NOTE SUR LA PRESENCE DU CHAMOIS Rupicapra rupicapra

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NOTE SUR LA PRESENCE DU CHAMOIS Rupicapra rupicapra
Note sur la présence du Chamois dans la bordure ouest du couloir rhodanien
NOTE SUR LA PRESENCE DU CHAMOIS
Rupicapra rupicapra DANS LA BORDURE
OUEST DU COULOIR RHODANIEN
Daniel ARIAGNO1
La répartition naturelle du Chamois Rupicapra rupicapra est traditionnellement limitée à l’arc alpin et plus généralement à l’Est
du couloir Rhône-Saône. Depuis plus de 10 ans des chamois
sont cependant régulièrement observés dans la partie ouest du
couloir rhodanien, et à proximité, sans qu’on connaisse précisément la provenance de ces animaux. La présente note a pour
objet de faire le point sur les données de Chamois dans la vallée
du Rhône, notamment sur sa bordure ouest, et de discuter de
leur possible(s) origine(s).
The traditional distribution range of the Alpine Chamois Rupicapra rupicapra is limited to the alpine mountains and generally
speaking to the east of the Rhône-Saône valley. However, during
the last 10 years at least, observations of chamois have been regularly reported on the west side of the Rhône-Saône axis. The
aim of this note is to precisely record these data and to discuss
the possible origin of these animals.
INTRODUCTION
Le Chamois Rupicapra rupicapraHVWRI¿FLHOOHPHQWDEVHQWGHVPDVVLIVERUGDQW
le couloir rhodanien, d’où il a disparu à des périodes anciennes (GRILLO, 1997).
Cependant, depuis de nombreuses années, et au moins depuis 1990 (COCHET
comm. pers.) des observations récurrentes de chamois isolés sont faites ça et là
dans les départements du Rhône, de la Loire ou de l’Ardèche, à proximité du couloir rhodanien, sans qu’on connaisse précisément la provenance de ces individus.
D’autres observations mentionnent la présence temporaire de chamois à proximité
GXÀHXYHPDLVFHWWHIRLVVXUODULYH(VWWDQWGDQVO¶,VqUHTXHGDQVOD'U{PH/¶REMHW
de cette note est de faire le point sur les observations réalisées et de formuler des
hypothèses sur l’origine et l’avenir possible de ces animaux.
LES OBSERVATIONS
Le Chamois est aujourd’hui à nouveau présent à l’ouest du Rhône, notamment
dans le Massif Central suite à des réintroductions datant de 1978, et autour du mont
Lozère (provenance imprécise, cf infra). Ces populations d’origine anthropique, situées à plus de 100km à vol d’oiseau de la vallée du Rhône, restent assez bien localisées et ne sont pas l’objet de la présente note, qui se limite aux observations faites dans le couloir rhodanien lui-même ou dans les collines proches. Nous verrons
plus loin que la localisation de ces données, échelonnées le long du Rhône suggère
une origine naturelle à partir des populations préalpines voire jurassiennes.
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Daniel Ariagno : 68 la Voie Romaine, villa 15 F 69290 CRAPONNE (France)
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Les données et observations ci-après, classées par ordre chronologique, ont été
UHFXHLOOLHVSDUO¶DXWHXUDXSUqVGHGLYHUVREVHUYDWHXUVYpUL¿pHVHWFHQWUDOLVpHVGDQV
la banque de données CDNAT du CORA Faune Sauvage. D’autres observations
H[LVWHQWTXLQ¶RQWSXrWUHSUpFLVpHVRXYpUL¿pHV6XUODFDUWHFLDSUqVOHVREVHUYDtions sont reportées de manière indicative avec leur numéro.
1) – avant 1996 : date inconnue : « il y a quelques années… » (sic) (GRILLO
1997) : un chamois est percuté sur l’autoroute Lyon Saint-Etienne, près de SaintChamond (42). Repère 1 sur la carte.
2)- été 1995 (dates exactes inconnues) : vallée d’Azergues à Chamelet (69). Un
chamois séjourne longtemps sur la commune (BERRUYER, com. pers.). Repère 2
sur la carte.
3)-14 août 1996 : un chamois est observé broutant au bord du Turzon, à SaintGeorges-les-Bains (07, observateur BESSON, cité par MATHIEU comm. pers.). Repère 3 sur la carte.
4)- mars 1997 : un chamois est observé au-dessus de la RN 86 au-dessus de
Mauves (07), près de Tournon (observateur BESSON, cité par MATHIEU comm.
pers.). Repère 4.
5) - 23 novembre 1997 : au niveau de Serrières, commune de Charnas (07),
un chamois est signalé par PERRETON et PISSAVIN à Guy Flacher du GNVR2.
L’animal séjourne plusieurs semaines dans une carrière boisée au bord de la route
nationale 86, avant de disparaître. Une observation toute proche sur la commune de
Serrières début janvier 1998 se rapporte probablement au même individu. Repère
5 sur la carte.
6) -14 février 1998 : observation d’un chamois sur les falaises dominant la vallée
du Rhône, sur la commune de Glun (07). (observateur MARTEL, cité par MATHIEU
comm. pers.). Repère 6 sur la carte.
7) -Août 1998 : observation d’un chamois dans les rochers dominant la vallée sur
la commune de Soyons (07) (MATHIEU comm.pers.). Repère 7.
8) - Septembre 1998 : massif du Mont d’Or près de Lyon, commune de Limonest
(69) : une femelle de chamois séjourne plusieurs mois sur le territoire de la commune
et les communes voisines. Peu farouche, l’animal est observé par de nombreuses
personnes et fait l’objet d’un article dans la presse locale. Repère 8
9) - décembre 1999 : Tournon-sur-Rhône (07). Depuis quelque temps déjà un
chamois est signalé dans le coteau mi-rocheux, mi-boisé et planté de vignes, dominant Tournon. L’animal, est toujours là, cette fois avec une corne cassée en 2004. Il
HVWHQFRUHSUpVHQW¿Q'LYHUVREVHUYDWHXUV&2&+(7FRPPSHUVOHVLJQDOH
également sur la commune de Glun quelques kilomètres au sud de Tournon. Repère
9.
10) -10 septembre 2000 : monts du lyonnais, commune de Courzieu (69). un chaPRLVPkOHHVW¿OPpSDU0DOLYHUQH\GDQVOHVSHQWHVG¶XQHYDVWHFDUULqUHGHURFKHV
massives. Le milieu est un vallon sauvage boisé et rocailleux (vallon du Rossand :
APPB). L’animal ne sera plus revu. Repère 10.
2
GNVR : Groupe des Naturalistes de la Vallée du Rhône. Roussillon (38)
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Note sur la présence du Chamois dans la bordure ouest du couloir rhodanien
11) - 15 novembre 2000 : Col des Fans, commune d’Alboussières (07). Un chamois traverse la route devant la voiture (COULET comm.pers.). Repère 11.
12) - 15 février 2001. Haut Beaujolais, commune de Cenves (69). Un chamois
apparu à l’automne et observé durant toute la saison de chasse est toujours présent
à cette date (Stefanowicz com.pers.). L’animal est dans une zone boisée et pentue.
Repère 12.
13) - 23 novembre 2003. Massif du Pilat, commune de Rochetaillée (42). Un
chamois est observé par P.Balluet. Ce naturaliste signale qu’après enquête auprès
des chasseurs locaux, 2 chamois sont connus pour être présents dans le Pilat nord
« depuis quelques temps ». Il s’agit de deux mâles. Repère 13.
14) - 6 janvier 2005 : Pilat sud, commune de Malleval (42). P et L Dubois observent et photographient un chamois mâle auquel il manque la patte avant gauche (!)
.L’animal est dans le secteur rocheux des gorges de Malleval. Malgré son handicap
l’animal a un comportement normal, et on verra plus loin que cet individu s’est montré capable de déplacements étonnants. Repère 14.
15) – 21 mai 2005 : un chamois est observé sur la côtière du Rhône à Saint-Romain-en-Gal (69) par trois gardes ONCFS (Stefanowicz com.pers.). Repère 15
16) - début 2006 : Monts du Lyonnais, commune de Saint-Martin-en-Haut (69).
Un chamois auquel il manque la patte avant gauche est observé (Stéfanowicz, com.
pers.). Repère 16.
D’autres observations moins documentées ont été faites, ça et là, dans les monts
du lyonnais ou du Beaujolais.
(Q¿QSRXUrWUHFRPSOHWLOFRQYLHQWGHVLJQDOHUDXPRLQVREVHUYDWLRQVGHFKDPRLVGDQVODYDOOpHGX5K{QHFHWWHIRLVHQULYHJDXFKHGXÀHXYHF¶HVWjGLUH j
l’Est du Rhône.3 Ces observations, « maillons » intermédiaires avec les populations
des Préalpes et du Jura, pourraient nous éclairer sur la provenance des animaux
observés à l’ouest :
¿QGHVDQQpHVXQFKDPRLVG¶XQDQpWHUORXHVWSKRWRJUDSKLpGDQVOHVIDXbourgs à l’Est deValence (26), dans le Bois de Murat où il séjournera plusieurs mois
(Mathieu, com. pers.). Repère 21.
- 22 juin 2002 : deux chamois observés dans un parc boisé sur la colline de Livron
(26) (Rebaudet, transmis par Mathieu, com. pers.). Repère 22.
- automne 2005 : un chamois a été observé sur les communes de Saint-Priest
(secteur des lieux-dits « les Luepes et forêt de Feuilly » et de Bron (aéroport), de
part et d’autre de l’autoroute A6 que l’animal parvenait à franchir. ( Gaget com.pers.,
et divers observateurs). Repère 17 sur la carte
- Hiver 2006-2007 : un chamois (probablement un éterlou), stationne dans les
pentes rocailleuses au-dessus de village de Serves (Traversier, transmis par Mathieu com. pers.). Repère 23.
3
De plus, en décembre 2004, un peu plus à l’Est de l’axe de la vallée du Rhône un
chamois est observé sur la commune d’Albon, près du col du Grand Bœuf (Cochet, com.
pers.). Repère 25 sur la carte.
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- 4 mars 2007 : une femelle (?) de chamois est observée longuement dans un ravin boisé immédiatement au sud de Vienne (Rolland, Fonters et Faure, com.pers.),
jNPjSHLQHGXÀHXYH5HSqUH
- printemps 2007 : depuis plusieurs mois, un chamois mâle est observé à Chabeuil (26) sur une minuscule colline à l’Est de la ville (Bertrand, transmis par Mathieu
com. pers.).Repère 24.
La carte ci-après localise les données précédentes et indique les éventuelles proYHQDQFHV JURVVHV ÀqFKHV /HV ]RQHV KDFKXUpHV FRUUHVSRQGHQW DSSUR[LPDWLYHment aux zones d’existence de populations pérennes de chamois.
Revenons sur le chamois à 3 pattes observé pour la première fois en janvier 2005
dans les gorges de Malleval (repère 14 sur la carte). L’observation de 2006 dans
le Rhône (repère 14) se rapporte avec une forte probabilité au même animal. Mais
l’affaire ne s’arrête pas là ! En 2007, un article de presse (avec photo) fait état en
Saône-et-Loire à Saint-Micaud, près du Creusot, de la présence d’un chamois mâle
auquel il manque la patte avant gauche (J., C., et A-L Petit, N.Desmarais, M.Garel,
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Note sur la présence du Chamois dans la bordure ouest du couloir rhodanien
in litt.). L’animal pâture dans les prairies en présence de bovins. S’il s’agit bien du
même animal, ce qui est probable, le cas illustre les capacités de déplacement de
O¶HVSqFHHWGRQQHjUpÀpFKLUVXUO¶RULJLQHSRVVLEOHGHVFKDPRLVREVHUYpV
DISCUSSION
Rappelons d’abord que contrairement à l’image d’Epinal d’un animal perché sur
OHVFLPHVQHLJHXVHVDXGHVVXVGHVJODFLHUVOH&KDPRLVQ¶HVWSDVVSpFL¿TXHPHQW
un animal de montagne. A l’instar d’autres espèces pourchassées, il n’a fait qu’y
trouver une zone refuge à une époque où il était chassé sans discernement et où il
a bien failli disparaître. Le Chamois n’est pas exclusivement un animal de rochers
(contrairement au Bouquetin) mais en recherche la proximité pour s’y réfugier en
cas de danger. C’est plutôt un animal de pentes abruptes, plus ou moins boisées
avec rochers, affectionnant les vires avec végétation ou comme substitut, les vieilles
carrières végétalisées. L’espèce s’observe même à très basse altitude, moins de
200 m, comme dans la Drôme, y compris dans les oliveraies des Barronies et en
divers points de la vallée du Rhône, à condition d’avoir toujours la possibilité de se
réfugier dans une zone rocheuse même de faible étendue (Mathieu comm. pers.).
Dès 1978, des translocations de chamois ont été réalisées à partir d’individus
des Alpes, réintroduits (introduits ?) dans le Massif Central, notamment dans le département du Cantal au Puy-Mary. A partir des années 1990, des chamois sont
aperçus très au sud, dans le secteur du Mont Lozère et du Causse Méjean, et une
SHWLWHSRSXODWLRQSpUHQQHV¶pWDLWLQVWDOOpHGqV¿QVXUOH0RQW/R]qUH$/(3(
2000). L’origine de ces chamois lozériens n’est pas connue et ne semble pas être
restreinte à la population du Puy-Mary (DESTRE comm.pers.). La provenance à
partir de lâchers volontaires privés et clandestins semble à priori exclue, compte
tenu du fait qu’il n’y a pas de zoos connus possédant des chamois et qu’on voit mal
comment des particuliers pourraient détenir des chamois en captivité. Car il s’agit
bien de chamois au pluriel, les observations se situant sur un large espace et une
longue période de temps. Dès lors la question se pose d’une possible colonisation
naturelle depuis la vallée du Rhône.
A l’Est du couloir Rhône-Saône, les plus proches populations pérennes du chamois se situent dans l’Ain sur le Bugey, où deux chamois ont été observés depuis
la route nationale 504, à l’automne 2003 aux portes d’Ambérieux-en-Bugey (Iborra
com. pers.), c’est-à-dire au début de la plaine de l’Ain, à 50km du couloir RhôneSaône. Repère 19 sur la carte. Plus au sud, dans le département de la Drôme, une
population pérenne de 20 à 30 chamois est installée en plaine au nord de Montélimar, dans une carrière boisée tout près de l’autoroute A74, soit à quelques kilomètres du Rhône (repère A sur la carte). D’autres observations ou populations
existent d’ailleurs dans le couloir rhodanien lui-même (Mathieu et al, 2002 ; Bertrand
et al ,1988). Remarquons que ces populations du Bugey et de la Drôme sont en
FRQQH[LRQDYHFFHOOHVGX-XUDHWGHVPRQWDJQHVGX9HUFRUVHWGX'LRLVFI¿JXUH
1).
Dans les années 1996, J.-P. Choisy fait état d’un Chamois traversant le Rhône
à la nage près de Montélimar et ayant donc franchi les obstacles réputés « infran4
Cette population a été bien malencontreusement ouverte à la chasse en 2006.
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FKLVVDEOHVª GH O¶DXWRURXWH GH OD YRLH IHUUpH HW GX ÀHXYH VDQV SDUOHU GHV ]RQHV
d’habitations et des sites industriels. De même, le chamois observé près de Bron
en 2006, a dû traverser toutes les zones agricoles de l’est lyonnais, et compte tenu
de l’endroit où il a été observé, le franchissement de l’autoroute A6 n’a pu se faire
que sur un pont.5(Q¿QOHFKDPRLVREVHUYpGpEXWSUqVGH9LHQQHDWWHVWHTXH
des animaux sont capables de venir de fort loin. Dès lors, et l’exemple du chamois
jWURLVSDWWHVSUpFLWpOHFRQ¿UPHLOIDXWDGPHWWUHTX¶XQHH[SDQVLRQYHUVO¶RXHVWHVW
UpDOLVDEOHPDOJUpOHVREVWDFOHVFHUWHVGLI¿FLOHVjIUDQFKLUPDLVDSSDUHPPHQWQRQ
infranchissables. Ces capacités de déplacements posent aussi la question de savoir
s’il s’agit bien dans tous les cas d’animaux différents ou si les mêmes animaux sont
vus en divers lieux et divers moments. Nous sommes là dans le domaine des hypothèses et il faudra sans doute attendre encore un certain temps avant de pouvoir les
FRQ¿UPHURXOHVLQ¿UPHU0DLVOHIDLWHVWOjGHVFKDPRLVWUDYHUVHQWUpJXOLqUHPHQWOD
vallée du Rhône et apparaissent à l’ouest du couloir Rhône-Saône.
Les chamois observés sur les coteaux ardéchois pourraient provenir d’individus
préalpins « égarés » sur des postes avancés de l’est du Rhône drômois (Valence,
Livron, Chabeuil,…..) ou du noyau de la plaine de Montélimar. Ceux du département du Rhône pourraient provenir du Massif du Bugey, via la Dombes ou la côtière
dombiste, voire par le corridor biologique que représente le Rhône (cf. le chamois
de Bron, repère 17 sur la carte)6/HVGHX[ÀqFKHVVXUODFDUWHPDWpULDOLVHQWOHVSURvenances possibles. Le chamois de Vienne et plus encore celui à trois pattes qui a
traversé 3 départements, laissent penser aussi que tous les animaux puissent être
originaires de la Drôme.7 D’autres questions se posent : Pourquoi des populations
stables de chamois n’apparaissent-elles donc pas à l’ouest du Rhône ? Pourquoi
par exemple, si le Mont Lozère a été colonisé fut-ce pour partie depuis la vallée du
Rhône, des populations de chamois ne se sont-elles pas installées durablement
dans le parc naturel du Pilat ou en Ardèche, où les potentialités d’accueil sont nombreuses ? Et que deviennent les individus observés ? A ce jour, aucune mention de
braconnage n’a été signalée et aucun plan de chasse n’existe pour le chamois à
l’ouest du Rhône. Nous n’avons pour l’instant pas de réponse à ces questions.
CONCLUSION
Les quelques données mentionnées dans la présente note ne sont sans doute
TXHOD©SDUWLHYLVLEOHGHO¶LFHEHUJª,OVHSHXWTX¶LOH[LVWHXQÀX[SHUPDQHQWHQGLrection de l’ouest, d’individus en provenance des zones préalpines ou jurassiennes.
'¶DSUqV 0DWKLHX FRPSHUV FH ÀX[ SRXUUDLW FRQFHUQHU PDMRULWDLUHPHQW GHV pWHUlous, peut-être plus enclin à de grands déplacements à la recherche de nouveaux
WHUULWRLUHV RX GH IHPHOOHV /D IDLEOHVVH GX ÀX[ GH FKDPRLV IUDQFKLVVDQW OH 5K{QH
pourrait expliquer l’absence de populations pérennes à l’ouest de cet axe. Il y a là un
5
Un cas similaire est connu de la Drôme où Bertrand (Matthieu com. pers.) a vu un
chamois traverser la Drôme en utilisant un pont.
6
Le journal « La Tribune –Progrès de Saint-Etienne » du 17 septembre 1976, a aussi
fait état à l’époque, d’un chamois vu dans une prairie près de Crémieu, soit à 30km à vol
d’oiseau à l’Est de Lyon. Repère 20 sur la carte.
7
Depuis début 2007, au moins 1 chamois est signalé sur la commune de Serves-sur5K{QHHQERUGXUHGXÀHXYHULYHJDXFKHHQWUHOHVUHSqUHVHWGHODFDUWH0DWKLHX
com.pers.)
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Note sur la présence du Chamois dans la bordure ouest du couloir rhodanien
champ d’investigation pour connaître le « sex-ratio » et l’age des chamois poussés
à franchir le couloir rhodanien. Mais dans l’état actuel des observations, il n’est pas
possible de dire si cette « émigration » concerne surtout des mâles ou surtout des
jeunes, ni même si elle survient à une période préférentielle de l’année. Et combien
de Chamois passent-ils inaperçus?
Une fois n’est pas coutume, il est toujours satisfaisant pour le naturaliste de voir
une espèce manifester un dynamisme tel qu’il lui permet d’étendre d’elle-même son
aire de répartition. Dans le cas du Chamois, une des provenances possibles réside
dans les populations installées dans le département de la Drôme, rive droite du
Rhône. Plus spécialement, celle au nord de Montélimar retient l’attention, mais cette
source pourrait se tarir du fait de son ouverture à la chasse, conduisant inévitablement à un décantonnement des animaux et à en diminuer les effectifs. Est-il envisageable de donner un « coup de pouce à la nature », en réintroduisant le Chamois
sur des sites propices (PNR du Pilat, PNR des Monts d’Ardèche8, par exemple),
sites qu’il a trouvé tout seul sans parvenir toutefois à s’y maintenir ? Des discussions
ont eu lieu en 2006 qui ont abouti à la mise en place d’un observatoire ayant pour
objectif d’étudier les conséquences éventuelles d’une telle opération sur le milieu
(BEAL comm. pers.). Les chamois pourraient bien aller plus vite que le travail des
commissions !
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier plus particulièrement les personnes qui ont bien voulu relire et enrichir la présente note, de leurs observations de terrain, notamment : Gilbert Cochet, Pascal
Dubois, Roger Mathieu et Serge Stefanowicz.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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pour l’Etude et la protection de l’Envir., 256 pages
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BERTRAND Y., CHOISY JP., LORET F., 1988 : Le chamois (Rupicapra rupicapra)
dans la Drôme. Epines Drômoises, 27, pp 8-15
DUBOIS P., 2007 : Observation d’un chamois à Malleval (Loire). La Babillarde,
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GRILLO X., 1997 : Atlas des mammifères sauvages de Rhône-Alpes. Fédération
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MALIVERNEY C., 2000 : Séquence vidée sur un chamois à Courzieu. Cassette
vidéo (VHS). Chez l’auteur, Saint-Julien-sur-Bibost (69).
MATHIEU R. et coll., 2002 : Notes sur la répartition et les effectifs estimés en
8
En octobre 2006, 2 chamois ont été observés dans ce PNR, près de la commune de
Burzet (Dupieux, cité par Cochet com. pers.)
99
Le Bièvre, 2006-2007, 21, 93-100
SRXURQJXOpVGU{PRLV&HUI6DQJOLHU0RXÀRQ&KHYUHXLOHW&KDPRLV(SLnes drômoises, 107, pp17-18
100