Les notices : instruments, luthiers, musiciens

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Les notices : instruments, luthiers, musiciens
Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Instruments, luthiers et musiciens (1)
Les innovations au 19ième siècle
De tous temps les luthiers ont tenté d’innover, ont fait des recherches sur les
formes et l’acoustique.
Siècle des innovations et des idées acoustiques, le 19ième siècle est celui des
expositions avec tout d’abord les « expositions des produits de l’industrie » et plus
tard les « expositions universelles » qui attirent les luthiers. Elles sont l’occasion
pour eux d’affronter la compétition internationale, de faire connaître leur talent.
Les années 1817 à 1820 correspondent à une période où les luthiers, sur la base
de principes acoutisques, mettent en œuvre des suggestions audacieuses pour
changer la forme et la construction du violon. Une part de l’activité des luthiers est
consacrée à la création.
Des ingénieurs essayent de dégager des principes théoriques sur la lutherie technique artisanale plutôt basée jusque là sur la tradition et l’intuition. Nous
pouvons citer Félix Savart mais aussi François Chanot. Ce dernier rédige en 1817
un mémoire intitulé « Mémoire pour fixer de manière invariable les procédés que le
luthier doit employer dans la confection des instruments à cordes et à archets ». Ce
mémoire est conçu sur la théorie suivante : pour favoriser une bonne propagation
du son dans la caisse de résonance, les fibres du bois de la table et du fond doivent
être laissées dans leur longueur, sans être coupés par les ouïes ou les coins.
Un instrument atypique : le violon guitare
N° Inventaire : 1996.13.1
Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt
Acquis en 1996
Description
Dimensions en mm
Longueur de corps : 645
Largeur de corps : 168 – 126 – 212
Longueur du manche : 270
Table : une pièce, en épicéa
Fond : une pièce, en érable ondé
Eclisses : 350 à 370
Vernis : jaune - brun
Le chevalet plat est fixé sur la table. Les coins sont supprimés. La forme des ff a été
transformée en forme de parallèle aux bords. La tête est inversée à l’arrière. Elle
est recouverte d’un écusson sur lequel est inscrit « Décerné par l’Institut à Alex.
Boucher 1819 ».
Expositions « Instruments, luthiers et musiciens »
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Deux étiquettes sont présentes à l’intérieur de la caisse de résonance. Elles
indiquent « Chanot (…) à son ami Alex Boucher » et « je certifie que ce violon est
celui que j’ai fait entendre à S.M Louis XVIII et à LL.AA à l’Exposition des produits
de l’Industrie Française de 1819 d’après et sur l’invention du Ministre de
l’Intérieur ».
Un luthier atypique : François Chanot (1788 – 1825)
François Chanot est le fils de Joseph Chanot, luthier à Mirecourt. Ingénieur
polytechnicien, il s’intéresse aux principes acoustiques de la construction du violon.
Avec la rédaction de son mémoire, il pense apporter une amélioration en
conservant les fibres du bois dans toute leur longueur. Cela le conduit à construire
des violons sans coins, peu bombés, avec des fentes au lieu des f. Il l’adresse à
l’Académie des Beaux-Arts qui décide de le transmettre pour examen à sa section
musique. Il joint à ce travail un violon construit sur ces principes. Il dépose, en
1817, un brevet d’invention et de perfectionnement de dix années pour son violon
guitare.
Le 3 avril 1819, il présente son invention améliorée à l’Académie, en présence des
musiciens Rodolphe Kreutzer, Pierre Baillot, Alexandre Boucher…L’approbation est
unanime.
En septembre 1819, Louis XVIII rend visite à une exposition des Produits de
l’Industrie réunissant les artistes et les négociants les plus remarquables de
l’année. Il découvre alors l’invention de François Chanot, en présence d’Alexandre
Boucher. Le violoniste interprète deux morceaux connus : « Vive Henry IV » et « Où
peut-on être mieux qu’au sein de sa famille »
Cet instrument réalisé dans l’atelier Chanot par Georges Chanot, son frère ou par
Jean Baptiste Vuillaume, jeunes luthiers mirecurtiens appelés par l’inventeur pour
assurer sa production, est celui joué devant le Roi en 1819.
Un interprète : Alexandre Boucher
Alexandre Boucher (1770 – 1861) est un célèbre professeur de violon. Il est attaché
à la cour d’Espagne et c’est un ami intime de François Chanot. Selon Fétis, il était
très virtuose, un peu charlatan et se produisait dans de nombreux salons.
Les deux morceaux joués par Alexandre Boucher sont des hymnes joués sous la
Restauration (1814-1825).
« Vive Henri IV » air populaire du XVIème siècle, repris en 1774 par Charles Collé
(1709-1783) dans la comédie La partie de chasse d’Henri IV, harmonisé en 1826
(opéra comique) par François Henri Castil Blaze (1784-1857). Cet air est joué hors
de la présence du Roi.
L’air est un fragment du morceau de musique « Les Tricotets » de François Joseph
Gossec.
Au moment de l’accueil du roi et des membres de la famille royale ou lors de
l’entrée des cérémonies publiques, « Où peut-on être mieux qu’au sein de sa
famille » est joué. Les paroles sont de Marmontel et la musique d’André Guéry.
Tiré de la comédie musicale Lucile (1769).
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Les notices
Instruments, luthiers et musiciens (2)
Les origines de la contrebasse
Il faut remonter au 16ième siècle pour trouver les origines de la contrebasse, chaque
famille - violes et violons - semble avoir possédé simultanément son membre
« contrebasse », celui des violes étant le plus ancien.
En France, des documents notariaux de 1557 et 1587 confirment l'existence d'une
"double basse-contre de viole" alors que Marin Mersenne, en 1636, décrit un
membre de la famille des violons accordé "à la façon de Lorraine" qui aurait la
même tessiture que la contrebasse actuelle.
En Italie, selon la région, les plus grandes basses des deux familles sont
dénommées sous le vocable commun de "violone", ce qui prête encore à confusion
: selon Stephen Bonta, jusqu'en 1609, le vocable désigne la plus grande basse des
violes, ensuite la basse de la famille des violons (la basse de violon française).
Vers 1660, la mise au point des cordes filées permet de réduire la longueur de
corde vibrante : ainsi naît des mains des luthiers italiens un nouvel instrument, le
"violoncello" ou petit violone (appelé "basse des italiens" par Sauveur en 1701),
alors que le violone existant devient la contrebasse actuelle. L'ambivalence du
Dictionnaire (1703) de Brossard (l'article "violone") traduit cette évolution. En 1697,
François Raguenet écrit de Rome que "c'est assurément un Instrument qui nous
manque en France, que ces Basses d'un creux qui fait, chez les Italiens, une Baze
admirable sur laquelle tout le Concert est comme soutenu." Michel Pignolet de
Montéclair, entré à l'Opéra de Paris vers 1699, semble avoir rapporté un de ces
instruments d'Italie, où il fut auparavant maître de musique du Prince de
Vaudémont, et il en introduisit l'usage à Paris, sinon en France, vers 1700. Vers le
milieu du 18ième siècle la contrebasse commence à intégrer les autres orchestres
parisiens et les effectifs se multiplient.
Quant à la facture, les luthiers parisiens adoptent les deux patrons - viole et
"violoncelle", selon leur appellation - pour la contrebasse mêlant ensuite les traits
de chacun pour créer des formes propres à la contrebasse (patron de violoncelle
avec fond plat, patron de viole avec fond bombé).
Les documents les plus anciens indiquent que la contrebasse en France était
montée de quatre cordes dans la première moitié du 18ième siècle. Puis vers 1765,
l'insuffisance des cordes les plus grosses à être accordées aux sons les plus
graves conduit certains musiciens à supprimer la quatrième corde, et entre 1792 et
1797, la contrebasse à quatre cordes disparaît entièrement des orchestres français
au profit de celle à trois cordes.
La contrebasse au 19ième siècle
En 1832, le Conservatoire adopte pour l'enseignement la contrebasse à quatre
cordes employée avec beaucoup de succès dans les pays germaniques. Petit à
petit cet instrument s'introduit dans les orchestres français au détriment de la
contrebasse à trois cordes.
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Cependant cette dernière garde ses défenseurs, et en conséquence les luthiers
proposent les deux modèles jusqu'au lendemain de la guerre de 1914-18.
Vers 1889, Gand et Bernardel frères font construire une contrebasse à cinq cordes
descendant jusqu'au si-1 (voir Auguste Tolbecque, L'Art du Luthier, p. 27), mais
c'est un instrument plus perfectionné de la maison Laberte & Humbert, mis au point
avec la collaboration du célèbre contrebassiste Edouard Nanny, qui sera adopté par
les orchestres parisiens à partir de 1909.
La contrebasse d’Auguste Bernardel
N°inventaire : 1999.6.1
Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt
Acquise avec le concours d’une subvention du Fonds Régional d’Acquisition pour
les Musées en 1999
Description
La contrebasse est souvent considérée par les luthiers comme ne présentant qu’un
intérêt mineur par rapport aux autres instruments du quatuor. Elles sont souvent
réalisées de manière rustiques et parfois grossières.
La contrebasse d’Auguste Bernardel a été construite pour l’exposition de Paris de
1849. C’est une contrebasse en modèle classique avec épaulement. Elle est d’une
facture élégante et soignée. Elle est signée par son auteur sur le fond, une
inscription manuscrite sur la table, située sous la touche, précise « Auguste
Sébastien BERNARDEL (élève de Lupot) /Faite pour l’exposition de 1849 par
BERNARDEL / 23, rue Croix des Petits Champs/ achevée le 20 octobre 1848 »
Dimensions en mm :
Longueur du corps: 1900 / Largeurs : 550/ 360/650
Diapason : 615
Table : épicéa en deux pièces
Fond : érable finement ondé en deux pièces
Tête : très élégante, très belle finition du coquillon
Manche : anture d’origine, certifiée sous la touche par la marque au fer de l’auteur
apposée à divers endroits
Eclisses : hauteurs de 192 à 160
Vernis : brun rouge foncé
Le luthier : Auguste Sébastien Bernardel (1802 – 1870)
Le grand-père d’Auguste Bernardel, originaire de Rozières aux Salines (54),
s’installe à Mirecourt dans la première moitié du 18ième siècle.
Auguste Bernardel, dit Bernardel « Père », est né à Mirecourt en 1802. Il fait son
apprentissage de luthier dans sa ville natale, puis part travailler à Paris à l’âge de
17 ans dans l’atelier de Nicolas Lupot où Charles François Gand, dit Gand
« Père », est ouvrier depuis 1802.
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Les notices
En 1824, il quitte l’atelier Lupot et travaille pour différents luthiers à Paris et en
province. Deux ans plus tard, il ouvre son propre atelier au n°23 rue Croix des
Petits Champs à Paris. Il est le voisin de Jean-Baptiste Vuillaume. Il y exerce
pendant 40 ans en association avec ses deux fils à partir de 1859. Ces derniers
fusionneront avec l’atelier d’Eugène Gand, pour créer la firme Gand et Bernardel.
Auguste Sébastien Bernardel copie des Stradivari, Guadagnini et Guarneri, au
vernis très épais brun et rouge et d’une bonne sonorité. Sa production de
violoncelle est considérée comme la meilleure. Il remporte plusieurs médailles à
Paris, médaille bronze en 1839, médaille d‘argent en 1844 et la médaille d’or avec
la contrebasse présentée en 1849, et une médaille pour l’exposition universelle de
Londres en 1851.
Il meurt à Bougival en 1870.
Le contrebassiste : Achille Gouffe (1804 – 1874)
Pendant 35 ans, il est soliste de l’Orchestre de l’Opéra de Paris et de la Société des
Concerts du conservatoire.
Gouffé est un des promoteurs les plus actifs de la musique de chambre à Paris de
la deuxième Restauration à la troisième République, et les séances hebdomadaires
qu'il tenait à sa maison de 1836 à 1873 sont parmi les plus marquantes de
l'époque. Il exécute les œuvres de jeunes compositeurs, tel Georges Onslow,
Eugène Walckiers et Adolphe Blanc. Gouffé est le premier contrebassiste français à
se produire en tant que concertiste.
Les instruments étant fournis aux musiciens par l'administration, on continue de se
servir des contrebasses à trois cordes à l'Opéra, jusqu'à ce que Gouffé y impose
l'instrument à 4 cordes qu'il a probablement acheté ou emprunté à Bernardel.
Gouffé est le premier musicien à Paris à jouer de la contrebasse à quatre cordes
dans une situation professionnelle.
Il fait modifier la forme du chevalet de la contrebasse. Le nouveau modèle est
adopté par les meilleurs luthiers et sa fabrication entreprise sur une grande échelle
à Mirecourt.
Insatisfait du rendement sonore des cordes graves, il met au point, en collaboration
avec le luthier Auguste Bernardel, un nouveau procédé de filetage à deux traits,
cuivre et acier, qui est alors universellement adopté.
Dans sa campagne en faveur de la contrebasse à 4 cordes, il rédige en 1839 l’une
de toutes premières méthodes françaises pour cet instrument, le Traité sur la
Contre-basse à 4 cordes. Ses quarante-cinq études de divers auteurs constituent
toujours un ouvrage de référence.
Il compose une Sicilienne (1855), une Fantaisie (1861), une Fantaisie-Caprice
(1862) et un Rondo-Fantaisie (1866).
Il possède plusieurs contrebasses prestigieuses, dont une de François Médard faite
à Paris en 1700 et une d’Amati.
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Auguste Bernardel en fait une copie fidèle en 1847 qui resta longtemps en service à
l’Opéra de Paris avant d’être vendue aux américains. Cette copie portait l’inscription
suivante : « faite à Paris par Bernardel d’après l’original de la contrebasse d’Amati
appartenant à Achille Gouffé »
Il est notoire que Gouffé fait de la publicité pour Bernardel dans sa méthode :
"BERNARDEL luthier rue croix des petits champs N° 2 3 a fabriqué depuis plusieurs
années avec beaucoup de succès des contrebasses à 4 cordes, je le recommande
aux amateurs de bons instruments, comme un homme consciencieux et fort habile."
La collaboration entre l'interprète et le luthier est également évidente dans un article
sur la méthode de Gouffé d’Hippolyte Prévost intitulé "Revue critique, Méthode de
contrebasse à quatre cordes, par M. Gouffé, artiste de l'Académie royale de
musique ; ouvrage adopté pour l'enseignement du Conservatoire", dans la Revue et
Gazette Musicale de Paris du 10 novembre 1839) : "L'industrie a compris le besoin
nouveau : M. Bernardel a appliqué tous ses soins à la confection de la contrebasse
à quatre cordes ; celle que nous avons remarquée à la dernière exposition
recommande cet habile luthier."
Cette notice a été réalisée grâce à la collaboration précieuse de Michael Greenberg qui
réalise une thèse de troisième cycle sur la contrebasse et à partir du dossier réalisé par
Vincent Dubès, ancien élève de l’Ecole Nationale de Lutherie, dans la cadre de son
Diplôme Métier d’Art présenté en juin 2003.
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Instruments, luthiers et musiciens (3)
Le violon électrique
Le violon en s’électrifiant trouve une place de choix dans les musiques amplifiées.
Malgré la présence dès l’origine du violon dans les musiques populaires,
l’hégémonie de plus en plus grande des cuivres oblige les violonistes et les luthiers
à trouver des solutions pour adapter l’instrument au cadre de ces formations
orchestrales de plus en plus importantes et bruyantes.
Des l’apparition, autour des années 1925, des micros magnétiques et des
amplificateurs, on essaye d’utiliser ces systèmes sur tous les instruments à cordes :
guitares, violons, mandolines, etc. On peut notamment citer à cette époque, aux
Etats-Unis, les prototypes de violons électriques des firmes Gibson et
Rickenbacker.
Cependant, des difficultés techniques dans la mise au point de ces instruments font
que les premiers violons électriques n’ont pas le succès des premières guitares. En
effet, ces systèmes d’amplification ont du mal à restituer correctement le timbre du
violon et lui donne un son nasillard. De nombreux violonistes doivent changer
d’instrument pour garder une place dans les orchestres.
Une première solution arrive avec les micros-contact. Les micros, fixés sur
l’instrument, captent directement les vibrations de la table ou du chevalet. Ils sont
d’abord magnétiques, comme le « De Armond » qui arrive en France vers 1960,
puis piezzo-électrique comme le « Barcus Berry » qui arrive en 1970. Ils vont
permettre, grâce également aux progrès effectués dans la fabrication des
amplificateurs, le retour du violon dans les musiques de jazz, de folk et de rock.
Parallèlement à l’adaptation des micros sur les violons acoustiques, on fabrique,
aujourd’hui, à l’image de la guitare, des violons électriques à caisse pleine.
Le violon électrique d’Olivier Pont
N° Inventaire : 2005.3.1
Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt
Acquis avec le concours d'une subvention du Fonds Régional d’Acquisition pour les
Musées en 2004
Description
Le violon a été fabriqué sur commande pour le Musée selon le modèle N.S.,
synthèse de 20 ans d'expérience dans le domaine du violon électrique . Conçu pour
la scène ou le studio, il libère le musicien des problèmes de sonorisation et lui
permet d'exprimer pleinement la sensibilité des cordes frottées dans les contextes
contemporains.
Caisse pleine en peuplier moucheté
Manche en érable ondé
Touche en ébène
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Les notices
Chevilles en palissandre
Cordier ultra léger avec vis d'accord
Jack Ø 6,35
Vernis au tampon couleur ambrée
Mentonnière en ébène
Muni d'un micro OP 205 placé dans le chevalet
Dim. en mm: 650 /220/39
Les micros Olivier Pont pour violon électrique, violon acoustique, alto, violoncelle et
contrebasse sont des micros de haute impédance fabriqués avec des matériaux de
très haute qualité. Grâce à leur excellent blindage, ils n'ont aucun parasite ni bruit
de fond. Ils sont conçus pour éviter les problèmes de larsen et donne une sonorité
chaleureuse et incisive tout en respectant les sensations de l'archet. Leur
puissance (300 mv environ) permet de les brancher directement sur tout
amplificateur ou matériel de studio de qualité disposant d'entrées haute impédance.
Olivier Pont, luthier à Dinan
Autoditacte, Olivier PONT se consacre entièrement à la lutherie depuis 1986.
En 1992, il obtient une bourse de la Société d'Encouragement aux Métiers d'Art
pour un perfectionnement en lutherie classique. Il effectue ce stage chez Philippe
Bodart, luthier à Besançon.
A côté de la production de quelques violons baroques et classiques, il réalise
principalement des vièles à archet et des violons électriques. Il a développé un
modèle personnel de micro piézo électrique pour permettre l'amplification des
violons acoustiques.
Les violons électriques et micros conçus par Olivier Pont ont conquis des artistes
tels que Didier Locwood, Dominique Pifarély, Pierre Blanchard, Débora Seffer,
Hermann Von Aaren, Yann Tiersen, l'orchestre de William Sheller...
Ce violon électrique est un excellent exemple de la production française actuelle.
Olivier PONT est le créateur de micros utilisés aujourd'hui dans le monde entier.
L'innovation que représente le système d'amplification des instruments par ses
micros est essentielle dans le monde des musique actuelles. Le luthier s'est adapté
aux demandes des musiciens.
Régis Huby, violoniste, compositeur et arrangeur
Régis Huby est né le 22 juin 1969. Il fait des études classiques au conservatoire de
Rennes. En 1991, il entre en classe d’écriture et d’analyse au Conservatoire de
Rueil-Malmaison et en 1992 en classe de musique improvisée au Conservatoire
National Supérieur de Musique et de Danse de Paris : classe de Jazz avec
François Jeanneau, Hervé Sellin, de musique indienne avec Patrick Moutal et
d’improvisation générative avec Alain Savouret .
En 1993, il participe à la «Création Violon», avec Dominique Pifarély, Jacky Molard,
Jean-François Vrod, Joël Allouche, Bruno Chevillon et Philippe Deschepper.
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Les notices
En 1994, il joue au sein du sextet de Louis Sclavis, pour les tournées des
spectacles «Ellington on the Air» et « Les Violences de Rameau», avec Bruno
Chevillon, Francis Lassus, Yves Robert et François Raulin.
Il enregistre «Trois Images du Désert» de Alain Blesing (commande de l’Etat , avec
notamment Senem DiyiciI, Philippe Botta, Laurent Dehors, ...) et intègre l’orchestre
de Luc Le Masne «Terra Nova», avec Benoit Dunoyer De Segonzac, Didier Havet,
François Merville, Laurent Dehors, Catherine Delaunay-Despas, David Chevalier,
Serge Lazarevitch, …
En 1995 et 1996 - Il compose et dirige la musique du spectacle «Le Sentiment des
Brutes», présenté dans les Festivals de Parthenay, du Guilvinec, de Cornouailles (
Quimper), des Tombées de la Nuit ( Rennes), aux Arcs à Queven (Lorient), avec le
Photographe Laurent Grall-Rousseau, ainsi que Bernard Subert, Marc Anthony,
Hervé Villieu, Vincent Guérin, Régis Boulard, …
Il enregistre, avec le Living Time Orchestra de Georges Russel , «It’s about time»
chez Label Bleu.
Il co-fonde le Quatuor IXI , collaborant ainsi avec Antoine Hervé et Ricardo Del Fra.
Il rejoint «L’Original Quartet» du violoncelliste Jean-Charles Capon, avec lequel il
enregistre «Capophonie» pour CC Production, avec Didier Havet et Bertrand
Renaudin.
En 1997 - Il travaille, en tant que compositeur et violoniste, sur le projet «Dans la
Peau» de Philippe Destrem avec notamment le Trio Appolo ( Alain Gibert, Jean-Luc
Capozzo et Jean-Paul Autin) , Alain Cadeillan, Laurent Grall-Rousseau.
En 1998 - Il joue et enregistre en trio avec Noël AkchoteK et Régïs Boulard. Il
enregistre «Le Sentiment des Brutes» chez Transes Européennes ainsi que le
disque «Ten Years» de Bertrand Renaudin, au sein du Zoom Top Orchestra , chez
CC Production. Il collabore à la création d’un projet de Denis Colin pour Radio
France.
En 1999 - Création d’un duo avec le violoncelliste Vincent Courtois. Il enregistre
«Etude de Terrain » de Denis Colin & Les Arpenteurs ( Bruno Girard, Didier Petit,
Camel Zekri, Pablo Cueco). Concerts en duo avec le batteur-percussionniste
François Merville. Collaboration avec le Quatuor DANEL et du Quatuor IXI.
En 2000 - Création et enregistrement du Quartet d’Yves Rousseau avec Jean Marc
Larché et Christophe Margué pour le label HOPI.
Enregistrement du Quatuor IXI pour le label «la nuit transfigurée».
Intègre l’Orchestre National de Jazz placé sous la direction de Paolo Damiani.
En 2001-2002 - Tournée avec le violoncelliste Vincent Courtois en Asie (Corée,
Pakistan, Cambodge),ainsi quand Allemagne, Italie et Pays Bas.
Tournée avec le Quatuor IXI au Venezuela, en Italie et de nombreux festivals
français.
Création avec ce même Quatuor et le Trio Danois Sound of Choice d’invisible
correspondance pour le festival de Banlieues Bleues et le Festival de Copenhague.
Enregistrement pour Signature-Radio France d’un disque en duo avec le Batteur
Régis Boulard.
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Nombreux concert avec l’orchestre National de Jazz en Italie (Rome, Bologne,
Ravenne, Roccella,Milan...) ainsi qu’en Allemagne, en Espagne et au Portugal.
Enregistrement avec ce dernier pour ECM, du disque Charmeditéranéen, avec
Anouar Brahem et Gianluigi Trovesi.
Création du Sextet Simple Sound avec Vincent Courtois, Bruno Chevillon, Olivier
Benoit, Catherine Delaunay et Roland Pinsard, pour le festival Europa Jazz du
Mans et le festival de Roccella (Italie).
En 2003 –
Participe à la création du « sourire au pied de l’échelle » avec le pianiste François
Raulin, à l’opéra Bastille.
Création pour le festival de Banlieues Bleues d’un trio avec Lucia Récio et Philippe
Deschepper.
Collabore avec Ute Lemper au projet « nomade » de Robert Carsen au théâtre du
Châtelet.
Enregistrement à la maison de la radio de Copenhagen, du projet « invisible
correspondance » avec le Quatuor IXI et le Trio Danois « Sound Of Choices »
En 2004 Co-concepteur et directeur musical du projet « Nuit Américaine » de Lambert
Wilson.
Enregistrement du deuxième disque du Quartet d’Yves Rousseau « Sarsara » pour
le label Chant du Monde.
Cette notice a été réalisée à partir des informations transmises par Olivier Pont et Régis
Huby.
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Instruments, luthiers et musiciens (4)
Le violoncelle d’Amédée Dominique Dieudonné daté de 1953
N° Inventaire : 1996.14.1
Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt
Acquise avec le concours d'une subvention FRAM en 1996
Description
Le violoncelle porte une étiquette imprimée indiquant « Fait à Mirecourt / N°76
(manuscrit) par le Maître-Luthier / AMEDEE DIEUDONNE / en 1953 » et une marque
au fer « AMEDEE DIEUDONNE »
Dimensions en mm
Longueur du corps : 1265 / Largeurs : 340 / 234 / 440
Longueur du manche : 482 / Diapason : 400
Table : épicéa
Fond : érable ondé
Eclisses : hauteurs de 120 à 125
Vernis : rouge orangé
Modèle Stradivarius.Table en 2 pièces en épicéa de Suisse vieux de 20 ans à
veines régulières et fins. Fond en 2 pièces en érable sycomore de Hongrie vieux de
20 ans aux ondes profondes. Eclisses en érable. Filets à 3 brins (ébène – érable –
ébène). Manche en érable de Hongrie. Touche, cordier, sillets en ébène. 4 chevilles
en palissandre. 4 cordes métalliques. Chevalet en érable marqué « Bernard Millant
- Paris ». Pique avec tige métallique.
Amédée Dominique Dieudonné, luthier à Mirecourt
Amédée Dieudonné est né à Mirecourt le 6 août 1890. Il entre en apprentissage en
1906 chez Gustave Bazin (1871-1920), luthier à Mirecourt. Il part ensuite à
Bruxelles comme ouvrier chez Darte Frères (maison fondée par Nicolas-François
Vuillaume, frère de Jean-Baptiste). Il ouvre un atelier à Bruxelles. Gazé pendant la
Grande Guerre, il revient à Mirecourt où il se marie en août 1919. Il s'installe à son
compte en 1920. Il exerce jusqu'en 1956 et meurt à Mirecourt le 1er février 1960.
Dans son atelier, travaillent en permanence 2 ou 3 ouvriers. Il soustraite la
fabrication des têtes et le vernissage. Amédée Dieudonné est le maître
d'apprentissage de bon nombre de luthiers du 20ème siècle. Il forme en moyenne 2
apprentis simultanément.
Il est également un militant actif au sein du « Syndicat des artisans de la lutherie
française » créé en 1933, ainsi qu'au sein de la « coopérative d'approvisionnement
des luthiers de Mirecourt ».
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Il dirige aussi pendant quelques années un orchestre symphonique et donne
également des cours de violon.
Pierre Penassou, violoncelliste
Pierre Penassou est né en 1924. Il étudie le violoncelle au début des années 1940
avec Maurice Maréchal et la musique de chambre avec Joseph Calvet au
Conservatoire de Paris.
En 1944, il fonde le « Quatuor Parrenin » avec le violoniste Jacques Parrenin. Le
quatuor comprend Jacques Parrenin et Marcel Charpentier aux violons, Serge
Collot à l'alto et Pierre Penassou au violoncelle. La formation devient rapidement le
quatuor attitré de Radio Luxembourg, et interprète pratiquement tout le répertoire
classique et contemporain.
Interprète hors pair, on lui doit la création de nombreuses oeuvres de compositeurs
contemporains tels Xenakis ou Boulez.
En 1954, il devient le violoncelliste des Concerts du Petit Marigny de Boulez,
consacrés uniquement à la musique d'avant-garde.
Pédagogue ardent, il enseigne au Conservatoire National de Région de Reims et
au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
Il meurt le 14 juillet 2000.
Expositions « Instruments, luthiers et musiciens »
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Instruments, luthiers et musiciens (5)
A Mirecourt, la famille Coinus : deux musiciens et un luthier au service
de la musique
A la fin du 19ième siècle, Louis Coinus est professeur de violon à Mirecourt. Il part
ensuite à Eloyes pour diriger l'Orchestre Philharmonique. Il compose aussi des
pièces pour violon et pour orchestre, comme par exemple «La marche des
mirecurtiennes » ou encore « la marche des normaliens ».
Son fils, André Coinus est né à Eloyes en 1907. Elevé au son du violon, il souhaite
devenir luthier. Il fait son apprentissage dans l'atelier de René Jacquemin, luthier à
Mirecourt. Il travaille ensuite pour la maison Couesnon sous la direction de Louis
Cherpitel. Puis il part à Paris d'où il revient diplômé en 1925. En 1927, il s'établit rue
Germini à Mirecourt, et obtient le grand prix du meilleur artisan de France en 1929.
Il meurt prématurément à la fin de l'année 1929.
Maurice Coinus va suivre les pas de son grand-père Louis. Il étudie la musique et
devient violoncelliste. Il exerce notamment au sein de l'Orchestre symphonique des
Vosges à Epinal.
Le violon André Coinus de 1929
N° inventaire : 2000.12.1
Collection Musée de la Lutherie, Mirecourt
Don
Description
Le violon porte une étiquette imprimée indiquant : André Coinus / 12 ; rue Germini /
1929 Mirecourt n°55 » et une marque au fer sur le fond : « GRAND PRIX PARIS
1929 » ainsi qu’une signature manuscrite sur le fond à l'encre violoette : « Coinus 1929 » et une marque au fer sous le talon du fond : « ANDRE COINUS »
Dimensions en mm
Longueur du corps : 590 / largeurs : 166 / 115 / 202
Longueur du manche : 240 / diapason : 190
Table : épicéa
Fond : érable ondé
Tête : érable ondé
Éclisses : hauteurs de 300 à 320
Vernis : rouge orangé
Table 2 pièces en épicéa à pores réguliers. Fond en 1 pièce en érable très ondé.
Eclisses en érable ondé. Filets à 3 brins (ébène – érable – ébène) très prêts des
bords avec onglets fins. Tête en érable ondé. Ouïes très larges et grosses olives.
Touche, cordier, sillets en ébène. Bouton en palissandre peint en noir à son
extrémité. 4 chevilles en palissandre boudins avec boutons or. 4 cordes : 3 nylons,
1 métal acier. Chevalet en érable marqué « André Coinus ». Mentonnière en bois
noir.
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Instruments, luthiers et musiciens (6)
Le violon Millant en copie de Guarneri de Christian Ferras
Collection particulière
Description
Le violon porte deux étiquettes imprimées sur le fond de l’instrument. La première
indique : PREMIERS PRIX / Expositions - Concours Internationaux / de Lutherie
Moderne / CREMONE – 1949 – LAHAYE et la seconde « R&M MILLANT/ Luthiers
d’art / 51 rue de Rome, Paris / N°361(manuscrit) An née 1953 (manuscrit) ».
Une signature manuscrite R et M Millant est apposée en travers des deux étiquettes du
fond RMM dans un losange en haut et à gauche sur l’éclisse au dessus du bouton
avec marque au fer du N°361 ainsi que des marques a u fer « RM Millant Paris » sur la
table- le fond et les tasseaux devant et derrière.
Dimensions en mm :
Longueur du corps : 354 / Largeurs : 168 / 117 / 208
Longueur du manche : 130 / Diapason : 195
Table : sapin en deux pièces
Fond : érable en une pièce, ondes larges entrelacées
Tête : érable à ondes larges mais douces (avec enture)
Eclisses : hauteurs de 31 / 30 / 31 mm
Vernis : brun rouge sur fond doré, traité façon ancien
L’atelier de Roger et Max Millant, 51 rue de Rome à Paris
C’est Bernard Millant, fils de Max Millant qui présente l’atelier de son père et de son
oncle :
« Quatre ans après le décès de leur grand-père en 1919 - Sébastien Auguste
Deroux, né rue Basse à Mirecourt près de la maison supposée native de JeanBaptiste Vuillaume - Roger et Max Millant s’installent, en 1923, Rue de Rome à
Paris. Roger s’occupe du magasin pendant que Max est à l’atelier.
En 1931, Max engage Pierre Audinot à l’essai pour 3 mois… Il devient son bras
droit et ne reste que 35 ans à ces côtés.
Des essais, des recherches, des déceptions mais des succès pour obtenir la même
année, en 1949, deux premiers prix internationaux en lutherie et en sonorité, à
Crémone et à La Haye.
C’est l’époque du premier violon fait par Max Millant pour Christian Ferras. Le
second, celui qui est présenté ici est plus puissant et réalisé en copie d’ancien.
L’atelier tournait à fond à cette époque et les délais de livraison approchaient une
année d’attente. La collaboration discrète mais solide de mon père et de Pierre
Audinot (appartenant à une très vieille famille de luthiers mirecurtiens) a fait la
réputation de cette Maison à travers le monde. A cette époque, mon père avait mis
en vitrine un slogan « Les violons Millant sont joués dans le monde entier – Leur
sonorité force la vente »
Expositions « Instruments, luthiers et musiciens »
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Le 30 mai 2005, Max Millant aura 102 ans. Il a réalisé 725 instruments, dont 50
violoncelles et environ 20 altos. » (Bernard Millant)
Christian Ferras (1933-1982), violoniste
Entré au conservatoire de Nice en 1941, il remporte un premier prix à l’âge de 10
ans. En 1944, il entre au conservatoire de Paris dans la classe de René Benedetti
en violon. En 1946, il a 12 ans, il remporte un premier prix en violon et en musique
de chambre et commence sa carrière de musicien. En 1948, il remporte le premier
prix du concours international de Schveningen, Yehudi Menuhin est dans le jury. Le
16 novembre 1948, il crée la sonate pour violon seul d’Arthur Honegger à la salle
Gaveau.
« (…) Christian « par snobisme » et pour faire bien, annonçait à qui voulait
l’entendre qu’il jouait sur un Guarnerius. Sinistré pendant la guerre de 1943, le père
de Christian possédait un bel hôtel en bordure de mer au Touquet - Plage et
attendait encore en 1953 de toucher les « dommages de guerre ». L’hypocrisie
humaine est telle, que l’on peut dire aujourd’hui que Christian Ferras a obtenu sa
notoriété en donnant des concerts sur un faux Guarnerius mais sur un vrai Millant.
Par la suite l’artiste, avec l’aide d’une « marraine », jouera sur un Stradivarius.
Christian vers les années 1950 était très souvent à l’atelier chez mon père ; il
montait tout de suite au premier étage dans le grand salon et, toujours suivi de son
père, qui le poussait vers cette carrière internationale » (Bernard Millant)
En 1949, il rencontre Pierre Barbizet avec qui il va former un duo Piano-Violon très
apprécié. En 1951, il commence sa carrière internationale qui va le conduire à jouer
dans le monde entier sous la direction de chefs prestigieux jusqu’en 1975.
A partir de cette date, il est nommé professeur au Conservatoire de Paris et cesse
de donner des concerts pour des raisons de santé.
Il fait son retour parisien en 1982, le 6 mai il joue en compagnie de Pierre Barbizet.
Le 14 septembre de la même année, il se donne la mort.
César Frank (1822 – 1890), compositeur
D’origine belge, César Frank entre au conservatoire de Liège en 1830. Il remporte,
rapidement, un prix pour le solfège (1832) et un pour le piano (1934). De 1833 à
1835, il étudie l'harmonie.
En 1835, la famille déménage à Paris. Le 4 octobre 1837 il est admis
conservatoire de Paris avec pour professeurs, Zimmermann pour le piano
Leborne pour le contrepoint. Il y remporte les premiers prix de piano (1838),
contrepoint (1839 et 1840) et un second prix d’orgue en 1841. Il quitte
conservatoire en 1842, son père, préférant qu’il se consacre à une carrière
virtuose. La famille retourne vivre en Belgique.
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au
et
de
la
de
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Durant cette période, il se consacre à la composition. Il publie ses Trios, Op. 1 en
1843 et commence la rédaction de son oratorio biblique Ruth.
Après un séjour deux ans en Belgique, la famille revient, en 1844, à Paris. La
carrière de Franck, comme virtuose, est en déclin et contribue à la détérioration de
ses relations avec son père déçu. Peu après, il quitte la résidence familiale.
Pour subvenir à ses besoins, en plus de recruter de nouveaux élèves, il enseigne
dans différentes écoles publiques et institutions religieuses et obtient le poste
d'organiste à la petite église Notre-Dame-de-Lorette.
Entre 1848 à 1858, Franck compose un poème symphonique "Ce qu'on entend sur
la montagne" et travaille sur un opéra qui demeurera inachevé "Le valet de la
ferme".
En 1853, il devient organiste à l'église Saint-Jean – Saint-François du Marais Il
perfectionne sa technique, principalement à la pédale, et développe ses techniques
d'improvisation et en 1858, celui de la nouvelle basilique Sainte-Clothilde. Il le reste
jusqu'à sa mort. En 1871, il est nommé professeur d'orgue au Conservatoire de
Paris.
La période allant de 1874 jusqu'à sa mort marque une période intense de créativité:
oratorios, oeuvres pour piano, quatuor pour cordes, sonate pour violon, ballet,
poèmes et variations symphoniques, pièces pour orgue, etc.
En 1885, il reçoit la croix de la Légion d'honneur et un an après, en 1886, il devient
président la Société Nationale de Musique. Il meurt le 8 novembre 1890 d’une
grippe mal soignée.
Cette notice a été réalisée à partir du témoignage de Bernard Millant, fils de Max Millant et
de synthèses biographiques réalisées par le Musée de la lutherie de Mirecourt.
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Les notices
Instruments, luthiers et musiciens (7)
La guitare jazz acoustique Gérôme équipée d’un micro
N° Inventaire : 2004.3.1
Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt
Acquise avec le concours d'une subvention du Fonds Régional d’Acquisition pour
les Musées en 2004
Description
Dimensions en mm : 1080, 405, 83 / Poids : 1 750 gr
C’est une guitare acoustique de modèle « Jazz » à échancrure ou pan coupé
équipée d'un micro STIMER.
La table voûtée est constituée de 2 pièces chauffées et moulées - en épicéa teintée en noir et vernie – Les ouïes sont en forme de f.
Le fond voûté en 2 pièces chauffées et moulées ainsi que les éclisses sont en
érable ondé.
Les filets marquetés sur les bords de la table et du fond sont composés de rhodoïd
blanc, d’acajou, et d’une bordure en charmille.
La plaque de protection en rhodoïd est décorée d’un motif floral en fausse nacre.
Le manche en aulne est bordé de rhodoïd, monté avec 21 frettes. La touche est
décorée de fausse nacre. Les mécaniques recouvertes ont été fabriquées par
Salvatore BILARDI à Paris. Le cordier métallique présente la gravure d’une
danseuse. Il a été réalisé par la maison Delaruelle, spécialisée dans la fabrication
d’accessoires
La guitare est montée avec 6 cordes métalliques. Le chevalet réglable en hauteur
est une invention de René Gérôme.
La guitare est signée sur le côté gauche du fond de l’instrument au moyen d’une
étiquette ronde imprimée indiquant : « FABRIQUE DE GUITARES / R. Gérôme /
ARTISAN RM 738 LUTHIER »
Sur le fond de l’instrument, du côté droit une autre étiquette ronde imprimée et
manuscrite précise : « Les Frrs Gérome / Succs de René Gérome / guitare révisée
en avril 1975 / 1947 – 1975 / Maîtres Luthiers à Mirecourt depuis 1892 ».
La guitare a été équipée d’un micro Stimer. Les micros Stimer ont été créés par
Yves GUEN à partir de 1948. Il s’agit d’un micro magnétique destiné à
l'amplification des guitares jazz. Il se fixe à même les cordes dans la partie située
entre le cordier et le chevalet. Le petit boîtier dont il est solidaire comporte un
potentiomètre de volume.
Le jazz à cette époque est dominé par le guitariste manouche Django Reinhardt. Il
joue sur la fameuse guitare Selmer au sein du Quintette du Hot Club de France. A
la fin des années 40, il y installe un micro, le Stimer. Il sera l’ambassadeur de ces
micros aujourd’hui encore très recherchés par certains musiciens.
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
La famille Gérôme a réalisé cet instrument en 1947
En 1892, Louis Gérôme quitte Paris pour venir s'installer à Mattaincourt d'abord,
puis à Mirecourt, ensuite. A l'origine l’atelier produit des mandolines rondes. Cet
instrument est alors très en vogue.
Louis a 3 fils. C’est René, né le 16 juillet 1884 à Paris, qui prendra la succession de
son père au début des années 20 après avoir travaillé chez Laberte - une des
grandes fabriques de lutherie de Mirecourt - et chez Lhuilier - fabricant de
mécaniques pour les instruments de musique. Il est l'inventeur de
perfectionnements ajoutés aux outils, aux machines.
Ses quatre fils, André, René, Roger et Lucien, participent au développement de
l’atelier à partir des années trente.
Après la seconde guerre mondiale, l'entreprise écoule sa production -mandolines,
guitares, banjos - par l’intermédiaire de revendeurs parisiens, Hohner et Paul
Beuscher. Ce système de commercialisation se prolonge jusqu'en 1967. A 82 ans,
René cède alors l’affaire à ses 4 fils qui produisent désormais sous l'étiquette
« Frères Gérome ». René Gérôme meurt en janvier 1968 à Mirecourt.
Selon le témoignage de Lucien Gérôme, la guitare acquise par le musée –
étiquetée René Gérôme - est le résultat d’une organisation familiale du travail : à
André revenant le montage du coffre, à Lucien le travail de marqueterie et à René
l’emmanchage et le vernissage. Elle a été réalisée sur mesure, selon les indications
du guitariste qui souhaitait l’acquérir. Elle représente un instrument classé haut de
gamme par la maison Gérôme en comparaison des autres instruments produits
dans cet atelier.
Ce modèle unique, créé à la demande d’un musicien, est représentatif d’une
production exceptionnelle pour cet atelier. Elle illustre la capacité d’adaptation de la
production en regard de la demande des musiciens.
Ottorino FORNIASIERI (1915 – 1989), musicien de bal du 20ième siècle en
Lorraine
Ottorino Forniasieri est né à 70 km de Venise, à Portobufolle en 1915. Il est le
quatrième enfant d’une fratrie de cinq : Norma, Beri, Cyril, Ottorino et Elci. Son père
est maçon, sa mère institutrice. En 1923, la famille migre vers la Lorraine où son
père vient travailler. Il a huit ans.
Très tôt, il montre des dons pour la peinture. Il fréquente les Beaux-Arts à Nancy,
« croque » les statues de la Pépinière, etc. Il en fera son métier. Peintre en
bâtiment spécialisé dans les réalisations de faux marbres, de faux bois qui sont très
à la mode dans la décoration ces années là. Il fait sa carrière dans une entreprise
lorraine jusqu’à l’âge de 45 ans environ. Ensuite il s’installe à son compte. Artiste
peintre, il réalise pendant ses loisirs de nombreux tableaux qu’il offre à sa famille, à
ses amis. Le thème des marines semble l’avoir passionné.
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Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises
Les notices
Est-ce l’environnement familial - ces familles italiennes où tous les moments forts
de la vie s’accompagnent en musique - ? Est-ce d’entendre son grand frère
s’exercer au violon ? Très tôt, également Torino montre qu’il a de l’oreille, et très
vite il va faire de la musique la compagne de toute sa vie ! Autodidacte, il
commence par jouer de la guitare, ensuite il se met à l’accordéon pour terminer sa
carrière à l’orgue électronique.
Carrière de musicien de bal : il connaît tous les répertoires de qui font danser
plusieurs générations de jeunes et de moins jeunes : des valses de Vienne au
musette, du passo doble au tango, du rock à la disco. Son oreille lui permet de
« repiquer » tout ce qu’il entend. Il joue dans l’orchestre d’André Gilles, avec Roger
Serpillon et avec Claude Dontenwill, tous accordéonistes nancéens.
Carrière de musicien de bal, chaque samedi, il est en route pour une nouvelle
destination. Il joue beaucoup dans les Vosges, dans ces fameux bals montés qui
animaient les campagnes. Il part en moto, l’accordéon sur le ventre et la guitare
dans le dos. Il rentre à l’aube le dimanche matin pour enchaîner les bals de matinée
donnés au Rex, sous le cinéma de la Rue Saint-Dizier à Nancy. Il joue aussi dans
les mariages, les thés dansants ; les bals paroissiaux. Il échange la guitare pour
l’accordéon et pour terminer sa carrière il achète un orgue à boutons. En 1972, il
cesse son activité de musicien de bal. Il continue cependant à animer
bénévolement de nombreuses manifestations. La musique l’accompagne jusqu’au
bout, malade, il se relève la nuit pour jouer de l’orgue au casque et endormir la
douleur.
« Si ma mère lui avait demandé de choisir entre elle et la musique, il aurait choisi la
musique ! » conclue sa fille
Cette notice a été réalisée grâce aux témoignages de Lucien Gérôme, de Madame Arlette
Lullin (fille d’Ottorino Forniasieri) et de Claude Dontenwill, accordéoniste et compagnon
musicien d’Ottorino Forniasieri.
Expositions « Instruments, luthiers et musiciens »
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