi significatif ; 57% affirment que le secteur des services fournit des services importants aux producteurs agricoles. Et 65% indiquent que le secteur fournit des services importants aux entreprises étrangères dans le pays. Et 48% pensent que le secteur attire des consommateurs étrangers. Principales contraintes pesant sur la capacité d’exportation 7.12 Principales contraintes pesant sur la capacité d’exportation Les difficultés d’obtenir les doc de voyages concernent la France et les USA. Alors que les difficultés liées aux qualifications concernent essentiellement la France 96%des entreprises trouvent que les principales contraintes pesant sur leur capacité d’exportation sont le coût trop élevé des services énergétiques et la mauvaise qualité des services énergétiques et 77% pensent que les contraintes sont le coût trop élevé des services de la communication, ainsi que la mauvaise qualité de ces services. ; 72,2% pensent que l’impossibilité d’obtenir un financement adéquat et 60,6% pensent que c’est Insuffisance de contacts commerciaux ; Enfin 54,4% trouvent comme contraintes le coût élevé des services de transport et 54%, les difficultés à obtenir des documents de voyage pour visiter et servir des marchés et clients à l’étranger. . 7.13 Services étrangers achetés par les exportateurs de services Les services étrangers les plus importants achetés sont : la conception/design (75%) des entreprises et notamment les entreprises d’architecture et d’urbanisme ; le service financier près de 63% des entreprises ; l’ingénierie 56% ; La formation/éducation 48% des entreprises ; -réassurance et maintenance plus de 60% des entreprises achètent ces services d’Europe 105 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad BIBLIOGRAPHIE 1. Banque mondiale, MICA, Étude Diagnostic sur l'Intégration du Commerce (EDIC) du Cadre intégré (CI) au Tchad, juin 2006. 2. BEAC (2006a), "Programmation monétaire 2006 des six États de la CEMAC", Revue semestrielle, juillet 2006. 3. BEAC (2006b), "Situation monétaire du Tchad, juin 2006". 4. Centre du commerce international et Agence intergouvernementale de la francophonie, Expansion du commerce intra- et inter-régional entre les pays de la CEMAC et de l'UEMOA –Tchad– Étude de l'offre et de la demande sur les produits alimentaires, juillet 2006 5. Guéalbaye Manasset, CNUCED (2001), République du Tchad– Programme d'actions pour le développement du Tchad 2001-10 6. FAO, Ministère de l’Agriculture, Guéalbaye Manasset, « Programme National d’Investissement à Moyen Terme » (PNIMT/NEPAD), mai 2004 7. Ministère du commerce (2006), Guéalbaye Manasset, « Programme d'action en faveur des Pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 – Rapport d'évaluation », janvier, N'Djamena. 8. 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UE, Etude d’impact des accords de partenariat économique sur le commerce des services de la CEMAc+STP dans ses relations commerciales avec l’Union Européenne 16. Tchad, Annuaire officiel des abonnés (édition 2005-2006) 106 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad 17. Tchad, Rapport 2003 du Conseil National du crédit 18. Tchad, Recueil des textes relatifs à l’exercice des activités bancaires et financières édition 1999 19. BEAC, Balance des paiements du Tchad avec l’extérieur- exercice 2004 20. Tchad, Lois, réglementations sur les activités commerciales au Tchad 21. BEAC, Document de statistiques sur le commerce extérieur 22. Ministère des Transports, Document sur la stratégie nationale des transports du Tchad ; 23. Tchad, Loi N° 19/PR/02 portant réglementation des Etablissements des Tourisme 24. Tchad, Loi N° 032/PR/2000 portant Code de l’Aviation Civile. 107 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad ANNEXES. ANNEXE I : Résumé des enquêtes auprès des associations et entreprises de services NB : Les données provenant du dépouillement de 70 % des questionnaires attendus Base de l’avantage compétitif de l’entreprise : Service aux entreprise s 45% Description Spécialisation Identification Transp ort Touris me 60% 72% Financi er 98% de marque Communi cation Total 60% 67% 30% 25% 20% Moyens mis en œuvre 75% pour assurer le service 85% 80% 60% Qualité du service 100% 90% 100% 100% 100% 98% Formation du personnel 98% 92% 95% 100% 90% 95% Expertise unique 50% 30% 36% Expertise reconnue 85% 80% 80% 85% 30% 72% Position de coûts 50% 55% 45% 65% 30% 49% Réactivité des clients 70% 29% 30% 50% Leadership technologique Relation avec 45% 45% le gouvernement étranger Relation avec 10% 40% 30% 27% 10% 15% 30% 18% le gouvernement de votre pays Offre de services auxiliaires Autres Total L’avantage compétitif des entreprise repose sur : 108 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad la qualité du service (98% des entreprises interviewées) –la formation du personnel (95%)- spécialisation et expertise reconnues (les Avocats et médecins tchadiens ainsi que d’autres spécialistes tchadiens sont beaucoup appréciés à l’étranger). Principales forces des entreprises Description Expertise Rapport qualitéprix Satisfaction des consommateurs Main-d’oeuvre éduquée et qualifiée Services innovateurs Avocat reconnu internationalemen t Professionnalisme Qualité du service Rapidité à régler les cas Emplacement stratégique Service qui amène une valeur ajoutée Total Service aux Transpor entreprise t s 65% 50% Touris me 40% Financi er 85% 45% 60% 57% 30% 48% 50% 75% 60% 80% 55% 50% 40% Communicati on 65% 61% 54% 57% 50% 65% 52% 61,25% 52% 35% 55% 40% Total 35% 60% 40% 80% 65% 50% 60% 67% 60% 58% 59% 66,2% 13,4% Les forces des entreprises tchadiennes de services résident à 66,2% selon les entreprises dans la qualité des services ; à 61,25% dans la main d’œuvre éduquée et qualifiée ; à 61% dans l’expertise. 109 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Changements de réglementation nécessaire pour améliorer les conditions d’exportation de services : Description Transparence accrue dans la réglementation nationale Rationalisation des procédures de réglementation Publication des lois, règles et directives administratives affectant le secteur Révision objective et impartiale des décisions administratives affectant le secteur Reconnaissance juridique des formulaires et signatures électroniques Egalité de traitement entre exportateurs de services et exportateurs de marchandises en ce qui concerne l’assistance à l’exportation Egalité de traitement entre exportateurs de services, indépendamment de leur taille, en ce qui concerne l’assistance à l’exportation Traitement nondiscriminatoire dans les appels d’offre pour marchés publics Reconnaissance de la compétence technique, de la qualité et du prix dans les critères observés lors de la passation de marchés publics Service aux entrepris es 83% Transpo rt 80% Touris me Financi er 60% Communicati on Tota l 78% 60,2 % 30% 80% 20% 50% 29% 50% 20% 75% 60,2 % 60% 100% 75% 66% 15% 75% 22% 10% 100% 26% 30% 100% 24% 20% 100% 42% 10% 100% 100% Autres : Total 110 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Principales menaces pour les exportateurs de services (*ceci devrait refléter ce que les répondants ont mentionné dans l’analyse SWOT) 111 Centre du commerce international Description Délais Service aux entrepris es Etude du potentiel des exportations des services Tchad Transpo rt Tourisme Financi er 40% Administration arbitraire de la justice 33% 6,6% 33% 43,6 20% 60% 50% 55% % 54% 76% 80% 75% 57% 30% 90% 50% 34% 33% Intensification de la compétition Abaissement des barrières d’entrée dans le secteur d’activité 40% 40% 50% 66% 80% 60% 75% 100% 100% 100% 100% 76,2 % 100% politique 45,8 % 66% Tendances économiques défavorables Instabilité Total 8% bureaucratiques Corruption Détérioration de l’ordre public Détérioration des infrastructures Communicati on 100% 100 % 45,2 Rareté de personnel qualifié vulnérabilité vulnérabilité Total - 30% 90% 66% % 40% 50% 40% 70% 85% Instabilité politique (100%) Tendances économiques défavorables (76,2%) 112 35% 76% Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Les autres menaces pour les entreprises tchadiennes de service sont par ordre d’importance : La vulnérabilité (76%) Détérioration de l’ordre public (57%); Intensification de la compétition (45,8%) Rareté de personnel qualifié vulnérabilité (45,2%) Et la corruption (43,6%) ; 113 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Contraintes subies lors de l’exportation de services : Description Restrictions sur l’entrée temporaire dans le pays par le biais de formalités excessivement lourdes pour des visas ou permis de travail Non-reconnaissance officielle des qualifications professionnelles Restrictions sur transferts financiers les Discrimination par rapport à une entreprise locale ou des concurrents étrangers pour l’accès à des circuits de distribution, de vente au détail, réseaux de télécommunications, etc. Discrimination par rapport à une entreprise locale ou des concurrents étrangers sur la base de règlements du secteur industriel ; par exemple, exigences discriminatoires en matière d’enregistrement et d’autorisation. Service aux Transport Tourisme Financier Fréquence entreprises Communication Totale -France (3) -Nigeria -France -France -Gabon (2) (10) - Pays -Nigeria arabes (30) -France -Europe -France BEAC difficultés liées au transfert -Europe Cameroun Nigeria France Cameroun Nigeria France Retards excessifs ou exigences arbitraires en matière de qualifications requises et procédures d’attribution de licences Exigences excessivement compliquées en matière d’accréditation, qualifications, normes techniques ou procédures d’attribution de licences Exigences concernant l’emploi de nationaux, ou la présence de nationaux au - - 114 Centre du commerce international Description Etude du potentiel des exportations des services Tchad Service aux Transport Tourisme Financier Fréquence entreprises Communication Totale sein du management Limitations portant sur le type ou la quantité de produits de service qu’il est possible d’offrir sur le marché Restrictions spécifiques à certains produits qui limitent votre capacité à proposer des prestations sur le marché Restrictions portant sur la disponibilité de devises étrangères pour l’achat de services à l’étranger Exigences pesant sur la formation d’une coentreprise (joint venture), ou d’une structure d’entreprise spécifique Limitations portant sur la possibilité pour l’entreprise d’utiliser son propre nom Limitation de la part étrangère dans la propriété d’une entreprise établie dans le pays Restriction du champ d’action géographique de l’entreprise Exigence consistant à ce que le marketing et la publicité soient assurés par des sociétés locales Interdiction faite aux sociétés étrangères de fournir certains services Imposition de droits et taxes élevés sur le rapatriement de revenus Règlements et procédures administratives difficiles à obtenir ou à comprendre Restrictions portant sur la participation étrangère dans des passations de marchés - Nigeria 115 Centre du commerce international Description Etude du potentiel des exportations des services Tchad Service aux Transport Tourisme Financier Fréquence entreprises Communication Totale publics Votre entreprise a-t-elle souffert de l’attribution de subventions à des concurrents étrangers par leur gouvernement ? Fréquence Totale domaines d’exportation de services prioritaires selon les associations professionnelles et les ministères chargés du commerce : Ministères/Associations Services prioritaires 1. Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat Transport, tourisme, financier, communication, les services aux entreprises 2. Ministère délégué Chargé des Transports, Transport, tourisme, financier, communication, services fournis aux entreprises 3. Ministère du Développement Touristique Tourisme, Transport, Finance, communication, services aux entreprises, santé 4. Ministère des Finances Transport, Finances, Tourisme, communication, services aux entreprises. 5. Ministère des Postes et des Nouvelles Technologies de la Communication -Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Formation Professionnelle -Ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation 6. Association Transports, communications, finances, Tourisme, éducation, services aux entreprises., Transport, Tourisme, Finances, communications, BTP, Santé, Education, services aux entreprises. 116 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad État de l’infrastructure de télécommunications : État Equipement de pointe Bon, avec des services variés Suffisant Fonctionnel, avec des services limités Obsolète Total Service aux entrepri ses 40% 46% 30% Transp ort 30% 90% 10% Touris me Financier Communicat ion 65% 50% 37% 45% 67% 62% 33% 32% 34% 54% 34% Total 43,8% 16,4% 63,8% 27,8% 63,8% des entreprises de service trouvent que les infrastructures de télécommunication sont dans un état fonctionnel avec des services limités ; alors que plus de 27,8% trouvent que les infrastructures de télécommunication tchadiennes sont obsolètes. Coût des services de télécommunications : Service aux entrepri ses Transport Financier Touris me Communicati on Description Total Très abordable Abordable Coûteux 60% 67% 90% 95% 90% 80,4% Très coûteux 76% 80% 90% 85% 82% 82,6% Inabordable / hors de prix Total 80,4% des entreprises trouvent que la communication au Tchad est coûteuse et 82,6% pensent c’est plutôt très coûteux. 117 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Suggestions pour renforcer les capacités d’exportation des sociétés de services du pays _ Description Assistance au développement de stratégies de pénétration des marchés Perfectionnement des compétences marketing Conseils pour une meilleure utilisation commerciale de l’Internet Formation en analyse sectorielle de marchés Assistance technique à la conception de systèmes de garantie de qualité Présentation à des contacts d’affaires et partenaires commerciaux potentiels Participation à des missions marketing de services Amélioration du profil médiatique : interviews, articles de presse, « success stories », etc Formation en développement de plans commerciaux pour l’exportation de services Stratégies de financement Formation des cadres et perfectionnement des compétences Autres Total Service aux Transpo entrepris rt es Touris me Financi er Total 75% 81% 80% 76% 100% 80% 75% 85% 85% 80% 85% 45% 45% 90% 80% 70% 75% 85% 80% 95% 80% 65% 50% 80% 74% 90% 75% 75% 55% 59% 90% 75% 75% 50% 58% 70% 58,8% 70% 89% 75% Communicat ion 50% 35% 65% 80% 85% 100% 90% 71% 95% 90% 95% 95% 75% 95% 90% 95% 95% 91% 118 80% Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Pour renforcer les capacités d’exportation des sociétés de services du pays, 91% proposent la formation des cadres et perfectionnement des compétences et l assistance au développement de stratégies de pénétration des marchés (81%) ; Près de 80% demandent une formation en analyse sectorielle de marchés et 76% un perfectionnement des compétences marketing ; Enfin, 75% préconisent une stratégie de financement. Type d’activités de promotion du commerce mises en œuvre par les pouvoirs publics ou votre association professionnelle : Description Service aux Transport Tourisme entreprises Associ Associ Associ Secteu ation Secteu ation Secteu ation r profess r profess r profess public ionnell public ionnell public ionnell e e e Financier Secteu r public Associ ation profess ionnell e Communic Total ation Associ Secteu ation r profess public ionnell e Fournissent des renseigneme nts sur les marchés étrangers Assurent formation et conseil à l’exportation 15% Organisent des manifestatio ns de réseaux d’affaires 37% 45% 43% 1,5% 45% 45% 10% Offrent une assistance pour des plans commerciau x d’exportatio n Offrent une assistance pour la formation des cadres et 5% 10% 20% 119 32% 25% 9,2% Centre du commerce international Description Etude du potentiel des exportations des services Tchad Service aux Transport Tourisme entreprises Associ Associ Associ Secteu ation Secteu ation Secteu ation r profess r profess r profess public ionnell public ionnell public ionnell e e e Financier Secteu r public Associ ation profess ionnell e Communic Total ation Associ Secteu ation r profess public ionnell e formation technique Aident à profiler l’entreprise auprès des médias en facilitant des interviews et en suscitant l’intérêt de la presse Entretiennen t une base de donnée de prestataires de service 5% 25% 45% 5% 8% Présentent des informations sur les prestataires de services sur leur site Internet Intègrent les prestataires de services dans les événements commerciau x internationa ux Invitent des délégations commerciale s étrangères à rencontrer les prestataires 10% 1% 120 Centre du commerce international Description Etude du potentiel des exportations des services Tchad Service aux Transport Tourisme entreprises Associ Associ Associ Secteu ation Secteu ation Secteu ation r profess r profess r profess public ionnell public ionnell public ionnell e e e Financier Secteu r public Associ ation profess ionnell e Communic Total ation Associ Secteu ation r profess public ionnell e de services Distinguent les prestataires de services exemplaires par des programmes de récompenses Font office de chambres de compensatio n pour les prestataires de service en ce qui concerne les informations sur le commerce Offrent une assistance technique pour l’amélioratio n et l’adaptation du service 30% 3% Aident à l’analyse du marché des services Aident à l’amélioratio n de la qualité Facilitent la rencontre 20% 25% 2% 2,5% 121 Centre du commerce international Description Etude du potentiel des exportations des services Tchad Service aux Transport Tourisme entreprises Associ Associ Associ Secteu ation Secteu ation Secteu ation r profess r profess r profess public ionnell public ionnell public ionnell e e e Financier Secteu r public avec des contacts commerciau x Organisent et entreprennen t des missions marketing Offrent leur assistance pour développer des joint ventures, accords de franchise, attribution de licences de services et contrats de prestations Total Très peu d’activités de promotion sont mises en place par le pouvoir public et les associations professionnelles de services à l’endroit de leur membre Caractéristiques de l’environnement réglementaire des services : 122 Associ ation profess ionnell e Communic Total ation Associ Secteu ation r profess public ionnell e Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad A B C D E A B C D E Ni d’accord, ni en désaccord A B C D E 2% - - 25% - 16 % 10 % 10 % 35 % 30 % 20 % 8% 2 5 % 20 % 15 % 15% - 10 % 15 % 10 % 15 % 25 % 9% 20 % 1 30 0 % % 25 % 10 % 20 % 25 % 25 % 10 % 12 % 25 % Tout à fait d’accord Description Les règlements administratifs et règlements propres au secteur d’activité sont faciles à obtenir et à comprendre Le secteur privé a l’occasion de proposer des observations sur ces règles au cours de leur élaboration Les procédures de fixation des normes industrielles nationales sont accessibles au public Les processus d’application des règles du secteur industriel sont accessibles au public Les mesures du gouvernement à l’égard du secteur sont prises de manière raisonnable, objective et impartiale Les autorités régulatrices informent les demandeurs/candidats sur le statut de leur demande dans un délai raisonnable D’accord 9% - - 9% 10 % 10 % 20% 10 % 9% - 10 % 20% 10 % 10 % 20 % 15 % 25 % 10 % 12 % 25 % 9% 10 % 5% 20% 15 % 12 % 13 % 17 % 30 % 25 % 20 % 25 % 1 8 % 20 % 25 % 4% 10 % - 20% 17 % 7% 10 % 15 % 25 % 30 % 18 % 20 % 2 3 % 15 % 13 % Le secteur est réglementé 16% 20 % - 35% 25 % 15 % 20 % 20 % 40 % 35 % 20 % - - - Le secteur est compétitif 17% 20 % 10 % 40% 35 % 10 % 25 % 20 % 35 % 25 % 25 % 15 % 25 % - 17% 15 % 10 % 25% 10 % 25 % 20 % 25 % 25 % 40 % 15 % 15 % 10 % - 70% 30 % 40 % 20% 40 % 25 % 30 % 40 % 25 % 60 % - 10 % La demande pour le service est croissante 22% 45 % 15 % 25% 15 % 20 % 30 % 17 % 30 % 25 % 30 % 15 % Le secteur peut être considéré comme un nouveau secteur 26% 35 % - 15% 20 % 15 % 15 % 55 % 20 % 25 % 20 % - Les coûts d’entrée dans le secteur sont bas - - - - - - - - - - - Les services, en tant qu’intrants, sont facilement disponibles Le secteur est dépendant des infrastructures de télécommunications 6/2 1 Total 123 - 2 25 0 % % 2 25 0 % % 2 5 % 2 5 % - 20 % 20 % 2 0 % 2 5 % - 10 % % 25 % 25 % - - Centre du commerce international A: B: C: D: E Etude du potentiel des exportations des services Tchad Services aux entreprises Transport Tourisme Financier Communication Caractéristiques de l’environnement réglementaire des services : Description A Les règlements administratifs et règlements propres au secteur 47% d’activité sont faciles à obtenir et à comprendre Le secteur privé a l’occasion de proposer des observations sur ces 58% règles au cours de leur élaboration Les procédures de fixation des normes industrielles nationales 60% sont accessibles au public Les processus d’application des règles du secteur industriel sont 60% accessibles au public Les mesures du gouvernement à l’égard du secteur sont prises de 55% manière raisonnable, objective et impartiale Les autorités régulatrices informent les demandeurs/candidats sur le statut 65% de leur demande dans un délai raisonnable Le secteur est réglementé 48% Le secteur est compétitif 43% Les services, en tant qu’intrants, 42% sont facilement disponibles Le secteur est dépendant des infrastructures de 0% télécommunications La demande pour le service est 10% croissante Le secteur peut être considéré 10% comme un nouveau secteur Les coûts d’entrée dans le secteur 0% sont bas Total En désaccord B C D Ne sait pas C D E A B 30% 52% 40% - 25% 15 % 55% 48% 30% 45% 13 % 40% 45% - 40% 50% 45% - 49% 52% 57% E 15% 20% 30% 10% 32% 10% 5% 9% 5% 10% 25% 20% 40% 9% 5% 10% 25% 20% 20% 30% 4% 13% 8% 10% 5% 55% 35% 40% 6% 3% 10% 5% - 50% 10% 40% 10% 10% - 10% - 1% 5% 10% 20% 15% 35% 15% - 20% 40% 42% 35% 25% 25% 1% 8% 30% 15% 15% - - - - - 20% - - - - 20% - 20% 10% 28% 30% 30% - - - 20% 30% 20% 30% 30% - - - - - - - - 124 29 % 29 % - Centre du commerce international A: B: C: D: E: Etude du potentiel des exportations des services Tchad Services aux entreprises Transport Tourisme Financier Communication La lourdeur administrative, la méconnaissance des règles du secteur ainsi que la faible association des acteurs privés caractérisent les données recueillies à cet effet. Les questions relatives à la compétitivité du secteur et relatives à la croissance des demandes du secteur ont eu majoritairement comme réponse" Ne sait pas ou Ni d’accord ni désaccord", car ces derniers ont pensé à des études de marché pour l’installation de nouveaux concurrents. Contribution des entreprises de services à l’économie : Description Fournit de l’emploi significatif Fournit des services importants aux producteurs agricoles Fournit des services importants aux manufacturiers Fournit des services importants aux entreprises étrangères dans le pays Attire des consommateurs de l’étranger Autres Total Service aux Transport Tourisme Financier Communication Total entreprises 65% 70% 80% 70% 50% 67% 50% 75% 30% 80% 50% 57% 50% 60% 20% 70% 45% 49% 60% 60% 50% 75% 80% 65% 60% 55% 75% 30% 20% 48% 67% des associations et entreprises de service indiquent que les services fournissent de l’emploi significatif ; 57% affirment que le secteur des services fournit des services importants aux producteurs agricoles. Et 65% indiquent que le secteur fournit des services importants aux entreprises étrangères dans le pays. Et 48% pensent que le secteur attire des consommateurs étrangers. Principales contraintes pesant sur la capacité d’exportation 125 Centre du commerce international Description Etude du potentiel des exportations des services Tchad Service aux Transport Tourisme Financier Communication entreprises Total Impossibilité d’obtenir un financement adéquat 90% 94% 90% Difficulté d’attirer des employés qualifiés 48% 25% 35% 30% 75% 75% 80% 70% 85% 77% 48% 55% 80% 65% 55% 60,6% 52% 60% 60% 45% 43,4% Coût élevé des services de télécommunications Insuffisance de contacts commerciaux Difficulté d’établir sa crédibilité en tant que prestataire de service compétitif Difficulté de gérer les paiements venant de clients à l’étranger Coût élevé des services énergétiques Coût élevé des services de transport Barrières régulatrices dans votre pays Barrières régulatrices / barrières à l’octroi de licence sur des marchés étrangers Barrières empêchant l’accès à des marchés étrangers Insuffisance des services d’assurance Difficulté de remplir les exigences internationales en matière de qualité Insuffisance de la demande des marchés Manque d’informations concernant les marchés Difficulté à identifier un partenaire local approprié sur des marchés étrangers Difficulté à obtenir des documents de voyage pour visiter et servir des marchés et clients à l’étranger Impossibilité de faire reconnaître officiellement ses qualifications professionnelles sur des marchés 10% 87% 20% 34% 72,2% 36,6% 8,8% 95% 90% 100% 95% 100% 96% 62% 50% 65% 65% 30% 54,4% 30% 24% 90% 80% 16% 45% 56% 60% 50% 55% 60% 55% 55% 60% 55% 45% 30% 60% 45% 43% 49,8% 33% 50% 53% 55% 50% 41% - 35% - 13% 70% 65% 30% 54% 126 45% 45% Centre du commerce international Description Etude du potentiel des exportations des services Tchad Service aux Transport Tourisme Financier Communication entreprises Total étrangers Autres : environnement législatif décevant Total 50% 50% 55% 30% 43% 45,6% Les difficultés d’obtenir les doc de voyages concernent la France et les USA. Alors que les difficultés liées aux qualifications concernent essentiellement la France 96%des entreprises trouvent que les principales contraintes pesant sur leur capacité d’exportation sont le coût trop élevé des services énergétiques et la mauvaise qualité des services énergétiques et 77% pensent que les contraintes sont le coût trop élevé des services de la communication, ainsi que la mauvaise qualité de ces services. ; 72,2% pensent que l’impossibilité d’obtenir un financement adéquat et 60,6% pensent que c’est Insuffisance de contacts commerciaux ; Enfin 54,4% trouvent comme contraintes le coût élevé des services de transport et 54%, les difficulté à obtenir des documents de voyage pour visiter et servir des marchés et clients à l’étranger. Détermination des normes de qualité : Description Par un régulateur national Par un comité international chargé des normes Par un organisme professionnel international Par un organisme professionnel national Par un comité national chargé des normes Total Service aux entreprises 45% Transp ort Touris me 60% 80% 45% Financie Communic r ation 100% 75% 100% 72% 72,5% 65% 45% Total 65% 100% 75% 40% 73,38% 40% 73 % des entreprises affirment que les normes appliquées dans le secteur des services sont mises en place et contrôlées par un organe professionnel national ; 72% affirment plutôt que c’est un régulateur national ou un comité international chargé des norme(Cas du code CIMA dans le secteur des assurances, CAMES dans l’enseignement supérieur, l’ordre des Architectes du Bénin et l’ordre des Avocats..) 127 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad Services étrangers achetés par les exportateurs de services : Description Comptabilité Architecture Services aux entreprises Construction Organisation de congrès Immobilier d’affaires Culture et sports Conception / design Education et formation Ingénierie Environnement Finance Santé Technologies de l’information Service aux entreprises 20% Transpo rt 25% 10% 30% 20% 75%Urbanistes (Sénégal Togo) 45% 50% 55% 52% 60% 65% 50% 35% Juridique Conseil en gestion Gestion de personnel / placement Impression / édition Logiciels Transports Autres (réassurances) Maintenance Communication Audio-visuel Informatique Total Tourism e 15% 30% 30% Commun ication Total 17,5% 30% 15% 75% 45% 50% 45% 48% 51% 62,5% 20% 35% 30% Société d’assuran ce 45% 30%( Cabinets de Comptabilité) Financie r 10% 45% 40% 55% 42,5% 20% 20% 15% 25% 15% 27,5% 30% 40% 65% 25% 30% 30% 30% 75% Réassura nces et publicités 25% 25% 30% Les services étrangers les plus importants achetés sont : 128 60% 27% 27% 30% Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad la conception/design (75%) des entreprises et notamment les entreprises d’architecture et d’urbanisme ; le service financier près de 63% des entreprises ; l’ingénierie 56% ; La formation/éducation 48% des entreprises ; -réassurance et maintenance plus de 60% des entreprises achètent ces services d’Europe Moyens de livraison du service au client : Moyen de livraison du service Mode Services f fourni sAux Transport Tourisme Financier Communication Total entreprises 1: Commerce transfrontières Mode 2: Consommation à l’étranger Mode 3: Présence commerciale Mode 4: Présence de personnes physiques 15% 10% 20% 25% 15% 17% 60% 75% 72% 55% 80% 68,4% 10% 15% 5% 20% 5% 11% 15% 3% 09% Total Le Tchad exporte ses services en majorité par le mode 2 ; viennent ensuite les modes 1 et 3. Moyens importants de livraison du service en termes de ventes : Moyen de livraison du service Mode 1: Commerce transfrontières Mode 2: Consommation à l’étranger Mode 3: Présence commerciale Mode 4: Présence de Services aux Transport Tourisme Financier Communication Total entreprises 15% 10% 10% 25% 10% 14% 65% 80% 80% 50% 85% 72% 10% 10% 10% 25% 5% 12% 10% 10% 129 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Tchad personnes physiques Total Les moyens importants de livraison des services en terme de vente sont les modes 2 et 1 puis 3 et 4. Principaux marchés d’exportation des entreprises de services questionnées : Service Service FOURNIS AUX ENTREPRISES Transports Tourisme Financier Communication Marchés d’exportation Nigeria CEMAC, France, Europe, Amérique Nigeria, Cameroun, Bénin, RCA, Congo, Europe, Asie, Amérique… Afrique, Europe, Amérique, Asie ; CEEAC, CEMAC, Afrique, Europe, Asie, Amérique. CEEAC, CEMAC, CEDAO, Afrique, Europe, Asie, Amérique. 130 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Bénin ANNEXE II : Liste des associations et entreprises de services Organismes Gouvernementaux - Direction des Transports de surface ; BP 436, Ndj, Tél 52 29 79 Direction de l’Energie ; BP 816 Ndj, Tél :52 05 00 Direction nationale de la BEAC ;BP50 NDj, [email protected] Direction de Télécommunications ; BP 154 NDj Tél : 52 15 21 Direction des Etudes du Ministère du Tourisme ; BP 86, NDj ,Tél :52 44 17 Direction des Finances Extérieures ; BP 144 Ndj,Tél : 52 24 68 Direction de l’Industrie ; BP 424, Ndj Tél :52 47 60 Direction du commerce ; BP 424, Ndj Tél :52 30 49 [email protected] Autorité de l’Aviation civile ; BP 436 Ndj, Tél ;52 54 14 Direction des Statistiques (INSEED) ; BP286 NDj, Tél :51 45 49 Direction des Etudes du MCIA ; BP 424 Ndj Tél :52 04 47 Office Tchadien de Régulation des Télécommunications ;BP 1484 Ndj, , [email protected] Sotel Tchad ; BP 1132 Ndj,, [email protected] Direction de l’Action Coopérative. BP 424, Ndj, Tél : Secrétariat Général du Ministère de la Justice, BP 426, NDj, Tél :52 24 84 Société Tchadienne d’Eau et d’Electricité (STEE) BP 44 Ndj,, Tél :52 28 93 Entreprises prestataires de service, Organismes et Associations professionnelles Interface - Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat ; BP 458 Ndj, Tél : 52 52 64, [email protected] - Conseil National du Patronat Tchadien ; BP 134 Ndj, Fax 52 25 71 - Ordre des Notaires ; BP 5017, NDj, Tél 52 05 29 - Ordre des médecins et pharmaciens ; BP 1870, NDj, Tél :52 01 00 - Ordre des avocats BP 4155 NDj, [email protected] 131 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Bénin - Association pour la défense des consommateurs ; BP 1385 Ndj, Tél :51 69 89 - Syndicat National des Transporteurs, BP 138, Ndj, Tél : 51 90 75 Télécommunication/Informatique - Celtel ; BP 5665, Ndj, [email protected] - Tchad Informatique ; BP 1985, Ndj,[email protected] - SAO NET ; BP 1233, Ndj,[email protected] Transport aérien - AIR France ; BP 33, Ndj, Fax 52 38 59 - Toumaï ; Fax 524106, Tél 52 41 04 - Ethiopian Air Lines ; BP 989 Ndj, Tél : 52 31 43 - Afriqiyah Aiways BP 1600, Ndj,[email protected] Transport routier et transit - STAT ; BP 100, Ndj, [email protected] - ATT Air Groupe, BP 1273, Ndj,[email protected] Imprimerie - AGB ; BP 2052, Ndj, [email protected] Banques - SGTB ; BP 461, Ndj,[email protected] - Financial Bank ; BP 804 Ndj, Fax 522905 - Ecobanque ; BP 87 Ndj, [email protected] - URCOOPEC,BP 4529, Ndj,Tél : 51 88 92 Assurance - Star Nationale ; BP 914, Ndj,[email protected] Services aux entreprises - Cabinet Henry (Expert comptable) - AGRIPP : Etudes et Conseils, BP 571, Ndj,[email protected] Education/Formation - Institut Supérieur Polytechnique : La Francophonie Communication N’Djamena Hebdo, BP 760, NDj Tél : 51 53 14 Le Progrès ; Tél : 51 55 86 Santé 132 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Bénin - Clinique SAO ; Tél : 51 58 40 - Djada Djibrine Atim, BP 608, Ndj,Tél :51 80 51 Tourisme/Hotelerie/Restauration - Novotel ; BP 109 Ndj, [email protected] - Méridien Chari ; BP 118 Ndj, [email protected] - Le Sahel ; BP 1500, Ndj,[email protected] - Le Carnivore ;BP 5013, Ndj,Tél :52 30 72 - Africa Tours, BP 5291, Ndj,[email protected] - Société ANAMA ; BP 492, Ndj,T’l : 51 49 69 BTP - Jacques Rourou ; BP4271, Ndj, [email protected] - ECBTP ; BP 2036, Ndj,Tél : 51 11 37 - SNER, BP 756, Ndj,[email protected] 133 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Bénin ANNEXE III : POSITION DE NEGOCIATIONS SUR LES SERVICES ETATS REGROUPEM ENTS ECONOMIQU ES Tchad OBJECTIFS POURSUIVIS AU REGARD DE L’AGENDA DE DOHA - - - POSITIOND DE NEGOCIATIONS Elever le niveau de Le Tchad recommande : libéralisation du commerce 1. la mise en œuvre du Traitement Spécial et Différencié (TSD) par : des services ; l’octroi d’une assistance technique et un renforcement des capacités Assurer un accès effectif et traduits en engagement ferme à réaliser suivant des échéances bien équitable aux marchés de précises ; tous les pays membres au le maintien d’une flexibilité et du respect du principe de libéralisation commerce des services ; progressive compatibles avec les objectifs de développement ; Accroître la participation l’octroi d’exemptions pour certains secteurs essentiels pour son des pays en développement développement, celui des PMA et autres pays en développement, sur la au commerce des services. base des évaluations qui auront été faites ; la non imposition d’un nouvel engagement aux PMA qui soit incompatible avec leur capacité institutionnelle et leur objectif de développement ; 2. la prise en compte effective des dispositions relatives au Traitement Spécial et Différencié visant à accroître les débouchés commerciaux des PMA dans le cadre des négociations commerciales en cours ; 3. l’adoption d’un engagement ferme de la part des pays développés membres sur le mode 4 relatif aux mouvements de personnes physiques liés à la prestation de services dans lesquels les PMA ont un avantage comparatif 4. l’adoption par les pays développés membres de mesures concrètes visant à faciliter la reconnaissance des 134 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Bénin qualifications des fournisseurs de services originaires des PMA ainsi que leur adhésion aux accords de reconnaissance mutuelle ; 5. l’accroissement des investissements et le transfert des technologies adaptées et nécessaires au renforcement des capacités nationales du secteur des services des PMA pour assurer leur compétitivité à l’exportation ; 6. la mise en œuvre effective de l’article 4 de l’AGCS pour assurer une participation croissante du Bénin, des pays africains et des autres PMA au commerce des services ; 7. la pris en compte des efforts consentis par les PMA et PED des libéralisations antérieures dans le cadre des programmes d’ajustement structurel avec les Institutions de Bretton Woods. Le Tchad soutient toutes les propositions soumises par le groupe des PMA dans le cadre des négociations en cours sur les services. CEMAC 1. Maintien d’une flexibilité en faveur des pays en développement par la mise en oeuvre du traitement spécial et différencié ; 2. nécessité de traduire les engagements des pays développés concernant la mise à niveau capacités des PMA en engagements contraignants réalisables suivant des échéances bien fixées ; 3. Reconnaissance en faveur des pays en développement, au titre des engagements qu’ils doivent prendre, des libéralisations antérieures consenties dans le cadre de l’exécution des programmes d’ajustement structurel avec les Institutions de Bretton Woods ; 4. Engagement des Etats membres de l’OMC à améliorer l’accès aux marchés des services et aucun nouvel engagement de la part des PMA à prendre des mesures incompatibles avec leurs objectifs de développement et leurs capacités institutionnelles et administratives ; 5. Garantie de la libre circulation des personnes par la levée des entraves liées à l’exercice du mode 4 relatif au mouvement des personnes physiques ; 135 Centre du commerce international CEEAC UNION AFRICAINE (UA) Etude du potentiel des exportations des services Bénin 6. Possibilités d’adoption par les pays en développement d’une liste positive pour leur permettre de choisir les sous-secteurs et modes de fourniture dans lesquels ils peuvent prendre des engagements ; 7. Possibilités pour les pays en développement et tout particulièrement les PMA de recourir à des mesures de sauvegarde d’urgence ; 8. Effectivité de l’assistance technique promise aux pays en développement pour leur permettre de mieux cerner les enjeux de la libéralisation du commerce des services. Amélioration du mouvement temporaire des personnes physiques (mode Assurer une flexibilité qui permet aux pays de choisir les secteurs à libéraliser ainsi que le rythme de libéralisation ; Possibilité pour nos pays de recourir à des mesures de sauvegarde d’urgence ; Assistance technique à fournir aux pays en développement, afin de leur permettre de mieux cerner les enjeux des nouveaux engagements qu’ils sont incités à prendre. 1. Réaffirme la nécessité de respecter le principe d’une libéralisation progressive, de promouvoir et de faciliter la participation des pays africains dans le commerce international des services et la libéralisation par les pays développés des secteurs et modes d’exportation qui revêtent un intérêt pour ces pays, en particulier grâce à la circulation des personnes physiques ; 2. Réaffirme que le droit de chaque Membre de réglementer le commerce des services et des libéraliser les échanges en fonction de ses objectifs nationaux, doit être dûment respecté ; 3. Demande la mise en oeuvre intégrale des orientations et des procédures adoptées en mars 2001, en tenant compte des besoins des petits fournisseurs de services en Afrique ; 4. Demande également l’achèvement rapide des activités sur les modalités en faveur des PMA. 136 Centre du commerce international Etude du potentiel des exportations des services Bénin 137