Schoenberg / Giraud, Debussy / De Mey, Ravel
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Schoenberg / Giraud, Debussy / De Mey, Ravel
FAUNE Schoenberg / Giraud, Debussy / De Mey, Ravel / Verrières Ictus, Marianne Pousseur, Georges-Elie Octors, François Deppe ARNOLD SCHOENBERG, Pierrot Lunaire, opus 21 (1912) pour voix et cinq instruments, 35min Marianne Pousseur, voice - François Deppe, direction PAUSE CLAUDE DEBUSSY, Prélude à l’après-midi d’un faune (1894), arrangement de Benno Sachs pour douze instruments, 12min. Accompagné du film de Thierry De Mey, Prélude à la Mer, avec Mark Lorimer et Cynthia Loemij, chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker RAVEL, La Valse (1919), nouvel arrangement de Frédéric Verrières pour sampler et onze instruments - Georges-Elie Octors, direction Une fois n’est pas coutume : Ictus met sur la table, en une seule soirée, trois chefs d’oeuvre du XXe siècle, trois incontournables racines de la modernité en musique. Chaque oeuvre est présentée sur un mode différent : cabaret, film, réécriture. Le Prélude à l’après-midi d’un faune, écrit en 1894 par Claude Debussy, déclenche une incalculable révolution… mais une révolution de velours. Debussy y réinvente totalement le rapport au “thème”. Rien, chez le compositeur français, ne se répète “tel quel”. Les motifs musicaux ondulent, se transforment, se rapprochent ou s’éloignent avec la légèreté et la vitesse de transformation des nuages au printemps. Pas de lourdes identités… seulement des intensités… tout le XXe siècle est déjà là. Présentation : Originalement écrit pour orchestre, le Faune sera joué dans une réduction “de chambre” écrite par Benno Sachs pour la “Société d’Exécutions Musicales Privées” (Verein für musikalische Privataufführungen), le club viennois fondé par Schoenberg en 1918 pour apprécier la musique moderne entre amateurs éclairés. Les musiciens adapteront leur tempo au superbe film de Thierry De Mey, Prélude à la Mer, tourné dans les immenses étendues blanches de la Mer d’Aral, et basé sur la chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker, conçue pour Mark Lorimer et Cynthia Loemij. Le Pierrot Lunaire. Musique de la folie et du rêve, musique du moi en petits morceaux, musique de fragments, de fractures, de sensations évanouissantes… Malgré son immense culture musicale et son attachement à la tradition allemande, Schoenberg rompt définitivement avec l’héroïsme wagnérien et l’individualisme romantique. Ecrit pour une célèbre actrice de cabaret de l’époque, Albertine Zehme, le Pierrot ouvre un fiévreux théâtre, un théâtre de l’hallucination et de l’ironie - entre chant et voix parlée. Stravinsky parlait du Pierrot Lunaire comme du “plexus solaire” de la sensibilité du XXe siècle. Présentation : Comme il le faut ! C’est-à-dire très simplement, comme une improvisation de cabaret pour chanteuse et petit groupe instrumental. C’est Marianne Pousseur qui reprendra, une fois encore, ce rôle où elle excelle - après l’avoir magistralement déployé sous les baguettes de Philippe Herreweghe et Pierre Boulez. La Valse. Musicien du jeu, du semblant, du travestissement, Ravel résume à lui seul le grain de piment “postmoderne” qui prendra tout son goût à la fin du XXe siècle - mais rôde déjà en secret dans les coulisses de la première modernité. Ce à quoi il n’est plus possible de croire - la gravité du grand art, la vérité des mythes, la noblesse d’une valse -, on le triturera dans tous les sens, jusqu’à le faire exploser. Ainsi de la Valse, cet infernal tourbillon dansé, de plus en plus ivre, dans lequel Michaël Levinas voit une des grandes obsessions de l’art moderne : mettre en place un système, pour la pure joie de le dépasser, et finalement de le détruire. Présentation : Cette Valse au second degré, nous la mettrons au troisième degré ! Le compositeur Frédéric Verrières, qui vient de se faire remarquer aux Bouffes du Nord avec un opéra à succès inspiré du film Opening Night de Cassavetes, signera une “ré-écriture” de la Valse, pour clavier digital et ensemble instrumental.