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Un air de déjà vu : McGraw - Hartmut - Viollet et les autres Noël vient de se terminer et les cadeaux ont été distribués. Les enfants avaient autour du sapin des yeux émerveillés. Cela m’a fait penser à quelques images stockées sur l’un de mes disques où l’on voit des regards similaires. Autrement dit, cela avait un air de déjà vu ! Les yeux grands ouverts, les moues d’envie derrière lesquelles, celui qui sait bien tendre l’oreille pourrait presque entendre des « Wahou ! » ou des « Ooooh ! »… Toutes ces bouilles illuminées devant des vitrines, ces regards envieux, ces visages exprimant un profond désir, comme seuls les Enfants attirés par la maquette d'un train exposée en vitrine, USA 1948 © McGraw enfants savent le faire. D’ailleurs devant ces vitrines, quelles soient celles des périodes de Noël ou d’en dehors des fêtes, les enfants ont toujours les mêmes attitudes face à ce qui les fait rêver… Ils s’abandonnent sans artifice, sans faux semblant, naturellement. Ce constat bien des photographes l’ont fait avant moi, que ce soit en Amérique avec McGraw en 1948, à Berlin avec Reiche Hartmut en Enfants devant une vitrine, Berlin 1967 © Reiche Hartmut Page 1 Un air de déjà vu : McGraw - Hartmut - Viollet et les autres 1967, ou encore en France, avec les clichés de Viollet en 1943, de Doisneau en 1947, de Cartier-Bresson en 1967 ou de Ribière en 1970, il n’y a pas de pays, ni de période qui ne nous montrent ces situations hors du temps. Si bien que prendre des enfants en extase devant la vitrine d’un marchand de jouets, devant une librairie ou une pâtisserie, est devenu une sorte de sport national des photographes humanistes et des photographes de rue. J’ai regroupé ici quelques unes des images les plus frappantes qui ont toutes comme point commun d’immortaliser cet instant si beau La vitrine 1947 © Robert Doisneau Enfants regardant la vitrine d'un libraire, Paris 1943 © Roger Viollet Page 2 Un air de déjà vu : McGraw - Hartmut - Viollet et les autres Galeries Lafayette, France, Paris 1967 © Henri Cartier-Bresson et si fugace, de bambins figés devant ce que Noël ou leur anniversaire pourrait leur apporter. Quand le rêve devient réalité ces mêmes enfants s’arrêteront encore devant une devanture d’un magasin pour rêver à d’autres précieux, et ainsi la poésie n’aura de cesse que de se renouveler sans arrêt. C’est ce qui fait que ces photographies pourtant si belles seront toujours à la portée du photographe, pour peu qu’il sache saisir l’instant décisif. Ainsi vous même pouvez en cette période chasser ces expressions enfantines si belles qui partiront au fur et à mesure que ces enfants grandiront... Squal Page 3 Devant un magasin de jouets à Toulouse 1970 © Jean Ribière