Les notices : instruments, luthiers, musiciens
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Les notices : instruments, luthiers, musiciens
Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Instruments, luthiers et musiciens (1) Les innovations au 19ième siècle De tous temps les luthiers ont tenté d’innover, ont fait des recherches sur les formes et l’acoustique. Siècle des innovations et des idées acoustiques, le 19ième siècle est celui des expositions avec tout d’abord les « expositions des produits de l’industrie » et plus tard les « expositions universelles » qui attirent les luthiers. Elles sont l’occasion pour eux d’affronter la compétition internationale, de faire connaître leur talent. Les années 1817 à 1820 correspondent à une période où les luthiers, sur la base de principes acoutisques, mettent en œuvre des suggestions audacieuses pour changer la forme et la construction du violon. Une part de l’activité des luthiers est consacrée à la création. Des ingénieurs essayent de dégager des principes théoriques sur la lutherie technique artisanale plutôt basée jusque là sur la tradition et l’intuition. Nous pouvons citer Félix Savart mais aussi François Chanot. Ce dernier rédige en 1817 un mémoire intitulé « Mémoire pour fixer de manière invariable les procédés que le luthier doit employer dans la confection des instruments à cordes et à archets ». Ce mémoire est conçu sur la théorie suivante : pour favoriser une bonne propagation du son dans la caisse de résonance, les fibres du bois de la table et du fond doivent être laissées dans leur longueur, sans être coupés par les ouïes ou les coins. Un instrument atypique : le violon guitare N° Inventaire : 1996.13.1 Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt Acquis en 1996 Description Dimensions en mm Longueur de corps : 645 Largeur de corps : 168 – 126 – 212 Longueur du manche : 270 Table : une pièce, en épicéa Fond : une pièce, en érable ondé Eclisses : 350 à 370 Vernis : jaune - brun Le chevalet plat est fixé sur la table. Les coins sont supprimés. La forme des ff a été transformée en forme de parallèle aux bords. La tête est inversée à l’arrière. Elle est recouverte d’un écusson sur lequel est inscrit « Décerné par l’Institut à Alex. Boucher 1819 ». Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 1 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Deux étiquettes sont présentes à l’intérieur de la caisse de résonance. Elles indiquent « Chanot (…) à son ami Alex Boucher » et « je certifie que ce violon est celui que j’ai fait entendre à S.M Louis XVIII et à LL.AA à l’Exposition des produits de l’Industrie Française de 1819 d’après et sur l’invention du Ministre de l’Intérieur ». Un luthier atypique : François Chanot (1788 – 1825) François Chanot est le fils de Joseph Chanot, luthier à Mirecourt. Ingénieur polytechnicien, il s’intéresse aux principes acoustiques de la construction du violon. Avec la rédaction de son mémoire, il pense apporter une amélioration en conservant les fibres du bois dans toute leur longueur. Cela le conduit à construire des violons sans coins, peu bombés, avec des fentes au lieu des f. Il l’adresse à l’Académie des Beaux-Arts qui décide de le transmettre pour examen à sa section musique. Il joint à ce travail un violon construit sur ces principes. Il dépose, en 1817, un brevet d’invention et de perfectionnement de dix années pour son violon guitare. Le 3 avril 1819, il présente son invention améliorée à l’Académie, en présence des musiciens Rodolphe Kreutzer, Pierre Baillot, Alexandre Boucher…L’approbation est unanime. En septembre 1819, Louis XVIII rend visite à une exposition des Produits de l’Industrie réunissant les artistes et les négociants les plus remarquables de l’année. Il découvre alors l’invention de François Chanot, en présence d’Alexandre Boucher. Le violoniste interprète deux morceaux connus : « Vive Henry IV » et « Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille » Cet instrument réalisé dans l’atelier Chanot par Georges Chanot, son frère ou par Jean Baptiste Vuillaume, jeunes luthiers mirecurtiens appelés par l’inventeur pour assurer sa production, est celui joué devant le Roi en 1819. Un interprète : Alexandre Boucher Alexandre Boucher (1770 – 1861) est un célèbre professeur de violon. Il est attaché à la cour d’Espagne et c’est un ami intime de François Chanot. Selon Fétis, il était très virtuose, un peu charlatan et se produisait dans de nombreux salons. Les deux morceaux joués par Alexandre Boucher sont des hymnes joués sous la Restauration (1814-1825). « Vive Henri IV » air populaire du XVIème siècle, repris en 1774 par Charles Collé (1709-1783) dans la comédie La partie de chasse d’Henri IV, harmonisé en 1826 (opéra comique) par François Henri Castil Blaze (1784-1857). Cet air est joué hors de la présence du Roi. L’air est un fragment du morceau de musique « Les Tricotets » de François Joseph Gossec. Au moment de l’accueil du roi et des membres de la famille royale ou lors de l’entrée des cérémonies publiques, « Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille » est joué. Les paroles sont de Marmontel et la musique d’André Guéry. Tiré de la comédie musicale Lucile (1769). Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 2 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Instruments, luthiers et musiciens (2) Les origines de la contrebasse Il faut remonter au 16ième siècle pour trouver les origines de la contrebasse, chaque famille - violes et violons - semble avoir possédé simultanément son membre « contrebasse », celui des violes étant le plus ancien. En France, des documents notariaux de 1557 et 1587 confirment l'existence d'une "double basse-contre de viole" alors que Marin Mersenne, en 1636, décrit un membre de la famille des violons accordé "à la façon de Lorraine" qui aurait la même tessiture que la contrebasse actuelle. En Italie, selon la région, les plus grandes basses des deux familles sont dénommées sous le vocable commun de "violone", ce qui prête encore à confusion : selon Stephen Bonta, jusqu'en 1609, le vocable désigne la plus grande basse des violes, ensuite la basse de la famille des violons (la basse de violon française). Vers 1660, la mise au point des cordes filées permet de réduire la longueur de corde vibrante : ainsi naît des mains des luthiers italiens un nouvel instrument, le "violoncello" ou petit violone (appelé "basse des italiens" par Sauveur en 1701), alors que le violone existant devient la contrebasse actuelle. L'ambivalence du Dictionnaire (1703) de Brossard (l'article "violone") traduit cette évolution. En 1697, François Raguenet écrit de Rome que "c'est assurément un Instrument qui nous manque en France, que ces Basses d'un creux qui fait, chez les Italiens, une Baze admirable sur laquelle tout le Concert est comme soutenu." Michel Pignolet de Montéclair, entré à l'Opéra de Paris vers 1699, semble avoir rapporté un de ces instruments d'Italie, où il fut auparavant maître de musique du Prince de Vaudémont, et il en introduisit l'usage à Paris, sinon en France, vers 1700. Vers le milieu du 18ième siècle la contrebasse commence à intégrer les autres orchestres parisiens et les effectifs se multiplient. Quant à la facture, les luthiers parisiens adoptent les deux patrons - viole et "violoncelle", selon leur appellation - pour la contrebasse mêlant ensuite les traits de chacun pour créer des formes propres à la contrebasse (patron de violoncelle avec fond plat, patron de viole avec fond bombé). Les documents les plus anciens indiquent que la contrebasse en France était montée de quatre cordes dans la première moitié du 18ième siècle. Puis vers 1765, l'insuffisance des cordes les plus grosses à être accordées aux sons les plus graves conduit certains musiciens à supprimer la quatrième corde, et entre 1792 et 1797, la contrebasse à quatre cordes disparaît entièrement des orchestres français au profit de celle à trois cordes. La contrebasse au 19ième siècle En 1832, le Conservatoire adopte pour l'enseignement la contrebasse à quatre cordes employée avec beaucoup de succès dans les pays germaniques. Petit à petit cet instrument s'introduit dans les orchestres français au détriment de la contrebasse à trois cordes. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 3 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Cependant cette dernière garde ses défenseurs, et en conséquence les luthiers proposent les deux modèles jusqu'au lendemain de la guerre de 1914-18. Vers 1889, Gand et Bernardel frères font construire une contrebasse à cinq cordes descendant jusqu'au si-1 (voir Auguste Tolbecque, L'Art du Luthier, p. 27), mais c'est un instrument plus perfectionné de la maison Laberte & Humbert, mis au point avec la collaboration du célèbre contrebassiste Edouard Nanny, qui sera adopté par les orchestres parisiens à partir de 1909. La contrebasse d’Auguste Bernardel N°inventaire : 1999.6.1 Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt Acquise avec le concours d’une subvention du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées en 1999 Description La contrebasse est souvent considérée par les luthiers comme ne présentant qu’un intérêt mineur par rapport aux autres instruments du quatuor. Elles sont souvent réalisées de manière rustiques et parfois grossières. La contrebasse d’Auguste Bernardel a été construite pour l’exposition de Paris de 1849. C’est une contrebasse en modèle classique avec épaulement. Elle est d’une facture élégante et soignée. Elle est signée par son auteur sur le fond, une inscription manuscrite sur la table, située sous la touche, précise « Auguste Sébastien BERNARDEL (élève de Lupot) /Faite pour l’exposition de 1849 par BERNARDEL / 23, rue Croix des Petits Champs/ achevée le 20 octobre 1848 » Dimensions en mm : Longueur du corps: 1900 / Largeurs : 550/ 360/650 Diapason : 615 Table : épicéa en deux pièces Fond : érable finement ondé en deux pièces Tête : très élégante, très belle finition du coquillon Manche : anture d’origine, certifiée sous la touche par la marque au fer de l’auteur apposée à divers endroits Eclisses : hauteurs de 192 à 160 Vernis : brun rouge foncé Le luthier : Auguste Sébastien Bernardel (1802 – 1870) Le grand-père d’Auguste Bernardel, originaire de Rozières aux Salines (54), s’installe à Mirecourt dans la première moitié du 18ième siècle. Auguste Bernardel, dit Bernardel « Père », est né à Mirecourt en 1802. Il fait son apprentissage de luthier dans sa ville natale, puis part travailler à Paris à l’âge de 17 ans dans l’atelier de Nicolas Lupot où Charles François Gand, dit Gand « Père », est ouvrier depuis 1802. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 4 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices En 1824, il quitte l’atelier Lupot et travaille pour différents luthiers à Paris et en province. Deux ans plus tard, il ouvre son propre atelier au n°23 rue Croix des Petits Champs à Paris. Il est le voisin de Jean-Baptiste Vuillaume. Il y exerce pendant 40 ans en association avec ses deux fils à partir de 1859. Ces derniers fusionneront avec l’atelier d’Eugène Gand, pour créer la firme Gand et Bernardel. Auguste Sébastien Bernardel copie des Stradivari, Guadagnini et Guarneri, au vernis très épais brun et rouge et d’une bonne sonorité. Sa production de violoncelle est considérée comme la meilleure. Il remporte plusieurs médailles à Paris, médaille bronze en 1839, médaille d‘argent en 1844 et la médaille d’or avec la contrebasse présentée en 1849, et une médaille pour l’exposition universelle de Londres en 1851. Il meurt à Bougival en 1870. Le contrebassiste : Achille Gouffe (1804 – 1874) Pendant 35 ans, il est soliste de l’Orchestre de l’Opéra de Paris et de la Société des Concerts du conservatoire. Gouffé est un des promoteurs les plus actifs de la musique de chambre à Paris de la deuxième Restauration à la troisième République, et les séances hebdomadaires qu'il tenait à sa maison de 1836 à 1873 sont parmi les plus marquantes de l'époque. Il exécute les œuvres de jeunes compositeurs, tel Georges Onslow, Eugène Walckiers et Adolphe Blanc. Gouffé est le premier contrebassiste français à se produire en tant que concertiste. Les instruments étant fournis aux musiciens par l'administration, on continue de se servir des contrebasses à trois cordes à l'Opéra, jusqu'à ce que Gouffé y impose l'instrument à 4 cordes qu'il a probablement acheté ou emprunté à Bernardel. Gouffé est le premier musicien à Paris à jouer de la contrebasse à quatre cordes dans une situation professionnelle. Il fait modifier la forme du chevalet de la contrebasse. Le nouveau modèle est adopté par les meilleurs luthiers et sa fabrication entreprise sur une grande échelle à Mirecourt. Insatisfait du rendement sonore des cordes graves, il met au point, en collaboration avec le luthier Auguste Bernardel, un nouveau procédé de filetage à deux traits, cuivre et acier, qui est alors universellement adopté. Dans sa campagne en faveur de la contrebasse à 4 cordes, il rédige en 1839 l’une de toutes premières méthodes françaises pour cet instrument, le Traité sur la Contre-basse à 4 cordes. Ses quarante-cinq études de divers auteurs constituent toujours un ouvrage de référence. Il compose une Sicilienne (1855), une Fantaisie (1861), une Fantaisie-Caprice (1862) et un Rondo-Fantaisie (1866). Il possède plusieurs contrebasses prestigieuses, dont une de François Médard faite à Paris en 1700 et une d’Amati. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 5 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Auguste Bernardel en fait une copie fidèle en 1847 qui resta longtemps en service à l’Opéra de Paris avant d’être vendue aux américains. Cette copie portait l’inscription suivante : « faite à Paris par Bernardel d’après l’original de la contrebasse d’Amati appartenant à Achille Gouffé » Il est notoire que Gouffé fait de la publicité pour Bernardel dans sa méthode : "BERNARDEL luthier rue croix des petits champs N° 2 3 a fabriqué depuis plusieurs années avec beaucoup de succès des contrebasses à 4 cordes, je le recommande aux amateurs de bons instruments, comme un homme consciencieux et fort habile." La collaboration entre l'interprète et le luthier est également évidente dans un article sur la méthode de Gouffé d’Hippolyte Prévost intitulé "Revue critique, Méthode de contrebasse à quatre cordes, par M. Gouffé, artiste de l'Académie royale de musique ; ouvrage adopté pour l'enseignement du Conservatoire", dans la Revue et Gazette Musicale de Paris du 10 novembre 1839) : "L'industrie a compris le besoin nouveau : M. Bernardel a appliqué tous ses soins à la confection de la contrebasse à quatre cordes ; celle que nous avons remarquée à la dernière exposition recommande cet habile luthier." Cette notice a été réalisée grâce à la collaboration précieuse de Michael Greenberg qui réalise une thèse de troisième cycle sur la contrebasse et à partir du dossier réalisé par Vincent Dubès, ancien élève de l’Ecole Nationale de Lutherie, dans la cadre de son Diplôme Métier d’Art présenté en juin 2003. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 6 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Instruments, luthiers et musiciens (3) Le violon électrique Le violon en s’électrifiant trouve une place de choix dans les musiques amplifiées. Malgré la présence dès l’origine du violon dans les musiques populaires, l’hégémonie de plus en plus grande des cuivres oblige les violonistes et les luthiers à trouver des solutions pour adapter l’instrument au cadre de ces formations orchestrales de plus en plus importantes et bruyantes. Des l’apparition, autour des années 1925, des micros magnétiques et des amplificateurs, on essaye d’utiliser ces systèmes sur tous les instruments à cordes : guitares, violons, mandolines, etc. On peut notamment citer à cette époque, aux Etats-Unis, les prototypes de violons électriques des firmes Gibson et Rickenbacker. Cependant, des difficultés techniques dans la mise au point de ces instruments font que les premiers violons électriques n’ont pas le succès des premières guitares. En effet, ces systèmes d’amplification ont du mal à restituer correctement le timbre du violon et lui donne un son nasillard. De nombreux violonistes doivent changer d’instrument pour garder une place dans les orchestres. Une première solution arrive avec les micros-contact. Les micros, fixés sur l’instrument, captent directement les vibrations de la table ou du chevalet. Ils sont d’abord magnétiques, comme le « De Armond » qui arrive en France vers 1960, puis piezzo-électrique comme le « Barcus Berry » qui arrive en 1970. Ils vont permettre, grâce également aux progrès effectués dans la fabrication des amplificateurs, le retour du violon dans les musiques de jazz, de folk et de rock. Parallèlement à l’adaptation des micros sur les violons acoustiques, on fabrique, aujourd’hui, à l’image de la guitare, des violons électriques à caisse pleine. Le violon électrique d’Olivier Pont N° Inventaire : 2005.3.1 Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt Acquis avec le concours d'une subvention du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées en 2004 Description Le violon a été fabriqué sur commande pour le Musée selon le modèle N.S., synthèse de 20 ans d'expérience dans le domaine du violon électrique . Conçu pour la scène ou le studio, il libère le musicien des problèmes de sonorisation et lui permet d'exprimer pleinement la sensibilité des cordes frottées dans les contextes contemporains. Caisse pleine en peuplier moucheté Manche en érable ondé Touche en ébène Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 7 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Chevilles en palissandre Cordier ultra léger avec vis d'accord Jack Ø 6,35 Vernis au tampon couleur ambrée Mentonnière en ébène Muni d'un micro OP 205 placé dans le chevalet Dim. en mm: 650 /220/39 Les micros Olivier Pont pour violon électrique, violon acoustique, alto, violoncelle et contrebasse sont des micros de haute impédance fabriqués avec des matériaux de très haute qualité. Grâce à leur excellent blindage, ils n'ont aucun parasite ni bruit de fond. Ils sont conçus pour éviter les problèmes de larsen et donne une sonorité chaleureuse et incisive tout en respectant les sensations de l'archet. Leur puissance (300 mv environ) permet de les brancher directement sur tout amplificateur ou matériel de studio de qualité disposant d'entrées haute impédance. Olivier Pont, luthier à Dinan Autoditacte, Olivier PONT se consacre entièrement à la lutherie depuis 1986. En 1992, il obtient une bourse de la Société d'Encouragement aux Métiers d'Art pour un perfectionnement en lutherie classique. Il effectue ce stage chez Philippe Bodart, luthier à Besançon. A côté de la production de quelques violons baroques et classiques, il réalise principalement des vièles à archet et des violons électriques. Il a développé un modèle personnel de micro piézo électrique pour permettre l'amplification des violons acoustiques. Les violons électriques et micros conçus par Olivier Pont ont conquis des artistes tels que Didier Locwood, Dominique Pifarély, Pierre Blanchard, Débora Seffer, Hermann Von Aaren, Yann Tiersen, l'orchestre de William Sheller... Ce violon électrique est un excellent exemple de la production française actuelle. Olivier PONT est le créateur de micros utilisés aujourd'hui dans le monde entier. L'innovation que représente le système d'amplification des instruments par ses micros est essentielle dans le monde des musique actuelles. Le luthier s'est adapté aux demandes des musiciens. Régis Huby, violoniste, compositeur et arrangeur Régis Huby est né le 22 juin 1969. Il fait des études classiques au conservatoire de Rennes. En 1991, il entre en classe d’écriture et d’analyse au Conservatoire de Rueil-Malmaison et en 1992 en classe de musique improvisée au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris : classe de Jazz avec François Jeanneau, Hervé Sellin, de musique indienne avec Patrick Moutal et d’improvisation générative avec Alain Savouret . En 1993, il participe à la «Création Violon», avec Dominique Pifarély, Jacky Molard, Jean-François Vrod, Joël Allouche, Bruno Chevillon et Philippe Deschepper. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 8 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices En 1994, il joue au sein du sextet de Louis Sclavis, pour les tournées des spectacles «Ellington on the Air» et « Les Violences de Rameau», avec Bruno Chevillon, Francis Lassus, Yves Robert et François Raulin. Il enregistre «Trois Images du Désert» de Alain Blesing (commande de l’Etat , avec notamment Senem DiyiciI, Philippe Botta, Laurent Dehors, ...) et intègre l’orchestre de Luc Le Masne «Terra Nova», avec Benoit Dunoyer De Segonzac, Didier Havet, François Merville, Laurent Dehors, Catherine Delaunay-Despas, David Chevalier, Serge Lazarevitch, … En 1995 et 1996 - Il compose et dirige la musique du spectacle «Le Sentiment des Brutes», présenté dans les Festivals de Parthenay, du Guilvinec, de Cornouailles ( Quimper), des Tombées de la Nuit ( Rennes), aux Arcs à Queven (Lorient), avec le Photographe Laurent Grall-Rousseau, ainsi que Bernard Subert, Marc Anthony, Hervé Villieu, Vincent Guérin, Régis Boulard, … Il enregistre, avec le Living Time Orchestra de Georges Russel , «It’s about time» chez Label Bleu. Il co-fonde le Quatuor IXI , collaborant ainsi avec Antoine Hervé et Ricardo Del Fra. Il rejoint «L’Original Quartet» du violoncelliste Jean-Charles Capon, avec lequel il enregistre «Capophonie» pour CC Production, avec Didier Havet et Bertrand Renaudin. En 1997 - Il travaille, en tant que compositeur et violoniste, sur le projet «Dans la Peau» de Philippe Destrem avec notamment le Trio Appolo ( Alain Gibert, Jean-Luc Capozzo et Jean-Paul Autin) , Alain Cadeillan, Laurent Grall-Rousseau. En 1998 - Il joue et enregistre en trio avec Noël AkchoteK et Régïs Boulard. Il enregistre «Le Sentiment des Brutes» chez Transes Européennes ainsi que le disque «Ten Years» de Bertrand Renaudin, au sein du Zoom Top Orchestra , chez CC Production. Il collabore à la création d’un projet de Denis Colin pour Radio France. En 1999 - Création d’un duo avec le violoncelliste Vincent Courtois. Il enregistre «Etude de Terrain » de Denis Colin & Les Arpenteurs ( Bruno Girard, Didier Petit, Camel Zekri, Pablo Cueco). Concerts en duo avec le batteur-percussionniste François Merville. Collaboration avec le Quatuor DANEL et du Quatuor IXI. En 2000 - Création et enregistrement du Quartet d’Yves Rousseau avec Jean Marc Larché et Christophe Margué pour le label HOPI. Enregistrement du Quatuor IXI pour le label «la nuit transfigurée». Intègre l’Orchestre National de Jazz placé sous la direction de Paolo Damiani. En 2001-2002 - Tournée avec le violoncelliste Vincent Courtois en Asie (Corée, Pakistan, Cambodge),ainsi quand Allemagne, Italie et Pays Bas. Tournée avec le Quatuor IXI au Venezuela, en Italie et de nombreux festivals français. Création avec ce même Quatuor et le Trio Danois Sound of Choice d’invisible correspondance pour le festival de Banlieues Bleues et le Festival de Copenhague. Enregistrement pour Signature-Radio France d’un disque en duo avec le Batteur Régis Boulard. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 9 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Nombreux concert avec l’orchestre National de Jazz en Italie (Rome, Bologne, Ravenne, Roccella,Milan...) ainsi qu’en Allemagne, en Espagne et au Portugal. Enregistrement avec ce dernier pour ECM, du disque Charmeditéranéen, avec Anouar Brahem et Gianluigi Trovesi. Création du Sextet Simple Sound avec Vincent Courtois, Bruno Chevillon, Olivier Benoit, Catherine Delaunay et Roland Pinsard, pour le festival Europa Jazz du Mans et le festival de Roccella (Italie). En 2003 – Participe à la création du « sourire au pied de l’échelle » avec le pianiste François Raulin, à l’opéra Bastille. Création pour le festival de Banlieues Bleues d’un trio avec Lucia Récio et Philippe Deschepper. Collabore avec Ute Lemper au projet « nomade » de Robert Carsen au théâtre du Châtelet. Enregistrement à la maison de la radio de Copenhagen, du projet « invisible correspondance » avec le Quatuor IXI et le Trio Danois « Sound Of Choices » En 2004 Co-concepteur et directeur musical du projet « Nuit Américaine » de Lambert Wilson. Enregistrement du deuxième disque du Quartet d’Yves Rousseau « Sarsara » pour le label Chant du Monde. Cette notice a été réalisée à partir des informations transmises par Olivier Pont et Régis Huby. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 10 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Instruments, luthiers et musiciens (4) Le violoncelle d’Amédée Dominique Dieudonné daté de 1953 N° Inventaire : 1996.14.1 Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt Acquise avec le concours d'une subvention FRAM en 1996 Description Le violoncelle porte une étiquette imprimée indiquant « Fait à Mirecourt / N°76 (manuscrit) par le Maître-Luthier / AMEDEE DIEUDONNE / en 1953 » et une marque au fer « AMEDEE DIEUDONNE » Dimensions en mm Longueur du corps : 1265 / Largeurs : 340 / 234 / 440 Longueur du manche : 482 / Diapason : 400 Table : épicéa Fond : érable ondé Eclisses : hauteurs de 120 à 125 Vernis : rouge orangé Modèle Stradivarius.Table en 2 pièces en épicéa de Suisse vieux de 20 ans à veines régulières et fins. Fond en 2 pièces en érable sycomore de Hongrie vieux de 20 ans aux ondes profondes. Eclisses en érable. Filets à 3 brins (ébène – érable – ébène). Manche en érable de Hongrie. Touche, cordier, sillets en ébène. 4 chevilles en palissandre. 4 cordes métalliques. Chevalet en érable marqué « Bernard Millant - Paris ». Pique avec tige métallique. Amédée Dominique Dieudonné, luthier à Mirecourt Amédée Dieudonné est né à Mirecourt le 6 août 1890. Il entre en apprentissage en 1906 chez Gustave Bazin (1871-1920), luthier à Mirecourt. Il part ensuite à Bruxelles comme ouvrier chez Darte Frères (maison fondée par Nicolas-François Vuillaume, frère de Jean-Baptiste). Il ouvre un atelier à Bruxelles. Gazé pendant la Grande Guerre, il revient à Mirecourt où il se marie en août 1919. Il s'installe à son compte en 1920. Il exerce jusqu'en 1956 et meurt à Mirecourt le 1er février 1960. Dans son atelier, travaillent en permanence 2 ou 3 ouvriers. Il soustraite la fabrication des têtes et le vernissage. Amédée Dieudonné est le maître d'apprentissage de bon nombre de luthiers du 20ème siècle. Il forme en moyenne 2 apprentis simultanément. Il est également un militant actif au sein du « Syndicat des artisans de la lutherie française » créé en 1933, ainsi qu'au sein de la « coopérative d'approvisionnement des luthiers de Mirecourt ». Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 11 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Il dirige aussi pendant quelques années un orchestre symphonique et donne également des cours de violon. Pierre Penassou, violoncelliste Pierre Penassou est né en 1924. Il étudie le violoncelle au début des années 1940 avec Maurice Maréchal et la musique de chambre avec Joseph Calvet au Conservatoire de Paris. En 1944, il fonde le « Quatuor Parrenin » avec le violoniste Jacques Parrenin. Le quatuor comprend Jacques Parrenin et Marcel Charpentier aux violons, Serge Collot à l'alto et Pierre Penassou au violoncelle. La formation devient rapidement le quatuor attitré de Radio Luxembourg, et interprète pratiquement tout le répertoire classique et contemporain. Interprète hors pair, on lui doit la création de nombreuses oeuvres de compositeurs contemporains tels Xenakis ou Boulez. En 1954, il devient le violoncelliste des Concerts du Petit Marigny de Boulez, consacrés uniquement à la musique d'avant-garde. Pédagogue ardent, il enseigne au Conservatoire National de Région de Reims et au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il meurt le 14 juillet 2000. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 12 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Instruments, luthiers et musiciens (5) A Mirecourt, la famille Coinus : deux musiciens et un luthier au service de la musique A la fin du 19ième siècle, Louis Coinus est professeur de violon à Mirecourt. Il part ensuite à Eloyes pour diriger l'Orchestre Philharmonique. Il compose aussi des pièces pour violon et pour orchestre, comme par exemple «La marche des mirecurtiennes » ou encore « la marche des normaliens ». Son fils, André Coinus est né à Eloyes en 1907. Elevé au son du violon, il souhaite devenir luthier. Il fait son apprentissage dans l'atelier de René Jacquemin, luthier à Mirecourt. Il travaille ensuite pour la maison Couesnon sous la direction de Louis Cherpitel. Puis il part à Paris d'où il revient diplômé en 1925. En 1927, il s'établit rue Germini à Mirecourt, et obtient le grand prix du meilleur artisan de France en 1929. Il meurt prématurément à la fin de l'année 1929. Maurice Coinus va suivre les pas de son grand-père Louis. Il étudie la musique et devient violoncelliste. Il exerce notamment au sein de l'Orchestre symphonique des Vosges à Epinal. Le violon André Coinus de 1929 N° inventaire : 2000.12.1 Collection Musée de la Lutherie, Mirecourt Don Description Le violon porte une étiquette imprimée indiquant : André Coinus / 12 ; rue Germini / 1929 Mirecourt n°55 » et une marque au fer sur le fond : « GRAND PRIX PARIS 1929 » ainsi qu’une signature manuscrite sur le fond à l'encre violoette : « Coinus 1929 » et une marque au fer sous le talon du fond : « ANDRE COINUS » Dimensions en mm Longueur du corps : 590 / largeurs : 166 / 115 / 202 Longueur du manche : 240 / diapason : 190 Table : épicéa Fond : érable ondé Tête : érable ondé Éclisses : hauteurs de 300 à 320 Vernis : rouge orangé Table 2 pièces en épicéa à pores réguliers. Fond en 1 pièce en érable très ondé. Eclisses en érable ondé. Filets à 3 brins (ébène – érable – ébène) très prêts des bords avec onglets fins. Tête en érable ondé. Ouïes très larges et grosses olives. Touche, cordier, sillets en ébène. Bouton en palissandre peint en noir à son extrémité. 4 chevilles en palissandre boudins avec boutons or. 4 cordes : 3 nylons, 1 métal acier. Chevalet en érable marqué « André Coinus ». Mentonnière en bois noir. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 13 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Instruments, luthiers et musiciens (6) Le violon Millant en copie de Guarneri de Christian Ferras Collection particulière Description Le violon porte deux étiquettes imprimées sur le fond de l’instrument. La première indique : PREMIERS PRIX / Expositions - Concours Internationaux / de Lutherie Moderne / CREMONE – 1949 – LAHAYE et la seconde « R&M MILLANT/ Luthiers d’art / 51 rue de Rome, Paris / N°361(manuscrit) An née 1953 (manuscrit) ». Une signature manuscrite R et M Millant est apposée en travers des deux étiquettes du fond RMM dans un losange en haut et à gauche sur l’éclisse au dessus du bouton avec marque au fer du N°361 ainsi que des marques a u fer « RM Millant Paris » sur la table- le fond et les tasseaux devant et derrière. Dimensions en mm : Longueur du corps : 354 / Largeurs : 168 / 117 / 208 Longueur du manche : 130 / Diapason : 195 Table : sapin en deux pièces Fond : érable en une pièce, ondes larges entrelacées Tête : érable à ondes larges mais douces (avec enture) Eclisses : hauteurs de 31 / 30 / 31 mm Vernis : brun rouge sur fond doré, traité façon ancien L’atelier de Roger et Max Millant, 51 rue de Rome à Paris C’est Bernard Millant, fils de Max Millant qui présente l’atelier de son père et de son oncle : « Quatre ans après le décès de leur grand-père en 1919 - Sébastien Auguste Deroux, né rue Basse à Mirecourt près de la maison supposée native de JeanBaptiste Vuillaume - Roger et Max Millant s’installent, en 1923, Rue de Rome à Paris. Roger s’occupe du magasin pendant que Max est à l’atelier. En 1931, Max engage Pierre Audinot à l’essai pour 3 mois… Il devient son bras droit et ne reste que 35 ans à ces côtés. Des essais, des recherches, des déceptions mais des succès pour obtenir la même année, en 1949, deux premiers prix internationaux en lutherie et en sonorité, à Crémone et à La Haye. C’est l’époque du premier violon fait par Max Millant pour Christian Ferras. Le second, celui qui est présenté ici est plus puissant et réalisé en copie d’ancien. L’atelier tournait à fond à cette époque et les délais de livraison approchaient une année d’attente. La collaboration discrète mais solide de mon père et de Pierre Audinot (appartenant à une très vieille famille de luthiers mirecurtiens) a fait la réputation de cette Maison à travers le monde. A cette époque, mon père avait mis en vitrine un slogan « Les violons Millant sont joués dans le monde entier – Leur sonorité force la vente » Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 14 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Le 30 mai 2005, Max Millant aura 102 ans. Il a réalisé 725 instruments, dont 50 violoncelles et environ 20 altos. » (Bernard Millant) Christian Ferras (1933-1982), violoniste Entré au conservatoire de Nice en 1941, il remporte un premier prix à l’âge de 10 ans. En 1944, il entre au conservatoire de Paris dans la classe de René Benedetti en violon. En 1946, il a 12 ans, il remporte un premier prix en violon et en musique de chambre et commence sa carrière de musicien. En 1948, il remporte le premier prix du concours international de Schveningen, Yehudi Menuhin est dans le jury. Le 16 novembre 1948, il crée la sonate pour violon seul d’Arthur Honegger à la salle Gaveau. « (…) Christian « par snobisme » et pour faire bien, annonçait à qui voulait l’entendre qu’il jouait sur un Guarnerius. Sinistré pendant la guerre de 1943, le père de Christian possédait un bel hôtel en bordure de mer au Touquet - Plage et attendait encore en 1953 de toucher les « dommages de guerre ». L’hypocrisie humaine est telle, que l’on peut dire aujourd’hui que Christian Ferras a obtenu sa notoriété en donnant des concerts sur un faux Guarnerius mais sur un vrai Millant. Par la suite l’artiste, avec l’aide d’une « marraine », jouera sur un Stradivarius. Christian vers les années 1950 était très souvent à l’atelier chez mon père ; il montait tout de suite au premier étage dans le grand salon et, toujours suivi de son père, qui le poussait vers cette carrière internationale » (Bernard Millant) En 1949, il rencontre Pierre Barbizet avec qui il va former un duo Piano-Violon très apprécié. En 1951, il commence sa carrière internationale qui va le conduire à jouer dans le monde entier sous la direction de chefs prestigieux jusqu’en 1975. A partir de cette date, il est nommé professeur au Conservatoire de Paris et cesse de donner des concerts pour des raisons de santé. Il fait son retour parisien en 1982, le 6 mai il joue en compagnie de Pierre Barbizet. Le 14 septembre de la même année, il se donne la mort. César Frank (1822 – 1890), compositeur D’origine belge, César Frank entre au conservatoire de Liège en 1830. Il remporte, rapidement, un prix pour le solfège (1832) et un pour le piano (1934). De 1833 à 1835, il étudie l'harmonie. En 1835, la famille déménage à Paris. Le 4 octobre 1837 il est admis conservatoire de Paris avec pour professeurs, Zimmermann pour le piano Leborne pour le contrepoint. Il y remporte les premiers prix de piano (1838), contrepoint (1839 et 1840) et un second prix d’orgue en 1841. Il quitte conservatoire en 1842, son père, préférant qu’il se consacre à une carrière virtuose. La famille retourne vivre en Belgique. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés au et de la de 15 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Durant cette période, il se consacre à la composition. Il publie ses Trios, Op. 1 en 1843 et commence la rédaction de son oratorio biblique Ruth. Après un séjour deux ans en Belgique, la famille revient, en 1844, à Paris. La carrière de Franck, comme virtuose, est en déclin et contribue à la détérioration de ses relations avec son père déçu. Peu après, il quitte la résidence familiale. Pour subvenir à ses besoins, en plus de recruter de nouveaux élèves, il enseigne dans différentes écoles publiques et institutions religieuses et obtient le poste d'organiste à la petite église Notre-Dame-de-Lorette. Entre 1848 à 1858, Franck compose un poème symphonique "Ce qu'on entend sur la montagne" et travaille sur un opéra qui demeurera inachevé "Le valet de la ferme". En 1853, il devient organiste à l'église Saint-Jean – Saint-François du Marais Il perfectionne sa technique, principalement à la pédale, et développe ses techniques d'improvisation et en 1858, celui de la nouvelle basilique Sainte-Clothilde. Il le reste jusqu'à sa mort. En 1871, il est nommé professeur d'orgue au Conservatoire de Paris. La période allant de 1874 jusqu'à sa mort marque une période intense de créativité: oratorios, oeuvres pour piano, quatuor pour cordes, sonate pour violon, ballet, poèmes et variations symphoniques, pièces pour orgue, etc. En 1885, il reçoit la croix de la Légion d'honneur et un an après, en 1886, il devient président la Société Nationale de Musique. Il meurt le 8 novembre 1890 d’une grippe mal soignée. Cette notice a été réalisée à partir du témoignage de Bernard Millant, fils de Max Millant et de synthèses biographiques réalisées par le Musée de la lutherie de Mirecourt. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 16 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Instruments, luthiers et musiciens (7) La guitare jazz acoustique Gérôme équipée d’un micro N° Inventaire : 2004.3.1 Collection du Musée de la Lutherie, Mirecourt Acquise avec le concours d'une subvention du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées en 2004 Description Dimensions en mm : 1080, 405, 83 / Poids : 1 750 gr C’est une guitare acoustique de modèle « Jazz » à échancrure ou pan coupé équipée d'un micro STIMER. La table voûtée est constituée de 2 pièces chauffées et moulées - en épicéa teintée en noir et vernie – Les ouïes sont en forme de f. Le fond voûté en 2 pièces chauffées et moulées ainsi que les éclisses sont en érable ondé. Les filets marquetés sur les bords de la table et du fond sont composés de rhodoïd blanc, d’acajou, et d’une bordure en charmille. La plaque de protection en rhodoïd est décorée d’un motif floral en fausse nacre. Le manche en aulne est bordé de rhodoïd, monté avec 21 frettes. La touche est décorée de fausse nacre. Les mécaniques recouvertes ont été fabriquées par Salvatore BILARDI à Paris. Le cordier métallique présente la gravure d’une danseuse. Il a été réalisé par la maison Delaruelle, spécialisée dans la fabrication d’accessoires La guitare est montée avec 6 cordes métalliques. Le chevalet réglable en hauteur est une invention de René Gérôme. La guitare est signée sur le côté gauche du fond de l’instrument au moyen d’une étiquette ronde imprimée indiquant : « FABRIQUE DE GUITARES / R. Gérôme / ARTISAN RM 738 LUTHIER » Sur le fond de l’instrument, du côté droit une autre étiquette ronde imprimée et manuscrite précise : « Les Frrs Gérome / Succs de René Gérome / guitare révisée en avril 1975 / 1947 – 1975 / Maîtres Luthiers à Mirecourt depuis 1892 ». La guitare a été équipée d’un micro Stimer. Les micros Stimer ont été créés par Yves GUEN à partir de 1948. Il s’agit d’un micro magnétique destiné à l'amplification des guitares jazz. Il se fixe à même les cordes dans la partie située entre le cordier et le chevalet. Le petit boîtier dont il est solidaire comporte un potentiomètre de volume. Le jazz à cette époque est dominé par le guitariste manouche Django Reinhardt. Il joue sur la fameuse guitare Selmer au sein du Quintette du Hot Club de France. A la fin des années 40, il y installe un micro, le Stimer. Il sera l’ambassadeur de ces micros aujourd’hui encore très recherchés par certains musiciens. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 17 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices La famille Gérôme a réalisé cet instrument en 1947 En 1892, Louis Gérôme quitte Paris pour venir s'installer à Mattaincourt d'abord, puis à Mirecourt, ensuite. A l'origine l’atelier produit des mandolines rondes. Cet instrument est alors très en vogue. Louis a 3 fils. C’est René, né le 16 juillet 1884 à Paris, qui prendra la succession de son père au début des années 20 après avoir travaillé chez Laberte - une des grandes fabriques de lutherie de Mirecourt - et chez Lhuilier - fabricant de mécaniques pour les instruments de musique. Il est l'inventeur de perfectionnements ajoutés aux outils, aux machines. Ses quatre fils, André, René, Roger et Lucien, participent au développement de l’atelier à partir des années trente. Après la seconde guerre mondiale, l'entreprise écoule sa production -mandolines, guitares, banjos - par l’intermédiaire de revendeurs parisiens, Hohner et Paul Beuscher. Ce système de commercialisation se prolonge jusqu'en 1967. A 82 ans, René cède alors l’affaire à ses 4 fils qui produisent désormais sous l'étiquette « Frères Gérome ». René Gérôme meurt en janvier 1968 à Mirecourt. Selon le témoignage de Lucien Gérôme, la guitare acquise par le musée – étiquetée René Gérôme - est le résultat d’une organisation familiale du travail : à André revenant le montage du coffre, à Lucien le travail de marqueterie et à René l’emmanchage et le vernissage. Elle a été réalisée sur mesure, selon les indications du guitariste qui souhaitait l’acquérir. Elle représente un instrument classé haut de gamme par la maison Gérôme en comparaison des autres instruments produits dans cet atelier. Ce modèle unique, créé à la demande d’un musicien, est représentatif d’une production exceptionnelle pour cet atelier. Elle illustre la capacité d’adaptation de la production en regard de la demande des musiciens. Ottorino FORNIASIERI (1915 – 1989), musicien de bal du 20ième siècle en Lorraine Ottorino Forniasieri est né à 70 km de Venise, à Portobufolle en 1915. Il est le quatrième enfant d’une fratrie de cinq : Norma, Beri, Cyril, Ottorino et Elci. Son père est maçon, sa mère institutrice. En 1923, la famille migre vers la Lorraine où son père vient travailler. Il a huit ans. Très tôt, il montre des dons pour la peinture. Il fréquente les Beaux-Arts à Nancy, « croque » les statues de la Pépinière, etc. Il en fera son métier. Peintre en bâtiment spécialisé dans les réalisations de faux marbres, de faux bois qui sont très à la mode dans la décoration ces années là. Il fait sa carrière dans une entreprise lorraine jusqu’à l’âge de 45 ans environ. Ensuite il s’installe à son compte. Artiste peintre, il réalise pendant ses loisirs de nombreux tableaux qu’il offre à sa famille, à ses amis. Le thème des marines semble l’avoir passionné. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 18 Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises Les notices Est-ce l’environnement familial - ces familles italiennes où tous les moments forts de la vie s’accompagnent en musique - ? Est-ce d’entendre son grand frère s’exercer au violon ? Très tôt, également Torino montre qu’il a de l’oreille, et très vite il va faire de la musique la compagne de toute sa vie ! Autodidacte, il commence par jouer de la guitare, ensuite il se met à l’accordéon pour terminer sa carrière à l’orgue électronique. Carrière de musicien de bal : il connaît tous les répertoires de qui font danser plusieurs générations de jeunes et de moins jeunes : des valses de Vienne au musette, du passo doble au tango, du rock à la disco. Son oreille lui permet de « repiquer » tout ce qu’il entend. Il joue dans l’orchestre d’André Gilles, avec Roger Serpillon et avec Claude Dontenwill, tous accordéonistes nancéens. Carrière de musicien de bal, chaque samedi, il est en route pour une nouvelle destination. Il joue beaucoup dans les Vosges, dans ces fameux bals montés qui animaient les campagnes. Il part en moto, l’accordéon sur le ventre et la guitare dans le dos. Il rentre à l’aube le dimanche matin pour enchaîner les bals de matinée donnés au Rex, sous le cinéma de la Rue Saint-Dizier à Nancy. Il joue aussi dans les mariages, les thés dansants ; les bals paroissiaux. Il échange la guitare pour l’accordéon et pour terminer sa carrière il achète un orgue à boutons. En 1972, il cesse son activité de musicien de bal. Il continue cependant à animer bénévolement de nombreuses manifestations. La musique l’accompagne jusqu’au bout, malade, il se relève la nuit pour jouer de l’orgue au casque et endormir la douleur. « Si ma mère lui avait demandé de choisir entre elle et la musique, il aurait choisi la musique ! » conclue sa fille Cette notice a été réalisée grâce aux témoignages de Lucien Gérôme, de Madame Arlette Lullin (fille d’Ottorino Forniasieri) et de Claude Dontenwill, accordéoniste et compagnon musicien d’Ottorino Forniasieri. Expositions « Instruments, luthiers et musiciens » © Musée de la lutherie – Mirecourt - 2005 -Tous droits réservés 19